PRIER AVEC SAINT AUGUSTIN

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PRIER AVEC SAINT AUGUSTIN

De toutes mes forces, celles que tu m’as données,
Je T’ai cherché,
Désirant voir ce que j’ai cru.
Et j’ai lutté, et j’ai souffert.
Mon Dieu,
Mon Seigneur,
Mon unique espoir,
Accorde-moi de n’être jamais las de te chercher,
Qu’avec passion sans cesse je cherche Ton visage.

Toi qui m’as donné de Te trouver,
Donne-moi le courage de te chercher
Et d’espérer Te trouver toujours davantage.

Devant Toi ma solidité : garde-la.
Devant Toi ma fragilité : guéris-la.
Devant Toi tout ce que je sais, tout ce que j’ignore.

Par là où Tu m’as ouvert, j’entre : accueille-moi.
De là où Tu m’as fermé, j’appelle : ouvre-moi.

Accorde-moi de ne pas T’oublier,
Accorde-moi de Te comprendre.
Mon Dieu,
Mon Seigneur,
Accorde-moi de T’aimer.

Source : Augustin d’Hippone, Traité de la Trinité XV, PL 62, 1098, trad. d’après P.-M. Hoog.

ui me donnera, Seigneur, de reposer en toi ?
Qui me donnera que tu viennes en mon cœur et que tu l’enivres,
afin que j’oublie mon malheur,
et que je t’embrasse, toi, mon seul bien ?
Seigneur, qu’es-tu pour moi ?
Aie pitié, pour que je parle !
Et moi, qui suis-je pour toi,
pour que tu m’ordonnes de t’aimer ?

[…]

Dis-moi au nom de ta miséricorde,
Seigneur mon Dieu, ce que tu es pour moi.
Dis à mon âme : ton salut c’est moi.
Dis-le, de façon que je l’entende.

Voici les oreilles de mon cœur, Seigneur,
et dis à mon âme : ton salut c’est moi.
Je veux quêter cette parole, et te saisir.
Ne me cache pas ta face…, que je la voie.

Étroite est la maison de mon âme
pour que tu viennes y loger :
qu’elle se dilate grâce à toi !
Elle tombe en ruines : répare-la.

Elle a de quoi offenser tes yeux :
je l’avoue, je le sais.
Mais qui la purifiera ?
Vers quel autre que toi crierai-je ?

[…]

Je crois et c’est pourquoi je parle.
Seigneur, tu le sais.
Ne t’ai-je pas confessé mes fautes ?
N’as-tu pas remis l’impiété de mon cœur ?

Je n’entre pas en jugement avec toi,
Tu es la vérité,
Je ne veux pas me tromper moi-même,
de peur que mon iniquité ne se mente à elle-même.

Je n’entre pas en jugement avec toi,
Tu es la vérité.
Si tu retiens les fautes, Seigneur,
Seigneur, qui subsistera ?

Source : Augustin d’Hippone, Les Confessions, I, v, 5-6.

Dieu
Je n’aime que Toi seul
Je ne cherche que Toi seul
Je ne veux servir que Toi seul
Toi seul dois être mon Maître.

Chasse loin de moi la vanité, afin que je puisse Te reconnaître.
Dis-moi où regarder pour Te voir
J’espère accomplir tout ce que Tu attends.

Fais, ô Père, que je Te cherche
préserve-moi de l’erreur
Que dans ma recherche, rien d’autre que Toi ne se présente à moi.
S’il est vrai que je ne désire rien d’autre que Toi
Fais, ô Père, que je Te trouve.

Et s’il y avait encore en moi quelque désir superflu
Veuille m’en dévêtir Toi-même
Et rends-moi capable de Te voir.

Source : Augustin d’Hippone, Soliloques I, 1, 5. Trad. E. Jansen, Comme un cerf altéré. Saint Augustin et le désir de Dieu, CIP Bukavu, Crab Bonnelles.

e désir
c’est la profondeur du cœur.

Nous arrivons à posséder Dieu
si nous dilatons ce désir
selon toute sa capacité.

C’est vers ce but que tendent
la sainte Écriture quand elle est proclamée,
les assemblées du peuple chrétien,
la célébration eucharistique,
le saint baptême,
les cantiques de louange que nous chantons à Dieu
et jusqu’à nos discussions.

Tout cela n’a d’autre but que
de semer et de faire germer le désir dans notre cœur,
de l’agrandir jusqu’à ce qu’il soit capable
de comprendre
ce que l’homme n’a pas vu,
ce que l’oreille n’a pas entendu
ce que son cœur n’a pas compris.

Mais pour cela
aimons Dieu ensemble.

Source : Saint Augustin, « Commentaire de l’évangile de Jean », 40, 10 dans Saint Augustin, « J’espère ton royaume aujourd’hui », Centurion 1979, p. 57-58.

ieu, notre Père,
Toi qui nous invite à te prier
- et qui nous accordes ce que nous te demandons -,
puisque dès que nous t’implorons
nous vivons mieux et devenons meilleurs,
exauce-moi.

Je palpite dans ces ténèbres,
tends-moi ta main,
prête-moi ta lumière,
rappelle-moi loin de mes erreurs et guide mes pas.

Que je revienne à toi et à moi-même.
Amen.

Source : Augustin d’Hippone, Soliloques II, 9.

ieu, qui n’a donné qu’aux cœurs purs de connaître le Vrai ;
Dieu, Père de la Vérité,
Père de la Sagesse,
Père de la Vie véritable et plénière,
Père du bonheur,
Père du bon et du beau,
Père de la lumière intelligible,
Père de notre réveil et de notre illumination…

C’est Toi que j’invoque,
Ô Dieu Vérité, Source, Principe, Auteur de la vérité de tout ce qui est vrai ;
Dieu Sagesse, Principe, Auteur de la sagesse de tout ce qui est sage ;
Dieu Vie véritable et plénière, Source, Principe, Auteur de la vie de tout ce qui vit véritablement et pleinement ;
Dieu Béatitude, Source, Principe, Auteur du bonheur de tout ce qui est heureux ;
Dieu du Bien et du Beau, Source, Principe, Auteur du Bien et du Beau dans tout ce qui est bon et beau ;
Dieu Lumière intelligible, Source, Principe, Auteur de la lumière intelligible dans tout ce qui brille de cette lumière ;
Dieu, dont le royaume est cet univers que les sens ignorent ;
Dieu, dont le royaume trace leurs lois aux royaumes de ce monde ;
Dieu, de qui on ne se détourne que pour choir,
vers qui se tourner c’est se lever de nouveau,
et en qui demeurer c’est trouver un solide appui ;
sortir de toi, c’est mourir ;
revenir à toi, c’est revivre ;
habiter en toi, c’est vivre ;
Dieu que nul ne perd s’il n’est trompé,
que nul ne cherche sans appel préalable,
que nul ne trouve s’il ne s’est purifié d’abord ;
Dieu, dont l’abandon équivaut à la mort,
la recherche à l’amour,
la vie à l’entière possession ;
Dieu, vers qui la foi nous pousse,
vers qui l’espérance nous dresse,
à qui la charité nous unit ;
Dieu, par qui nous triomphons de l’Ennemi,
C’est à Toi que j’adresse ma prière.

Source : Augustin d’Hippone, Soliloques I, I, 2-3 d’après la traduction de la Bibliothèque Augustinienne, p. 27-29.

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