Archive pour le 8 juillet, 2014

SS. Paolo, Aquila e Priscilla

8 juillet, 2014

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http://www.andreasfigulus.com/Italiano/Galleria/Arte%20sacra/Paolo%20Priscilla%20Aquila.htm

BENOÎT XVI: LES ÉPOUX PRISCILLE ET AQUILAS – 8 JUILLET

8 juillet, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2007/documents/hf_ben-xvi_aud_20070207_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 7 février 2007

LES ÉPOUX PRISCILLE ET AQUILAS – 8 JUILLET

Chers frères et soeurs,

En faisant un nouveau pas dans cette sorte de galerie de portraits des premiers témoins de la foi chrétienne, que nous avons commencée il y a quelques semaines, nous prenons aujourd’hui en considération un couple d’époux. Il s’agit des conjoints Priscille et Aquilas, qui se trouvent dans le groupe des nombreux collaborateurs qui ont entouré l’apôtre Paul, que j’avais déjà brièvement mentionnés mercredi dernier. Sur la base des informations en notre  possession,  ce  couple d’époux joua un rôle très actif au temps des origines post-pascales de l’Eglise. Les noms d’Aquilas et de Priscille sont latins, mais l’homme et la femme qui les portent étaient d’origine juive. Cependant, au moins Aquilas provenait géographiquement de la diaspora de l’Anatolie septentrionale, qui s’ouvre sur la Mer Noire – dans la Turquie actuelle -, alors que Priscille, dont le nom se trouve parfois abrégé en Prisca, était probablement une juive provenant de Rome (cf. Ac 18, 2). C’est en tout cas de Rome qu’ils étaient parvenus à Corinthe, où Paul les rencontra au début des années 50; c’est là qu’il s’associa à eux car, comme nous le raconte Luc, ils exerçaient le même métier de fabricants de toiles ou de tentes pour un usage  domestique,  et  il  fut   même accueilli dans leur maison (cf. Ac 18, 3). Le motif de leur venue à Corinthe avait été la décision de l’empereur Claude de chasser de Rome les Juifs résidant dans l’Urbs. L’historien Romain Suétone nous dit, à propos de cet événement, qu’il avait expulsé les Juifs car « ils provoquaient des tumultes en raison d’un certain Crestus » (cf. « Les vies des douze Césars, Claude », 25). On voit qu’il ne connaissait pas bien le nom – au lieu du Christ, il écrit « Crestus » – et qu’il n’avait qu’une idée très confuse de ce qui s’était passé. Quoi qu’il en soit, des discordes régnaient à l’intérieur de la communauté juive autour de la question de savoir si Jésus était ou non le Christ. Et ces problèmes constituaient pour l’empereur un motif pour expulser simplement tous les juifs de Rome. On en déduit que les deux époux avait déjà embrassé la foi chrétienne à Rome dans les années 40, et qu’ils avaient à présent trouvé en Paul quelqu’un non seulement qui partageait cette foi avec eux – que Jésus est le Christ – mais qui était également un apôtre, appelé personnellement par le Seigneur Ressuscité. La première rencontre a donc lieu à Corinthe, où ils l’accueillent dans leur maison et travaillent ensemble à la fabrication de tentes. Dans un deuxième temps, ils se rendirent en Asie mineure, à Ephèse. Ils jouèrent là un rôle déterminant pour compléter la formation chrétienne du juif alexandrin Apollos, dont nous avons parlé mercredi dernier. Comme il ne connaissait que de façon sommaire la foi chrétienne, « Priscille et Aquilas l’entendirent, ils le prirent à part et lui exposèrent avec plus d’exactitude la Voie de Dieu » (Ac 18, 26). Quand, à Ephèse, l’Apôtre Paul écrit sa Première Lettre aux Corinthiens, il envoie aussi explicitement avec ses propres salutations celles d’ »Aquilas et Prisca [qui] vous saluent bien dans le Seigneur, avec l’Eglise qui se rassemble chez eux » (16, 19). Nous apprenons ainsi le rôle très important que ce couple joua dans le milieu de l’Eglise primitive:  accueillir dans leur maison le groupe des chrétiens locaux, lorsque ceux-ci se rassemblaient pour écouter la Parole de Dieu et pour célébrer l’Eucharistie. C’est précisément ce type de rassemblement qui est appelé en grec « ekklesìa » – le mot latin est « ecclesia », le mot français « église » – qui signifie convocation, assemblée, regroupement. Dans la maison d’Aquilas et de Priscille, se réunit donc l’Eglise, la convocation du Christ, qui célèbre là les saints Mystères. Et ainsi, nous pouvons précisément voir la naissance de la réalité de l’Eglise dans les maisons des croyants. Les chrétiens, en effet, jusque vers le III siècle, ne possédaient pas leurs propres lieux de culte:  dans un premier temps, ce furent les synagogues juives, jusqu’à ce que la symbiose originelle entre l’Ancien et le Nouveau Testament ne se défasse et que l’Eglise des Gentils ne soit obligée de trouver sa propre identité, toujours profondément enracinée dans l’Ancien Testament. Ensuite, après cette « rupture », les chrétiens se réunissent dans les maisons, qui deviennent ainsi « Eglise ». Et enfin, au III siècle, naissent de véritables édifices de culte chrétien. Mais ici, dans la première moitié du I et du II siècle, les maisons des chrétiens deviennent véritablement et à proprement parler des « églises ». Comme je l’ai dit, on y lit ensemble les Saintes Ecritures et l’on célèbre l’Eucharistie. C’est ce qui se passait, par exemple, à Corinthe, où Paul mentionne un certain « Gaïus vous salue, lui qui m’a ouvert sa maison, à moi et à toute l’Eglise » (Rm 16, 23), ou à Laodicée, où la communauté se rassemblait dans la maison d’une certaine Nympha (cf. Col 4, 15), ou à Colosse, où le rassemblement avait lieu dans la maison d’un certain Archippe (cf. Phm 1, 2). De retour à Rome, Aquilas et Priscille continuèrent à accomplir cette très précieuse fonction également dans la capitale de l’Empire. En effet, Paul, écrivant aux Romains, envoie précisément ce salut:  « Saluez Prisca et Aquilas, mes coopérateurs dans le Christ Jésus; pour me sauver la vie ils ont risqué leur tête, et je ne suis pas seul à leur devoir de la gratitude:  c’est le cas de toutes les Eglises de la gentilité; saluez aussi l’Eglise qui se réunit chez eux » (Rm 16, 3-5). Quel extraordinaire éloge des deux conjoints dans ces paroles! Et c’est l’apôtre Paul lui-même qui le fait. Il reconnaît explicitement en eux deux véritables et importants collaborateurs de son apostolat. La référence au fait d’avoir risqué la vie pour lui est probablement liée à des interventions en sa faveur au cours d’un de ses emprisonnements, peut-être à Ephèse même (cf. Ac 19, 23; 1 Co 15, 32; 2 Co 1, 8-9). Et le fait qu’à sa gratitude, Paul associe même celle de toutes les Eglises des gentils, tout en considérant peut-être l’expression quelque peu excessive, laisse entrevoir combien leur rayon d’action a été vaste, ainsi, en tous cas que leur influence en faveur de l’Evangile. La tradition hagiographique postérieure a conféré une importance particulière à Priscille, même s’il reste le problème de son identification avec une autre Priscille martyre. Dans tous les cas, ici, à Rome, nous avons aussi bien une église consacrée à Sainte Prisca sur l’Aventin que les catacombes de Priscille sur la Via Salaria. De cette façon se perpétue la mémoire d’une femme, qui a été certainement une personne active et d’une grande valeur dans l’histoire du christianisme romain. Une chose est certaine:  à la gratitude de ces premières Eglises, dont parle saint Paul, doit s’unir la nôtre, car c’est grâce à la foi et à l’engagement apostolique de fidèles laïcs, de familles, d’époux comme Priscille et Aquilas, que le christianisme est parvenu à notre génération. Il ne pouvait pas croître uniquement grâce aux Apôtres qui l’annonçaient. Pour s’enraciner dans la terre du peuple, pour se développer de façon vivante, était nécessaire l’engagement de ces familles, de ces époux, de ces communautés chrétiennes, et de fidèles laïcs qui ont offert l’ »humus » à la croissance de la foi. Et c’est toujours et seulement ainsi que croît l’Eglise. En particulier, ce couple démontre combien l’action des époux chrétiens est importante. Lors-qu’ils sont soutenus par la foi et par une forte spiritualité, leur engagement courageux pour l’Eglise et dans l’Eglise devient naturel. Leur vie commune quotidienne se prolonge et en quelque sorte s’élève en assumant une responsabilité commune en faveur du Corps mystique du Christ, ne fût-ce qu’une petite partie de celui-ci. Il en était ainsi dans la première génération et il en sera souvent ainsi. Nous pouvons tirer une autre leçon importante de leur exemple:  chaque maison peut se transformer en une petite Eglise. Non seulement dans le sens où dans celle-ci doit régner le typique amour chrétien fait d’altruisme et d’attention réciproque, mais plus encore dans le sens où toute la vie familiale sur la base de la foi, est appelée à tourner autour de l’unique domination de Jésus Christ. Ce n’est pas par hasard que dans la Lettre aux Ephésiens, Paul compare la relation matrimoniale à la communion sponsale qui existe entre le Christ et l’Eglise (cf. Eph 5, 25-33). Nous pourrions même considérer que l’Apôtre façonne indirectement la vie de l’Eglise tout entière sur celle de la famille. Et en réalité, l’Eglise est la famille de Dieu. Nous honorons donc Aquilas et Priscille comme modèles d’une vie conjugale engagée de façon responsable au service de toute la communauté chrétienne. Et nous trouvons en eux le modèle de l’Eglise, famille de Dieu pour tous les temps.

LE PARADOXE DES BÉATITUDES (MATTHIEU 5,1-12)

8 juillet, 2014

http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/523.html

LE PARADOXE DES BÉATITUDES (MATTHIEU 5,1-12)

COMMENTAIRE AU FIL DU TEXTE   Commencer

Jésus n’annonce pas un bonheur ou un malheur mais plutôt une manière paradoxale de vivre ce qui nous apparaît comme bonheur ou malheur.   Au fil du texte : Un bonheur paradoxal Selon Matthieu, c’est le début du premier discours de Jésus. La série des Béatitudes est donc un commencement. Un commencement au même titre que d’autres commencements dans la Bible ? La parole de Dieu est au commencement de toute la création (Gn 1). Elle dit et fait ce qu’elle dit, mais ce n’est pas une béatitude. Et cependant, à la fin de chaque étape de la création, Dieu voit que tout cela est bon… D’une montagne à l’autre Autre commencement majeur : le don de la Loi, l’alliance du Sinaï (Ex 19-24). Cela se passe sur la montagne et, pour la conclusion de l’alliance, Moïse est assis pour un repas avec 70 des anciens d’Israël : cela ressemble un peu à Jésus assis sur la montagne avec ses 12 disciples. Les premières phrases de l’alliance du Sinaï, ce sont les Dix Paroles (le Décalogue, Ex 20). Elles commencent par un tout petit récit :  »…je t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude » qui rappelle à tout Israël les merveilles de l’Exode. Mais il s’agit d’autre chose sur la montagne avec Jésus : non le récit des merveilles du passé, mais la déclaration des béatitudes. C’est une autre manière de faire naître un peuple, une manière qui s’adresse à tous, pas seulement à Israël libéré par YHWH (Le Seigneur). Une joie inouïe Suivons le fil du texte de Mathieu. Le mot  »heureux » revient neuf fois. Une liste à neuf termes, cela paraît une liste incomplète (rappelons-nous les Dix Paroles !). Mais la liste des béatitudes s’achève par l’injonction du v. 12 :  »Soyez dans la joie et l’allégresse… » Ainsi est explicité le mot  »heureux » : ceux et celles que Jésus déclare heureux, répondront à cette déclaration en se tenant dans la joie et l’allégresse. Paradoxe des béatitudes : ceux et celles que Jésus déclare heureux ne se croyaient sans doute pas tels ! Mais que Jésus le leur déclare et cela engendre en eux une joie inouïe. notons que les deux dernières déclarations de Jésus (v. 11-12) diffèrent des précédentes. Elles s’adressent à un  »vous » :  »Heureux êtes-vous lorsque… » Alors qu’il paraissait s’adresser à la foule, Jésus se tourne-t-il maintenant vers quelques-uns en particulier ? Difficile à savoir. L’important, c’est qu’en s’adressant à quelques-uns ( »vous »), Jésus parle aussi de lui :  »…à cause de moi ». Le secret des déclarations de Jésus tient dans la relation entre lui et ceux à qui il parle. Si les béatitudes parlent à tout homme et lui disent qu’il a vocation – paradoxale – à être heureux, la joie et l’allégresse qui couronnent ce paradoxe sont le fruit de la relation à Jésus :  »…à cause de moi ». Un avenir ouvert L’ensemble des huit premières béatitudes (v. 3-10) est délimité par la mention du Royaume des cieux (v 3.10), introduit par un verbe au présent :  »…à eux est le Royaume des cieux » alors que toutes les autres (v. 4-9) emploient un verbe au futur :  »ils hériteront… seront consolés… etc. » Les béatitudes sont des déclarations qui valent pour le présent :  »Le Royaume des cieux (ou de Dieu) est parmi vous » ne cessera de proclamer Jésus sur les routes de Galilée. Et cette présence du Royaume dans notre présent nous ouvre un avenir : hériter, être consolé, être rassasié… Les béatitudes sont formulées de manière constante :  »Heureux ceux qui… ». Ceux qui sont déclarés heureux sont caractérisés par un adjectif (par un état) : pauvre en esprit, doux, affligé, pur de cœur, ou bien par un verbe (par une action) : avoir faim et soif, faire miséricorde, faire la paix, être persécuté. Cette manière de formuler les choses rappelle, par contraste, les malédictions proclamées autrefois par les prophètes :  »Malheur à ceux qui… » (cf. par ex. Am 5,18 et 6,1 ou la liste de sept malédictions en Is 5,8-25 et 10,1-4). À leurs contemporains stigmatisés ainsi pour leurs injustices, les prophètes annoncent pour conséquence un grand malheur. Au fond, les béatitudes ont quelque chose de prophétique. A ceci près que le prophète Jésus n’annonce pas un malheur mais plutôt une manière paradoxale de vivre ce qui nous apparaît comme malheur, à savoir être persécuté à cause de lui ! Il est possible de vivre toute notre vie avec l’allégresse au cœur à cause de lui et avec lui, si nous nous attachons à lui pour apprendre de lui comment vivre ce paradoxe. La justice du Royaume De qui parle Jésus ? Les quatre premières béatitudes s’adressent à des personnes qui vivent manifestement un manque : être pauvre (ou humble, voire humilié), être doux (sans violence ?), être affligé, avoir faim et soif… de justice ! Le manque fondamental, en fait, est celui de la justice et il donne sens à tous les autres. Les quatre béatitudes suivantes restent dans la thématique de la justice, mais cette fois au niveau d’un  »engagement » : faire miséricorde, être pur de cœur, faire la paix, être persécuté à cause du combat pour la justice. Sous différentes facettes, on peut dire que les béatitudes déclarent heureux ceux et celles pour qui la justice (du Royaume, cf. Mt 5,20) est un enjeu majeur. Si les prophètes dénonçaient ceux qui pratiquaient l’injustice, Jésus déclare heureux ceux qui placent au centre de leur vie le souci de la justice. Dans cette perspective, il faut noter enfin que Jésus parle très concrètement : de l’esprit (ou du souffle), du cœur, d’avoir faim et soif, du regard (et des pleurs). Le paradoxe par lequel Jésus déclare heureux ceux et celles qui ne se pensaient pas tels, mais qui sont concernés par la justice, touche au plus intime de notre être. Car ce paradoxe a quelque chose à voir avec la relation à Dieu : voir Dieu (v. 8), être appelé fils de Dieu (v. 9). En faisant confiance aux déclarations des béatitudes, à la suite de Jésus qui nous ouvre ce chemin, ce qui nous est promis n’est rien de moins que la joie et l’allégresse d’une relation filiale avec Dieu.

Jean-Marie CARRIÈRE.