Archive pour avril, 2014
ENSEIGNEMENT SUR LE SENS DE LA PASSION DU CHRIST – MEDITATION SUR SA MORT
12 avril, 2014http://www.enviedevivre.net/suggestions/pourquoijesusestmort.php
ENSEIGNEMENT SUR LE SENS DE LA PASSION DU CHRIST – MEDITATION SUR SA MORT
Bible : pourquoi la Passion du Christ ? Quel message comprendre ? Dans des homélies, prédications ou autres formes d’enseignement sur la Passion, vous trouverez de nombreuses explications comme : « Jésus a souffert pour nos péchés », « Jésus est mort pour nous, pour moi » … Mais si vous voulez vraiment comprendre la raison, la cause de la mort de Jésus, il faut lire attentivement le récit de la Passion, le méditer, ressentir ce que Jésus a pu subir ce jour-là. Avant de vous lancer dans cette étude de la Bible, je vous propose quelques pistes.
Jésus n’est pas mort par hasard
La première chose importante à comprendre, c’est que le sacrifice du Christ sur la croix n’est pas un accident, un évènement imprévu. Non seulement Jésus annonce sa mort plusieurs fois dans les évangiles mais l’ancien testament y fait souvent allusion. Dieu a prévu dès la création qu’il serait obligé de donner la vie de son fils. Pourquoi ?
Du supplice d’Isaac à la croix de Jésus
Dès l’ancien testament, Dieu utilise très tôt pour sa relation avec l’homme le mot « alliance », dès Noé. Etrange terme pour une relation Dieu-créature !! Car une alliance, ce n’est pas un asservissement d’un faible à un fort, mais une union entre entité de même rang (pays, personnes dans le mariage …). Mais une alliance ne dure pas si elle basée sur l’intérêt pour au moins l’un des deux. On ne le sait que trop au niveau politique. Les premières relations décrites entre Dieu et les hommes (Adam, Noé) n’ont pas échappé à la règle.
Alors Dieu va proposer à Abraham une alliance étrange : Il va lui demander de prouver un amour plus fort, en offrant ce qu’un homme peut chérir plus que lui-même : son enfant. Etrange texte de la Bible où Abraham accepte de sacrifier son fils unique, né de façon miraculeuse, en l’attachant en haut d’une montagne, sur du bois, bois que son fils a lui même porté sur ses épaules jusqu’au lieu du supplice. Et ce n’est que le troisième jour qu’Abraham sut que son fils vivrait. La similitude avec la Passion du Christ est trop forte pour être fortuite. Dieu annonce en fait que son Alliance avec les hommes va se faire par une preuve d’amour extraordinaire, ce qu’il a demandé à l’homme, sans lui imposer jusqu’au bout, c’est Lui qui va le réaliser : offrir son fils. Extraordinaire cohérence du message biblique qui commence et finit par deux évènements parfaitement symétriques !!
Ressentir l’intensité de la Passion du Christ : Comprendre l’amour de Dieu
Jésus ne va pas seulement donner sa vie, mais il va accepter de subir toutes les souffrances physiques ou morales dont les hommes peuvent être frappés : angoisse insoutenable devant l’inévitable, trahi par un ami, arrêté de nuit comme un brigand, abandonné par tous ses apôtres, renié par son plus fidèle ami, torturé, sujet de railleries, traité comme un fou avec sa couronne d’épines, injures lors de son supplice, haine de la foule, indifférence de tous ceux qu’il avait guéri, mise à mort de la façon la plus épouvantable de l’époque ( « la plus cruelle et hideuse des tortures » d’après Cicéron, à tel point que les romains la supprimèrent plus tard) … Mais le plus dur fût sans doute ce sentiment, un moment, d’avoir été abandonné même par son père « Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ». Faut-il que Dieu aime l’homme pour avoir accepté autant !!
Pourquoi la mort du Christ pour faire comprendre son amour ?
Que pouvait nous offrir le Christ pour nous faire comprendre son amour ? Des miracles ? Il en a fait beaucoup, mais combien ont vraiment compris cet amour, combien sont restés auprès de Lui au moment de sa Passion? Quatre dont sa mère !!! Le problème de Dieu, c’est sa toute puissance. Quoi qu’il nous offre, cela ne lui coute rien, aucun effort. Aime-t-on un milliardaire qui nous offre 1.000 euros ? Non, car ce n’est rien pour lui, cela ne le prive de rien. La seule chose qui coutait à Jésus, c’est le don de Lui, accepter de souffrir, de mourir pour nous.
Méditation sur les demandes et les dons de Dieu
Méditez sur ces deux textes (Abraham et Passion), ce que demande Dieu à Abraham, est-ce comparable à ce que Lui va offrir ? Dieu commence à demander la vie d’Isaac, mais sans le faire souffrir, sans qu’Isaac lui même est conscience de ce sacrifice. Et cette demande n’est que symbolique. Mais quand Jésus va s’offrir, Lui, il va devoir supporter toute une série de souffrance, d’épreuves, dont la conscience de ce qui va arriver. Et ce sacrifice va être réel.
Cela ne ressemnle-t-il pas aux autres dons de Dieu : par exemple dans la multiplication des pains et poissons, Jésus ne demande-t-il pas une participation presque symbolique aux hommes, 5 pains et 2 poissons pour donner à profusion ?
DIMANCHE DES RAMEAUX
11 avril, 2014COMMENTAIRE DES TEXTES DU DIMANCHE DES RAMEAUX
11 avril, 2014COMMENTAIRE DES TEXTES DU DIMANCHE DES RAMEAUX
Un texte du Père Marc Sevin, bibliste. « HOSANNA ! » Qui s’avance pour que « beaucoup de gens » manifestent bruyamment leur joie ? Est-ce un prince aimé ou un général triomphant ?…
“HOSANNA!» Qui s’avance pour que « beaucoup de gens » manifestent bruyamment leur joie ? Est-ce un prince aimé ou un général triomphant ? A-t-on disposé pour lui sur la route des tapis couverts de fleurs ? Non. Il s’agit de Jésus. Et pourtant Jésus est le plus grand de tous les grands de ce monde puisqu’il « vient au nom de Dieu » afin d’établir le « Règne de David ».
Il est le Messie attendu par tous depuis si longtemps pour relever le peuple. Le cortège qui l’entoure n’a paradoxalement rien de royal. Les « manteau » des participants et des « feuillages coupés » se substituent aux tapis et aux fleurs des victoires officielles. Et puis Jésus avance sur un « petit âne » dont il avait dit aux deux disciples : « le Seigneur en a besoin ». Pourquoi donc lui, le Seigneur, aurait-il besoin d’un « petit âne » ?
Une humble royauté
À la lumière de Pâques, les chrétiens relisent la scène comme une parabole. Le « petit âne » vient leur rappeler que la royauté de Jésus ne ressemble pas à celle de David qui s’est imposée par les armes. Jésus ne vient pas établir le Royaume de Dieu par la force, mais par le don de sa vie. Il est venu pour servir et non pas être servi.
Pour les chrétiens l’entrée de Jésus à Jérusalem devient une parabole. Le « petit âne » évoque à l’avance l’abaissement de Jésus : « Il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout » (2e lecture). Au cours de la semaine qui vient, gardons dans un coin de notre prière la parabole du petit âne des Rameaux.
Père Marc Sevin, bibliste ; Mars 2012
SENS ET SIGNIFICATION DES RAMEAUX:
11 avril, 2014SENS ET SIGNIFICATION DES RAMEAUX:
Les Rameaux bénis servent-ils à chasser les mauvais esprits dans nos maisons ?
Abbé Isidore Eleuthère Tadjuidje, Curé de la Paroisse Saint Jean Marie Vianney de Fokoué
Le dimanche des Rameaux, on commémore à la fois deux événements : d’une part, l’entrée solennelle de Jésus à Jérusalem où il fut acclamé par une foule agitant des palmes d’une part, et d’autre part, la Passion du Christ et sa mort sur la croix.
Le sixième dimanche de Carême est celui des Rameaux, qui commence la Semaine Sainte. Il commémore l’entrée solennelle de Jésus à Jérusalem, quelques jours avant sa passion et sa mort sur la Croix. L’assemblée se réunit en quelque lieu hors de l’église, où le célébrant bénit les rameaux (palmes, buis ou laurier selon les régions), et d’où part une procession vers l’église, pour la messe au cours de laquelle on lit un des Évangiles de la Passion. La procession représente par des gestes, ce que l’Eucharistie réalise : l’entrée du Seigneur dans la nouvelle Jérusalem que constitue notre assemblée ; la bénédiction des rameaux ne fait qu’expliciter nos sentiments de dépouillement spirituel, contenus et exprimés avec une autre efficacité dans le sacrifice eucharistique.
Signification du
Dimanche de Rameaux
Beaucoup de chrétiens peu pratiquants viennent à la cérémonie des Rameaux principalement pour avoir leurs rameaux bénis qui chasseront les mauvais esprits et les influences diaboliques de leur demeure. Ce comportement relève souvent de la superstition. Ce n’est pas le sens de la fête des Rameaux. La vraie signification des rameaux, c’est la participation à la fête des Rameaux, c’est pour ces participants, l’occasion de commémorer en effet à la fois deux évènements qui semblent bien contrastés : « l’entrée solennelle de Jésus à Jérusalem d’une part, et d’autre part sa passion et sa mort sur la croix ». En y participant, nous aurons conscience d’entrer dans la grande semaine qui est tendue vers la résurrection du Seigneur.
Que nous dit l’Évangile sur l’entrée de Jésus à Jérusalem ?
Le dimanche des Rameaux rappelle l’entrée triomphale de Jésus-Christ à Jérusalem (Jean 12, 12 – 15). L’Évangile (Mt 21,1 – 9, Mc 11,1 – 10, Lc 19, 28 – 40) raconte qu’à proximité de la fête de la Pâque juive, Jésus décide de faire une entrée solennelle à Jérusalem. Jésus organise son entrée en envoyant deux disciples chercher un ânon. Il entre à Jérusalem sur une monture pour se manifester publiquement comme le Messie que les Juifs attendaient. En effet, les rois de Judée, descendants de David, pour être couronnés, entraient solennellement dans Jérusalem leur capitale, sur un ânon qui était la monture habituelle en Palestine. Et les Juifs savaient que le Messie Sauveur viendrait de la même manière dans sa ville, la débarrasser des pécheurs et se faire proclamer roi. Le Christ va réaliser cette espérance de son peuple quand la foule l’acclame sans savoir qu’elle lui ouvrait ainsi la route vers la croix, ce trône d’où Il trônera. Pour Lui, c’était d’ailleurs une monture modeste comme l’avait annoncé le prophète, pour montrer le caractère humble et pacifique de son règne, « Dites à la fille de Sion : voici que ton roi vient à toi ; humble, il est monté sur une ânesse et un ânon, petit d’une bête de somme »
Une foule nombreuse venue à Jérusalem pour la fête l’accueille en déposant des vêtements sur son chemin, et en agitant des branches coupées aux arbres. Elle l’acclame en criant « Hosanna au fils de David » et Jésus se laisse acclamer comme le Messie. On dit : Hosanna ! C’est une imploration : “ Oh, sauve-nous ! Sauve-nous, je t’en prie ! De grâce, sauve-nous ! De grâce, libère-nous ! » Les vêtements étendus sur le chemin représentent un signe de reconnaissance envers un homme choisi comme roi. Ainsi, dans le second livre des Rois (IX, 12), un prophète consacre Jésus comme roi d’Israël ; il dit : « Ainsi parle Yahvé : par cette onction, je te sacre roi d’Israël. » Aussitôt, tous prirent leurs vêtements et les étendirent sous ses pieds, en haut des marches. Ils sonnèrent du cor et crièrent : « Jésus est roi ! »
Cette semaine est une semaine spéciale et nous n’avons pas le droit de la passer comme les autres semaines de l’année. Au milieu de nos travaux, malgré nos soucis, mêlés à la foule des hommes, nous suivrons le Christ vers le Calvaire. Et nous nous préparons, par les sacrements, à vivre avec toute l’Eglise, la Grande fête de Pâques !
DIMANCHE DES RAMEAUX – 13 AVRIL 2014 – HOMÉLIE
11 avril, 2014http://www.homelies.fr/homelie,,3800.html
DIMANCHE DES RAMEAUX – 13 AVRIL 2014
FAMILLE DE SAINT JOSEPH
HOMÉLIE – MESSE
Chaque dimanche des Rameaux, la liturgie s’ouvre par la lecture de l’évangile qui relate l’entrée de Jésus à Jérusalem suivie d’une procession jusque dans l’église. L’Evangile que nous lisons juste au début de cette procession met en valeur d’une façon toute particulière le titre de « Fils de David » appliqué à Jésus. Par ce titre messianique, Jésus se voit ainsi désigné comme ce roi juste et victorieux qu’attendait tout Israël et qui devait restaurer la cité sainte de Jérusalem. L’atmosphère qui ressort du récit est joyeuse et festive et derrière les chants d’acclamations qui accompagnent cette procession s’annonce déjà le triomphe définitif du Christ sur la mort et le péché durant la nuit pascale. L’espérance d’être sauvés et de ressusciter avec lui pour vivre dans la Patrie céleste de sa vie divine se trouve ainsi mise devant nos yeux.
Mais si la première partie de la liturgie de ce dimanche laisse apparaître le terme qui nous attend au-delà de cette vie terrestre marquée par la souffrance et le péché, la liturgie eucharistique, en particulier au travers de ses lectures, nous rappelle les conditions nécessaires pour y parvenir. Saint Bernard exprime bien cela lorsqu’il dit que si la gloire céleste se trouve présentée dans la procession, dans la messe se trouve manifestée quelle route nous devrons emprunter pour la posséder.
Cette route que nous pouvons contempler dans la personne même du Christ est celle de l’abaissement et de l’humilité, celle de l’obéissance filiale, de l’abandon entre les mains du Père, celle du don total par amour jusqu’à mourir sur la croix.
Dans l’Ecriture, l’hymne de l’épître aux Philippiens est peut-être le passage qui nous décrit cela de la façon la plus aboutie : « Le Christ Jésus, lui qui était dans la condition de Dieu, n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. »
Oui, Jésus est bien le Messie – Serviteur souffrant, annoncé par le prophète Isaïe, qui ne s’est pas révolté, qui ne s’est pas dérobé ; qui a présenté son dos à ceux qui le frappaient, et ses joues à ceux qui lui arrachaient la barbe ; qui n’a pas protégé son visage des outrages et des crachats (Cf. 1ère lecture). Mais c’est par ses souffrances que nous sommes sauvés, souffrances qui ne sont que le prolongement de son acte d’obéissance parfaite au Jardin des Oliviers.
Car c’est bien là que se joue notre salut. En communiant humainement à la volonté divine du Père, Jésus rétablit notre nature humaine dans une relation filiale avec le Père, filiation qui avait précisément été refusée dans l’acte même du péché originel.
En choisissant d’entrer dans sa Passion et de la vivre jusqu’au bout, il exprime son abandon total entre les mains de son Père. Par le « oui » qu’il donne humainement à un moment où la délibération de tout homme serait infléchie au maximum vers le refus, Jésus nous sauve en accomplissant dans une nature humaine l’existence filiale parfaite.
Nous touchons ici le paradoxe de tous les paradoxes. Comment, le Fils de Dieu pourrait-il nous sauver au travers d’une telle vulnérabilité ? Le récit de la Passion de l’évangile de Matthieu décrit bien cela en dépeignant le drame de l’incompréhension du peuple d’Israël qui ne peut se résoudre à ce que celui qui se déclare le Messie, Fils de Dieu, puisse se présenter dans une telle condition d’abaissement.
Pourtant, alors que tout semble manifester un échec de celui qui a été acclamé comme le roi messie, son triomphe s’accomplit. Au milieu de l’obscurité de sa Passion, au moment de la crucifixion, les signes eschatologiques du monde nouveau en train de naître ne trompent pas : la terre tremble, le rideau du Temple se déchire, les sépulcres s’ouvrent… La Nouvelle Alliance vient d’être scellée dans le sang du Christ.
Il est important de nous rappeler que Matthieu écrit pour des chrétiens issus du Judaïsme qui se retrouvent face à la même incompréhension que celle devant laquelle se trouva le Seigneur et qui le conduisit jusqu’à la mort. L’évangéliste veut leur montrer qu’ils ne vivent ni plus ni moins que ce que le Maître lui-même vécut mais que dans le présent de leur vie pointent déjà les signes du monde nouveau.
Ce message nous pouvons le faire nôtre. Tout d’abord, en prenant conscience que nous sommes tous plus ou moins incapables d’interpréter correctement la croix chaque fois qu’elle se présente à nous. Mais, en même temps, Matthieu nous redit que chaque fois que nous accueillons dans la foi l’expérience de la béatitude des persécutés, nous renforçons notre décision de marcher à la suite du Christ.
C’est ici que nous sommes renvoyés à notre attachement au Christ, lui que nous reconnaissons et que nous acclamons comme notre Roi, notre Sauveur, notre Rédempteur. Notre attitude devant la croix, lorsqu’elle se proposera à nous, sera révélatrice de ce que représentent pour nous ces titres que nous lui attribuons. Car suivre le Roi d’humilité implique d’avancer sur le chemin de l’amour et du don total de soi. Sans prétendre y arriver tout de suite, nous ne devons pourtant pas perdre de vue cette finalité et prendre les moyens pour la rejoindre. Les textes de ce jour nous apprennent que le plus fondamental peut-être c’est d’entrer toujours davantage dans la même intimité, la même communion de volonté avec le Père que celle de Jésus. Invitation à prier toujours plus et toujours plus intensément. C’est, en effet, dans la prière seule, comme Jésus à Gethsémani, que nous trouverons la force de choisir et non pas de subir nos croix dans le don total de nous-mêmes. L’enjeu est de taille car c’est ici que se joue l’avènement du Royaume de Dieu.
« Seigneur, fais-nous la grâce, durant cette semaine sainte, d’être renouvelés dans notre attachement à ta personne. Fais-nous la grâce de savoir te contempler et t’écouter dans ta Passion, t’écouter parler à notre cœur, t’écouter nous dire : « Tu comptes beaucoup pour moi. »
Frère Elie
Pape Paul VI: Alleluia de Pâques le Christ notre joie (1968)
10 avril, 2014http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/audiences/1968/documents/hf_p-vi_aud_19680417_fr.html
PAUL VI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 17 avril 1968
Alleluia de Pâques le Christ notre joie
Chers Fils et Chères Filles,
Nous vous saluons par l’exclamation qui caractérise la liturgie pascale: Alleluia! ce qui veut dire: Louange à Dieu. C’est un cri religieux qui nous a été légué par une très ancienne tradition hébraïquе. On le trouve dans la Sainte Ecriture, et il est devenu habituel dans la langue liturgique de l’Eglise pour exprimer la joie de louer le Seigneur, spécialement au temps de Pâques. Plutôt qu’un mot avant un sens déterminé, il est aujourd’hui une acclamation de joie, l’expression d’un vif sentiment d’allégresse (cf. Augustin, In Ps. 99, P.L. XXXVII, 1272) comme si nous disions en langage moderne: Evviva! Hurrah! Hoch!
L’Eglise a jailli de la Résurrection
Mais pour nous cet Alleluia conserve sa double signification originelle de louange et de joie, l’une et l’autre appliquées au Seigneur et jaillissant d’une âme remplie à la fois d’enthousiasme religieux et de joie spirituelle. Et Nous, en accueillant aujourd’hui votre visite, Nous faisons Nôtre la joie et l’émotion de l’Eglise, et Nous vous saluons avec le mot très saint qu’elle emploie: Alleluia! Alleluia! Ce faisant, Nous avons une double intention. La première, c’est de vous mettre tous en communion avec l’âme de l’Eglise enivrée par la célébration du mystère pascal. Pouvons-nous oublier cet événement qui fait revivre en nous la résurrection du Christ, sa victoire sur la mort, sa promesse que nous aussi, un jour nous ressusciterons? Cette promesse est déjà en voie de réalisation par la vertu et la signification sacramentelle du baptême. Pouvons-nous oublier que c’est sur la résurrection de Notre-Seigneur (cette chose prodigieuse, à la fois réelle et prodigieuse) que se fonde notre foi, notre certitude que Jésus est le Sauveur du monde, notre résolution de faire de notre vie un témoignage qui précisément s’appelle chrétien? Nous ne pouvons l’oublier. Nous devons, au contraire, rappeler, célébrer, chanter que le Christ est ressuscité et que, de sa résurrection, a jailli l’Eglise, laquelle l’Esprit-Saint conférera les charismes vivifiants du Christ pour les répandre dans l’humanité, cette humanité avide de vivre et de survivre, consciente de son caractère mortel, mais aveugle sur sa destinée supraterrestre. C’est tout cela que nous disons par cette acclamation conventionnelle: Alleluia! C’est un acte de foi, de confiance, de joie, de victoire, qui résume tout un ensemble de vérités, de pensées et de sentiments.
Pas de vie chrétienne sans joie
L’autre intention que Nous suggère l’Alleluia pascal, c’est de vous rappeler qu’il ne peut y avoir de vie chrétienne sans joie. Si dans la vie chrétienne il y a d’autres notes, d’autres leçons que celle de la joie (il y a en effet la Croix, le renoncement, la mortification, la pénitence, la souffrance, le sacrifice, etc.), elle n’est cependant jamais dépourvue de réconfort, de consolation profonde, de joie, toutes choses qui ne devraient jamais manquer, et qui ne manquent jamais, lorsque nos âmes sont dans la grâce de Dieu. Pouvons-nous être foncièrement tristes, amers et désespérés lorsque Dieu est avec nous? Non. La joie doit toujours être une prérogative de l’âme chrétienne, au moins au fond d’elle-même. Un auteur moderne fait remarquer: « J’ai connu des jeunes gens de familles chrétiennes très ferventes qui disaient à leurs parents: » C’est dur d’être catholique! « , et ceux-ci répondaient: » Oh! oui. C’est dur! Tout le temps des privations! C’est une religion triste! « . Cela Nous rappelle la fameuse phrase de Nietzsche, qui reprochait aux chrétiens de prétendre être des rachetés et d’en avoir si peu l’air » (J. Leclercq, Croire en Jésus-Christ, p. 21). Oui, nous chrétiens, nous devrions nous sentir non pas plus malheureux que les autres parce que nous avons accepté de porter le joug du Christ — ce joug qu’il porte avec nous et que pour cette raison il dit être « aisé et léger » (Mt 11, 30), — mais plus heureux, précisément parce que nous avons des motifs splendides et certains de l’être. Le salut que le Christ nous a mérité et qui projette sa lumière sur les problèmes les plus ardus de notre existence, nous autorise à jeter un regard optimiste sur toutes choses.
Nous sommes dans de meilleures conditions que les autres — ceux qui n’ont pas la lumière de l’Evangile — pour regarder la vie et le monde avec un joyeux émerveillement, pour nous réjouir de tout ce que l’existence nous réserve, même des épreuves dont elle abonde, avec une sérénité faite de sagesse et de reconnaissance. Le chrétien est un homme heureux; il sait trouver les reflets de la bonté de Dieu dans tous les événements, dans tout ce que lui apprend l’histoire et l’expérience. Il sait que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qu’il a appelés selon son dessein » (cf. Rm 8, 28). Le chrétien doit toujours donner un témoignage de sécurité supérieure, qui laisse entrevoir aux autres d’où il tire cette sereine supériorité spirituelle.
Aujourd’hui, cette attitude de joyeuse santé spirituelle se répand heureusement parmi les chrétiens modernes: ils sont plus décontractés, plus joyeux et c’est un bien, mais à la condition d’éviter de tomber dans un naturalisme jouisseur devenant facilement païen et illusoire. Pour réaliser cette condition, it est nécessaire de puiser la joie intérieure et la sérénité extérieure, non pas seulement dans un heureux état de choses contingent, fait de bien-être temporel, mais dans la foi. Le Christ est notre joie. Répétons en son honneur et pour notre réconfort: Alleluia!
Avec Notre Bénédiction Apostolique.
Saint Demetrios de Thessalonique
9 avril, 2014SAINT DEMETRIUS – 9 AVRIL
9 avril, 2014SAINT DEMETRIUS – 9 AVRIL
martyr à Sirmium en Dalmatie (4ème s.)
Démétrios ou Dimitri.
Après saint Georges, il est le plus célèbre martyr militaire de l’Orient, d’où son nom de « mégalomartyr ». Diacre à Sirmium en Dalmatie, il souffrit le martyre sous Dioclétien. Il est mentionné dans la liturgie byzantine.
Son culte fut extrêmement populaire en Orient. Le diocèse de Gap en France voulut même se l’annexer en en faisant son premier évêque. D’autres en font un martyr du premier siècle. En fait, il y eut au quatrième siècle un saint Démétrios, martyr à Thessalonique, qui bénéficia de l’enjolivement de la piété populaire. On en fit un soldat chrétien et fier de l’être, on en fit même le proconsul de Grèce et de Macédoine. Dénoncé comme fauteur de troubles, il fut condamné à lutter dans l’arène contre un gladiateur plus robuste que lui; l’on vit arriver, avec lui, un jeune garçon nommé Nestor, frêle et courageux, qui d’un geste mit à mort ce géant. Dépité, l’empereur présent, fit mettre à mort l’enfant et Dimitri. De son corps se mit à jaillir une huile odoriférante et miraculeuse.
Au martyrologe romain au 9 avril: À Sirmium en Pannonie, saint Démétrius, martyr.
« Les crocs des loups au milieu desquels le Christ a envoyé son disciple Démétrios ont, par leurs morsures, ouvert en son corps des sources par lesquelles une grande allégresse s’écoule sur le troupeau du Christ. » (Saint Grégoire Palamas – Eloge de Démétrios)