HOMÉLIE 5E DIMANCHE DE PÂQUES – DIMANCHE 18 MAI 2014

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HOMÉLIE 5E DIMANCHE DE PÂQUES

DIMANCHE 18 MAI 2014

FAMILLE DE SAINT JOSEPH

« Voici que je pose en Sion une pierre angulaire, une pierre choisie et de grande valeur ; celui qui lui donne sa foi ne connaîtra pas la honte. Ainsi donc, honneur à vous qui avez la foi, mais, pour ceux qui refusent de croire, l’Écriture dit : La pierre éliminée par les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle, une pierre sur laquelle on bute, un rocher qui fait tomber. » La première lecture de saint Pierre qui nous a accompagnés durant les quatre premiers dimanches de ce temps pascal nous offre aujourd’hui une interprétation christologique du verset 22 du Psaume 118 : « La pierre éliminée par les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle ; voici l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. » L’apôtre précise que pour le croyant, il s’agit d’une pierre précieuse, « choisie et de grande valeur » et que pour l’incroyant, elle se révèle pierre d’achoppement, « une pierre sur laquelle on bute, un rocher qui fait tomber ».
La mise en rapport du Christ pierre d’angle avec la foi ou la non-foi en lui nous renvoie à l’évangile de ce jour où Jésus exhorte ses disciples par ces mots : « Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ». Le Christ ressuscité est pour les croyants ce roc sur lequel ils peuvent s’appuyer dans les moments de doutes, d’épreuves.
Par son incorporation au Christ le jour de son baptême, le chrétien devient une « pierre vivante » au service de la construction de l’édifice spirituel qu’est l’Eglise le Corps du Christ. Tout au long de son existence, il est amené à concrétiser cela par l’offrande de tout ce qu’il vit, particulièrement des moments douloureux et pénibles. C’est là qu’il est exerce son sacerdoce baptismal (Cf. 2ème lecture) enraciné dans une foi vivante reposant sur le Christ mort et ressuscité, victorieux du mal et du péché. C’est sans aucun doute dans les moments difficiles de sa vie où la croix se fait présente, que le croyant pourra découvrir de façon privilégiée qu’il est appelé à prendre part d’une certaine manière au mystère pascal du Christ.

Dans notre passage évangélique, le Christ, pierre angulaire, se présente aussi comme le Chemin, la Vérité et la Vie : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi ». Il est celui qui nous précède pour nous préparer une place dans la demeure éternelle. Il est le Chemin qui nous conduit vers le Père. Il désire que chacun de nous puisse parvenir à la maison du Père, que chacun de nous le retrouve là où il nous précède pour faire partie de la famille de Dieu.
La foi en Christ mort et ressuscité est Vie en tant qu’elle nous révèle la Vérité de l’Amour du Père pour le Fils et en lui pour chacun de nous et en tant qu’elle est Chemin d’accès à cet Amour inépuisable. Nous ne pourrons être des pierres vivantes de l’Eglise que si notre être de chrétien puise à cette source intarissable de l’Amour du Père à travers notre foi en Christ mort et ressuscité.
Ainsi, à travers le Christ « Chemin, Vérité et Vie », nous découvrons que c’est l’Amour du Père qui est la pierre de fondation de toute notre vie. C’est ce que célèbre le psalmiste dans le psaume 32 (33) de notre liturgie dominicale lorsqu’il déclare en parlant du Seigneur : « la terre est remplie de son amour. Dieu veille sur ceux qui le craignent, qui mettent leur espoir en son amour, pour les délivrer de la mort, les garder en vie aux jours de famine ».
Nous avons toujours besoin de revenir à cette vérité de notre vocation baptismale. Nous avons toujours besoin de redécouvrir le Christ en tant qu’il nous donne accès à l’Amour du Père comme la pierre angulaire de l’édifice de notre existence chrétienne et à travers elle de l’Eglise toute-entière.
Dès lors, nous comprenons combien est capital pour nous l’acte de foi en Christ mort et ressuscité. Si tout ce que nous vivons, dans notre prière, dans nos joies, nos peines, notre engagement au service de tous, repose sur lui et à travers lui s’enracine dans l’Amour du Père, alors toute notre existence portera un fruit de vie éternelle. Nous participerons alors réellement à la construction du Corps du Christ qui est l’Eglise.
La foi en Christ mort et ressuscité est la source de la fécondité de tout apostolat. Dans l’évangile, Jésus nous exhorte : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père ». De même que les œuvres et les paroles de Jésus sont œuvres et paroles du Père, le croyant accomplira les mêmes œuvres que Jésus voire même de plus grandes encore. Il ne s’agit pas ici d’opérer des miracles encore plus prodigieux que ceux de Jésus. Non, Jésus veut dire que celui qui met sa foi en lui pourra mener à leur accomplissement les signes qu’il a annoncés dans l’évangile : « donner la vie aux croyants » (Jn 17, 2), « rassembler les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 52) et triompher du monde (Jn 16, 8-11). Voilà la mission de tout baptisé qui repose sur sa foi en Jésus, Fils du Père, mort et ressuscité. Par elle, il coopère à l’action salvifique du Fils : réconcilier les hommes avec le Père pour jouir éternellement de sa vie divine.
Et si le danger de nous attribuer ces « œuvres plus grandes » nous guettait, pour bien nous montrer qu’en tout c’est lui et en lui le Père qui demeure la source, Jésus ajoute : « puisque je pars vers le Père » et « tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils ».
« Seigneur, daigne nous accorder, à l’exemple des premiers apôtres, de garder nos cœurs sans cesse tournés vers toi pour t’offrir ceux vers qui tu nous envoies. Que le témoignage auprès d’eux de notre vie offerte pour toi porte un fruit de vie éternelle. Fortifie notre foi pour que toute notre existence reposant sur toi, l’unique pierre d’angle, annonce que toi seul est ‘le chemin, la vérité et la vie’ (Cf. Jn 14, 6). »

Frère Elie

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