Archive pour le 18 mars, 2014

Saint Joseph

18 mars, 2014

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SOLENNITÉ DE SAINT JOSEPH – HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE PAUL VI (Mercredi 19 mars 1969)

18 mars, 2014

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SOLENNITÉ DE SAINT JOSEPH

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE PAUL VI

Mercredi 19 mars 1969

Saint Joseph exemple et modèle de notre vie chrétienne
La fête de ce jour nous invite à la méditation sur saint Joseph, père légal et putatif de Jésus Notre-Seigneur. En raison de sa fonction près du Verbe Incarné pendant son enfance et sa jeunesse, il fut aussi déclaré protecteur de l’Eglise, qui continue dans le temps et reflète dans l’histoire l’image et la mission du Christ.
Pour cette méditation, de prime abord la matière semble faire défaut: que savons-nous de saint Joseph, outre son nom et quelques rares épisodes de la période de l’enfance du Seigneur? L’Evangile ne rapporte de lui aucune parole. Son langage, c’est le silence; c’est l’écoute de voix angéliques qui lui parlent pendant le sommeil; c’est l’obéissance prompte et généreuse qui lui est demandée; c’est le travail manuel sous ses formes les plus modestes et les plus rudes, celles qui valurent à Jésus le qualificatif de « fils du charpentier » (Mt 13, 55). Et rien d’autre: on dirait que sa vie n’est qu’une vie obscure, celle d’un simple artisan, dépourvu de tout signe de grandeur personnelle.
Cependant cette humble figure, si proche de Jésus et de Marie, si bien insérée dans leur vie, si profondément rattachée à la généalogie messianique qu’elle représente le rejeton terminal de la descendance promise à la maison de David (Mt 1, 20), cette figure, si on l’observe avec attention, se révèle riche d’aspects et de significations. L’Eglise dans son culte et les fidèles dans leur dévotion traduisent ces aspects multiples sous forme de litanies. Et un célèbre et moderne sanctuaire érigé en l’honneur du Saint par l’initiative d’un simple religieux laïc, Frère André, de la Congrégation de Sainte-Croix de Montréal, au Canada, met ces titres en évidence dans une série de chapelles situées derrière le maître-autel, toutes dédiées à saint Joseph sous les vocables de protecteur de l’enfance, protecteur des époux, protecteur de la famille, protecteur des travailleurs, protecteur des vierges, protecteur des réfugiés, protecteur des mourants.
Si vous observez avec attention cette vie si modeste, vous la découvrirez plus grande, plus heureuse, plus audacieuse que ne le paraît à notre vue hâtive le profil ténu de sa figure biblique. L’Evangile définit saint Joseph comme « juste » (Mt 1, 19). On ne saurait louer de plus solides vertus ni des mérites plus élevés en un homme d’humble condition, qui n’a évidemment pas à accomplir d’actions éclatantes. Un homme pauvre, honnête, laborieux, timide peut-être, mais qui a une insondable vie intérieure, d’où lui viennent des ordres et des encouragements uniques, et, pareillement, comme il sied aux âmes simples et limpides, la logique et la force de grandes décision, par exemple, celle de mettre sans délai à la disposition des desseins divins sa liberté, sa légitime vocation humaine, son bonheur conjugal. De la famille il a accepté la condition, la responsabilité et le poids, mais en renonçant à l’amour naturel conjugal qui la constitue et l’alimente, en échange d’un amour virginal incomparable. Il a ainsi offert en sacrifice toute son existence aux exigences impondérables de la surprenante venue du Messie, auquel il imposera le nom à jamais béni de Jésus (Mt 1, 21); il Le reconnaîtra comme le fruit de l’Esprit-Saint et, quant aux effets juridiques et domestiques seulement, comme son fils. S. Joseph est donc un homme engagé. Engagé — et combien! —: envers Marie, l’élue entre toutes les femmes de la terre et de l’histoire, son épouse non au sens physique, mais une épouse toujours virginale; envers Jésus, son enfant non au sens naturel, mais en vertu de sa descendance légale. A lui le poids, les responsabilités, les risques, les soucis de la petite et singulière Sainte Famille. A lui le service, à lui le travail, à lui le sacrifice, dans la pénombre du tableau évangélique, où il nous plaît de le contempler et, maintenant que nous savons tout, de le proclamer heureux, bienheureux.
C’est cela, l’Evangile, dans lequel les valeurs de l’existence humaine assument une tout autre mesure que celle avec laquelle nous avons coutume de les apprécier: ici, ce qui est petit devient grand (souvenons-nous des effusions de Jésus, au chapitre XI de saint Matthieu: « Je vous bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que vous avez caché ces choses aux sages et aux simples »); ici, ce qui est misérable devient digne de la condition sociale du Fils de Dieu fait fils de l’homme; ici, ce qui est le résultat élémentaire d’un travail artisanal rudimentaire et pénible sert à initier à l’œuvre humaine l’Auteur du cosmos et du monde (cf. Jn 1, 3; 5, 17) et à fournir d’humble pain la table de celui qui se définira lui-même « le pain de vie » (Jn 6, 48); ici ce que l’on a perdu par amour du Christ est retrouvé (cf. Mt 10, 39), et celui qui sacrifie pour Lui sa vie en ce monde la conserve pour la vie éternelle (cf. Jn 12, 25). Saint Joseph est le type évangélique que Jésus, après avoir quitté l’atelier de Nazareth pour entreprendre sa mission de prophète et de maître, annoncera comme programme pour la rédemption de l’humanité. Saint Joseph est le modèle des humbles que le christianisme élève à de grands destins. Saint Joseph est la preuve que pour être bon et vrai disciple du Christ, il n’est pas nécessaire d’accomplir de grandes choses; qu’il suffit de vertus communes, humaines, simples, mais authentiques.
Et ici la méditation porte son regard de l’humble Saint au tableau de notre humaine condition personnelle, comme il advient d’habitude dans l’exercice de l’oraison mentale. Elle établit un rapprochement, une comparaison entre lui et nous: une comparaison dont nous n’avons assurément pas à nous glorifier, mais où nous pouvons puiser quelque bonne réflexion. Nous serons portés à imiter saint Joseph suivant les possibilités de nos conditions respectives; nous serons entraînés à le suivre dans l’esprit et la pratique concrète des vertus que nous trouvons en lui si vigoureusement affirmées, de la pauvreté, spécialement, dont on parle tant aujourd’hui. Et nous ne nous laisserons pas troubler par les difficultés qu’elle présente, dans un monde tourné vers la conquête de la richesse économique, comme si elle était la contradiction du progrès, comme si elle était paradoxale et irréelle dans notre société de consommation et de bien-être. Mais, avec saint Joseph pauvre et laborieux, occupé comme nous à gagner quelque chose pour vivre, nous penserons que les biens économiques aussi sont dignes de notre intérêt de chrétiens, à condition de n’être pas considérés comme fin en soi, mais comme moyens de sustenter la vie orientée vers les biens supérieurs; à condition de n’être pas l’objet d’un égoïsme avare, mais le stimulant et la source d’une charité prévoyante; à condition encore de n’être pas destinés à nous exonérer d’un travail personnel et à favoriser une facile et molle jouissance des prétendus plaisirs de la vie, mais d’être au contraire honnêtement et largement dispensés au profit de tous. La pauvreté laborieuse et digne de ce saint évangélique nous est encore aujourd’hui un guide excellent pour retrouver dans notre monde moderne la trace des pas du Christ. Elle est en même temps une maîtresse éloquente de bien-être décent qui, au sein d’une économie compliquée et vertigineuse, nous garde dans ce droit sentier, aussi loin de la poursuite ambitieuse de richesses tentatrices que de l’abus idéologique de la pauvreté comme force de haine sociale et de subversion systématique.
Saint Joseph est donc pour nous un exemple que nous chercherons à imiter; et, en tant que protecteur, nous l’invoquerons. C’est ce que l’Eglise, ces derniers temps, a coutume de faire, pour une réflexion théologique spontanée sur la coopération de l’action divine et de l’action humaine dans la grande économie de la Rédemption. Car, bien que l’action divine se suffise, l’action humaine, pour impuissante qu’elle soit en elle-même (cf. Jn 15, 5), n’est jamais dispensée d’une humble mais conditionnelle et ennoblissante collaboration. Comme protecteur encore, l’Eglise l’invoque dans un profond et très actuel désir de faire reverdir son existence séculaire par des vertus véritablement évangéliques, telles qu’elles ont resplendi en saint Joseph. Enfin l’Eglise le veut comme protecteur, dans la confiance inébranlable que celui à qui le Christ voulut confier sa fragile enfance humaine voudra continuer du ciel sa mission tutélaire de guide et de défenseur du Corps mystique du même Christ, toujours faible, toujours menacé, toujours dramatiquement en danger. Et puis nous invoquerons saint Joseph pour le monde, sûrs que dans ce cœur maintenant comblé d’une sagesse et d’une puissance incommensurables réside encore et pour toujours une particulière et précieuse sympathie pour l’humanité entière. Ainsi soit-il.

 

18 MARS : SAINT CYRILLE DE JÉRUSALEM – ÉVÊQUE, CONFESSEUR ET DOCTEUR (+ 386)

18 mars, 2014

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18 MARS : SAINT CYRILLE DE JÉRUSALEM – ÉVÊQUE, CONFESSEUR ET DOCTEUR (+ 386)

I. VIE. – Cyrille naquit à Jérusalem ou dans les environs, vers 315. Si l’on en juge par ses écrits, il connut personnellement l’état des Lieux saints avant les restaurations entreprises par les soins de Constantin et de sa pieuse mère. Il reçut une éducation soignée et étendue, étudia avec un attrait spécial les divines Écritures, et, pour l’interprétation, suivit les théologiens de l’école d’Antioche. On ignore à quel moment il reçut le baptême; un synaxaire grec donne à entendre qu’il embrassa la vie monastique : si l’on ne peut affirmer avec certitude ce dernier point, on doit convenir cependant, en lisant les « Catéchèses », que Cyrille avait en haute estime ce genre de vie et que, par conséquent, il ne lui était pas inconnu. On a dit aussi que saint Macaire avait conféré à Cyrille l’ordre du diaconat, ce qui est également douteux. Il est certain que saint Maxime, successeur de Macaire, donna la prêtrise à Cyrille vers 345. Malgré sa jeunesse, le nouveau prêtre fut chargé de préparer les catéchumènes au baptême : il eut ainsi l’occasion de prêcher les « Catéchèses », qui l’ont rendu célèbre vers 348, soit à la veille de son épiscopat.
A la mort de Maxime, Cyrille devint évêque de Jérusalem.
Deux questions se sont posées au sujet de cette élévation :
1° Question de la date. On a indiqué l’an 350, car on devait supposer que Cyrille avait trente-cinq ans, âge minimum requis alors pour cette dignité; on a dit de plus que Cyrille était déjà évêque au moment où, dans une lettre à l’empereur Constance, il signalait l’apparition d’une croix lumineuse dans les airs (7 mai 351). Un historien récent, J.-Mader, a avancé que l’élévation de Cyrille à l’épiscopat datait de 348, mais il a placé la naissance en 313, et prétendu que la lettre à Constance ne se rattache pas nécessairement aux prémices de l’épiscopat de Cyrille.
2° Question de la manière dont se fit cette élévation. Des auteurs anciens (Jérôme, par exemple, et Rufin) ont prétendu que l’élection avait été entachée d’arianisme : d’après eux Acace de Césarée et les évêques ariens de la région auraient offert le siège épiscopal de Jérusalem à Cyrille, sous la condition que celui-ci répudierait l’ordination sacerdotale reçue des mains de Maxime et que Cyrille avait accepté cette condition. Mais Théodoret (Hist. eccles., 1. 2, c. 22), parlant de l’élévation de Cyrille, le présente comme un vaillant défenseur de la doctrine catholique. Il est donc bien à craindre que saint Jérôme, prévenu contre Cyrille, ne se soit fait l’écho d’un récit calomnieux répandu par les adversaires du nouvel évêque de Jérusalem.
Si Acace de Césarée crut qu’en favorisant l’élection de Cyrille, il le gagnerait aisément au parti arien, il fut vite détrompé, car Cyrille se montra fidèle gardien de la foi catholique dès le début de son épiscopat. On a dit que le nouvel évêque s’effrayait de l’expression « Consubstantiel », « omoousios »; que celle-ci ne figure pas dans les « Catéchèses » : mais cette omission s’explique par le caractère même de Cyrifle, homme pacifique, péniblement impressionné par les divisions qui existaient au sein de l’Eglise et préoccupé avant tout de les faire disparaître. Les premières années de son épiscopat furent assez calmes bientôt le ressentiment d’Acace de Césarée contre lui se fit jour, et l’occasion vint d’une revendication de Cyrille. Le septième canon du concile de Nicée avait reconnu au titulaire de Jérusalem une préséance de rang et d’honneur sur les autres évêques, sous réserve de la dignité propre au siège métropolitain. En conséquence de cette concession, Cyrille demanda pour son Église une immunité de privilège. Acace qui voyait dans l’évêque de Jérusalem un défenseur de la parfaite ressemblance du Père et du Fils dans la Trinité, l’invita à comparaître devant son tribunal : il lui reprochait en même temps d’avoir dilapidé les biens de son église et fait un usage profane des ornements sacrés. L’accusation, réduite à ses vraies proportions, portait sur ce fait qu’en un temps de grande famine à Jérusalem, Cyrille avait vendu une partie des meubles et des ornements de son église pour venir en aide aux pauvres. Cyrille refusa de comparaître, et Acace, dans une assemblée d’évêques ariens, le déposa de son siège, et lui substitua apparemment Eutyque (vers 357).
A cette nouvelle, l’évêque de Jérusalem envoya à ses juges un acte d’appel et demanda que la sentence fut revisée par un tribunal supérieur. Puis, obligé de céder à la force, il se rendit d’abord à Antioche, et comme le siège patriarcal était vacant, il alla à Tarse en Cilicie, où l’évêque Silvain l’accueillit avec faveur, lui permit d’exercer dans son diocèse les fonctions épiscopales, notamment celle de la prédication où Cyrille avait beaucoup de succès. Par là aussi, Cyrille fut mis en relation avec Basile d’Ancyre, Georges de Laodicée, etc. Au concile de Séleucie, fin septembre 359, il obtint d’être rétabli sur son siège. L’année suivante, Acace, qui avait été déposé dans ce même concile, prit sa revanche, et au début de 360, dans un concile de Constantinople, il déposa de nouveau Cyrille qui fut contraint de se tenir éloigné de son Église. Les rapports intimes qu’il avait avec Mélèce d’Antioche permettent de supposer qu’il séjourna au moins quelque temps dans cette ville.
A l’avènement de Julien l’Apostat, Cyrille profita du rappel de tous les évêques exilés pour revenir à Jérusalem : on sait comment le nouvel empereur désireux de faire mentir les prophéties, résolut de relever le temple et de rétablir le culte judaïque. Cyrille, placé entre les insultes des infidèles et les alarmes des chrétiens trop faibles dans la foi, ne se laissa pas déconcerter. Il montra toute sa confiance en la parole de Dieu et soutint qu’elle se réaliserait. L’entreprise était vouée à l’insuccès, elle contribua même à l’accomplissement des prophéties, car pour asseoir les fondements du nouvel édifice, il fallut ôter ceux de l’ancien et en faire disparaître les vestiges. Ammien Marcellin a décrit en ces termes l’intervention de Dieu : « Pendant que le comte Alypius, assisté du gouverneur de la province, pressait vivement les travaux, d’effroyables tourbillons de flammes s’élancèrent des endroits contigus aux fondements, brûlèrent les ouvriers, rendirent la place inaccessible. Et l’élément persistant à repousser les ouvriers, il fallut à la fin renoncer à l’entreprise. » Les écrivains ecclésiastiques ont donné sur ces phénomènes extraordinaires des détails plus circonstanciés :  » Les ouvriers, ont-ils dit, poursuivis par les flammes, voulurent se sauver dans une église voisine, ils ne purent y pénétrer soit qu’une main invisible les repoussât, soit que la Providence permît qu’ils fussent un embarras les uns pour les autres. Un feu sortit des fondements mêmes du temple, consuma les uns, mutila les autres, laissa à tous les marques les plus visibles de la colère du ciel.  » Julien s’était promis de se venger de cet insuccès contre Cyrille; la mort ne lui en laissa pas le temps.
A cette époque, l’évêque de Jérusalem sembla concentrer toute son activité dans l’intérieur de son diocèse. Cependant quand Acace vint à mourir, vers 365, Cyrille mit sur le siège métropolitain de Césarée, un nommé Philumène, puis, en 367, son propre neveu, Gélase. Les ariens s’agitèrent et à Gélase substituèrent Euzoius; ils obtinrent en même temps de l’empereur Valens une nouvelle sentence d’exil contre Cyrille. Ce dernier fut englobé dans l’édit de 367, qui chassait de leurs sièges tous les évêques bannis jadis sous Constance. L’exil cette fois dura onze ans, et nous ignorons ce que devint Cyrille durant cette longue période. En 378, la mort de Valens mit un terme à l’exil; à la fin de l’année, l’évêque de Jérusalem rentrait dans sa ville épiscopale. Il trouva son diocèse divisé par le schisme, corrompu par l’hérésie, les moeurs y étaient dans un état lamentable. Un concile d’Antioche tenu en 379 confia à saint Grégoire de Nysse le soin de visiter les églises d’Arabie et de Palestine pour aviser avec leurs chefs des remèdes convenables, mais cette mission demeura sans résultat immédiat. Il paraît bien cependant que, durant ses dernières années, Cyrille réussit à mettre un terme à tous ces maux.
En 381, il prit part au deuxième concile oecuménique, premier de Constantinople; il siégea parmi les chefs reconnus du parti orthodoxe après les patriarches d’Alexandrie et d’Antioche, et souscrivit à la condamnation des semi-ariens et des macédoniens. Dans une réunion complémentaire tenue en 382, les Pères du concile écrivirent au pape saint Damase; la lettre renferme ce témoignage en faveur de Cyrille « Nous vous faisons savoir que l’évêque de l’Église de Jérusalem est le révérend et très chéri de Dieu Cyrille, lequel a été jadis ordonné canoniquement par les évêques de sa province, et a soutenu, en divers lieux, de nombreux combats contre les ariens. « 
C’est le dernier renseignement que nous possédons sur saint Cyrille. Il semble qu’il y a lieu de rattacher à son pontificat la réunion à l’Église, des macédoniens de Jérusalem et la soumission de quatre cents moines dont il est question dans l’Histoire lausiaque (c. 143i, P. G., t. 34, col. 1226) : conquêtes dues au concours de Rufin et de Mélanie l’Ancienne, prémices d’une restauration religieuse qui avait suivi son dernier retour d’exil.
D’après saint Jérôme (De viris illustribus, c. 30), on peut conclure que Cyrille mourut en 386 (ou 387) après 35 ou 37 années d’épiscopat, dont près de 16 se passèrent en exil.
Dans ses écrits, Cyrille a toujours professé une doctrine orthodoxe. Qu’il ait varié dans sa communion, c’est un fait, vrai en ce sens que nous le voyons en rapport, d’abord avec des eusébiens, puis avec les homéousiens et les méléciens, enfin avec les nicéens. Mais pour réduire ces apparentes évolutions à leur juste valeur, il ne faut oublier ni les circonstances où il vécut, ni son caractère d’homme de paix péniblement impressionné par les divisions.
Les livres liturgiques d’Orient et d’Occident lui décernent des éloges qui portent directement sur son orthodoxie. Les Ménées l’appellent, en reprenant les termes mêmes de Théodoret, « un ardent défenseur de la doctrine ». Le martyrologe romain au 18 mars, s’approprie le témoignage éclatant que, dans leur lettre au pape Damase, les évêques orientaux rendirent à la pureté de sa foi. Enfin Léon XIII étendant en 1882 la fête de saint Cyrille à toute la catholicité lui a décerné solennellement le titre de docteur de l’Église.
Bibl. – La vie de saint Cyrille se trouve en tête de ses oeuvres, P. G., t. 33, 1ère dissertation de dom Touttée, O. S. B., défendue par dom Maran dans sa dissertation sur les ariens. – Voir aussi G. Delacroix, Saint Cyrilie de Jérusaiem, vie et oeuvres, Paris, 1865.- J. Mader, Der hl. Cyrilus, Bischoff von Jerusalem, Einsiedeln, 1891. – Tillemont, Mémoires pour servir…, t.8, p. 428 et 799. – Dom Ceillier, Hist. ant. sacrés, t. 5, p. 25. Dictionn. de théol. cath., col. 2533.

in: sanctoral des RP Bénédictins, éditions Letouzey & Ané 1936