Archive pour décembre, 2013

MASSE POUR LA FÊTE DE L’IMMACULÉE CONCEPTION DE LA VIERGE MARIE – HOMÉLIE PAPE JEAN PAUL II

6 décembre, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/homilies/1995/documents/hf_jp-ii_hom_19951208_immacolata_it.html

( traduction Google de l’italien)

MASSE POUR LA FÊTE DE L’IMMACULÉE CONCEPTION DE LA VIERGE MARIE

Homélie DU PAPE JEAN PAUL II

Basilique de Santa Maria Maggiore – Vendredi 8 Décembre , 1995 

Une . «Alma Redemptoris Mater , quae porte crinières caeli perméable …  » .

« O sainte Mère du Rédempteur , porte du ciel , étoile de la mer , aider votre peuple qui cherche à se relever . Toi qui , en acceptant la salutation de l’ ange dans l’émerveillement de toute la création vous avez généré votre Créateur , mère toujours vierge , pitié de nous, pauvres pécheurs  » .

2 . Il est l’antienne mariale de l’Avent . L’Eglise continuera à chanter dans la liturgie au cours de la période de Noël. Non seulement les mots font allusion au mystère de l’Avent . Même la mélodie grégorienne reflète l’esprit , en jouant avec la valeur admirable musical génie et la signification du texte latin .  » Nature conçu …  » :  » Pour l’émerveillement de toute la création …  » . Les paroles de l’antienne expriment l’émerveillement de la foi qui accueille les nouvelles du mystère de Marie , Mère de Dieu , appelés à être un sujet d’étonnement Cet trouvé son expression dans les hymnes extatiques et élever, musique , beaux-arts , des bâtiments sacré . Cette basilique de Santa Maria Maggiore à Rome , n’est pas en soi une grande expression de la crainte devant le mystère de la foi de la Maternité divine et le mystère de l’Immaculée Conception ? De cet émerveillement écrit dans l’Encyclique Redemptoris Mater pour l’année mariale 1987 ( cf. n . 51 ) . C’est , d’abord, la crainte pour le mystère de Dieu , qui a réussi l’ abîme de la distance infinie qui sépare le Créateur de sa création: « Vous Quae genuisti , nature conçu , tuum sanctum Genitorem .  » La merveille du mystère du Verbe incarné est à la fois la crainte pour le mystère de la maternité de Marie et de son Immaculée Conception .  » Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique  » ( Jn 3, 16 ) . Cela a donné le mystère de l’Incarnation , et a confié à la Vierge Immaculée de Nazareth .  » Vous avez créé votre Créateur  » : la maternité virginale de Marie , dans un sens , contient en elle la raison de l’Immaculée Conception . Pour être un digne Mère du Verbe éternel , Marie ne pouvait être maîtrisé , même pour un instant à l’héritage du péché originel .  » Le assassiner d’Adam n’a pas sa place en vous,  » comme nous le chantons dans le  » Petit Office de la Sainte Vierge  » en polonais . 3 . C’est le mystère que l’Eglise de l’avènement projeté en arrière-plan . Droit dans le contexte de l’Avent résonne aussi avec une force particulière cette invocation adressée à Marie Immaculée : « Succurre tombante , surgere ici entretenu , populo .  » Vous entendez cette prière près de la voix d’innombrables générations d’hommes qui , après le péché originel , l’attente de la venue du Messie . Le regard des gens de Dieu , suivant les paroles du Livre de la Genèse , il se tourna vers celui qui avait pour générer le Messie , la Mère de l’Emmanuel . Que « Succurre tomber  » , les  » sauveteurs  » adressées à Marie, elle est à la fois la révélation de sa médiation notamment en ce qui concerne le Fils ? Il sera « celui qui vient » que l’homme va faire pour sauver l’homme . La foi de l’Eglise , donc , et les mêmes attentes humaines inconscientes , lient ce  » travail de secours  » aussi la Mère du Rédempteur , Marie. À bien des égards l’Église exprime sa foi et de l’espoir : Répète tous les jours  » voeux de l’ange  » , ce qui ajoute à leurs supplications : «Sainte Marie , Mère de Dieu , priez pour nous, pauvres pécheurs .  » Ils n’expriment pas ces mots , la même chose que dit l’antienne :  » Succurre tomber  » ? Priez pour nous quand nous péchons , quand nous tombons , quand nous mourons ,  » maintenant et à l’heure de notre mort .  » 4 . Dans l’Encyclique Redemptoris Mater parle , à cet égard , une grande «percée spirituelle» ( cf. n 52 . ) : Le tournant entre la chute et le relèvement de nouveau , entre la mort et la vie . Cette percée est un défi permanent à la conscience humaine : un défi pour toute la conscience historique de l’homme , invité à suivre le chemin de ne pas tomber , mais aussi incité à augmenter en cas de chute .  » Succurre tombante , surgere ici entretenu , populo  » : une prière qui nous pousse implicitement de ne pas poursuivre à l’automne . L’homme veut récupérer . L’humanité inquiète hausse confirme leur espoir avec optimisme confiant, la foi et la met en garde qui n’a pas été détruit jusqu’à la fin du péché originel , mais seulement affaibli . Juste l’homme , avec une telle nature , lève les yeux à cette attente avec l’Immaculée Conception , en tant que navigateur sur une mer orageuse regardant vers l’étoile , qui lui montre le chemin. 5 . Et Marie, Mère de l’Eglise , ne manque jamais de conduire le peuple de Dieu , qui le précède dans le chemin de la foi et de l’espérance . A la fin du deuxième millénaire , l’Esprit Saint a donné à l’Église un merveilleux printemps , donnant le Concile Vatican II . Il ya tout juste trente ans , le 8 Décembre 1965, le Pape Paul VI a conclu par une célébration solennelle sur la place Saint-Pierre , le grand événement ecclésial qui , avec le vent de l’Esprit , a donné une puissante impulsion à la barque de l’Eglise et continue aujourd’hui encore à pousser dans le vaste océan de l’histoire . Comme je l’ai fait avec un certain catéchèse récente , je vous invite tous à prendre la pleine méditation du Conseil de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Dieu dans le mystère du Christ et de l’Eglise , contenue dans le huitième chapitre de la Constitution Lumen gentium .  » Je pense à toi  » , en fait, et  » en la contemplant dans la lumière du Verbe fait homme , « la communauté ecclésiale  » pénètre avec respect plus avant dans le mystère de l’Incarnation et devient de plus en plus comme son conjoint» ( Lumen gentium , 65 ) . Alors que nous célébrons le sacrifice eucharistique , nous prions pour que l’Église , soutenue par la prière de la Sainte Vierge comme au Cénacle le jour de la Pentecôte , toujours fidèle au Christ et à tracciatale itinéraire , ce qui reflète l’image de son visage , apporter sa lumière à la fin extrémités de la terre .

Tombante Succurre , surgere ici entretenu , populo .

Amen !

8 DÉCEMBRE : SOLENNITÉ DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE EN SON IMMACULÉE CONCEPTION

6 décembre, 2013

http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-4756319.html

8 DÉCEMBRE : SOLENNITÉ DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE EN SON IMMACULÉE CONCEPTION

En ce Temps de l’Avent, l’Eglise nous invite à célébrer avec joie l’Immaculée Conception. Malgré une croyance immémoriale, la proclamation officielle, définitive et infaillible de ce Dogme ne date que du 8 décembre 1854. Une immense acclamation de joie fit écho dans tout l’univers et le Ciel lui-même donna son témoignage quatre ans plus tard avec les Apparitions de Lourdes. L’Immaculée Conception, c’est le privilège en vertu duquel la Très Sainte Vierge Marie a été préservée intacte de toute souillure de la tache originelle dès le premier instant de son existence humaine, c’est-à-dire dès l’instant de l’infusion de son âme dans son corps. Il ne s’agit pas d’une sanctification au moment de Sa naissance, mais dès celui de Sa conception. Ce privilège accordé à la Très Sainte Vierge avait été prédit et figuré dès l’origine du monde. Par Son Immaculée Conception, la Vierge Marie écrasa la tête du serpent qui a introduit le péché originel sur la terre par Adam et Eve. Introït de la Messe : « Gaudens gaudebo in Domino et exsultabit anima mea in Deo meo : quia induit me vestimentis salutis, et indumento justitiæ circumdedit me, quasi sponsam ornatam monilibus suis. Ps. : Exaltabo te, Domine, quoniam suscepisti me : nec delectasti inimicos meos super me. Gloria Patri… » (« Je me réjouirai d’une grande joie dans le Seigneur et mon âme exultera en mon Dieu car il m’a revêtue des vêtements du salut et il m’a entourée du manteau de la justice, comme une épouse parée de ses bijoux. Ps. : Je vous glorifierai Seigneur car vous m’avez relevé et Vous n’avez pas laissé mes ennemis se réjouir à mes dépens. Gloire au Père… »). [Kyriale IX (cum iubilo) + Credo IV]

De quelles louanges vous comblerons-nous, Marie ? O pucelle immaculée, ô Vierge sans souillure, ô toute belle adolescente, ô gloire des femmes, ô parure des jeunes filles ! O Mère, Vierge sainte, vous êtes bénie entre les femmes; vous êtes célébrée pour votre innocence;  vous êtes marquée du sceau de la virginité. Vous expiez la malédiction d’Adam, vous payez la dette d’Ève. Vous êtes d’Abel la très pure oblation, choisie parmi les premiers-nés, le sacrifice sans tache. Vous êtes d’Énos l’espoir en Dieu, non confondu; vous êtes la grâce d’Énoch et son passage à une vie assurée. Vous êtes l’arche de Noé et la réconciliation avec Dieu par une seconde naissance. Vous êtes l’éclat lumineux de la royauté et du sacerdoce de Melchisédech; vous êtes la foi d’Abraham et sa confiance docile en la promesse d’une descendance à venir. Vous êtes le cantique nouveau et l’holocauste spirituel d’Isaac; vous êtes à Jacob la cause de son ascension sur l’échelle et le sceau d’une fécondité d’où naissent les douze tribus. Vous avez paru fille de Juda par le sang; vous êtes la chasteté de Joseph et la ruine de l’antique Égypte, c’est-à-dire de la Synagogue juive, ô Immaculée. Vous êtes le livre conçu par Dieu de Moïse le législateur, où fut inscrit le mystère de la régénération décrétée par la loi gravée sur les tables comme au mont Sinaï, en qui le nouvel Israël sera libéré de la servitude des Égyptiens spirituels, de même que l’ancien peuple fut dans le désert rassasié de la manne et de l’eau jaillie de la pierre : « or la pierre c’était le Christ » (1 Co 10, 4), qui devait sortir de votre sein, « comme un époux de sa chambre nuptiale » (Ps 18, 6). Vous êtes la verge fleurie d’Aaron; vous êtes la fille de David parée de vêtements frangés d’or aux teintes variées (cf. Ps 44, 10). Vous êtes le miroir des prophètes et l’aboutissement de leurs oracles. C’est vous qu’Ézéchiel prophétisant appelle une porte close par laquelle ne passera jamais aucun homme, sinon le seul Seigneur Dieu qui gardera close cette porte (cf. Ez 44, 2.3). C’est vous qu’Isaïe, le plus éloquent de tous, annonce comme la tige de Jessé, d’où sortira une fleur, le Christ, qui, arrachant jusqu’à la racine la pousse des vices, ensemencera la terre de la connaissance de Dieu (cf. Is 11, 1). C’est vous qu’annonça Jérémie lorsqu’il disait : « Voici le jour, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d’Israël et la maison de Juda l’alliance nouvelle, que j’avais passée avec leurs pères » (Jer 31, 31), signifiant ainsi l’avènement et la naissance de votre Fils, et appelant le peuple des Gentils à adorer Dieu d’une extrémité à l’autre de la terre. C’est vous encore que Daniel, l’homme des désirs (cf. Dn 10, 11), a déclaré une haute montagne, d’où le Christ, pierre angulaire, sera détaché pour ruiner et détruire l’image du serpent multiforme (Dn 2, 34). En vous j’honore la brebis immaculée, je vous proclame pleine de grâce, je chante la demeure pure et immaculée de Dieu. Et certes « où la faute a abondé, a surabondé la grâce » (Rm 5, 20). Par une femme nous avons mérité la mort, par une femme aussi le Fils restaurera toutes choses. Par le serpent nous avons reçu un mets d’une amère saveur, mais par le Fils nous mangeons un aliment d’immortalité. Notre première mère Ève a donné le jour à Caïn, le prince de l’envie et de la malice : votre Fils Unique sera le premier-né de la vie et de la résurrection. O prodige inouï ! O merveilleuse nouveauté ! O indicible sagesse !   Quant à nous, peuple de Dieu, race sainte, peuple élu (cf. Tite 2, 14), fils de la colombe, enfants de la grâce, en cette festivité de la Vierge, chantons hautement des hymnes suaves avec une âme pure, des lèvres sans souillure, une langue vibrante. Célébrant comme il convient cette fête, grande et joyeuse pour les anges, très digne de la louange des hommes, clamons ensemble avec respect et sainte joie ce salut de Gabriel : Salut, délices du Père, par qui la connaissance de Dieu s’est répandue jusqu’aux confins de la terre. Salut, demeure du Fils, d’où il est sorti, revêtu de la chair. Salut, ineffable résidence du Saint-Esprit. Salut, plus sainte que les Chérubins, plus glorieuse que les Séraphins; salut, plus vaste que le ciel; salut, plus resplendissante que le soleil; salut, plus lumineuse que la lune; salut, éclat multiple des astres; salut, nuée légère, qui répandez une pluie céleste; salut, brise sainte, qui avec chassé de la terre le vent de la malice. Salut, noble prédication des prophètes; salut, voix des apôtres, entendue à travers toute la terre; salut, confession excellente des martyrs; salut, vous, maintes fois célébrée par les louanges des patriarches; salut, parure suprême des saints. Salut, principe universel du salut; salut, reine, protectrice de la paix; salut, splendeur immaculée des mères. Salut, médiatrice de tout ce qui est sous le ciel; salut, vous qui restaurez le monde entier. « Salut, pleine de grâce; le Seigneur est avec vous », qui est avant vous et de vous et avec nous. A lui soit louange avec le Père et l’Esprit très Saint, bienfaisant et vivifiant, maintenant et toujours dans l’infinité des siècles des siècles. Amen. »   Homélie de Saint Tharaise de Constantinople, † 806 (Homélie sur la Présentation de la Mère de Dieu, 9.11; textes grec et latin: PG 98, 1490.1495.1498)      

• TEXTES LITURGIQUES (IN CONCEPTIONE IMMACULATA BEATÆ MARIÆ VIRGINIS) – Genèse 3, 9-15.20 : Le récit de la chute originelle d’Adam et Eve désobéissant à Dieu – Psaume 98, 1 : Chantez au Seigneur un cantique nouveau car Il a fait des merveilles – Ephésiens 1, 3-6.11-12 : Le Plan Divin du Salut pour être immaculés – Luc 1, 26-38 : L’Annonciation de l’Archange Gabriel à la Vierge Marie

Saint Nicolas Heures d’Anne de Bretagne

5 décembre, 2013

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LE 6 DÉCEMBRE, MÉMOIRE DE NOTRE PÈRE DANS LES SAINTS, NICOLAS, ARCHEVÊQUE DE MYRE, LE THAUMATURGE

5 décembre, 2013

http://www.calendrier.egliseorthodoxe.com/sts/stsdecembre/dec06.html

LE 6 DÉCEMBRE, MÉMOIRE DE NOTRE PÈRE DANS LES SAINTS, NICOLAS, ARCHEVÊQUE DE MYRE, LE THAUMATURGE

Emule des Apôtres et fervent imitateur de notre Seigneur JésusChrist, colonne vivante de l’Eglise par son zèle à défendre la foi et modèle des Saints Hiérarques par son soin pastoral, notre Saint Père Nicolas s’est montré généreux intendant de la grâce de Dieu par ses innombrables miracles en faveur des pauvres, des délaissés, de ceux qui souffrent l’injustice et de tous ceux qui, jusqu’à aujourd’hui, réclament sa paternelle protection. Il vit le jour dans la ville de Patare, en Lycie, vers la fin du troisième siècle, dans une famille chrétienne longtemps privée de progéniture. Dès sa plus tendre enfance, il montra son amour pour la vertu et son zèle dans l’observances des institutions de l’Eglise, en s’abstenant de prendre le sein de sa nourrice jusqu’au soir, chaque mercredi et vendredi. Pieux et réservé, il fut éduqué dans les lettres sacrées et, tout jeune encore, fut ordonné Prêtre par son oncle, l’Archevêque Nicolas. Veilles, jeûnes, prières étaient des vertus dans lesquelles le jeune Clerc excellait depuis longtemps; mais, lorsqu’à la mort de ses parents il distribua généreusement ses biens aux nécessiteux, l’aumône devint pour lui son plus grand titre de gloire devant Dieu. Il se considérait comme le simple économe des biens qui appartenaient aux pauvres, et mettait un soin tout particulier à garder secrètes ses bonnes actions afin de ne pas être privé des récompenses célestes (cf. Mat. 6:3). C’est ainsi qu’il sauva de l’infamie trois jeunes filles que leur père, acculé par les dettes, voulait livrer à la prostitution, en déposant secrètement, à trois reprises, suffisamment d’or pour les marier. Finalement découvert par leur père, Nicolas fit promettre à celui-ci, sous peine d’éternelle malédiction, de ne révéler à personne son bienfait. aaaEn retour, Dieu le fit briller devant les hommes par ses charismes et ses Miracles. En route pour un pèlerinage aux Lieux Saints, il apaisa à deux reprises, par sa prière, la tempête qui mettait en péril le navire sur lequel il s’était embarqué. A son retour, au milieu de l’allégresse populaire, il fut bientôt désigné comme Evêque de la ville voisine de Myre, à la suite de l’intervention d’un Ange de Dieu auprès des Evêques réunis en synode pour l’élection. Mis en prison pendant la grande et dernière persécution de Dioclétien et Maximien (305), le saint pasteur ne cessait pas de confirmer ses brebis spirituelles dans la foi; et, la paix de l’Eglise ayant été proclamée lors de l’avènement de Constantin, il montra un zèle ardent pour détruire les temples des idoles et en chasser les démons. L’hérésie impie dArius ne tarda pas cependant à troubler et à diviser le Saint Corps du Christ, mais elle trouva encore Saint Nicolas au premier rang des champions de l’Orthodoxie, parmi les Pères réunis pour le premier Concile OEcuménique de Nicée, en 325. Après avoir sauvé la ville de Myre de la famine, en apparaissant au capitaine d’un bateau chargé de blé, cet homme de Dieu sauva de la mort trois officiers romains, injustement accusés de complot, en apparaissant en songe à l’empereur Constantin et au perfide préfet Avlavius. Une fois délivrés, les trois militaires, pleins de reconnaissance envers le Saint, devinrent moines. Encore à de nombreuses reprises, tant pendant sa vie qu’après sa mort, Saint Nicolas est miraculeusement intervenu pour protéger des navires en détresse et ceux qui voyagent par mer, cest pourquoi on le vénère comme le protecteur des navigateurs. C’est ainsi qu’il apparut un jour à la barre d’un navire en perdition dans une tempête et le conduisit à bon port, au qu’une autre fois, il vint au secours d’un voyageur passé par-dessus bord et qui, au cri de: «Saint Nicolas, viens à mon secours!», se retrouva soudain dans sa demeure entouré des siens ébahis. Pendant de longues années le Saint Evêque fut pour ses fidèles comme une présence du Christ, l’Ami des hommes et le Bon Pasteur, il n’y avait pas de malheur auquel il ne compatît, pas d’injustice qu’il ne redressât, pas de discorde qu’il n’apaisât. Il se distinguait partout où il se trouvait par son visage lumineux et l’atmosphère de paix radieuse qui se dégageait de sa personne. Lorsqu’après tant de bienfaits, il s’endormit dans la mort pour gagner le Royaume des cieux, les hommes se lamentèrent d’avoir perdu leur pasteur et leur providence, mais les Anges et les Saints exultèrent de joie en recevant parmi eux le doux Nicolas. Ses Saintes Reliques furent déposées à Myre, dans une église construite en l’honneur du Saint, et recevaient chaque année l’hommage d’un grand nombre de pèlerins. Le diable, ne pouvant supporter cette gloire posthume, prit un jour la forme d’une pauvre vieille femme qui, sous prétexte de ne pouvoir entreprendre une si longue traversée, confia à des pèlerins en partance pour Myre une jarre d’huile destinée à alimenter les veilleuses qui brûlaient perpétuellement devant le tombeau du Saint; mais, en chemin, Nicolas apparut au capitaine du navire et lui donna l’ordre de jeter cette huile magique à la mer. Aussitôt fait, la surface des eaux s’embrasa dans un grand remous, à l’effroi des passagers qui rendirent grâce à Dieu d’avoir, par l’intermédiaire de son Saint, sauvé le Sanctuaire. En 1087, Myre étant tombée sous le pouvoir des Sarrasins, les troupes italo-normandes de la Première Croisade s’emparèrent des Saints ossements et les transférèrent à Bari, en Italie du sud, en provoquant un grand nombre de Miracles partout où elles passaient (commémoration le 9 mai). C’est là que, depuis, elles sont vénérées. Saint Nicolas est, avec Saint Georges, l’un des Saints les plus chers au peuple chrétien, tant en Orient qu’en Occident. Innombrables sont les églises qui lui sont consacrées, les fidèles ou les lieux qui ont pris son nom. Particulièrement révéré par le peuple russe comme protecteur des récoltes, il est considéré en Occident comme le patron des enfants et des écoliers, car, selon la légende, il aurait ressuscité trois enfants hachés menu par un cruel boucher qui voulait les mêler à son pâté.

Pape François : Catèchèse sur le Credo: la « mort dans le Christ »

5 décembre, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/catechese-sur-le-credo-la-mort-dans-le-christ

Catèchèse sur le Credo: la « mort dans le Christ »

Audience générale du mercredi (texte intégral)

Rome, 27 novembre 2013 (Zenit.org) Pape François

« Si on la comprend comme la fin de tout, la mort effraie, terrifie, elle devient une menace qui brise tout rêve, toute perspective, qui casse/rompt toute relation et interrompt tout chemin », reconnaît le pape François. Or, ajoute-t-il il y a en même temps « un instinct puissant en nous qui nous dit que notre vie ne finit pas avec la mort ». Il explique que « la résurrection de Jésus ne donne pas seulement la certitude de la vie au-delà de la mort, mais elle éclaire aussi le mystère même de la mort de chacun de nous ». Le pape a en effet consacré sa catéchèse, ce mercredi 27 novembre, place Saint-Pierre, à la foi dans la résurrection de la chair, en commençant par le sens de la mort chrétienne, dans Christ. Voici notre traduction intégrale de la catéchèse donnée en italien. A. B.

Catéchèse du pape François en italien Chers frères et sœurs, bonjour et félicitations parce que vous êtes courageux, avec ce froid sur la place. Je vous félicite !  Je désire conclure les catéchèses sur le « Je crois en Dieu », données au cours de l’Année de la foi qui s’est conclue dimanche dernier. Dans cette catéchèse, et dans la suivante, je voudrais réfléchir au thème de la résurrection de la chair, en en saisissant deux aspects tels que les présente le Catéchisme de l’Église catholique, c’est-à-dire notre mort et notre résurrection en Jésus-Christ. Aujourd’hui, je m’arrête sur le premier aspect, la « mort dans le Christ ». 1. Il y a en général entre nous une manière erronée de regarder la mort. La mort nous concerne tous, et elle nous interroge profondément, surtout lorsqu’elle nous touche de près, ou lorsqu’elle touche les petits, ceux qui sont sans défense, d’une manière qui nous apparaît comme « scandaleuse ». Je me suis toujours posé la question : pourquoi les enfants souffrent-ils ? Pourquoi les enfants meurent-ils ? Si on la comprend comme la fin de tout, la mort effraie, terrifie, elle devient une menace qui brise tout rêve, toute perspective, qui casse/rompt toute relation et interrompt tout chemin.   C’est ce qui se passe lorsque nous considérons notre vie comme un temps renfermé entre deux pôles : la naissance et la mort, lorsque nous ne croyons pas dans un horizon qui va au-delà de celui de la vie présente, lorsqu’on vit comme si Dieu n’existait pas. Cette conception de la mort est typique de la pensée athée, qui interprète l’existence comme si nous nous trouvions par hasard dans le monde et que nous marchions vers le néant. Mais il existe aussi un athéisme pratique, qui consiste à vivre uniquement pour ses propres intérêts et vivre uniquement pour les choses terrestres. Si nous nous laissons prendre par cette vision erronée de la mort, nous n’avons pas d’autre choix que d’occulter la mort, de la nier, ou de la banaliser, pour qu’elle ne nous fasse pas peur. 2. Mais devant cette fausse solution, le « cœur » de l’homme – son désir d’infini, qui est en chacun de nous, sa nostalgie de l’éternité, qui est en chacun de nous – se rebelle. Alors, quel est le sens chrétien de la mort ? Si nous regardons les moments les plus douloureux de notre vie, lorsque nous avons perdu une personne qui nous était chère – nos parents, un frère, une sœur, un époux, un enfant, un ami – nous nous rendons compte que, même dans le drame que représente cette perte, même déchirés par cet éloignement, il monte du cœur la conviction que ce n’est pas possible que tout soit fini, que le bien donné et reçu n’a pas été inutile. Il y a un instinct puissant en nous qui nous dit que notre vie ne finit pas avec la mort. Cette soif de vie a trouvé sa réponse réelle et fiable dans la résurrection de Jésus-Christ. La résurrection de Jésus ne donne pas seulement la certitude de la vie au-delà de la mort, mais elle éclaire aussi le mystère même de la mort de chacun de nous. Si nous vivons unis à Jésus, si nous lui sommes fidèles, nous serons capables aussi d’affronter avec espérance et sérénité le passage de la mort. L’Église, en effet, prie ainsi : « Si la certitude de devoir mourir nous attriste, la promesse de l’immortalité future nous console ». C’est une belle prière de l’Église ! Une personne a tendance à mourir comme elle a vécu. Si ma vie a été un chemin avec le Seigneur, un chemin de confiance dans son immense miséricorde, je serai préparé à accepter le moment ultime de mon existence terrestre comme un abandon confiant et définitif dans ses mains accueillantes, dans l’attente de contempler son visage face à face. C’est ce qui peut nous arriver de plus beau : contempler face à face ce visage merveilleux du Seigneur, le voir tel qu’il est, beau, plein de lumière, plein d’amour, plein de tendresse. Nous marchons pour arriver là : voir le Seigneur. 3. Dans cette perspective, on comprend l’invitation de Jésus à être toujours prêts, vigilants, sachant que la vie dans ce monde nous est donnée pour préparer l’autre, la vie avec le Père céleste. Et pour cela, il existe une voie sure : bien se préparer à la mort, en restant proche de Jésus. Voici la certitude : je me prépare à la mort en restant proche de Jésus. Et comment être proche de Jésus ? Par la prière, les sacrements et aussi par la pratique de la charité. Rappelons-nous que Jésus est présent dans les plus faibles et les plus démunis. Il s’est lui-même identifié à eux, dans la fameuse parabole du jugement final, où il dit : « Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais un étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir… dans la mesure où vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,35-36.40). Par conséquent, une voie sûre c’est de retrouver le sens de la charité chrétienne et du partage fraternel, de soigner les plaies corporelles et spirituelles de notre prochain. La solidarité qui fait compatir aux souffrances et donner de l’espérance est une prémisse et une condition pour recevoir en héritage le Royaume préparé pour nous. Celui qui pratique la miséricorde ne craint pas la mort. Pensez bien à cela : celui qui pratique la miséricorde ne craint pas la mort. Vous êtes d’accord ? Disons-le ensemble pour ne pas l’oublier ! Celui qui pratique la miséricorde ne craint pas la mort. Et pourquoi ne craint-il pas la mort ? Parce qu’il la regarde en face dans les blessures de ses frères, et il la surmonte avec l’amour de Jésus-Christ. Si nous ouvrons la porte de notre vie et de notre cœur aux plus petits de nos frères, alors notre mort aussi deviendra une porte qui nous introduira dans le ciel, la patrie bienheureuse, vers laquelle nous nous dirigeons, aspirant à demeurer pour toujours avec notre Père, avec Jésus, Marie et les saints.

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

Menorah-Hanukkah

4 décembre, 2013

Menorah-Hanukkah dans images sacrée Menorah_0307
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Menorah_0307.jpg

BENOÎT XVI : SAINT JEAN DAMASCÈNE (4 NOVEMBRE)

4 décembre, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20090506_fr.html  

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

MERCREDI 6 MAI 2009

SAINT JEAN DAMASCÈNE (4 NOVEMBRE)

Chers frères et sœurs,

Je voudrais parler aujourd’hui de Jean Damascène, un personnage de premier plan dans l’histoire de la théologie byzantine, un grand docteur dans l’histoire de l’Eglise universelle. Il représente surtout un témoin oculaire du passage de la culture chrétienne grecque et syriaque, commune à la partie orientale de l’Empire byzantin, à la culture de l’islam, qui s’est imposée grâce à ses conquêtes militaires sur le territoire reconnu habituellement comme le Moyen ou le Proche Orient. Jean, né dans une riche famille chrétienne, assuma encore jeune la charge – remplie déjà sans doute par son père – de responsable économique du califat. Mais très vite, insatisfait de la vie de la cour, il choisit la vie monastique, en entrant dans le monastère de Saint-Saba, près de Jérusalem. C’était aux environs de l’an 700. Ne s’éloignant jamais du monastère, il consacra toutes ses forces à l’ascèse et à l’activité littéraire, ne dédaignant pas une certaine activité pastorale, dont témoignent avant tout ses nombreuses Homélies. Sa mémoire liturgique est célébrée le 4 décembre. Le Pape Léon XIII le proclama docteur de l’Eglise universelle en 1890.

En Orient, on se souvient surtout de ses trois Discours pour légitimer la vénération des images sacrées, qui furent condamnés, après sa mort, par le Concile iconoclaste de Hiéria (754). Mais ces discours furent également le motif fondamental de sa réhabilitation et de sa canonisation de la part des Pères orthodoxes convoqués par le second Concile de Nicée (787), septième Concile œcuménique. Dans ces textes, il est possible de retrouver les premières tentatives théologiques importantes de légitimer la vénération des images sacrées, en les reliant au mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu dans le sein de la Vierge Marie.

Jean Damascène fut, en outre, parmi les premiers à distinguer, dans le culte public et privé des chrétiens, l’adoration (latreia) de la vénération (proskynesis):  la première ne peut être adressée qu’à Dieu, suprêmement spirituel, la deuxième au contraire peut utiliser une image pour s’adresser à celui qui est représenté dans l’image même. Bien sûr, le saint ne peut en aucun cas être identifié avec la matière qui compose l’icône. Cette distinction se révéla immédiatement très importante pour répondre de façon chrétienne à ceux qui prétendaient universel et éternel l’observance de l’interdit sévère de l’Ancien Testament d’utiliser des images dans le culte. Tel était le grand débat également dans le monde islamique, qui accepte cette tradition juive de l’exclusion totale d’images dans le culte. Les chrétiens, en revanche, dans ce contexte, ont débattu du problème et trouvé la justification pour la vénération des images. Damascène écrit:  « En d’autres temps, Dieu n’avait jamais été représenté en image, étant sans corps et sans visage. Mais à présent que Dieu a été vu dans sa chair et a vécu parmi les hommes, je représente ce qui est visible en Dieu. Je ne vénère pas la matière, mais le créateur de la matière, qui s’est fait matière pour moi et a daigné habiter dans la matière et opérer mon salut à travers la matière. Je ne cesserai donc pas de vénérer la matière à travers laquelle m’a été assuré le salut. Mais je ne la vénère absolument pas comme Dieu! Comment pourrait être Dieu ce qui a reçu l’existence à partir du non-être?… Mais je vénère et respecte également tout le reste de la matière qui m’a procuré le salut, car pleine d’énergie et de grâces saintes. Le bois de la croix trois fois bénie n’est-il pas matière? L’encre et le très saint livre des Evangiles ne sont-ils pas matière? L’autel salvifique qui nous donne le pain de vie n’est-il pas matière?…. Et, avant tout autre chose, la chair et le sang de mon Seigneur ne sont-ils pas matière? Ou bien tu dois supprimer le caractère sacré de toutes ces choses, ou bien tu dois accorder à la tradition de l’Eglise la vénération des images de Dieu et celle des amis de Dieu qui sont sanctifiés par le nom qu’ils portent, et qui, pour cette raison, sont habités par la grâce de l’Esprit Saint. N’offense donc pas la matière:  celle-ci n’est pas méprisable; car rien de ce que Dieu a fait n’est méprisable » (Contra imaginum calumniatores, I, 16, ed; Kotter, pp. 89-90). Nous voyons que, à cause de l’incarnation, la matière apparaît comme divinisée, elle est vue comme la demeure de Dieu. Il s’agit d’une nouvelle vision du monde et des réalités matérielles. Dieu s’est fait chair et la chair est devenue réellement demeure de Dieu, dont la gloire resplendit sur le visage humain du Christ. C’est pourquoi, les sollicitations du Docteur oriental sont aujourd’hui encore d’une très grande actualité, étant donnée la très grande dignité que la matière a reçue dans l’Incarnation, pouvant devenir, dans la foi, le signe et le sacrement efficace de la rencontre de l’homme avec Dieu. Jean Damascène reste donc un témoin privilégié du culte des icônes, qui deviendra l’un des aspects les plus caractéristiques de la théologie et de la spiritualité orientale jusqu’à aujourd’hui. Il s’agit toutefois d’une forme de culte qui appartient simplement à la foi chrétienne, à la foi dans ce Dieu qui s’est fait chair et s’est rendu visible. L’enseignement de saint Jean Damascène s’inscrit ainsi dans la tradition de l’Eglise universelle, dont la doctrine sacramentelle prévoit que les éléments matériels issus de la nature peuvent devenir un instrument de grâce en vertu de l’invocation (epiclesis) de l’Esprit Saint, accompagnée par la confession de la foi véritable.

Jean Damascène met également en relation avec ces idées de fond la vénération des reliques des saints, sur la base de la conviction que les saints chrétiens, ayant participé de la résurrection du Christ, ne peuvent pas être considérés simplement comme des « morts ». En énumérant, par exemple, ceux dont les reliques ou les images sont dignes de vénération, Jean précise dans son troisième discours en défense des images:  « Tout d’abord (nous vénérons) ceux parmi lesquels Dieu s’est reposé, lui le seul saint qui se repose parmi les saints (cf. Is 57, 15), comme la sainte Mère de Dieu et tous les saints. Ce sont eux qui, autant que cela est possible, se sont rendus semblables à Dieu par leur volonté et, par l’inhabitation et l’aide de Dieu, sont dits réellement dieux (cf. Ps 82, 6), non par nature, mais par contingence, de même que le fer incandescent est appelé feu, non par nature mais par contingence et par participation du feu. Il dit en effet:  Vous serez saint parce que je suis saint (Lv 19, 2) » (III, 33, col. 1352 A). Après une série de références de ce type, Jean Damascène pouvait donc déduire avec sérénité:  « Dieu, qui est bon et supérieur à toute bonté, ne se contenta pas de la contemplation de lui-même, mais il voulut qu’il y ait des êtres destinataires de ses bienfaits, qui puissent participer de sa bonté:  c’est pourquoi il créa du néant toutes les choses, visibles et invisibles, y compris l’homme, réalité visible et invisible. Et il le créa en pensant et en le réalisant comme un être capable de pensée (ennoema ergon) enrichi par la parole (logo[i] sympleroumenon) et orienté vers l’esprit (pneumati teleioumenon) » (II, 2, PG, col. 865A). Et pour éclaircir ultérieurement sa pensée, il ajoute:  « Il faut se laisser remplir d’étonnement (thaumazein) par toutes les œuvres de la providence (tes pronoias erga), les louer toutes et les accepter toutes, en surmontant la tentation de trouver en celles-ci des aspects qui, a beaucoup de personnes, semblent injustes ou iniques (adika), et en admettant en revanche que le projet de Dieu (pronoia) va au-delà des capacités cognitives et de compréhension (agnoston kai akatalepton) de l’homme, alors qu’au contraire lui seul connaît nos pensées, nos actions et même notre avenir » (II, 29, PG, col. 964C). Du reste, Platon disait déjà que toute la philosophie commence avec l’émerveillement:  notre foi aussi commence avec l’émerveillement de la création, de la beauté de Dieu qui se fait visible.

L’optimisme de la contemplation naturelle (physikè theoria), de cette manière de voir dans la création visible ce qui est bon, beau et vrai, cet optimisme chrétien n’est pas un optimisme naïf:  il tient compte de la blessure infligée à la nature humaine par une liberté de choix voulue par Dieu et utilisée de manière impropre par l’homme, avec toutes les conséquences d’un manque d’harmonie diffus qui en ont dérivées. D’où l’exigence, clairement perçue par le théologien de Damas, que la nature dans laquelle se reflète la bonté et la beauté de Dieu, blessées par notre faute, « soit renforcée et renouvelée » par la descente du Fils de Dieu dans la chair, après que de nombreuses manières et en diverses occasions Dieu lui-même ait cherché à démontrer qu’il avait créé l’homme pour qu’il soit non seulement dans l’ »être », mais dans le « bien-être » (cf. La foi orthodoxe, II, 1, PG 94, col. 981°). Avec un enthousiasme passionné, Jean explique:  « Il était nécessaire que la nature soit renforcée et renouvelée et que soit indiquée et enseignée concrètement la voie de la vertu (didachthenai aretes hodòn), qui éloigne de la corruption et conduit à la vie éternelle… C’est ainsi qu’apparut à l’horizon de l’histoire la grande mer de l’amour de Dieu pour l’homme (philanthropias pelagos)… ». C’est une belle expression. Nous voyons, d’une part, la beauté de la création et, de l’autre, la destruction accomplie par la faute humaine. Mais nous voyons dans le Fils de Dieu, qui descend pour renouveler la nature, la mer de l’amour de Dieu pour l’homme. Jean Damascène poursuit:   » Lui-même, le Créateur et le Seigneur, lutta pour sa créature en lui transmettant à travers l’exemple son enseignement… Et ainsi, le Fils de Dieu, bien que subsistant dans la forme de Dieu, abaissa les cieux et descendit… auprès de ses serviteurs… en accomplissant la chose la plus nouvelle de toutes, l’unique chose vraiment nouvelle sous le soleil, à travers laquelle se manifesta de fait la puissance infinie de Dieu » (III, 1. PG 94, coll. 981C-984B).

Nous pouvons imaginer le réconfort et la joie que diffusaient dans le cœur des fidèles ces paroles riches d’images si fascinantes. Nous les écoutons nous aussi, aujourd’hui, en partageant les mêmes sentiments que les chrétiens de l’époque:  Dieu veut reposer en nous, il veut renouveler la nature également par l’intermédiaire de notre conversion, il veut nous faire participer de sa divinité. Que le Seigneur nous aide à faire de ces mots la substance de notre vie.

 

* * *

J’accueille avec plaisir les pèlerins de langue française. Je salue en particulier les pèlerins du diocèse de Bâle ainsi que les jeunes de Malines et de Buzançais ainsi que ceux de l’École internationale de formation et d’évangélisation de Paray-le-Monial. En ce temps pascal, je vous invite à entrer dans une relation toujours plus intime avec le Christ qui est vivant dans notre monde. Que Dieu vous bénisse!

Mes chers amis, vendredi je quitterai Rome pour une visite apostolique en Jordanie, Israël et dans les Territoires palestiniens. Je profite de l’occasion qui m’est donnée ce matin, à travers la radio et la télévision, pour saluer toutes les populations de ces pays. J’attends avec impatience de pouvoir être avec vous pour partager vos aspirations et vos espérances, tout comme vos souffrances et vos combats. Je viendrai parmi vous en pèlerin de paix. Mon intention principale est de visiter les lieux devenus saints par la vie de Jésus et de prier dans ces lieux pour le don de la paix et de l’unité pour vos familles et pour tous ceux dont la Terre Sainte et le Moyen Orient sont le foyer. Parmi les nombreux rassemblements religieux et civils qui se dérouleront au cours de la semaine, il y aura des rencontres avec les représentants des communautés musulmanes et juives avec qui ont été accomplis de grands progrès dans le dialogue et dans les échanges culturels. Je salue avec une affection particulière les catholiques de la région et je vous demande de vous unir à moi dans la prière afin que cette visite porte beaucoup de fruits pour la vie spirituelle et civile de ceux qui vivent en Terre Sainte. Prions tous Dieu pour sa bonté! Que nous puissions tous devenir un peuple d’espérance! Que nous puissions être tous fermes dans notre désir et nos efforts de paix!

 

LA PRIÈRE DE LA GRAND-MÈRE DE L’ÉCRIVAIN MAXIME GORKI

4 décembre, 2013

http://priere-orthodoxe.blogspot.it/2011/09/la-priere-de-la-grand-mere-de-lecrivain.html

LA PRIÈRE DE LA GRAND-MÈRE DE L’ÉCRIVAIN MAXIME GORKI

« Mais parfois, elle prie très longtemps. Je m’endors pour de bon et je ne l’entends pas se coucher. Les journées de peines, de disputes et de querelles se terminent toujours par de longues prières. Je les écoute de toutes mes oreilles. Grand-mère raconte à Dieu tout ce qui s’est passé dans la maison. Quand elle est agenouillée, énorme et lourde, elle ressemble à une montagne. D’abord, j’entends un murmure rapide et indistinct, puis sa voix profonde s’élève: – Tu le sais bien, Seigneur, chacun pense à son avantage. Mikhaïl est l’aîné, c’est lui qui devrait rester en ville. Ça le vexe de partir de l’autre côté du fleuve dans un quartier inconnu : on ne sait pas comment les affaires y marcheront. Le père, lui, il préfère lakov. Est-ce bien de ne pas aimer également ses enfants? … Le vieux est têtu, tu devrais lui faire entendre raison, Seigneur ! Regardant les icônes sombres de ses grands yeux lumineux, elle suggère à son Dieu : – Envoie-lui donc un bon rêve, Seigneur, pour qu’il comprenne comment il faut faire le partage entre les enfants! Elle se signe et se prosterne jusqu’à terre, heurtant le plancher de son grand front. Puis elle se redresse et continue d’un ton persuasif : – Accorde un peu de joie à Varvara. Est-ce qu’elle t’a offensé, est-ce qu’elle est plus coupable que les autres ? C’est une femme jeune, pleine de santé et elle ne connaît que la tristesse. Pense aussi, Seigneur, à Grigori. Sa vue baisse de plus en plus; s’il devient aveugle, il ira mendier, ce n’est pas bien! Il a usé toutes ses forces pour le grand-père et il ne peut même pas compter sur son aide maintenant. Ah! Seigneur, Seigneur !… Elle reste longtemps silencieuse, la tête baissée humblement et les bras pendants, comme si elle était profondément endormie ou raidie par le froid. – Quoi encore ? se demande-t-elle tout haut en fronçant les sourcils. Prends en pitié et sauve tous les orthodoxes.Pardonne à la maudite sotte que je suis. Tu le sais, Ce n’est pas par méchanceté que je pèche, mais par bêtise. Après un profond soupir, elle reprend d’une voix caressante et satisfaite : – Tu sais tout, mon Dieu, tu connais tout, Père. Le Dieu de grand-mère, qui lui était si proche, me plaisait beaucoup et je demandais souvent: – Parle-moi d Dieu! Alors elle se soulevait, s’asseyait, jetait un fichu sur sa tête et se lançait dans un long récit jusqu’à ce que je m’endorme. Elle avait une façon particulière de parler de Dieu, à voix basse, en traînant sur les mots. – Le Seigneur est au paradis, assis sur une colline, au milieu d’une prairie; des tilleuls d’argent abritent son trône de saphir et ces tilleuls sont en fleurs toute l’année, car le paradis ne connaît ni l’automne, ni l’hiver; les fleurs n’y fanent jamais, elles fleurissent sans trêve pour la joie des saints. Autour du Seigneur vole une multitude d’anges. Ils ressemblent à des flocons de neige ou à des essaims d’abeilles. Ils descendent du ciel sur la terre comme des pigeons blancs et ils remontent ensuite raconter à Dieu ce qui se passe chez les hommes: Là-bas, il y a ton ange et le mien et celui du grand-père. Le Seigneur est juste, il a donné un ange à chacun. Le tien raconte au Seigneur: « Alexis a tiré la langue à son grand-père. » Et le Seigneur décide: «Eh bien, que le vieux le fouette! » Et c’est la même chose pour tous. Dieu donne à chacun selon ses mérites, à l’un le chagrin, à l’autre la joie. Il fait si bon là-haut que les anges se réjouissent, battent des ailes et chantent sans trêve: «Gloire à Toi, Seigneur, gloire à toi ! » Et lui, le Bon Dieu, il se contente de sourire comme pour dire: «C’est bien, c’est bien! » Elle-même souriait en secouant la tête. – Tu as vu tout ça ? – Non, mais je le sais, répondait-elle, pensive. Quand elle parlait de Dieu, du paradis et des anges, grand-mère semblait devenir petite et douce. Son visage rajeunissait, ses yeux embués de larmes rayonnaient d’une douce lumière. Je prenais ses lourdes nattes soyeuses et je les enroulais autour de mon cou. Immobile, j’écoutais avec attentiou ses récits. sans jamais m’en lasser. – Il n’est pas donné aux hommes de voir Dieu, ils en perdraient la vue. Seuls, les saints peuvent le contempler. Mais j’ai vu des anges. Ils se montrent à ceux qui ont l’âme pure. Une fois, j’étais dans l’église, à la messe du matin. Il y en avait deux derrière l’iconostase. On aurait dit des nuages, on voyait tout au travers d’eux; Ils étaient lumineux, lumineux, avec des ailes en dentelles et en mousseline qui tombaient jusqu’à terre. Ils tournaient autour de l’autel et ils aidaient le vieux père lIya qui n’y voyait plus. Quand il levait ses bras fatigués pour prier, ils lui soutenaient les coudes. Il est mort peu de temps après. Moi, ce jour-là, quand je les ai vus, j’ai été paralysée par la joie; mon cœur s’est mis à me faire mal et j’ai pleuré. Oh ! c’était beau, Alexis, petite âme bleue. Tout est bien sur terre et dans le ciel, tout est si bien … – Et chez nous aussi, c’est bien ? Grand-mère se signa – Gloire à la Très Sainte Mère de Dieu, tout est bien! Cette réponse me déconcertait. Il était difficile d’admettre que tout allait bien à la maison. Il me semblait que la vie y était de plus en plus insupportable. » (Extrait du livre de Maxime Gorki « Enfance » Ed. français réunis)

(ci-dessous, le noms des points d’interrogation sont en russe)

Maxime ???????, « l’Amer », de son vrai nom ??????? ?????????? ??????, fut un immense écrivain, à la fois hautement honoré par le régime soviétique et constamment surveillé pour ce qui demeurait en lui – malgré ses compromissions et son regrettable soutien de l’impitoyable tyrannie communiste – de capacité à toujours se révolter. On peut de ce fait penser qu’il fut probablement assassiné par les communistes. Il a écrit de très belles pages sur la foi orthodoxe qu’il avait perdue assez tôt certainement..

FRANCE : UN RÉVEIL DES CONSCIENCES SIGNIFICATIF, PAR LE CARD. RYLKO

4 décembre, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/france-un-reveil-des-consciences-significatif-par-le-card-rylko

FRANCE : UN RÉVEIL DES CONSCIENCES SIGNIFICATIF, PAR LE CARD. RYLKO

COLLOQUE NATIONAL DES JURISTES CATHOLIQUES (TEXTE INTÉGRAL)

ROME, 19 NOVEMBRE 2013 (ZENIT.ORG) CARD. STANISLAS RYLKO

Le « cri » des chrétiens « même s’il est peu écouté et souvent contrarié par les médias, est d’une importance vitale pour l’avenir de l’humanité », estime le cardinal Rylko, qui constate en France « un réveil significatif des consciences de nombreuses personnes d’extractions religieuses et culturelles diverses, comme l’ont démontré les grandes manifestations pour défendre le mariage ». Le cardinal Stanislas Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs, est intervenu lors du XXVIème Colloque national des juristes catholiques, sur le thème « Le Mariage en questions », à Paris, le 16 novembre 2013.

NOUS PUBLIONS CI-DESSOUS IN EXTENSO LE TEXTE QU’IL A PRONONCÉ EN FRANÇAIS À CETTE OCCASION. INTERVENTION DU CARD. RYLKO INTRODUCTION

« L’engagement des laïcs dans la vie publique et l’avenir de la cité » Mesdames et Messieurs, Au nom du Conseil Pontifical pour les Laïcs, je vous adresse mes salutations cordiales, à vous qui participez au XXVIèmeColloque National des Juristes Catholiques. Une pensée particulière va à votre Président, le professeur Joël-Benoît d’Onorio, que je remercie de m’avoir invité à intervenir devant cette illustre assemblée. Je vous félicite avant tout pour le thème choisi pour ce Colloque : “ Le Mariage en questions ”, un thème d’une actualité brûlante. « Nous vivons dans un temps où les critères de l’être homme sont devenus questionnables /…/ – disait le Pape Benoît XVI – Face à cela, comme chrétiens, nous devons défendre la dignité inviolable de l’homme /…/ La foi en Dieu doit se concrétiser dans notre engagement commun pour l’homme… ».[1] Mais l’engagement pour l’homme veut dire, en particulier, engagement en faveur des institutions fondamentales pour son existence, comme le sont le mariage et la famille, institutions durement remises en question aujourd’hui… Face aux graves défis de la postmodernité, nous, chrétiens, nous ne pouvons pas rester indifférents, ni nous taire ! A notre époque, le message de l’Exhortation apostolique Christifideles laici a acquis un caractère d’une urgence particulière : « Des situations nouvelles, dans l’Eglise comme dans le monde, dans les réalités sociales, économiques, politiques et culturelles, exigent aujourd’hui, de façon toute particulière, l’action des fidèles laïcs. S’il a toujours été inadmissible de s’en désintéresser, présentement c’est plus répréhensible que jamais. Il n’est permis à personne de rester à ne rien faire ».[2] Aujourd’hui, tout spécialement, une présence visible et incisive des chrétiens est nécessaire dans la vie publique, avec l’audace d’être vraiment un “ levain évangélique ”, le “ sel ” et la “ lumière ” du monde, en étant guidés par l’Evangile et par la Doctrine sociale de l’Eglise. Nous touchons ici le point névralgique de la vocation et de la mission des laïcs dans le monde, qui concerne leur “ caractère séculier ”, facteur fondamental de leur identité en tant que laïcs. Le Concile Vatican II nous dit : « La vocation propre des laïcs consiste à chercher le règne de Dieu précisément à travers la gérance des choses temporelles qu’ils ordonnent selon Dieu. Ils vivent au milieu du siècle, c’est-à-dire engagés dans tous les divers devoirs et travaux du monde, dans les conditions ordinaires de la vie familiale et sociale dont leur existence est comme tissée. A cette place, ils sont appelés par Dieu pour travailler comme du dedans à la sanctification du monde, à la façon d’un ferment, en exerçant leurs propres charges sous la conduite de l’esprit évangélique, et pour manifester le Christ aux autres avant tout par le témoignage de leur vie, rayonnant de foi, d’espérance et de charité ».[3] A notre époque, la culture dominante enferme la foi dans le domaine strictement privé, éliminant Dieu de la sphère publique. Nous assistons à une véritable “ christianophobie ” et à un dangereux fondamentalisme laïciste. Dans les démocraties occidentales, là où l’on parle de tant de tolérance, la liberté religieuse est même sérieusement menacée. Le pape Benoît XVI a parlé d’une périlleuse expansion de ce qu’on appelle la “ tolérance négative ” qui, pour ne pas importuner les non-croyants ou les autres croyants, élimine tous les symboles religieux de la vie publique. Ainsi – paradoxalement – au nom de la tolérance, on abolit la tolérance elle-même.[4] Une telle situation requiert indéniablement des fidèles laïcs le courage d’aller à contre-courant et d’être dans le monde un “signe de contradiction”. En outre, elle les sollicite à sortir des sacristies et du cadre des discours internes à l’Eglise, en devenant des témoins persuasifs de l’Evangile au cœur du monde. Il est vrai que, dans la société occidentale, nous, les chrétiens, nous sommes une minorité. Toutefois, le vrai problème n’est pas là. Le sel est “minoritaire” dans la nourriture, mais il lui donne son goût ; le levain est “minoritaire” dans la pâte, mais il la fait fermenter. Notre vrai problème consiste à ne pas devenir insignifiants, “insipides”, à ne pas perdre la “saveur évangélique”… L’antique auteur de la Lettre à Diognète disait : « /Les chrétiens / sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel /…/ En un mot, ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde… ». Rencontrant des membres du Sénat et de l’Assemblée nationale de la République française, le pape François a tenu à réaffirmer que « le principe de laïcité qui gouverne les relations entre l’Etat français et les différentes confessions religieuses ne doit pas signifier en soi une hostilité à la réalité religieuse, ou une exclusion des religions du champ social et des débats qui l’animent. On peut se féliciter que la société française redécouvre des propositions faites par l’Eglise, entre autres, qui offrent une certaine vision de la personne et de sa dignité en vue du bien commun. L’Eglise désire ainsi apporter sa contribution spécifique sur des questions profondes qui engagent une vision plus complète de la personne et de son destin, de la société et de son destin ».[5] Le pape s’est ensuite attardé sur l’exercice du pouvoir législatif des parlementaires : « Votre tâche est certes technique et juridique, consistant à proposer des lois, à les amender ou même à les abroger. Il vous est aussi nécessaire de leur insuffler un supplément, un esprit, une âme dirais-je, qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment, mais qui leur apporte l’indispensable qualité qui élève et anoblit la personne humaine ».[6] Les paroles du Saint-Père revêtent une importance toute particulière dans le contexte de la culture postmoderne, une culture qui met en question la nature même de l’homme ainsi que des institutions fondamentales pour son existence, comme le mariage et la famille. Aujourd’hui la “liberté du faire” – disait le pape Benoît XVI, commentant l’intéressante étude du Grand rabbin de France, Gilles Bernheim – est en train de se commuer en une “liberté de se faire soi-même”, d’une manière complètement arbitraire, sans tenir compte de la loi que le Dieu Créateur a inscrit dans la nature de l’être humain (la loi naturelle!).[7] Les nouvelles lois sur le mariage et la famille, promulguées par de nombreux Parlements, en sont une preuve éclatante. Comme chrétiens, en cette époque, nous sommes donc appelés tout particulièrement à être les gardiens de l’être humain, de sa dignité et de ses droits inaliénables. Mais pour accomplir une mission si haute et si importante, nous devons avoir un concept très clair de notre identité de disciples du Christ. Cette conscience est aujourd’hui loin d’être acquise, car elle est souvent chargée de problèmes. Le relativisme et la “pensée faible” engendrent des personnalités fragiles, fragmentées et incohérentes. Les modèles de vie imposés par la culture dominante sèment partout l’égarement et la confusion, même parmi les baptisés. Le cadre “identitaire” du chrétien moyen devient toujours davantage le résultat d’un ensemble de choix arbitraires et commodes. Le pape François dénonce souvent ce danger et parle fréquemment de chrétiens “endormis”, de chrétiens “à temps partiel”, de chrétiens “que de nom”… alors que le monde d’aujourd’hui a besoin de vrais chrétiens mûrs, qui soient d’authentiques témoins du Christ et de son Evangile. En d’autres termes, il a besoin de chrétiens qui vivent à fond la réalité du Baptême reçu. La question de l’identité des baptisés tenait particulièrement à cœur aux Pères de l’Eglise. Saint Léon le Grand exhortait ainsi ses fidèles : « Chrétien, reconnais ta dignité » ; à son tour saint Ignace d’Antioche réaffirmait : « Il ne suffit pas d’être appelés chrétiens, il faut l’être vraiment… ». Vivre à fond l’identité chrétienne signifie surtout décider de mettre Dieu au centre de sa vie. Il ne s’agit pas d’un Dieu quelconque, mais de ce Dieu qui s’est révélé dans le visage de Jésus-Christ. Cela peut sembler quelque chose d’escompté, mais aujourd’hui ça ne l’est pas du tout ! Dans sa Lettre apostolique Porta fidei, le pape Benoît XVI écrivait : « Il arrive désormais fréquemment que les chrétiens s’intéressent surtout aux conséquences sociales, culturelles et politiques de leur engagement, continuant à penser la foi comme un présupposé évident du vivre en commun. En effet, ce présupposé non seulement n’est plus tel mais souvent il est même nié ».[8] En réalité, le vrai problème de l’homme d’aujourd’hui est la question de Dieu, car sans Créateur – comme nous l’enseigne le Concile Vatican II – la créature s’évanouit.[9] Tout change si Dieu existe ou n’existe pas ! Et le Pape Benoît XVI a été très explicite à cet égard, quand il a affirmé : « Celui qui ne donne pas Dieu donne trop peu ».[10] En ce temps de grave crise qui bouleverse le monde et qui n’est pas seulement une crise économique et financière, mais surtout une crise anthropologique, un chrétien court facilement le risque de sombrer dans l’amertume de la déception, de se laisser aller au découragement ou encore de développer une vision apocalyptique et catastrophique de l’histoire. Les changements profonds que connaît notre monde mettent à dure épreuve nos  certitudes de toujours et même notre foi. De fait, l’espérance de beaucoup de nos contemporains commence à vaciller ! Face à une telle situation, les chrétiens se voient confier une tâche extrêmement urgente : être des témoins crédibles de l’espérance. Le pape François nous a encouragés à maintes reprises à ce sujet : « Ne vous laissez pas voler l’espérance ! ». En outre, il nous a demandé de « lire la réalité, mais aussi (de) vivre cette réalité, sans peurs, sans fuites, et sans catastrophismes. Toute crise – a expliqué le Saint-Père – même la crise actuelle, est un passage, le travail d’un accouchement qui comporte peine, difficulté, souffrance, mais qui porte en lui l’horizon de la vie, d’un renouvellement, qui porte la force de l’espérance /…/ La crise peut devenir un moment de purification, pour revoir nos modèles économiques et sociaux et une certaine conception du progrès qui a nourri nos illusions, pour récupérer l’humain dans toutes ses dimensions ».[11] Comme nous pouvons le voir, le domaine d’engagement est extrêmement vaste et rempli de défis pour les laïcs catholiques. Il est vrai qu’aujourd’hui, bien souvent, la voix des chrétiens ressemble à celle de ceux qui crient dans le désert. Mais notre cri – même s’il est peu écouté et souvent contrarié par les médias – ne peut pas ne pas se faire entendre et il est d’une importance vitale pour l’avenir de l’humanité. D’ailleurs, dans la société française, il semble déjà porter quelques fruits tangibles. Il s’agit d’un réveil significatif des consciences de nombreuses personnes d’extractions religieuses et culturelles diverses, comme l’ont démontré les grandes manifestations pour défendre le mariage, qui ont vu une forte participation des catholiques. Voilà donc quelle est la vocation et la mission des laïcs catholiques dans la vie publique : être le sel de la terre et la lumière du monde ! Je termine sur ces mots et je vous remercie de votre attention, en vous souhaitant de tout cœur un fructueux travail.

[1] Benoît XVI, Discours durant la célébration œcuménique dans l’église de l’ex-couvent augustinien d’Erfurt, 23 septembre 2011. [2] Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale Christifideles laici, n° 3. [3] Concile œcuménique Vatican II, Constitution dogmatique sur l’Eglise Lumen gentium, n° 31. [4] Cf. Benoît XVI, Luce del mondo. Il Papa, la Chiesa e i segni dei tempi. Una conversazione con Peter Seewald, Libreria Editrice Vaticana 2010, p. 82. [5] François, Discours à la Délégation de parlementaires français du groupe d’amitié France-Saint-Siège, 15 juin 2013. [6] Ibidem. [7] Cf. Benoît XVI, Discours pour la présentation des vœux de Noël à la Curie romaine, 21 décembre 2012. [8] Benoît XVI, Lettre apostolique Porta fidei, n° 2. [9] Cf. Concile œcuménique Vatican II, Constitution pastorale sur l’Eglise dans le monde contemporain Gaudium et spes, n° 36. [10] Benoît XVI, Message pour le Carême 2006, in “ Insegnamenti ” I, (2005), p. 608 (notre traduction). [11] François, Discours durant la rencontre avec le monde de la culture dans l’Aula Magna de la Faculté Pontificale Théologique de la Sardaigne à Cagliari, 22 septembre 2013.

Holy Trinity icon (Moscow, Russia) (19th c.)

3 décembre, 2013

Holy Trinity icon (Moscow, Russia) (19th c.) dans images sacrée
http://catholicdefense.blogspot.it/2012/06/did-augustine-deny-that-catholic-church.html

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