Archive pour janvier, 2014

Conversion de l’Apôtre Paul

24 janvier, 2014

Conversion de l'Apôtre Paul dans images sacrée conversione-di-san-paolo3

http://unicocuore.forumfree.it/?t=53069426

AUDIENCE GÉNÉRALE – SAINT PAUL, L’ »ABBÀ » – BENOÎT XVI

24 janvier, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2012/documents/hf_ben-xvi_aud_20120523_fr.html  

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE – SAINT PAUL, L’ »ABBÀ »

Place Saint-Pierre

Mercredi 23 mai 2012

Chers frères et sœurs,

Mercredi dernier, j’ai montré que saint Paul dit que l’Esprit Saint est le grand maître de la prière et nous enseigne à nous adresser à Dieu à travers les termes affectueux des enfants, en l’appelant « Abbà, Père ». C’est ce qu’a fait Jésus ; même dans les moments les plus dramatiques de sa vie terrestre, Il n’a jamais perdu la confiance dans le Père et l’a toujours invoqué à travers l’intimité du Fils bien-aimé. Au Gethsémani, lorsqu’il sent l’angoisse de la mort, sa prière est : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Eloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » (Mc 14, 36). Dès les premiers pas de son chemin, l’Eglise a accueilli cette invocation et l’a faite sienne, en particulier dans la prière du Notre Père, dans laquelle nous disons chaque jour : « Notre Père, qui es aux cieux… que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Mt 6, 9-10). Dans les lettres de saint Paul, nous la retrouvons par deux fois. L’apôtre, nous venons de l’entendre, s’adresse aux Galates à travers ces paroles : « Et voici la preuve que vous êtes des fils : envoyé par Dieu, l’Esprit de son Fils est dans nos cœurs, et il crie vers le Père en l’appelant “Abba !” » (Ga 4, 6). Et au centre de ce chant à l’Esprit Saint qui est le chapitre huit de la Lettre aux Romains, saint Paul affirme : « L’Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c’est un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant : “Abba !” » (Rm 8, 15). Le christianisme n’est pas une religion de la peur, mais de la confiance et de l’amour au Père qui nous aime. Ces deux affirmations denses nous parlent de l’envoi et de l’accueil du Saint Esprit, le don du Ressuscité, qui fait de nous des fils dans le Christ, le Fils unique, et nous place dans une relation filiale avec Dieu, une relation de profonde confiance, comme celle des enfants ; une relation filiale semblable à celle de Jésus, même si son origine et son importance sont différentes : Jésus est le Fils éternel de Dieu qui s’est fait chair, en revanche, nous devenons fils en Lui, dans le temps, à travers la foi et les sacrements du baptême et de la confirmation ; grâce à ces deux sacrements, nous sommes plongés dans le Mystère pascal du Christ. L’Esprit Saint est le don précieux et nécessaire qui fait de nous des fils de Dieu, qui réalise cette adoption filiale à laquelle sont appelés tous les êtres humains car, comme le précise la bénédiction divine de la Lettre aux Ephésiens, Dieu, dans le Christ, « nous a choisis avant la création du monde, pour que nous soyons, dans l’amour, saints et irréprochables sous son regard. Il nous a d’avance destinés à devenir pour lui des fils par Jésus Christ » (Ep 1, 4). L’homme d’aujourd’hui ne perçoit sans doute pas la beauté, la grandeur et le réconfort profond contenus dans le mot « père », par lequel nous pouvons nous adresser à Dieu dans la prière, parce qu’aujourd’hui, la figure paternelle n’est souvent pas suffisamment présente et souvent, elle n’est pas assez positive dans la vie quotidienne. L’absence du père, le problème d’un père non présent dans la vie de l’enfant est un grand problème de notre temps, parce qu’il devient difficile de comprendre dans sa profondeur ce que veut dire que Dieu est Père pour nous. De Jésus lui-même, de sa relation filiale avec Dieu, nous pouvons apprendre ce que signifie véritablement « père », quelle est la véritable nature du Père qui est dans les cieux. Des critiques de la religion ont dit que parler du « Père », de Dieu, serait une projection de nos pères au ciel. Mais c’est le contraire qui est vrai : dans l’Évangile, le Christ nous montre qui est le père et comment doit être un véritable père, afin que nous puissions comprendre la véritable paternité, apprendre également la véritable paternité. Pensons aux paroles de Jésus dans le sermon sur la montagne, où il dit : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux » (Mt 5, 44-45). C’est précisément l’amour de Jésus, le Fils unique — qui parvient au don de soi sur la croix — qui nous révèle la véritable nature du Père : Il est l’Amour, et nous aussi, dans notre prière de fils, nous entrons dans ce circuit d’amour, amour de Dieu qui purifie nos désirs, nos comportements marqués par la fermeture, la suffisance, l’égoïsme typique de l’homme ancien. Nous pourrions donc dire qu’en Dieu, la nature de Père possède deux dimensions. Tout d’abord, Dieu est notre Père, parce qu’il est notre Créateur. Chacun de nous, chaque homme et chaque femme est un miracle de Dieu, il est voulu par Lui et Dieu le connaît personnellement. Lorsque dans le Livre de la Genèse, on dit que l’être humain est créé à l’image de Dieu (cf. 1, 27), on veut exprimer précisément cette réalité : Dieu est notre père, pour Lui, nous ne sommes pas des êtres anonymes, impersonnels, mais nous avons un nom. Il y a une phrase dans les Psaumes qui me touche toujours, lorsque je la prie : « Tes mains m’ont fait » dit le psalmiste (Ps 119, 73). Chacun de nous peut dire, dans cette belle image, la relation personnelle avec Dieu : « Tes mains m’ont fait, tu m’a pensé et créé et voulu ». Mais cela ne suffit pas encore. L’Esprit du Christ nous ouvre à une deuxième dimension de la paternité de Dieu, au-delà de la création, car Jésus est le « Fils » au sens plénier, « de la même substance que le Père », comme nous professons dans le Credo. En devenant un être humain comme nous, à travers l’Incarnation, la Mort et la Résurrection, Jésus nous accueille à son tour dans son humanité et dans sa condition même de Fils; ainsi, nous pouvons entrer nous aussi dans son appartenance spécifique à Dieu. Assurément, notre condition de fils de Dieu ne possède pas la même plénitude que Jésus ; nous devons le devenir toujours davantage, le long du chemin de toute notre existence chrétienne, en grandissant à la suite de Jésus, dans la communion avec Lui pour entrer toujours plus intimement dans la relation d’amour avec Dieu le Père, qui soutient la nôtre et donne son sens véritable à la vie. C’est cette réalité fondamentale qui nous est révélée quand nous nous ouvrons à l’Esprit Saint et Il nous fait nous adresser à Dieu en lui disant : « Abbà ! , Père ! ». Nous sommes réellement allés au-delà de la création dans l’adoption avec Jésus; unis, nous sommes réellement en Dieu et fils d’une manière nouvelle, dans une dimension nouvelle. Mais je voudrais à présent revenir aux deux passages de saint Paul que nous sommes en train d’analyser en ce qui concerne cette action de l’Esprit Saint dans notre prière ; ici aussi, il y a deux passages qui se correspondent, mais qui contiennent une nuance différente. En effet, dans la Lettre aux Galates l’apôtre affirme que l’Esprit crie en nous « Abbà ! Père ! » ; dans la Lettre aux Romains, il dit que c’est nous qui nous écrions « Abbà ! Père ! ». Et saint Paul veut nous faire comprendre que la prière chrétienne n’est jamais, n’a jamais lieu en sens unique allant de nous à Dieu, ce n’est pas seulement une «action à nous», mais elle est l’expression d’une relation réciproque dans laquelle Dieu agit le premier : c’est l’Esprit Saint qui crie en nous, et nous pouvons crier car l’impulsion vient de l’Esprit Saint. Nous ne pourrions pas prier si n’était pas inscrit dans la profondeur de notre cœur le désir de Dieu, notre condition de fils de Dieu. Depuis qu’il existe, l’homo sapiens est toujours à la recherche de Dieu, il cherche à parler avec Dieu, car Dieu s’est inscrit lui-même dans nos cœurs. La première initiative vient donc de Dieu et, avec le baptême, Dieu agit à nouveau en nous, l’Esprit Saint agit en nous; il est le premier initiateur de la prière pour que nous puissions réellement parler avec Dieu et dire « Abbà » à Dieu. Sa présence ouvre donc notre prière et notre vie, elle ouvre aux horizons de la Trinité et de l’Église. En outre, nous comprenons, cela est le deuxième point, que la prière de l’Esprit du Christ en nous et la nôtre en Lui, n’est pas seulement un acte individuel, mais un acte de l’Église tout entière. En priant, notre cœur s’ouvre, nous entrons en communion non seulement avec Dieu, mais précisément avec tous les fils de Dieu, car nous sommes une seule chose. Quand nous nous adressons au Père dans notre intimité, dans le silence et le recueillement, nous ne sommes jamais seuls. Celui qui parle avec Dieu n’est pas seul. Nous sommes dans la grande prière de l’Église, nous sommes une partie d’une grande symphonie que la communauté chrétienne qui est présente dans toutes les parties de la terre à chaque époque élève à Dieu ; certes, les musiciens et les instruments sont différents — et cela est un élément de richesse —, mais la mélodie de louange est unique et en harmonie. Alors, chaque fois que nous disons : « Abbà ! Père ! » c’est l’Église, toute la communion des hommes en prière qui soutient notre invocation et notre invocation est l’invocation de l’Église. Cela se reflète également dans la richesse des charismes, des ministères, des tâches, que nous accomplissons dans la communauté. Saint Paul écrit aux chrétiens de Corinthe : « Les dons de la grâce sont variés, mais c’est toujours le même Esprit. Les fonctions dans l’Église sont variées, mais c’est toujours le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est toujours le même Dieu qui agit en tous » (1 Co 12, 4-6). La prière guidée par l’Esprit Saint, qui nous fait dire « Abbà ! Père ! » avec le Christ et en Christ, nous insère dans l’unique grande mosaïque de la famille de Dieu, dans laquelle chacun a une place et un rôle important, en profonde unité avec le tout. Une dernière remarque : nous apprenons à crier « Abbà ! Père ! » également avec Marie, la Mère du Fils de Dieu. L’accomplissement de la plénitude du temps, dont parle saint Paul dans la Lettre aux Galates (cf. 4, 4), a lieu au moment du « oui » de Marie, de sa pleine adhésion à la volonté de Dieu : « Me voici, je suis la servante du Seigneur » (Lc 1, 38). Chers frères et sœurs, apprenons à goûter dans notre prière la beauté d’être des amis, ou plutôt des fils de Dieu, de pouvoir l’invoquer avec la familiarité et la confiance qu’un enfant éprouve envers ses parents qui l’aiment. Ouvrons notre prière à l’action de l’Esprit Saint pour qu’en nous, il s’écrie à Dieu « Abba ! Père ! » et pour que notre prière change, convertisse constamment notre manière de penser, notre action, pour la rendre toujours plus conforme à celle du Fils unique, Jésus Christ. Merci. 

CONVERSION DE L’APÔTRE PAUL – HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI 2008

24 janvier, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2008/documents/hf_ben-xvi_hom_20080125_week-prayer_fr.html  

CÉLÉBRATION DES VÊPRES DE LA SOLENNITÉ DE LA CONVERSION DE L’APÔTRE PAUL EN CONCLUSION DE LA SEMAINE DE PRIÈRE POUR L’UNITÉ DES CHRÉTIENS

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs Vendredi 25 janvier 2008

Chers frères et sœurs,

la fête de la Conversion de saint Paul nous place à nouveau en présence de ce grand Apôtre, choisi par Dieu pour être son « témoin devant tous les hommes » (Ac 22, 15). Pour Saul de Tarse, le moment de la rencontre avec le Christ ressuscité sur le chemin de Damas marqua le tournant décisif de sa vie. C’est alors que se réalisa sa transformation complète, une véritable conversion spirituelle. En un instant, par une intervention divine, le persécuteur acharné de l’Eglise de Dieu se retrouva être un aveugle titubant dans l’obscurité, mais avec désormais une grande lumière dans son cœur, qui allait le porter, sous peu, à devenir un ardent apôtre de l’Evangile. La conscience que seule la grâce divine avait pu accomplir une semblable conversion ne quitta jamais Paul. Alors qu’il avait déjà donné le meilleur de lui-même, se consacrant inlassablement à la prédication de l’Evangile, il écrivit avec une ardeur renouvelée:  « J’ai travaillé plus qu’eux tous:  oh! non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi » (1 Co 15, 10). Inlassable comme si l’œuvre de la mission dépendait entièrement de ses efforts, saint Paul fut toutefois toujours animé par la profonde persuasion que toute sa force provenait de la grâce de Dieu agissant en lui. Ce soir, les paroles de l’Apôtre sur le rapport entre effort humain et grâce divine résonnent, remplies d’une signification tout à fait particulière. Au terme de la Semaine de Prière pour l’unité des chrétiens, nous sommes encore plus conscients de ce que l’œuvre de la recomposition de l’unité, qui requiert toute notre énergie et nos efforts, est vraiment infiniment supérieure à nos possibilités. L’unité avec Dieu et avec nos frères et sœurs est un don qui vient d’en-Haut, qui jaillit de la communion d’amour entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et qui croît et se perfectionne en elle. Il n’est pas en notre pouvoir de décider quand ou comment cette unité se réalisera pleinement. Seul Dieu pourra le faire! Comme saint Paul, nous aussi nous faisons reposer notre espérance et notre confiance « dans la grâce de Dieu qui est avec nous ». Chers frères et sœurs, c’est ce que veut implorer la prière que nous élevons ensemble vers le Seigneur, afin que ce soit Lui qui nous éclaire et qui nous soutienne dans notre recherche constante d’unité. L’exhortation de Paul aux chrétiens de Thessalonique assume alors toute sa valeur:  « Prier sans cesse » (1 Th 5, 17), qui a été choisi comme thème de la Semaine de prière de cette année. L’Apôtre connaît bien cette communauté née de son activité missionnaire et nourrit pour elle de grandes espérances. Il en connaît aussi bien les mérites que les faiblesses. Parmi ses membres, en effet, les comportements, attitudes et débats susceptibles de créer des tensions et des conflits ne manquent pas; et Paul intervient pour aider la communauté à cheminer dans l’unité et dans la paix. En conclusion de son épître, avec une bonté presque paternelle, il ajoute une série d’exhortations très concrètes, en invitant les chrétiens à favoriser la participation de tous, à soutenir les faibles, à être patients, à ne rendre à personne le mal pour le mal, à rechercher toujours le bien, à être toujours plus joyeux et à rendre grâces en toute circonstance (cf. 1 Th 5, 12-22). Au centre de ces exhortations, il demande impérativement de « prier sans cesse ». De fait, les autres admonitions perdraient de leur force et de leur cohérence si elles n’étaient pas soutenues par la prière. L’unité avec Dieu et avec les autres se construit avant tout par une vie de prière, par la recherche constante de la « volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus » (cf. 1 Th 5, 18).

L’invitation adressée par saint Paul aux Thessaloniciens est toujours actuelle. Face aux faiblesses et aux péchés qui empêchent encore la pleine communion des chrétiens, chacune de ces exhortations a conservé sa pertinence, mais ceci est particulièrement vrai pour l’impératif « prier sans cesse ». Que deviendrait le mouvement œcuménique sans la prière personnelle ou commune, afin « que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi » (Jn 17, 21)? Où trouver l’ »élan supplémentaire » de foi, de charité et d’espérance dont notre recherche de l’unité a tant besoin aujourd’hui? Notre désir d’unité ne devrait pas se limiter à des occasions ponctuelles, mais devrait devenir partie intégrante de toute notre vie de prière. Les artisans de la réconciliation et de l’unité, à chaque phase de l’histoire, ont été des hommes et des femmes formés par la Parole de Dieu et par la prière. C’est la voie de la prière qui a ouvert la route au mouvement œcuménique, tel que nous le connaissons aujourd’hui. A partir du milieu du XVIII siècle, divers mouvements de renouveau spirituel sont apparus, désireux de contribuer par le biais de la prière à la promotion de l’unité des chrétiens. Depuis le début, des groupes de catholiques, animés par des personnalités religieuses de renom, ont activement participé à des initiatives similaires. La prière pour l’unité a également été soutenue par mes vénérés Prédécesseurs, comme le Pape Léon XIII qui, dès 1895, recommandait l’introduction d’une neuvaine de prière pour l’unité des chrétiens. Ces efforts, accomplis selon les possibilités de l’Eglise de l’époque, entendaient réaliser la prière prononcée par Jésus lui-même au Cénacle « afin que tous soient un » (Jn 17, 21). Il n’existe donc pas d’œcuménisme authentique qui ne s’enracine pas dans la prière. Cette année, nous célébrons le centième anniversaire de l’ »Octave pour l’unité de l’Eglise ». Il y a cent ans, le Père Paul Wattson, à l’époque encore ministre épiscopalien, conçut une octave de prière pour l’unité, qui fut célébrée pour la première fois à Graymoor (New York) du 18 au 25 janvier 1908. Ce soir, c’est avec une grande joie que j’adresse mes salutations au Ministre général et à la délégation internationale des Frères et des Sœurs franciscaines de l’Atonement, Congrégation fondée par le Père Paul Wattson et qui promeut son héritage spirituel. Dans les années trente du siècle dernier, l’octave de prière connut d’importantes adaptations sous l’impulsion de l’abbé Paul Couturier, de Lyon, lui aussi grand promoteur de l’œcuménisme spirituel. Son invitation à « prier pour l’unité de l’Eglise telle que le Christ la désire et selon les instruments qu’il désire », permit aux chrétiens de toutes les traditions de s’unir en une seule prière pour l’unité. Nous rendons grâce à Dieu pour le grand mouvement de prière qui, depuis cent ans, accompagne et soutient ceux qui croient dans le Christ, dans leur recherche d’unité. La barque de l’œcuménisme n’aurait jamais quitté le port si elle n’avait pas été poussée par ce vaste courant de prière et par le souffle de l’Esprit Saint. En même temps que la Semaine de prière, de nombreuses communautés religieuses et monastiques ont invité et aidé leurs membres à « prier sans cesse » pour l’unité des chrétiens. En cette occasion qui nous voit réunis, évoquons en particulier la vie et le témoignage de Sœur Marie-Gabrielle de l’Unité (1914-1936), sœur trappiste du monastère de Grottaferrata (actuellement Vitorchiano). Quand sa supérieure, encouragée par l’abbé Paul Couturier, invita les sœurs à prier et à faire don d’elles-mêmes pour l’unité des chrétiens, Sœur Marie-Gabrielle se sentit immédiatement concernée et n’hésita pas à consacrer sa jeune existence à cette grande cause. Nous célébrons aujourd’hui même le vingt-cinquième anniversaire de sa béatification par mon prédécesseur, le Pape Jean-Paul II. Cet événement eut lieu dans cette basilique, le 25 janvier 1983 précisément, durant la célébration de clôture de la Semaine de Prière pour l’Unité. Dans son homélie, le Serviteur de Dieu souligna les trois éléments sur lesquels se construit la recherche de l’unité:  la conversion, la croix et la prière. C’est sur ces trois éléments que se fondèrent aussi la vie et le témoignage de Sœur Marie-Gabrielle. L’œcuménisme a un fort besoin, aujourd’hui comme hier, du grand « monastère invisible » dont parlait l’abbé Paul Couturier, de cette vaste communauté de chrétiens de toutes les traditions qui, sans bruit, prient et offrent leur vie pour que l’unité se réalise. En outre, depuis exactement quarante ans, les communautés chrétiennes du monde entier reçoivent pour la Semaine des méditations et des prières préparées conjointement par la Commission « Foi et Constitution » du Conseil œcuménique des Eglises et par le Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens. Cette heureuse collaboration a permis d’élargir le vaste cercle de prière et de préparer ses contenus d’une manière plus appropriée. Ce soir, je salue cordialement le Rév. Samuel Kobia, Secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises, venu à Rome afin de s’unir à nous pour le centenaire de la Semaine de prière. Je suis heureux de la présence des membres du « Groupe mixte de travail », que je salue affectueusement. Le Groupe mixte est l’instrument de coopération entre l’Eglise catholique et le Conseil œcuménique des Eglises dans notre recherche commune d’unité. Et, comme chaque année, j’adresse aussi mes fraternelles salutations aux Evêques, aux prêtres, aux pasteurs des diverses Eglises et Communautés ecclésiales qui ont des représentants ici à Rome. Votre participation à cette prière est l’expression tangible des liens qui nous unissent en Jésus Christ:  « Que deux ou trois soient réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mt 18, 20). Dans cette basilique historique, le 28 juin prochain, s’ouvrira l’année consacrée au témoignage et à l’enseignement de l’Apôtre Paul. Que sa ferveur inlassable pour construire le Corps du Christ dans l’unité, nous aide à prier sans cesse pour la pleine unité de tous les chrétiens! Amen!   Copyright 2008 – Libreria Editrice Vaticana

3E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – HOMÉLIE

24 janvier, 2014

http://www.homelies.fr/homelie,,3723.html

3E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

DIMANCHE 26 JANVIER 2014

Famille de Saint Joseph Janvier 2014  

Homélie – Messe

Saint Matthieu nous explique que Jésus « quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali ». Cette précision revêt à nos oreilles un cachet un peu exotique. Mais l’objectif de l’évangéliste n’est évidemment pas de nous donner des renseignements touristiques, d’autant plus que ceux à qui il écrivait connaissaient parfaitement les lieux. Sa visée est théologique et il l’explique aussitôt : « Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Isaïe ». Et de citer la première lecture que nous avons entendue. Reprenons-la ensemble un instant. Zabulon et Nephtali sont deux régions situées du Nord. À l’époque dont parle Isaïe, le royaume d’Assyrie les annexa et les humilia fortement. La honte de la défaite et le souvenir des déportations furent un traumatisme cuisant. Or, le prophète l’annonce fermement, ces souvenirs seront bientôt effacés. La conviction du prophète est si grande qu’il se permet de parler déjà au passé : « sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre une lumière a resplendi ». Autrement dit, à ceux à qui il veut redonner l’espérance dans le Seigneur qui sauve son peuple, Isaïe n’hésite pas à parler comme si le salut promis était déjà arrivé. Telle est bien la force de la Parole de Dieu : elle réalise ce qu’elle annonce. En conséquence, Isaïe considère-t-il que la joie de la libération promise peut légitimement déjà s’exprimer : « ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit en faisant la moisson ». Le prophète évoquer la joie à venir et invite audacieusement à en vivre déjà, par la foi. Le psaume reprend en écho ces encouragements : « J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur ». Cette foi qui permet de se réjouir déjà des biens promis repose sur une authentique connaissance de Dieu : le « Seigneur est ma lumière et mon salut ». Ainsi, c’est par la foi qu’on possède les réalités qu’on espère. De plus, le possessif, « ma » lumière et « mon » salut, introduit une dimension originale dans la relation au salut : ce possessif est lui-même acte de foi. La lumière qui se lève pour les nations se lève pour moi. Le salut promis à Zabulon et Nephtali est la libération qui m’est offerte personnellement. Je le crois. Il est donc essentiel au croyant de proclamer les psaumes. Le croyant trouve sa force dans cette proclamation qui le dépasse et qui le rend libre parce qu’elle est la vérité. « Le Seigneur est ma lumière et mon salut ». Il redit l’espérance qui l’habite et affirme son accomplissement. Ce faisant, il s’appuie sur le roc et devient un roc pour ceux qui l’écoutent. Ainsi, par la citation qu’il fait de la prophétie d’Isaïe, saint Matthieu nous enseigne que nous pouvons redoubler de joie car non seulement la promesse de libération s’accomplit mais encore elle s’accomplit en Jésus-Christ. Voilà exactement ce qu’il nous dit lorsqu’il explique que Jésus est venu s’installer à Capharnaüm. Quant à la deuxième lecture, il ne faudrait pas la réduire à un appel à l’unité dans nos communautés. Ce texte est également à lire dans la ligne de l’évangile de ce jour où Jésus lance un appel à la conversion, où Jésus appelle ses premiers disciples. Saint Paul nous rappelle ainsi qu’au-delà de Paul, Pierre ou Apollos, il y a le Christ. Tous les regards doivent constamment être tournés vers lui. Lui s’est livré pour nous, lui seul nous sauve. Ainsi, quand il appelle ses disciples, Jésus ne cherche pas à réunir des compétences dont il aurait besoin (que manquerait-il à la lumière des nations ?) : il rassemble ceux qu’il a souverainement choisis pour être les témoins de son Évangile. Aussi saint Paul peut-il dire : « D’ailleurs, le Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l’Évangile, et sans avoir recours à la sagesse du langage humain, ce qui viderait de son sens la croix du Christ ». Ce n’est pas au nom d’une compétence d’orateur qu’aurait acquise saint Paul qu’il a été choisi, mais pour annoncer un Messie crucifié, folie pour la sagesse du monde. Une nouvelle fois, les textes de ce jour nous placent en opposition avec la logique mondaine. Après avoir été invités à nous réjouir sans attendre la réalisation complète d’une promesse, les lectures nous demandent d’annoncer une Bonne Nouvelle sans chercher à la justifier. Elle est sa propre justification car elle opère le salut qu’elle annonce. Au final, la foi est aussi simple qu’un matin qui se lève. Mais il s’agit d’une aurore nouvelle, l’astre d’en haut se levant sur le peuple qui habite les ténèbres est le Christ lui-même. Nous avons à entrer dans la nouveauté de cette lumière : « convertissez-vous car le Royaume des cieux est tout proche ». Il est temps de passer des ténèbres à la lumière, du péché à la vie filiale, de la désespérance à l’espérance, de l’accablement à l’allégresse. La démarche de conversion est personnelle, comme l’appel de Jésus est un appel à le suivre adressé personnellement. Là est le chemin du salut. « Venez derrière moi », nous dit Jésus. Il n’a pas dit « venez avec moi » comme si nous marchions d’égal à égal. Il dit « venez derrière-moi », c’est-à-dire : « devenez mes disciples », ou encore : « mettez-vous à mon école ». Il nous invite à entrer dans une relation de maître à disciple. La conversion que Jésus demande est donc un abandon de nos revendications, de nos désirs d’autonomie, de nos choix de mort qui ont enténébré le monde. Cette conversion est le choix d’un maître à suivre et à imiter, elle est le choix exclusif de Dieu. Notre plus grand émerveillement à l’écoute de cet ordre de Jésus n’est pas dans le chemin qu’il ouvre vers la vie. Le plus touchant est que cet ordre est également une prière. Quand il vient pour nous sauver, Dieu a la délicatesse de commencer par nous demander notre collaboration. Voilà donc comment s’y prend notre Seigneur avec les provinces humiliées. Il ne se contente pas de les couvrir de gloire, selon la promesse faite par son prophète Isaïe, mais il les invite à relever la tête, il leur donne d’accueillir dans la dignité la gloire qu’il leur avait promise. Ensuite, l’humanité entière est appelée à accueillir le salut. « Galilée, carrefour des nations » est l’expression de cette promesse de l’ouverture du salut à tous les peuples de la terre. Promesse que, quelles que soient les oppositions et les persécutions, celle de Jean-Baptiste ou, plus tard, celle des disciples de Jésus, le rayonnement de la lumière de la résurrection transfigurera le monde entier. Les signes attestent la vérité de la Parole, le Royaume de Dieu est bien là, car « toute maladie et toute infirmités » sont guéries. Alors sans hésiter, mettons-nous avec une radicalité renouvelée à la suite de celui qui nous appelle à passer des ténèbres à son admirable lumière, et redisons avec le psalmiste la seule prière de demande qui ait de l’importance : « J’ai demandé une chose au Seigneur, la seule que je cherche : habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie » Frère Dominique

Saint Paul Apôtre – La Conversion

23 janvier, 2014

Saint Paul Apôtre - La Conversion dans images sacrée A74-pag147

http://fatherdirector.blogspot.it/2012_01_01_archive.html

DEUX PRIÈRES DE L’APÔTRE PAUL – Éph. 3:14-21 ; Col. 1:9-20

23 janvier, 2014

http://www.bibliquest.org/PF/PF-nt10et12-Deux_prieres_de_Paul_ME1948.htm

DEUX PRIÈRES DE L’APÔTRE PAUL

Éph. 3:14-21 ; Col. 1:9-20

Paul Fuzier

ME 1948 p. 3. Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest

Table des matières :
1 La prière pour les Éphésiens
1.1 Premier amour
1.2 Que l’homme intérieur soit fortifié
2 La prière pour les Colossiens
2.1 Que Christ ait la première place
2.2 Amour dans la vérité — tenir ferme le chef
2.3 Connaissance de Sa volonté — marcher d’une manière digne du Seigneur — Lui plaire à tous égards
3 Conclusion

Dans le premier numéro du Messager Évangélique de l’année 1947, nous rappelions les paroles de l’apôtre : « il y a ce qui me tient assiégé tous les jours, la sollicitude pour toutes les assemblées » (2 Cor. 11:28). Nous le faisions dans le sentiment de besoins multiples, demandant à Dieu qu’Il nous accorde d’être animés du même esprit. Continuons à intercéder avec persévérance pour toutes les assemblées. Plus que jamais nous avons besoin de le faire !
Dieu a voulu nous conserver dans sa Parole quelques-unes des prières formulées par l’apôtre en faveur des assemblées auxquelles il pensait avec tant d’amour. Il nous semble particulièrement opportun, au début de cette nouvelle année, d’arrêter notre attention sur deux d’entre elles.

1 La prière pour les Éphésiens

1.1 Premier amour
L’apôtre Paul, divinement inspiré, a adressé une épître aux chrétiens d’Éphèse, et plus tard l’apôtre Jean communiqua à cette assemblée ce que lui disait pour elle la « grande voix » qu’il entendit à Patmos, dans la journée dominicale. Qu’est-ce qui caractérisait alors cette assemblée ? L’abandon du premier amour. « J’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour ». Longtemps auparavant, Dieu savait, quel travail l’ennemi allait opérer dans les cœurs. Il avait donc conduit l’apôtre Paul à adresser à ces croyants l’exhortation qui convenait et l’avait amené à exprimer cette requête : « … afin que, selon les richesses de sa gloire, il vous donne d’être fortifiés en puissance, par son Esprit, quant à l’homme intérieur ; de sorte que le Christ habite, par la foi, dans vos cœurs et que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour ; afin que vous soyez capables de comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, et la profondeur et la hauteur, — et de connaître l’amour du Christ, qui surpasse toute connaissance ; afin que vous soyez remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu » (Éph. 3:16 à 19). En lisant Apoc. 2:4, nous comprenons quel discernement avait l’apôtre de l’état des Éphésiens, et nous voyons comment Dieu dirigeait son fidèle serviteur pour qu’il présentât l’exhortation nécessaire et demandât, dans sa prière, exactement ce qui convenait afin que ces croyants fussent gardés des pièges que l’adversaire allait placer devant eux. Du côté de Dieu, jamais rien ne peut manquer !
Nous gémissons sur tant de misère et de manquements, sur tant de choses qui témoignent de l’abandon du premier amour. Cet abandon est la conséquence du fait que nous ne savons pas assez boire à la source, que nous sommes trop peu « enracinés et fondés dans l’amour ». Il y eut, dans l’histoire d’Israël, un moment qui correspondait à la fraîcheur du premier amour. Huit siècles après, l’Éternel déclare à son peuple, par la bouche du prophète : « Je me souviens de toi, de la grâce de ta jeunesse, de l’amour de tes fiançailles… », et dit de lui : « Mon peuple a fait deux maux : ils m’ont abandonné, moi, la source des eaux vives, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées qui ne retiennent pas l’eau » (Jér. 2:2, 13). C’est la même histoire, qu’il s’agisse du peuple terrestre ou de l’Église responsable.
C’est aussi l’illustration de tant de déclins individuels !

1.2 Que l’homme intérieur soit fortifié
Si nous voulons retrouver plus de vie, plus de fraîcheur, plus de fidélité dans notre témoignage, n’oublions pas que le secret est renfermé dans la prière que l’apôtre adressait à Dieu pour les Éphésiens. Notre « homme intérieur » a besoin d’être fortifié et, pour cela, il faut le nourrir de Christ — de Christ agneau rôti, manne et vieux blé du pays. Aucune autre nourriture ne peut nous fortifier « quant à l’homme intérieur » ! Pourquoi sommes-nous si faibles ? Sans aucun doute, parce que nous sommes mal nourris. C’est une vérité incontestée dans le domaine physique, c’est une vérité aussi dans le domaine spirituel. Avons-nous dès l’enfance spirituelle « désiré ardemment le pur lait intellectuel » ? (1 Pierre 2:2). Si, au lieu de nous occuper de Christ et de la Parole, de nous attacher au « sain enseignement », nous allons courir, çà et là, pour chercher des « coloquintes sauvages » (2 Rois 4:38-41), nous nous affaiblirons individuellement et nous deviendrons une cause de faiblesse pour l’assemblée. Le Saint Esprit, dont l’activité a toujours pour but de nous rafraîchir et de nous « fortifier en puissance », veut nous amener à la « source des eaux vives » et nous nourrir de Christ seul (Jean 7:37-39 ; 16:13-15). Ne contristons pas le Saint Esprit, « afin que Christ habite par la foi dans nos cœurs » et soit l’unique objet de nos affections. Nourris de Lui et de son amour, « enracinés et fondés dans l’amour », nous retrouverons le premier amour abandonné, car c’est de son amour même que notre amour vivra !

2 La prière pour les Colossiens

2.1 Que Christ ait la première place
En écrivant à l’assemblée de Colosses, l’apôtre pensait aussi à celle de Laodicée et il combattait par la prière pour les Laodicéens comme pour les Colossiens. « Car je veux que vous sachiez quel combat j’ai pour vous et pour ceux qui sont à Laodicée, et tous ceux qui n’ont point vu mon visage en la chair, afin que leurs cœurs soient consolés, étant unis ensemble dans l’amour.. » (Col. 2:1 et 2). En terminant sa lettre, il demande « qu’elle soit lue aussi dans l’assemblée des Laodicéens » (4:16). Sans doute les besoins étaient-ils les mêmes à Colosses et à Laodicée. De même qu’à Éphèse, une seconde épître a été adressée à Laodicée (Apoc. 3:14-22). Nous avons vu ce qui caractérisait Éphèse lorsque la deuxième épître lui a été envoyée, nous savons aussi ce qui en était de Laodicée. Beaucoup de prétentions : « je suis riche, et je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien », tandis que l’état réel était tout différent : « tu es le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle, et nu… ». À Laodicée, Christ n’a pas la première place (Col. 1:18), Il n’a même pas la dernière, Il est à la porte ! « Voici, je me tiens à la porte, et je frappe… ».
Comme pour Éphèse. Dieu savait aussi, à l’avance, ce qu’il en serait de Laodicée et, par le ministère de l’apôtre, Il adressait à cette assemblée l’exhortation exactement appropriée à ses besoins. C’est la personne de Christ que présente l’apôtre dans son épître aux Colossiens qui devait aussi être lue aux Laodicéens. Il fait briller ses gloires : image du Dieu invisible, premier-né de toute la création, premier-né d’entre les morts, chef du Corps, de l’Assemblée. Et l’exhortation essentielle est celle-ci : tenez ferme le chef ! Serait-Il à la porte, si Laodicée avait tenu ferme le chef ?

2.2 Amour dans la vérité — tenir ferme le chef
Comme autrefois à Colosses, bien des fausses doctrines sont enseignées dans la chrétienté aujourd’hui. Notre manque de discernement spirituel nous met en danger de les recevoir. Certes, c’est une chose excellente et désirable que d’avoir « le cœur large » envers tous les enfants de Dieu. Mais si l’amour ne s’allie pas à la vérité c’est un faux amour, qui nous conduit vite à des associations regrettables, à l’acceptation (volontaire ou tacite) de doctrines opposées à l’enseignement des Écritures. On ne veut pas passer pour un « esprit étroit », on se glorifie même d’une certaine largeur de vue et l’on entr’ouvre la porte — que l’ennemi aura vite fait d’ouvrir complètement — qui conduira à la ruine d’un témoignage fidèle. En présence de tels dangers, écoutons ce que dit l’apôtre aux Colossiens et aux Laodicéens : « Comme donc vous avez reçu le Christ Jésus, le Seigneur, marchez en Lui, enracinés et édifiés en Lui, et affermis dans la foi, selon que vous avez été enseignés, abondant en elle avec des actions de grâces. Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie, par la philosophie et par de vaines déceptions, selon l’enseignement des hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ » (2:6 à 8). Tenons ferme le Chef ! C’est seulement ainsi que nous pourrons être « remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance de Dieu : étant fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance, avec joie, rendant grâces au Père.. » (Col. 1:9-12).

2.3 Connaissance de Sa volonté — marcher d’une manière digne du Seigneur — Lui plaire à tous égards
Être rempli de la connaissance de sa volonté, c’est être débarrassé de toute volonté propre et ne connaître rien d’autre que la volonté de Dieu. Écouter, garder et pratiquer, « ce sera là votre sagesse et votre intelligence » (Deut. 4:1 et 6 ; cf. Col. 1:9). Ce n’est pas une connaissance théorique de la volonté de Dieu, elle a en vue un but pratique : « pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards ». Marcher par l’Esprit, marcher dans l’amour, marcher comme des enfants de lumière, marcher soigneusement, marcher dans la vérité (Gal. 5:16 à 26 ; Éph. 5:2, 8, 15 ; 2 Jean 4), c’est cela « marcher d’une manière digne du Seigneur », reflétant les caractères du divin Modèle. Dans une telle marche, nous pouvons « Lui plaire à tous égards » et jouir de Sa communion, ce qui est indispensable pour « porter du fruit en toute bonne œuvre » (cf. Jean 15:1 à 6). Dieu est alors connu d’une manière réelle et pratique, dans ses caractères, dans tout ce qu’Il est Lui-même (c’est davantage que « la connaissance de sa volonté ») et l’âme peut croître et se développer, puisant dans cette connaissance de Dieu ce qui lui donnera son plein accroissement. La force morale qu’elle a trouvée lui procurera, au milieu des épreuves du désert, « patience et constance, avec joie ». Le racheté est ainsi conduit jusqu’au plus haut degré, il devient un adorateur : « rendant grâces au Père… ». Dieu est connu comme Père (il faut le connaître comme tel pour pouvoir adorer, cf. Jean 4:23) — c’est plus intime que « la connaissance de Dieu ». Il faut d’abord obéir pour « connaître Dieu » ; ensuite, l’on peut jouir de son amour, le Saint Esprit non contristé nous faisant goûter la douceur de notre relation avec Lui comme Père : connaissance de sa volonté — connaissance de Dieu — rendant grâces au Père… Le croyant peut rendre grâces en pensant à tout ce que Dieu a fait pour lui, à tout ce qu’Il lui a donné en lui donnant le « Fils de son amour » !

3 Conclusion

Notre Dieu est toujours le Même, invariable dans son amour et dans les tendres soins de son amour. Ne sait-Il pas à quels dangers nous serons exposés tout au long de cette année nouvelle, si nous avons à la passer ici-bas ? Beaucoup mieux que nous-mêmes, Il connaît nos besoins et Il veut y répondre parfaitement, nous avertissant, nous exhortant et nous fournissant à l’avance toutes les ressources nécessaires, comme Il le faisait autrefois pour Éphèse et Laodicée. Prenons donc courage, au milieu de tout ce qui est susceptible de nous décourager et puisons abondamment aux ressources divines qui demeurent jusqu’à la fin. « Enracinés et fondés dans l’amour », attachons-nous à Christ, « tenons ferme le chef », nourrissons-nous et nourrissons les âmes de sa Personne et de son amour, afin que nous soyons tous « remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance de Dieu : étant fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance, avec joie, rendant grâces au Père… ».

Oh ! si mes yeux pouvaient sans cesse
Suivre cet astre glorieux ;
Si je pouvais de ta tendresse
Voir tous les reflets radieux ;

Mon âme alors, pleine de zèle,
Saurait t’aimer plus ardemment,
Et, connaissant mieux son Modèle,
Prendrait tout son accroissement.

VIE ET VOYAGES DE SAINT PAUL APÔTRE – 4- LE CITOYEN ROMAIN

23 janvier, 2014

http://www.cursillos.ca/action/st-paul/paul04-romain.htm

VIE ET VOYAGES DE SAINT PAUL APÔTRE

4- LE CITOYEN ROMAIN

Paul appartenait aux trois cultures les plus importantes de son temps : la culture romaine, la culture grecque et la culture hébraïque. Son éducation et ses racines lui donnaient ainsi une largueur d’esprit, une polyvalence exceptionnelle.

Sa culture latine Ce Juif de Tarse était fier de son appartenance à la citoyenneté romaine. « Je suis citoyen romain ». Il utilisera ce titre à son avantage en de nombreuses occasions. Être citoyen romain, c’était bénéficier d’un statut très particulier qui donnait le droit de participer à la vie publique et surtout qui accordait des garanties judiciaires et fiscales à ceux de la minorité qui avaient ce privilège. C’était le plus grand titre de noblesse de l’Empire romain et le seul symbole de « standing » social à cette époque. Paul profitera toute sa vie de cette dignité qu’il tenait de son père. Il n’existait alors que quatre à cinq millions de citoyens romains dans un empire d’environ 55 millions d’habitants, soit moins de dix pour cent de la population totale. La citoyenneté romaine conférait trois privilèges principaux : le droit de vote, le droit d’immunité contre les sanctions déshonorantes et le droit d’être jugé devant le plus haut tribunal de l’Empire. Pour ce qui est du droit de vote, nous ne savons pas si Paul l’a exercé dans sa ville de Tarse. Il pouvait participer à l’assemblée du peuple où se discutait et se décidait tout ce qui concernait la vie et l’organisation de la cité. Seuls les citoyens romains avaient ce droit de participation aux assemblées. Les femmes, les esclaves, les affranchis et les étrangers en étaient exclus. Les Grecs appelaient ce système démocratie, de demos (peuple) et kratia (gouvernement). En réalité, ce n’était pas un «gouvernement du peuple», mais plutôt le gouvernement d’une élite restreinte de citoyens privilégiés. Le second avantage incluait l’immunité contre les sanctions déshonorantes. Dans la ville de Philippes, Paul obtiendra des excuses de la part des juges qui l’avaient condamné à être battu de verges sans jugement. Plus tard, à Jérusalem, c’est en invoquant ce privilège qu’il échappera de justesse à la flagellation. Condamné à mort, il ne sera ni crucifié, ni brûlé dans les jardins de Néron, ni jeté aux bêtes féroces dans l’arène, comme bon nombre de chrétiens. Il sera décapité, mort plus honorable pour un citoyen romain. Le troisième privilège sera utile à Paul lors de la première audience devant le nouveau gouverneur Festus, à Césarée maritime. En désespoir de cause, pour échapper aux conjurés qui avaient décidé de l’assassiner, il demandera d’être jugé devant la cour suprême de l’empereur, à Rome (Actes 25, 11), requête qui lui sera accordée. Il se peut que cet « appel à César » ait été une erreur tactique de la part de Paul. En effet, comme le remarquait le roi Agrippa après l’audience : « On aurait pu relâcher cet homme s’il n’en avait appelé à César » (Actes 26, 32) ; mais Paul connaissait beaucoup mieux ses compatriotes juifs que le roi Agrippa. S’il était retourné à Jérusalem, il aurait été assassiné en chemin. Rome a été une attraction irrésistible pour Paul de Tarse. Centre de tous les pouvoirs, cette ville semble avoir joué un rôle déterminant dans son programme missionnaire. Son avance progressive, délibérée et hardie, d’Est en Ouest, correspond à un plan préétabli de conquête pour le Christ, jusqu’à la capitale du monde. Rome devenait pour lui le symbole de l’universalité du christianisme. La citoyenneté romaine explique en grande partie la largeur d’esprit de Paul, sa compréhension des non-Juifs et son loyalisme à l’égard de l’État, loyalisme qui lui inspira des paroles bienveillantes et des invitations à la prière pour les détenteurs de l’autorité publique.

La citoyenneté romaine fut un atout important dans son effort pour faire éclater l’étroitesse d’esprit du judaïsme de son temps et en arriver à un christianisme universel.

VIE ET VOYAGES DE SAINT PAUL APÔTRE – 6- LE PHARISIEN DE CULTURE HÉBRAÏQUE

23 janvier, 2014

http://www.cursillos.ca/action/st-paul/paul06-hebreu.htm

VIE ET VOYAGES DE SAINT PAUL APÔTRE

6- LE PHARISIEN DE CULTURE HÉBRAÏQUE

Paul était Juif, fils de Pharisien, destiné au rabbinat. Il parle plus d’une fois dans ses lettres, et avec fierté, de son éducation juive. Je suis « Hébreu, fils d’Hébreux » (Philémon 3, 5), «membre de la tribu de Benjamin». Il aura passé de longues heures à l’école de la synagogue sous la direction du «hazzan» à apprendre par coeur les Écritures. Il les cite de mémoire environ deux cents fois dans ses lettres. étoile de DavidPaul est resté jusqu’au bout passionnément attaché au peuple qui est le sien, à cette nation qui défiait l’histoire et qui continue à le faire aujourd’hui encore : « Je souhaiterais être moi-même anathème et séparé du Christ, pour mes frères, ceux de ma race, selon la chair. Eux qui sont israélites, à qui appartiennent l’adoption filiale ; la gloire, les alliances, la législation, le culte et les promesses ; et aussi les patriarches, et de qui est issu le Christ selon la chair » (Romains 9, 3-5). Les pharisiens, contrairement aux Saducéens, étaient très proches du peuple, ouvrant des écoles, accueillant les pauvres et les malades, aidant les immigrants et les nouveaux arrivés. Après la destruction de Jérusalem et la fin de l’État juif, en l’an 70, les Pharisiens ont été d’une importance vitale pour ce peuple en détresse. Ce sont eux qui ont sauvé Israël. C’est à eux que le judaïsme doit sa survie. Chez les Juifs, la maison paternelle était «un sanctuaire familial», consacré à la pratique de la vertu et à l’observance des devoirs imposés par la tradition et par la Loi. Les pharisiens ne mangeaient que des aliments kasher, ce  qui garantissait leur pureté et évitait toute souillure. Paul se rendait régulièrement à la synagogue et observait rigoureusement le repos sabbatique. Il payait la dîme et jeûnait conformément aux commandements de la Loi. Dès le début du jour, il se tournait dans la direction du Temple de Jérusalem et prononçait sa première prière : «Écoute Israël, notre Dieu est le vrai Dieu, le Dieu unique.» Au moins trois fois pendant la journée – le matin, l’après-midi et le soir -, il remerciait Dieu pour les faveurs obtenues. Dans la maison paternelle, Paul respirait une atmosphère essentiellement religieuse. Dans cet environnement fleurissait aussi le nationalisme juif, qui le reliait à Jérusalem et à la Palestine. Au temps de César-Auguste et de Tibère, les Juifs de la Diaspora étaient protégés par les empereurs qui sévissaient quand on les molestait. Ils disposaient d’une juridiction propre, quoique limitée, et on leur permettait de suivre leurs règles alimentaires. Ils étaient dispensés du service militaire, pour ne pas être obligés à combattre le jour du sabbat. Ils avaient l’autorisation de célébrer leur culte à condition d’y mettre la forme : les sacrifices en l’honneur de Yahvé avaient pour les Romains valeur d’hommages à l’empereur-dieu. Mieux encore : on leur permettait de lever un impôt annuel pour le Temple de Jérusalem et d’acheminer cette contribution vers la ville sainte. Après sa rencontre avec le Christ sur le chemin de Damas et au cours de ses voyages missionnaires, Paul est entré en conflit avec les Juifs orthodoxes et avec les judéo-chrétiens. Sans jamais renié son peuple, il est resté déchiré entre l’amour qu’il avait pour lui et sa fidélité au Christ, sauveur de tous. Paul de Tarse était un homme aux multiples facettes, d’une grande richesse culturelle et religieuse : à la fois romain, grec et juif, pharisien et chrétien, contemplatif et homme d’action, évangélisateur et docteur, écrivain audacieux et théologien profond. On ne peut comprendre ce grand missionnaire qu’à travers sa riche personnalité et l’attachement à sa foi en Jésus-Christ. Peu de gens étaient mieux préparé que lui pour annoncer la Bonne Nouvelle « à toutes les Nations ». Avec Paul, nous assistons à la naissance du christianisme universel, « où il n’y a ni Juif ni Grec, ni homme libre ni esclave, ni homme ni femme », mais un nouveau peuple de fils et de filles tous aimés de Dieu.

God Is Encountered Walking, Along the Path »

22 janvier, 2014

God Is Encountered Walking, Along the Path

http://bilgrimage.blogspot.it/2013/09/my-theological-reflection-on-pope.html

1- SAINT PAUL, L’APÔTRE DES NATIONS

22 janvier, 2014

http://www.cursillos.ca/action/st-paul/paul01-nation.htm

1- SAINT PAUL, L’APÔTRE DES NATIONS

St-Paul apôtre – Place St-Pierre à RomePaul de Tarse a été et est encore aujourd’hui l’un des plus grands personnages de l’histoire du christianisme. C’est pourquoi nous avons intérêt à connaître ce pilier de notre Église.
Il existe plusieurs façons d’aborder son oeuvre. On peut étudier

sa personnalité,
sa théologie,
ses voyages missionnaires,
ses nombreux conflits
ses lettres aux communautés,
ses relations avec ses ami(e)s et ses ennemi(e)s,
son influence à travers les âges,
etc., etc.

Je pense que la meilleure façon de bien connaître ce pionnier du christianisme est de le «suivre à la trace», de la naissance à la mort. Il a eu une vie exceptionnelle, pleine de surprises et de rebondissements. Il a connu des scénarios dignes des plus grands films d’action.
Cette approche est plus longue mais elle nous permet de mieux découvrir toute la richesse et toute la complexité du personnage.
Plusieurs d’entre nous avons une bonne connaissance des quatre évangiles : Marc, Matthieu, Luc et Jean, mais Paul, l’auteur des Épitres, reste une énigme et un point d’interrogation.
J’espère vous donner le goût de lire Paul de Tarse, de prier avec lui et de méditer sur sa vie et sur ses écrits.
Je m’efforcerai de faire un peu de lumière sur cet homme, à travers ses cheminements tortueux, son développement théologique, ses conflits avec la communauté de Jérusalem, ses voyages missionnaires, sa pastorale pour les églises et ses lettres passionnées.
Déterminé, parfois têtu, ombrageux à l’occasion, Paul a eu de nombreux ami(e)s et un grand nombre d’ennemi(e)s. Il a joué un rôle de premier plan dans les débuts du christianisme et son influence perdure jusqu’à nos jours.
J’éviterai de m’impliquer dans les innombrables controverses de spécialistes sur la vie de Paul, sur l’authenticité de certaines de ses lettres, sur ce que Luc dit de lui ou ce qu’il a jugé bon de passer sous silence. Je voudrais vous présenter la «vie de saint Paul» avec toute la richesse que nous offre cet apôtre unique en son genre. Vous le verrez en pleine action dans les grandes villes de l’Empire romain, voyageant d’Est en Ouest, toujours désireux de porter plus loin la Bonne Nouvelle, jusqu’aux limites du monde connu.
À travers cette «biographie», nous pourrons aussi lever le voile sur la vie quotidienne des premiers chrétiens et sur les nombreuses communautés fondées par Paul.
J’espère vous donner le goût de lire Paul de Tarse, de prier avec lui et de méditer sur sa vie et sur ses écrits.
Des centaines d’excellents volumesont été publiés par des experts qui ont pour Paul une grande admiration et une connaissance approfondie de son oeuvre missionnaire. À intervalle régulier, je vous donnerai le nom de certains de ces auteurs, le titre de leur livre, l’édition et une photo du volume mentionné.
Cela vous incitera peut-être à vous procurer l’un ou l’autre de ces volumes, afin de mieux apprécier toute la richesse de Paul de Tarse.

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