LA LÉGENDE DE SAINT LUC, PREMIER ICONOGRAPHE DE LA VIERGE

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LA LÉGENDE DE SAINT LUC, PREMIER ICONOGRAPHE DE LA VIERGE

Luc était médecin  et évangéliste. Il fut le compagnon de Paul de Tarse et rédacteur d’un des quatres Evangiles canoniques.A l’époque (IVe siècle) où naît la légende le présentant comme l’auteur des portraits de la Vierge Marie, Mère de Jésus Christ, l’Église cherche à imposer l’aspect théologique de la « Theotokos » : la Mère de Dieu, celle dont le rôle fut prépondérant dans l’histoire du salut des hommes par la naissance du Sauveur. Dès le début de la chrétienté, une place particulière fut réservée à la mère du Dieu Vivant. En Russie elle est « Bogorodiza », traduction littérale de théotokos. Elle y sera priée surtout pour son intercession auprès de son fils. Les trois portraits décrits ci-après deviendront des modèles pour l’Église chrétienne d’abord et surtout pour l’Église orthodoxe. Ils donneront lieu à d’innombrables icônes de la Mère de Dieu, dérivées de ces premiers canons.  Il n’y a pas moins de 196 « Icônes miraculeuses de la Vierge » répertoriées dans le Calendrier Ecclésial publié chaque année par l’Eglise Orthodoxe Russe et fêtées sur tout le territoire. Fêtes auquelles il faut ajouter les offices traditionnels de la Nativité de la Vierge, sa Présentation au Temple, l’Annonciation, et la Dormition. L’évangéliste Luc aurait effectivement pu peindre Marie, habitant alors la maison de l’apôtre Jean à Damas. Cependant Marie aurait été à cette époque une très vieille dame. Il faut lucidement envisager l’hypothèse que ces trois portraits de jeune femme aient été en réalité réalisés en Egypte par un évêque de la Thébaïde, appelé Luc également. Le premier type est dit « Hodiguitria » ou « Celle qui montre le chemin » :  Marie est représentée de face, l’enfant sur ses genoux, une de ses mains maintient l’enfant et le désigne de l’autre main comme étant la voie à suivre. L’enfant a toujours un geste de bénédiction de la main droite et tient souvent dans son autre main le rouleau des textes saints, le plus souvent symbole des écrits de l’Ancien Testament annonçant sa venue par les prophètes. La célèbre Vierge de Vladimir est difficile à classer : mère et enfant ont la classique attitude « de tendresse » mais la Vierge par son geste de la main gauche désigne le Christ, comme on le voit dans les types « hodiguitria ».

Le deuxième type de Vierge est dite « La Miséricordieuse » ou « De tendresse » : Elle est appellée « Oumiliénié » ou Vierge de tendresse en russe  : l’enfant se réfugie dans les bras de sa mère, ou bien la regarde en s’accrochant à son manteau et lui tend la main.  La tête de Marie est tournée vers lui dans un geste très doux. La dénomination russe représente plus l’attendrissement de Jésus par l’intercession de sa mère auprès de lui.De très nombreuses variantes existent désormais Vierge de Khorsoum, du Prince Igor, du Don, de Yaroslav ou de Kazan (C’est la seule icône sur laquelle il n’y a qu’une seule main : la main du Christ qui bénit. Les autres mains ne sont pas visibles, elles sont sous les vêtements). Chaque icône présente des particularités tout en appartenant au même type et en respectant les canons de l’Eglise.

Le troisième type de Vierge est dit « Orante » ou Vierge en prière et la « Vierge du Signe » : Marie est de face, les mains levées invitant le fidèle à prier avec elle.  La « Blachernitissa » d’une hauteur de 5 mètres apparaissait dans l’abside de l’église Sainte Sophie de Kiev. Elle était vénérée sous le nom de « Mur indestructible ». En Russie apparaîtra une variante de la « Vierge orante » où l’enfant est  représenté sur sa poitrine et qui se nommera « Vierge du signe » (znaménié), en référence à la prophétie d’Isaïe citée dans l’Evangile de Saint-Matthieu : « Le Seigneur Lui-même vous donnera un signe : voici, une vierge concevra et elle enfantera un Fils que l’on appellera Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous ». Cette icône est la plus vénérée en Russie

On lui attribue la sauvegarde de Novgorod puis par la suite de Moscou, et donc de toute la Russie, depuis le XIIe siècle. Quoique fort endommagée, elle est l’objet de vénérations en Russie. Dans toutes les copies effectuées, les peintres reproduisent fidèlement la trace des flêches qui l’atteignirent lors de la bataille de Novgorod contre Souzdal. 

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