Archive pour le 21 juillet, 2014
LA PRÉSENCE DE L’ESPRIT-SAINT par Saint Séraphim de Sarov
21 juillet, 2014http://www.pagesorthodoxes.net/foi-orthodoxe/esprit-saint-prieres.htm
LA PRÉSENCE DE L’ESPRIT-SAINT
par Saint Séraphim de Sarov
Extraits de « L’entretien avec Motovilov »
Comment alors, demandai-je au Père Séraphim, pourrais-je reconnaître en moi la présence de la grâce du Saint-Esprit ?
C’est fort simple, répondit-il. Dieu dit : Tout est simple pour celui qui acquiert la Sagesse (Pr 14,6). Notre malheur, c’est que nous ne la recherchons pas, cette Sagesse divine qui, n’étant pas de ce monde, n’est pas présomptueuse. Pleine d’amour pour Dieu et pour le prochain, elle façonne l’homme pour son salut. C’est en parlant de cette Sagesse que le Seigneur a dit : « Dieu veut que tous soient sauvés et parviennent à la Sagesse de la vérité » (1 Tm 2,4). A ses Apôtres qui manquaient de cette Sagesse, il dit : Combien vous manquez de Sagesse ! N’avez-vous pas lu les Écritures ? (Lc 24,25-27). Et l’Évangile dit qu’il « leur ouvrit l’intelligence afin qu’ils puissent comprendre les Écritures. » Ayant acquis cette Sagesse, les Apôtres savaient toujours si, oui ou non, l’Esprit de Dieu était avec eux et, remplis de cet Esprit, affirmaient que leur oeuvre était sainte et agréable à Dieu. C’est pourquoi, dans leurs Épîtres, ils pouvaient écrire : Il a plu au Saint-Esprit et à nous… (Ac 15,28), et c’est seulement persuadés qu’ils étaient de sa présence sensible, qu’ils envoyaient leurs messages. Alors, ami de Dieu, vous voyez comme c’est simple ?
Je répondis : Quand même, je ne comprends pas comment je peux être absolument sûr de me trouver dans l’Esprit-Saint ? Comment puis-je moi-même déceler en moi sa manifestation ?
Le Père Séraphim répondit : Je vous ai déjà dit que c’était très simple et je vous ai expliqué en détail comment les hommes se trouvaient dans l’Esprit-Saint et comment il fallait comprendre sa manifestation en nous… Que vous faut-il encore ?
– Il me faut, répondis-je, le comprendre vraiment bien…
Alors le Père Séraphim me prit par les épaules et les serrant très fort dit : Nous sommes tous les deux, toi et moi, en la plénitude de l’Esprit-Saint. Pourquoi ne me regardes-tu pas ?
– Je ne peux pas, Père, vous regarder. Des foudres jaillissent de vos yeux. Votre visage est devenu plus lumineux que le soleil. J’ai mal aux yeux…
Le Père Séraphim dit : N’ayez pas peur, ami de Dieu. Vous êtes devenu aussi lumineux que moi. Vous aussi vous êtes à présent dans la plénitude du Saint-Esprit, autrement vous n’auriez pas pu me voir.
Inclinant sa tête vers moi, il me dit à l’oreille : Remerciez le Seigneur de nous avoir accordé cette grâce indicible. Vous avez vu – je n’ai même pas fait le signe de la croix. Dans mon coeur, en pensée seulement, j’ai prié : « Seigneur, rends-le digne de voir clairement, avec les yeux de la chair, la descente de l’Esprit-Saint, comme à tes serviteurs élus lorsque tu daignas leur apparaître dans la magnificence de ta gloire ! » Et immédiatement Dieu exauça l’humble prière du misérable Séraphim. Comment ne pas le remercier pour ce don extraordinaire qu’à tous les deux il nous accorde ? Ce n’est même pas toujours aux grands ermites que Dieu manifeste ainsi Sa grâce. Comme une mère aimante, cette grâce a daigné consoler votre coeur désolé, à la prière de la Mère de Dieu elle-même… Mais pourquoi même regardez-vous pas dans les yeux ? Osez me regarder sans crainte ; Dieu est avec nous.
Après ces paroles, je levai les yeux sur son visage et une peur plus grande encore s’empara de moi. Imaginez-vous au milieu du soleil, dans l’éclat le plus fort de ses rayons de midi, le visage d’un homme qui vous parle. Vous voyez le mouvement de ses lèvres, l’expression changeante de ses yeux, vous entendez le son de sa voix, vous sentez la pression de ses mains sur vos épaules, mais en même temps vous n’apercevez ni ses mains, ni son corps, ni le vôtre, rien qu’une étincelante lumière se propageant tout autour, à une distance de plusieurs mètres, éclairant la neige qui recouvrait la prairie et tombait sur le grand starets et sur moi-même…
Extrait de l’Entretien avec Motovilov,
Irina Goraïnoff, Séraphim de Sarov, DDB, 1979.
DISCOURS PRONONCÉ PAR LE CHEF INDIEN SEATTLE DEVANT L’ASSEMBLÉE DES TRIBUS D’AMÉRIQUE DU NORD EN 1854
21 juillet, 2014http://www.gallican.org/indiens.htm
DISCOURS PRONONCÉ PAR LE CHEF INDIEN SEATTLE DEVANT L’ASSEMBLÉE DES TRIBUS D’AMÉRIQUE DU NORD EN 1854
Nous vous proposons de découvrir un texte qui vous étonnera peut-être quant à son origine, il s’agit du discours prononcé par le chef indien Seattle devant l’Assemblée des tribus d’Amérique du Nord en 1854. L’auteur nous a ému par son âme de croyant, sa dignité, son respect de la Création en tant que don de Dieu fait à l’être humain.
En le lisant ayez à l’esprit la parole prononcée par Jésus à propos du centurion romain adorateur des idoles: « Je n’ai jamais vu une si grande Foi dans tout Israël! » (Luc 7,9) …
» Peut-être sommes-nous frères ? «
« Idées et action », n°113 – 1976/6. Bulletin de la Campagne mondiale contre la faim-action pour le développement, FAO, Rome.
On peut admirer dans le discours du chef Seattle à la fois un sens et un souci écologique… inconnus à l’époque, mais si actuels aujourd’hui.
« Le Grand Chef de Washington nous a fait part de son désir d’acheter notre terre.
« Le Grand Chef nous a fait part de son amitié et de ses sentiments bienveillants. Il est très généreux, car nous savons bien qu’il n’a pas grand besoin de notre amitié en retour.
« Cependant, nous allons considérer votre offre, car nous savons que si nous ne vendons pas, l’homme blanc va venir avec ses fusils et va prendre notre terre.
« Mais peut-on acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ? Etrange idée pour nous !
« Si nous ne sommes pas propriétaires de la fraîcheur de l’air, ni du miroitement de l’eau, comment pouvez-vous nous l’acheter ?
« Le moindre recoin de cette terre est sacré pour mon peuple. Chaque aiguille de pin luisante, chaque grève sablonneuse, chaque écharpe de brume dans le bois noir, chaque clairière, le bourdonnement des insectes, tout cela est sacré dans la mémoire et la vie de mon peuple. La sève qui coule dans les arbres porte les souvenirs de l’homme rouge.
« Les morts des hommes blancs, lorsqu’ils se promènent au milieu des étoiles, oublient leur terre natale. Nos morts n’oublient jamais la beauté de cette terre, car elle est la mère de l’homme rouge; nous faisons partie de cette terre comme elle fait partie de nous.
« Les fleurs parfumées sont nos soeurs, le cerf, le cheval, le grand aigle sont nos frères; les crêtes des montagnes, les sucs des prairies, le corps chaud du poney, et l’homme lui-même, tous appartiennent à la même famille.
« Ainsi, lorsqu’il nous demande d’acheter notre terre, le Grand Chef de Washington exige beaucoup de nous.
« Le Grand Chef nous a assuré qu’il nous en réserverait un coin, où nous pourrions vivre confortablement, nous et nos enfants, et qu’il serait notre père, et nous ses enfants.
« Nous allons donc considérer votre offre d’acheter notre terre, mais cela ne sera pas facile, car cette terre, pour nous, est sacrée.
« L’eau étincelante des ruisseaux et des fleuves n’est pas de l’eau seulement ; elle est le sang de nos ancêtres. Si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous souvenir qu’elle est sacrée, et vous devrez l’enseigner à vos enfants, et leur apprendre que chaque reflet spectral de l’eau claire des lacs raconte le passé et les souvenirs de mon peuple. Le murmure de l’eau est la voix du père de mon père.
« Les fleuves sont nos frères; ils étanchent notre soif. Les fleuves portent nos canoës et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous souvenir que les fleuves sont nos frères et les vôtres, et l’enseigner à vos enfants, et vous devrez dorénavant leur témoigner la bonté que vous auriez pour un frère.
« L’homme rouge a toujours reculé devant l’homme blanc, comme la brume des montagnes s’enfuit devant le soleil levant. Mais les cendres de nos pères sont sacrées. Leurs tombes sont une terre sainte; ainsi, ces collines, ces arbres, ce coin de terre sont sacrés à nos yeux. Nous savons que l’homme blanc ne comprend pas nos pensées. Pour lui, un lopin de terre en vaut un autre, car il est l’étranger qui vient de nuit piller la terre selon ses besoins. Le sol n’est pas son frère, mais son ennemi, et quand il l’a conquis, il poursuit sa route. Il laisse derrière lui les tombes de ses pères et ne s’en soucie pas.
« Vous devez enseigner à vos enfants que la terre, sous leurs pieds, est faite des cendres de nos grands-parents. Afin qu’ils la respectent, dites à vos enfants que la terre est riche de la vie de notre peuple. Apprenez à vos enfants ce que nous apprenons à nos enfants, que la terre est notre mère. Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. Lorsque les hommes crachent sur la terre, ils crachent sur eux-mêmes.
« Nous le savons: la terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la terre. Nous le savons : toutes choses sont liées comme le sang qui unit une même famille. Toutes choses sont liées.
« Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. L’homme n’a pas tissé la toile de la vie, il n’est qu’un fil de tissu. Tout ce qu’il fait à la toile, il le fait à lui-même.
« Mais nous allons considérer votre offre d’aller dans la réserve que vous destinez à mon peuple. Nous vivrons à l’écart et en paix. Qu’importe où nous passerons le reste de nos jours. Nos enfants ont vu leurs pères humiliés dans la défaite. Nos guerriers ont connu la honte ; après la défaite, ils coulent des jours oisifs et souillent leur corps de nourritures douces et de boissons fortes. Qu’importe où nous passerons le reste de nos jours ? Ils ne sont plus nombreux. Encore quelques heures, quelques hivers, et il ne restera plus aucun des enfants des grandes tribus qui vivaient autrefois sur cette terre, ou qui errent encore dans les bois, par petits groupes; aucun ne sera là pour pleurer sur les tombes d’un peuple autrefois aussi puissant, aussi plein d’espérance que le vôtre. Mais pourquoi pleurer sur la fin de mon peuple ? Les tribus sont faites d’hommes, pas davantage. Les hommes viennent et s’en vont, comme les vagues de la mer.
« Même l’homme blanc, dont le Dieu marche avec lui et lui parle comme un ami avec son ami, ne peut échapper à la destinée commune. Peut-être sommes-nous frères malgré tout; nous verrons. Mais nous savons une chose que l’homme blanc découvrira peut-être un jour: notre Dieu est le même Dieu. Vous avez beau penser aujourd’hui que vous le possédez comme vous aimeriez posséder notre terre, vous ne le pouvez pas. Il est le Dieu des hommes, et sa compassion est la même pour l’homme rouge et pour l’homme blanc.
« La terre est précieuse à ses yeux, et qui porte atteinte à la terre couvre son créateur de mépris. Les blancs passeront, eux aussi, et peut-être avant les autres tribus. Continuez à souiller votre lit, et une belle nuit, vous étoufferez dans vos propres déchets.
« Mais dans votre perte, vous brillerez de feux éclatants, allumés par la puissance du Dieu qui vous a amenés dans ce pays, et qui, dans un dessein connu de lui, vous a donné pouvoir sur cette terre et sur l’homme rouge. Cette destinée est pour nous un mystère; nous ne comprenons pas, lorsque tous les buffles sont massacrés, les chevaux sauvages domptés, lorsque les recoins secrets des forêts sont lourds de l’odeur d’hommes nombreux, l’aspect des collines mûres pour la moisson est abîmé par les câbles parlants.
« Où est le fourré ? Disparu. Où est l’aigle? Il n’est plus. Qu’est-ce que dire adieu au poney agile et à la chasse ? C’est finir de vivre et se mettre à survivre.
« Ainsi donc, nous allons considérer votre offre d’acheter notre terre. Et si nous acceptons, ce sera pour être bien sûrs de recevoir la réserve que vous nous avez promise. Là, peut-être, nous pourrons finir les brèves journées qui nous restent à vivre selon nos désirs. Et lorsque le dernier homme rouge aura disparu de cette terre, et que son souvenir ne sera plus que l’ombre d’un nuage glissant sur la prairie, ces rives et ces forêts abriteront encore les esprits de mon peuple. Car ils aiment cette terre comme le nouveau-né aime le battement du coeur de sa mère. Ainsi, si nous vous vendons notre terre, aimez-la comme nous l’avons aimée. Prenez soin d’elle comme nous en avons pris soins.
« Gardez en mémoire le souvenir de ce pays, tel qu’il est au moment où vous le prenez. Et de toute votre force, de toute votre pensée, de tout votre coeur, préservez-le pour vos enfants et aimez-le comme Dieu vous aime tous.
« Nous savons une chose: notre Dieu est le même Dieu. Il aime cette terre. L’homme blanc lui-même ne peut pas échapper a la destinée commune. Peut-être sommes-nous frères, nous verrons.
Note du Gallican:
La pensée du chef indien est en tous points remarquable. Nous sommes loin, en lisant ce texte, de l’image caricaturale du sauvage sans âme et sans conscience. Sa pensée témoigne d’une sagesse et d’une intelligence éclairées par l’Esprit-Saint. Comme l’a enseigné le Sauveur: « L’Esprit souffle où il veut » (Jean 3,8).
Il est remarquable de constater que cet homme n’a pas de haine contre ceux qui ont violé sa terre et humilié son peuple, juste un immense dépit devant un état d’esprit et des actes de saccage qu’il ne comprend pas. Il ne connaissait pas l’histoire de Caïn et Abel mais son expérience de la rencontre entre l’homme rouge et l’homme blanc ne fut pas, à l’évidence, celle de la découverte d’une nouvelle fraternité…
Loin de porter l’Evangile et ses valeurs de paix, d’amour et de tolérance, les baptisés du Christ venus d’Europe et d’ailleurs oublièrent les promesses de leur baptême et de leur foi; ils semèrent la souffrance et la mort. Le sang du Christ crucifié coula de nouveau. Le génocide indien avait commencé.