Archive pour décembre, 2013

SAINT JEAN DE CRONSTADT – ÉGLISE ORTHODOXE – 20 DÉCEMBRE

19 décembre, 2013

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Cronstadt

SAINT JEAN DE CRONSTADT – ÉGLISE ORTHODOXE – 20 DÉCEMBRE

Naissance 19 octobre 1829 Sura, région d’Arkhangelsk, Flag of Russia.svg Empire russe Décès 20 décembre 1908  (79 ans)

St Jean de Cronstadt (en russe), né en 1829 et mort en 1908, est un saint orthodoxe russe. Archiprêtre et membre du Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe, thaumaturge, évangélisateur, il a été une figure majeure de l’orthodoxie russe à son époque et est aujourd’hui l’un des saints les plus populaires de Russie1,2. Il est fêté le 20 décembre.

BIOGRAPHIE Saint Jean est né dans le village de Sura, dans la région d’Arkhangelsk le 19 octobre 1829, dans une famille pauvre mais très pieuse. Son père est sacristain d’église. À sa naissance, l’enfant paraît si faible et fragile que ses parents s’empressent de le faire baptiser. Il reçoit le nom de Jean, en l’honneur de saint Jean de Rila, dont on célèbre la fête ce jour-là1.

La formation Jean grandit dans un milieu pauvre et défavorisé. Son père lui enseigne la piété et la foi, mais le jeune garçon est médiocre à l’école, ce qui l’afflige. Une nuit, il a une vision au cours de laquelle un voile lui tombe des yeux, comme si son esprit s’ouvrait. À partir de ce moment, il devient un bon élève1. Il entre au séminaire d’Arkhangelsk dont il est diplômé. Il obtient une bourse avec laquelle il est admis à l’Académie théologique de Saint-Pétersbourg. Pendant ses études, Jean désire devenir missionnaire, mais un jour il voit en rêve la cathédrale Saint-André de Cronstadt. Alors qu’il finit ses études, il rencontre la fille de l’archiprêtre de la cathédrale, et est l’invité à l’épouser. Sentant que c’est la volonté de Dieu qu’il devienne prêtre séculier dans cette cathédrale, il accepte et l’épouse. Il est peu après ordonné diacre par l’évêque Christophore, vicaire du métropolite de Saint-Pétersbourg, en la cathédrale Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg.

Le prêtre Jean est ordonné prêtre le 12 décembre 1855, en la cathédrale Saint-André de Cronstadt. Il devient un prêtre très pieux et passe sa vie dans la prière et la pénitence, mais aussi dans le service des pauvres. À cette époque, la ville de Cronstadt est un port militaire et une ville mal famée : le crime y est une réalité quotidienne, de nombreux voleurs, criminels de toutes sortes, mendiants y vivent3. À cela s’ajoute injustice sociale et l’explosion des sectes dans la ville. C’est à ces défavorisés et méprisés de la société que se consacre le père Jean. Il fait tout pour les aider financièrement et spirituellement, il leur rend visite, les console, les conseille, va jusqu’à leur donner ses chaussures. Son engagement social lui vaut le qualificatif de « Serviteur des exclus et des déshérités.»4.

Le thaumaturge L’église construite à Sura grâce à Jean de Cronstadt Le premier miracle connu du père Jean est la guérison par sa seule prière d’un malade sur la requête de l’un de ses proches5. Très vite, le père Jean acquiert une grande réputation. Des gens viennent de tout l’Empire russe pour le voir – orthodoxes, mais aussi musulmans et juifs. Des centaines de cas de guérisons sont dénombrés : des aveugles, des personnes souffrant de troubles psychiques, des malades de toutes sortes sont guéris. Le père Jean fait des liturgies quotidiennes qui attirent des milliers de personnes, à tel point qu’il doit demander l’assistance d’autres prêtres pour faire communier tout le monde. Sa réputation est telle que des milliers de gens lui envoient des courriers et télégrammes. Un service postal spécial est ouvert à la poste de Cronstadt pour lui1. Avec l’argent reçu, le père Jean fait construire « la maison du labeur », comportant une église, une école, des ateliers et un asile. Il reçoit tellement d’argent qu’il peut faire nourrir quotidiennement environ un millier de pauvres. Il fonde deux monastères : un dans son village natal, l’autre à Saint-Pétersbourg. C’est dans ce dernier qu’il sera enterré à sa mort. À partir de 1891, il retourne chaque année dans son village natal où il est toujours accueilli par une grande foule. Le 17 octobre 1894, c’est lui qui est appelé au chevet de l’Empereur mourant Alexandre III pour le faire communier, puis pour lui donner l’Onction des malades le 20. Les dernières années[modifier | modifier le code] La fin de la vie du père Jean est marquée par la maladie : ses activités pastorales et son dévouement religieux l’épuisent complètement, mais il ne se plaint de rien et communie chaque jour. Le 10 décembre 1908, très malade, il célèbre sa dernière Liturgie et, ayant prédit la date de sa mort, s’éteint le 20 décembre 1908 à 7:40. Son enterrement est grandiose : il est présidé par le métropolite Antoine de Saint-Pétersbourg et il y a tellement de monde6 qu’on raconte qu’« un service d’ordre fut mis tout au long du parcours de la procession de l’enterrement pour contenir la foule ».

Canonisation Statue de saint Jean dans le parc du musée qui lui est consacré Le 12 janvier 1909, l’Empereur Nicolas II publie un édit par lequel il demande au Saint-Synode la création d’une journée de prière en sa mémoire, à chaque anniversaire de sa mort. Cependant sa canonisation est retardée par la Révolution russe puis par la persécution de l’Église sous le régime communiste. Il faudra attendre 1964 pour que le père Jean soit canonisé par l’Église russe hors frontières puis 1990 pour que cette canonisation soit confirmée par le Patriarcat de Moscou. En 2009, à l’occasion du 180e anniversaire de sa naissance, une grande commémoration est organisée à Saint-Pétersbourg. Le Patriarche Cyrille a déclaré dans une homélie que « le père Jean apprenait à prier de telle façon qu’aucune parole ne reste vaine, même lorsque nous prononçons les prières courantes telles que « Roi céleste ». Il appelait à reconnaître dans chaque mot de la liturgie une force intérieure et, ainsi, de se revêtir de la puissance de Dieu »7. Aujourd’hui 144 églises lui sont consacrées dans le monde entier et un musée mémorial a été créé à Saint-Pétersbourg en son honneur8.

POURQUOI LE PAPE FRANCIS AMOUR LE CRI DE LA CROIX DE CHAGALL BLASPHÉMATEUR

19 décembre, 2013

http://www.donboscoland.it/articoli/articolo.php?id=130883

( traduction Google de l’italien , le site Don Bosco de Turin )

POURQUOI LE PAPE FRANCIS AMOUR LE CRI DE LA CROIX DE CHAGALL BLASPHÉMATEUR

Le sujet semble conçu pour déplaire à la fois les chrétiens et les juifs . On pourrait dire que le doux Chagall a tout et veut offenser tout le monde. Les chrétiens représentent un Christ martyrisé non seulement en tant que Juif et sans la compagnie de sa mère Marie et le disciple bien-aimé Jean , mais même … Un pape qui a préféré à la peinture blanche Crucifixion par Marc Chagall besoin d’être un grand conformiste . Ne vous laissez pas berner style naïf , calme et nature synonyme de fuite de l’histoire : l’ un peint en 1938 par le peintre d’origine biélorusse et la religion juive est l’une des représentations les plus scandaleuses du Christ crucifié sur dossier L’ingéniosité des chiffres , qui appartient à tous les naïfs , souligne le contraste avec la tragédie de narration visuelle et la provocation que le cadre intellectuel et théologique contient . La crucifixion de Chagall , réalisés dans l’année de la Nuit de Cristal , placez la croix avec sa victime dans un paysage marqué que par la violence à ce moment-là ils sont venus contre les juifs européens : synagogues en feu , les gens fuyant individuellement et en groupe , maisons à l’envers, brûlé les rouleaux de la Torah . Christ est clairement condamné à mort parce que Juif : l’eau ne sont pas couverts par le tissu blanc d’habitude, mais à partir d’un talith , le châle de prière juif , et écrit avec la conviction que surmonte la croix est mis exclusivement en caractères hébraïques . Au pied de la croix , aucun des chiffres dans l’iconographie chrétienne , mais une menorah , le chandelier sacré , qui propage de la même lumière blanche , surnaturel , qui investit du crucifix . Aucun chiffre montre l’attention sur l’agonie du Christ , tous ont leurs dos engagés dans un vol pour la survie montrent que certains chiffres battant d’émotion en suspension dans le ciel au-dessus de la crucifixion : ils sont les rabbins et les autres caractères attribués à l’Ancien Testament . Le sujet semble conçu pour déplaire à la fois les chrétiens et les juifs . On pourrait dire que le doux Chagall a tout et veut offenser tout le monde. Les chrétiens représentent un Christ martyrisé non seulement comme un Juif – et donc pas pour le juif subverti l’ordre – et sans la compagnie de sa mère Marie et le disciple bien-aimé Jean , remplacé par des caractères non spécifiés dans l’Ancien Testament . Mais même offre sa réabsorption dans la révélation de l’Ancien Testament : la lumière blanche divine , qui rompt le gris de plomb du paysage , en investissant en diagonale de la croix , est le même qui fait halo autour de la menorah et qui émane des flammes qui brûlent quelques rouleaux loi – tandis que les autres flammes peintes en jaune. Tout est offensant pour les juifs pratiquants , considérés coupables de sa mort , au nom de la croix du Christ ont été discriminés et persécutés pendant des siècles , et ici dans les débuts de la pire de toutes les persécutions dont ils sont victimes d’un artiste soudaine et théologien le sacrifice de Jésus riebraicizza , et offre comme un symbole de la souffrance juive . Mais pour faire bonne figure , le Christ lui-même n’échappe pas à la levée de boucliers de la peintre . Plus de morts, Jésus , apparemment endormi sur la croix évoque Christ dormir dans le bateau dans une tempête sur le lac de Tibériade . Les signes de torture sur ses jaunâtre du corps sont minimes , il ne semble pas souffrir tout le monde autour de lui brûle ou s’enfuit . Même la croix est adossée à une échelle , presque à penser qu’il descende et intervenir en aide à ceux qui sont en train de perdre tout . Les symboles de Chagall se prêtent à de nombreuses lectures , et certains pourraient proposer des interprétations différentes de ces derniers. Il ya ceux dans les flammes de ce qui est riche dans la peinture qu’il voulait voir une référence aux fours crématoires , qui n’existaient pas certainement en 1938 . Qui a parlé un parallèle entre la persécution anti-juive des nazis ( identifié dans le caractère qui détruit le mobilier de la synagogue ) et celles des bolcheviks , représenté par le drapeau rouge avec des soldats près du village inversée . En fait , la citation du rouge symbolise probablement l’espoir humain unique et insuffisante et rachat dans le visage de la résistance à la vague antisémite , plutôt qu’un facteur de persécution . Chagall a été commissaire de la technique pour la région de Vitebsk , à la suite de la révolution bolchevique , avant d’émigrer en France, et en 1943 , a émigré aux Etats-Unis temporairement , a permis de recueillir une aide pour les forces armées soviétiques qui ont combattu l’invasion nazie  Certainement Francis pape n’ignore pas toutes ces complexités huile sur toile de Chagall . Nous ne savons pas qui de jugements esthétiques et le contenu est basé préférence pour ce travail . Le contraste entre le crucifix calme et paisible et le monde autour déchiré et secoué , l’ apparente réconciliation de Jésus sur la croix et son peuple au moment de la plus grande persécution de celle-ci , à son tour , crucifié , et l’ensemble inisistita discrète et insistante invocation au Christ de descendre de la croix , il faut bien frappé . Être un pasteur des âmes , de le frapper plus aurait été au-dessus du blasphème cri et artiste très humain . Dans le coeur du Pape Francis a pas de place pour les hommes aussi exaspérés .

né de la Vierge Marie

18 décembre, 2013

né de la Vierge Marie dans images sacrée jesusmary

http://liturgy.co.nz/born-of-the-virgin-mary/16302

MEDITATION DE NOEL DU PAPE BENOIT XVI – 17 décembre 2008 .

18 décembre, 2013

http://paroissedecatus.eklablog.fr/meditation-de-noel-du-pape-benoit-xvi-a27585151

MEDITATION DE NOEL DU PAPE BENOIT XVI

Catéchèse du pape Benoît XVI, mercredi 17 décembre 2008 .

Par Curé de Catus dans Année liturgique le 21 Décembre 2011

  »Même les non croyants perçoivent dans cette fête chrétienne quelque chose d’extraordinaire et transcendant qui parle au coeur. C’est une fête qui chante le don de la vie, car la naissance d’un enfant devrait toujours être une occasion de joie. Normalement, un nouveau-né inspire attention et tendresse. Noël est de fait la découverte d’un nouveau-né qui vagit dans une pauvre grotte. A la vue de la crèche, comment ne pas penser à tous ces enfants qui aujourd’hui encore naissent dans le dénuement de par le monde? Comment ne pas penser aux nouveaux-nés refusés et à ceux qui ne survivent pas au manque de soins ou d’attentions? Et aux familles qui espèrent la joie d’une naissance et dont l’attente n’est pas comblée? ».

« Sous la pression de l’hédonisme et de l’esprit de consommation, Noël risque malheureusement de perdre son sens spirituel et de se réduire à une occasion commerciale, à des échanges de cadeaux matériels. Or, les difficultés de tant de familles et la crise économique qui touche l’humanité entière pourraient aider à redécouvrir la simplicité, l’amitié et la solidarité qui sont les valeurs de Noël. Libéré de ses connotations matérialistes, Noël redeviendrait l’occasion d’accueillir comme un cadeau le message d’espérance contenu dans le mystère de la naissance du Christ. Certes, tout ceci ne suffirait pas à récupérer dans sa totalité la spiritualité d’une fête qui, nous le savons, marque l’évènement central de l’histoire, l’incarnation du Verbe en vue de la rédemption des hommes… Pour nous, à Noël, se renouvelle le mystère majeur du salut, promis et accordé…, appelé à durer sans fin… A Noël, nous ne nous limitons pas à commémorer la naissance d’un grand personnage, un mystère abstrait ou plus généralement le mystère de la vie…mais un fait concret et fondamental pour tout homme, essentiel pour la foi chrétienne, une vérité que Jean résume par son Le Verbe s’est fait chair. Il s’agit d’un évènement historique que Luc place dans un contexte bien précis, au moment du premier recensement ordonné par » Auguste alors que Quirinus était gouverneur en Syrie. « Dans la nuit de Béthléem, une grande lumière s’est allumée. Le Créateur de l’univers s’est incarné en s’unissant pour toujours à la nature humaine, étant vraiment Dieu de Dieu et lumière de la lumière, mais également vrai homme. Celui que Jean appelle…le Verbe, ce qui signifie aussi le sens…, s’est incarné. Loin d’être une idée vague, il s’agit d’une Parole étendue sur le monde et qui s’adresse à nous tous… Ce sens c’est Dieu tout puissant, un dieu bon qu’on ne peut assimiler avec quelqu’être supérieur et lointain, à jamais inaccessible. C’est un Dieu qui s’est fait notre prochain, qui donc nous est proche » et qui se « montre à nous comme un fragile bambin afin de vaincre notre superbe… Il s’est fait petit pour nous libérer de la prétention de grandeur toute humaine qui découle de la superbe. Librement il s’est incarné pour nous libérer, pour nous rendre libre de l’aimer ». Noël, a conclu le Saint-Père, « reste une magnifique occasion de méditer sur le sens et la valeur de nos vies. Puisse l’approche de cette fête solennelle nous aider à réfléchir sur le caractère dramatique de l’histoire où les hommes blessés par le péché sont à la recherche du bonheur, d’un sens du vivre et du mourir. Puisse-t-elle nous encourager sur la miséricordieuse bonté de Dieu, venu à la rencontre de l’homme pour lui offrir personnellement la vérité qui sauve et en fait un ami ».

CRÉATION ET ÉTERNITÉ DU MONDE SELON MAÏMONIDE

18 décembre, 2013

http://ghansel.free.fr/creation.html

CRÉATION ET ÉTERNITÉ DU MONDE SELON MAÏMONIDE    

Moïse Maïmonide voir:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mo%C3%AFse_Ma%C3%AFmonide

Dans le Guide des Egarés, Maïmonide consacre une vingtaine de chapitres au problème de la création ou de l’éternité du monde. C’est dire combien il considérait ce problème comme important. Pourquoi en est-il ainsi ? Pour Maïmonide, ce problème n’a pas seulement une signification théorique ou métahysique.. En réalité d’autres enjeux se profilent derrière cette question abstraite « le monde a-t-il été créé ou est-il éternel ? » Comme on le verra, il s’agit en dernier ressort de décider où se situe le sens de la vie ? Pour le dire de manière condensée, le sensé primordial réside-t-il dans l’ordre de la nature et de l’impersonnel ou dans l’ordre de l’histoire, de l’humain et du personnel ? Avant de présenter les articulations principales de l’analyse de Maïmonide il faut rappeler qu’il existe des divergences marquées sur ce qu’était sa véritable pensée. Selon une école, Maïmonide était en réalité aristotélicien et professait l’éternité du monde, mais il camouflait sa pensée pour ne pas se trouver en opposition avec les doctrines du judaïsme. Au XXème siècle, les tenants principaux de cette attitude furent Leo Strauss et dans une moindre mesure Shlomo Pines. En fait, cette caractérisation de Maïmonide comme aristotélicien a commencé déjà de son vivant. Parmi ses contemporains, certains considérèrent son aristotélisme comme une tare indélébile ; d’autres, y virent au contraire un sujet d’admiration. En outre, les tenants de ce point de vue jugent, généralement, qu’il y a dichotomie dans les écrits de Maïmonide. Il y aurait d’un côté le Michne Torah, oeuvre orthodoxe, dans lequel Maïmonide parle à l’intention du peuple, et de l’autre, le Guide des égarés, où il exprime sa vraie pensée de manière cachée à l’intention des juifs philosophes. Mais il existe une autre école suivant laquelle il n’y a pas contradiction entre les différents écrits de Maïmonide que l’on ne peut aucunement qualifier d’aristotélicien. Cette deuxième thèse a été défendue par Hermann Cohen1, par le Rav Kook2, par Jacob Gordin3 et par Emmanuel Levinas4. Certes cette deuxième école admet que Maïmonide a formulé sa pensée dans les catégories philosophiques en usage en son temps, lesquelles étaient aristotéliciennes. Mais c’est là uniquement une question de forme. Pour ce qui est du contenu, Maïmonide est loin d’adopter les thèses d’Aristote. En effet Maïmonide se sépare d’Aristote sur des points fondamentaux : sur le problème de la création du monde qui est l’objet de cet exposé, mais aussi sur la question de la prophétie et sur celle de la providence. Voyons donc quelle est la conception de Maïmonide concernant le problème de la création. Avant de présenter sa propre doctrine, Maïmonide expose deux conceptions antagonistes : d’un côté, la doctrine d’Aristote qui penche pour l’éternité du monde et dont les disciples prétendent même qu’il en a donné la démonstration ; d’un autre côté, les théologiens musulmans de l’école dite du Kalam qui affirment pouvoir prouver que le monde est créé. Quels sont les arguments des uns et des autres ? Les partisans de l’éternité du monde prétendent démontrer leur thèse au moyen de sept arguments que je ne vais pas détailler, me limitant ici à deux points spécialement importants. En premier lieu, on ne peut concevoir une matière apparaissant du néant. Cette impossibilité est évidente si nous considérons l’ordre observable des choses. La matière peut bien prendre diverses formes, solide, liquide ou gaz, mais on n’observe jamais que des transformations, passage d’une forme à l’autre et recombinaison des éléments entre eux. Il n’y a jamais apparition à partir du néant ni disparition dans le néant. En second lieu, le mouvement des astres également confime la théorie de l’éternité du monde. Les astres parcourent leur trajectoire circulaire de manière parfaitement stable. D’une manière tout à fait générale et abstraite, chaque mouvement est précédé de mouvement et on ne saurait concevoir l’apparition d’un mouvement à partir de rien. Comment formaliser ces invariances ? On peut le dire dans le langage de l’époque ou le traduire dans notre langage. Pour employer le langage de l’époque, Dieu est la cause première, le premier moteur qui à chaque instant produit le mouvement universel de par la nécessité même de son être : ce n’est pas une cause à prendre dans un sens temporel, comme une cause qui précède son effet, mais une cause au sens où le soleil est cause de chaleur ou mieux encore au sens où la pensée divine produit des pensées. Ou, pour le dire dans notre langage, le monde nous donne le spectacle d’un déterminisme universel et perpétuel, d’un ordre naturel invariable, d’où est exclue toute contingence. Le visible est commandé par une loi invariable. Et cela va même plus loin. Cet ordre n’est pas seulement invariable, il est nécessaire. C’est le seul ordre logiquement possible, le seul ordre rationnel. Mais en face de cette doctrine convaincante, voilà qu’apparaît la théologie musulmane du Kalam. Là également je ne vais pas détailler les méandres de leur argumentation longuement décrite par Maïmonide. Le point fondamental est le suivant : si on suppose que le monde est éternel, il faut admettre une succession passée infinie de causes et d’effets et cela est inconcevable. Comment serions-nous arrivés jusqu’à aujourd’hui ? Nous n’avons pas pu traverser un temps infini. Nous tenons là selon le Kalam une preuve de la création du monde. Quant à cette stabilité éternelle des lois, cela ne prouve rien. Le monde est constitué d’atomes et à chaque instant, Dieu les redispose tels qu’ils sont, ce qui nous donne l’impression d’une régularité. Mais ce déroulement n’est gouverné par aucune causalité réelle. Maïmonide intervient alors et dit tout simplement : le problème de savoir si le monde est créé ou éternel est indécidable par la raison. L’argumentation du Kalam n’est que de la sophistique. Elle est en contradiction avec tout ce que nous voyons. Il existe bel et bien des lois naturelles. Une pierre tombe toujours. De même il réfute l’argument de l’impossibilité d’une suite infinie de causes et d’effet. Mais d’un autre côté, la permanence des lois que nous observons ne saurait être invoquée en faveur de l’éternité du monde. En effet on ne peut tirer argument du comportement d’un être parvenu à maturité sur ce qu’il était au moment de sa naissance. Voici une large citation de Maïmonide à ce sujet : Toute chose nouvelle qui naît après ne pas avoir existé,… possède, après être née, achevée et arrivée à son état définitif, une nature autre que celle qu’elle avait au moment où elle naissait et commençait à passer de la puissance à l’acte… On ne peut en aucune façon argumenter de la nature qu’a une chose, après être née, achevée et arrivée finalement à son état le plus parfait, sur l’état où se trouvait cette chose au moment où commençait son mouvement vers l’être. Et de même on ne peut pas non plus argumenter de l’état où elle commençait son mouvement vers l’être sur celui dans lequel elle se trouvait avant de commencer ce mouvement. Dès que tu te trompes là-dessus et que tu persistes à argumenter de la nature d’une chose arrivée à l’acte sur celle qu’elle avait étant en puissance, il te survient des doutes graves; des choses qui doivent être te paraissent absurdes, et des choses absurdes te semblent devoir être. Que l’on fasse la supposition suivante : Un homme est né avec un naturel très parfait; sa mère étant morte après l’avoir allaité quelques mois, le mari s’occupa seul, dans une île retirée, d’achever l’éducation de cet enfant, jusqu’à ce qu’il eût grandi et qu’il fût devenu intelligent et instruit. N’ayant jamais vu ni femme, ni aucune femelle des animaux, il demanda un jour à un des hommes qui étaient avec lui : « Comment se fait-il que nous existons, et de quelle manière avons-nous été formés ? » Celui à qui il avait adressé la question lui répondit : « Chacun de nous a été formé dans le ventre d’un individu de notre espèce, semblable à nous, et qui était une femme ayant telle et telle forme; chacun de nous était un petit corps dans l’intérieur du ventre, se mouvant, s’alimentant, croissant petit à petit, vivant, jusqu’à ce qu’arrivé à telle limite de grandeur, il s’ouvrit à lui, dans le bas du corps (de la femme), une porte par laquelle il apparut et sortit, et après cela il ne cessa de grandir jusqu’à ce qu’il fût devenu tel que tu nous vois. » Cet enfant orphelin interrogera nécessairement de nouveau et dira : « Cet individu d’entre nous, pendant qu’il était petit dans le ventre, vivant, se mouvant et croissant, mangeait-il ? Buvait-il ? Respirait-il par la bouche et le nez ? » – « Non », lui répondra-t-on. Mais lui, il s’empressera indubitablement de nier cela, et il démontrera l’impossibilité de toutes ces choses, qui pourtant sont vraies, en argumentant de l’être parfait arrivé à son état définitif. « Si l’un de nous, dira-t-il, était pendant quelques moments privé de respiration, il mourrait, et ses mouvements cesseraient; et comment donc peut-on se figurer que quelqu’un d’entre nous puisse rester pendant des mois dans une membrane épaisse, enfermé dans l’intérieur d’un corps, et avec cela vivre et se mouvoir ? Si l’un de nous pouvait avaler un moineau, certes, ce moineau mourrait instantanément dès qu’il arriverait dans l’estomac, et à plus forte raison dans le bas-ventre. Chacun de nous, s’il ne prenait pas de nourriture par la bouche et s’il ne buvait pas, mourrait indubitablement au bout de quelques jours; et comment donc un individu pourrait-il rester des mois sans manger ni boire ?… Si l’on perçait le ventre à l’un de nous, il mourrait au bout de quelques jours; comment donc pourrait-on croire que ce foetus ait eu l’ombilic ouvert ? Comment enfin se fait-il qu’il n’ouvre pas ses yeux, ni n’étende ses mains, ni n’allonge ses pieds, comme vous le prétendez, puisque tous ses membres sont en bon état, et n’ont aucun mal ? Et ainsi il poursuivra ses raisonnements, (pour prouver) qu’il est impossible que l’homme se forme de cette manière. Examine bien cet exemple et réfléchis-y, ô penseur !, et tu trouveras que c’est là également la condition dans laquelle nous sommes vis-à-vis d’Aristote. En effet, nous tous, les sectateurs de Moïse, notre maître, et d’Abraham, notre père, nous croyons que le monde a été formé de telle et telle manière, qu’il s’est développé de telle manière, et que telle chose a été créée après telle autre; mais Aristote se prend à nous contredire, en argumentant contre nous de la nature de l’être arrivé à son état définitif, parfait et existant en acte, tandis que nous, nous lui affirmons qu’après être arrivé à son état définitif et être devenu parfait, il ne ressemble à rien de ce qu’il était au moment de naître, et qu’il a été produit du néant absolu. Quel argument donc peut-on tirer contre nous de tout ce qu’il dit ? Car ces arguments ne frappent que celui qui prétend que c’est la nature de cet être, arrivée à son état définitif, qui prouve (elle-même) qu’il a été créé, tandis que je t’ai déjà fait savoir que, quant à moi, je ne soutiens pas cela. Pour Maïmonide, l’éternité du monde ou sa création sont donc également indémontrables. Ce problème métaphysique est indécidable. On peut observer que cette position est voisine de celle développée plusieurs siècles plus tard par Kant dans la Critique de la Raison Pure5. Pour lui aussi le problème d’un commencement du monde fait partie des antinomies auxquelles se heurte la raison. Néanmoins, puisque que la raison est impuissante à trancher, nous pouvons quand même choisir en vertu d’autres critères et Maïmonide va en donner deux. Avant de les exposer, voyons d’abord si la thèse de la création ne peut être défendue avec des arguments plus solides que ceux du Kalam. Bien que cette thèse ne puisse être démontrée, on peut s’en faire l’avocat, tout comme qu’Aristote l’a fait pour la thèse de l’éternité du monde. A ce propos, Maïmonide va nous dire quelque chose de très intéressant. Aristote prétend que les lois naturelles auxquelles obéit le mouvement des astres constituent un ordre nécessaire au sens de logiquement nécessaire. Comme on l’a dit, Dieu est la cause permanente du monde de par la nécessité de son être et non par une décision de volonté. Autrement dit, l’ordre du monde est logiquement nécessaire, il ne saurait être autrement. Alors, examinons donc si cet ordre est nécessaire ou contingent. Les lois du mouvement des astres, les lois du ciel peuvent elles être déterminées par la logique ? Maïmonide va montrer qu’il n’en est rien, qu’il subsiste une irréductible contingence rationnellement inexplicable. Il ne peut, nous dit Aristote, y avoir que deux types de mouvement naturels logiques, le mouvement circulaire des corps célestes et le mouvement rectiligne tel que celui d’un corps qui tombe. Mais, rétorque Maïmonide, en réalité, Aristote est incapable d’expliquer le mouvement des corps célestes. On ne peut l’expliquer qu’au moyen de procédés mathématiques artificiels. Ptolémée était obligé d’introduire des épicycles ou encore d’admettre que des mouvement de planètes tournant autour d’un centre qui n’est pas le centre du monde. Mais il s’agit, dit Maïmonide, d’un modèle mathématique purement descriptif, artificiellement adapté à ce que l’on voit, mais qui n’est pas explicatif et dont il n’y aucune raison de penser qu’il lui correspond une réalité physique. Voici ce qu’il dit à ce sujets: Sache que si un simple mathématicien lit et comprend ces livres astronomiques dont je t’ai parlé, il peut croire qu’il y a là une preuve décisive que tels sont la forme et le nombre des sphères. Cependant il n’en est pas ainsi, et ce n’est pas là ce que cherche la science astronomique. A la vérité certaines questions sont susceptibles de démonstration : c’est ainsi par exemple qu’il est démontré que l’orbite du soleil décline de l’équateur, et il n’y a pas de doute là dessus. Mais qu’il y ait une sphère excentrique, ou un épicycle, c’est ce qui n’a pas été démontré, et l’astronome ne se préoccupe pas de cela ; car le but de cette science est de construire un système avec lequel le mouvement de l’astre puisse être uniforme, circulaire, sans être jamais hâté, ni retardé, ni changé, mais dont le résultat soit en accord avec ce qui se voit. En outre, on a pour but de diminuer les mouvements et le nombre des sphères autant que possible ; car si par exemple, nous pouvons poser un système au moyen duquel les mouvements visibles de tel astre peuvent se justifier par l’hypothèse de trois sphères, et un autre système au moyen duquel la même chose peut se justifier par quatre sphères, le mieux est de s’en tenir au système dans lequel le nombre des mouvements est moindre. C’est pourquoi nous préférons pour le soleil, l’excentricité à l’épicycle, comme l’a dit Ptolémée. Tout ce système mathématique est contraire aux principes de la physique d’Aristote dans lequel il n’y a ni épicycle, ni excentrique, et où la sphère céleste est censée tourner autour de la terre d’un mouvement circulaire invariable. Toutefois, Maïmonide n’exclut pas complètement que l’on puisse rendre compte du mouvement des astres autrement que par un modèle artificiel, ce qui sera effectivement réalisé par Newton, mais seulement cinq siècles plus tard7: Voilà ce que je sais dire sur cette question ; mais il est possible qu’un autre possède une démonstration qui lui rende évidente la vérité de ce qui est obscur pour moi. Le plus grand hommage que j’aie pu rendre à la vérité, c’est d’avoir ouvertement déclaré combien ces matières me jetaient dans la perplexité et que je n’avais ni entendu, ni connu de démonstration pour aucune d’elles. Mais la preuve de la contingence de l’ordre du monde ne s’arrête pas à la complexité et à la variété du mouvement des astres. La répartition de la matière dans l’univers est encore plus énigmatique et nous n’avons pour elle aucun principe d’explication8: Mais ce qui est encore plus étonnant, ce sont ces étoiles nombreuses qui se trouvent dans la huitième sphère, toutes des globes, les unes petites, les autres grandes, ici une étoile, là une autre en apparence à la distance d’une coudée, ici dix étoiles agglomérées ensemble, là une grande bande sans rien. Quelle est donc la cause qui distingue particulièrement cette bande par dix étoiles et cette autre par le manque d’étoiles ?… Ainsi Maïmonide, à la différence du Kalam, tire argument de ce que nous observons. L’ordre astronomique ne correspond pas aux principes posés dans la conception d’Aristote. Tout cela, comme tout ce qui est de la même espèce, serait très invraisemblable, ou plutôt toucherait à l’impossible, si l’on admettait que tout vient de Dieu par nécessité, comme le pense Aristote. Mais si l’on admet qu’il y a là une réalisation intentionnelle, il n’y a plus du tout à s’étonner, il n’y a absolument rien d’invraisemblable. Il n’y a plus lieu de scruter sinon à se demander quelle est la cause de ce dessein ? Si l’ordre du monde est contingent et non nécessaire, cela ne signifie pas qu’il soit le résultat d’un hasard aveugle. Nous ne comprenons pas l’ordre astronomique mais nous pouvons inférer, à partir de ce que nous connaissons ici-bas, qu’il y a bien un ordre qui le règle. Tout ce qu’on sait, en somme, c’est que tout cela a lieu pour une raison que nous ne connaissons pas, mais que ce n’est pas cependant une oeuvre inutile, ni due au hasard. En effet, tu sais que les veines et les nerfs de l’individu, hien ou âne, ne sont pas l’oeuvre du hasard,…, que ce n’est pas par le simple hasard que telle veine est grosse et telle autre mince, que tel nerf se déploie en beaucoup de branches tandis que tel autre ne se déploie pas ainsi… car tout cela n’a lieu que pour certains avantages dont on connaît la nécessité. Et comment donc un homme intelligent pourrait-il s’imaginer que les positions de ces astres, leur mesure, leur nombre et les mouvements de leur sphère diverses soient sans raison ou l’oeuvre du hasard ? Il n’y a pas de doute que chacune de ces choses ne soit nécessaire par rapport au dessein de celui qui a agi avec intention, et [d'un autre côté] il est très difficile de concevoir que cet ordre des choses vienne de la nécessité et non d’un dessein. On notera qu’ici encore Maïmonide ne tranche pas de manière absolue. Entre la nécessité et le dessein, il reste une antinomie que la raison ne peut trancher. On peut incliner vers l’une des deux options, on ne peut la démontrer. En fait, dans nombre de cas, Maïmonide insiste sur les limites de la raison théorique et met en évidence des antinomies tout comme le fera Kant quelques siècles plus tard9. Toutefois, si la raison spéculative ne permet pas de trancher, nous pouvons choisir l’une des alternatives en vertu d’autres critères et Maïmonide va nous en donner deux. Le premier n’est pas déterminant mais on peut tout de même l’invoquer : l’acceptation de la création est conforme au texte littéral de la Torah. Maïmonide précise qu’il n’y a pas là un argument d’autorité, car si l’éternité du monde était démontrée, nous interpréterions le texte allégoriquement comme nous le faisons pour tous les anthropomorphismes. Mais, puisque nous sommes incapables de décider rationnellement, alors, autant se rattacher à ce qui est écrit10: Sache que, si nous évitons de professer l’éternité du monde, ce n’est pas parce que le texte de la Torah proclamerait le monde créé ; car les textes qui indiquent la création du monde ne sont pas plus nombreux que ceux qui indiquent la corporéité de Dieu. Au sujet de la création du monde aussi, les moyens d’une interprétation allégorique ne nous manqueraient pas et ne nous seraient pas interdits ; nous pourrions employer ici ce mode d’interprétation, comme nous l’avons fait pour écarter la corporéité (de Dieu)…. Mais deux raisons nous ont engagé à ne pas le faire. La première est celle-ci : l’incorporalité de Dieu a été démontrée, et il faut nécessairement avoir recours à l’interprétation allégorique, toutes les fois que, le sens littéral est réfuté par une démonstration. Mais l’éternité du monde n’a pas été démontrée, et, par conséquent, il ne convient pas de faire violence aux textes et de les interpréter allégoriquement, pour faire prévaloir une opinion dont on pourrait aussi bien faire prévaloir le contraire, en raisonnant d’une autre manière. Voilà donc une première raison. La deuxième raison développée par Maïmonide est visiblement beaucoup plus importante : admettre la création du monde est conforme à l’ensemble de la conception juive ; c’est un principe homogène à l’enseignement des prophètes, à notre conception de l’histoire et de l’éthique. La seconde raison est celle-ci : notre conception de l’incorporalité de Dieu ne renverse aucune des bases de notre Loi, ni ne donne de démenti à rien de ce qu’ont proclamé les prophètes. Mais, admettre l’éternité (du monde) telle que la croit Aristote, c’est-à-dire comme une nécessité, de sorte qu’aucune loi de la nature ne puisse être changée et que rien ne puisse sortir de son cours habituel, ce serait saper la Torah à la base, taxer nécessairement de mensonge tous les prodiges, et nier tout ce que la Torah a fait espérer ou craindre, à moins, par Dieu !, qu’on ne veuille aussi interpréter allégoriquement les prodiges, comme l’ont fait les Bâtenis (ou allégoristes) parmi les musulmans, ce qui conduirait à une espèce de folie. En revanche, dès qu’on admet la création du monde, tous les prodiges et la Torah deviennent possibles, et toutes les questions qu’on pourrait faire à ce sujet s’évanouissent. Si donc on demandait : Pourquoi Dieu s’est-il révélé à tel homme et pas à tel autre ? Pourquoi Dieu a-t-il donné cette Loi à une nation particulière, sans en donner une à d’autres ? Pourquoi l’a-t-il donnée à telle époque et ne l’a-t-il donnée ni avant ni après ? Pourquoi a-t-il ordonné de faire telles choses et défendu de faire telles autres ?… pourquoi a-t-il signalé le prophète par tels miracles qu’on rapporte, sans qu’il y en eût d’autres ? Qu’est-ce que Dieu avait pour but dans cette législation ? La réponse à toutes ces questions serait celle-ci : c’est ainsi qu’il l’a voulu ou bien c’est ainsi que l’a exigé sa sagesse… Tout dépend de cette question ; sache-le bien11. Ainsi, pour Maïmonide, s’il convient d’affirmer la création du monde, ce n’est pas principalement pour être en accord avec la littéralité du texte de la Torah mais parce que cela est homogène avec la conception d’ensemble du judaïsme. La vision d’Aristote est naturaliste. C’est la vision d’un monde éternellement identique à lui-même, sans histoire, sans finalité, sans projet. Affirmer la création du monde, c’est au contraire donner son importance à l’éthique et à l’histoire, à la destinée humaine en général et à l’histoire juive en particulier. Dire que Dieu a créé librement un monde par une décision de sa volonté, c’est se donner un modèle conceptuel cohérent avec l’affirmation d’un homme libre et responsable, un homme dont le comportement et l’action ne découlent pas inexorablement d’une nécessité inhérente à son être. La raison théorique est impuissante à décider directement du problème de la création ou de l’éternité du monde. Mais il existe d’autres sources de pensée qui nous conduisent à trancher sans prétendre donner une démonstration spéculative. Telle est la position de Maïmonide. Pour le dire en un mot: Maïmonide n’est pas aristotélicien.

Notes sur le site

On 9 May 1997, 19:44.

Une crèche romaine , consultez le site plus d’images

17 décembre, 2013

Une crèche romaine , consultez le site plus d'images dans images sacrée

http://natalelions2011.wordpress.com/i-presepi-regionali/il-presepe-romano/

PRIÈRE AU DIEU DIFFÉRENT

17 décembre, 2013

 

http://www.portstnicolas.org/le-rocher/textes-de-priere/article/priere-au-dieu-different

PRIÈRE AU DIEU DIFFÉRENT  

Papa, Père, c’est ainsi qu’il nous a dit de t’appeler ! Tu n’es pas comme nous avions imaginé.

Nous t’avons rêvé Dieu supérieur à tout à l’image de ceux qui nous gouvernent, majestueux et lointains.

En Jésus, tu t’es fait connaître dans un nouveau-né, dans un enfant de réfugiés, né au hasard de la route.

Nous t’avons rêvé maître absolu des espaces et du temps, décidant sans appel du destin des êtres et des choses.

En Jésus, tu t’es fait connaître dans un serviteur, prenant le tablier pour laver les pieds de ses amis.

Nous t’avons rêvé juge des oeuvres bonnes et mauvaises, puissant et récompensant chacun selon un barème bien défini.

En Jésus, tu t’es fait connaître dans un condamné, offrant sa vie pour ses bourreaux et le pardon à ceux qui le tuent. Oui, tu es différent de nos imaginations et ta rencontre nous entraîne ailleurs.

Père, trop souvent, nous avons inversé les rôles ; nous avons voulu te créer à notre façon pour satisfaire nos désirs ou nos faiblesses ou pour justifier nos idées.

Mais c’est toi qui nous crées, non pas comme des êtres tout faits mais comme des êtres à venir. Tu nous crées en nous appelant à devenir autres, et tu nous renouvelles toujours dans cet appel car tu es différent.

Nous avons pensé cette différence comme un éloignement ; par ton Esprit, tu t’es rendu tout proche, souffle de vie au coeur de chacun.

Nous avons pensé cette différence comme un écrasement ; par ton Esprit, tu es celui qui redresse, souffle de liberté dans le monde.

Nous avons pensé cette différence comme une brûlure ; par ton Esprit, tu es celui qui guérit, souffle de renouveau dans nos déserts.

Nous avons pensé cette différence comme une froide solitude ; par ton Esprit, tu es communauté et source de partages, souffle d’Amour pour notre temps et pour toujours !

L’ESPÉRANCE, C’EST QUELQU’UN

17 décembre, 2013

http://geraldchaput.homily-service.net/2007_2_causerie_1.html

1ière CAUSERIE : L’ESPÉRANCE, C’EST QUELQU’UN 

« L’espérance est un acte de foi. » (Marcel Proust) Foi : vingt-quatre heures de doute… mais une minute d’espérance. » (Georges Bernanos)

Introduction : Il y a très longtemps, au début du 2e siècle, un Père du désert écrivait dans ce que l’on appelle des écrits apophtegmes : « le moine ­ -mais c’est également vrai pour tout chrétien – doit être comme les chérubins : « tout œil ». Le poète Blaise Pascal écrivait dans ses Pensées : « j’ai découvert que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, ne pas savoir voir ». Nous sommes faits pour voir. Mais que voyons-nous?  Saint Jean nous offre une vérité de la palisse quand il dit que « les ténèbres nous aveuglent (1Jn2, 11).»  À vivre avec comme seule vision ce que nous offre nos mass médias, nos yeux risquent d’être comme « des ossements desséchés (Is 6,45)». Nous voyons plus souvent qu’autrement un monde en « agonie ». Beaucoup de « nuages (Lc12, 54-59)». Mais « les nuages », comme l’écrit le chansonnier québécois Luc Plamondon «  n’empêchent pas le soleil de briller ».Il serait facile de faire la liste de situations catastrophiques que nous observons dans notre monde, notre Église aussi. À lire les journaux, à écouter la radio ou les nouvelles, tout ce que nous voyons et entendons nous déprime. Le siècle dernier – pour nous en tenir qu’à lui -, a été un siècle noir, un « siècle de martyrs (Jean-Paul 11)»  fait de guerres, de dictatures, de massacres : l’Arménie, l’Argentine, Chili, le Cambodge, les Balkans, la Tchétchénie, le Rwanda.  Comme pour confirmer cela, plus de 485 martyrs de la guerre civile d’Espagne (1935-1940) furent béatifiés en octobre dernier. Pour inaugurer le XX1ième siècle, il y eut  le 11 septembre 2001, puis l’Afghanistan, Proche-Orient, Soudan, Irak.  Nous n’en finissons plus d’entendre et de voir se défiler détresses et tueries. Chez nous, des personnes voient surgir dans leur vie familiale, leur environnement, des situations de violence inimaginable, d’enlèvement d’enfant. Nous n’en finissons plus d’entendre que ça n’a plus de bon sens, que ça dépasse les bornes. Déjà en 1993, Tony Anatrella, psychanalyste et prêtre jésuite, affirmait que nous vivons dans une «société dépressive»,marquée par des phénomènes de ruptures, de divorces, de guerres entre les religions. Vivre ensemble semble être impossible à l’heure du chacun-pour-soi.  Beaucoup de « nuages » (Lc12, 54-59) obscurcissent nos regards. Devant les horreurs du monde, – Auschwitz,  11 septembre 2001 – Dieu est mis en accusation.  « Que fait Dieu quand la haine déchaîne la barbarie » (P. Bernard Rey, op).  Son silence confirme sa non-existence. Le cri des survivants d’Auschwitz retentit toujours : où étais-tu Dieu ?  Avec vous, ces situations m’inquiètent. Comme vous, je suis démuni. J’éprouve un sentiment d’impuissance. Il ne suffit pas de regarder ces lieux de la souffrance humaine, et de nous contenter d’être les touristes de la crucifixion du monde. Pour vous, je suis « tout œil » et non désespéré. Celui qui est « tout œil » voit aussi que ces lieux de calvaire font découvrir un nouveau monde d’espérance. Être chrétien, je le redis avec émotion, c’est « être tout œil  ». Nos yeux sont les fenêtres de notre foi. Ils trahissent notre capacité à regarder le monde à la manière de Dieu. « Nos yeux sont les fenêtres de l’âme »(George Rodenbach, écrivain belge). « Si l’on regarde superficiellement notre monde, on est frappé par bien des faits négatifs qui peuvent porter au pessimisme.  Dieu est en train de préparer pour le christianisme un grand printemps que l’on voit déjà poindre  (Redemptoris missio #86)». Le défi actuel des croyants, des pratiquants est de nous donner un regard qui sauve de la déprime. « Face à un panorama changeant et complexe, la vertu de l’espérance est mise à dure épreuve dans la communauté des croyants » déclarait Benoît XV1 aux évêques mexicains en visite ad limina. Nous connaissons la formule très citée de Charles Péguy : « La foi que j’aime, dit Dieu, c’est l’espérance…. Cette petite fille de rien du tout, qui fait marcher le monde ».Comme chrétiens, nous ne sommes pas immunisés contre le découragement. Mais en ces temps de perturbations, de «nuages» dans notre Église, nos familles, nous avons besoin d’être « tout œil »,d’être « des veilleurs dans la nuit (Esaïe 21,11)». Nous avons une expertise pour voir ce qui se meure. Le temps de l’Avent nous laisse entendre que nous avons une autre expertise : « voici que je fais toutes choses nouvelles, ne l’apercevez-vous pas? » Il ne faudrait pas que l’agonie de ce qui se meurt nous rendre à ce point aveugle que nous ne percevions pas ce qui naît et qui devrait nous donner confiance. Le temps qui est le nôtre nous « provoque » à l’espérance. Aujourd’hui, dans un monde crucifié par la souffrance, la violence et la pauvreté, notre vocation est à la fois plus difficile et plus nécessaire que jamais. La crise de l’espérance traverse toutes les parties du monde. Benoît XV1 citait lors de l’audience du 20 décembre 2006, saint Maxime de Turin, évêque du IVe-Ve siècle qui affirmait : « Le temps nous avertit que le Noël du Christ Seigneur est proche. Le monde, par ses inquiétudes mêmes, nous parle de l’imminence de quelque chose qui le renouvellera, et il désire avec une attente impatiente que la splendeur d’un soleil plus resplendissant illumine ses ténèbres… Cette attente de la création nous persuade nous aussi d’attendre la venue du Christ, nouveau Soleil » (Disc. 61a, 1-3). L’actualité de notre monde nous fait espérer  un sauveur.Le réalisme n’impose pas de voir l’avenir uniquement sous les aspects les plus sombres. Mais la question du comment vivre notre vocation à l’espérance, dans un monde crucifié par la souffrance, la violence et la pauvreté, est à la fois plus difficile et plus nécessaire que jamais. La crise de l’espérance traverse toutes les parties du monde. Elle nous traverse aussi. Devant ce temps « qui nous avertit que le Noël du Christ est proche »,  nous  avons l’obligation de « justifier notre espérance devant ceux qui en demandent des comptes(1 Pi 3, 15) ». « Être tout œil »  pour voir clairement ce qui est en train de naître. Pour réaliser que nous sommes dans ce temps dont parle Paul aux Galates : « Mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils ; il est né d’une femme, il a été sous la domination de la loi de Moïse pour racheter ceux qui étaient sous la domination de la Loi et pour faire de nous des fils (Ga 4, 4-5). »

Pourquoi être chrétien ? Il y a quelques années, le Père Timothy Radcliffe, op. a écrit un volume de plus de quatre cents pages pour répondre à la question « Pourquoi être chrétien » (Cerf, 2005). Tout au long de son livre, il s’est demandé qu’elle est la spécificité du christianisme à l’heure de l’inter culture religieuse. Sa réponse est sans ambiguïté : être des porteurs d’espérance. «Notre foi, écrit-il, dit que Dieu est venu nous chercher et nous a trouvés. Dieu est déjà présent dans la vie de tous les êtres humains, même s’il n’est pas reconnu». Déjà au 1Ve siècle, Augustin écrivait: « c’est uniquement l’espérance qui nous rend proprement chrétiens(La cité de Dieu) ». Il ne s’agit pas ici uniquement de l’espérance en la vie éternelle, mais de l’espérance humaine, celle qui nous permet   de clamer « la grâce de l’attente » que ça ira mieux.  Seul celui qui attend est capable d’être « tout œil » sur le temps présent. « Heureux ceux qui suivent et qui savent où ils vont ! Heureux ceux dont le pas est pressé et qui voient le chemin conduisant au Royaume ! Mais heureux aussi ceux qui attendent, ceux qui appellent le Seigneur, ceux qui implorent la venue, ceux qui ne cessent de clamer : « Viens ! Viens ! Viens encore guérir, pardonner, consoler, sauver ! » Heureux celui dont le regard suit tous les regards du Seigneur sur le monde et, en même temps, ne peut détacher son regard du visage de son Seigneur ! » (Un moine de l’Église d’Orient) Paul Claudel disait qu’ « Il y a une chose plus triste à perdre que la vie, c’est la raison de vivre, plus triste que de perdre ses biens, c’est de perdre son espérance ».  Il faut sauver l’espérance de la mort parce que dit le philosophe Guy Coq, «espérer,  c’est meilleur pour la vie ».    « Je décide d’espérer parce que c’est meilleur pour la vie. Et mon choix d’espérer engendre l’espérance et la fait croître…. Elle est tournée vers ce que je ne possède pas, vers ce que, peut-être, je ne posséderai jamais. L’adage qui dit il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre est faux. De l’espérance naît l’action. Sans espérance, je me prive des initiatives, des énergies qui font marcher… en quête du trésor à trouver. Le vrai bâton du pèlerin (disciple) est l’espérance ». L’espérance est un acte de foi dans la vie. Personne ne peut vivre sans elle. Avoir pour profession l’espérance, c’est refuser de nous enfermer dans la tragédie. C’est ce qu’affirme l’Apocalypse «  je vis un ciel nouveau(21,1), je vais créer des cieux nouveaux, une terre nouvelle. On ne se souviendra plus du passé (Isaïe 45, 17) ». Le baptême nous ordonne à l’espérance. « Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda (Jérémie 33, 14)». « Gardons sans fléchir la profession de l’espérance(he10, 23) ». Dans la prière pour la paix attribuée à saint François, nous lisons « là où est le désespoir que je sème l’espérance ». « Ne pas nous désoler comme ceux qui n’ont pas d’espérance(1 Th 4,13). » Hilaire de Poitiers dans son commentaire du Psaume (118) demande : «Chrétiens, où est ton espérance ? »  « Soyez prêts à répondre de votre espérance(1P3, 15) ». Cette responsabilité est notre plus belle mission, la responsabilité spécifique du croyant, mais aussi un véritable défi. L’espérance chrétienne subit présentement l’épreuve d’un environnement de noirceur. Mais ce chemin de l’espérance prend forme en nous quand nous faisons de notre cœur un oratoire dans lequel nous nous retirons de temps en temps pour nous entretenir avec « Celui qui vient nous sauver ». Si nous sommes fidèles à lui offrir notre cœur, Lui, sera fidèle à prendre les devants pour nourrir notre espérance. Ce dont notre monde a besoin, ce dont les croyants qui ont pris une distance avec une certaine forme de pratique chrétienne ont besoin de voir, ces sont des chrétiens qui sont des signes d’espérance dans une Eglise qui vit un temps de Passion.  Déjà en 1965, Fernand Dumont observait que « ce qui manque au monde actuel, c’est l’espérance ». Au lieu de perdre notre temps à nous lamenter, nous pouvons opter pour une solution créatrice, innovatrice : « espérer contre toute espérance » en devant « tout œil ». Un peu avant sa mort, le Père Tillard op, dans un petit texte sommes-nous le dernier des croyants?, lançait ce cri aux chrétiens : « redonnez-nous des raisons d’espérer ».   Tous les textes de ce temps de l’Avent font ressortir que l’espérance, c’est ce qui nous tient en vie. « L’espérance veille ».Elle veille en nous. Nous sommes ici pour « sortir de notre sommeil ».Sortir du sommeil notre espérance.

Qu’est-ce que l’espérance ? Elle n’est pas : Disons tout de suite: l’espérance n’est pas quelque chose de reposant. Ce n’est pas une façon passive de perdre son temps ni d’avoir la tête dans le sable comme l’autruche. Autre chose qu’une voie d’évitement de la réalité. Autre chose que la résignation, que de nous asseoir et voir passer le train en attendant que ça aille mieux. Elle n’est pas une attitude à bon marché. Encore moins « une grâce à bon marché (Bonhoeffer) ». Nietzsche disait que l’espérance est la « vertu des faibles » parce qu’il rend les chrétiens inutiles et étrangers au progrès du monde. L’histoire des cinquante dernières années démontre que nous recherchons un Sauveur à « bas prix ». Un salut « à bas prix » qui finit toujours par engendrer des déceptions. Ce n’est pas espérer que de vouloir devenir ce que nous ne sommes pas. Les mass media placent devant nos yeux à tout moment ce que nous pourrions être et ce que nous ne sommes pas, ce que les autres font et que nous ne faisons pas.  Espérer ne sera ni une illusion de bonheur ni rêver d’un Dieu « à bon marché » qui viendra empêcher les horreurs humaines, mais d’entrevoir un Dieu qui est au cœur de nos tragédies. Devant horreurs qu’il a vécu au camp d’Auschwitz, Élie Wiesel a écrit ces mots inoubliables : « Jamais je n’oublierai cette nuit, la première nuit de camp qui a fait de ma vie une nuit longue et sept fois verrouillée. Jamais je n’oublierai cette fumée. Jamais je n’oublierai les petits visages des enfants, dont j’avais vu les corps se transformer en volutes sous un azur muet. Jamais je n’oublierai ces flammes qui consumèrent pour toujours ma Foi. Jamais je n’oublierai ce silence nocturne qui m’a privé pour l’éternité du désir de vivre. Jamais je n’oublierai ces instants qui assassinèrent mon Dieu et mon âme… Jamais je n’oublierai cela, même si j’étais condamné à vivre aussi longtemps que Dieu lui-même. Jamais (p. 60). »    Nous n’avons pas pour profession de passer à côté de la souffrance, de la détresse. Nous n’avons pour vocation d’obscurcir l’espérance en perdant « la mémoire de notre héritage chrétien » (ecclésia in Europea). Nous avons pour profession : être des porteurs d’espérance, de voir Dieu au cœur de nos détresses. L’Évangile de l’espérance est confié à l’Église du nouveau millénaire.   L’espérance, c’est Jésus Péguy disait qu’ « espérerne va pas de soi, ne va pas toute seule. Pour espérer il faut être heureux. Il faut avoir reçu une grande grâce ». Celle de croire que l’espérance, c’est une Personne. C’est Dieu nous donnant ce qu’Il est. « Souvent, dans le passé, Dieu a parlé à nos pères par des prophètes », écrivait l’auteur de la lettre aux Hébreux, « dans les temps où nous sommes, il nous a parlé par ce Fils… C’est le reflet resplendissant de la gloire du Père, l’expression parfaite de son être ». Il suffit de regarder Jésus pour devenir ce qu’Il est. Nous sommes des « participants de la nature divine » (1Pi).  La nature de Dieu est d’avoir des yeux de lumière. Des yeux qui relèvent. Nous ne savons pas ce qui vient, mais nous savons qui vient. Voilà le sens de notre espérance. De l’Avent.  Alors que l’espoir vient de nos désirs…ça ira mieux, l’espérance nous est donnée à voir dans la crèche.  Ce jour-là,  Dieu, celui dont personne n’a vu le visage, a pris visage humain. Ce jour là, Dieu confirmait qu’il voulait s’occuper de nous. Le temps de l’Avent nous aide à voir Dieu venir s’occuper de nous. Avouons-le, nous avons beaucoup de résistances à ce que quelqu’un s’occupe de nous, de nos affaires. « La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes (lecture nuit de Noël)». Notre foi affirme une vérité insensée: en Jésus «la création a épuisé sa désespérance(Michel del Castillo).  » « Veillez, tenez-vous en état d’éveil ». Notre espérance est fondée sur le fait bouleversant que Dieu « a pris les devants » comme l’affirme Péguy. C’est lui le premier qui “espère” que tous les humains puissent accepter son offre de nous laisser sauver.  Jésus n’a pas attendu que nous allions vers Lui. Il est venu vers nous. Il a pris les devants. « Adam où es-tu ? ».  Nous entendons souvent ce cri comme celui d’un reproche.   C’est plutôt dit saint Silouane,  un Dieu recherchant Adam pour lui offrir à nouveau d’entrer dans le Paradis qu’il avait quitté pour lui offrir de retrouver « son image et sa ressemblance ». Toute l’Histoire sainte montre que lorsque le peuple s’éloignait de Lui, se comportait d’une manière inhumaine,  Lui, Dieu, envoyait des prophètes et même son Fils (parabole des vignerons) pour les sortir de leur méchanceté. Pour le dire autrement, le malheur attire Dieu. En ce sens, notre temps est un temps de grâce qui attire Dieu. Le vide attire Dieu et notre temps respire de ce vide. Rien ne nous manque, mais nous manquons de tout. Nous manquons de plénitude. Jésus a quitté sa divinité pour nous revêtir de ses vêtements divins. «Il a pris les devants». Luc dit « Il est né le sauveur du monde (Lc2, 10-12) ». Paradoxe, à l’époque, l’empereur romain tout-puissant par ses armées, se faisait appelé le sauveur du monde. Voilà que ce titre est donné à l’être le plus faible et le plus pauvre du monde.  Il faut être capable d’être saisi d’émotion devant ces paroles « Il est né le sauveur du monde ». Devant cette annonce, il faut, une fois dans notre vie, éprouver ce qu’on appelle «  l’onction de la foi », cette clarté soudaine qui nous fait exclamer : « c’est vrai ! Tout est vrai ! Ce ne sont pas des mots. Dieu est vraiment venu sur notre terre ».  Mais a-t-on encore besoin aujourd’hui d’un Sauveur du mode ? Il ne suffit pas cependant de reconnaître le Christ comme « sauveur du monde » ; Il faut que nous le reconnaissions comme « mon Sauveur ». L’instant où nous faisons cette découverte, où nous recevons cette illumination, est un instant impossible à oublier. Nous comprenons alors ce que disait Paul : « Jésus Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis, moi, le premier (1 Tm 1, 15)».  L’épisode de Pierre qui coule dans le lac, est un merveilleux exemple de l’expérience de salut que nous faisons avec le Christ. Nous faisons chaque jour l’expérience de couler : dans le péché, la tiédeur, le découragement, l’incrédulité, le doute, la routine… Notre espérance est une marche au bord d’un ravin, avec la sensation permanente qu’à chaque instant nous pourrions perdre l’équilibre et tomber.  L’évangile n’est ni optimisme ni pessimisme. Il est traversé par un fort courant d’espérance. « Un enfant vous est né ». Un royaume est en germe dans notre monde. Voilà ce qui nous fait lever le matin. Voilà qui donne envie de vivre et de s’impliquer dans l’aventure d’une terre neuve, d’un « royaume de justice, d’amour et de paix (préface du Christ Roi) », d’une Eglise “autre”.  Voilà qui suscite en nous qu’être chrétien, c’est beau. C’est être ce jardinier qui jette en terre, à tout vent “des graines de sénevé ”qui demain produiront des fruits juteux. Devenir « graines de sénevé d’espérance ». À Noël  « l’histoire a culbuté dans un avenir déjà sauvé (Ratzinger, entretien sur la foi p.11) ». Dieu a épousé la cause de toutes les situations malheureuses. Il « a renversé les puissants de leur trône et exalté les humiliés ». Ce sont des paroles inouïes, invraisemblables. Des paroles de libération. Espérer un avenir quand l’avenir est sans avenir. L’avenir de la terre, l’avenir de nos vies, repose sur le moins que rien.  Et cette réalité là devrait susciter en nous un regain d’espérance. … un « petit rien »….. Le fait que le Christ ne soit pas venu dans la splendeur, la puissance et la majesté, mais petit, pauvre, qu’il ait choisi pour mère « une humble servante », qu’il n’ait pas vécu dans l’une des métropoles de l’époque, Rome, Alexandrie ou même Jérusalem, mais dans un village perdu de Galilée, exerçant l’humble métier de charpentier, acquiert en ces temps de « rapetissement » de notre Église une signification nouvelle. Avec l’arrivée de Jésus, le vrai centre du monde n’était ni Rome ni Jérusalem, mais Bethléem, la « plus petite ville de Judée » et après elle Nazareth, le village duquel on disait qu’« il ne pouvait rien venir de bon ». Notre espérance en Jésus Christ nous libère de la nécessité de faire notre chemin dans la vie, de dépasser nos limites à n’importe quel prix, pour être quelqu’un ; elle nous libère également de l’envie par rapport aux grands, elle nous réconcilie avec nous-mêmes et avec notre place dans la vie, elle nous donne la possibilité d’être heureux et pleinement épanouis là où nous sommes. « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous ! » (Jn 1, 14). Dieu, l’infini, est venu et vient continuellement vers nous, là où nous sommes. La venue du Christ dans l’incarnation fait de toutes les places, la première place. Avec le Christ dans le cœur, nous nous sentons au centre du monde même dans le village le plus perdu de la terre. Avec le Christ, «  maintenant nous avons tout » (L’histoire rapporte que la Bienheureuse Marie de Jésus Crucifié, l’une des ces personnes cloîtrées, connue sous le nom de « Petite Arabe » en raison de son origine palestinienne et sa toute petite taille, retournait à sa place après avoir reçu la communion, on l’entendait s’exclamer, à mi-voix : « Maintenant j’ai tout, maintenant j’ai tout ».)  L’espérance : Songez à ce couple qui se rendait dans l’hiver glacial de la Palestine vers Bethlehem et qui voyait toutes les portes se fermer.  Leur marche reposait dans un enfant caché dans le ventre de l’une mère.  Il n’y avait pas de quoi pavoiser dans la nuit de l’étable. Ce couple marchait…. voilà! Marcher. L’espérance est la vitalité de notre mémoire chrétienne. Nous avons des trous de mémoire sur notre héritage chrétien.

CONCLUSION « Épargne celui qui est l’unique espérance du monde entier » écrivait Tertullien jadis. C’est le cri du coeur que nous devons répéter aux humains aujourd’hui, tentés de vivre sans le Christ. C’est lui, encore aujourd’hui, l’unique espérance du monde. Lui, le Don de l’avenir. Lorsque l’apôtre Pierre nous exhorte à « donner raison de l’espérance qui est en nous », il nous exhorte à parler aux hommes et aux femmes  du Christ, car c’est lui la raison de notre espérance. Nous sommes les bergers des temps modernes. Nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Nous sommes seulement chargés, avec nos fragilités, d’être porteur d’espérance, de Bonne nouvelle en dégageant sérénité et compassion. Dans nous, gens de la rue, Simone Weil, cette juive fascinée par Jésus sans y adhérer officiellement, offre cette remarque que je vous laisse en terminant : « Quand je veux voir si quelqu’un est chrétien, je n’écoute pas d’abord comment il me parle de Dieu, mais comment il me parle de l’homme ». Dans un monde ravagé par la solitude, l’individualisme, le vide spirituel, nous pouvons encore comme chrétiens formuler une parole originale, qui fait preuve d’une nouvelle jeunesse, c’est celle d’offrir des raisons d’espérer. C’est le chemin que nous propose Jésus. Il s’est fait humain pour nous parler avec des mots humains de Dieu pour que maintenant avec nos mots humains nous devenions par grâce, ce qu’Il est par nature. Le véritable chemin d’espérance se trouve dans notre manière de parler, de percer les nuages pour y voir le soleil qui brille dans les cœurs.   Que cette journée vous tienne en éveil, vous éveille. « Chrétiens, reconnais ta dignité. Deviens ce que tu as (Augustin) ». Et nous sommes ESPERANCE VIVANTE POUR NOTRE PEUPLE.

Russian Icon of the Holy Prophet Haggai – Profeta Aggeo

16 décembre, 2013

Russian Icon of the Holy Prophet Haggai - Profeta Aggeo dans images sacrée 18-russian-icon-holy-prophet-haggai
http://signoftherose.org/2013/02/04/build-the-house-haggai-1/

LE MESSAGE DU PROPHETE AGGEE – 16 DÉCEMBRE

16 décembre, 2013

http://www.bible-notes.org/article-417-le-message-du-prophete-aggee.html

LE MESSAGE  DU PROPHETE AGGEE – 16 DÉCEMBRE    

 Une prophétie adressée, avec celle de Zacharie, au résidu revenu de la captivité à Babylone, à un moment crucial relaté par le livre d’Esdras Un message destiné à atteindre la conscience et le coeur d’un peuple qui cherche ses aises Un message qui a aussi une voix pour nous, chrétiens

« Ainsi dit l’Eternel des armées : Considérez bien vos voies » (Agg. 1 : 5, 7 ; 2 : 15, 18). Aggée fait partie, avec Zacharie et Malachie, des trois prophètes suscités durant la période qui suit la captivité de Juda pendant soixante-dix ans à Babylone. Nous ne connaissons rien de son histoire personnelle Il est mentionné deux fois dans Esdras. S’il avait connu le premier temple (« la première gloire » – 2 : 3), il avait au moins 80 ans au moment où il prophétise. Il était certainement plutôt âgé, mais il partageait son service avec Zacharie, qui est appelé un jeune homme (Zach. 2 : 4). Le ministère que Dieu leur a confié avait pour but de réveiller les affections du résidu pour le Seigneur. C’était expressément pour bâtir la Maison de Dieu qu’un résidu avait été délivré de Babylone. Le désir constant de Dieu d’habiter au milieu de son peuple ressort dans toute l’Ecriture. Le premier appel d’Aggée date de la seconde année du roi Darius. Deux mois après, Zacharie, dont le message a une portée plus étendue, commence également à se faire entendre. En se référant aux dates indiquées, on comprend que toutes les prophéties d’Aggée ont été prononcées pendant une courte période de quatre mois. Il s’adresse d’abord aux responsables, à Zorobabel, le gouverneur et à Joshua, le premier grand sacrificateur après l’exil (il est souvent parlé de lui dans Zacharie). Ils sont des types prophétiques du Seigneur, qui Lui seul exercera simultanément la royauté et la sacrificature (Zach. 6 : 13). Une prophétie adressée, avec celle de Zacharie, au résidu revenu de la captivité à Babylone, à un moment crucial relaté par le livre d’Esdras L’étude soigneuse du livre d’Esdras permet de comprendre à quel moment Aggée a été envoyé (Esd. 5 : 1). Après le retour d’un résidu relativement peu nombreux (un peu moins de cinquante mille personnes), l’autel a été reconstruit avant tout, sur le même emplacement et les fêtes sont à nouveau célébrées ! La seconde année, ils posent les fondements d’un nouveau temple, forcément beaucoup plus restreint. La comparaison que les plus âgés sont en mesure de faire avec la beauté du premier temple provoque des larmes de tristesse qui se mêlent à celles de la joie générale en voyant le nouveau temple s’ébaucher (Esd. 3 : 12-13) ! Mais le grand danger était qu’il devienne, après un engouement initial, « comme rien » à leurs yeux. C’est un danger très actuel ! Il est toujours difficile pour nos coeurs d’admettre que le travail de Dieu s’accomplit dans la faiblesse, en sorte « que personne ne se glorifie devant Dieu…  celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur » (1 Cor. 1 : 29-31). Bientôt, hélas, le travail de construction va être, et pour longtemps, interrompu : seize ans au moins, semble-t-il. Un manque d’énergie, une certaine apathie, se manifestent au milieu du peuple de Dieu, confronté en même temps à l’opposition déterminée de ses ennemis. Ceux-ci ont commencé par proposer au résidu de Juda de l’aider, mais celui-ci a refusé noblement (Esd. 4 : 3) ; alors ces Samaritains (Esd. 4 : 1, 9-10) – le verset 2 permet de les identifier – rendent lâches les mains du peuple de Juda, afin qu’ils aient peur de bâtir. De faux rapports sont envoyés au roi de Perse dans le but avéré d’arrêter le travail de la reconstruction. Ils répètent même avec mensonge que les murailles s’achèvent (Esd. 4 : 12, 13, 16), signe que la révolte est proche. Ils affirment : « à cause de cela, tu n’auras plus de possession de ce côté du fleuve » (Esd. 4 : 12, 13, 16). Ces Samaritains avaient pourtant été eux-mêmes déportés, mais ils montrent la même lâcheté que ces Juifs qui disaient : « Nous n’avons pas d’autre roi que César » pour obtenir de Pilate qu’il permette la crucifixion de Jésus (Jean 19 : 17). En fait, il faudra attendre l’intervention de Néhémie, 13 ans après, pour que les murailles soient enfin réparées. Au bout de quelque temps, les intrigues de ces ennemis sont couronnées de succès : Artaxerxès donne l’ordre de cesser de bâtir le temple (Esd. 4 : 21-24).  Toutefois, Dieu permet qu’un roi plus favorable, Darius, monte bientôt sur le trône. C’est à ce moment-là que l’Esprit de Dieu appelle Aggée et Zacharie à commencer leur service prophétique. Ils doivent s’occuper d’une chose primordiale : l’état moral du peuple. L’un et l’autre vont engager les hommes du peuple à juger leur conduite et à reprendre, repentants, la construction. Les menaces dont ils ont été les objets ne sont qu’un mauvais prétexte : les prophètes ne les mentionnent même pas. Un message destiné à atteindre la conscience et le coeur d’un peuple qui cherche ses aises  un message de reproche propre à réveiller le résidu de sa somnolence  En fait le résidu s’était montré très négligent depuis le commencement de la reconstruction du temple. Ce peuple – Dieu ne dit pas « mon peuple » – devenu apathique, déclare, peut-être à voix basse : « Le temps n’est pas venu, le temps de la maison de l’Eternel pour la bâtir » (Agg. 1 : 2). Combien de fois, de nos jours,  entend-on ce genre d’excuse au milieu de la profession chrétienne ! Les Juifs qui en avaient les moyens usaient de leurs ressources et de leurs capacités personnelles pour s’édifier de belles demeures soigneusement décorées (Phil. 2 : 21). Or la maison de l’Eternel était dévastée (1 : 4) ; elle restait inachevée. Leur conduite égoïste était la preuve de leur indifférence à l’égard des intérêts divins, conduite si différente de celle de David (Ps 132 : 3-5). En conséquence, la bénédiction du Seigneur, un élément essentiel pour la prospérité spirituelle dans notre vie, faisait défaut ; même le fruit de leur travail sur la terre s’en ressentait (Ps. 127 : 1-3). Leurs récoltes, en particulier, étaient devenues très médiocres. Aggée les avertit que ces signes de malédiction étaient consécutifs au déplaisir que l’Eternel éprouvait en voyant sa maison délaissée, à l’abandon. Il leur fait remarquer : « Vous avez semé beaucoup et vous rentrez peu ; vous mangez et vous n’êtes pas rassasiés ; vous buvez mais vous n’en avez pas assez (Deut. 28 : 38-39) ; vous vous vêtez, mais personne n’a chaud ; et celui qui travaille pour des gages, travaille pour les mettre dans une bourse trouée (1 : 6). Beaucoup d’activité, d’efforts, mais une très maigre récolte ; la rosée et la pluie étaient retenues ! Que de désappointements ! Si la Maison de Dieu est négligée, la faim spirituelle n’est pas apaisée, la soif spirituelle n’est pas étanchée ; les affections pour Christ sont refroidies et finalement, comment pourrait-on escompter une « riche entrée » (2 Pier. 1 : 11) ? La négligence dans les choses de Dieu conduit toujours à la même déception. Mais n’oublions jamais que le Seigneur discipline celui qu’Il aime (Héb. 12 : 5-6). Chers lecteurs chrétiens, c’est aujourd’hui le temps de bâtir la maison de Dieu, l’Assemblée du Dieu vivant (1 Tim. 3 : 15). Il faut s’occuper des âmes, de ces pierres vivantes édifiées sur le seul fondement, Jésus Christ. Or, que de fois notre manque de zèle et d’amour va de pair avec le souci excessif de notre confort, un désir de se ménager, d’éviter le plus possible l’opprobre de Christ ! Comme ceux auxquels Aggée s’adresse, nous avons grand besoin de bien considérer nos voies (1 : 5, 7 ; Lam. 3 : 40).). La Parole adresse  cette exhortation à chacun d’entre nous. Dieu s’était proposé d’atteindre, par le moyen de ses prophètes, la conscience et le coeur de son peuple attiédi, occupé à rechercher ses aises et devenu de ce fait négligent (Amos 6 : 4-6). Mais la portée de ce message dépasse de beaucoup la période où Aggée vivait ; ses exhortations gardent la même valeur pour le peuple de Dieu jusqu’à la venue du Seigneur !   - l’assurance de la présence du Seigneur donnée au peuple qui a obéi à l’appel divin Le prophète a repris les fils de Juda et, chose remarquable et enviable, ils ont tous écouté « la voix de l’Eternel leur Dieu ». Pas de voix discordante ! Heureux ceux qui se comportent comme eux, aujourd’hui encore. Leur esprit a été réveillé et ils reviennent travailler à la maison de l’Eternel des armées, leur Dieu, assistés par les prophètes (Esd. 5 : 2 ; Agg. 1 : 12). Tout ceci a lieu exactement « le vingt-quatrième jour du sixième mois, en la seconde année du roi Darius » (Agg. 1 : 14-15). Tout est soigneusement noté dans les annales du ciel ; rien n’échappe à notre Dieu : Il retient tout ce qui a son approbation.  « Je suis avec vous, dit l’Eternel » (v. 13 ; Matt. 28 : 20). Que de bénédictions sont contenues dans cette courte déclaration !  Le résidu reçoit ainsi l’assurance du secours divin et de sa délivrance ; il en résulte un puissant réveil pour travailler à la Maison de Dieu.  - un encouragement à « être fort », à persévérer en pensant à la venue du Messie Une nouvelle révélation est alors faite à Aggée, « le messager de l’Eternel », un mois plus tard. Il leur transmet cette fois des exhortations, mais aussi des encouragements. Ils doivent monter à la montagne, apporter du bois. Tout cela suppose des efforts : ils pourraient se décourager à nouveau ! Soyez forts ! Travaillez ! Bâtissez ! recommande l’Eternel. Il s’agit de Sa gloire, Il y prend plaisir. « Je suis avec vous », leur redit-Il : promesse suprême qui soutient leur foi – et la nôtre – au milieu de la faiblesse la plus grande qui soit (Agg. 2 : 4).  La Parole, selon laquelle Il a fait alliance avec eux à leur sortie d’Egypte, et son Esprit demeurent avec eux. Ils n’ont pas lieu de craindre (Agg. 2 : 5 ; Esd. 5 : 5). Ces ressources bénies sont aussi les nôtres. Ne vivons-nous pas, comme Aggée, dans un temps de ruine ? Or le Saint Esprit, Personne divine, est venu habiter dans chaque membre du corps de Christ (Eph. 2 : 22). Il les guide dans toute la vérité, leur annonce ce qui va arriver et prend de ce qui est à Christ pour le leur communiquer (Jean 16 : 16). Ce n’est pas un Esprit de crainte, mais de puissance, d’amour et de conseil (2 Tim. 1 : 7). Le prophète leur parle du Messie – qui est aussi notre Seigneur – comme étant « l’objet du désir de toutes les nations », notre espérance (Agg. 2 : 7). Dans peu de temps, Il ébranlera toutes ces nations, tous leurs majestueux édifices, religieux ou non. Par contre Sa Maison sera remplie de la gloire de Dieu, elle reviendra y habiter (Ezé. 43 : 2, 4-5). Cette dernière gloire sera plus grande que la première – celle du temple de Salomon – admiré par tous ceux qui montaient adorer à Jérusalem ! Même les disciples du Seigneur se montrent sensibles à ce qui avait une si grande apparence et Il les reprend : le temple, devenu une caverne de voleurs, allait être détruit (Marc 13 : 1-2). Ce passage est cité dans l’épître aux Hébreux (12 : 25-29). La terre et le ciel actuels vont passer, mais le peuple de Dieu est lié à un royaume inébranlable. Auparavant, le Seigneur reviendra – il s’agit ici de son apparition en gloire et de son règne millénial – et dans ce lieu, « il donnera la paix » (Agg. 2 : 9).  - un appel à la conscience du résidu afin qu’il manifeste la sainteté pratique et l’obéissance Dans un nouveau message, le prophète parle de la sainteté pratique, sans laquelle Dieu ne peut approuver aucun travail. Une double question est posée aux sacrificateurs (v. 11-13). Elle confirme ce principe général. Nos contacts, parfois délibérés et sans précaution, avec un monde entièrement souillé par le péché ne le purifieront pas ! N’est-ce pas pourtant une idée courante ? Tout au contraire, nous serons inévitablement contaminés, si nous nous attardons ou formons des liens dans ce monde mauvais (1 Cor. 15 : 33 ; Nom. 19 : 11). L’exhortation est la même aujourd’hui : cessons de mal faire, apprenons à bien faire. Il faut se retirer de l’iniquité (2 Tim. 2 : 19). Le peuple avait constaté que son refus de consacrer son temps au service du Seigneur avait eu des conséquences douloureuses (Agg. 2 :16-17 ; Deut. 28 : 22). Or maintenant l’Eternel annonce un changement complet « dès ce jour et dorénavant. Il a lieu le vingt-quatrième jour du neuvième mois », car le temple a été fondé (v. 18) ! Dès ce jour, je bénirai, promet l’Eternel : la prospérité est assurée, malgré l’absence de semence, qui pourtant semble indispensable, du point de vue humain, pour espérer une récolte, qui sera même abondante (v. 19)  Mais là où les droits divins sont respectés, là où se tient un enfant de Dieu qui s’applique à marcher dans la justice pratique, la promesse du Seigneur Jésus aux siens s’accomplira. Recherchons donc premièrement le royaume de Dieu et toutes ces choses – celles qui sont nécessaires à la vie présente – nous seront données par-dessus (Matt. 6 : 33).   – un dernier encouragement, apportant des certitudes à Zorobabel et au peuple  En dernier message, reçu le jour même, contient des paroles de grâce adressées à Zorobabel. C’était un instrument dans la main de Dieu pour amener le peuple à obéir à Sa Parole. Son nom signifie : « né à Babylone » et son nom chaldéen, Sheshbatsar, se traduit, paraît-il par : « joyeux dans la tribulation » (Esd. 1 : 8). L’Eternel a des promesses en réserve pour ce pauvre réchappé de l’exil. Il avait dû être réveillé deux fois, ce qui est aussi souvent notre cas (Esd. 1 ; 5 : 1-2 ; Agg. 1 : 14) ! Le Seigneur va ébranler les cieux et la terre, renverser et détruire, mais « en ce jour-là », Il prendra Zorobabel, qu’Il appelle : « Mon serviteur ». Il sera mis à l’abri, entouré de soins particuliers. Dieu mettra sur lui comme un cachet, car Il l’a choisi. En Orient, un cachet est un objet de valeur (Cant. 8 : 6). Il porte le signe de l’identité de son possesseur ou même son image. On peut reconnaître dans ce descendant de David, un type de Christ, le libérateur établi par Dieu pour régner sur Israël. Au-delà de Zorobabel, l’Esprit de Dieu a en vue l’exaltation du Seigneur Jésus. Portons-nous de manière évidente devant tous l’empreinte de Christ ?     UN MESSAGE QUI A AUSSI UNE VOIX POUR NOUS, CHRÉTIENS Il y a un parallèle entre l’histoire de ce résidu et les jours actuels. Pendant de longs siècles, l’Eglise a été moralement dominée par l’esprit de ce monde. Certes, il y a eu un grand nombre de vrais croyants, fidèles selon la lumière qu’ils avaient reçue ; dans un jour à venir, ils marcheront avec Christ en vêtements blancs et recevront leur récompense. Toutefois l’Eglise professante, dans son ensemble a été et reste assujettie aux principes corrupteurs de ce monde, semblables à ceux de l’idolâtrie qui régnait à Babylone. Toutefois, par un travail remarquable de l’Esprit de Dieu, au début du dix-neuvième siècle, le peuple de Dieu a retrouvé les grandes vérités concernant Christ et l’Eglise. Un certain nombre de croyants, avec le désir de marcher selon la vérité, se sont séparés des systèmes humains qui, à des degrés divers, mettent de côté la vérité quant à Christ et à l’Assemblée. Ils ont abandonné les traditions, les coutumes des hommes, et tous les rites et les cérémonies inventés par eux. Ils se sont rassemblés autour de Christ, reconnaissant sa place comme chef de l’Assemblée et au Saint Esprit, la sienne, comme habitant au milieu de cette Assemblée. Mais leur prospérité spirituelle dépendait entièrement de la manière dont ces vérités seraient maintenues. Or l’énergie spirituelle a beaucoup diminué. Délivrés des hérésies grossières, nous risquons fort de ne plus respecter les grands principes de la Maison de Dieu. Nous pouvons sortir de la corruption de la chrétienté et pourtant ne pas sortir vers Lui hors du camp (Héb. 13 : 13). Ainsi se forment des rassemblements de croyants indépendants. Alors on ne marche pas dans la reconnaissance du seul Corps, dont Christ est la tête, et de la Maison où l’Esprit habite. Ainsi, on peut même devenir une simple mission évangélique, en laissant échapper peu à peu toutes les vérités retrouvées par grâce. Construire est une activité positive. Il est juste de se séparer de ce que la Parole de Dieu condamne, de se retirer du mal et de se purifier des vases à déshonneur. Mais il faut aussi poursuivre « la justice, la foi, l’amour et la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un coeur pur » (2 Tim. 2 : 22). Mettons en pratique les grandes vérités concernant la Maison de Dieu : la sainteté, la dépendance et la soumission à Dieu. Un témoignage positif sera alors rendu à la grâce de Dieu ; Lui-même alors sera adoré « en esprit et en vérité » (Jean 4 : 24). La Parole de Dieu, telle qu’Il la fit entendre par le prophète Aggée, s’adresse à nous aussi, « encore maintenant » (Joël 2 : 12). Si nous prenons conscience de nos manquements, elle aura sûrement une voix pressante pour notre conscience et notre coeur.              

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