Archive pour le 1 juillet, 2014
ETES-VOUS DANS LA JOIE ? ETES-VOUS CHRÉTIEN ? C?EST LA MÊME QUESTION.
1 juillet, 2014http://chapitre.st.martin.free.fr/?/28-textes.htm
ETES-VOUS DANS LA JOIE ? ETES-VOUS CHRÉTIEN ? C?EST LA MÊME QUESTION.
Ces paroles peuvent paraître dures, surtout à ceux d?entre nous qui passent quelque cap difficile, qu?ils soient atteints dans leur santé, dans leur travail, dans leur famille, dans leur c?ur, ou dans leur âme.
Si ces paroles nous paraissent dures, c?est que nous nous trompons sur ce qu?est la joie chrétienne. Nous la confondons peut-être avec la gaieté qui est une qualité naturelle que nous ne possédons pas tous. Il est des gens qui naissent avec le sourire. Il est agréable de rencontrer ces personnes qui jouissent naturellement de gaieté. Mais ce n?est pas la joie chrétienne. C?est une bonne disposition à la joie. Mais ce n?est pas la joie.
Peut-être confondons-nous aussi la joie avec l?humour. Les pitres ne sont pas toujours les plus joyeux. L?expérience humaine montre même que les grands comiques sont parfois tristes dans la vie quotidienne. Mais il est vrai qu?on peut avoir de l?humour sans être un pitre. L?humour s?harmonise alors assez bien avec la joie parce qu?il marche au même pas que l?humilité, et l?humilité est vertu chrétienne. Ne pas se prendre trop au sérieux et savoir rire de soi-même, voilà des qualités chrétiennes ! On les retrouve souvent chez ceux qui ont de l?humour et que n?arrêtent pas l?inquiétude du ?qu?en dira-t-on?. Mais tout le monde n?a pas forcément de l?humour. Là aussi nous trouvons des dispositions naturelles chez certains. Je crois cependant que la vie chrétienne authentique développe beaucoup le sens de l?humour.
La joie chrétienne n?est pas non plus ce sentiment de bonheur que l?on peut éprouver lors de succès scolaires ou professionnels ou sentimentaux… Tous ces sentiments ne sont pas étrangers à la joie, bien sûr, mais ils passent avec le temps. Dès lors, faire reposer sur eux notre joie est périlleux. On ne dit pas du temps qu?il a fait pendant un camp qu?il était beau si, un jour sur deux, ou un jour sur trois, il a plu. On ne dit pas non plus de quelqu?un qu?il a trouvé la joie, s?il oscille sans arrêt entre des moments de bonheur euphorique, et des heures d?abattement.
La joie chrétienne est beaucoup plus profonde, beaucoup plus stable, infiniment plus vive que ces sentiments qui peuvent nous faire croire parfois que le bonheur est bien de ce monde. La joie chrétienne est, pour ainsi dire, le fruit des trois vertus théologales conjuguées : la Foi, l?Espérance et la Charité. Elle est principalement le fruit de la Charité, parce qu?elle est la jouissance de l?être aimé et possédé. Or, par la charité, nous aimons Dieu que nous possédons. Et Dieu est le Bien infini. Lui seul peut combler notre soif inextinguible de bonheur.
Mais, ici-bas, cet amour est rendu difficile par le fait que nous ne voyons pas celui que nous aimons. L?étreinte, véritable, qui s?opère dans l?acte de charité entre l?âme et Dieu, se réalise à travers le voile de la Foi. C?est dans la certitude surnaturelle de cette présence, et non dans la vision de cette présence, que nous atteignons Dieu. Aussi pouvons-nous comprendre deux choses. Premièrement, plus nous vivrons de la foi, plus notre joie sera forte et durable. Deuxièmement, la joie de posséder Dieu par la charité peut s?accompagner de la souffrance de ne pas lui être encore uni selon tout notre être, un peu comme des époux qui jouissent de leur amour mutuel alors même que les circonstances de la vie leur fait douloureusement porter un éloignement temporaire. Vous sentez que ces époux connaissent une joie que n?éprouvent pas le veuf ou la veuve. Mais vous comprenez aussi que leur joie cohabite avec une certaine souffrance. Bref, joie et souffrance ne sont pas, ici-bas, contradictoires.
Ce qui vient précisément nous aider à vivre cette difficulté, c?est l?Espérance. Dans l?exemple des époux, c?est l?espoir de se retrouver bientôt qui les aide à porter le poids de la séparation et qui développe aussi en eux la joie des retrouvailles, laquelle n?attend pas ce moment pour être déjà goûtée. Dans la vie chrétienne, c?est l?espérance d?être uni à jamais à Dieu qui nous aide à aimer à travers le voile de la foi, et, en même temps, qui nous fait déjà goûter, comme par anticipation, la joie à venir.
Nous avons donc en main tous les instruments de la joie : la Foi, l?Espérance et la Charité. A nous de mettre en ?uvre ces instruments (par des actes fréquents de foi, d?espérance et de charité, ceux que l?Eglise nous incite à réciter) pour être les témoins de cette flamme que nous devons porter non comme des abat-jour mais comme des chandeliers qui portent au loin leur lumière radieuse. La joie est le secret gigantesque du chrétien, parce que Dieu est la Joie et que le chrétien possède Dieu en son âme. Celui qui vivra de cette vie divine en lui, notamment par l?activité des vertus théologales, celui-la goûtera dès ici-bas une joie dont les plaisirs de cette terre sont une vilaine et piètre caricature.
LE «NOM DE DIEU» DANS LA LITURGIE CATHOLIQUE ROMAINE + Cardinal Francis Arinze, Préfet
1 juillet, 2014http://tj-tjc-bibliquement.exprimetoi.net/t40-le-nom-de-dieu-dans-la-liturgie-catholique-romaine
LE «NOM DE DIEU» DANS LA LITURGIE CATHOLIQUE ROMAINE
+ Cardinal Francis Arinze, Préfet
Le 29 juin 2008, le Cardinal Francis Arinze, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, adressait aux conférences épiscopales une lettre sur l’usage du Nom de Dieu (YHWH) dans le culte liturgique catholique romain. Réagissant à la «nouvelle pratique» de prononcer ce nom (ce dont s’abstient la communauté juive), le préfet rappelle qu’il doit plutôt être traduit dans chaque langue, comme l’ont fait autrefois les traductions grecque (la Septante) et latine (la Vulgate). Bien qu’elle ne soit pas adressée directement à la communauté juive, cette directive peut aussi être comprise comme un signe de respect envers elle, d’où l’intérêt de la porter à l’attention des personnes et groupes engagées dans le dialogue entre juifs et chrétiens.1
CONGRÉGATION POUR LE CULTE DIVIN ET LA DISCIPLINE DES SACREMENTS
Prot. N. 213/08/L
LETTRE AUX CONFÉRENCES ÉPISCOPALES CONCERNANT LE « NOM DE DIEU »
Éminence, Excellence,
En réponse à une directive du Saint Père, en accord avec la Congrégation pour la doctrine de la Foi, la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements estime qu’il est pertinent de communiquer aux conférences épiscopales quelques précisions et directives concernant la traduction et la prononciation, dans un cadre liturgique, du Nom divin signifié dans le tétragramme sacré.
I – Exposé
1) Les paroles des Saintes Écritures contenues dans l’Ancien et le Nouveau Testament expriment une vérité qui transcende les limites imposées par le temps et l’espace. Elles sont la Parole de Dieu exprimée en paroles humaines. À travers ces paroles de vie, l’Esprit Saint introduit les fidèles dans la connaissance de la vérité tout entière et ainsi le Verbe du Christ vient habiter chez les fidèles dans toute sa richesse (voir Jean 14,26; 16,12-15). Pour que la Parole de Dieu, inscrite dans les textes sacrés, puisse être conservée et transmise d’une manière intégrale et fidèle, toute traduction moderne des livres de la Bible cherche à être une transposition fidèle et exacte des textes originaux. Un tel effort littéraire exige que le texte original soit traduit de la façon la plus fidèle et la plus exacte possible, sans omission ni ajout eu égard au contenu, et sans introduction de gloses ou de paraphrases explicatives qui n’appartiennent pas au texte sacré lui-même.
En ce qui concerne le Nom sacré de Dieu lui-même, les traducteurs doivent le traiter avec grande fidélité et de manière extrêmement respectueuse. En particulier, comme l’affirme l’Instruction «Pour la correcte application de la constitution sur La sainte liturgie» (Liturgicam authenticam, n° 41)2:
[…] en se conformant à une tradition immémoriale, évidente déjà dans […] la version des Septante, le nom du Dieu tout-puissant, exprimé en hébreu dans le tétragramme, et traduit en latin par le mot Dominus, doit être rendu dans chaque langue vernaculaire par un mot de même signification. [(...) iuxta traditionem ab immemorabili receptam, immo in (…) versione «LXX virorum» iam perspicuam, nomen Dei omnipotentis, sacro tetragrammate hebraice expressum, latine vocabulo «Dominus» in quavis lingua populari vocabulo quodam eiusdem significationis reddatur.]
Une norme aussi claire n’a pas empêché ces dernières années l’introduction d’une pratique nouvelle, la prononciation du nom propre du Dieu d’Israël, connu comme le saint ou divin tétragramme, formé de quatre consonnes de l’alphabet hébraïque,(YHWH). On le vocalise de différentes façons, aussi bien dans la lecture des textes bibliques tirés du Lectionnaire, que dans l’utilisation de prières et d’hymnes, ce qui donne plusieurs variantes écrites ou orales telles que: «Yahweh», «Yahvé», «Jahwè», «Javé», «Jéhovah», etc. La présente lettre vise donc à établir certains faits essentiels, sous-jacents à la norme sus-mentionnée, et à poser certaines directives qui doivent être observées en cette matière.
2) La vénérable tradition des Saintes Écritures, appelée Ancien Testament, emploie une série d’appellations divines, parmi lesquelles le nom sacré de Dieu, révélé comme le tétragramme(YHWH). Tenu pour une expression de la grandeur et de la majesté infinies de Dieu, il était considéré comme imprononçable, et on le remplaçait donc, pendant la lecture des Saintes Écritures, par un nom substitutif, Adonai, qui signifie «Seigneur».
La traduction grecque de l’Ancien Testament, appelée la Septante, qui remonte aux derniers siècles avant l’ère chrétienne, rendait régulièrement le tétragramme hébraïque par le terme grec Kyrios, qui signifie «Seigneur». Comme la Septante constituait la Bible de la première génération de chrétiens parlant le grec, langue dans laquelle ont été rédigés tous les livres du Nouveau Testament, ces chrétiens, depuis le début, n’ont jamais prononcé non plus le tétragramme divin. Un phénomène semblable s’est produit chez les chrétiens de langue latine, dont la littérature a commencé à émerger à partir du deuxième siècle, comme l’attestent d’abord la Vetus Latina, et, plus tard, la Vulgate de saint Jérôme: dans ces traductions également, le tétragramme a été remplacé par le mot latin «Dominus», qui correspondait à la fois à l’Adonai hébreu et au Kyriosgrec. La même démarche prévaut dans la version latine récente, la Néo-Vulgate, que l’Église utilise pour sa liturgie.
Ce fait a eu des incidences importantes pour la christologie même du Nouveau Testament. Lorsque saint Paul écrit, eu égard à la crucifixion, «Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom» (Philippiens 2,9), il ne réfère à aucun autre nom que celui de «Seigneur», puisqu’il poursuit en disant «et que toute langue proclame, de Jésus-Christ, qu’il est Seigneur» (Philippiens 2,11). L’attribution de ce titre au Christ ressuscité correspond exactement à la proclamation de sa divinité. De fait, ce titre devient interchangeable entre le Dieu d’Israël et le Messie de la foi chrétienne, même si, en fait, il ne s’agit pas de l’un des titres utilisés pour le Messie d’Israël. Au sens strictement théologique, le titre se trouve déjà, par exemple, dans le premier Évangile canonique (voir Matthieu 1,20: «L’ange du Seigneur apparut à Joseph en songe.») et il semble être la règle en usage pour toutes les citations de l’Ancien Testament dans le Nouveau (voir Actes 2,20: «Le soleil se changera en ténèbres … avant que vienne le Jour du Seigneur» [Joël 3,4]; 1 Pierre 1,25: «La Parole du Seigneur demeure pour l’éternité» [Is 40. 8]). En ce qui a trait au sens proprement christologique, en dehors du texte de Philippiens 2,9-11 déjà cité, nous pouvons encore évoquer Romains 10,9 («si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton cœur croit que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé»), 1 Corinthiens 2,8 («s’ils l’avaient connue, ils n’auraient pas crucifié le Seigneur de gloire»), 1 Corinthiens 12,3 («nul ne peut dire ‘Jésus est Seigneur’, si ce n’est sous l’action de l’Esprit Saint») et la formule fréquente à propos du chrétien qui vit «dans le Seigneur» (Romains 16,2; 1 Corinthiens 7,22; 1 Thessaloniciens 3,8; etc.).
3) La pratique d’éviter de prononcer le tétragramme du nom de Dieu dans l’Église a donc ses fondements. Elle est motivée non seulement par un argument d’ordre purement philologique, mais aussi par une volonté de demeurer fidèle à la tradition ecclésiale qui, depuis les origines, veut que le tétragramme sacré ne soit jamais prononcé en contexte chrétien ni traduit dans aucune des langues de traduction de la Bible.
II – Directives
À la lumière de ce qui vient d’être exposé, les directives suivantes devront être observées:
Dans les célébrations liturgiques, dans les chants et les prières, le nom de Dieu ne doit être ni employé ni prononcé sous la forme du tétragramme YHWH.
Pour la traduction du texte biblique en langues modernes en vue de leur usage liturgique dans l’Église, ce qui est déjà prescrit par la disposition n° 41 de l’Instruction «Pour la correcte application de la constitution sur La sainte liturgie» doit être observé; c’est-à-dire que le tétragramme divin doit être rendu par les équivalents des termes Adonai/Kyrios: «Seigneur», «Lord», «Signore», «Herr», «Señor», etc.
Lorsque l’on traduit, dans un contexte liturgique, des textes où se trouvent, dans cet ordre, le terme hébraïque Adonai ou le tétragramme YHWH, il faut traduire Adonai par «Seigneur» et le tétragramme YHWH par «Dieu», comme cela est le cas dans la traduction grecque des Septante et dans la traduction latine de la Vulgate.
De la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le 29 juin 2008.
+ Cardinal Francis Arinze, Préfet
+ Albert Malcolm Ranjith, Archevêque secrétaire
2008-10-01