Archive pour le 9 avril, 2014

Saint Demetrios de Thessalonique

9 avril, 2014

 Saint Demetrios de Thessalonique dans images sacrée Saint_Demetrios_de_Thessalonique

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SAINT DEMETRIUS – 9 AVRIL

9 avril, 2014

http://nominis.cef.fr/

SAINT DEMETRIUS – 9 AVRIL

martyr à Sirmium en Dalmatie (4ème s.)
Démétrios ou Dimitri.

Après saint Georges, il est le plus célèbre martyr militaire de l’Orient, d’où son nom de « mégalomartyr ». Diacre à Sirmium en Dalmatie, il souffrit le martyre sous Dioclétien. Il est mentionné dans la liturgie byzantine.
Son culte fut extrêmement populaire en Orient. Le diocèse de Gap en France voulut même se l’annexer en en faisant son premier évêque. D’autres en font un martyr du premier siècle. En fait, il y eut au quatrième siècle un saint Démétrios, martyr à Thessalonique, qui bénéficia de l’enjolivement de la piété populaire. On en fit un soldat chrétien et fier de l’être, on en fit même le proconsul de Grèce et de Macédoine. Dénoncé comme fauteur de troubles, il fut condamné à lutter dans l’arène contre un gladiateur plus robuste que lui; l’on vit arriver, avec lui, un jeune garçon nommé Nestor, frêle et courageux, qui d’un geste mit à mort ce géant. Dépité, l’empereur présent, fit mettre à mort l’enfant et Dimitri. De son corps se mit à jaillir une huile odoriférante et miraculeuse.
Au martyrologe romain au 9 avril: À Sirmium en Pannonie, saint Démétrius, martyr.

« Les crocs des loups au milieu desquels le Christ a envoyé son disciple Démétrios ont, par leurs morsures, ouvert en son corps des sources par lesquelles une grande allégresse s’écoule sur le troupeau du Christ. » (Saint Grégoire Palamas – Eloge de Démétrios)

PAPE FRANÇOIS 3 AVIL 2013 (Dans le Credo)

9 avril, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/francesco/audiences/2013/documents/papa-francesco_20130403_udienza-generale_fr.html

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre

Mercredi 3 avril 2013

Chers frères et sœurs, bonjour,

Aujourd’hui, nous reprenons les catéchèses de l’Année de la foi. Dans le Credo, nous répétons cette expression : « Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures ». C’est précisément l’événement que nous célébrons : la Résurrection de Jésus, cœur du message chrétien, qui a retenti depuis le début et a été transmis afin qu’il parvienne jusqu’à nous. Saint Paul écrit aux chrétiens de Corinthe : « Je vous ai donc transmis en premier lieu ce que j’avais moi-même reçu, à savoir que le Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, qu’il a été mis au tombeau, qu’il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, qu’il est apparu à Céphas, puis aux Douze » (1 Co 15, 3-5). Cette brève confession de foi annonce précisément le Mystère pascal, avec les premières apparitions du Ressuscité à Pierre et aux Douze: la Mort et la Résurrection de Jésus sont précisément le cœur de notre espérance. Sans cette foi dans la mort et dans la résurrection de Jésus, notre espérance sera faible, ce ne sera pas même une espérance, et c’est précisément la mort et la résurrection de Jésus qui sont le cœur de notre espérance. L’apôtre affirme : « si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est votre foi; vous êtes encore dans vos péchés » (v. 17). Malheureusement, souvent on a tenté d’obscurcir la foi dans la Résurrection de Jésus, et parmi les croyants eux-mêmes se sont insinués des doutes. C’est un peu une foi « à l’eau de rose » comme on dit ; ce n’est pas une foi forte. Et cela par superficialité, parfois par indifférence, occupés par mille choses que l’on considère plus importantes que la foi, ou encore en raison d’une vision uniquement horizontale de la vie. Mais c’est précisément la résurrection qui nous ouvre à l’espérance la plus grande, car elle ouvre notre vie et la vie du monde à l’avenir éternel de Dieu, au bonheur total, à la certitude que le mal, le péché, la mort peuvent être vaincus. Et cela conduit à vivre avec davantage de confiance les réalités quotidiennes, à les affronter avec courage et application. La Résurrection du Christ illumine d’une lumière nouvelle ces réalités quotidiennes. La Résurrection du Christ est notre force !
Mais comment la vérité de foi de la Résurrection du Christ nous a-t-elle été transmise ? Il y a deux types de témoignages dans le nouveau Testament : certains sont sous la forme de profession de foi, c’est-à-dire de formules synthétiques qui indiquent le cœur de la foi ; d’autres en revanche sont sous la forme de récit de l’événement de la Résurrection et des faits qui y sont liés. La première : la forme de la profession de foi, par exemple, c’est celle que nous venons d’écouter, ou encore celle de la Lettre aux Romains dans laquelle saint Paul écrit : « Si tes lèvres confessent que Jésus est Seigneur et si ton cœur croit que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (10, 9). Dès les premiers pas de l’Église, la foi dans le Mystère de mort et de Résurrection de Jésus est bien établie et claire. Mais aujourd’hui, je voudrais m’arrêter sur la seconde forme, sur les témoignage sous la forme de récit, que nous trouvons dans les Évangiles. Avant tout, nous observons que les premiers témoins de cet événement furent les femmes. À l’aube, elles se rendirent au sépulcre pour oindre le corps de Jésus, et trouvent le premier signe : le tombeau vide (cf. Mc 16, 1). Vient ensuite la rencontre avec un Messager de Dieu qui annonce: Jésus de Nazareth, le Crucifié, n’est pas ici, il est ressuscité (cf. vv. 5-6). Les femmes sont poussées par l’amour et elles savent accueillir cette annonce avec foi : elles croient, et immédiatement la transmettent, elles ne la gardent pas pour elles, elle la transmettent. La joie de savoir que Jésus est vivant, l’espérance qui remplit le cœur, ne peuvent pas être réprimées. Cela devrait également être le cas dans notre vie. Nous ressentons la joie d’être chrétiens ! Nous croyons dans un Ressuscité qui a vaincu le mal et la mort ! Nous avons le courage de « sortir » pour apporter cette joie et cette lumière dans tous les lieux de notre vie ! La Résurrection du Christ est notre plus grande certitude ; c’est le trésor le plus précieux ! Comment ne pas partager ce trésor, cette certitude, avec les autres? Elle n’est pas seulement là pour nous, mais pour la transmettre, pour la donner aux autres, la partager avec les autres. C’est précisément là notre témoignage.
Un autre élément. Dans les professions de foi du Nouveau Testament, seuls des hommes sont rappelés comme témoins de la Résurrection, les apôtres, mais pas les femmes. C’est parce que, selon la loi judaïque de cette époque, les femmes et les enfants ne pouvaient pas rendre un témoignage fiable, crédible. Dans les Évangiles, en revanche, les femmes ont un rôle primordial, fondamental. Nous pouvons ici saisir un élément en faveur de l’historicité de la Résurrection : s’il s’agissait d’un fait inventé, dans le contexte de cette époque, il n’aurait pas été lié au témoignage des femmes. En revanche, les évangélistes rapportent simplement ce qui s’est passé : ce sont les femmes qui sont les premiers témoins. Cela nous dit que Dieu ne choisit pas selon les critères humains : les premiers témoins de la naissance de Jésus sont les pasteurs, des personnes simples et humbles ; les premiers témoins de la Résurrection sont les femmes. Et cela est beau. Et c’est un peu la mission des femmes : des mères, des femmes ! Rendre témoignage aux enfants, aux petits-enfants, que Jésus est vivant, il est le vivant, il est le ressuscité. Mères et femmes, allez de l’avant avec ce témoignage ! Pour Dieu c’est le cœur qui compte, combien nous sommes ouverts à Lui, si nous sommes comme les enfants qui ont confiance. Mais cela nous fait aussi réfléchir sur la manière dont les femmes, dans l’Église et dans le chemin de foi, ont eu et ont aujourd’hui aussi un rôle particulier en ouvrant les portes aux Seigneur, en le suivant et en communiquant sa Face, car le regard de la foi a toujours besoin du regard simple et profond de l’amour. Les apôtres et les disciples ont plus de difficultés à croire. Les femmes non. Pierre court au sépulcre, mais il s’arrête à la tombe vide ; Thomas doit toucher de ses mains les blessures du corps de Jésus. Dans notre chemin de foi aussi, il est important de savoir et de sentir que Dieu nous aime, de ne pas avoir peur de l’aimer : la foi se professe avec la bouche et avec le cœur, avec la parole et avec l’amour.
Après les apparitions aux femmes, d’autres suivent: Jésus se rend présent de manière nouvelle : il est le Crucifié, mais son corps est glorieux ; il n’est pas revenu à la vie terrestre, mais à une condition nouvelle. Au début, ils ne le reconnaissent pas, et ce n’est qu’à travers ses paroles et ses gestes que leurs yeux s’ouvrent : la rencontre avec le Ressuscité transforme, elle donne une force nouvelle à la foi, un fondement inébranlable. Pour nous aussi, il existe de nombreux signes où le Ressuscité se fait reconnaître : l’Écriture Sainte, l’Eucharistie, les autres sacrements, la charité, ces gestes d’amour qui portent un rayon du Ressuscité. Laissons-nous illuminer par la Résurrection du Christ, laissons-nous transformer par sa force, pour qu’à travers nous également, dans le monde, les signes de mort laissent place aux signes de vie. J’ai vu qu’il y a de nombreux jeunes sur la place. Les voilà ! Je vous dis: portez de l’avant cette certitude : le Seigneur est vivant et marche à nos côtés dans la vie. Telle est votre mission ! Portez de l’avant cette espérance. Soyez ancrés à cette espérance : cette ancre qui est dans le ciel ; tenez ferme la corde, soyez ancrés et portez de l’avant l’espérance. Vous, témoins de Jésus, portez de l’avant le témoignage que Jésus est vivant et cela nous donnera de l’espérance, donnera de l’espérance à ce monde un peu vieilli par les guerres, par le mal, par le péché. En avant les jeunes !
Je suis heureux de vous saluer chers amis francophones, particulièrement les jeunes venus de France, de Suisse, de Belgique, ainsi que les jeunes du Liban qui ont préparé les méditations de la Via Crucis. Laissez-vous illuminer par la résurrection du Christ et transformer par sa force pour porter au monde des signes de sa vie ! Bonne semaine pascale à tous!

BERNARD DE CLAIRVAUX (tourner vers Dieu)

9 avril, 2014

http://peresdeleglise.free.fr/extraits.htm#B

BERNARD DE CLAIRVAUX (tourner vers Dieu)

« … que veut dire le Seigneur lorsqu’il nous commande de nous tourner vers lui [cf. Jl 2, 12] ? Car il est partout, il remplit tout, en même temps qu’il embrasse la totalité de ce qui est. Quelle direction prendre pour me tourner vers toi, Seigneur mon Dieu ? Si je monte au ciel tu es là ; que je descende aux enfers, t’y voici [Ps 138, 8]. Qu’attends-tu de moi ? Où me tourner pour me tourner vers toi ? En haut ? en bas ? à droite ? à gauche ?
A moins de vous convertir et de devenir comme ce petit enfant, non, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux [Mt 18, 3]. Je sais donc où il veut que nous nous tournions : vers le petit enfant. Voilà ce qui nous est nécessaire, de manière à apprendre de lui qu’il est doux et humble de coeur [Mt 11, 29]. C’est dans ce dessein que, petit enfant, il nous a été donné [Is 19, 5].
Voyons maintenant comment nous tourner vers ce petit enfant – vers ce Maître de douceur et d’humilité. Tournez-vous vers moi, dit-il, de tout votre coeur [Jl 2, 12). Frères, s’il avait dit : « Tournez-vous », sans rien ajouter d’autre, nous prendrions peut-être la liberté de lui répondre : « C’est fait ; propose-nous maintenant un autre commandement. » Mais la conversion spirituelle à laquelle il nous exhorte, si je l’entends bien, ne s’accomplit pas en un seul jour. Puisse-t-elle tout au moins s’achever au cours de la vie que nous menons dans ce corps. »
(2e sermon de Carême in Saint Bernard, Sermons pour l’année, Brépols/Taizé, 1990, pp. 255-256)
« Vous me demanderez comment j’ai pu connaître sa présence. C’est qu’il est vivant et actif : à peine était-il en moi qu’il tira du sommeil mon âme assoupie. Mon cœur était dur comme la pierre et malade : il l’a secoué, amolli et blessé. Il se mit aussi à sarcler, à arracher, à construire, à planter, à arroser les terres arides, à illuminer les endroits obscurs et à ouvrir les chambres closes, à embraser les parties glacées ; mieux encore, il redressa les voies tortueuses et aplanit les terrains raboteux, tant et si bien que mon âme bénit le Seigneur et que tout moi-même se prit à chanter les louanges de son saint nom. » (Homélies sur le Cantique des Cantiques, 74, 6).
« Frères, vous à qui le Seigneur, comme à des petits, révèle ce qui est caché aux sages et aux habiles, vous devez appliquer votre pensée à ce qui concerne vraiment le salut et trouver le sens de cet avent : Cherchez donc quel est celui qui vient, d’où et de qui il vient, cherchez aussi le motif de sa venue. Cette curiosité est sans aucun doute louable et salutaire : l’Eglise ne célèbrerait pas le présent Avent avec tant de ferveur s’il ne recélait en lui quelque grand sacrement. Et tout d’abord, avec l’Apôtre stupéfait et plein d’admiration, regardez vous aussi celui qui fait son entrée : Il est, au témoignage de Gabriel, le Fils du Très-Haut, Très-Haut lui-même. Vous avez entendu, frères, quel est celui qui vient, écoutez, maintenant, d’où il vient et où il va. Il vient du coeur de Dieu le Père dans le sein de la Vierge Mère. Il vient du plus haut des cieux jusqu’aux régions inférieures de la terre. »
(1er sermon pour l’Avent, 1, cité d’après le Lectionnaire pour les dimanches et fêtes de Jean-René Bouchet, Cerf, 1994, pp. 34 ).

« Il doit en être du pécheur par rapport à son Créateur, comme du malade par rapport à son médecin, et tout pécheur doit prier Dieu comme un malade prie son médecin. Mais la prière du pécheur rencontre deux obstacles, l’excès ou l’absence de lumière. Celui qui ne voit ni ne confesse point ses péchés est privé de toute lumière; au contraire celui qui les voit, mais si grands qu’il désespère du pardon, est offusqué par un excès de lumière : ni l’un ni l’autre ne prient. Que faire donc ? Il faut tempérer la lumière, afin que le pécheur voie ses péchés, les confesse, et prie pour eux afin d’en obtenir la rémission. Il faut donc d’abord qu’il prie avec un sentiment de confusion, c’est ce qui a lieu quand le pécheur n’ose point encore s’approcher lui-même de Dieu et cherche quelque homme saint, quelque saint pauvre d’esprit qui soit comme la frange du manteau du Seigneur, et par qui il puisse s’approcher de lui. »
(107e sermon « sur les sentiments qu’il faut avoir dans la prière »)
« …qui pourra se faire une juste idée de la gloire au sein de laquelle la reine du monde s’est avancée aujourd’hui, de l’empressement plein d’amour avec lequel toute la multitude des légions célestes s’est portée à sa rencontre ? Au milieu de quels cantiques de gloire elle a été conduite à son trône, avec quel visage paisible, quel air serein, quels joyeux embrassements, elle a été accueillie par son Fils, élevée par lui au-dessus de toutes les créatures avec tout l’honneur dont une telle mère est digne, et avec toute la pompe et l’éclat qui conviennent à un tel Fils ? Sans doute, les baisers que la Vierge mère recevait des lèvres de Jésus à la mamelle, quand elle lui souriait sur son sein virginal, étaient pleins de bonheur pour elle, mais je ne crois pas qu’ils l’aient été plus que ceux qu’elle reçoit aujourd’hui du même Jésus assis sur le trône de son Père, au moment heureux où il salue son arrivée, alors qu’elle monte elle-même à son trône de gloire, en chantant l’épithalame et en disant : « Qu’il me baise d’un baiser de sa bouche. » Qui pourra raconter la génération du Christ et l’Assomption de Marie ? Elle se trouve dans les cieux comblée d’une gloire d’autant plus singulière que, sur la terre, elle a obtenu une grâce plus insigne que toutes les autres femmes. Si l’œil n’a point vu, si l’oreille n’a point entendu, si le cœur de l’homme n’a point connu dans ses aspirations ce que le Seigneur a préparé à ceux qui l’aiment, qui pourrait dire ce qu’il a préparé à celle qui l’a enfanté, et, ce qui ne peut être douteux pour personne, qui l’aime plus que tous les hommes ? Heureuse est Marie, mille fois heureuse est-elle, soit quand elle reçoit le Sauveur, soit quand elle est elle-même reçue par lui; dans l’un et dans l’antre cas, la dignité de la Vierge Marie est admirable, et la faveur dont la majesté divine l’honore, digne de nos louanges. » (1er Sermon sur l’Assomption de la Vierge Marie, 4)
« Les actions du Seigneur proclament bien haut le motif de sa venue. Il est venu du haut des montagnes chercher la centième brebis qui était errante. Et pour que nous rendions grâces au Seigneur car il est bon, pour que nous chantions ses merveilles pour les fils des hommes, il est venu pour nous. Grandeur inouïe de Dieu qui cherche, grandeur aussi de l’homme cherché ! » (1er Sermon pour l’Avent, cité d’après Lectionnaire pour les dimanches et fêtes de Jean-René Bouchet, Cerf, 1994, pp. 34-36, 1er Sermon pour l’Avent, 7)
« L’amour se suffit à lui-même, il plaît par lui-même et pour lui-même. Il est à lui-même son mérite, il est à lui-même sa récompense. L’amour ne cherche hors de lui-même ni sa raison d’être ni son fruit : son fruit, c’est l’amour même. J’aime parce que j’aime, j’aime pour aimer. » (Homélies sur le Cantique des Cantiques, 83, 4)
« C’est vraiment le miel que tu as trouvé, en trouvant la sagesse. Pourtant n’en mange pas trop, pour ne pas la vomir d’écoeurement. Manges-en de manière à rester toujours sur ta faim. Car c’est elle qui dit : Ceux qui mangent auront encore faim. Ne va pas estimer comme une grande quantité ce que tu as ; ne t’en gorge pas pour ne pas la vomir : cela même que tu parais avoir te serait enlevé, car avant qu’il ne soit temps tu te serais arrêté dans ta recherche. Or, tant qu’on peut la trouver, tant qu’elle est proche, il ne faut cesser de la chercher et de l’appeler. sinon il en sera comme de celui qui mange beaucoup de miel : Salomon lui-même le dit bien : Cela ne lui vaut rien, car celui qui aura cherché sans discrétion la majesté sera écrasé par la gloire. » (Homélie pour la Toussaint, 2)
« De même qu’une petite goutte d’eau versée dans une grande quantité de vin semble ne plus exister, prenant le goût du vin et sa couleur ; et de même que le fer rougi à blanc est parfaitement semblable à du feu, ayant dépouillé sa forme première et propre ; et de même que l’air traversé par la lumière du soleil revêt l’éclat même de la lumière, au point qu’il semble non seulement illuminé mais lumière même, ainsi faudra-t-il que dans les Saints le sentiment humain se fonde, d’une certaine manière qu’il n’est pas possible de dire, se fonde tout entier dans la volonté de Dieu. Autrement, comment Dieu serait-il « tout en tous » si quelque chose de l’homme restait en l’homme ? Sa substance, certes, restera, mais en une autre forme, une autre gloire, une autre puissance. » (Traité de l’Amour de Dieu, X, 28)
« Voici que la paix n’est plus promise mais envoyée, non plus remise à plus tard mais donnée, non plus prophétisée mais proposée. C’est comme un couffin plein de sa miséricorde que Dieu le Père a envoyé sur la terre ; oui, dis-je, un couffin que la Passion devra déchirer pour laisser se répandre ce qu’il contient : notre paix ; un couffin, peut-être petit, mais rempli. Un petit enfant nous a été donné, mais en lui habite toute la plénitude de la divinité. Lorsqu’est venue la plénitude des temps est venue aussi la plénitude de la divinité. Elle est venue dans la chair, afin de se faire voir même de ceux qui sont charnels, et que son humanité ainsi manifestée permette de reconnaître sa bonté. En effet, dès que l’humanité de Dieu se fait connaître, sa bonté ne peut plus rester cachée. » (Sermon pour l’Epiphanie, I, 1)
« Que ton amour se convertisse de sorte que tu n’aimes rien sinon le Seigneur ou bien que tu n’aimes rien que pour Dieu. Que ta crainte se tourne aussi vers lui car toute crainte qui nous fait redouter quelque chose en dehors de lui et non pas à cause de lui est mauvaise. Que ta joie et ta tristesse se convertissent à lui ; il en sera ainsi si tu ne souffres ou ne te réjouis qu’en lui. Si donc tu t’affliges pour tes propres péchés ou pour ceux du prochain, tu fais bien et ta tristesse est salutaire. Si tu te réjouis des dons de la grâce, cette joie est sainte et tu peux la goûter en paix dans l’Esprit Saint. Tu dois te réjouir, dans l’amour du Christ, des prospérités de tes frères et compatir à leurs malheurs selon cette parole : « Réjouissez-vous avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent. »"(2e Sermon pour le premier jour du Carême, 2-3, 5, cité in Lectionnaire pour les dimanches et pour les fêtes de Jean-René Bouchet, p. 143).
« Dans notre coeur, là où le Christ fait sa demeure, conduisons-nous avec jugement et intelligence, de manière à ne pas mettre notre confiance dans notre propre vie et à ne pas prendre appui sur un fragile rempart. » (Homélie sur Habaquq, 2, 1)

« La mesure de l’amour de Dieu c’est de l’aimer sans mesure » (Saint Bernard, Traité de l’amour de Dieu, chap. I.)