2 JANVIER: BASILE LE GRAND

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2 JANVIER: BASILE LE GRAND

Moine, Évêque de Césarée, Saint Docteur de l’Église, (329-379) 

Saint Basile de Césarée est souvent présenté avec saint Grégoire de Nazianze, son ami. Aujourd’hui, nous nous attacherons surtout à saint Basile; nous découvrirons saint Grégoire de Nazianze le 25 janvier. Basile de Césarée, appelé également Basile le Grand, est né vers 329, à Césarée dans la région Cappadoce, en Turquie. Il appartenait à une chrétienne d’avocats et de rhéteurs, famille riche et influente qui eut 10 enfants. Famille de saints également: sa grand-mère, Macrine l’Ancienne, avait suivi les enseignements de saint Grégoire le Thaumaturge qu’elle transmit à sa famille. La mère de Basile, Emmélie, devenue veuve, et sa sœur, Macrine la Jeune, se fi-rent « religieuses ». Deux des frères de Basile, Grégoire de Nysse et Pierre de Sé-baste, devinrent évêques comme lui. Basile étudia d’abord auprès de son père. Puis, il fut confié à des écoles de grammairiens de Césarée. D’une intelligence hors pair, il poursuivit ses études à Constantinople et à Athènes en 351. Il apprit la rhétorique, la grammaire, la littérature grecque classique dont les écrits d’Homère, d’Euripide et de Sopho-cle. Il eut pour condisciple le futur empereur Julien, qui sera appelé plus tard Julien l’apostat. C’est là, à Athènes, qu’il se lia d’amitié avec un de ses camara-des: Grégoire de Nazianze. Cette amitié fut renforcée par la foi très forte que vi-vaient les deux amis à Athènes, ville où ils côtoyaient de nombreux païens. Les deux hommes avaient le même attrait pour la vie contemplative et monastique. Remarque: Julien doit son surnom d’ »apostat » à sa volonté de rétablir le pa-ganisme dans l’empire romain, alors qu’il avait été élevé dans la religion chré-tienne, plus précisément dans l’arianisme, sous la direction des évêques Eusène de Nicomédie, puis Georges de Capadoce. Nous sommes en 356. De retour à Césarée, Basile commença une carrière de rhéteur, mais il y renonça après un long voyage à travers l’Égypte, la Palestine, la Syrie et la Mésopotamie, où il rencontra plusieurs ascètes. À la mort de son père, en 358, il vendit ses biens. Sur les instances de sa sœur Macrine qui, nous le savons déjà, vivait une vie d’ascète, avec sa mère, alors veuve, Basile demanda le baptême qu’il reçut des mains de l’évêque de Césarée, Dianée; puis il décida de mener une vie monacale. Il se retira alors dans la solitude de la région du Pont, en Turquie, au bord de la rivière Iris, près du lieu où vivait la commu-nauté de femmes réunies autour de sa mère et de sa sœur. Sur la rive opposée, il créa un ermitage avec plusieurs de ses compagnons. C’est là que Basile reçut des visites de Grégoire de Nazianze et qu’il commença à développer une règle de vie monacale. Cette règle est la base des Règles de l’ordre de saint Basile, les-quelles deviendront la principale règle monastique de l’Église d’Orient. Saint Benoît s’inspirera beaucoup de ce document pour rédiger sa règle, fondement du monachisme en occident. La vie de saint basile sera de nouveau très mouvementée. En 362 il dut quitter son monastère afin d’assister l’évêque de Césarée de Cappadoce, Dianus, qui mourut peu de temps après. Le successeur de Dianus, Eusèbe ordonna basile prêtre, vers 364, et le prit comme auxiliaire pour l’aider à la gestion de l’évêché et prêcher à Césarée. Cependant Basile était resté en contact avec son monas-tère à travers une abondante correspondance. Après avoir fondé plu-sieurs mo-nastères, à la mort d’Eusèbe, Basile fut élu en 370, évêque de Césarée, métropo-lite de Cappadoce et exarque du diocèse civil du Pont. Par son action, Basile  acquit vite l’affection de son peuple: il créa des hôpitaux et des hospices et surtout une véritable cité hospitalière, la Basiliade. Il tenta de rétablir une unité des croyants, pour renouer pleinement avec l’Occident et l’Église d’Antioche. Effet, Basile eut à défendre la foi de Nicée contre l’arianisme. Nous devons ici vous donner quelques précisions. Une autre raison de la venue de Basile auprès de l’évêque de Césarée était de conseiller ce dernier face aux persécutions de l’empereur Julien. En effet, l’avènement de Julien comme em-pereur avait occasionné des troubles graves à Césarée. Par ailleurs, des divisions graves se manifestaient au sein du clergé, à cause de l’arianisme. En 364, Basile avait dû rédiger un traité intitulé Contre Eunomius, dans lequel il montrait la gravité des idées d’Eunome, évêque de Cyzique, en Turquie, qui niait la Trinité. Les autres écrits de saint Basile comprennent des traités dogmatiques, dont plusieurs sur le Saint-Esprit et la Trinité, des traités ascétiques, pédagogiques et liturgiques, et un grand nombre de sermons et de lettres. Sa renommée fut telle qu’on lui attribua aussi quantité d’autres traités, d’homélies et de lettres qu’il n’avait pas rédigés. Basile de Césarée, âgé de 50 ans, mourut le 1er janvier 379, à Césarée. Il fut reconnu Docteur de l’Église le 20 septembre 1568 par le pape Pie V. Saint Basile est vénéré en tant que saint par les orthodoxes comme par les catholiques. Il est fêté le 2 janvier en Occident, et, en orient, le premier janvier, son dies natali. Il est également fêté le 31 janvier, lors de la « fête des trois docteurs œcuméniques » avec Jean Chrysostome et Grégoire de Nazianze. Une fois élu évêque de Césarée, Basile fit tout son possible pour résister à l’aria-nisme, notamment en allant à l’encontre de l’empereur Valens qui tentait d’im-poser l’arianisme. Même menacé d’exil ou de supplice Basile refusa de professer la foi de l’arianisme. Saint Basile recherchait sans cesse l’unité de l’Église, par ses écrits hostiles aux divisions dans l’Église. Il écrivit, entre autres: « Le monde qui a été créé, nous fait bien connaître la puissance et la sagesse du Créateur, mais non son essence. La puissance du Créateur ne s’y révèle pas nécessairement tout entière. Il se peut même que le bras de l’Artiste divin n’y déploie pas toute sa force… En tout cas, le dilemme d’Eunomius ne saurait nous étreindre. Si nous ne connaissons pas l’essence de Dieu, nous ne connaissons rien de Lui. Si, pour être vraie, la connaissance devait être la pleine compréhension, que saurions-nous des choses finies elles-mêmes, qui par tant de côtés, nous échappent. Et il s’agit de l’infini! Connaître l’essence divine, c’est avant tout connaître l’incompréhensibilité de Dieu. » Nous allons insister maintenant sur la règle des Basiliens. Au cours de ses voyages en orient, Basile avait observé les différentes formes de vie consacrée. À partir de cette expérience il développa, en collaboration avec Grégoire de Na-zianze, une forme inédite de monachisme, qui deviendra l’Ordre de saint Basi-le. Mais en quoi consistait cette nouvelle vie monastique? Basile estimait que les grandes colonies de moines qui existaient en Égypte étaient trop actives et trop bruyantes. Quant aux nombreux ermitages, ils manquaient d’humilité et de charité. Basile leur écrivit: « Si vous vivez à l’écart des hommes comment pourrez-vous vous réjouir avec les heureux et pleurer avec ceux qui souffrent? Notre-Seigneur a lavé les pieds de ses apôtres: vous qui êtes seul, à qui les laverez-vous? Et comment vous exercerez-vous à l’humilité, vous qui n’avez personne devant qui vous humilier? » Basile désira donc que les monastères se réunissent dans un couvent de taille raisonnable, et que le supérieur de chaque couvent puisse être en rapport suivi avec chaque frère. » De plus, Basile de Césarée s’opposa à l’austérité systématique qu’il avait  obser-vée lors de son séjour en Orient. Même s’il pratiquait une vie de d’ascète, il refusait les trop grandes privations, celles-ci devant rester modérées. Dès lors, il recommandait aux futurs novices de ne pas se dépouiller de leurs biens en embrassant la vie religieuse, mais de les considérer comme consacrés à Dieu, afin de les employer pour des bonnes œuvres. La règle de Basile contribua à rapprocher les moines du clergé séculier. Dans les monastères orientaux, les moines avaient l’interdiction de devenir prêtres. Basile souhaita la présence de prêtres dans les monastères, contrairement à ce qui pratiquait alors couram-ment. Basile insista pour que les monastères soient proches des villes, certes coupés physiquement et moralement du monde, afin de pouvoir aider à l’instruction chrétienne des populations qui se convertissaient. Les règles rédigées par saint Basile furent reconnues par le pape Libère en 363. L’ordre de saint Basile se propage rapidement en Orient, au point de devenir l’un des ordres de référence de la vie cénobitique orthodoxe. La règle de saint Basile est la seule règle monastique qui a perduré jusqu’à nos jours dans les couvents d’Orient.

Paulette Leblanc 

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