Archive pour le 22 avril, 2014

Associate of Leonardo da Vinci – An Angel in Green with a Vielle

22 avril, 2014

Associate of Leonardo da Vinci - An Angel in Green with a Vielle dans images sacrée 411063_1304490629F268

http://blog.artron.net/space.php?uid=411063&do=album&picid=11236861&goto=up

CHAQUE ÊTRE HUMAIN A UNE DIGNITÉ INCOMMENSURABLE POUR DIEU – FRÈRE ALOIS

22 avril, 2014

http://www.taize.fr/fr_article12728.html

MÉDITATION HEBDOMADAIRE DE FRÈRE ALOIS

CHAQUE ÊTRE HUMAIN A UNE DIGNITÉ INCOMMENSURABLE POUR DIEU

Jeudi 4 août 2011

Trois fois par jour nous nous retrouvons ici dans l’église pour nous tourner ensemble vers Dieu. La prière commune est au cœur de notre vie de communauté, et c’est important pour nous, les frères, de la partager avec vous tous.
Même si Dieu restera toujours au-delà de tout ce que nous pourrions imaginer, il nous est pourtant possible de nous tourner vers lui. Lui parler ou simplement être en sa présence. Au fond de l’âme de chacun de nous, il y a une prière que nous pouvons formuler plus ou moins bien, mais que Dieu comprend.
Dieu, comme le soleil, est trop éblouissant pour que nous puissions le regarder. Mais le Christ Jésus est venu, et à travers lui la lumière de Dieu nous devient accessible. Après-demain nous allons célébrer une fête qui nous aide à comprendre cela plus profondément.
Le 6 août nous commémorons un moment tout à fait particulier de la vie de Jésus. La Bible nous raconte qu’il est monté sur une montagne avec ses disciples Pierre, Jacques et Jean. Et, pendant un bref instant, le visage de Jésus et tout son être ont rayonné d’une lumière jamais vue.
Que s’est-il passé ? A ce moment-là les disciples ont vu clairement qui Jésus était vraiment. La lumière de Dieu est devenue visible à travers lui. Ils ont compris qu’il était vraiment l’envoyé de Dieu, et cela tout en vivant une vie extrêmement simple. Jésus qui était l’un de nous, comme nous, leur apparut transfiguré.
Frère Roger aimait beaucoup cette fête de la transfiguration. Il vivait de cette confiance que nous aussi, comme les disciples, nous pouvons regarder vers le Christ. Et sa lumière transfigure notre être. Frère Roger a écrit ces paroles :
« En tout homme, en toute femme, une blessure est ouverte par les échecs, les humiliations, la mauvaise conscience. Elle s’est ouverte peut-être au moment ou nous aurions eu besoin d’une infinie compréhension et personne ne s’est trouvé là. »« Transfigurée par le Christ, la blessure se change en un lieu d’énergie, en une source créatrice d’où jailliront communion, amitié et compréhension. »
Jésus a dit à ses disciples ces paroles étonnantes : « Vous êtes la lumière du monde. » Ils n’étaient que quelques-uns, ils auraient pu s’attarder à leurs limites et à leur faiblesse, mais ils ont accepté que Jésus les envoie transmettre sa lumière dans le monde entier.
Et comment ont-ils pu le faire ? En montrant par leur vie que le Christ avait apporté une nouvelle solidarité à toute l’humanité. Il est venu rassembler dans l’amour de Dieu tous les humains. Par lui nous savons que chaque être humain a une dignité incommensurable pour Dieu.
Cette solidarité et cette communion entre tous les humains nous passionnent. C’est pourquoi, par exemple, je me suis senti poussé ces jours à écrire à quelques musulmans que nous connaissons, pour leur dire que nous sommes proches d’eux maintenant qu’ils commencent le Ramadan.
Dans de nombreux endroits du monde la dignité humaine est bafouée. Comme chrétiens nous sommes concernés, appelés, interpellés par ces situations.
La semaine passée nous avons eu la visite du pasteur Junge, secrétaire général de la Fédération luthérienne mondiale. Les Nations-unies ont demandé à cette Fédération d’Églises de s’occuper d’un camp au Kenya où des réfugiés de la faim venant de Somalie sont accueillis. Ce camp était prévu pour 50.000 personnes, mais ils y sont actuellement 500.000 réfugiés.
Le pasteur Junge y est allé ces jours. Nous nous sommes demandés par quel geste nous pouvions l’accompagner et exprimer notre solidarité avec ceux qui sont dans ce camp. Quelqu’un parmi vous a proposé de faire demain le même geste que nous avons fait la semaine passée pour les victimes de l’attentat en Norvège.
Ce geste est tout simple, nous pourrons le vivre tous ensemble : nous prendrons le repas de demain midi en silence. Ainsi nous exprimerons notre solidarité avec ceux qui souffrent de la faim en Somalie, au Kenya, en Éthiopie, et aussi en Corée du Nord.
Face à la souffrance dans le monde, il ne nous est pas demandé d’ajouter encore de la tristesse. Ce que le Christ nous demande c’est d’aimer davantage ceux qui nous sont confiés au près ou au loin.
Un dernier mot. Parmi nous il y a un grand nombre de jeunes allemands. Cela reste étonnant qu’ils viennent tout au long de l’année. Et nous nous en réjouissons d’autant plus que la rencontre européenne aura lieu à la fin de cette année à Berlin.
Pour beaucoup, à l’Est et à l’Ouest de l’Europe, Berlin est le symbole d’une ville dont la population ne se laisse pas décourager, même dans des circonstances difficiles. Cela prend aujourd’hui un grand poids, alors que nous cherchons à communiquer un nouveau courage pour le futur, aussi pour le futur de l’Europe.
Une centaine de jeunes berlinois sont parmi nous. Nous voudrions leur dire déjà un grand merci de préparer un bel accueil et une belle rencontre !

LA MADONE ET LE JONGLEUR – PAR ALBINO LUCIANI (Pape Jean Paul I)

22 avril, 2014

http://www.30giorni.it/articoli_id_1394_l4.htm

LA MADONE ET LE JONGLEUR

PAR ALBINO LUCIANI

(Pape Jean Paul I)

Le patriarche de Venise, qui aimait séjourner l’été dans le couvent des Servites de Marie près du sanctuaire marial de Pietralba dans le Haut-Adige, se rendait souvent dans la bibliothèque des frères. En feuilletant une anthologie française, il tomba sur un récit d’Anatole France qu’il avait lu enfant, cinquante ans plus tôt, et qu’il raconta et commenta sur le Messaggero di Sant’Antonio de décembre 1976.

Saint Luc avait déjà noté que Marie n’avait pu porter au temple «qu’un couple de tourterelles, l’offrande des pauvres», (Lc 2,23). Et beaucoup de prières laissent voir que les pauvres se sont toujours sentis privilégiés auprès d’elle. Le suc de ces prières est le suivant: “Intercédez auprès de Dieu pour moi: ma qualité de pauvre homme est mon seul titre pour vous demander votre intercession”. Une prière de ce genre traverse les siècles et en parallèle circule une nouvelle sur les pauvres de Marie. Apparue en France au XIIIe siècle et racontée par des prédicateurs populaires, elle fut transcrite par l’écrivain Anatole France sous le titre: Le jongleur de Notre-Dame.
Barnabé de Compiègne était un jongleur qui allait de ville en ville en faisant des exercices de grande habilité. Mais souvent, l’hiver, il n’avait pas de travail et souffrait de la faim. Il avait une dévotion particulière à la Madone et il la priait alors ainsi: «Notre-Dame, prenez soin de ma vie jusqu’au moment où il plaira à Dieu que je meure et, quand je serai mort, faites-moi avoir la joie du Paradis». Par un soir pluvieux et glacial, il rencontra sur la route un frère et, conversant avec lui, il décida d’abandonner l’art qui l’avait rendu célèbre pour chanter, en tant que moine, les louanges de la Vierge. Quand il arriva au couvent, il remarqua que les frères rivalisaient dans les honneurs qu’ils rendaient à la Vierge et son ignorance le mit tout de suite mal à l’aise. Il se dit à lui-même: «Voilà, le prieur compose des traités sur la Vierge Marie; Frère Macrobe les recopie sur de très fines feuilles de parchemin que frère Alexandre orne ensuite de miniatures charmantes. D’autres composent des hymnes ou sculptent des statues en Son honneur. Mais moi, je ne sais rien faire, rien». «Je suis bien malheureux, Notre-Dame», disait-il à la Vierge «de n’avoir pour vous servir ni sermons édifiants, ni peintures fines, ni vers coulant avec élégance. Je n’ai rien, malheureusement». Et il s’abandonnait à la tristesse. Mais un matin, il se leva tout content, il courut à la chapelle, y resta plus d’une heure et y retourna après le déjeuner. Il y alla dès lors tous les jours et avait perdu sa tristesse. «Pourquoi Barnabé allait-il si souvent à la chapelle?», commençaient à se demander les frères. Ainsi le prieur décida-t-il d’aller voir ce qu’il faisait et il vit à travers les fentes de la porte que Barnabé faisait devant l’autel de la Madone, tête en bas, ses jeux de prestige avec les six balles de cuivre et les douze couteaux dont il avait l’habitude de se servir sur les places. Il crut qu’il était devenu fou et, criant au sacrilège, il s’apprêtait à le faire sortir de force de la chapelle, lorsqu’il vit la Madone descendre les gradins de l’autel, s’approcher de Barnabé et essuyer, avec un pan de son manteau, la sueur qui tombait du front de son jongleur. Le bon prieur se prosterna alors à terre en murmurant: «Heureux les simples d’esprit parce qu’ils verront Dieu».
Dans ce conte Marie ne nettoie pas la plume du prieur mais essuie la sueur du pauvre Barnabé: c’est vers lui, pauvre jongleur, fatigué, en sueur, par terre, qu’elle descend de son trône et c’est lui qu’elle daigne réconforter avec un pan de son manteau couleur d’azur. C’est précisément parce que nous sommes pauvres que la Vierge nous aide maintenant et à l’heure de notre mort. Celui qui voudrait raconter à nouveau le petit conte d’Anatole France, aujourd’hui où les gens ont soif de simplicité authentique, devrait souligner comme son image dans le conte correspond à l’image la plus vraie de Marie qui a dit dans son cantique: «Dieu a renversé les puissants des trônes et a élevé les humbles».