Archive pour juin, 2014

HOMÉLIE DIMANCHE 15 JUIN 2014: SAINTE TRINITÉ

13 juin, 2014

http://www.homelies.fr/homelie,,3864.html

SAINTE TRINITÉ

DIMANCHE 15 JUIN 2014

FAMILLE DE SAINT JOSEPH

HOMÉLIE – MESSE

Le mystère de la Trinité est un des trois principaux mystères de la foi chrétienne – avec le mystère de l’incarnation et celui de la rédemption. C’est le mystère le plus englobant, celui qui nous révèle l’origine et la fin de toutes choses ; mais nous ne pouvons nous élever à une telle hauteur qu’en nous appuyant sur les deux autres. Car tout ce que nous affirmons de Dieu, nous l’apprenons de son Fils Jésus Christ. « Dieu » est un concept philosophique qui désigne, dans toutes les cultures, la Cause première et ultime, celle qui par définition est au-delà de tout, et demeure par conséquent inconnaissable, ineffable. Mais sorti de ces généralités sur lesquelles les avis convergent, les différences entre les conceptions du divin vont s’accumuler au point de conduire à des doctrines totalement incompatibles entre elles. Ce qui prouve bien que l’homme est incapable de remonter à la Source par ses propres efforts.
C’est pourquoi Dieu lui-même est sorti de son silence et est venu au-devant de nos efforts pour nous révéler son identité. Dans un premier temps, par le ministère des hagiographes de la première alliance, il affirme à la fois sa transcendance et son caractère personnel. Dieu ne se confond pas avec la nature ; les puissances qui s’y manifestent ne sont pas divines : la puissance et la sagesse que l’on contemple dans ce monde témoignent de la toute-puissance et de la suprême sagesse du Créateur, qui donne à chaque instant « la vie, le mouvement et l’être » à tout ce qui existe. En outre, le Dieu transcendant n’est pas une Energie impersonnelle : il a créé l’homme afin d’engager un dialogue avec lui ; en vue de l’alliance d’amour qu’il voulait sceller avec lui, il l’avait doté d’intelligence, de volonté et de libre disposition de soi. Lorsque Dieu révèle aux hommes son Nom, ce n’est pas sa puissance qu’il met en avant, ni même sa justice, mais sa tendresse et sa miséricorde : « Le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité ».
Mais que signifient ces concepts lorsqu’ils sont attribués à Dieu ? Certes nous pressentons ce qu’est la tendresse humaine, mais comment pouvons-nous imaginer ce qu’est la tendresse divine ? Dieu n’est pas tendre comme l’homme, mais comme Dieu seul peut l’être. Il est la source ineffable de toute tendresse, miséricorde, de tout amour. A nouveau nous buttons sur les limites du langage humain qui, lorsqu’il parle de Dieu, ne peut être qu’analogique. C’est pourquoi « à la plénitude des temps » (Ga 4, 4), Dieu s’est adressé aux hommes non plus par la médiation des prophètes, mais immédiatement, face à face. Il n’a plus mis sa Parole dans le cœur et sur les lèvres des hagiographes, mais « sa Parole s’est faite chair, elle a habité parmi nous » (cf. Jn 1, 14). Il est venu « marcher au milieu de nous », comme le lui demandait Moïse son serviteur, afin « de pardonner nos fautes et nos péchés, et faire de nous un peuple qui lui appartienne ».
Ainsi après avoir affirmé son absolue transcendance, Dieu nous révélait en son Fils son ineffable proximité. En Jésus, vrai Dieu et vrai homme, nous voyons pleinement réalisé le dessein d’amour de Dieu sur sa créature de prédilection. Dès les origines Dieu nous a créés pour que nous « devenions participants de sa nature divine » (2 P 1, 4), pour que nous vivions de sa propre vie et participions à sa béatitude. Comme le disaient les Pères de l’Eglise : Dieu s’est fait homme pour que l’homme puisse devenir dieu par participation à la divinité de son Fils unique.
Tout cela est cependant tellement grand, que nous aurions du mal à entrer dans ce mystère si Dieu ne venait pas à notre secours : « Nul ne peut dire : “Jésus est Seigneur” sans l’Esprit Saint » (1 Co 12, 3). Jésus lui-même nous a envoyé d’auprès du Père l’Esprit Saint, chargé de nous introduire dans la vérité tout entière. Lui seul peut nous faire découvrir dans la croix « la folie d’amour de Dieu qui est plus sage que l’homme, et la faiblesse de Dieu qui est plus forte que l’homme » (1 Co 1, 25). C’est à sa lumière que tout s’éclaire et que nous découvrons, émerveillés, que « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle ». L’Esprit Saint est notre pédagogue divin qui nous achemine patiemment vers la découverte de « la largeur, la longueur, la profondeur de l’amour du Christ, qui surpasse tout ce qu’on peut connaître », c’est en lui que « nous serons comblés jusqu’à entrer dans la plénitude de Dieu » (Ep 3, 18-19). C’est encore en lui que nous pouvons donner notre réponse fidèle, unissant notre prière à celle de Jésus pour « crier vers le Père en l’appelant : “Abba !” (Rm 8, 15).
Seule la révélation de notre destinée de gloire peut donner sens à notre vie. Non nous ne sommes pas le fruit des caprices du hasard et de la nécessité ; nous sommes créés par un Dieu d’amour qui veut nous « combler de sa bénédiction spirituelle en Jésus Christ » (Ep 1, 5) en qui « nous avons accès auprès du Père dans un seul Esprit ; en lui nous sommes devenus citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu » (Ep 2, 18-19). Telle est notre espérance et la source de notre joie. C’est pour nous encourager à persévérer sur le chemin du Christ qui nous conduit au Père que nous nous rassemblons chaque dimanche. « Que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père dans sa gloire, nous donne un esprit de sagesse pour le découvrir et le connaître vraiment. Qu’il ouvre nos cœurs à sa lumière, pour nous faire comprendre l’espérance que donne son appel, la gloire sans prix de l’héritage que nous partageons avec les fidèles » (Ep 1, 17-18).

« Dieu notre Père, tu as envoyé dans le monde ta Parole de vérité et ton Esprit de sainteté pour révéler aux hommes ton admirable mystère. Donne-nous de professer la vraie foi en reconnaissant la gloire de l’éternelle Trinité, et en adorant son Unité toute-puissante. »
Père Joseph-Marie

The fiery ascent of Prophet Elijah. photo by Fr. Brendan

12 juin, 2014

The fiery ascent of Prophet Elijah. photo by Fr. Brendan dans images sacrée 2008-AP-01-01

http://stgeorge-melkite.org/2008-AP-01.html

LE SILENCE EST D’OR – Apocalypse 8:1-6

12 juin, 2014

http://oratoiredulouvre.fr/predications/le-silence-est-d-or.php

LE SILENCE EST D’OR

( Apocalypse 8:1-6 )

Culte du dimanche 25 juillet 2010 à l’Oratoire du Louvre prédication du pasteur James Woody

Chers frères et sœurs, que penser d’un prédicateur qui fait silence au lieu de commencer sa prédication ? a-t-il perdu ses feuillets et essaie-t-il de refaire sa prédication de mémoire ? se rend-il compte que ce qu’il a préparé n’est pas ce qu’il faudrait dire auquel cas il se prépare à improviser une autre prédication ? probablement aurez-vous pensé à d’autres solutions… ceci montre l’un des intérêts du silence : offrir un espace de réflexion, permettre à chacun de réfléchir et de donner du sens à ce qui est vécu. Le silence permet les interprétations.

Avant de reprendre cet aspect qui est abordé par le passage de l’Apocalypse que nous avons lu, j’aimerais d’abord faire une remarque préliminaire pour souligner à quel point le silence est ambigu. Le silence peut être extrêmement positif en bien des situations. Je pense notamment à toutes ces situations où le silence vaut mieux que le bavardage et les niaiseries. Je pense à Wittgenstein terminant son Tractatus logico-philosophicus par cette sentence pleine de sagesse « ce dont on ne peut parler, il faut le taire », autrement formulée dans le livre des Proverbes « l’insensé même, quand il se tait, passe pour sage; celui qui ferme ses lèvres est un homme intelligent (17/28) ». Nous retrouvons ce bon principe sous une autre forme dans la sagesse populaire : « mieux vaut se taire et passer pour un imbécile que parler et ne laisser aucun doute à ce sujet ». Un tel silence serait heureux en matière judiciaire de la part de ceux qui ignorent tout et spéculent à bon compte. Il est frappant de constater à quel point les enquêtes judiciaires, dès lors qu’elles concernent des personnalités, connaissent leur lot de rumeurs qui amplifient et déforment la réalité et qui condamnent sans quelconque forme de procès. En 2003, la rumeur disait que c’était le maire et des magistrats de la cour d’appel de Toulouse qu’il aurait fallu condamner pour viol et meurtres. Aujourd’hui, la rumeur et la vindicte populaire voudraient que tout le monde soit coupable dans l’affaire dite Bettencourt. Job avait raison en disant de ses soit disant amis « que n’avez-vous gardé le silence ? vous auriez passé pour avoir de la sagesse (13/5) ».

Pour autant, il est aussi des silences coupables. Il est des moments où il faut prendre la parole pour avertir, dénoncer, alerter. Il est des cas où celui qui se tait est semblable à la sentinelle dont parle le prophète Ezéchiel, qui n’avertit pas le peuple du danger et qui sera donc responsable de son mutisme (33/6-9). Ajoutons que la parole est ce qui fonde l’existence, la parole est ce qui permet de lever les ambiguïtés dès lors qu’elle n’est pas qu’un simple bavardage mais bien un acte de communication. Le silence, seul, confinerait au néant. La communication, la parole, font accéder à la vie, mais elles ont besoin du silence, c’est ce que je vous propose de constater maintenant avec ce que ce passage de l’Apocalypse nous révèle.

Le silence permet de se nourrir de la Parole

Le silence, nous l’avons expérimenté il y a quelques instants, ouvre un espace de réflexion, d’interprétation. Un silence d’une demi-heure accompagne l’ouverture complète du livre qui était jusque là fermé. Le livre est maintenant ouvert et il ne s’agit pas d’en faire un simple objet de décoration. Le silence indique qu’il s’agit maintenant de faire quelque chose de ce texte, de ces mots qu’il contient. Le silence indique que c’est le texte qui prend la parole et qui va nous offrir ce qu’il contient. Le silence indique que celui qui est face au texte est en position d’accueil, qu’il est prêt à se nourrir de ce que le texte va lui proposer. Le silence indique qu’il ne s’agit pas d’imposer au texte ce qu’on aimerait qu’il nous dise mais que nous prenons ce texte suffisamment au sérieux pour lui laisser le soin de nous parler. Le silence, c’est le temps de l’apprentissage. C’est le temps de l’enfant (étymologiquement l’enfant est celui qui ne parle pas) qui sait qu’il ne sait pas tout, qu’il doit apprendre des autres. Le silence c’est la possibilité de se mettre à l’écoute du texte pour le méditer et pour y entendre quelque chose d’important pour nous.

Le silence est mis en rapport avec un texte qui s’offre à notre lecture et à notre interprétation. C’est un point important à relever parce qu’il nous éclaire sur ce que signifie la méditation dans une perspective chrétienne. Ici il n’est pas question de se centrer sur soi ; il n’est pas question de se concentrer sur sa respiration ; il n’est pas question de se fixer sur un mot ou une phrase qu’il faudrait répéter mentalement, fût-ce l’expression « Maranatha » qui apparaît à la fin du livre de l’Apocalypse. Ici, le recentrement est affaire de décentrement. Ce n’est pas au fond de soi que l’on va trouver un bout de vérité mais hors de soi. La méditation chrétienne consiste moins dans l’écoute de soi que dans l’écoute de cette parole qui nous est extérieure notamment contenue dans ce livre qui, en grec, se nomme la bible.

Si la méditation qui consiste à se concentrer sur sa respiration pour se recentrer sur l’instant présent, pour améliorer sa présence au monde, pour diminuer le stress, a tout son intérêt, ce que nous pouvons vivre dans la piété chrétienne est d’un autre ordre : il ne s’agit pas seulement d’atteindre une phase d’harmonie avec soi ou avec notre environnement, il s’agit d’accéder à une meilleure compréhension de notre identité, de notre vocation dans ce monde en approfondissant notre connaissance de Dieu ; et cela passe par l’appropriation personnelle de la parole de Dieu qui est hors de nous. De ce point de vue, le culte tel qu’il est vécu par les Quakers est exemplaire : les quakers se réunissent et, silencieusement, lisent la Bible et toutes sortes d’ouvrages qu’ils ont rassemblés. A l’occasion quelqu’un peut lire une phrase à haute voix pour en faire profiter le groupe mais l’essentiel consiste dans la méditation des textes.

C’est cette méditation des mots qui peut donner sens à notre vie. Cette attitude pose que la vérité n’est pas en nous, qu’il ne s’agit pas de retrouver ce que Dieu aurait déposé au fond de notre être, mais de nous ouvrir à son enseignement. Contrairement à ce que proposait Thérèse d’Avila « Ce qui importe avant tout, c’est d’entrer en nous-mêmes pour y rester seul à seul avec Dieu » (Le chemin de la perfection), il s’agit plutôt de sortir de nous-mêmes à la manière d’Abraham auquel Dieu recommande de partir s’il veut se trouver. Aller vers soi, c’est se frotter au monde, à l’univers. Selon l’explication de Jésus, c’est du cœur de l’homme que sortent les pensées mauvaises (Mc 7/21) ; évangéliser nos pensées mauvaises, emprunter un chemin de justice, c’est partir à la rencontre de cette parole qui nous est extérieure voire carrément étrangère, une parole qui nous interpelle et nous permet de mieux nous connaître et de mieux comprendre le monde qui nous entoure. Le silence est alors nécessaire pour que nous parasitions le moins possible cette parole-là, que nous la salissions le moins possible avec tout ce qui nous souille intérieurement.

Le silence permet d’entendre les prières des saints

Le silence nous permet d’atténuer les parasites, il nous permet de nous mettre à l’écoute d’un autre que nous et de ne pas prendre nos paroles et nos pensées très humaines des paroles très divines. Le silence nous permet de nous mettre aussi à l’écoute des autres. Ce silence apocalyptique permet de se mettre à l’écoute des prières des saints. Les textes bibliques établissent un lien solide entre la présence de Dieu et le silence (Ha 2/20 ; Za 2/13) et, ici, nous constatons que le silence est effectivement lié à la présence Dieu. Selon l’imagerie traditionnelle, l’encens qui monte figure les prières qui rejoignent Dieu (Ps 141/2). L’ambiance est très liturgique. Il y a d’une part les anges et, d’autre part, les saints, le tout dans un silence quasi religieux.

C’est assez paradoxal, pour un ange, de faire silence. Dans la mesure où il est messager, un ange est plutôt du côté de ceux qui parlent pour transmettre le message. Là, ils observent le silence et, pourtant, ce n’est pas Dieu qui parle. Autre élément surprenant, nous sommes en plein culte et il y a une pluralité de prières. Il n’y a pas un officiant qui exprimerait la prière de la communauté mais une multitude de prières qui, toutes, s’élèvent dans le silence angélique. C’est au moment où il est question de ce livre fermé puis ouvert que les « saints » apparaissent dans l’Apocalypse. C’est ce livre qui provoque la prière de ces saints dont il n’est pas dit précisément qui ils sont. Certains envisagent que ce sont les fidèles, ceux qui n’ont pas renié le Christ en dépit des persécutions qui s’abattent sur les chrétiens à l’époque. Le fait que les saints apparaissent avec le livre m’invite plutôt à penser qu’il s’agit de ceux qui ont découvert la parole contenue dans ce livre : c’est le peuple suscité par la méditation du livre. C’est la communauté de ceux qui ont découvert une parole pour aujourd’hui, ce qui les fait réagir. Les saints dont il est question, ce ne sont pas nécessairement les bons croyants, le cœur du cœur de l’Eglise, mais ceux qui ont été touché par ce qu’ils ont compris et qui, justement, considèrent qu’il faut briser le silence. Dans un contexte où il y a beaucoup de choses qui clochent, ces « saints » sont ceux qui ont pris conscience de ce qui ne va pas et qui font monter vers Dieu l’expression de leur cri, de leur indignation, de leur lamentation, de leur supplique. Ce sont ceux qui prennent conscience, par la méditation de cette parole extérieure qui est capable de leur ouvrir les yeux, qu’il n’est pas vivable d’être ainsi soumis à des puissances néfastes que représentera un peu plus loin la fameuse bête. Ce sont ceux qui ouvrent les yeux sur la réalité révélée par cette parole et qui se redressent pour mettre un terme à leur aliénation.

Et les anges font silence, non pas pour que Dieu entende (comme si Dieu ne pouvait pas passer outre le vacarme ambiant) : les anges font silence pour entendre ce que le monde exprime soudainement. Nous pouvons voir là l’attitude de l’Eglise qui se met à l’écoute du monde qui prend conscience de situations anormales, de situations qui demandent des changements. L’Eglise fait silence au lieu d’imposer des recettes miracles, des réponses toutes faites. L’Eglise – la communauté des messagers que nous sommes, l’armée des anges que nous formons – l’Eglise, donc, fait silence pour entendre ce que le monde exprime. C’est le silence de l’humilité. C’est le silence de ceux qui savent qu’ils n’ont pas la science infuse. C’est le silence de ceux qui sont véritablement au service de l’humanité et qui prennent au sérieux ce que les uns et les autres disent. C’est le silence qui permet de comprendre l’autre et de le rejoindre dans ses préoccupations au lieu de l’obliger à se taire et à écouter pieusement ce qu’il faut croire et penser. C’est le silence de ceux qui essaient de comprendre ce que veulent dire les protestations, les revendications. C’est le silence de ceux qui s’efforcent de comprendre ce que les gémissements traduisent de plus profond.

Mais le silence ne dure qu’une demi-heure. Le silence n’est pas une fin en soi, ce n’est pas le but d’une vie, ce ne saurait être le sommet d’une vie spirituelle. Le silence est le temps nécessaire à l’interprétation des signes, le temps nécessaire à la compréhension, mais ce n’est qu’un temps de préparation. Les anges se saisissent de leurs trompettes. Ils ne vont pas rester muets. C’est maintenant le temps de l’action !

Amen. 

ELIE, LE PROPHÈTE SOLITAIRE

12 juin, 2014

 

http://www.promesses.org/arts/118p2-7f.html

ELIE, LE PROPHÈTE SOLITAIRE

(1Rois, première lecture de ces jours)

Daniel Arnold

Le prophète Elie a exercé son ministère prophétique sous le règne de deux rois d’Israël, Achab et Ahazia, entre 873 et 852 av. J.-C.. Cette période était marquée par une grande infidélité envers l’Eternel. Achab, à la suite de son mariage avec la fille du roi des Sidoniens, avait établi officiellement le culte de Baal dans le royaume du nord et l’auteur de 1-2 Rois nous dit que ce roi fit plus encore que tous les rois d’Israël qui avaient été avant lui, pour irriter l’Eternel, le Dieu d’Israël (I Rois 16:33). Quant à Jézabel, sa femme, elle s’efforçait d’éliminer tous les prophètes de l’Eternel. Dans un tel contexte, le ministère d’un prophète devenait extrêmement difficile. Pourchassé par le pouvoir politique rebelle au message divin, Elie a dû sans cesse fuir et vivre en exil. Ainsi, son ministère est marqué par une grande solitude. Cependant, il serait faux de croire que l’isolement d’Elie tient seulement aux circonstances. Son ministère particulier, sa place dans le plan rédempteur divin, même certains aspects littéraires des textes, tout souligne le destin solitaire d’Elie.

Seul du début à la fin Dès les premières paroles de jugement prononcées contre Achab, Dieu conseille à Elie de s’éloigner du monarque et d’aller se réfugier à l’est du pays, de l’autre côté du Jourdain (région administrative plus éloignée de la capitale), pour vivre dans le torrent de Kerith où ses seuls compagnons sont des corbeaux qui viennent lui apporter sa subsistance quotidienne matin et soir (1 Rois 17.1-6). Quand l’eau du torrent tarit, Dieu le dirige à l’étranger, au nord d’Israël. Pour la première et la seule fois de son ministère, Elie peut séjourner avec des êtres humains, mais sa famille d’accueil est limitée à deux personnes: une veuve et son fils. La femme semble elle-même isolée de la société puisque, sans ressources, elle ne peut compter sur l’aide de personne. Par la suite, l’intervention divine, rendant farine et huile inépuisables, permet aux trois personnes de vivre en autarcie (1 Rois 17.13-16). Après trois ans de sécheresse et de fuite, Abdias, le serviteur d’Achab, reconnaît le caractère insaisissable d’Elie: Lorsque je t’aurai quitté, l’ esprit de l’Eternel te transportera je ne sais où (1 Rois 18:12). Sur le mont Carmel, quand Elie se présente enfin en public, ce n’est que pour souligner son isolement: Elie dit au peuple: Je suis resté seul des prophètes de l’Eternel, et il y a quatre cent cinquante prophètes de Baal (1 Rois 18:22). Tout de suite après la confrontation victorieuse contre les faux prophètes, Elie se retire au sommet du Carmel pour prier l’Eternel d’envoyer la pluie. Un seul homme est autorisé à l’accompagner, son serviteur, non pour être associé à l’intercession, mais pour servir d’observateur. A sept reprises, Elie le renvoie loin de lui et lui demande de regagner son poste. Comme pour mieux souligner le thème de la solitude, le dialogue se limite aux expressions les plus réduites: le serviteur adresse seulement deux mots à Elie pour lui dire que rien n’a changé dans le ciel (littéralement il dit: non rien) et Elie lui répond par un seul mot: retourne (1 Rois 18.41-44). Quand il faut accompagner Achab à Jizreél (sans doute pour encourager ou contrôle des réformes du roi), Elie refuse de monter sur le char d’Achab et préfère courir devant le roi du Carmel à Jizreél (20 à 40 kilomètres) sous une pluie torrentielle. Puisque le roi n’a pas encore manifesté de repentir, le prophète évite tout signe de rapprochement avec lui (1 Rois 18.44-46). Le séjour dans la cité d’Achab est des plus courts (moins de vingt-quatre heures). Devant les menaces de la reine Jézabel, Elie doit fuir, une fois de plus, pour sauver sa vie ( 1 Rois 19.1-3). Découragé par la passivité d’Achab à mener des réformes et l’inefficacité de l’ouvre du Carmel, Elie se retire à l’extrémité sud du pays, dans le désert. Son unique compagnon de voyage est renvoyé et Elie, déprimé et plus seul que jamais, demande la mort. L’ange de l’Eternel fait deux courtes apparitions pour nourrir le prophète et lui indiquer la suite des opérations (1 Rois 19.5-8). La nourriture divine rappelle la farine et l’huile de la veuve, non dans son caractère inépuisable, mais par les forces illimitées données au prophète le rendant à nouveau autonome et indépendant de toute aide humaine. Seul sur le mont Horeb ( appelé aussi mont Sinaï), Elie rencontre Dieu un peu comme Moïse l’avait fait quelque six cents ans plus tôt. Le grand législateur s’était aussi trouvé tout seul pour un face à face avec l’Eternel (le peuple était resté en bas de la montagne et n’osait même pas s’en approcher sous peine de mort: Ex 19.12). Elie exprime, à deux reprises, son désespoir et sa solitude: Les enfants d’Israël ont tué par l’épée tes prophètes; je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m’ôter la vie (I Rois 19:10, 14). Bien que Dieu encourage le prophète en lui annonçant la mission de trois hommes qui poursuivront son ministère de jugement, il faut noter que deux d’entre eux seront des rois et non des compagnons (l’un étant non seulement étranger, mais encore monarque d’un pays en guerre contre Israël). Quant à Elisée, il est présenté comme successeur d’Elie plutôt que compagnon (1 Rois 19.16). De plus dès l’onction reçue, Elisée demande l’autorisation de se retirer pour rejoindre une dernière fois sa famille, laissant Elie seul une fois de plus (1 Rois 19.20). Elie est absent des deux chapitres qui concernent des conflits militaires avec les Syriens (1 Rois 20; 22) comme pour mieux souligner que le prophète de la solitude ne pouvait s’engager avec le peuple et l’armée. En lieu et place, interviennent des prophètes anonymes (1 Rois 20) et Michée, fils de Yimla (1 Rois 22.8; à ne pas confondre avec Michée de Morécheth contemporain d’Ezéchias et auteur du livre canonique). Lorsue Josaphat, roi de Juda, désire consulter l’Eternel avant de partir en campagne militaire, Achab semble avoir oublié jusqu’à l’existence d’Elie, puisqu’il répond que le seul prophète disponible est Michée (1 Rois 22.8). Avant son ascension au ciel, Elie fait encore deux courtes apparitions pour annoncer une parole de jugement à Achab (1 Rois 21.17-29), puis, après la mort de ce dernier, à Joram, son fils et successeur (2 Rois 1.3-4). Dans les deux cas, le contact avec le roi et les hommes est limité au minimum. Achab est rencontré à l’improviste, en privé, dans le champ de Naboth. Quant à Joram, il ne voit même pas le prophète, mais reçoit une simple parole de condamnation par l’intermédiaire de ses serviteurs. Elie les rencontre à l’extérieur de la ville (ils sont en chemin pour consulter le dieu d’Ekron) sans même se donner la peine de s’identifier et ce n’est que grâce à ses habits (et peut-être aussi à la nature du message) que le roi peut reconnaître l’auteur de la déclaration (2 Rois 1.7-8). Quand Joram veut arrêter Elie, celui-ci peut, pour une fois, être trouvé (à trois reprises même: 2 Rois 1.9-15). Cependant, le prophète reste plus inabordable que jamais. Les deux premiers groupes de soldats ne peuvent s’approcher qu’à portée de voix, puis devant leurs intentions meurtrières (c’est la seule manière de comprendre les paroles de malédiction prononcées par le prophète acculé vraisemblablement à la légitime défense ), ils sont tués. Le troisième groupe échappe au jugement, car son chef aborde le prophète avec crainte et respect. Encouragé par l’Eternel, Elie accepte, alors, d’accompagner ce responsable, mais le voyage en commun est conté en quelques mots comme pour mieux souligner la brièveté du contact (Elie se leva et descendit avec lui vers le roi). Arrivé sur place, Elie se contente de répéter simplement son message de condamnation. Dans le dernier récit, quand Elie va être enlevé au ciel, le prophète exprime immédiatement son désir d’être laissé seul (2 Rois 2.1-6). A trois reprises, il renvoie Elisée loin de lui, mais à trois reprises ce dernier reste attaché à son maître. Les fils des prophètes de Béthel et de Jéricho, bien que connaissant le départ imminent d’Elie, ne lui adressent aucune parole. Par contre, ils dialoguent avec Elisée au sujet d’Elie. Après l’ascension de ce dernier, ces mêmes hommes cherchent en vain son corps. Ainsi Elie, mal connu dans ses origines (l’auteur n’a jamais indiqué le nom de son père), insaisissable pendant son ministère, disparaît sans laisser la moindre trace. Finalement, à la vie solitaire d’Elie, s’ajoute la vie insolite du prophète. Elie n’est pas seulement un homme isolé de ses contemporains, mais aussi un être hors du commun. La résurrection du fils de la veuve (1 Rois 17.21-22) n’est répétée qu’une fois sous l’ancienne alliance (résurrection du fils de la Sunamite par Elisée: 2 Rois 4.34-35). Le châtiment divin frappant par le feu céleste les ennemis du prophète (2 Rois 1.10,12) est exceptionnel, voire unique; seuls la terre qui avale les ennemis de Moïse (Nomb 16.28-32) ou les ours qui déchirent les adolescents méprisant Elisée (2 Rois 2.24) s’en rapprochent. La démonstration publique du mont Carmel soulignant la puissance de l’Eternel et l’incompétence totale de l’idole Baal est incomparable. Finalement, l’expérience de l’ascension n’est partagée que par un autre homme dont on ne sait pratiquement rien (Hénoc: Gen 5.24). Elie est vraiment un homme à part qui a vécu en marge de la société.

Une influence considérable Paradoxalement à l’isolement d:Elie, le prophète a marqué profondément l’histoire des hommes. Peu d’individus ont eu un tel impact. L’auteur des Rois consacre une section importante à son ministère (un huitième de 1-2 Rois) et trois livres du Nouveau Testament le mentionnent en rapport avec l’aide accordée à une étrangère (Luc 4.25-26), la persévérance dans la prière (Jac 5.17) et la solitude du prophète (Rom 11.2- 4). Bien qu’étant unique en son genre, Elie laisse un exemple valable pour tous les hommes, car il était un homme de la même nature que nous (Jac 5.17). Sa ténacité dans l’intercession doit servir d’exemple à tous les fidèles. Même son départ unique de ce monde n’est sans doute qu’un avant goût de l’enlèvement de l’Eglise (1 Thes 4.13-17). Mais c’est surtout l’annonce de son retour (prophétisé par Mal 3.23 ou 4.5) qui a marqué le plus les hommes, alimentant les conversations des foules et nourrissant l’espoir des âmes pieuses. Ainsi, à l’époque néo-testamentaire, malgré les siècles écoulés, l’attente restait vive. Jésus a été pris (à tort Jean 1.21) pour Elie (Marc 6.15; 8.28) et lors de la crucifixion, le retour d’Elie est même évoqué par des moqueurs (Marc 15.35-36). Même après la rédaction du Nouveau Testament, le retour d’Elie stimule encore des débats théologiques. Jean-Baptiste a-t-il accompli la prophétie de Malachie ? Partiellement (c.-à.-d. de manière non littérale ), cela est indéniable (Luc 1.17; Mat 11.14; 17.10-12). Faut-il s’en contenter ou attendre un retour en chair et en os avant l’avènement du Messie (cf. Apoc 11.3-6)? Les avis sont partagés. Comme il sied au prophète insaisissable, le mystère risque fort de planer jusqu’aux temps de la fin. Si Elie a laissé une marque que les siècles n’ont pu effacer, ses contemporains ont aussi pu voir directement les fruits de son ministère, non durant sa vie, mais juste après son départ. L’enlèvement d’Elie suit de peu un changement de règne en Israël. Joram succède à son frère Ahazia dont la mort avait été prophétisée par Elie (2 Rois 1.17). Le nouveau monarque se distance rapidement de la politique de son frère et de son père. Il purifie le pays du culte de Baal (2 Rois 3.1) et, sans retourner totalement vers l’Eternel, il réforme néanmoins sensiblement le pays, accueillant notamment les prophètes de l’Eternel. Ainsi, durant son règne et celui de ses successeurs immédiats, les prophètes (et Elisée en particulier) se promènent librement dans le pays. Ils ne doivent plus vivre dans la crainte perpétuelle d’une arrestation (voire d’une exécution) arbitraire. Cette attitude favorable des rois à l’égard des prophètes peut certainement être attribuée au ministère d’exhortation et de jugement exercé par Elie. Bien que tardivement, ce dernier a fini par être écouté. Finalement, la présence d’Elie aux côtés de Moïse sur le mont de la Transfiguration est sans doute la marque la plus claire de son rôle fondamental (Mat 17.3-4). Les deux parties du canon hébreu sont représentées: la loi et les prophètes. Moïse est, bien sûr, le grand législateur qui a posé le fondement de tout le judaïsme, alors qu’Elie représente tous les prophètes. Ce choix d’Elie comme représentant des prophètes peut surprendre au premier abord, car il n’est ni le premier prophète, ni le dernier, ni celui qui a fait le plus de miracles ou formulé les prophéties les plus remarquables. A-t-il été choisi parce qu’il a été enlevé au ciel? Ne serait-ce pas plutôt dans son caractère de prophète solitaire (si intimement lié à sa personne) que se trouve la raison du choix? Un prophète doit représenter Dieu auprès des hommes. Sa fonction première consiste à reprendre et exhorter des pécheurs. Ce ministère, par sa nature même, est souvent impopulaire et la liste des prophètes rejetés par leurs contemporains est longue et inclut des hommes aussi renommés que Jérémie et Ezéchiel. Elie, par son ministère fidèle vécu dans la solitude et dans le rejet de ses contemporains, est le type même du prophète de l’Eternel. Son choix à côté de Moïse pour honorer le Messie marquerait, alors, la récompense divine pour un ministère des plus ingrats. Celui qui cherchera à sauver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la retrouvera (Luc 17:33). La vie d’Elie et les paroles du Christ nous exhortent à chercher d’abord l’honneur de Dieu plutôt que celui des hommes. Pour plaire à son Seigneur, le fidèle doit être prêt à tout. Le rejet de la société, la solitude, l’isolement total sont difficiles à vivre. Comme des voyageurs et des étrangers sur terre, parfois victorieux, parfois incompris des plus proches, moqués, fouettés, enchaînés, torturés, isolés, oubliés, rejetés, excommuniés, errants dans leur pays ou dans les déserts (cf. Héb 11.35-38), le fidèle ne cherche pas son bonheur dans cette vie, mais attend la résurrection des morts et le royaume de Dieu pour vivre dans la félicité et le bonheur éternel.

Annunciation Saint Gabriel Blessed Virgin

11 juin, 2014

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LETTRE SUR LA PRIÈRE – Monseigneur Bruno Forte

11 juin, 2014

http://www.clerus.org/pls/clerus/cn_clerus.h_centro?dicastero=2&tema=7&argomento=19&sottoargomento=0&lingua=1&Classe=1&operazione=ges_formaz&vers=3&rif=174&rif1=174sabato

LETTRE SUR LA PRIÈRE

 Monseigneur  Bruno Forte

Tu me demandes : pourquoi prier ? Je te réponds : pour vivre.

Oui : pour vivre vraiment, il faut prier. Pourquoi ? Parce que vivre, c’est aimer : une vie sans amour n’est pas une vie. C’est solitude vide, c’est prison et tristesse. Seul vit vraiment qui aime : et seul aime qui se sent aimé, rejoint et transformé par l’amour. Comme la plante ne peut épanouir son fruit si elle n’est rejointe des rayons du soleil, ainsi le cœur humain ne peut s’ouvrir à la vie vraie et pleine que s’il est touché par l’amour. Et l’amour naît de la rencontre et vit de la rencontre avec l’amour de Dieu, le plus grand et vrai de tous les amours possibles, davantage, l’amour au-delà de toutes nos définitions, toutes nos possibilités. Pour cela, qui prie vit, dans le temps et pour l’éternité. Mais celui qui ne prie pas ? Qui ne prie pas risque de mourir à l’intérieur, parce qu’il lui manquera un jour ou l’autre l’air pour respirer, la chaleur pour vivre, la lumière pour voir, la nourriture pour croître et la joie pour donner sens à la vie.
Tu me dis : mais moi, je ne sais pas prier ! Et tu me demandes : comment prier ? Je te réponds : commence par donner un peu de ton temps à Dieu. Au début, l’important ne sera pas que ce temps soit long, mais que tu le lui donnes fidèlement. Fixe toi-même un temps à donner chaque jour au Seigneur, et donne-le lui fidèlement chaque jour, quand tu as envie de le faire et quand tu n’en as pas envie. Cherche un lieu tranquille, où si possible il y ait quelque signe rappelant la présence du Seigneur (une croix, une icône, la Bible, le tabernacle avec la Présence eucharistique…). Recueille-toi en silence : invoque l’Esprit Saint, pour que ce soit Lui qui vienne crier en toi « Abba, Père ! ». Offre ton cœur à Dieu, même s’il est en tempête : n’aie pas peur de tout Lui dire, non seulement tes difficultés et ta douleur, ton péché et ton incrédulité, mais même ta rébellion et tes protestations, si tu les sens en toi.
Tout cela, mets-le entre les mains de Dieu : souviens-toi que Dieu est Père – Mère dans l’amour, qui tout accueille, tout pardonne, tout illumine, tout sauve. Écoute Son Silence : ne prétends pas avoir de suite la réponse. Persévère. Comme le prophète Élie, marche dans le désert vers la montagne de Dieu : et quand tu te seras approché de Lui, ne le cherche ni dans le vent, le tremblement de terre ou le feu, dans les signes de force ou de grandeur, mais dans la voix du silence subtil (cf. 1 R 19,12). Ne prétends pas t’emparer de Dieu, mais laisse Le passer dans ta vie et ton cœur, te toucher l’âme, se faire contempler par toi, même seulement de dos.
Écoute la voix de Son Silence. Écoute Sa Parole de vie : ouvre la Bible, médite-la avec amour, laisse la parole de Jésus te parler cœur à cœur ; lis les Psaumes, où tu trouveras l’expression de tout ce que tu voudrais dire à Dieu ; écoute les apôtres et les prophètes ; tombe amoureux de l’histoire des Patriarches, du peuple élu et de l’Église naissante, où tu rencontreras l’expérience de la vie vécue dans l’horizon de l’Alliance avec Dieu. Et quand tu auras écouté la Parole de Dieu, marche encore longtemps dans les sentiers du silence, laissant l’Esprit t’unir au Christ, Parole éternelle du Père. Laisse Dieu Père te modeler de Ses deux mains : le Verbe et l’Esprit Saint.
Au début, le temps passé à tout cela pourra te sembler trop long, ne jamais finir : persévère avec humilité, donnant à Dieu tout le temps que tu réussis à Lui donner, mais jamais moins que celui que tu as établi de pouvoir Lui donner chaque jour. Tu verras que de rendez-vous en rendez-vous ta fidélité sera récompensée, et tu te rendras compte que petit à petit le goût de la prière croîtra en toi, et ce qui au début te semblait inatteignable, deviendra toujours plus facile et beau. Tu comprendras alors que ce qui compte, ce n’est pas avoir des réponses, mais se mettre à la disposition de Dieu : et tu verras que ce que tu porteras dans la prière sera peu à peu transfiguré.
Ainsi, quand tu viendras prier avec le cœur en tempête, si tu persévères, tu t’apercevras qu’après avoir longtemps prié tu n’auras pas trouvé de réponses à tes demandes, mais ces mêmes demandes se seront dissoutes comme neige au soleil et dans ton cœur se fera une grande paix : la paix d’être dans les mains de Dieu et de te laisser docilement conduire par Lui, aux lieux que Lui a préparé pour toi. Alors, ton cœur refait à neuf pourra chanter le cantique nouveau, et le ‘Magnificat’ de Marie sortira spontanément de tes lèvres et sera chanté par l’éloquence de tes œuvres.
Sache, toutefois, que ne te manqueront pas en tout cela les difficultés : parfois, tu ne réussiras pas à faire taire le bruit qui est autour de toi et en toi ; parfois tu sentiras la fatigue ou même le dégoût de te mettre à prier ; ta sensibilité éclatera, et n’importe quel acte te semblera préférable à rester en prière devant Dieu, « perdant » ton temps. Tu sentiras, enfin, les tentations du Malin, qui cherchera par tous les moyens à te séparer du Seigneur, t’éloignant de la prière. Ne crains pas : les mêmes épreuves que tu vis, les saints les ont vécus avant toi, et souvent beaucoup plus pesantes que les tiennes. Toi, continue seulement à avoir foi. Persévère, résiste et souviens-toi que l’unique chose que nous pouvons vraiment donner à Dieu est la preuve de notre fidélité. Avec la persévérance tu sauveras ta prière, et ta vie.
Viendra l’heure de la « nuit obscure », où tout te sembleras aride et même absurde dans les choses de Dieu : ne crains pas. C’est l’heure où qui lutte avec toi est Dieu même : enlève de toi tout péché, par la confession humble et sincère de tes fautes et le pardon sacramentel ; donne à Dieu encore plus de temps, et laisse que l’heure de la nuit des sens et de l’esprit devienne pour toi l’heure de la participation à la Passion du Seigneur. À ce point, ce sera Jésus lui-même qui portera ta croix et te conduira avec lui vers la joie de Pâque. Tu ne t’étonneras pas, alors, d’aller jusqu’à considérer aimable cette nuit, parce que tu la verras transformée pour toi en nuit d’amour, inondée de la présence de l’Aimé, pleine du parfum du Christ, lumineuse de la lumière de Pâque.
N’aie donc pas peur, des épreuves et des difficultés dans la prière : souviens-toi seulement que Dieu est fidèle et qu’Il ne t’enverras jamais une épreuve sans te donner le moyen d’en sortir, et ne t’exposeras jamais à une tentation sans te donner la force de la supporter et la vaincre. Laisse-toi aimer par Dieu : telle une goutte d’eau qui s’évapore sous les rayons du soleil, et monte en haut, et retourne à la terre comme pluie féconde ou rosée consolatrice, ainsi laisse que tout ton être soit travaillé par Dieu, modelé par l’amour des Trois, absorbé en Eux et restitué à l’histoire comme un don fécond. Laisse que la prière fasse croître entre toi la liberté de toute peur, le courage et l’audace de l’amour, la fidélité aux personnes que Dieu t’a confié et aux situations dans lesquelles Il t’a mis, sans chercher des évasions ou des consolations bon marché. Apprend, en priant, à vivre la patience d’attendre les temps de Dieu, qui ne sont pas nos temps, et à suivre les voies de Dieu, qui si souvent ne sont pas nos voies.
Un don particulier que la fidélité à la prière t’offrira est l’amour des autres et le sens de l’Église : plus tu prieras, plus tu sentiras de miséricorde pour tous, plus tu voudras aider qui souffres, plus tu auras faim et soif de justice pour tous, spécialement les plus pauvres et faibles, plus tu accepteras de te charger des péchés des autres pour compléter en toi ce qui manque à la Passion du Christ pour tout Son Corps qui est l’Église. En priant, tu sentiras comme il est beau d’être dans la barque dans Pierre, solidaire avec tous, docile à la conduite des pasteurs, soutenu par la prière de tous, prêt à servir les autres avec gratuité, sans rien demander en échange. En priant, tu sentiras croître en toi la passion pour l’unité du Corps du Christ et de toute la famille humaine. La prière est l’école de l’amour, parce que c’est en elle que tu peux te reconnaître infiniment aimé et naître toujours de nouveau à la générosité qui prend l’initiative du pardon et du don sans calcul, au-delà de toute mesure de fatigue.
En priant, on apprend à prier, et on goûte les fruits de l’Esprit qui font vraie et belle la vie : « amour, joie, paix, patience, bienveillance, bonté, fidélité, douceur, maîtrise de soi » (Ga 5,22). En priant, on devient amour, et la vie acquiert le sens et la beauté pour laquelle elle a été voulue par Dieu. En priant, on reconnaît toujours plus l’urgence de porter l’Évangile à tous, jusqu’aux extrêmes confins de la terre. En priant, on découvre les infinis dons de l’Aimé et on apprend toujours plus à Lui rendre grâce en toutes choses. En priant, on vit. En priant, on aime. En priant, on loue. Et la louange est la joie et la paix plus grande que notre cœur inquiet, dans le temps et l’éternité.
Si je devais, alors, te souhaiter le don le plus beau, si je voulais le demander pour toi à Dieu, je n’hésiterai pas à Lui demander le don de la prière. Je le Lui demande : et toi, n’hésite pas à le demander à Dieu pour moi. Et pour toi. La paix de notre Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec toi. Et toi en eux : parce que en priant tu entreras dans le cœur de Dieu, caché avec le Christ en Lui, entouré de Leur amour éternel, fidèle et toujours nouveau. Désormais tu le sais : qui prie avec Jésus et en Lui, qui prie Jésus ou le Père de Jésus ou invoque Son Esprit, ne prie pas un Dieu générique et lointain, mais prie en Dieu, dans l’Esprit, par le Fils, le Père. Et du Père, par Jésus, dans le souffle divin de l’Esprit, tu recevras tout don parfait, adapté à lui, et depuis toujours par lui préparé et désiré. Le don qui nous attend. Qui t’attend.

Bruno Forte

ALLOCUTION DU PATRIARCHE BARTHOLOMAIOS AU SAINT-SÉPULCRE

11 juin, 2014

http://www.zenit.org/fr/articles/allocution-du-patriarche-bartholomaios-au-saint-sepulcre

ALLOCUTION DU PATRIARCHE BARTHOLOMAIOS AU SAINT-SÉPULCRE

Renoncer au fanatisme religieux, choisir l’amour

Rome, 28 mai 2014 (Zenit.org) Patriarche Bartholomaios Ier

« N’ayons pas peur de la mort ; n’ayons pas peur non plus du mal, malgré toutes les formes que ce mal puisse revêtir dans notre vie. La Croix du Christ s’est adossée toutes les flèches du mal (…): quiconque, comme dans le cas du Christ, est crucifié dans cette vie, verra la résurrection suivre la croix », affirme le patriarche Bartholomaios.
Voici notre traduction intégrale de l’allocution de Bartholomaios Ier, patriarche oecuménique de Constantinople, à Jérusalem, dimanche 25 mai, en la basilique de la Résurrection – Saint-Sépulcre après les lectures, au cours de la célébration œcuménique de la Parole, aux côtés du pape François, du patriarche Théophilos de Jérusalem, du patriarche arménien Nouhrad, du Custode de Terre Sainte, le P. Piernbattista Pizzaballa, ofm, représentant les trois communautés du « Statu Quo » et de représentants des autres confessions chrétiennes.
Il a dénoncé la fanatisme religieux et appelé à l’amour: « Le fanatisme religieux menace désormais la paix dans tant de régions du globe, où le don de la vie est sacrifié sur l’autel de la haine religieuse. Devant cette situation, le message qui émane de ce tombeau qui donne la vie, il est urgent et clair: aimer l’autre, l’autre avec ses différences, qui suit d’autres religions et confessions. »
A.B.

Allocution du patriarche Bartholomaios
« Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait » (Mt 28, 5-6).

Votre Sainteté et bien-aimé frère en Christ,
Votre Béatitude Patriarche de la sainte Cité de Jérusalem, bien aimé frère et concélébrant dans le Seigneur,
Vos Eminences, Vos Excellences, et vous tous les représentants des Eglises et des confessions chrétiennes,

Honorables frères et sœurs,
C’est avec crainte, émotion et respect que nous nous trouvons devant « l’endroit où le Seigneur reposait », le tombeau vivifiant d’où a jailli la vie. Et nous rendons gloire à Dieu miséricordieux, qui nous a rendus dignes, nous Ses indignes serviteurs, de la suprême bénédiction de faire de nous des pèlerins dans les lieux où le mystère du salut du monde s’est révélé. « Que ce lieu est redoutable ! C’est vraiment la maison de Dieu, la porte du ciel ! » (Gn 28, 17).
Nous sommes venus ici comme la femme qui porte la myrrhe au premier jour de la semaine « pour regarder le sépulcre » (Mt 28, 1), et nous aussi comme les femmes nous exhortons l’exhortation angélique: « Soyez sans crainte ». Otez des vos cœurs toute crainte, n’hésitez pas, ne désespérez pas. Ce tombeau irradie des messages de courage, d’espérance et de vie.
Le premier et le plus grand des messages qui jaillit de ce tombeau vide c’est que la mort, notre « dernier ennemi » (cf. 1 Co 15, 26), source de toute peur et de toute passion, a été vaincue; celle-ci n’a plus le dernier mot dans notre vie. Elle a été vaincue par l’amour, par Lui qui, volontairement, a accepté de souffrir et mourir par amour des autres. Chaque mort par amour, par amour de l’autre, se transforme en vie, la vraie vie: « Le Christ est ressuscité des morts, en mourant il a terrassé la mort et à ceux qui gisaient au tombeau Il a donné la vie ».
N’ayons pas peur de la mort ; n’ayons pas peur non plus du mal, malgré toutes les formes que ce mal puisse revêtir dans notre vie. La Croix du Christ s’est adossée toutes les flèches du mal : la haine, la violence, l’injustice, la douleur, l’humiliation — tout ce dont peut souffrir les pauvres, les personnes fragiles, les opprimés, les exploités, les marginalisés et les affligés dans ce monde. Qu’il soit tout de même clair: quiconque, comme dans le cas du Christ, est crucifié dans cette vie, verra la résurrection suivre la croix; la haine, la violence et l’injustice n’ont pas d’avenir, car l’avenir appartient à la justice, à l’amour et à la vie. On devrait donc travailler dans cette optique avec toutes les ressources disponibles, des ressources d’amour, de foi et de patience.
Un autre message émane néanmoins de ce vénérable tombeau, devant lequel nous nous trouvons en ce moment. C’est le message que l’histoire ne peut être programmée, que le dernier mot dans l’histoire n’appartient pas à l’homme mais à Dieu. Les gardes du pouvoir séculier ont surveillé vainement ce tombeau. En vain ils ont placés une grande pierre pour en fermer l’accès et que personne ne puisse ainsi la rouler et l’ôter. Les stratégies à longs termes des pouvoirs mondains sont vaines et en y regardant bien, tout est aléatoire face au jugement et à la volonté de Dieu. Tout effort de l’humanité aujourd’hui de façonner son avenir de manière autonome et sans Dieu est vaine prétention.
Enfin, ce tombeau nous invite à repousser une autre crainte qui est peut-être la plus répandue dans notre ère moderne, soit la peur de l’autre, du diffèrent, la peur de celui qui adhère à une autre foi, à une autre religion ou une autre confession. Dans un grand nombre de nos sociétés contemporaines les discriminations raciales et autres formes de discrimination sont encore aujourd’hui répandues; et pire encore, il est fréquent que celles-ci imprègnent même la vie religieuse des personnes. Le fanatisme religieux menace désormais la paix dans tant de régions du globe, où le don de la vie est sacrifié sur l’autel de la haine religieuse. Devant cette situation, le message qui émane de ce tombeau qui donne la vie, il est urgent et clair: aimer l’autre, l’autre avec ses différences, qui suit d’autres religions et confessions. Les aimer comme des frères et des sœurs. La haine conduit à la mort, tandis que l’amour « chasse la crainte » (1 Jn 4, 18) et conduit à la vie.
Chers amis, il y a cinquante ans, deux grands guides de l’Eglise, le pape Paul VI et le Patriarche œcuménique Athénagoras, chassèrent la crainte, chassèrent d’eux la crainte qui avait prévalu pendant un millénaire, une peur qui tint les deux anciennes Eglises, l’occidentale et l’orientale, à distance l’une de l’autre, voire même parfois l’une contre l’autre. Mais quand ils se sont placés devant cet espace sacré, ils ont transformé leur peur en amour. Et aujourd’hui nous voici ici avec sa Sainteté le pape François, leurs successeurs, en train de suivre leurs traces et honorer leur héroïque initiative. Nous avons échangé une accolade d’amour, pour continuer notre marche vers la pleine communion dans l’amour et la vérité (cf. Ep 4, 15) afin que « le monde croie » (Jn 17, 21), car aucune autre voie que celle de l’amour, de la réconciliation, de la paix authentique et de la fidélité à la Vérité, ne conduit à la vie.
C’est le chemin que tous les chrétiens sont appelés à suivre dans leurs relations réciproques — quelle que soit l’église ou la confession à laquelle ils appartiennent — se donnant ainsi en exemple au monde entier. La route peut être longue et fatigante; certains pourraient même avoir l’impression d’une impasse. Mais ce chemin est le seul qui mène à l’accomplissement de la volonté du Seigneur que « tous soient uns » (Jn 17, 21). Cette volonté de Dieu a ouvert le chemin parcouru par le guide de notre foi, notre Seigneur Jésus Christ crucifié et ressuscité en ce lieu saint. C’est à Lui qu’appartiennent la gloire et la puissance, en union avec le Père et l’Esprit Saint, pour les siècles des siècles, Amen.

« Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu » (1 Jn 4, 7).

Traduction d’Océane Le Gall

El Greco, Holy Trinity

10 juin, 2014

El Greco, Holy Trinity dans images sacrée HolyTrinityElGreco
http://nealobstat.wordpress.com/2011/05/

QU’EST-CE QUE LA TRINITÉ?

10 juin, 2014

http://carm.org/qu%E2%80%99est-ce-que-la-trinit%C3%A9

QU’EST-CE QUE LA TRINITÉ?

Le terme « trinité » sert à désigner la doctrine chrétienne selon laquelle Dieu existe en tant qu’unité de trois personnes distinctes : Père, Fils et Saint-Esprit. Chacune de ces personnes est distincte des autres, et pourtant chacune a la même essence que les autres. En d’autres termes, chacune est pleinement divine par nature, mais aucune n’est la Trinité à elle seule. Chacune fait preuve de volonté, d’amour et parle en disant « Je » et « Tu ». Le Père est une personne différente du Fils, qui est lui-même une personne différente du Saint-Esprit, qui est lui-même une personne différente du Père. Chaque personne est divine, pourtant il n’y a pas trois dieux mais un seul Dieu. Il existe trois subsistances ou personnes individuelles. Le mot « subsistance » désigne quelque chose qui existe réellement. Le mot « personne » désigne l’individualité et la conscience de soi. Trois d’entre elles forment la Trinité, même si « personne » est devenu le terme le plus utilisé pour décrire les aspects individuels de Dieu que sont le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
La doctrine de la Trinité implique un monothéisme strict selon lequel un être connu sous le nom de Dieu existe de lui-même dans tout l’univers et ne change jamais (Ésaïe 43:10 ; 44:6,8). Il est donc important de souligner que la doctrine de la Trinité n’est pas polythéiste comme l’affirment certains de ses détracteurs. Par définition, le trinitarianisme est monothéiste. Ceux qui affirment qu’il est polythéiste démontrent un manque de compréhension de ce dont il s’agit vraiment.

La Trinité :
Dieu est trois personnes
chacune de ces personnes est divine
il n’y a qu’un seul Dieu.
Nombre de théologiens reconnaissent que le terme « personne » ne décrit qu’imparfaitement les trois aspects individuels que présente Dieu. Dans son usage courant, le mot « personne » désigne pour nous un individu physique qui existe en tant qu’être distinct d’autres individus. Mais en Dieu il n’existe ni trois entités, ni trois êtres. Dieu est une trinité de personnes composée d’une seule substance et d’une seule essence. Numériquement parlant, Dieu est un. Pourtant, l’essence divine unique renferme trois subsistances individuelles que nous appelons personnes.
Chacune des trois personnes est complètement divine par nature, même si aucune ne constitue la totalité de la Divinité.
Aucune des trois personnes n’est les deux autres personnes.
Chacune des trois personnes est liée aux deux autres mais reste distincte de celles-ci.
Même si le mot « trinité » n’apparaît pas dans la Bible, cela ne veut pas dire que celle-ci n’enseigne pas le concept. Le mot « bible » est également absent de la Bible, mais nous l’employons malgré tout. De même, « omniscience » qui signifie « connaissant tout », « omnipotence » qui signifie « pouvant tout » et « omniprésence » qui signifie « présent partout » sont des mots qui n’apparaissent pas non plus dans la Bible. Nous utilisons pourtant ces mots pour décrire les attributs de Dieu. Affirmer que la Trinité est fausse parce que le mot ne figure pas dans la Bible n’est donc pas un argument valable.

Y a-t-il subordination dans la Trinité ?
Il semble exister, au sein de la Trinité, une relation de subordination concernant l’ordre mais pas la substance ou l’essence. Nous constatons que le Père vient en premier, le Fils en deuxième et le Saint-Esprit en troisième. Le Père n’est pas engendré, mais le Fils l’est (Jean 3:16). Le Saint-Esprit provient du Père (Jean 5:26). Le Père a envoyé le Fils (1 Jean 4:10). Le Fils et le Père envoient le Saint-Esprit (Jean 14:26 ; 15:26). Le Père crée (Ésaïe 44:24), le Fils rachète (Gal. 3:13) et le Saint-Esprit sanctifie (Rom. 15:16).
Cette subordination de l’ordre ne signifie pas que chacun des membres de la Divinité n’est pas égal aux autres ou divin. Nous constatons par exemple que le Père a envoyé le Fils. Mais cela ne veut pas dire que le Fils n’est pas l’égal du Père en termes d’essence et de nature divine. Une femme se place sous l’autorité de son mari, mais ce n’est pas pour autant qu’elle perd son humanité, son essence ou l’égalité avec son mari. Pour approfondir l’analogie, un roi et son serviteur partagent la même nature humaine. Pourtant, le roi envoie le serviteur faire sa volonté. Jésus a dit : « Car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. » (Jean 6:38). Cela signifie-t-il donc que l’envoyé doit être d’une nature différente de celui qui l’a envoyé ? Bien sûr que non.
Pour les détracteurs de la Trinité, cette subordination prouve que la Trinité est fausse. Leur raisonnement est le suivant : si Jésus était vraiment Dieu, alors Il serait l’égal complet de Dieu le Père dans tous les domaines et ne serait donc en aucune façon subordonné au Père. Mais cette objection n’est pas logique. Dans l’analogie du roi et du serviteur, nous ne dirions certainement pas que le serviteur n’était pas humain parce qu’il a été envoyé. Le fait d’être envoyé n’exclut pas le fait d’avoir la même essence. Par conséquent, le fait que le Fils est envoyé n’implique pas qu’Il n’est pas divin, de la même manière que le fait que ma femme m’envoie chercher du pain n’implique pas que je ne suis pas humain.

Difficile à comprendre ?
Un autre aspect notable de la Trinité est que le concept peut être difficile à saisir. Mais cela ne nous force pas pour autant à conclure qu’il n’est pas valable. Au contraire, sa difficulté même plaide en faveur de sa véracité. La Bible est la révélation par lui-même d’un Dieu infini. Il est donc inévitable que nous rencontrions des concepts difficiles à comprendre – notamment lorsqu’il s’agit d’un Dieu que l’on ne peut pas totalement cerner et qui existe en tout lieu, en tout temps. Ainsi, un examen des descriptions et attributs de Dieu manifestés dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit nous montre qu’il est impossible d’obtenir une explication tout à fait exhaustive et compréhensible de l’essence et de la nature de Dieu. En revanche, un tel examen nous permet d’extraire des Écritures les vérités que nous pouvons saisir et les rassembler en une doctrine que nous appelons Trinité. Dans une large mesure, la Trinité est un mystère. Après tout, il s’agit de Dieu Lui-même.
Il est caractéristique que les sectes réduisent la vérité biblique pour rendre Dieu pleinement accessible et compréhensible par l’esprit des gens qui les composent. C’est dans ce dessein qu’ils soumettent la parole de Dieu à leur propre raisonnement et finissent dans l’erreur. Les versets qui suivent servent couramment de référence pour démontrer que la doctrine de la Trinité est bel et bien biblique :
Matt. 28:19 : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, »
1 Cor. 12:4-6 : « Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ;.5diversité de services, mais le même Seigneur ; 6diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. »
2 Cor. 13:14 : « Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! »
Éph. 4:4-7 : « Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance, celle de votre vocation ; 5il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, 6un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, parmi tous et en tous. 7Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. »
1 Pierre 1:2 : « selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, pour l’obéissance et l’aspersion du sang de Jésus-Christ : Que la grâce et la paix vous soient multipliées ! »
Jean 3 :16 : «Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.»
1 Jean 4 :10 : Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés.
Jean 14 :26 : Mais le consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.
Jean 15 :26 : Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi;
Esaïe 44 :6-8 : Ainsi parle l’Éternel, roi d’Israël et son rédempteur, L’Éternel des armées: Je suis le premier et je suis le dernier, Et hors moi il n’y a point de Dieu. Qui a, comme moi, fait des prédictions (Qu’il le déclare et me le prouve!), Depuis que j’ai fondé le peuple ancien? Qu’ils annoncent l’avenir et ce qui doit arriver! N’ayez pas peur, et ne tremblez pas; Ne te l’ai-je pas dès longtemps annoncé et déclaré? Vous êtes mes témoins: Y a-t-il un autre Dieu que moi? Il n’y a pas d’autre rocher, je n’en connais point.
Esaïe 43 :10 : Vous êtes mes témoins, dit l’Éternel, Vous, et mon serviteur que j’ai choisi, Afin que vous le sachiez, Que vous me croyiez et compreniez que c’est moi: Avant moi il n’a point été formé de Dieu, Et après moi il n’y en aura point.
Jean 5 :26 : Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même.
Jude 20-21 : « Mais vous, bien-aimés, édifiez-vous vous-mêmes sur votre très sainte foi, priez par le Saint-Esprit, 21maintenez-vous dans l’amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. »

MON ENFANT, Ton Père qui t’aime, Dieu tout puissant

10 juin, 2014

http://www.connaitredieu.com/lettre-d-amour-de-dieu-le-pere/lettre-amour-version-texte/

MON ENFANT,

Je regarde jusqu’au fond de ton cœur et je sais tout de toi. (Psaume 139.1)
Je sais quand tu t’assieds et quand tu te lèves. (Psaume 139.2)
Je te vois quand tu marches et quand tu te couches.
Je connais parfaitement toutes tes voies. (Psaume 139.3)
Même les cheveux de ta tête sont comptés. (Matthieu 10.29-31)
Tu as été créé à mon image. (Genèse 1.27)
Je suis le mouvement, la vie et l’être. (Actes 17.28)
Je te connaissais même avant que tu sois conçu. (Jérémie 1.4-5)
Je t’ai choisi au moment de la création. (Ephésiens 1.11-12)
Tu n’étais pas une erreur. (Psaume 139.15)
Tous tes jours sont écrits dans mon livre. (Psaume 139.16)
Je détermine la durée des temps et les bornes de tes demeures. (Actes 17.26)
J’ai fait de toi une créature merveilleuse. (Psaume 139.14)
Je t’ai tissé dans le ventre de ta mère. (Psaume 139.13)
C’est moi qui t’ai fait sortir du sein de ta mère. (Psaume 71.6)
Mon image a été déformée par ceux qui ne me connaissent pas. (Jean 8.41-44)
Je ne me suis pas éloigné, ni fâché car je suis l’expression parfaite de l’amour. (1 Jean 4.16)
C’est mon amour de Père que je répands sur toi. (1 Jean 3.1)
Parce que tu es mon enfant et que je suis ton Père. (1 Jean 3.1)
Je t’offre plus que ton père terrestre ne pourrait jamais te donner. (Matthieu 7.11)
Car je suis le Père parfait. (Matthieu 5.48)
Toute grâce que tu reçois vient de ma main. (Jacques 1.17)
Car je suis celui qui pourvoit à tous tes besoins. (Matthieu 6.31-33)
Mon plan pour ton avenir est toujours rempli d’espérance. (Jérémie 29.11)
Parce que je t’aime d’un amour éternel. (Jérémie 31.3)
Mes pensées vers toi sont plus nombreuses que les grains de sables. (Psaume 139.17-18)
Je me réjouis de tes louanges et de ton adoration. (Sophonie 3.17)
Je n’arrêterai jamais de te bénir. (Jérémie 32.40)
Tu fais parti du peuple que j’ai choisi. (Exode 19.5)
Je désire te donner mon pays et tout ce qui s’y trouve. (Jérémie 32.41)
Il est en mon pouvoir de te montrer de grandes et merveilleuses choses. (Jérémie 33.3)
Si tu me cherches de tout ton cœur tu me trouveras. (Deutéronome 4.29)
Trouve ta joie en moi et je te donnerai ce que ton cœur désire. (Psaume 37.4)
Car c’est moi qui t’ai donné ces désirs de me plaire. (Philippiens 2.13)
Je suis capable de faire plus pour toi que tu ne pourrais probablement l’imaginer. (Ephésiens 3.20)
Car je suis ta plus grande source d’encouragement. (2 Thessaloniciens 2.16-17)
Je suis aussi le Père qui te console de toutes tes peines. (2 Corinthiens 1.3-4)
Quand tu cries à moi, je suis près de toi et je te délivre de toutes tes détresses. (Psaume 34.18)
Comme un berger porte un agneau, je te porte sur mon cœur. (Esaïe 40.11)
J’effacerai toute larme de tes yeux. (Apocalypse 21.3-4)
Et je porterai toute la douleur que tu as subie sur cette terre. (Apocalypse 21.4)
Je suis ton père et je t’aime de la même façon que j’aime mon fils Jésus. (Jean 17.23)
Car mon amour pour toi se révèle en Jésus. (Jean 17.26)
Il est la représentation exacte de mon être (Hébreux 1.3)
Et il est venu démontrer que je suis pour toi, pas contre toi. (Romains 8.31)
Et te dire que je ne compte plus tes péchés. (2 Corinthiens 5.18-19)
Jésus est mort pour que toi et moi puissions être réconciliés. (2 Corinthiens 5.18-19)
Sa mort est l’expression suprême de mon amour pour toi. (1 Jean 4.10)
J’ai renoncé à tout ce que j’aime pour gagner ton amour. (Romains 8.32)
Si tu acceptes mon fils Jésus, tu me reçois. (1 Jean 2.23)
Et rien ne te séparera de mon amour. (Romains 8.38-39)
Dans ma maison au ciel, il y a tant de joie pour un pécheur qui se change de vie. (Luc 15.7)
J’ai toujours été le Père et serai toujours ton Père. (Ephésiens 3.14-15)
Ma question est : Veux-tu être mon enfant ? (Jean 1.12-13)
Je t’attends. (Luc 15.11-32)

Ton Père qui t’aime,

Dieu tout puissant

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