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PRIERE A NOTRE-DAME DE BONNE DELIVRANCE

29 janvier, 2014

http://www.ndarche.org/priere_ndbd.html

PRIERE A NOTRE-DAME DE BONNE DELIVRANCE

Prière

Je vous supplie,
ô très sainte et sacrée Vierge Marie,
digne Mère de Dieu !
d’avoir pitié de moi, pauvre, pécheur,
de m’obtenir de votre très cher Fils, notre Sauveur Jésus-Christ
la sainteté et la santé du corps et de l’esprit,
ainsi qu’il sera convenable
pour sa plus grande gloire et pour mon salut ;
car souvent sa divine Majesté,
par une bonté et miséricorde infinie,
permet qu’il nous arrive des infirmités et des maladies,
afin de nous faire rentrer en nous-mêmes,
et de nous exciter à nous corriger et à nous convertir à lui :
Et comme sa divine Providence a ordonné
que nous vous honorions et invoquions sous divers titres,
et principalement sous celui de
Notre-Dame de Bonne-Délivrance ;
cela fait que j’ai recours à vous, pour vous supplier,
avec toute l’humilité et la confiance qu’il m’est possible,
de me secourir en cette extrême nécessité,
et de m’obtenir principalement une véritable douleur,
contrition et rémission de tous mes péchés,
car ils sont la seule cause de mes infirmités ;
Et ensuite je serai obligé de publier toute ma vie
le crédit et le pouvoir absolu
que vous avez dans le Ciel auprès de Dieu.
A combien de pécheurs désespérés de leur salut
avez-vous obtenu la conversion !
A combien de personnes affligées de maladies incurables
avez-vous rendu la santé !
A combien de justes
avez-vous obtenu le don de persévérance en la grâce !
Et enfin, on n’a jamais entendu dire
que vous eussiez rejeté aucun de ceux qui, avec confiance,
vous ont humblement invoquée,
quelque misérable qu’il ait été.
J’espère aussi, ô Vierge !
que vous m’accorderez la grâce que je vous demande,
et que vous m’obtiendrez le remède
de toutes mes misères spirituelles et corporelles,
et que vous m’assisterez durant ma vie,
et principalement à l’heure de ma mort,
qui peut-être arrivera bientôt.
Amen.

ECOUTE… SOUVIENS-TOI

29 janvier, 2014

http://www.bible-notes.org/article-271-ecoute-souviens-toi.html

ECOUTE… SOUVIENS-TOI

ECOUTER, SE SOUVENIR

Moïse expose la loi une seconde fois (c’est le sens du mot Deutéronome) au peuple, « en deçà du Jourdain, dans la plaine » (Deut. 1 : 1). Il est parvenu au seuil du pays de la promesse : les auditeurs auxquels il s’est adressé en Sinaï sont tous morts, Caleb et Josué exceptés. Selon la parole de l’Eternel, tous ceux qui n’avaient pas cru sont tombés dans le désert. Les petits enfants d’alors sont maintenant devenus des hommes : une nouvelle génération s’est levée, qui doit entrer en Canaan !
Ce livre du Deutéronome a donc été adressé principalement à des « jeunes ». Le vénérable serviteur dont Dieu s’est servi est à la fin de sa carrière : ce livre contient en quelque sorte ses dernières recommandations à la jeune génération. L’intérêt qu’il présente pour les jeunes gens est donc d’autant plus grand.
Moïse n’est pas ici un Législateur sévère, mais cet homme « très doux, plus que tous les hommes qui étaient sur la face de la terre » (Nom. 12 : 3). Il laisse parler son coeur, plein d’amour pour le peuple de Dieu. Dès les premiers chapitres, son langage direct frappe : Moïse interpelle le peuple, en se servant non seulement d’un « vous » collectif, mais aussi d’un « tu » fréquemment employé. Chacun se sent personnellement désigné, comme si l’affectueux et pressant intérêt de Moïse se portait directement sur lui.
Remarquons aussi que le Seigneur a emprunté à ce livre les différentes paroles dont Il s’est servi pour répondre à Satan lors de la tentation.
Autant de raisons pour recommander vivement aux jeunes croyants la lecture d’un livre aussi attachant.
Rappelons les trois divisions que l’on trouve dans le Deutéronome :
– les quatre premiers chapitres : c’est un rappel du passé
– la deuxième partie, qu’on pourrait appeler législative, se subdivise elle-même en deux : du chapitre 5 au chapitre 11, Moïse présente aux Israélites tous les motifs qu’ils ont d’obéir, puis dans les chapitres 12 à 26, il leur enseigne la manière dont ils devront se conduire en Canaan.
– la troisième partie enfin, présente des vues prophétiques, en particulier avec le cantique de Moïse et les bénédictions qu’il adresse au peuple.
Ce qui ressort partout, comme le sujet principal du livre, c’est l’obéissance requise de la part du peuple. Deux expressions, sur lesquelles nous désirons nous arrêter un peu, reviennent sans cesse : « Ecoute » et « Souviens-toi ».
C’est le message clef du Deutéronome !

Ecouter
Ecouter, c’est le chemin de l’obéissance ; obéir c’est d’abord écouter. C’est une des choses qu’il est vraiment difficile de réaliser parce que nous sommes, par nature, désobéissants. Un enfant déjà a de la peine à obéir, et plus tard, quand sa personnalité s’épanouit, la volonté propre se manifeste plus nettement encore. Moïse le savait bien, d’où l’insistance avec laquelle, enseigné de Dieu, il répète : « Ecoute, Israël… ».
Ecouter, c’est véritablement prêter l’oreille. Comment entendre la voix du Seigneur, si on laisse les bruits de ce monde la couvrir ? Comme pour le prophète autrefois, le Seigneur n’est pas actuellement dans le « grand vent impétueux déchirant les montagnes et brisant les rochers », ni dans le tremblement de terre, ni dans le feu, mais dans la « voix douce, subtile » (1 Rois 19) ; puissions-nous avoir l’oreille attentive : elle seule peut discerner une telle voix.
Mais comment, d’une manière effective, écouter ? C’est en lisant la Parole écrite de la part de Dieu pour notre instruction, en prenant l’attitude de Marie assise aux pieds de Jésus pour « écouter sa parole » (Luc 10 : 39). Lisons régulièrement le Saint Livre, pour nous-mêmes. Rien ne remplace ce contact personnel : ni une méditation, ni la lecture des écrits qui nous aident à comprendre cette Parole, si précieuses que soient ces lectures, à leur place.
Lisons-la avec prière, avec foi, demandant au Seigneur de l’éclairer et de la bénir pour nos âmes. Lisons-la dès l’enfance, n’écoutons pas l’Ennemi qui nous suggère de remettre à plus tard, quand nous serons en âge de mieux la comprendre. Pensons au contraire à Samuel, tout jeune, répondant : « Parle, Seigneur, car ton serviteur écoute » (1 Sam. 3 : 10). Mettons à profit nos jeunes années pour lire « les saintes lettres qui peuvent rendre sage à salut » par la foi qui est dans le Christ Jésus (2 Tim. 3 : 15). Durant ces années où la mémoire est encore fraîche, où le coeur ne s’est pas encore durci du fait des soucis de la vie, il est plus facile de se ménager chaque jour un moment de répit.
Soyons nombreux à faire, avec Salomon, cette prière : « Donne à ton serviteur un coeur qui écoute » (1 Rois 3 : 9). Disposons notre coeur à écouter, de façon à vivre une vie de dépendance et de communion. Seule cette dépendance rendra notre service utile. Ne désirerions-nous pas « ne plus vivre pour nous-mêmes, mais pour Celui qui pour nous est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 15) ? Il ne peut en être ainsi que si notre coeur est attentif à écouter Sa voix. Bien des années après Moïse, Samuel insiste à son tour sur l’obéissance : « L’Eternel prend-il plaisir aux holocaustes et aux sacrifices comme à ce qu’on écoute la voix de l’Eternel ? Voici, écouter est meilleur que sacrifice, prêter l’oreille, meilleur que la graisse des béliers » (1 Sam. 15 : 22).
Ecouter pour apprendre, écouter pour servir ; par-dessus tout, considérer sans cesse l’exemple du Seigneur Jésus lui-même. En communion constante avec son Père, Il n’avait, penserions-nous, nul besoin d’écouter ; cependant, Il a voulu qu’il soit justement dit de lui : « l’Eternel me réveille chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne. Le Seigneur l’Eternel m’a ouvert l’oreille, et moi je n’ai pas été rebelle, je ne me suis pas retiré en arrière » (Es. 50 : 4, 5). Il a déclaré, en entrant dans le monde : « Tu m’as creusé des oreilles… Voici, je viens… pour faire ta volonté » (Ps. 40 : 6, 7 ; Héb. 10 : 9).

Se souvenir
« Souviens-toi… » ; « et tu te souviendras… » ; « n’oublie pas… » : constamment, ces paroles reviennent dans la bouche de Moïse. Il fallait donc encore, il faut aussi aujourd’hui, il faut toujours, se souvenir. Cette exhortation peut paraître étrange, adressée à des jeunes gens. La jeunesse regarde vers l’avenir devant elle et non vers le passé, si proche pour elle du présent, et si peu riche encore d’expérience, mais bien propre cependant à témoigner de la miséricorde du Seigneur.
« Et tu te souviendras de tout le chemin par lequel l’Eternel t’a fait marcher… ». Si court qu’il ait été encore, le chemin est jalonné des soins du bon Berger.
Souvenons-nous de ce foyer chrétien où Dieu nous a sans doute fait naître, de ces moments passés en famille à lire le Saint Livre, des précieux instants de communion fraternelle dans l’Assemblée. Souvenons-nous des chrétiens qui nous ont entouré dès l’enfance, « souvenons-vous de nos conducteurs qui nous ont annoncé la parole de Dieu » (Héb. 12 : 7). Souvenons-nous de tous les moyens dont le Seigneur s’est servi pour nous instruire, nous retenir près de lui, nous avertir, nous encourager… Souvenons-nous aussi de nos inconséquences, et de la grâce qui s’est alors occupée de nous ; souvenons-vous des faux pas, des désobéissances, de tout ce que nous avons dû apprendre à notre sujet.
« Souviens-toi et n’oublie pas » (Deut. 9 : 7).
« Souviens-toi », dit Moïse, en rappelant des épisodes humiliants ou réconfortants survenus durant la traversée du désert. La jeune génération aurait pu chercher à dire : il s’agit de nos pères ! L’histoire du peuple était aussi la leur, ils étaient tous solidaires.
Chrétiens, il en est ainsi dans l’Eglise : c’est en vain que nous chercherions à nier notre responsabilité personnelle. Courbons la tête en constatant le déclin, mais relevons-la pour regarder en haut, avec confiance et reconnaissance en voyant la fidélité du Seigneur à tous égards.
Avant tout, souvenons-nous de notre délivrance, nous qui avons été « justifiés gratuitement » par la grâce de Dieu, par la « rédemption qui est dans le Christ Jésus » (Rom. 3 : 24) : « Que tous les jours de ta vie, tu te souviennes du jour de ta sortie d’Egypte… » (Deut. 16 : 3). Souvenons-nous de notre rédemption et surtout du Rédempteur.
Chers croyants, la voix du Seigneur lui-même s’adresse à votre coeur : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22 : 19). Nous oublions facilement, mais Lui n’oublie pas. Il nous a « gravés sur les paumes de ses mains » (Es. 49 : 16), des mains qui furent percées pour nous et qui gardent le souvenir des choses souffertes. Il réveille aussi nos affections, afin que nous fassions ce qui est précieux à son coeur, « en mémoire de Lui ».
Comme le peuple autrefois – sur le point d’entrer en Canaan – nous sommes sur le point d’arriver à la maison du Père. Bientôt le Seigneur prendra les siens auprès de Lui. Nous n’aurons plus besoin de prêter l’oreille pour écouter : nous connaîtrons comme nous avons été connus (1 Cor. 13 : 12). Nous contemplerons à jamais le Seigneur, nous le verrons tel qu’Il est (1 Jean 3 : 2). Mais le souvenir de ce qu’Il a fait, et de ce qu’Il a été pour nous, sera vivace durant l’éternité. En attendant, prenons garde à Sa voix qui nous redit, pour notre sûreté et notre bénédiction : « Ecoute… Souviens-toi ».

M. C. – article paru dans « La feuille aux jeunes »

Osvaldo Bignami (1856-1936), Saint Thomas d’Aquin. 1909 fresque de la chapelle de la Madonna di Pompei

28 janvier, 2014

Osvaldo Bignami (1856-1936), Saint Thomas d'Aquin. 1909 fresque de la chapelle de la Madonna di Pompei dans images sacrée 449px-4535_-_Milano_-_S._Maria_d._Carmine_-_Osvaldo_Bignami%2C_S._Tommaso_-_Foto_Giovanni_Dall%27Orto%2C_3-Jan-2008

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:4535_-_Milano_-_S._Maria_d._Carmine_-_Osvaldo_Bignami,_S._Tommaso_-_Foto_Giovanni_Dall’Orto,_3-Jan-2008.jpg

28 JANVIER: SAINT THOMAS D’AQUIN

28 janvier, 2014

http://missel.free.fr/Sanctoral/01/28.php#encens

28 JANVIER: SAINT THOMAS D’AQUIN

Sommaire :
Biographie
Historique
De l’usage de l’encens
Des offrandes
De la prière

Biographie
Issu d’une vieille famille féodale d’origine normande et germanique, saint Thomas d’Aquin naquit vers la fin de l’année 1224 ; son père, Landolphe, comte d’Aquin, seigneur de Loretto et de Belcastro, était allié à la famille impériale (le père de Landolphe, Thomas, avait épousé Françoise de Souabe, sœur de l’Empereur), tandis que sa mère, Théodora , comtesse de Teano, descendait des princes normands qui s’étaient taillé un royaume, au sud de l’Italie. Alors qu’elle était enceinte, Théodora reçut au château de Rocca Secca un ermite qui, lui montrant un portrait de saint Dominique [saint Dominique était déjà mort (6 août 1221) mais il n’était pas encore canonisé (3 juillet 1234)], lui dit : « Réjouissez-vous, Madame, vous donnerez le jour à un enfant que vous nommerez Thomas ; vous songerez à en faire un moine du Mont-Cassin, mais Dieu en a disposé autrement ; l’enfant deviendra un frère de l’ordre des frères prêcheurs et il brillera d’un tel éclat de science et de sainteté qu’il n’aura pas son pareil au monde. »
L’enfant dont le parrain fut le pape Honorius III, reçut le prénom de Thomas et fut très tôt confié au monastère bénédictin du Mont-Cassin dont son oncle, Sunnibald, était l’abbé. Thomas se fit autant remarquer par sa piété que son intelligence ; l’abbé du Mont-Cassin et son père décidèrent de l’inscrire à l’université de Naples pour étudier les Arts libéraux. C’est à l’université de Naples qu’il s’initia aux écrits d’Aristote et à l’antique droit romain.
C’est aussi à Naples qu’il rencontra l’ordre des frères prêcheurs. Contre l’avis de sa famille, il reçut l’habit des Dominicains. Sa mère qui était ulcérée que son fils entrât dans un ordre mendiant, se plaignit sans succès au prieur du couvent de Naples, au maître général de l’Ordre et au Pape. Abandonnant les plaintes, elle se décida à venir chercher elle-même Thomas mais, lorsqu’elle arriva au couvent de Naples, il s’était enfui à Rome, au couvent de Sainte-Sabine, d’où le maître général de l’Ordre le firent discrètement partir pour Paris. Rattrapé par ses deux frères, Landolphe et Raynald, entre Sienne et le lac de Bolsenne, près d’Aquapendente, il fut enfermé au château du Mont-Saint-Jean. Ni ses frères ni sa mère ne réussirent à fléchir sa décision, quant à ses deux sœurs, elles prirent secrètement son parti au point que l’aîné résolut de se faire religieuse à Sainte-Marie de Capoue. Pour perdre sa réputation, ses frères firent entrer une prostituée dans sa chambre ; Thomas prit un tison enflammé, traça une croix sur le mur et se mit à genoux pour renouveler son vœu de chasteté ; il tomba alors en sommeil et eut l’apparition de deux anges qui ceignirent ses reins en lui disant : « Nous venons à toi de la part de Dieu pour te conférer le don de la virginité perpétuelle qu’il t’accorde dès ce moment. » Il était enfermé depuis deux ans quand les Dominicains portèrent plainte auprès du pape Innocent IV et de l’Empereur qui venaient de se réconcilier : l’empereur Frédéric exigea sa libération. La famille ne voulant pas perdre la face, les deux sœurs prièrent les dominicains de Naples de se rendre nuitamment au pied de la tour dont Thomas descendit dans un panier.

Historique
On s’étonne que les ecclésiastiques français ne fassent plus grand cas de saint Thomas d’Aquin dont, pourtant, le deuxième concile du Vatican qu’ils font mine de regarder comme la référence absolue de la religion toute entière, recommande par deux fois l’étude1. Cet ignorant mépris est d’autant plus surprenant que saint Thomas d’Aquin vécut treize ans à Paris, qu’il fut canonisé en Avignon, et que la plus grande part de ses reliques sont à Toulouse2.
Thomas d’Aquin qui, depuis deux ans, était retourné en Italie, fut invité par le pape Grégoire X à se rendre au deuxième concile de Lyon qui devait s’ouvrir le 1° mai 1274. Le 28 janvier 1274, il quitta Naples à pied, accompagné de deux autres frères prêcheurs. Il passa par Aquin où il était né, et par le château de Maenza où habitait sa nièce. Arrivé aux confins de la Campanie et du Latium, entre Terracina et Rome, pris d’un mal mystérieux, il demanda l’hospitalité à l’abbaye cistercienne de Fossanova où il mourut le 7 mars 1274.
Une quarantaine d’années plus tard, Dante3 rapporte que Thomas d’Aquin aurait été empoisonné par ordre de Charles d’Anjou4, roi de Naples, frère de saint Louis. Giovanni Villani5, contemporain de Dante, affirme que l’assassin de Thomas d’Aquin avait cru être agréable au roi Charles, puisqu’il appartenait à la famille des seigneurs d’Aquin6 qui étaient en rébellion contre lui. Vers 1328, le Bolognais Jacopo della Lana, l’un des premiers commentateurs de la Commedia, raconte que Thomas d’Aquin, avant de quitter Naples, vint prendre congé du roi Charles, et lui demanda s’il avait quelque commission à lui confier ; le roi lui dit : « Si le pape vous questionne sur moi, quelle réponse ferez-vous ? » Thomas répondit : « Je dirai la vérité » ; craignant que cette vérité ne soit pas à son avantage, le roi Charles fut si préoccupé que ses médecins s’aperçurent de sa mélancolie ; il en révéla la cause à l’un d’eux qui affirma que le remède était trouvé ; après avoir chevauché jour et nuit, il rejoignit Thomas d’Aquin, et lui dit que le roi ne voulait pas le laisser voyager sans la compagnie d’un médecin ; il lui fut facile d’employer le poison qui devait tuer Thomas d’Aquin.
Thomas d’Aquin jouissait déjà d’une réelle réputation de sainteté qui explique que les moines de Fossanova voulurent tant garder son corps. Le procès de canonisation, commencé à l’initiative de la province dominicaine de Sicile (1317-1318), fut immédiatement soutenu par Jean XXII7 qui, à peine élu, avait enrichi la bibliothèque pontificale des écrits de Thomas d’Aquin. La première enquête fut menée à Naples où, à partir du 23 juillet 1319, on entendit quarante-deux les témoins8. Une enquête supplémentaire fut faite à Fossanova (du 10 au 26 novembre 1321). La Bulle de canonisation fut donnée le 18 juillet 1323.
« Placer sur les autels l’illustre Docteur était une mesure d’une gravité extrême, parce que c’était consacrer définitivement une hégémonie doctrinale sans pareille… Avec le Docteur commun, il s’agissait d’un génie puissant et ordonnateur qui avait posé une emprise unique sur la pensée profane et sacrée. Déclarer sa sainteté, c’était jeter dans un des plateaux de la balance le poids d’un suffrage qui fixerait la position déjà acquise par l’excellence seule de sa doctrine… Le Saint-Siège, conscient des forces de dissolution qui travaillaient déjà le monde et désagrégeaient son unité religieuse, chercha à parer au danger en opposant aux puissances de destruction la puissance de résistance et de stabilité qu’était l’œuvre de Thomas d’Aquin9 ».
Sous le pontificat de Jean XXII, « tout le monde semble irrité, prompt aux critiques amères et aux invectives violentes. L’injure est partout, dans le geste des princes, dans la bouche des docteurs, dans les écrits des lettrés et chacun, pourrait-on ajouter, milite contre tous les autres… Dans ce régime général de conflits c’est l’autorité pontificale qui est finalement en butte à la plupart des agressions. C’est elle qui est, non seulement menacée, mais encore gravement atteinte et avec elle, et par elle, la constitution même de l’Eglise. Les clercs lettrés, séculiers et réguliers, dont l’activité doctrinale devrait être une force de conservation et de défense, subissent, en grand nombre, chacun à sa manière et dans son domaine, la contagion anarchique de l’époque et fourbissent, inconsciemment ou non, des armes dangereuses. L’Université de Paris est devenue, depuis le règne de Philippe le Bel, l’arsenal où se forgent ces armes… C’est en présence du désarroi des évènements et des idées que le Saint-Siège cherche le point d’appui ferme et stable qu’il pourrait donner à la société chrétienne, surtout en matière de doctrine. A vrai dire, il n’a pas à chercher. L’œuvre philosophique et théologique de Thomas d’Aquin s’est déjà universellement imposée au monde intellectuel. Il s’agit seulement de faire un pas de plus : confirmer et promouvoir la doctrine en déclarant la sainteté du maître. »
Jean XXII avait dit que Thomas d’Aquin avait plus illuminé l’Eglise que tous les autres docteurs et que l’on profite plus en une année avec ses livres qu’en toute une vie avec la doctrine des autres10 ; il avait ajouté : « Nous croyons que Frère Thomas est au ciel, car sa vie fut sainte et sa doctrine est un miracle. »
En présence du roi Robert de Naples11, de sa mère et de sa femme, les cérémonies de la canonisation de saint Thomas d’Aquin, en même temps que celle de saint Louis d’Anjou, commencèrent le jeudi 14 juillet, dans le palais pontifical. Jean XXII fit le panégyrique de saint Thomas d’Aquin12 et fut suivi par sept orateurs : le dominicain Pierre Cantier13, le roi Robert de Naples, le patriarche d’Antioche qui était dominicain, l’archevêque de Capoue, un évêque dont le nom n’est pas donné, l’archevêque d’Arles et l’évêque de Lodève qui était franciscain.
Le lundi suivant (18 juillet), à Notre-Dame des Doms, Jean XXII lut la bulle de canonisation où, après avoir résumé la vie de saint Thomas d’Aquin et exalté ses vertus éminentes, il énuméra les principaux miracles constatés. Le Pape célébra la messe où il prêcha, puis il retint à sa table le roi Robert et dix-sept cardinaux. Le roi Robert avait fait annoncer que ce jour serait célébré comme la fête de Noël. Pendant tous les jours suivants, des fêtes solennelles furent célébrées au couvent des Frères Prêcheurs d’Avignon par le roi et la reine et divers prélats.
La proclamation de la sainteté de Thomas d’Aquin repose sur son intense piété eucharistique, sa chasteté précieusement gardée par l’ascèse, sa vénération pour les docteurs anciens, son esprit d’obéissance. Saint Thomas d’Aquin a parfaitement conjugué la connaissance de la vérité et la perfection spirituelle, montrant qu’elles s’aident mutuellement, car Dieu est à la fois la Vérité et le Bien. De même qu’on ne peut prétendre bien connaître un pays lointain sans y avoir soi-même séjourné, on ne peut obtenir une science religieuse sans vivre dans l’intimité de Dieu ; « si quelqu’un veut avoir l’intelligence de ce qu’il a entendu, qu’il s’empresse d’accomplir ce qu’il a déjà pu entendre14. » La sagesse divine ne nous est pas communiquée par le travail abstrait de l’intelligence mais par la fidélité à Dieu. Il faut des efforts méritoires pour désirer la vérité malgré d’autres sollicitations qui l’obnubilent ; il faut toute l’application de l’intelligence, de la volonté et du cœur pour faire sérieusement attention à la vérité, pour s’assurer des intentions droites et pures, une parfaite probité intellectuelle ; il faut une résolution sincère et généreuse de changer de conduite si l’on découvre que la nôtre n’est pas conforme aux vérités que le Seigneur nous a révélées. La lumière est la récompense de l’effort, de l’observance et de la pratique des grâces. Il s’agit d’écouter Dieu plutôt que nous-mêmes, de croire en Dieu plutôt qu’aux hommes.
« Porter un jugement vrai sur les réalités divines d’après la recherche de la raison appartient à la sagesse, vertu intellectuelle ; mais porter sur elles un jugement vrai selon une certaine connaturalité avec elles appartient à la sagesse, don du Saint-Esprit… Or cette sorte de conformité de nature avec les réalités divines est produite par la charité, qui nous unit à Dieu, selon ces paroles de saint Paul dans la première épître aux Corinthiens15 : Celui qui est uni à Dieu ne fait qu’un esprit avec lui. »16
Par la limpidité de son âme, saint Thomas d’Aquin nous rappelle le sermon de Jésus sur la montagne : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu17. » A cause de son humilité, il a reçu les révélations réservées aux petits. Ces valeurs évangéliques sont d’un ordre supérieur à celui de la simple cogitation, et leur acquisition est plus difficile donc plus rare. Il n’en reste pas moins qu’en raison du rapport entre l’objet connu et le sujet connaissant, le Docteur Angélique demeure, par sa sainteté même, un modèle à imiter pour tous ceux qui s’adonnent à la théologie.
La pensée du Docteur Angélique a joué un rôle décisif et bienfaisant dans l’élaboration de la science sacrée et des idées philosophiques. Affirmant la valeur de l’intelligence, il établit les preuves rationnelles de l’existence de Dieu ; il précise la distinction entre les ordres naturel et surnaturel ; tout en proclamant l’immutabilité des données de la foi, connues grâce à la Révélation, il répand des lumières sur les dogmes qui les énoncent ; il formule les principes de la morale individuelle et sociale et du droit naturel ; il enseigne les voies de la perfection chrétienne ; il rappelle les droits de la Vérité première et l’autorité souveraine de Dieu ; il voit dans l’amour créateur et sauveur un seul amour, qui crée pour sauver et subordonne toute la création au salut.
Par la pénétration et la subtilité de son intelligence, par sa prodigieuse puissance de travail, en un temps où les moyens techniques dont nous disposons n’existaient pas et devaient être suppléés par la mémoire, par la lucidité dans l’exposé des questions les plus abstruses, et surtout par l’excellence de sa doctrine, saint Thomas d’Aquin, mort à quarante-neuf ans, constitue en lui-même un miracle.
Déjà dans sa plus tendre enfance, quand on l’avait confié aux bénédictins du Mont-Cassin18, saint Thomas d’Aquin était hanté par le problème de la Divinité, demandant sans cesse : « Qu’est-ce que Dieu ? » Adulte, il donna lui-même une réponse à cette question essentielle : dans presque tous les livres qu’il composa, qu’il s’agisse de la création du monde, de l’homme, des lois, des vertus ou des sacrements, il traite toujours de Dieu, auteur du salut éternel. Nul ne pourrait lire avec profit les œuvres de saint Thomas d’Aquin, s’il ne veut pas être porté à la vie intérieure, désirant grandir dans la prière, la méditation et la contemplation. Thomas d’Aquin s’est élevé à la sainteté parce que ses études l’ont fait vivre assidûment dans la familiarité de Dieu, s’offrant tout entier à l’objet de sa foi et de sa contemplation. C’est cette union intime à Dieu fut obtenue par le renoncement à soi-même qui l’a rendu capable d’entrevoir quelque chose du mystère divin. Dans sa prière habituelle, il demandait à Dieu de dissiper les ténèbres de son intelligence pour lui faire désirer, rechercher, connaître et accomplir ce qui plaît à Dieu. Parce que cette domination absolue de Dieu est radicalement incompatible avec l’orgueil, saint Thomas d’Aquin fut très humble ; parce que cette disponibilité de l’esprit pour les réalités divines s’acquiert grâce à la maîtrise de soi, saint Thomas d’Aquin fut très mortifié. Sa piété envers le mystère de l’Eucharistie lui valut d’être l’auteur de l’admirable « Office du Saint-Sacrement » et d’être appelé le Docteur eucharistique. En plus du Saint Sacrifice de la messe qu’il célébrait dévotement chaque jour, il assistait à une autre messe que, très souvent, il servait lui-même. Enfin, dans sa prière, comme dans celle de tous les véritables hommes de Dieu, la Vierge Marie, Mère de Dieu, tenait une place éminente.
La vie de saint Thomas d’Aquin nous invite à l’imitation. Comment pourrions-nous mieux le vénérer qu’en nous inspirant de ses exemples et de ses enseignements, afin que, dans ce monde qui se désagrège parce qu’il veut être sa propre fin, chacun de nous contribue, dans la mesure de son pouvoir, à établir en tout, et d’abord en soi-même, le règne de Dieu ?
1 « Puis pour mettre en lumière, autant qu’il est possible, les mystères du salut, ils apprendront à les pénétrer plus à fond, et à en percevoir la cohérence, par un travail spéculatif, avec saint Thomas pour maître » (Vatican II : décret sur la formation des prêtres, « Optatam totius Ecclesiæ renovationem », n° 16).
« On ne fera que suivre la voie ouverte par les docteurs de l’Eglise et spécialement par saint Thomas » (Vatican II : déclaration sur l’éducation chrétienne, « Gravissimum educationis momentum », n° 10).
2 Malgré bien des revendications, le corps de Thomas d’Aquin était resté chez les Cisterciens de Fossa Nova où il était mort ; après 1366, Elie de Toulouse, devenu maître général des Dominicains, monta une opération pour s’emparer du corps qui fut déposé au couvent des Dominicains de Fondi. L’abbé de Fossa Nova en appela au Pape qui fit comparaître Elie de Toulouse. Après avoir représenté au Pape que Thomas d’Aquin était le frère des Dominicains, Elie s’en remit à sa décision. Urbain V donna le corps de Thomas d’Aquin aux Dominicains pour qu’ils le portassent en France, leur laissant le soin de décider entre Paris et Toulouse ; le lendemain, comme Elie de Toulouse venait le remercier, Urbain V luit dit : « Il me semble préférable pour vous éviter tout ennui que je détermine moi-même le lieu. Je décide donc et je veux que le corps de saint Thomas repose dans votre église conventuelle de Toulouse. » La translation du corps de saint Thomas d’Aquin fut faite dans l’église des Dominicains de Toulouse le 28 janvier (très curieusement alors que la fête de saint Thomas d’Aquin était autrefois célébrée au jour anniversaire de sa mort, le 7 mars, la réforme du calendrier qui a ordinairement mis la fête des saints au jour de leur mort, fixa celle de saint Thomas d’Aquin au jour de la translation de ses reliques). Après avoir été sauvées des profanations protestantes, les reliques de saint Thomas furent sauvées des destructions de la révolution française, et transportées à Saint-Sernin où elles sont toujours.
3 « Il envoya Thomas au ciel, par pénitence » (Dante Alighieri : « La Divine Comédie », le Purgatoire, XX 69).
4 Charles I° d’Anjou, dixième fils de Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille, naquit posthume en février 1227 ; il fut fait comte du Maine et d’Anjou (1232) ; il devint comte de Provence (1246) par son mariage avec Béatrice, fille de Raymond-Bérenger IV. Il participa à la septième croisade avec saint Louis et fut, comme lui, fait prisonnier en Egypte (1248-1250). A son retour de croisade, avec l’aide de son frère, Alphonse de Poitiers, il dut réprimer les désirs d’indépendance de l’aristocratie provençale : il prit Arles (1251), Marseille (1252), Tarascon (1256) et Apt (1258) ; il supprima les institutions et les libertés municipales, mit l’administration sous l’autorité d’un sénéchal ; il annexa le comté de Vintimille (1258) et imposa sa suzeraineté au marquisat de Saluces (1260). Malgré les réticences de saint Louis, il accepta les propositions du pape Clément IV, qui, dès 1253, offrait de lui inféoder le royaume de Sicile. Charles d’Anjou se constitua un parti en Italie, devint sénateur de Rome (1263) et prit la tête de la Ligue guelfe. Vainqueur de Manfred à Bénévent, il fut reconnu, en janvier 1266, comme roi de Naples et de Sicile. Après qu’il eut battu Coradin Hohenstaufen à Tagliacozzo (23 août 1268) et qu’il eut fait exécuter (29 octobre 1268), il fut totalement maître de son royaume. Vicaire impérial en Toscane et podestat de Florence, maître de l’Italie méridionale et de la Sicile, Charles d’Anjou reprit la politique traditionnelle des souverains siciliens contre Byzance. Il obtint la principauté d’Achaïe en 1267 puis acheta le titre de roi de Jérusalem (1277). L’énergie avec laquelle Charles d’Anjou instaura dans son royaume sicilien des cadres administratifs rigoureux et une fiscalité inadaptée à l’économie locale le rendit impopulaire. La révolte dite des Vêpres siciliennes (31 mars 1282) et l’intervention d’une armée aragonaise firent passer l’île sous la domination de Pierre III d’Aragon, gendre de Manfred. Charles conserva la partie continentale du royaume et sa capitale, Naples dont il avait fait le siège d’une cour brillante. Malgré d’âpres compétitions, dues en grande partie aux interventions du Saint-Siège, de qui il était tenu en fief, le royaume de Naples survécut deux siècles à son fondateur. Il mourut à Foggia le 7 janvier 1285.
5 Giovanni Villani : Chronique (IX. C. CCXVIII).
6 Thomas d’Aquin était issu d’une vieille famille féodale d’origine normande et germanique : son père-père (Thomas) avait épousé Françoise de Souabe, sœur de l’Empereur ; son père, Landolphe, comte d’Aquin, seigneur de Loretto et de Belcastro ; sa mère, Théodora, comtesse de Teano, descendait des princes normands qui s’étaient taillé un royaume, au sud de l’Italie.
7 Le 7 août 1316, le cardinal Jacques Duèse est élu à l’unanimité et prend le nom de Jean XXII. Jacques Duèse naquit à Cahors, vers 1245. Il étudia chez les Dominicains de Cahors puis à Montpellier où il prit ses grades en droit canonique, et à Orléans où il prit ses grades en droit civil. Docteur utriusque juris, il s’inscrivit à la faculté de théologie de Paris mais n’y passa aucun examen. Enseignant le droit à Toulouse et, peut-être, à Montpellier, il reçut de nombreux bénéfices ecclésiastiques : archiprêtre de Saint-André de Cahors, chanoine de Saint-Front de Périgueux et de Sainte-Cécile d’Albi, archiprêtre de Sarlat et doyen du Puy. Quand saint Louis d’Anjou arriva à Toulouse comme archevêque, il le choisit comme collaborateur. Remarqué par Charles II d’Anjou qui le prit comme conseiller et le fit élire évêque de Fréjus (4 février 1300), il fut, après la mort de Pierre de Ferrières, nommé chancelier du royaume de Naples (1308), ce qu’il resta jusqu’à ce que le Pape l’appelât à l’évêché d’Avignon (18 mars 1310). Clément V l’employa pour des missions diplomatiques auprès de Philippe le Bel, singulièrement autour du procès de Boniface VIII, puis lui confia la préparation du concile de Vienne. Le 24 décembre 1312, il fut créé cardinal-prêtre au titre de Saint-Vital et, vers le mois de mai suivant, nommé cardinal-évêque de Porto.
8 Seize religieux cisterciens du monastère de Fossanova, onze religieux de l’ordre des Prêcheurs, douze laïcs et trois des clercs séculiers ; douze de ces témoins avaient connu personnellement Thomas d’Aquin (cinq Cisterciens, cinq Prêcheurs et deux laïcs).
9 R.P. Mandonnet : Mélanges Thomistes publiés par les Dominicains de la Province de France à l’occasion du VI° centenaire de la canonisation de saint Thomas d’Aquin (18 juillet 1323), Le Saulchoir, Kain (Belgique), Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques, 1923. Vol. III de la Bibliothèque Thomiste.
10 Au consistoire, en 1318.
11 Robert I° d’Anjou, dit le Sage (né vers 1275, mort à Naples le l9 janvier 1343), fut duc d’Anjou, comte de Provence et roi de Naples. Troisième fils de Charles II le Boiteux auquel il succéda (1309), il fut le défenseur des intérêts pontificaux et le chef du parti guelfe contre les empereurs allemands. Sénateur de Rome et protecteur de Florence, chef de la ligue toscane, il s’opposa à l’empereur Henri VII lors de l’expédition de celui-ci en Italie (1311-1313) ; après la mort d’Henri VII, Clément V le nomma vicaire impérial (1313). Il contribua à l’élection à la papauté de Jean XXII (1316) qu’il défendit contre Louis de Bavière. Cependant, il ne put ni vaincre les gibelins d’Italie du Nord ni reconquérir la Sicile. Son règne fut très bénéfique à la Provence, où il fit d’assez longs séjours. Prince savant et protecteur des lettres, il avait accueilli à sa cour Pétrarque et Boccace.
12 « Ce glorieux docteur est celui qui, après les apôtres et les premiers docteurs, illumina le plus l’Eglise… Il y avait dans la Somme Théologique autant de miracles que d’articles… »
13 Pierre Cantier menait toute l’affaire, en l’absence du procureur, malade, Jean de Naples.
14 Homélie de saint Grégoire le Grand sur les disciples d’Emmaüs qui ne reconnurent le Christ qu’à la fraction du pain.
15 Saint Paul : première Epître aux Corinthiens, VI 1.
16 Saint Thomas d’Aquin : « Somme théologique », IIa-IIae, question 45, a. 2, c.
17 Evangile selon saint Matthieu, V 6.
18 Thomas d’Aquin dont le parrain fut le pape Honorius III, fut très tôt confié au monastère bénédictin du Mont-Cassin dont son oncle, Sunnibald, était l’abbé. Thomas se fit autant remarquer par sa piété que son intelligence ; l’abbé du Mont-Cassin et son père décidèrent de l’inscrire à l’université de Naples pour étudier les Arts libéraux. C’est à l’université de Naples qu’il s’initia aux écrits d’Aristote et à l’antique droit romain. C’est aussi à Naples qu’il rencontra l’ordre des frères prêcheurs où, contre l’avis de sa famille, il reçut l’habit. Sa mère, ulcérée que son fils entrât dans un ordre mendiant, se plaignit sans succès au prieur du couvent de Naples, au maître général de l’Ordre et au Pape. Elle décida de venir chercher elle-même Thomas mais, lorsqu’elle arriva au couvent de Naples, il s’était enfui au couvent Rome d’où le maître général le fit partir pour Paris. Rattrapé par ses deux frères, entre Sienne et le lac de Bolsenne, près d’Aquapendente, il fut enfermé au château du Mont-Saint-Jean. Ni ses frères ni sa mère ne réussirent à fléchir sa décision, quant à ses deux sœurs, elles prirent secrètement son parti au point que l’aînée résolut de se faire religieuse à Sainte-Marie de Capoue. Pour perdre sa réputation, ses frères firent entrer une prostituée dans sa chambre ; il prit un tison enflammé, traça une croix sur le mur et se mit à genoux pour renouveler son vœu de chasteté ; il tomba alors en sommeil et eut l’apparition de deux anges qui ceignirent ses reins en lui disant : « Nous venons à toi de la part de Dieu pour te conférer le don de la virginité perpétuelle qu’il t’accorde dès ce moment. » Il était enfermé depuis deux ans quand les Dominicains portèrent plainte auprès du pape Innocent IV et de l’Empereur qui venaient de se réconcilier : l’empereur Frédéric exigea sa libération. La famille ne voulant pas perdre la face, les deux sœurs prièrent les dominicains de Naples de se rendre nuitamment au pied de la tour d’où Thomas descendit dans un panier.

De l’usage de l’encens
Nous ne pratiquons pas l’encensement comme un précepte cérémoniel de l’ancienne Loi, mais comme une institution de l’Eglise. C’est pourquoi nous le pratiquons pas de la manière dont il était prescrit dans l’ancienne Loi.
L’encensement a un double objet. D’abord le respect envers ce sacrement : en répandant un parfum agréable, on chasse la mauvaise odeur corporelle qui règnerait dans le lieu du culte et pourrait provoquer le dégoût.
Ensuite l’encensement sert à représenter l’effet de la grâce, dont le Christ fut rempli comme d’un parfum agréable, selon la parole de la Genèse : « Voici que le parfum de mon fils est comme le parfum d’un champ fertile. » Et du Christ elle découle jusqu’aux fidèles par l’office des ministres, selon cette parole de la deuxième Epître aux Corinthiens : « Par nous (le Christ) répand en tous lieux le parfum de sa connaissance. » Et c’est pourquoi, lorsqu’on a encensé de tous côtés l’autel, qui symbolise le Christ, on encense tout le monde selon l’ordre hiérarchique.
saint Thomas d’Aquin

Des offrandes
Le prêtre est établi comme un négociateur et un intermédiaire entre le peuple et Dieu, selon ce qui est dit de Moïse (Deutéronome V 5). C’est pourquoi il lui appartient de transmettre au peuple les enseignements divins et les saints mystères ; et aussi de présenter à Dieu ce qui, venant du peuple, doit passer par lui : prières, sacrifices, oblations, selon l’Epître aux Hébreux (VI) : « Tout pontife, pris parmi les hommes, est établi pour intervenir en leur faveur dans leurs relations avec Dieu, afin d’offrir dons et sacrifices pour le péché. » Les oblations que le peuple présente à Dieu sont donc remise aux prêtres, non seulement pour qu’ils les emploient à leur usage, mais pour qu’ils en soient les fidèles dispensateurs. Ils les emploieront en partie aux frais du culte divin ; une autre part sera destinée à leur propre subsistance, car « ceux qui servent à l’autel partagent avec l’autel » (I Corinthiens IX 13) ; une autre partie sera allouée aux pauvres qui doivent, autant que faire se peut, être entretenus sur les biens de l’Eglise, car notre Seigneur lui-même avait une bourse pour les pauvres, remarque saint Jérôme.
Il ne semble pas qu’ici le prêtre prie pour que la consécration s’accomplisse, mais pour qu’elle soit fructueuse. Aussi dit-il expressément : « Qu’elle devienne pour nous le Corps et le Sang… » Et c’est le sens des paroles qu’il prononce auparavant : « Sanctifie pleinement cette offrande par la puissance de ta bénédiction » selon saint Augustin, c’est-à-dire : « par laquelle nous soyons bénis », à savoir par la grâce ; adscriptam, c’est-à-dire « par laquelle nous soyons inscrits dans le ciel » ; ratam, c’est-à-dire « par laquelle nous soyons reconnus comme appartenant au christ » ; rationabilem, c’est-à-dire « par laquelle nous soyons dépouillés du sens charnel » ; acceptabilem, c’est-à-dire « que nous, qui nous déplaisons à nous-mêmes, nous soyons agréables par elle à son Fils unique ».
Le prêtre ne demande pas que les espèces sacramentelles soient transportées au ciel ; ni le corps réel du Christ, qui ne cesse pas d’être présent sur l’autel. Mais il demande cela pour le Corps mystique, car c’est lui qui est signifié dans ce sacrement ; c’est-à-dire que l’ange qui assiste au divin mystère présente à Dieu les prières du prêtre et du peuple, selon ce texte de l’Apocalypse : « La fumée des parfums monta des mains de l’ange avec les offrandes des saints. » L’autel céleste signifie soit l’Eglise triomphante elle-même, où nous demandons d’être transférés ; ou bien Dieu lui-même, à qui nous demandons d’être unis ; car il est dit de cet autel, dans l’Exode : « Tu ne monteras pas à mon autel par des degrés », c’est-à-dire : « Tu ne feras pas de degrés dans la Trinité. »
Par l’ange on peut encore comprendre le Christ lui-même, qui est « l’Ange du grand conseil », qui unit son corps mystique à Dieu le Père et à l’Eglise triomphante. (Saint Thomas d’Aquin).
La fraction de l’hostie a une triple signification. D’abord la division subie par le corps du Christ dans sa passion ; ensuite la répartition du Corps mystique selon divers états ; enfin la distribution des grâces qui découlent de la passion du Christ, comme dit Denys dans la Hiérarchie Ecclésiastique. Cette fraction n’introduit donc pas de division dans le Christ.
Comme dit le pape Sergius, dans un texte qu’on trouve dans le Décret : « Le corps du Seigneur est triple. La partie de l’oblation qui est mise dans le calice désigne le corps du Christ qui a déjà ressuscité », c’est-à-dire le Christ lui-même et la sainte Vierge, et les autres saints, s’il y en a, qui sont entrés corporellement dans la gloire. « La partie qui est mangée représente le Christ qui est encore sur la terre », c’est-à-dire que ceux qui vivent sur terre sont unis par le sacrement et sont broyés par les épreuves, comme le pain qu’on mange est broyé par les dents. « La partie qui demeure sur l’autel jusqu’à la fin de la messe est le corps du Christ demeurant au sépulcre : car jusqu’à la fin du monde les corps des saints seront dans les sépulcres », tandis que leurs âmes sont soit au purgatoire, soit au ciel. Cependant ce dernier rite – qu’une partie de l’hostie soit réservée jusqu’à la fin de la messe – n’est plus observé car il présentait des risques. Mais ce symbolisme des parties reste valable. On l’a exprimé en vers : « L’hostie est divisée en parties : celle qui est trempée désigne ceux qui sont pleinement bienheureux ; celle qui est sèche, les vivants ; celle qui est réservée, les ensevelis. » Cependant certains disent que la partie mise dans le calice symbolise ceux qui vivent en ce monde ; la partie gardée hors du calice, ceux qui sont pleinement bienheureux dans leur âme et leur corps ; et la partie mangée symbolise les autres.

saint Thomas d’Aquin
De la prière
Auprès d’un homme, la prière s’impose d’abord pour lui faire connaître le désir de celui qui prie et son indigence ; elle a ensuite pour but de fléchir, jusqu’à le faire céder, le cœur de qui l’on prie. Or, ces deux choses n’ont plus leur raison d’être quand la prière s’adresse à Dieu. Nous ne voulons pas, en effet, quand nous le prions, lui faire connaître notre indigence ou nos désirs : il connaît tout. Le Psalmiste dit en effet : Seigneur, devant toi se trouve placé tout mon désir. Et dans l’Évangile de saint Matthieu, nous lisons : Votre Père sait ce dont vous avez besoin. Il ne s’agit pas non plus, par des paroles humaines, d’infléchir la divine volonté jusqu’à lui faire vouloir ce qu’elle rejetait auparavant. Car il est dit au livre des Nombres : Dieu n’est point un homme pour mentir, ni un fils de l’homme, pour changer. – Il n’est pas sujet au repentir, ajoute le premier livre des Rois.
Si la prière est nécessaire à l’homme pour obtenir les bienfaits de Dieu, c’est qu’elle exerce une influence sur celui-là même qui l’utilise. Il doit en effet s’attarder à la considération de ses propres pauvretés et incliner son âme à désirer avec ferveur et dans un esprit filial ce qu’il espère obtenir par la prière. Il se rend par là même capable de le recevoir.
Une autre différence se remarque entre la prière adressée à Dieu et celle adressée à un homme. Avant de se disposer à cette deuxième, il faut déjà la familiarité qui donne accès auprès de celui que l’on prie. Tandis que prier Dieu, c’est aussitôt nous introduire dans son intimité ; car alors notre esprit s’élève jusqu’à lui, l’adore en esprit et en vérité.
Et ainsi, en cette familière amitié que produit la prière, s’ouvre la voie pour une prière plus confiante encore. D’où l’on dit dans le Psaume : J’ai crié, – c’est-à-dire, j’ai prié avec foi, – parce que vous m’avez exaucé. On dirait que, reçu dans l’intimité divine par l’effet d’une première prière, il priait ensuite avec une confiance accrue.
Et c’est pourquoi, dans la prière adressée à Dieu, l’assiduité ou l’insistance dans la demande n’est pas importune ; au contraire, Dieu l’agrée. Car il faut toujours prier et ne pas se lasser, lisons-nous dans saint Luc. De là aussi, le Seigneur nous invite à la prière : Demandez et il vous sera donné ; frappez et l’on vous ouvrira.
Saint Thomas d’Aquin 

LA MÉDITATION CHRÉTIENNE : RETOUR D’UN VIEUX SENTIER DE FOI

28 janvier, 2014

http://sentiersdefoi.info/la-meditation-chretienne-retour-dun-vieux-sentier-de-foi/

LA MÉDITATION CHRÉTIENNE : RETOUR D’UN VIEUX SENTIER DE FOI

par Jean-Pierre Contant

À la recherche d’un chemin qui mène au cœur de soi pour être disponible totalement à la Présence qui s’y trouve, le moine cistercien John Main découvre le sentier de la méditation chrétienne, offert depuis 1977 au Québec.
Pour bien comprendre l’origine de la Méditation chrétienne, il nous faut rencontrer John Main, o.s.b., principal artisan de la mise à jour de cette forme de prière dans le monde chrétien contemporain. Entre 1954 et 1956, alors qu’il était diplomate en Angleterre, il fut affecté en Malaisie. C’est dans le cadre de ses fonctions qu’il y rencontra un swami hindou. Impressionné par l’engagement de ce dernier, il se met à méditer avec lui. En 1959, bousculé par la mort d’un jeune neveu, John Main entre chez les moines bénédictins. Dix ans plus tard, il devient directeur d’une école reliée à un monastère aux États-Unis. C’est à ce moment qu’il découvre l’enracinement chrétien de cette forme de prière qui utilise un mantra.
En accompagnant un jeune étudiant, féru d’informations sur la prière, il découvre en effet des écrits du IVe siècle de Jean Cassien relatant que des moines se retiraient dans le désert pour prier à l’aide d’un seul mot ou d’une seule phrase tirée de la Bible. On trouve aussi un retour à cette forme de prière au XIVe siècle dans les écrits d’un auteur anonyme anglais : Le nuage d’inconnaissance. Plus près de nous, au XVIIIe siècle, Le récit du pèlerin russe fait état de la Prière de Jésus qui consiste à répéter la phrase suivante : « Jésus, fils de Dieu vivant, prends pitié de nous. » Fier de cette découverte, John Main décide donc de rendre accessible cette forme de prière au monde contemporain. Il fonde, en 1974, le Centre de méditation chrétienne à Londres. C’est en 1977, à la demande d’un évêque anglophone de Montréal, qu’il vient y fonder un prieuré bénédictin, où il se donne comme mission d’enseigner la méditation chrétienne. Une fois par semaine, des personnes viennent le rencontrer pour recevoir des instructions et méditer avec lui. Décédé en1982, Laurence Freeman, o.s.b., continue actuellement son œuvre.
Il n’y a rien de plus simple que de méditer. Dans notre monde où tout devient souvent compliqué, il apparaît même un peu simpliste d’apprendre ainsi à ne rien faire. Juste être là en présence de Celui qui nous habite. Pour en connaître la méthode, je vous invite à aller sur le site Web de la Médiation chrétienne1.
Depuis le passage de John Main à Montréal dans les années 1980, plusieurs groupes de méditants se sont formés au Québec et dans le monde entier. Le groupe sert à aider le méditant à maintenir la discipline. En effet, se retrouver une fois par semaine autour d’un petit texte sur la méditation et méditer ensemble aide le méditant à rester fidèle à ses deux périodes de prière par jour. Ayant fréquenté assidûment le prieuré de 1979 à 1983 et animant un groupe depuis 10 ans à Lachute, le père Michel Boyer, franciscain, assume la coordination pour le Québec et les régions francophones du Canada depuis 7 ans.
Nous rencontrons, dans ces groupes, plusieurs personnes qui ont renoué avec la foi chrétienne à l’aide de la méditation chrétienne. Ils y retrouvent une relation plus personnelle à Dieu. Ces groupes comprennent des hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes. Plusieurs personnes qui ont mis cette forme de prière dans leur vie témoignent comment leur quotidien en fut changé. Engagée dans la mise sur pied d’une coopérative de logement, une participante nous dit comment elle prend maintenant le dossier avec beaucoup plus de sérénité et de confiance. Un homme et une femme en couple, engagés dans le domaine de l’aide humanitaire en Afrique, méditent maintenant ensemble chaque jour quand ils sont au loin.
Cette forme de prière trouve sa pertinence dans notre monde actuel où la performance, l’obligation de résultats, le bruit envahissant des radios, de la télé et d’Internet, et le souci de rentabilité font la loi. Quand on médite, on ne fait qu’être. Être en présence de cet Esprit qui nous habite dans le silence et la sérénité. De plus, la naissance de petits groupes constitue des cellules d’Église réelle, non institutionnelle. Dans ses débuts, la Méditation chrétienne a dû affronter certaines réticences, car elle était associée au bouddhisme, mais dans ces temps d’ouverture, elle est de plus en plus considérée comme un nouveau sentier de foi.

Partisans juifs dans le Ghetto de Varsovie

27 janvier, 2014

Partisans juifs dans le Ghetto de Varsovie dans images droppedImage

http://www.everyonegroup.com/it/EveryOne/MainPage/Entries/2009/1/21_Giorno_della_Memoria._Collezione_di_dipinti,_sculture_e_disegni_di_artisti_della_Shoah.html

PAROLES DU PAPE BENOÎT XVI – Synagogue de Rome, Dimanche 17 janvier 2010

27 janvier, 2014

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2010/january/documents/hf_ben-xvi_spe_20100117_sinagoga_fr.html   VISITE À LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE ROME

PAROLES DU PAPE BENOÎT XVI

Synagogue de Rome

Dimanche 17 janvier 2010

« Merveilles que fit pour eux le Seigneur! Merveilles que fit pour nous le Seigneur, nous étions dans la joie » (Ps 126)

« Voyez! Qu’il est bon, qu’il est doux d’habiter en frères tous ensemble! » (Ps 133)

Monsieur le grand rabbin de la communauté juive de Rome, Monsieur le président de l’Union des communautés juives italiennes, Monsieur le président de la communauté juive de Rome, Messieurs les rabbins, Eminentes autorités, Chers amis et frères,

1. Au début de la rencontre dans le Grand Temple des juifs de Rome, les psaumes que nous avons écoutés nous suggèrent l’attitude spirituelle la plus authentique pour vivre ce moment de grâce particulier et joyeux: la louange au Seigneur, qui a fait de grandes choses pour nous, nous a ici rassemblés avec son Hèsed, l’amour miséricordieux, et l’action de grâce pour nous avoir fait le don de nous retrouver ensemble pour rendre plus solides les liens qui nous unissent et continuer à parcourir la route de la réconciliation et de la fraternité. Je désire tout d’abord vous exprimer ma vive gratitude, M. le grand rabbin Riccardo Di Segni, pour l’invitation que vous m’avez faite et pour les paroles significatives que vous m’avez adressées. Je remercie ensuite les présidents de l’Union des Communautés juives italiennes, M. Renzo Gattegna, et de la Communauté juive de Rome, M. Riccardo Pacifici, pour les paroles courtoises qu’ils ont bien voulu m’adresser. Ma pensée va aux Autorités et à toutes les personnes présentes et elle s’étend, de manière particulière, à la communauté juive romaine et à ceux qui ont collaboré pour rendre possible le moment de rencontre et d’amitié que nous sommes en train de vivre. En venant pour la première fois parmi vous en tant que chrétien et que Pape, mon vénéré prédécesseur le Pape Jean-Paul II, il y a presque vingt-quatre ans, voulut apporter une contribution décisive au renforcement des bonnes relations entre nos communautés, pour surmonter toute incompréhension et préjugé. Ma visite s’inscrit dans le chemin tracé, pour le confirmer et le renforcer. C’est avec des sentiments de vive cordialité que je me trouve parmi vous pour vous manifester l’estime et l’affection que l’évêque de Rome et l’Eglise de Rome, ainsi que toute l’Eglise catholique, nourrissent à l’égard de votre communauté et des communautés juives présentes dans le monde. 2. La doctrine du Concile Vatican II a représenté pour les catholiques un point de référence vers lequel se tourner constamment dans l’attitude et dans les rapports avec le peuple juif, marquant une étape nouvelle et décisive. L’événement conciliaire a donné un élan décisif à l’engagement de parcourir un chemin irrévocable de dialogue, de fraternité et d’amitié, un chemin qui s’est approfondi et développé ces quarante dernières années avec des étapes et des gestes importants et significatifs, parmi lesquels je souhaite mentionner à nouveau la visite historique dans ce lieu de mon vénérable prédécesseur, le 13 avril 1986, les nombreuses rencontres qu’il a eues avec des représentants juifs, notamment au cours des voyages apostoliques internationaux, le pèlerinage jubilaire en Terre Sainte en l’an 2000, les documents du Saint-Siège qui, après la Déclaration Nostra aetate, ont offert de précieuses orientations pour un développement positif dans les rapports entre catholiques et juifs. Moi aussi, pendant ces années de pontificat, j’ai voulu montrer ma proximité et mon affection envers le peuple de l’Alliance. Je conserve bien vivant dans mon cœur tous les moments du pèlerinage que j’ai eu la joie d’accomplir en Terre Sainte, au mois de mai de l’année dernière, ainsi que les nombreuses rencontres avec des communautés et des organisations juives, en particulier dans les synagogues de Cologne et de New York. En outre, l’Eglise n’a pas manqué de déplorer les fautes de ses fils et de ses filles, en demandant pardon pour tout ce qui a pu favoriser d’une manière ou d’une autre les plaies de l’antisémitisme et de l’antijudaïsme (cf. Commission pour les rapports religieux avec le judaïsme, Nous nous souvenons: une réflexion sur la Shoah, 16 mars 1998). Puissent ces plaies être guéries pour toujours! Il me revient à l’esprit la prière pleine de tristesse au Mur du Temple à Jérusalem du Pape Jean-Paul II, le 26 mars 2000, qui résonne avec vérité et sincérité au plus profond de notre cœur: « Dieu de nos pères, tu as choisi Abraham et sa descendance pour que ton Nom soit apporté aux peuples: nous sommes profondément attristés par le comportement de ceux qui, au cours de l’histoire, les ont fait souffrir, eux qui sont tes fils, et, en te demandant pardon, nous voulons nous engager à vivre une fraternité authentique avec le peuple de l’Alliance ». 3. Le temps qui s’est écoulé nous permet de reconnaître dans le vingtième siècle une époque véritablement tragique pour l’humanité: des guerres sanglantes qui ont semé la destruction, la mort et la douleur comme jamais auparavant; des idéologies terribles qui ont trouvé leur racine dans l’idolâtrie de l’homme, de la race, de l’Etat qui ont conduit une fois de plus un frère à tuer son frère. Le drame singulier et bouleversant de la Shoah représente en quelque sorte le sommet d’un chemin de haine qui naît lorsque l’homme oublie son Créateur et se met lui-même au centre de l’univers. Comme je l’ai dit lors de ma visite du 28 mai 2006 au camp de concentration d’Auschwitz, encore profondément inscrite dans ma mémoire, « les potentats du Troisième Reich voulaient écraser le peuple juif tout entier » et, au fond, « au moyen de l’anéantissement de ce peuple, entendaient tuer ce Dieu qui appela Abraham, et qui, parlant sur le Sinaï, établit les critères d’orientation de l’humanité, qui demeurent éternellement valables » (Discours au camp d’Auschwitz-Birkenau: Insegnamenti de Benoît XVI, II, [2006], p. 727; cf. ORLF n. 24 du 13 juin 2006). Comment ne pas rappeler en ce lieu les juifs romains qui furent arrachés de ces maisons, devant ces murs, et dans un horrible massacre furent tués à Auschwitz? Comment est-il possible d’oublier leurs visages, leurs noms, les larmes, le désespoir des hommes, des femmes et des enfants? L’extermination du peuple de l’Alliance de Moïse, d’abord annoncée puis systématiquement programmée et mise en œuvre en Europe sous la domination nazie, atteint également Rome en ce jour tragique. Malheureusement, beaucoup demeurèrent indifférents, mais beaucoup, également parmi les catholiques italiens, soutenus par la foi et l’enseignement chrétien, réagirent avec courage, ouvrant les bras pour secourir les juifs traqués et en fuite, souvent au risque de leur propre vie, et méritant une gratitude éternelle. Le Siège apostolique également mena une action de secours, souvent cachée et discrète. Le souvenir de ces événements doit nous pousser à renforcer les liens qui nous unissent pour que croissent toujours davantage la compréhension, le respect et l’accueil. 4. Notre proximité et notre fraternité spirituelles trouvent dans l’Ecriture Sainte – en hébreu Sifre Qodesh ou « Livres de Sainteté » – le fondement le plus solide et le plus durable, sur la base duquel nous sommes constamment mis devant nos racines communes, devant l’histoire et le riche patrimoine spirituel que nous partageons. C’est en scrutant son propre mystère que l’Eglise, Peuple de Dieu de la Nouvelle Alliance, découvre son lien profond avec les juifs, choisis les premiers entre tous par le Seigneur pour accueillir sa parole (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 839). « A la différence des autres religions non chrétiennes, la foi juive est déjà une réponse à la révélation de Dieu dans l’Ancienne Alliance. C’est au peuple juif qu’ »appartiennent l’adoption filiale, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses et les patriarches, lui de qui est né, selon la chair, le Christ » (Rm 9, 4-5) car « les dons et l’appel de Dieu sont sans repentance » (Rm 11, 29) » (Ibid.). 5. Nombreuses peuvent être les implications qui dérivent de l’héritage commun tiré de la Loi et des Prophètes. Je voudrais en rappeler certaines: tout d’abord, la solidarité qui lie l’Eglise et le peuple juif « au niveau même de leur identité » spirituelle et qui offre aux chrétiens l’opportunité de promouvoir « un respect renouvelé pour l’interprétation juive de l’Ancien Testament » (cf. Commission biblique pontificale, Le peuple juif et ses Saintes Ecritures dans la Bible chrétienne, 2001, pp. 12 et 55); la place centrale du Décalogue comme message éthique commun de valeur éternelle pour Israël, l’Eglise, les non-croyants et l’humanité tout entière; l’engagement pour préparer ou réaliser le Royaume du Très-Haut dans le « soin de la création » confiée par Dieu à l’homme pour la cultiver et la protéger de manière responsable (cf. Gn 2, 15). 6. En particulier, le Décalogue – les « Dix Paroles » ou Dix Commandements (cf. Ex 20, 1-17; Dt 5, 1-21) – qui provient de la Torah de Moïse, constitue le flambeau de l’éthique, de l’espérance et du dialogue, étoile polaire de la foi et de la morale du peuple de Dieu, et il éclaire et guide également le chemin des chrétiens. Il constitue un phare et une norme de vie dans la justice et dans l’amour, un « grand code » éthique pour toute l’humanité. Les « Dix Paroles » jettent une lumière sur le bien et le mal, sur le vrai et le faux, sur le juste et l’injuste, également selon les critères de la conscience juste de toute personne humaine. Jésus lui-même l’a répété plusieurs fois, en soulignant qu’un engagement actif sur le chemin des commandements est nécessaire: « Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements » (Mt 19, 17). Dans cette perspective, les domaines de collaboration et de témoignage sont divers. Je souhaiterais en rappeler trois particulièrement importants pour notre époque. Les « Dix Paroles » demandent de reconnaître l’unique Seigneur, contre la tentation de se construire d’autres idoles, de se faire des veaux d’or. Dans notre monde, beaucoup ne connaissent pas Dieu ou estiment qu’il est superflu, sans importance pour la vie; ainsi ont été fabriqués d’autres et de nouveaux dieux devant lesquels l’homme s’incline. Réveiller dans notre société l’ouverture à la dimension transcendante, témoigner de l’unique Dieu est un service précieux que les juifs et les chrétiens peuvent et doivent offrir ensemble. Les « Dix Paroles » demandent le respect, la protection de la vie, contre toute injustice ou tout abus de pouvoir, en reconnaissant la valeur de toute personne humaine, créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Combien de fois, dans toutes les régions de la terre, proches ou lointaines, sont encore piétinés la dignité, la liberté, les droits de l’être humain! Témoigner ensemble de la valeur suprême de la vie contre tout égoïsme, c’est offrir une contribution importante à un monde où puissent régner la justice et la paix, le « shalom » appelé de leurs vœux par les législateurs, par les prophètes et par les sages d’Israël. Les « Dix Paroles » exigent de sauvegarder et de promouvoir la sainteté de la famille, où le « oui » personnel et réciproque, fidèle et définitif de l’homme et de la femme, ouvre l’espace pour l’avenir, pour l’authentique humanité de chacun, et s’ouvre, dans le même temps, au don d’une nouvelle vie. Témoigner que la famille continue d’être la cellule essentielle de la société et le contexte de base où l’on apprend et l’on exerce les vertus est un précieux service à offrir pour la construction d’un monde au visage plus humain. 7. Comme l’enseigne Moïse dans le Shemà (cf. Dt 6, 5; Lv 19, 34) – et le réaffirme Jésus dans l’Evangile (cf. Mc 12, 19-31), tous les commandements se résument dans l’amour de Dieu et dans la miséricorde envers le prochain. Cette Règle engage les juifs et les chrétiens à faire preuve, à notre époque, d’une générosité particulière envers les pauvres, les femmes, les enfants, les étrangers, les malades, les faibles, les personnes dans le besoin. Il existe dans la tradition juive un admirable dicton des Pères d’Israël: « Simon le Juste avait l’habitude de dire: le monde se fonde sur trois choses: la Torah, le culte et les actes de miséricorde » (Aboth 1, 2). A travers l’exercice de la justice et de la miséricorde, les juifs et les chrétiens sont appelés à annoncer et à témoigner du Royaume du Très-Haut qui vient, et pour lequel nous prions et nous œuvrons chaque jour dans l’espérance. 8. Nous pouvons accomplir des pas ensemble dans cette direction, conscients des différences qui existent entre nous, mais également du fait que si nous réussissons à unir nos cœurs et nos mains pour répondre à l’appel du Seigneur, sa lumière deviendra plus proche pour illuminer tous les peuples de la terre. Les pas accomplis au cours de ces quarante années par le Comité international conjoint catholique-juif et, au cours des dernières années, par la Commission mixte du Saint-Siège et du grand rabbinat d’Israël, sont un signe de la volonté commune de poursuivre un dialogue ouvert et sincère. Demain précisément, la Commission mixte tiendra ici à Rome sa rencontre sur: « L’enseignement catholique et juif sur la création et l’environnement »; nous leur souhaitons un dialogue fructueux sur un thème d’actualité aussi important. 9. Les chrétiens et les juifs ont en commun une grande partie de leur patrimoine spirituel, ils prient le même Seigneur, ils ont les mêmes racines, mais ils demeurent souvent ignorants les uns des autres. C’est à nous qu’il revient, en réponse à l’appel de Dieu, de travailler afin que demeure toujours ouvert l’espace du dialogue, du respect réciproque, de la croissance dans l’amitié, du témoignage commun face aux défis de notre temps, qui nous invitent à collaborer pour le bien de l’humanité dans ce monde créé par Dieu, le Tout-Puissant et le Miséricordieux. 10. J’exprime enfin une pensée particulière pour notre Ville de Rome, où, depuis environ deux millénaires, cohabitent, comme le disait le Pape Jean-Paul II, la communauté catholique avec son évêque et la communauté juive avec son grand rabbin. Que cette coexistence puisse être animée par un amour fraternel grandissant, s’exprimant également dans une coopération toujours plus étroite pour offrir une contribution valable à la résolution des problèmes et des difficultés à affronter. J’invoque du Seigneur le don précieux de la paix dans le monde entier, en particulier en Terre Sainte. Au cours de mon pèlerinage à Jérusalem au mois de mai dernier, au Mur du Temple, j’ai demandé à Celui qui peut tout: « Envoie ta paix sur cette Terre Sainte, sur le Moyen Orient, sur la famille humaine tout entière; éveille le cœur de tous ceux qui invoquent ton nom, afin qu’ils marchent humblement sur le chemin de la justice et de la compassion » (Prière au Mur des Lamentations de Jérusalem, 12 mai 2009; cf. ORLF n. 20 du 19 mai 2009).

J’élève vers Lui, à nouveau, l’action de grâce et la louange pour notre rencontre, en lui demandant de renforcer notre fraternité et de rendre notre entente plus solide.

[« Louez le Seigneur, tous les peuples, fêtez-le tous les pays! Fort est son amour pour nous, pour toujours sa vérité » (Ps 117)]

  

ÉGLISE COPTE – LE PREMIER PSAUME PÉNITENTIEL

27 janvier, 2014

http://www.coptipedia.com/ancien-testament/psaume-6.html

ÉGLISE COPTE

LE PREMIER PSAUME PÉNITENTIEL

C’est le premier des sept psaumes pénitentiaux (6, 32, 38, 51, 102, 130 et 143), qui sont particulièrement convenables pour exprimer le repentir, une collection désignée ainsi probablement par St. Augustin. Certains érudits trouvent que ces sept psaumes correspondent aux sept péchés de David, qui sont: L’orgueil ou la vanité, quand il a demandé de faire le dénombrement général d’Israël. L’adultère avec la femme d’Urie le Héthien. La tromperie en appelant Urie de l’armée pour cacher son propre péché. Couvrir son péché en demandant à Urie de coucher avec sa femme. Tuer Urie. L’indulgence envers son fils Amnon lorsqu’il a fait le mal avec sa soeur. La surdité du coeur, car David n’a pas voulu confesser son péché, jusqu’à ce que le prophète Nathan lui vint, après 2 ans. L’humeur de ce psaume est convenablement celle d’une personne repentante, car elle exprime un chagrin profond pour avoir péché, criant, avec de lourdes larmes [6], haïssant le péché [8], et espérant recevoir la miséricorde de Dieu [2]. Les trois psaumes précédents montrent la souffrance des pieux à cause des actions des impies, leurs ennemis, alors que, dans ce psaume, nous voyons leur souffrance profonde à cause de leurs propres péchés. Le prophète David était gravement malade quand il a écrit ce psaume. Il reconnaît l’effet du péché sur sa vie: physiquement, psychologiquement et spirituellement. Ce psaume permet aux personnes qui sont désespérement malades d’honnêtement placer leur détresse, leurs souffrances, leurs doutes et leur désespoir devant le Seigneur. Autrement dit, au lieu de céder à la souffrance et au chagrin, elles doivent se repentir et être absorbées par leur Sauveur, qui est la source de la vraie joie et du vrai confort. Il a chargé le chef des musiciens d’accompagner le psaume d’un instrument de huit cordes, « Sheminith »; alors, son titre est: « Jusqu’à la fin, sur la harpe à huit cordes, Psaume de David. » Ce psaume était utilisé dans les liturgies Juive et Chrétienne, étant récité chaque jour dans les synaguogues et dans les églises latines anciennes. Il est aussi utilisé chaque matin (prières canoniques) dans la liturgie Copte.

Grandes Lignes: Un cri au Vrai Médecin [1-3] La vallée de l’ombre de la mort [4-7]. Refus de la compagnie des méchants [8]. La prière exaucée [8-10].

Le Titre: « Au chef des chantres. Avec instruments à cordes (Neginoth). Sur la harpe à huit cordes (Sheminith). Psaume de David. » D’après la version des Septante: « Jusqu’à la fin, hymne pour l’octave (huit), psaume de David. »

1. « Jusqu’à la fin »: voir le titre de Psaumes 4 et 5. 2. « Avec Neginoth » veut dire « joué sur des instruments à corde. » 3. L’expression « sur Sheminith » se trouve dans 1 Chroniques 15:21, où nous apprenons la nomination de certains chantres pour jouer la harpe sur Sheminith, « pour exceller ». Elle se trouve aussi dans le titre du psaume 12. Il y a plusieurs interprétations du mot Sheminith. a. Certains l’interprètent: pour la surabondance. b. L’interprétation littérale de « sur Sheminith » est « sur le huitième ». Si par « le huitième » nous comprenons « l’octave », notre esprit se tourne instantanément vers quelque chose lié à la musique; donc, ce terme semble diriger notre attention vers quelque chose se rapportant à la musique dans l’adoration de Dieu. Certains trouvent que ce mot fait référence à un instrument, peut-être à une harpe à huit cordes. c. Certains trouvent que cette expression dirige notre attention vers le jour du dernier jugement, qui suivra les 6 jours de travail de cette vie et le septième jour où les âmes se reposent. Ensuite, viendra le huitième jour qui est la fin du monde. Certains des écrivains Juifs considèrent le huitième jour le jour de la circoncision. Certains anciens Chrétiens l’ont attribué au jour du Seigneur, étant le jour après le Sabbat Juif. Ceci aboutit à des suppositions théoloiques sur la nouvelle création Chrétienne dans le Christ Ressuscité. Il fait aussi référence au royaume Messianique céleste où toutes les maladies spirituelles sont guéries. « Le Messie », a écrit un rabbin, « relachera les fers qui nous enchaînent à ce monde. » (3) Onesimus de Jérusalem déclare que le nombre huit fait référence à la résurrection du Christ, car Il est ressuscité le premier jour de la seconde semaine, ou le huitième de la première. Donc, notre repentir doit être pratiqué à travers notre foi en le Christ Ressuscité, qui nous accorde l’espérance de la nouvelle vie. + Nous pouvons interpréter, avec confiance, l’octave comme étant le Jour du Jugement, car la fin du monde nous admettra à la vie éternelle, ensuite, les âmes des justes ne seront plus sujet aux vicissitudes du temps. Puisque le temps avance par la répétition des mêmes sept jours, l’octave peut bien signifier ce huitième jour, qui est au delà d’une telle rotation.

St. Augustin + Après l’observance du Sabbat, que chaque ami du Christ fasse du jour du Seigneur un festival, le jour de la résurrection, la reine et le chef de tous les jours (de la semaine). Attendant cela avec impatience, le prophète déclare, « Jusqu’à la fin, pour le huitième jour », auquel notre vie renaît et la victoire sur la mort est obtenue dans le Christ, que les enfants de la perdition et Ses ennemis renient, « ils ont pour dieu leur ventre,… ils ne pensent qu’aux choses de la terre. » (Phil. 3: 18,19), ils aiment les plaisirs et n’aiment pas Dieu, ayant la forme de la piété, mais en reniant le pouvoir. (2 Tim. 3:4) (4).

St. Ignatius d’Antioche Puisque ce psaume est le premier des psaumes pénitanciaux, concernant le repentir qui est le second baptême, il est convenablement intitulé « jusqu’à la fin, au huitième ». A un tel stade, une personne jouit de la circoncision de l’esprit, du coeur et des sens, car c’est à travers le repentir que nous pouvons être unis au Christ, qui est le but et la fin de notre foi. Alors, Il établira Son royaume dans nos coeurs. A travers le repentir, nous jouissons de la résurrection avec Lui, comme au premier jour de la semaine, ou au huitième jour de la semaine après Sa crucifixion… Nous sommes crucifiés avec Lui chaque jour à cause de nos péchés, et nous ressuscitons avec Lui, portant Sa piété comme étant la nôtre. A travers le repentir, nous renouvelons la circoncision de nos esprits, ce que nous avions déjà fait dans le baptême. Ainsi, nous crucifions les oeuvres de l’ancien homme et nous portons constamment une vie nouvelle, dans notre existance intérieure. A travers le repentir, nous retournons avec le fils prodigue aux bras du Père (Luc 15), jouissant de cette promesse qui nous est faite alors que nous sommes encore sur terre, et atteignant la perfection au huitième Jour du Seigneur! Ce n’est donc pas étonnant que ce psaume nous exhorte de crier et de supplier pour la miséricorde, pour atteindre le pardon du Médecin de nos âmes et de nos corps, et pour éviter d’être engloutis par la mort à cause du péché. Nous espérons qu’Il nous emportera à Son joyeux royaume, plutôt que d’être noyés dans les ténèbres de la nuit.

Un cri au vrai Médecin: « Eternel, ne me punis pas dans Ta colère, et ne me châtie pas dans Ta fureur (grand déplaisir) Aie pitié de moi, Eternel, car je suis sans force; Guéris-moi, Eternel, car mes os sont tremblants. Mon âme est toute troublée. Et toi, Eternel, jusqu’à quand…? » [1-3]

1. David était un prophète pleurant, aussi bien que Jérémie. Il avait plus de courage et de considération pour pleurer à cause de n’importe quelle affliction externe; mais, quand le péché s’est installé lourdement sur sa conscience, il a refusé d’être consolé (5), attendant la miséricorde de Dieu. 2. David demande à Dieu de ne pas le punir dans Sa colère [1]. Il ne prie pas en disant ‘Seigneur, ne me punis pas’, mais en disant ‘ne me punis pas, comme un père fait avec son fils, en qui il trouve toute sa joie.’ Jérémie dit, « Châtie-moi, ô Eternel! Mais avec équité, et non dans ta colère, de peur que tu ne me réduises à rien. » (Jérémie 10:24) David demande que ses afflictions soient le châtiment d’un fils, non la punition d’un naufrage. La colère de Dieu détruit, mais Son amour paternel corrige, ramène dans le droit chemin et sauve. David demande à Dieu de le punir avec miséricorde et bonté, non dans Sa colère, car quiconque sur qui Dieu verse Sa colère, celui-là sera perdu. Car il y a deux bâtons de Dieu, l’un est un bâton de miséricorde et l’autre est un bâton de colère furieuse. St. Paul fait référence à ce dernier bâton, disant: « tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la manifestation du juste jugement de Dieu » (Romains 2:5)

David se plaint des souffrances suivantes: a. Du trouble intérieur, car son âme est amèrement vexée. Il n’y a point de troubles comme les troubles de l’âme. Le péché gâte tout. Il rend toute âme malheureuse. b. De la peine et de la maladie du corps: quand le coeur est troublé, tout le corps est faible et brisé. c. D’ennemis extérieurs: David reconnaît que la maladie du corps et les ennemis extérieurs ne sont pas [des problèmes] sérieux; le vrai problème est en lui-même, ce qui est pécher. Néhémie a donc eu la même pensée en entendant parler de la grande détresse de Jérusalem: les murailles ont été détruites et ses portails ont été brûlés par le feu; il s’est assis, a pleuré et a été en deuil pour plusieurs jours. Il a prié devant le Seigneur des cieux, confessant que lui et la maison de son père ont péché, demandant le pardon avant de commencer son mouvement de restauration (Néh.1) Il ne s’est pas plaint de ses ennemis, ni a-t-il rejeté la responsabilité sur d’autres chefs, mais sur lui-même et la maison de son père, ayant confiance en Dieu qui accorde la victoire à ses croyants saints. David voit une relation proche entre le péché, la colère de Dieu, la maladie et la souffrance. Les chagrins par lesquels les pieux ont passé produisent de la brisure du coeur à cause du péché. Alors, le psalmiste tend ses bras vers Dieu chaque fois qu’il est accablé par sa misère, et il crie à Dieu, le Médecin de l’âme, de l’esprit et du corps, disant: « Guéris-moi, Eternel, car mes os sont tremblants (sont troublés) » [2], c’est-à-dire le soutien de mon âme, ou ma force [sont troublés]: car c’est cela la signfication d’ »os ». Certains érudits voient qu’ »os », la squelette intérieure, là, représente tout le corps; en ajoutant l’ »âme » [3], le psalmiste veut dire tout son être. Pour la guérison de son corps et de son âme, le seul chemin qui est ouvert devant le psalmiste est de se réfugier dans la grâce et dans la miséricorde de Dieu. Si Dieu eut compassion sur sa faiblesse et le délivrat de sa terreur dont son âme est frappée! Ce cri est une confession de faiblesse totale et d’incapacité de nous soulager nous-mêmes. Notre espoir en tout ce qui est bon est dans la miséricorde divine. St. Jean Cassian (6) dit que certains croient que la colère n’est pas injurieuse si nous sommes en colère contre ceux qui font le mal, puisque Dieu Lui-même est dit être en colère, car le psalmiste dit: « Eternel, ne me punis pas dans Ta colère et ne me châtie pas dans Ta fureur. » [2] L’Eglise trouve que Jésus-Christ est le Sujet ici, puisqu’Il est le porteur de nos péchés. Donc, nous prions verset 2 à la Onzième heure du Mercredi Saint avant Pâques, car il fait référence aux vraies souffrances du Christ à cause de nos péchés. Son esprit était extrêmement lourd et Il a crié: « Mon esprit est lourd jusqu’à la mort ». Il a dit cela en connaissant la faiblesse du corps et Il a ajouté: « L’esprit est bien disposé, mais la chair est faible. » (Marc 14:38). Il est dit, aussi, que quand Il était au jardin de Gethsémané: Etant en agonie,… Sa sueur devint comme des grumeaux de sang…, (Luc 22:44). Il était troublé à ce degré, pas à cause de péchés qu’Il avait commis [Lui-même], mais à cause de nos péchés qu’Il a portés pour les tuer sur Sa croix!

Vallée de l’Ombre de la Mort: « Et toi, Eternel, jusqu’à quand…? … car celui qui meurt n’a plus Ton souvenir; qui Te louera dans le séjour des morts? » [4,6] « Eternel, jusqu’à quand…? » est une question inachevée de désespoir. Elle se trouve 30 fois dans la Sainte Ecriture. Le psalmiste sent qu’il mérite la mort à cause de son péché et que son existance s’écroule. Alors, il crie de ses profondeurs, priant Dieu de ne pas le mépriser ou l’abandonner, le laissant à la destruction jusqu’à la fin. La mort est proche, ainsi que l’enfer… alors il n’y a de secours qu’à travers la grâce et la miséricorde divines. [3,4] St. Augustin déclare que le psalmiste appelle le péché la mort, parce que ça procure la mort. David reconnaît que, par le péché, il a été incliné vers l’enfer, comme s’il était un homme mort, et qu’il n’a aucun autre chemin vers le salut que la miséricorde de Dieu, qu’il doit atteindre à travers le repentir. 1. David commence son repentir par un discours ouvert, en disant, « Et toi, Eternel, jusqu’à quand…? » St. Augustin dit, [Dieu, à qui il est dit: « Et toi, Eternel, jusqu’à quand…? » ne doit pas être considéré cruel: mais, [Il est] un bon [Dieu] qui convainc l’âme du mal qu’elle s’est procuré à elle-même. Car cette âme ne prie pas encore si parfaitement tel qu’il puisse lui être dit, « Avant qu’ils aient cessé de parler, j’exaucerai. » Esaïe 65:24.] 2. « Reviens, Eternel, délivre mon âme. » [4] Pourquoi le psalmiste dit-il « reviens »? Dieu, n’est-Il pas présent partout? Nous avons besoin de faire la distinction entre deux sortes de présence: la présence extrême de Dieu, partout, et la présence de Sa Grâce qui vit au milieu de Son peuple et dans leurs coeurs, étant ainsi en union avec eux. La présence de Dieu est partout. Ceci encourage Son peuple à Le prier, sachant qu’Il peut les entendre. Mais, Sa gracieuse présence manque souvent à Son peuple. Une des affections les plus graves est l’absence de Dieu. Dans cette épreuve alarmante, Il menace Son peuple: « Je m’en irai, je reviendrai dans ma demeure, jusqu’à ce qu’ils s’avouent coupables et cherchent ma face. Quand ils seront dans la détresse, ils auront recours à moi. » (Osée 5:15) Quand Dieu cache Sa face, les hommes sont troublés. Son retour est vu comme étant une grande miséricorde. (6) St. Augustin déclare: [Revenant, l’âme supplie le Seigneur de revenir de même à elle, car il est dit: « Revenez à moi, dit l’Eternel des armées, et je reviendrai à vous, dit l’Eternel des armées. » (Zacharie 1:3) Ou faut-il la comprendre selon cette façon de parler: « Reviens, Eternel », c’est-à-dire fais-moi revenir, puisque l’âme, en revenant, sent de la difficulté et du travail [dur]?… Nous disons, « Reviens, Eternel », c’est-à-dire aide-nous, que revenir soit perfectionné en nous, Te trouvant prêt, T’offrant Toi-même pour l’exaucement de ceux qui T’aiment. »] Les supplications avec lesquelles il fait valoir ses pétitions sont non pour émouvoir Dieu, mais pour l’émouvoir lui-même (David) pour qu’il atteigne la faveur divine et pour que Dieu soit réconcilié avec lui. Il plaide sa propre misère; il implore la pitié de Dieu. Il supplie la gloire de Dieu [5]; car, dans la mort, il n’y a pas de souvenir de Dieu. 3. « Sauve-moi, à cause de Ta miséricorde. » [4]; comme s’il disait, « guéris-moi, pas à cause de mon propre mérite, mais à cause de ta miséricorde. » 4. « Car celui qui meurt n’a plus Ton souvenir; qui Te louera dans le séjour des morts? » [5] Nous ne devons pas être surpris que David croit que la mort coupe complètement tout lien entre Dieu et le pécheur, car il n’y aura plus de chance pour le repentir. Le plaisir de Dieu est dans la personne pieuse qui Le loue, pas seulement avec sa langue mais aussi avec sa vie. Alors, le psalmiste incite Dieu de lui accorder Sa grâce divine avant que le temps propice ne passe. + Une autre interprétation est que, par la mort, le psalmiste veut dire le péché commis en défi envers la loi divine. Alors, nous l’appelons l’aiguillon de la mort parce qu’ il mène à la mort, car l’aiguillon de la mort est le péché (1 Cor. 15:56). Cette mort consiste en l’acte d’ignorer Dieu et de mépriser Sa loi et Ses préceptes; alors, le psalmiste utilise le terme « le séjour des morts » qui aveugle et engloutit l’âme qui est tuée par le péché.

St. Augustin + Comme le royaume du diable est gagné en consentant au péché, le royaume de Dieu est atteint par la pratique de la vertu, dans la pureté du coeur et dans la connaissance spirituelle. Mais là où le royaume de Dieu se trouve, on jouit certainement de la vie éternelle, et là où le royaume du diable se trouve, il y a sans doute la mort et la tombe. L’homme dans un tel cas ne peut pas louer le Seigneur, selon les paroles du prophète… Car aucune personne, même si elle peut s’appeler chrétienne mille fois, ou [s'appeler] un moine, ne peut confesser sa foi en Dieu quand elle pèche; aucune personne qui permet ces choses que le Seigneur haït ne se souvient de Dieu ni s’appelle en vérite Son serviteur. Une personne qui méprise, avec de l’imprudence obstinée, les commandements de Dieu, souffre de la mort dont la veuve souffre, déclare l’apôtre béni, quand elle s’abandonne au plaisir. Il dit: « Mais celle [la veuve] qui vit dans les plaisirs est morte, quoique vivante. » (1 Tim. 5:6) Il y a plusieurs qui tout en vivant dans ce corps sont morts, et, étendus dans la tombe, ne peuvent pas louer Dieu; au contraire, il y a plusieurs qui, quoique morts dans le corps, bénissent Dieu dans l’esprit et Le louent, selon ce qui suit: « O vous, esprits et âmes des pieux, louez le Seigneur » (Dan. 3:86 LXX), et « Que tout ce qui respire loue l’Eternel! » (Psaume 150:6) (8)

Abbé Moïse + La vie présente est, en effet, la saison pour vivre pieusement, mais, après la mort, il y a le jugement et la punition. [Car] « Dans le séjour des morts », il est dit, « qui Te louera. » (9) + C’est une grande calamité d’aller à l’autre (vie) chargés de péchés… car là est le lieu du jugement; alors, il n’y a plus de chance pour le repentir. (10)

St. Jean Chrysostome + Repentons-nous alors ici, pour que nous trouvions Dieu miséricordieux envers nous en ce jour qui viendra et pour que nous soyons capables de jouir d’un pardon abondant, que, [prions Dieu], nous obtiendrons tous. »

St. Jean Chrysostome Dans l’ancien concept du séjour des morts (le monde inférieur; en Hébreu, Sheol), il était supposé ne pas y avoir d’activité ni de nobles émotions parmi les décédés, qui étaient représentés comme entourés des ténèbres de l’oubli. Les Hébreux partageaient cette idée commune presque jusqu’au temps du Christ, quand Dieu a révélé une notion plus claire de l’au-delà. (12)

5. « Chaque nuit, ma couche est baignée de mes larmes, mon lit est arrosé de mes pleurs. » [6] En commettant le péché, il est devenu dans les ténèbres, comme s’il était dans la nuit, étendu sur le lit des désirs charnels, alors il a pleuré, demandant la miséricorde Dieu. David était en deuil, dans la nuit, sur le lit où il était étendu, communiant avec son propre coeur et aucun oeil n’était le témoin de son chagrin que l’oeil de Celui qui est Tout oeil. + Un objet peut être lavé simplement en versant de l’eau dessus, mais « baigner » veut dire tremper totalement, ainsi signifiant les larmes qui trempent le coeur intime.

St. Augustin + Le peche qui avait été commis (par David) depuis longtemps, après tant d’années, après tant de générations, il pleurait (à cause de ce péché), comme s’il avait eu lieu récemment. (13) + Il n’était pas du tout affecté par la robe pourpre et le diadème: il n’était pas content de lui car il se savait un homme, et, vu que son coeur était contrit, il se livrait au deuil. Si nous réfléchissons continuellement à nos péchés, aucune circonstance extérieure ne pourra nous exulter: ni les richesses, ni le pouvoir, ni l’autorité, ni l’honneur; même si nous nous asseyons dans le chariot impérial-même, nous soupirerons amèrement. (14) + Voulez-vous voir ce qui rend un lit vraiment beau? Je vous montrerai maintenant la splendeur d’un lit, pas d’un citoyen ni d’un soldat, mais d’un roi… le plus grand roi, plus royal que tous les autres rois, qui est encore honoré dans les chants à travers le monde: Je vous montre le lit du David béni. Quelle sorte de lit avait-il? Pas un lit orné complètement d’argent et d’or, mais de larmes et de confessions… Il a fixé ses larmes comme des perles partout sur son lit. (15) + Les psaumes de David causent des fontaines de larmes de couler… Pense comment c’était pour eux (les saints) de passer toute la nuit en cet usage. (16)

St. Jean Chrysostome + En versant des larmes, le lavage des offenses est gagné. (17)

Abbé Pinufius + Pas tout genre de verser les larmes n’est produit par le même sentiment ou par la même vertu. · En une façon, ces pleurs peuvent trouver leur origine dans les piqûres de nos péchés qui frappent nos coeurs (Ps. 6:7)… · En une autre, les larmes peuvent couler et venir de la contemplation des biens éternels et du désir de cette gloire future (Ps. 119: 5,6)… · Les larmes coulent d’une autre façon, qui, sans aucune conscience de péché mortel, pourtant, vient de la peur de l’enfer et du souvenir de ce jugement terrible, avec la terreur dont le prophète avait été frappé et il a prié Dieu, « N’entre pas en jugement avec ton serviteur! Car aucun vivant n’est juste devant toi. » (Ps. 143:2) · Il y a aussi un autre genre de larmes qui sont causées pas par la connaissance de soi-même, mais par la dureté et par les péchés des autres; Samuel est donc décrit ayant pleuré pour Saül… (18).

Abbé Isaac + La prière offerte la nuit possède un grand pouvoir, plus que celle qui est offerte pendant le jour. Alors, tous les saints priaient durant la nuit, en combattant la lourdeur du corps et la douceur du sommeil, ainsi expulsant la nature du corps… Il n’y a rien qui soit plus craint, même par Satan, que la prière qui est offerte durant les veilles. (19) + Ceci sera le signe pour vous, quand vous serez proches d’entrer dans ce pays; quand la grâce commence à ouvrir vos yeux pour qu’ils perçoivent les choses d’une certaine vue; en ce moment, vos yeux commenceront à verser des larmes jusqu’à ce qu’ils lavent vos joues, même par leur densité. (20) + Les larmes sont liées à l’esprit pour indiquer la sûre distinction entre l’état corporel et l’état spirituel, entre l’état de la perception et celui de la pureté.

St. Isaac le Syrien + Chaque fois que l’esprit est ému par la pensée de Dieu, le coeur devient tout de suite chaud d’amour, les yeux versent d’innombrables larmes; car l’amour est accoutumé à verser les larmes au souvenir de la personne aimée. (22)

St. Isaac le Syrien 6. « J’ai le visage usé par le chagrin. » [7] + Ecoutez le Psalmiste qui dit comment le chagrin (la colère) obscurcit l’oeil du coeur: « Mes yeux sont troublés », dit-il, « par le chagrin » [7]. En plus, Jean l’Evangéliste déclare comment la haine aveugle l’oeil du coeur: « Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres, et il ne sait où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux. » (1 Jean 2:11) Selon cette évidence, donc, l’oeil du coeur est obscurci par la colère soudaine, mais la lumière de la charité est éteinte par la haine. (23)

Père Caesarius d’Arles + Il n’y a rien qui trouble l’oeil comme une conscience méchante…; rien ne l’obscurcit comme une telle conscience. Libérez-le de cette injure et vous le rendrez vigoureux et fort, de plus en plus nourri de bonnes espérances. (24)

St. Jean Chrysostome + Une âme qui est dans cet état troublé, ce qui l’empêche de voir Dieu, peut chercher à écrire avec la sagesse divine pour que son soleil intérieur puisse commencer à se lever et à briller.

St. Augustin Rejeter la compagnie des méchants: L’assurance que la prière de l’adorateur a été écoutée, comme un don de Dieu, remplit son coeur d’une force nouvelle. L’enchaînement de ses idées, son ton et son humeur changent. A la place de la lamentation fatiguée et abattue, nous l’entendons qui parle comme un homme qui a regagné son calme et qui montre une forte volonté, en Dieu. En réponse à la prière du coeur pénitent, le chagrin de la nuit devient le salut du matin. Le Psalmiste refuse maintenant la compagnie des méchants pour éviter les ténèbres, l’ombre de la mort et l’enfer. « Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal, car l’Eternel entend la voix de mes larmes; l’Eternel exauce mes supplications, l’Eternel accueille ma prière. Tous mes ennemis sont confondus, saisis d’épouvante. » [9,10] Ce qui est exprimé ici n’est pas un désir ni de la colère, mais c’est une connaissance qui provient de la foi, c’est-à-dire la connaissance que ce que Dieu fera avec lui et en lui aura l’effet désiré sur ses adversaires. + Ou bien le prophète prédit que, le Jour du Jugement, les méchants s’éloigneront et seront séparés des pieux, ou bien il leur dit de se séparer d’eux maintenant; car bien que les deux partagent la même societé, sur le sol, les pures graines de blé seront séparées de la paille, bien qu’elles paraissent être encore cachées en elle. Elles peuvent exister ensemble, mais elles ne peuvent pas être envolées ensemble par le vent.

St. Augustin La Prière Ecoutée [8-10] Un changement soudain a lieu; celui qui gémissait, pleurait, et considérait tout perdu, maintenant regarde et parle avec une grande joie. La miséricorde obtenue par les pleurs et par la prière est bien appropriée pour nous donner du courage et de l’espérance. Il est facile pour Dieu, en un seul moment, de mettre dans la confusion tous nos ennemis et de nous rendre notre joie, car notre salut et notre bonheur reposent sur Lui. + + +

Accorde-moi le Repentir Accorde-moi, ô Toi le vrai Guérisseur, des torrents de larmes pour que je pleure à cause de mes plusieurs péchés! Déracine la mort du péché pour que toute ma vie soit consacrée à Ta louange! Sauve-moi, ô Seigneur, par Ta miséricorde et Ta Grâce abondantes! Porte-moi dans Ton Joyeux Royaume!

Statue de Saint Paul , la basilique de Saint -Paul-hors -les-Murs

25 janvier, 2014

Statue de Saint Paul , la basilique de Saint -Paul-hors -les-Murs dans images sacrée Front_of_the_Basilica_of_Saint_Paul_Outside_the_Walls_-_Roma_-_Italy

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Front_of_the_Basilica_of_Saint_Paul_Outside_the_Walls_-_Roma_-_Italy.jpg

Michel-Ange, Pauline , la Conversion de Saul

25 janvier, 2014

Michel-Ange, Pauline , la Conversion de Saul dans images sacrée 651px-Michelangelo%2C_paolina%2C_conversione_di_saulo_01

 

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