Archive pour juin, 2014

LETTRE DE L’ÉVÊQUE ASSASSINÉ MGR PADOVESE : LE PARDON CONTRE LA HAINE (3 JUIN 2010)

4 juin, 2014

http://news.catholique.org/32231-titre

LETTRE DE L’ÉVÊQUE ASSASSINÉ MGR PADOVESE : LE PARDON CONTRE LA HAINE – (3 JUIN 2010)

(Il a été mon professeur, je suis un témoin de sa grande sagesse et de la bonté)

ROME, Dimanche 26 septembre (ZENIT.org) – Quelques mois avant son assassinat, Mgr Luigi Padovese, vicaire apostolique d’Anatolie et président de la Conférence épiscopale turque, évoquait dans une lettre « la fécondité du pardon face à l’alternative stérile de la haine et de la vengeance » pour apporter la paix au Moyen-Orient.
L’évêque italien, assassiné le 3 juin dernier à Iskenderun, en Turquie, à la veille du voyage de Benoît XVI à Chypre, avait écrit cette lettre le 3 avril 2010, deux mois avant sa mort.
Publiée en partie par Radio Vatican, elle était adressée à une religieuse, sœur Chiara Laura Serboli, abbesse du Monastère Sainte-Claire de Camerino (Italie – Marches), à l’occasion de la canonisation de la bienheureuse Camilla Battista da Varano (1458-1527) qui aura lieu le 17 octobre, durant le Synode pour le Moyen-Orient.
A quelques semaines de l’ouverture du synode pour le Moyen Orient (10-24 octobre), cette lettre a été publiée intégralement dans la revue des Clarisses en Italie ‘Forma Sororum, Lo sguardo di Chiara d’Assisi oggi’.
Dans ce courrier, il évoque notamment le thème de ce prochain synode, choisi par Benoît XVI pour « souligner le besoin et la soif de paix que vit le Moyen-Orient ». « L’indication du pape nous invite à réfléchir avant tout sur la communion et sur le témoignage que l’Eglise est appelée à donner dans le contexte d’un territoire si tourmenté que le nôtre ».
« Les Eglises du Moyen-Orient vivent depuis des années des situations de grande tribulation », écrit-il encore, qui culminent souvent « dans des actes de véritable persécution, comme cela arrive malheureusement quotidiennement en Irak et ailleurs ».
Dans cette lettre, Mgr Padovese, qui avait travaillé à la rédaction de l’Instrumentum laboris pour le synode, demande à la communauté des Clarisses de prier pour que « cette terre martyrisée transforme toute cette douleur en invocation de paix et en annonce de pardon ».
Il cite la vie de la bienheureuse Camilla Battista da Varano qui eut « la force intérieure de prier pour ses ennemis » – assassins de son père et de trois de ses frères – allant « jusqu’à transformer la haine dont elle avait été l’objet en occasion de pardon et d’amour héroïque ». Pour Mgr Padovese, « ces vertus aujourd’hui, 500 ans plus tard, en font un modèle pour toute l’Eglise et pour tous les hommes ».
Mgr Padovese invite enfin à faire de la bienheureuse Camilla Battista « un exemple de réconciliation et une occasion pour retrouver l’espérance en puisant à la source de la Passion du Christ ».

Marine Soreau

 

LES RENDEZ-VOUS DE L’ANNÉE JUIVE / CHAVOUOTH

4 juin, 2014

http://www.lamed.fr/index.php?id=1&art=536

LES RENDEZ-VOUS DE L’ANNÉE JUIVE / CHAVOUOTH

Quelques réflexions sur des particularismes de la fête de Chavouot…

L’ABSENCE DE SYMBOLE
Pourquoi, contrairement aux autres fêtes, Chavouot est-elle dépourvue de tout symbole ? Pessa’h possède la Matsa, Roch Hachana le Chofar, Yom Kipour le jeûne, Souccot le bouquet de fête et la Soucca, et Chavouot, la fête parmi le fêtes, qui commémore le jour ou la Torah fut donnée au peuple juif, serait dénuée de tout symbole?
Le symbole a toujours quelque ressemblance avec l’objet qu’il doit représenter. A l’instar de D.ieu qui l’a transmise, la Torah est unique en son genre. Aucune image, aucune représentation de D.ieu ne doivent être faites. De même il n’existe pas de symbole pour la Torah. L’absence de toute représentation symbolique à Chavouot fait allusion à l’unité et au particularisme de la Torah. Ce fait en lui-même s’oppose à toutes les tentatives consistant à comparer la Torah à une oeuvre humaine.

CENTRALITE DE LA LOI ORALE
Dans la Bible nous ne trouvons nulle part mentionné le fait que Chavouot est la fête de la Promulgation de la Loi. C’est la Loi orale, appelée  » Torah ché-beal pè « , qui le porte à notre connaissance. Chavouot nous fournit par ailleurs encore une autre preuve de l’importance de cette dernière. Laquelle ?
L’existence d’un juif issu de cette souche est donc une preuve de plus pour l’authenticité et la véracité de la Loi Orale.
Le deuxième jour de Chavouot, nous lisons l’histoire de la généalogie du roi David, car c’est le jour anniversaire de sa naissance et de sa mort. La Meguilat Ruth nous apprend que David descend de Ruth, une Moabite. Quelle coïncidence étonnante! La plus noble famille en Israël, la dynastie royale de David, est issue de souche païenne! Or la Torah nous enseigne: « Un Ammonite ou un Moabite n’entrera pas dans la Communauté de l’Éternel » (Deutéronome, 23,4). Selon l’interprétation littérale de ce texte, l’accès au Judaïsme aurait donc été interdit à Ruth. Par conséquent un descendant d’une Moabite, devenue juive à l’encontre de cette loi, n’aurait jamais pu revêtir la dignité royale. Mais la Loi orale précise que seule la conversion des hommes moabites et ammonites est interdite. Ruth pouvait donc devenir juive et donner naissance à la maison royale de David.
L’existence d’un juif issu de cette souche est donc une preuve de plus pour l’authenticité et la véracité de la Loi Orale. Porter atteinte à celle-ci aurait eu pour conséquence l’impossibilité pour les descendants de Ruth d’occuper le trône. L’histoire de Ruth lue à Chavouot, fête de la Promulgation de la Torah, est un symbole vivant à travers les siècles de l’importance capitale de la Loi Orale.

UNE INTERPRETATION DE L’ORIGINE DE L’ETOILE DE DAVID
Certaines parties du Talmud traitent de la réception de la Loi au Sinaï. (Chabbat, 87). On y trouve un passage susceptible de nous donner une interprétation de l’origine obscure de l’étoile de David.
Ce sont Israël et la Torah, inséparablement liés l’un à l’autre, comme le corps et l’âme, la Torah étant l’âme du peuple.
On nous y rapporte en effet la parole d’un Sage de Galilée: « Béni soit l’Eternel qui transmit la lumière de sa triple parole (Pentateuque, Prophètes, Hagiographes) aux trois parties du peuple (Cohen, Lévi, Israël) le 3éme mois (Sivan) par le 3ème enfant (Moïse, troisième enfant de Yo’heved) « . Indépendamment d’une explication plus profonde de cette parole, on en déduit que le peuple juif ainsi que la Torah, peuvent être considérés comme étant divisés en trois parties. Le  » Maguène-David  » est-il autre chose que deux triangles étroitement enlacés ? Ce sont Israël et la Torah, inséparablement liés l’un à l’autre, comme le corps et l’âme, la Torah étant l’âme du peuple. Ce signe est à juste titre le « bouclier » de chaque roi juif, voire de tout Juif, aussi longtemps qu’il reconnaît faire partie de cette nation et accepte de recevoir en lui, son âme, la Torah.

CHAVOUOT, LA FÊTE DE JACOB
Les fêtes de pelerinage, excepté Chavouot, ont toutes leur ‘Hol Hamoed (demi-fête). Pourquoi ?
Jacob a voué 14 années de sa vie à l’étude exclusive de la Torah auprès de Sem et Eber. C’est lui qui représente la  » Torah « .
Les motifs en sont expliqués dans une parole profonde citée par le Zohar au sujet des fêtes de pélerinage. Selon le Traité des Pères (1,2) notre monde repose sur trois piliers:  » Torah, Avodah, Guemilout ‘Hassadim » (l’étude, le Culte divin, la Charité). Ces trois piliers sont également représentés par nos trois patriarches : la  » Guemilout ‘Hassadim », c’est-à-dire l’altruisme, l’amour du prochain, trouve toute son expression dans le caractère d’Abraham. Malgré la chaleur torride il attend les voyageurs inconnus pour remplir envers eux les devoirs de l’hospitalité. Le sacrifice d’Isaac, c’est la  » Avodah « ; c’est le dévouement pour D.ieu qu’Isaac a manifesté par son sacrifice volontaire; il restera toujours un exemple incomparable de l’homme au service de son D.ieu. Enfin, d’après la tradition, Jacob  » assis dans les tentes » dans le chemin qui sépare- Beérchèva de ‘Haran, a voué 14 années de sa vie à l’étude exclusive de la Torah auprès de Sem et Eber. C’est lui qui représente la  » Torah « .
De même pour les trois fêtes de pélérinage : Pessa’h, qui tire son nom de l’agneau pascal, fait allusion à Isaac. Chavouot, la fête de la Torah se rattache à Jacob. Enfin, Soucot, la fête célébrée par l’humanité entière, se rapporte à Abraham.
Mais, on pourrait objecter qu’Isaac n’était pas le fils unique d’Abraham. II y avait aussi Ismaël et les fils de Ketoura. Par ailleurs, Isaac était aussi le père d’Esaü, or, c’est uniquement Jacob qui est l’héritier spirirituel de la maison d’Abraham.
Si donc Pessah et Soucot, ces fêtes rappelant Isaac et Abraham, ont à côté de leur jours fériés aussi le ‘Hol Hamoed, c’est une allusion à ceux de leurs descendants dont le caractère n’était pas empreint de sainteté. Par contre, Chavouot, la fête de Jacob, ne connaît pas de ‘Hol Hamoed, car Jacob a transmis son héritage spirituel à tous ses enfants sans exception.

Swallow Chicks

3 juin, 2014

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METTEZ-VOUS EN COLÈRE, MAIS NE PÉCHEZ PAS

3 juin, 2014

http://www.bible-notes.org/article-888-mettez-vous-en-colere-mais-ne-pechez-pas.html

METTEZ-VOUS EN COLÈRE, MAIS NE PÉCHEZ PAS

Rappel des circonstances où Moïse a manifesté de la colère
Différentes exhortations de la Parole au sujet de la colère
L’exemple du Seigneur Jésus

Chacun de nous, croyants, est averti très sérieusement au sujet de la colère. Nous sommes souvent prêts à passer légèrement sur ses manifestations. Pour nous y rendre plus attentifs, la Parole de Dieu donne une raison particulièrement élevée et touchante : une Personne divine, le Saint Esprit, habite dans chaque croyant (Eph. 1 : 13-14). Prenons donc garde à ne pas l’attrister, en refusant de recevoir la lumière que Dieu a donnée ou par notre mondanité (4 : 30). Son activité si bénie serait alors fortement entravée : son désir est de prendre de ce qui est à Christ et de nous l’annoncer (Jean 16 : 13-14). S’il en est empêché, Il travaillera d’abord dans notre conscience et notre cœur pour nous amener à la repentance.
Ce qui vient de la chair, toujours prête à reprendre sa mauvaise activité, peut aussi, hélas, se manifester par notre indifférence à l’égard du bien et du mal, alors que nous aurions dû veiller à la gloire de Dieu et à ses droits. Une colère « juste et sainte » peut avoir sa place et même être un devoir. Mais cela suppose que nous soyons dans un état qui convient ; nous devons veiller au jugement de nous-mêmes. Soyons continuellement sur nos gardes pour ne pas céder au « péché qui nous enveloppe si facilement » (Héb. 12 : 1).

Rappel des circonstances où Moïse a manifesté de la colère
Colère selon Dieu

Moïse était « très doux, plus que tous les hommes » (Nom. 12 : 3). Cependant, à plusieurs reprises, l’Ecriture parle de la colère de ce fidèle conducteur du peuple d’Israël ; son désir étant de défendre les droits de Dieu et aussi de prendre soin de son peuple.
Ainsi le voit-on sortir de devant le Pharaon dans une ardente colère. (Ex. 11 : 8). Ses réponses à ce monarque établissaient clairement qu’il n’y avait pas d’accord possible entre le culte de Dieu et les idoles. Mais l’endurcissement du cœur du roi d’Egypte était parvenu à son comble ; il faisait un ultime effort pour empêcher le peuple Israël d’offrir des sacrifices à Dieu. Il n’y aurait donc plus de délai : la patience de l’Eternel, et celle de son serviteur, étaient arrivées à leur terme. La dixième plaie serait d’ailleurs la plus terrible : tous les premiers-nés égyptiens allaient mourir.
Moïse se met aussi en colère contre le peuple lui-même (Ex. 16 : 20). Les fils d’Israël devaient se nourrir chaque jour de la manne, ce pain descendu du ciel, figure de Christ dans son humanité. Mais personne ne devait la conserver jusqu’au lendemain matin. Or ils ont désobéi à Dieu et, en conséquence, des vers sont apparus au milieu de cette manne (Ex. 16 : 19-20). Moïse manifeste alors une sainte colère envers ces hommes que Dieu avait pourtant comblés de ses grâces.
Plus tard, Moïse se met en colère contre les deux fils d’Aaron, Eléazar et Ithamar. Ils avaient brûlé le bouc du sacrifice pour le péché au lieu de le manger, ce qui était la part des sacrificateurs ! Il craint qu’il ne s’agisse d’une nouvelle forme de désobéissance, comparable à celle de leurs frères, Nadab et Abihu ; ayant offert à l’Eternel un feu étranger, ils étaient morts. Mais Aaron explique qu’ils ont eu un exercice particulier à ce sujet au sein de la famille sacerdotale ; n’était-elle pas concernée au premier chef par la mort des deux aînés dans l’exercice de leurs fonctions ? Courbés sous la discipline de l’Eternel, ils avaient « estimé » devoir s’abstenir de manger « cette fois-ci » le bouc pour le péché ; ils avaient craint de déplaire à Dieu. Moïse comprend alors qu’il ne s’agit pas d’une désobéissance « volontaire ». Il accepte l’explication, mais insiste pour qu’ils mangent désormais chaque fois le bouc du sacrifice pour le péché (Lév. 10 : 1-3 ; 16-20).
Moïse tombe encore sur sa face et entre dans une ardente colère, au moment de la « contradiction de Coré » (Jude 11). On voit ici où la fierté peut conduire : à une véritable révolte contre Dieu ! En agissant de la sorte, Moïse ne se préoccupait pas des attaques personnelles dont il était l’objet, mais de l’offense faite à Dieu. Comment un tel mal avait-il pu survenir au milieu d’une famille de Lévites ? Kehath avait pourtant le privilège de « porter à l’épaule » à travers le désert les saints ustensiles servant au culte (Nom. 16 : 1, 15) !
Le chapitre 31 retrace la façon dont le peuple exécute, sur l’ordre de Dieu, la vengeance d’Israël contre les Madianites. Tous ceux-ci devaient être mis à mort. Mais, désobéissants, les hommes d’Israël avaient emmené captives les femmes. A leur vue, Moïse se met en colère contre les commandants de l’armée ; Il montre un grand discernement spirituel dans cette affaire. La sainteté et la justice de Dieu devaient prévaloir. Ne devons-nous pas fuir résolument toutes les occasions de chute ? Un grand butin « spirituel » en résultera pour toute l’assemblée (v. 9, 16, 27).

Faute de Moïse (Nom. 20 : 2-13)
Cette défaillance de Moïse, avec ses graves conséquences, est un solennel avertissement pour chacun. Ayant entendu les murmures du peuple qui souffrait de la soif, Dieu donne à Moïse l’ordre de parler au rocher, une belle figure de Christ (1 Cor. 10 : 4). Mais Moïse, irrité par les égarements continuels de son peuple et sous l’impulsion de la colère, réunit avec Aaron la congrégation et dit : « Ecoutez, rebelles ! Vous ferons-nous sortir de l’eau de ce rocher ? » (v. 10). Puis il frappe le rocher avec sa verge, prise devant l’Eternel ; il le fait à deux reprises, avec impatience et brusquerie. Or le rocher, déjà frappé en Horeb, ne devait plus l’être (Ex. 17 : 6). L’eau pourtant coule en abondance.
Cette colère de Moïse n’avait pas l’approbation divine. L’Eternel dit à Moïse et Aaron : « Parce que vous n’avez pas cru, pour me sanctifier aux yeux des fils d’Israël, à cause de cela vous n’introduirez pas cette congrégation dans le pays que je leur donne » (v. 12). Plus nous sommes près de Dieu, plus nous occupons une place en vue, plus nous serons tenus pour responsables (Luc 12 : 48). Dès que nos motifs sont « mélangés », tout est faussé. Il faut se souvenir de cet avertissement dans nos relations domestiques et surtout dans l’assemblée.

Différentes exhortations de la Parole au sujet de la colère
Nous venons d’évoquer, par l’exemple de Moïse, une colère qui peut avoir l’approbation de Dieu, mais aussi celle qui constitue un faux-pas. Considérons maintenant quelques avertissements de l’Ecriture, en particulier dans le Nouveau Testament, concernant la « colère de l’homme » (Jac. 1 : 20).
« Ne sois pas l’ami de l’homme colère, et n’entre point chez l’homme violent ; de peur que tu n’apprennes ses sentiers, et que tu n’emportes un piège dans ton âme » (Prov. 22 : 24-25).
Retenons, pour notre sauvegarde, que « l’homme violent entraîne son compagnon et le fait marcher dans une voie qui n’est pas bonne » (Prov. 16 : 29). La colère n’est qu’une des formes de la violence ; elle se manifeste par de l’agressivité dans les paroles et, parfois, dans les actes. Cherchons de préférence la compagnie de ceux qui craignent le Seigneur et gardent ses préceptes (Ps. 119 : 63).
« Mettez-vous en colère, mais ne péchez pas ; que le soleil ne se couche pas sur votre irritation ; et ne donnez pas occasion au diable… Qu’aucune parole inconvenante ne sorte de votre bouche, mais celle qui est bonne, propre à l’édification selon le besoin, afin qu’elle communique la grâce à ceux qui l’entendent. Et n’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption. Que toute amertume, tout emportement, toute colère, tout éclat de voix, toute injure soient ôtés du milieu de vous, de même que toute méchanceté » (Eph. 4 : 26-27, 29-31).
Il est triste que Dieu soit obligé de faire des recommandations aussi « élémentaires » à des personnes qui sont déjà « assises dans les lieux célestes » (2 : 6). L’épître aux Ephésiens considère le chrétien dans sa position la plus élevée, une position céleste. Il possède dès à présent son « habitation » en un Christ glorifié. Toutes ses affections, tous ses vrais intérêts, ses vrais biens se trouvent dans le ciel, où est son Seigneur.
Si l’apôtre n’a mis aucune réserve à nous annoncer le conseil de Dieu, il nous avertit aussi : « Prenez garde à vous-mêmes » (Act. 20 : 27-28). Objets d’un appel si élevé, il nous convient d’avoir une marche soigneuse (Eph. 5 : 15 ; 1 Thes. 2 : 12) ! Pour nous y aider, nous trouvons donc des exhortations dans les chapitres 4 et suivants de cette épître aux Ephésiens.
En lisant ces versets, nous comprenons qu’une certaine colère n’est pas exclue : une sainte indignation a parfois sa place en présence du mal, quand les droits du Seigneur sont méconnus et même bafoués. Soyons attentifs à reconnaître quelle est la « source » de notre colère. Ce qui me concerne ne doit y avoir aucune part.
Il n’y a pas place chez le chrétien pour des paroles inconvenantes mais uniquement pour « celle qui est bonne, propre à l’édification selon le besoin, afin qu’elle communique la grâce à ceux qui l’entendent » (Eph. 4 : 29) !
« Maintenant renoncez, vous aussi, à tout ce qui est colère, animosité, méchanceté, injures, paroles honteuses » (Col. 3 : 8).
De telles manifestations sont le fruit de notre chair ; c’est donc un péché qui doit être absolument proscrit. Il faut que nos pensées, nos paroles et nos actes soient formés par la Parole de Dieu.
S’il nous arrive, hélas, lors d’un accès de colère, de prononcer des paroles blessantes à l’égard de notre interlocuteur, allons, sans tarder, lui demander pardon (Jac. 5 : 16). Cette démarche, plutôt difficile parfois, nous fera mieux comprendre le sérieux de notre faute. Nous serons rendus plus attentifs à ne pas céder à la colère !
A Corinthe, on trouvait des colères, accompagnées de querelles, de jalousies, d’intrigues, de médisances, d’insinuations, d’enflures d’orgueil, et de désordres – et tout cela au milieu de l’assemblée (2 Cor. 12 20) ! Quelle leçon et quel avertissement pour chaque « saint », c’est-à-dire « mis à part » pour Dieu. Nous sommes capables de commettre tous ces péchés, n’en doutons pas !
« Les œuvres de la chair sont évidentes ; ce sont la fornication, l’impureté, l’impudicité, l’idolâtrie, la magie, les haines, les querelles, les jalousies, les colères… ; à ce sujet, je vous déclare… que ceux qui se livrent à de telles pratiques n’hériteront pas du royaume de Dieu (Gal. 5 : 19-21).
Dans cette épître, la colère fait partie d’une humiliante liste de fruits de la chair. Or celle-ci est encore en nous, avec toutes ses redoutables possibilités (5 : 19-21). Heureusement, nous avons reçu le Saint Esprit qui peut nous faire vivre et marcher ; Il s’oppose à la chair, et Il nous conduit (5 : 17-18, 25). Il amène à maturité son propre fruit, impossible à confondre avec un autre : il forme une « grappe » précieuse dont le verset 22 énumère les neuf grains exquis : amour, joie, paix, longanimité, bienveillance, bonté, fidélité, douceur et tempérance ! On saisit sans peine en parcourant cette liste, que le Saint Esprit est le seul antidote pour le croyant. Il lui permet de résister victorieusement à la colère, entre autres.
« Ainsi, mes frères bien-aimés, que chacun soit prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère, car la colère de l’homme n’accomplit la justice de Dieu. C’est pourquoi rejetant toute saleté et tout débordement de méchanceté, recevez avec douceur la Parole implantée, qui a la puissance de sauver vos âmes » (Jac. 1 : 19-21).
« Lents à la colère » : le sommes-nous, chers lecteurs ? (Prov. 29 : 20). Une telle « retenue » nous donnera le temps nécessaire pour discerner, en cherchant le chemin à la lumière de la Parole, si Dieu peut vraiment approuver notre colère ou si, hélas, elle vient simplement de notre cœur naturel (Matt. 15 : 19) . Soyons aussi « lents à parler » afin d’exprimer, après réflexion, seulement ce qui vient de la nouvelle nature. Il faut surveiller notre bouche, veiller à ce qu’il n’en sorte pas alternativement « le doux et l’amer » (Jac. 3 : 11). Une confusion a pu être faite sur la véritable origine d’une colère qui se produisait au milieu des croyants. Des difficultés et des troubles dans les assemblées ont eu pour conséquence, du fait de cette « infiltration » de la chair, des décisions erronées !

L’exemple du Seigneur Jésus
Tous les chrétiens savent que « la vérité est en Jésus » (Eph. 4 : 21). Il leur convient désormais de montrer par leur conduite s’ils ont « appris » le Christ (Eph. 4 : 20) ! Leur manière de vivre dépend d’une Personne qui est un parfait Modèle. Christ s’apprend : étudions-Le !
L’apôtre Pierre écrit : « Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de péché, et dans la bouche duquel, il n’a pas été trouvé de fraude ; qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas l’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (1 Pier. 2 : 21-23).
Dans une synagogue, un jour de sabbat, Jésus avait été ému par la présence d’un homme à la main paralysée. Il avait posé la question à son entourage franchement hostile, retranché derrière une observance toute formelle de la Loi : « Est-il permis de faire du bien le jour du sabbat ou du mal ? » (Marc 3 : 4). Endurcis de cœur et insensibles à la souffrance chez leur prochain, ses interlocuteurs « gardaient le silence ». Alors, « attristé de l’endurcissement de leur cœur », le Seigneur les « a regardés à la ronde avec colère » (v. 5). La tristesse se mêlait chez lui à la colère. Il montrait ainsi qu’Il ressentait profondément combien leur attitude était contraire à la pensée de Dieu et grande leur culpabilité.
Dans les épîtres, Paul peut toutefois nous exhorter « par la douceur et la bonté du Christ » (2 Cor. 10 : 1) ; et Jacques rappelle : « Vous avez mis à mort le Juste ; Il ne vous résiste pas » 5 : 6). Puisse-t-il être, par sa conduite pure et sainte, constamment notre modèle.
Ph. L.

Jésus, divin modèle, de douceur et de paix,
Ta sainte voix m’appelle à marcher désormais
Dans ce sentier de grâce, de support, de bonté
Où tu laissas la trace de Ton humilité.

Que mon esprit se range à cette loi d’amour,
Pour vivre à ta louange, d’un cœur droit, sans retour,
Comme toi, charitable, patient, humble et doux,
Saint, pur, irréprochable, faisant du bien à tous.

 

PS 104 : HARMONIE DU MONDE, SPLENDEUR DE DIEU

3 juin, 2014

http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/549.html

Harmonie du monde… Commentaire de Psaume 104

Commentaire au fil du texte

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PS 104 : HARMONIE DU MONDE, SPLENDEUR DE DIEU

 »Béni le Seigneur, ô mon âme ! » L’exclamation encadre le psaume 104, l’un des plus somptueux de la Bible, description de l’harmonie du monde. Comme dans certains hymnes égyptiens, l’eau y ruisselle pour le bonheur des êtres vivants.
Les amoureux de l’Ancien Orient ont parfois rapproché le psaume 104 de l’hymne composé par le pharaon Aménophis IV, dit Akhenaton, en l’honneur du disque solaire Aton (vers 1350 av. J.-C.). Il n’est pas sûr que l’œuvre égyptienne ait inspiré l’hébraïque. La parenté du langage poétique est néanmoins une chance pour saisir la différence des théologies.
Splendeur de Dieu
Ainsi les deux poèmes commencent par s’adresser à la divinité :  »Tu apparais, parfait, à l’horizon du ciel / Disque vivant qui est à l’origine de la vie… / Tu es beau, grand, étincelant… » (hymne à Aton) ou  »Seigneur mon Dieu, tu es si grand, revêtu de splendeur et d’éclat, / drapé de lumière comme d’un manteau… » (Ps 104, v. 1-2).
Même admiration pour un dieu unique, mais éclat inégal : dans le premier cas, le dieu-soleil est origine de tout et agit par ses rayons, alors que dans le second, la lumière (distincte du soleil, cf. v. 19-22) n’est qu’un magnifique vêtement, annonciateur de bien d’autres merveilles.
Mouvement incessant
Le Seigneur est drapé de lumière mais la terre, elle, est – ou plutôt a été – vêtue de  »l’abîme des mers ». La première page de la Genèse raconte la séparation des eaux  »d’en haut » et des eaux  »d’en bas » (deuxième jour, Gn 1, 6-8) puis l’émergence de la terre hors des eaux d’en bas, et l’apparition des végétaux (troisième jour, Gn 1, 9-13). Il y a ici un écho de l’origine, mais d’une origine toujours recommencée, effet d’une parole divine toujours neuve et formidable :  »les eaux recouvraient les montagnes / à ta menace, elles prennent la fuite, à la voix de ton tonnerre elles se précipitent » (v. 6-7).
Toute une partie du poème vibre et frémit de ce mouvement des eaux auprès desquelles et vers lesquelles vont et viennent les êtres vivants, hommes ou bêtes (v. 8-14). L’œil du poète embrasse les sommets et les ravins, saisit ici le jaillissement des sources, s’attarde là sur la lenteur des rivières (l’eau  »chemine », v. 10), et prend le temps de voir les animaux s’abreuver, à commencer par les plus farouches, ceux que l’on n’observe qu’avec patience : âne sauvage ou volatiles (v. 11-12). Selon la cosmologie d’alors, les  »eaux d’en haut » – si près des demeures de la divinité –, orages et pluies, dévalent des monts et, de là, irriguent prairies et champs (v. 13-14).
Rien, dans le psaume, n’est particulier à Israël. Tout est universel. L’hymne à Aton est plus ethnocentrique. La partie consacrée au fleuve de l’Égypte y distingue un Nil  »dans le ciel » (autre manière d’évoquer orages et pluies) et un autre sur la terre. Celui du ciel a certes été placé par le Disque solaire pour faire vivre tous les pays :  »le Nil qui est dans le ciel, c’est le don que tu as fait aux peuples étrangers / et à toutes les bêtes du désert ». Mais  »le vrai Nil, il vient du monde inférieur pour l’Égypte » ! Et c’est autour de celui-ci, que, fécondés par les rayons du soleil, s’étendent les champs et passent les saisons.

Dissonance
Le psaume 104, sauf en ses derniers versets, n’évoque particulièrement ni le pays ni le destin d’Israël. La vie de tous s’y organise après la domestication des eaux par la Parole divine. La suite du poème, la plus longue, s’attache aux activités humaines, dans l’alternance des nuits et des jours. Elle donnerait à penser que le mal n’existe pas, que toute violence est évitée (les fauves gagnent leurs repaires quand les hommes sortent travailler, v. 22-23) si la conclusion ne mentionnait les  »pécheurs » et les  »impies » comme une atteinte à l’harmonie du monde (v. 35), une harmonie à laquelle participent même les monstres marins, fugitivement aperçus sur la mer à côté des bateaux (v. 25-26) !
Une ombre ternit ce qui était jusqu’alors lumière, mouvement et vie.  »Alleluia » (=  »Gloire à Dieu ») a beau s’élancer en finale du psaume 104, revenir dans le psaume 105 et encadrer le psaume 106, l’ombre grandira : après les splendeurs de la création (Ps 104), après les hauts-faits de l’alliance (Ps 105), seront énumérées les fautes d’Israël (Ps 106). Chanter le psaume en vérité, c’est donc affronter la dissonance finale et reprendre à son compte le souhait de la disparition du péché. L’aujourd’hui touche ici l’origine (la beauté) et la fin (victoire sur le mal), à Dieu remises. L’hymne à Aton ne parle d’aucun combat. Le psaume serait-il plus réaliste ? Et plus ouvert à l’espérance ? Car, à le suivre, nous apprenons que la Parole divine,  »menace » et  »tonnerre », peut canaliser et transformer les eaux dangereuses. Cette puissance, comment ne pas l’invoquer pour d’autres dangers ?

Gérard BILLON. Article paru dans Le Monde la Bible n° 138  »Le Nil, fleuve sacré d’Egypte » (Bayard-Presse, nov. 2001), p. 80

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