Archive pour décembre, 2013

Christmas Crib in Church 2011, St Mary Chatolic Church, USA

24 décembre, 2013

Christmas Crib in Church 2011, St Mary Chatolic Church, USA dans images sacrée November-December-2011-photos-iPhone-064

http://www.salemcatholic.org/?cat=102

HOMÉLIES DE NOËL – MESSE DE LA NUIT – MESSE DU JOUR

24 décembre, 2013

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

HOMÉLIES DE NOËL

MESSE DE LA NUIT

Is 9, 1-6 ; Tt 2, 11-14 ; Lc 2, 1-14

Dieu nous a-t-il menti ? Nous pouvons nous le demander. Il nous a promis la paix il y a plus de deux mille ans et la paix ne règne pas dans l’univers, ni dans nos cœurs. Dieu nous a promis la paix, c’est vrai. Promise et donnée : la paix, c’est Jésus Christ lui-même. Il en est l’incarnation, la condition et la source. Posons-nous cependant cette question : Qu’avons-nous fait de cet enfant, de ce Fils qui nous a été donné ? Merveilleux Conseiller, Prince de la Paix ? Il est né en voyage, en des temps difficiles, dans un petit pays occupé par la plus forte armée du monde. Il s’est révélé un prophète hors série, révolutionnant les interprétations et les pratiques religieuses et morales de son temps. Et il a vaincu la mort. Il y a de cela vingt siècles. Mais il nous a laissé une charte de vie extraordinaire, simple, à taille humaine, et cependant difficile à concrétiser au fil des jours. Aujourd’hui, nous nous déclarons ses disciples, successeurs de sa mission, rassemblés à cause de lui. En cette soirée anniversaire, de bonnes dispositions nous animent. Mais, qu’avons-nous fait de Jésus Christ ? Certains l’ont réduit à une douce légende. Celle qui suscite des fêtes d’abondance et inspire les artistes. Un petit Jésus mignon, dont on parle aux enfants, et qui sert parfois même de menace quand ils ne sont pas sages. Jésus, prophète, a même été inscrit dans la mythologie, un symbole de contestation, le type du meneur s’immolant pour sa cause. Trop idéaliste cependant pour le commun des mortels. Il est certes admiré, mais trop souvent de loin, et sans volonté de le suivre. Comme les superstars, on imprime son beau visage sur les shorts, les chemises et les posters. C’est plus facile que de lui offrir une place dans son cœur et son esprit. Il fait chanter, crier, pleurer, danser. La question est de savoir si on lui laisse pour autant la liberté de nous apprendre à vivre. Pour beaucoup, il est un utopiste que l’on apaise d’un culte, d’une prière. Tout en l’écartant prudemment du quotidien concret de la vie. Aujourd’hui, il nous est à nouveau présenté dans le réalisme de l’Evangile. Un bébé dans une mangeoire d’animaux. Des parents sans influence, sans fric, sans piston, sans réputation. Pas de milieu privilégié, pas de classe sacerdotale. Aujourd’hui, ils auraient trouvé refuge à l’Armée du Salut, ou tout simplement sous un pont, utilisant pour berceau un emballage de boîte à conserves ou de poste de télévision… Et cependant, la bonté et l’amour de Dieu sont entrés dans le monde par ce chemin là. Le plus beau cadeau fait par Dieu à l’humanité n’a pas eu de plus bel emballage. Pour venir parmi les siens, Dieu a choisi la place la plus ordinaire, en pleine masse. Là où les humains sont aisément les victimes des humains, de leur rapacité, de leur racisme, de leur orgueil. Là où la pauvreté est chronique et la liberté entravée. Et pourquoi ? Pour expérimenter les réalités terrestres. Sentir dans l’être humain les conséquences du péché de la créature, afin de mieux en dénoncer les causes et les agents provocateurs. Nos regards et nos espérances ne doivent donc pas d’abord se tourner vers les temples du veau d’or, ni vers le palais de l’ONU à New York, mais d’abord et essentiellement vers cette baraque de paysan, parce que c’est de là qu’est venu celui qui a voulu nous révéler ce qui était le meilleur pour tout être humain et pour le monde. Or, il a dénoncé les hypocrisies, les injustices de tout genre. Il est même monté jusqu’aux marches les plus élevées pour arracher les masques. Il a bousculé les idoles du pouvoir et celles de l’argent. Il a rompu les chaînes et proposé des Béatitudes. Le vrai pouvoir est de servir, la vraie richesse le détachement, et la douceur la véritable force. N’aurions-nous pas enterré ce Jésus-là dans l’oubli ? Ne l’aurions-nous pas enseveli sous nos dévotions ? Ne l’avons-nous pas échangé contre un Jésus fait sur mesure. A nos mesures ? Au risque de nous égarer parmi ses bourreaux, de prendre part plus ou moins inconsciemment au massacre des innocents ou de nous laver les mains, comme Pilate. La crèche vient aujourd’hui nous aider à lui rendre la parole. Il y a plus de 800 ans, François d’Assise confiait la réalisation d’une crèche aux paroissiens d’un petit village. Ce fut la première crèche vivante, non seulement par la présence du bœuf et de l’âne légendaires, mais parce que les chrétiens de l’endroit allaient découvrir brusquement leurs fautes et leurs erreurs, puis oublier leurs divisions. Grâce à cette représentation naïve d’un événement intraduisible, ils ont laissé naître en eux, sur la paille de leur cœur déjà pourrie par l’intérêt, la rancune et l’argent, un enfant désarmé, un Jésus de justice, de réconciliation et de paix. Ce Noël de Greccio peut être le nôtre. Mettre au monde un nouveau « moi », laisser naître et transparaître en nous le Jésus de l’Evangile. Nous laisser séduire, conduire et stimuler, pour suivre ses traces. Afin que, modestement sans doute, mais réellement, nous puissions donner des preuves d’amour de Dieu là où nous sommes. Nous engager à être, à notre taille, des artisans de justice et de paix. Des agents de réconciliation. C’est le véritable enjeu de Noël. Un défi à relever.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

HOMÉLIE DE NOËL (MESSE DU JOUR)

Is 52, 7-10 ; He 1, 1-6 ; Jn 1, 1-18

Noël n’est pas la fête la plus importante, mais c’est la plus populaire. C’est aussi la plus joyeusement célébrée, et de bien des manières. Coûteux caviar ou simple tartine, champagne ou verre de bière, dans l’abondance ou la restriction. On fêtera Noël dans les prisons, les goulags, et même dans une ambiance de terreur et de famine. Ni la crise ni les menaces de guerre n’empêcheront que Noël soit une fête de l’espérance. Il flotte dans l’air comme une nostalgie de paix et de fraternité, un rêve de bonheur pour tous… On invite et on offre des cadeaux luxueux ou modestes, fonctionnels ou symboliques. Mais qui entretiennent l’amitié et font oublier des tensions, invitent à la réconciliation et à la paix. Au niveau des Etats, on voit des frères ennemis s’adresser des vœux pacifiques et même les faucons échangent des messages de paix. Il arrive même que Noël fasse taire des armes quelques heures… Un moment de trêve… Beaucoup d’hommes et de femmes se retrouvent chrétiens, les églises se remplissent. On retrouve la crèche qui provoque le frisson romantique de l’enfance retrouvée pour un soir. Mais il y a plus. La fête liturgique nous permet de retrouver la source profonde, le motif et le sens de la fête. Nous ne pouvons pas nous contenter de réveiller un beau souvenir. C’est Jésus Christ qu’il nous faut accueillir aujourd’hui. Le mettre au monde. Non seulement croire à la Nativité, mais la réaliser. Que devons-nous fêter ? La révélation de l’amour et de la bonté de Dieu, l’accueil d’une bonne nouvelle de quelqu’un qui peut nous libérer, nous sauver, nous apprendre à aimer, nous transformer en un peuple ardent à faire le bien. Mais pour comprendre, pour obtenir, il faut nous laisser déranger. La puissance et la bonté de Dieu éclatent dans ce qu’il y a de plus ordinaire et de plus simple. Une famille d’ouvriers, une naissance au hasard d’un voyage imposé, un enfant pauvre, ce n’est pas de ce côté que nous sommes tentés de chercher Dieu, ni le secret du bonheur. Nous préférons les honneurs, le faste et l’abondance. Et voici que Dieu se présente à nous, pauvre de tout ce que nous convoitons, recherchons, ambitionnons. A Noël, Dieu dérange parce qu’il ne garde pas son rang. Il bouscule nos hiérarchies et nos préséances. Pour le découvrir, pour l’approcher, tout l’attirail de la vanité, de la puissance et de l’astuce, ne servent à rien. Il bouscule nos ambitions et nos théories, nos calculs et nos certitudes. Il nous donne l’impression de tout mettre à l’envers. En réalité, il remet tout à l’endroit. Si nous ne trouvons pas Dieu, c’est parce que nous ne le cherchons pas, ou que nous le cherchons partout, sauf où il se trouve : du côté de ceux qui sont sans parole, sans pouvoir, sans puissance… Et cela nous heurte ou, en tout cas, nous contrarie. La véritable fête de Noël, la plus belle, la plus concrète, le plus efficace pour nous et pour le monde, c’est que Jésus naisse en chacun de nous dans la foi et dans l’amour. Nous devons pour cela nous faire un cœur de pauvres, conscients de notre misère et de nos limites, avides de vérité et de lumière, ouverts aux autres et désireux de leur porter ces mêmes bienfaits en leur révélant le Christ. Il ne s’agit pas pour cela d’être riches et forts, bien portants, majestueux et tout puissants. Il nous suffit d’aimer un peu plus, un peu mieux, de servir davantage, là où nous sommes, sans attendre des visions ou des miracles. Il nous faut, comme le Christ, nous rapprocher des pauvres, lutter pour plus de justice.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008

Crèche de Notre-Dame, Paris (2010)

23 décembre, 2013

Crèche de Notre-Dame, Paris (2010) dans images sacrée 1292843234240

http://www.offi.fr/expositions-musees/cathedrale-notre-dame-2852/creche-de-notre-dame-39669.html

LE MYSTÈRE DE NOËL

23 décembre, 2013

http://www.salve-regina.com/salve/Le_Myst%C3%A8re_de_No%C3%ABl

LE MYSTÈRE DE NOËL

TEXTES DE MÉDITATION

Auteur :  Abbé J.-M. Robinne

Noël, c’est l’Enfant-Dieu. Noël, c’est le Verbe incarné. Noël, c’est le Sauveur. Pour nous il s’est fait pauvre, Lui qui est riche[1]. Au commencement était le Verbe[2], et le Verbe était la lumière des hommes[3]. Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique[4]. Pauvreté, Lumière, Amour. Noël, ce sont les Bergers, et, en eux, les Pauvres, et les plus pauvres d’entre les pauvres ; Noël, ce sont les Anges, et, en eux, les Purs, et les plus purs d’entre les purs ; Noël, ce sont les Mages, et, en eux, les Riches, et les plus riches d’entre les riches ; Ceux qui ignorent ne rien avoir ; ceux qui n’ont que la transparence, ceux qui savent ne rien avoir. Pauvreté, Lumière, Amour. Noël c’est Joseph qui en toute humilité[5] de la création monte vers l’humilité qui descend du ciel ; en qui toute lumière est si pure, qu’elle ne soupçonne pas le mal[6] ; en qui l’amour est si délicat qu’il est aise dans les l’effacement[7]. Noël c’est Marie : l’humble servante[8] sur qui se pose la complaisance du Tout-Puissant, la bienheureuse Vierge qui a cru la Parole, la bienheureuse entre toutes les générations[9] que l’Esprit Saint a enveloppée de sa vertu[10]. Noël c’est Marie et Joseph, riches de l’Esprit qui est Père des pauvres[11], saisis par l’Esprit qui est l’Esprit de Vérité[12], mûs par l’Esprit qui est l’Onction.[13] Pauvreté, Lumière, Amour. Noël c’est la manifestation sensible à tous les hommes, du Dieu qui Est, du Dieu qui est Vérité, du Dieu qui est Amour. Manifestation une et trine du Dieu qui est Un et Trine. Etre, Lumière, Amour. Noël c’est la Procession et le Retour du Verbe incarné, venu du Père et allant au Père[14] : image – plus qu’image – , et la plus belle, de la vie intime de Dieu ; source et mesure de la procession à partir de Dieu, et du retour à Dieu, de toute créature. Le «cycle » du Verbe incarné conjoint en son mystère l’Incréé et le créé, l’ordre d’origine et l’achèvement des opérations divines, la création et la glorification de l’humanité, assumée par le Verbe. Dans le Verbe incarné sont réunis l’humanité et la divinité par amour. Etre, Lumière, Amour. Le «cycle » de Marie est l’empreinte créée du cycle du Verbe incarné : conformation parfaite en une créature, de toute la création, au cycle mystérieux du Verbe incarné. Chaque élu est aussi une trace de ce même cycle. La vocation de Marie inclut toute vocation, et est éclairée par chacune. Et, comme Marie révèle fidèlement le mystère du Verbe, chacun des témoins qui l’approchent et se conforment à elle, révèle autour d’elle, le même mystère. Nous devons suivre avec respect les grands témoins de Noël, les priant de nous conduire jusqu’à Marie, jusqu’à Dieu. Toute vocation, à l’image de la Procession et du Retour incréés, est procession et retour. Toute créature a, pour vocation le retour au créateur. Toute créature vient du créateur et y retourne. Toute vocation, est contenue dans cette procession. A l’image de Dieu, Etre-Vérité-Amour, toute vocation, baignée dans la lumière de Noël, rayonne Pauvreté-Lumière-Amour. Les vocations se hiérarchisent par leur participation à Dieu lui-même, par leur reproduction plus ou moins parfaite de la plus parfaite des participations créées : Marie. Plus nous sommes près de Marie, plus nous sommes près de Dieu. Noël associe à la pauvreté, la lumière et l’amour. Cette pauvreté est la véritable richesse. Merveille entre les merveilles cette Pauvreté-Richesse symbolise l’ambivalence de Noël. Toute la contradiction apparente du mystère de Noël est renfermée dans cette Pauvreté-Richesse. Pauvreté physique, Richesse du cœur. Pauvreté qui ouvre l’Esprit aux richesses spirituelles. Les Bergers symbolisent – et réalisent – la Pauvreté ; les Anges, la Lumière ; les Mages, la générosité, l’Amour. Chacun d’eux nous manifeste l’espace qui nous sépare du Dieu qui est Etre-Vérité-Amour. Jésus est venu parmi nous pour nous rendre sensible ce mystère qu’il vit à l’intime de Lui-même. Avant même de parler, Il commence cet enseignement par la façon dont il se présente parmi les hommes, et par l’ensemble des circonstances qui accompagnent sa naissance.

Pauvreté et Amour Les Bergers symbolisent et réalisent auprès de la crèche cette attitude de pauvreté, de dépouillement. Ceux qui ont adoré l’Enfant sont les plus pauvres parmi les pauvres bergers. Ceux-là n’ont même pas de toit pour s’abriter. Ils sont comme l’Enfant dépouillés de toutes richesses extérieures. Ils ne s’inquiètent pas pour autant de leur avenir, le dépouillement total donne une insouciance profonde et même une certaine ignorance de ce que l’on est. Ce qu’ils font ? Ce qu’ils sont ? Questions étrangères à ceux que dépouille tellement la nécessité immédiate. Le privilège d’adorer l’Enfant Jésus, les bergers l’ont dû à cette absence de questions sur eux-mêmes, pour leur avenir. Marie est la première adoratrice. Ce qu’elle possède de meilleur c’est Jésus. Or Noël c’est pour elle donner ce qu’elle a de plus précieux : cette intimité entre Jésus et elle. Jésus était en elle, pour elle seule, et seule avec elle ; c’est en elle que les anges l’adoraient. Cette séparation est le détachement suprême. Abandon total de tout calcul, puisque calculer c’est désirer garder quelque chose d’un trésor. Tout est livré. Oblation silencieuse, perçue par elle seulement. Jésus est donné : donné aux Bergers, livré à l’adoration des Anges, de toute la terre. Ceux qui viennent du dehors ne perçoivent pas le don qui leur est fait, les créatures reçoivent. Et Marie ne perd pas, elle est toute détachée. L’exclusivisme, en amour, est le prolongement subtil du calcul contraire à la pauvreté. Marie est à ce moment la plus pauvre de toute les créatures et en même temps la plus riche. Pauvreté, Lumière, Amour. Ici on retrouve la contradiction de ce mystère : Pauvreté-Richesse. Ce que nous appelons Pauvreté c’est cette absence de référence à tout ce qui n’est pas Dieu. Cette pauvreté est l’enveloppe d’une richesse infinie. La pauvreté de la Sainte Vierge est aussi une pauvreté en paroles. Pour elle, Noël n’est que le prolongement du Fiat. Un prolongement silencieux, pour un mystère où tout se passe en silence. Tout mystère est silencieux, l’incarnation s’est faite dans le silence, la nuit de Noël se passe dans le silence, la Résurrection se déroule dans le silence, la consécration se passe dans le silence. Par son attitude Marie nous enseigne la voie à suivre. Elle s’est tue pour que le fond même de son âme ne soit plus qu’une question. Etre une question n’est pas poser une question. Tout ceci semble paradoxal, et pourtant moins nous posons de questions contingentes plus nous sommes ouverts au Mystère de Dieu. Pour accueillir Dieu, pour accueillir le Mystère du salut, il faut être en silence.

Le Mystère de Lumière A la crèche une même atmosphère enveloppe Marie, Joseph, Jésus – atmosphère d’intimité, d’adoration. Jésus se tait parce qu’il est enfant, Marie et Joseph se taisent parce qu’ils adorent. Ce silence a sa source toute proche en la Personne du Verbe. Ce silence fonde l’unité de ces trois êtres. C’est le Verbe qui donne son être à l’humanité de Jésus, c’est le Verbe qui a suscité Marie comme Mère ; c’est le Verbe qui porte dans sa sagesse ce dessein de la prédestination de Jésus et Marie, incluant aussi celle de Joseph. Le silence de la crèche, qu’enveloppe notre adoration, est un des aspects du rayonnement du Verbe : Joseph y prolonge le silence qui fut l’épreuve et la victoire de sa fidélité à Marie[15] ; Marie épouse et confirme dans son silence celui de toutes les créatures. Jésus demeure dans le silence parce qu’il est Dieu. C’est par le silence que nous pouvons atteindre la lumière de la Foi d’une manière plus parfaite. En gardant le silence nous obligeons Dieu à nous éclairer. En gardant le silence, nous reconnaissons notre incapacité et nous implorons les lumières divines. Par le silence nous dépassons notre condition humaine et nous pouvons ainsi accéder au mode de connaissance angélique. Le silence est pour nous la porte de l’adoration et de la contemplation. Face au mystère il ne reste que le silence et l’adoration. Face au mystère les questions sont de trop, elles demeurent inefficaces et surtout sans réponses. Quand nous renonçons à exercer l’intelligence à la façon qui nous est naturelle, la perfection de notre silence consiste en ce qu’il nous libère de la servitude des créatures pour nous rendre tributaires de Dieu. La perfection propre de notre silence est d’abord une libération, puis une liberté, une indépendance, absolues. Par le silence nous accédons à la lumière, à la parole créatrice. Le silence élève notre nature. Le silence était le fondement de l’unité de la sainte Famille. Le silence est aussi le fondement de l’union de toutes les créatures. Par lui les écarts disparaissent et toutes les créatures deviennent dépendantes d’une manière plus radicales encore de Dieu. Par le silence Dieu devient la lumière de notre intelligence.

Le Mystère d’Amour La marche des Mages vers l’étoile, leur désir de connaître la vérité est l’indice de leur soif de Dieu. Comment découvrir le signe de Dieu, s’il n’y a pas en nous un abîme d’attente ? Si, par contre nous sommes tout désir, la moindre parcelle de lumière, le moindre signe trouvera en nous accueil et intelligence. Le signe est toujours adapté à celui à qui il est adressé, et à ce qu’il doit signifier. Ainsi les mages avaient le signe, encore fallait-il l’interpréter. S’ils n’avaient pas eu le désir, naturel au savant, de rechercher les causes, ils seraient passés à côté du signe. La saine curiosité est donc le fruit d’un amour actif. Bien des images, bien des signes de Dieu sont répandus dans la création, en nous, dans autrui, dans nos rapports avec les autres. Seulement il faut les voir. Cela serait impossible sans l’amour. Cet amour doit être l’amour de Dieu. Le désir de saisir quelque chose de Dieu rend l’esprit actif, aiguise la curiosité, oriente l’intelligence. Mais il faut aussi savoir passer à l’acte, les mages ne se contentent pas de comprendre, ils viennent. Dans notre vie si nous n’agissons point, il ne sert à rien de voir, et d’ailleurs à force de refuser d’agir, nous ne verrons plus. En effet l’amour fait voir, mais s’il est coupé de l’action ce n’est qu’un amour mutilé, il lui manque le deuxième aspect de sa nature ; l’amour appelle bien l’exercice de l’intelligence qui apporte pureté, virginité, transparence de l’esprit ; mais il appelle aussi la réalité. L’amour n’est satisfait que s’il exécute ce qu’il a vu. Noël c’est aussi cela, se laisser reformer par les signes extérieurs et intérieurs qui orientent notre vie vers l’amour. Seul l’amour explique le Mystère de Noël, et pourtant des trois aspects de ce mystère : Pauvreté, Lumière, Amour, c’est le seul qui soit vraiment insaisissable à notre intelligence. Nous en voyons un aspect, mais on ne peut en saisir toute la réalité.

MÉDITATION POUR NOËL – AVEC PADRE PIO

23 décembre, 2013

http://saint.padre.pio.free.fr/meditation-noel.htm

MÉDITATION POUR NOËL – AVEC PADRE PIO

Présentation Cette présentation de Noël pourra sembler au premier abord sombre, à l’encontre de la douceur qui inondait le coeur de Padre Pio et transparaissait sur son visage. Mais sans doute faut-il, au-delà des images et de certains mots, aller jusqu’au bout de ce mystère de l’incarnation : Padre Pio ne s’arrête pas, tant qu’il n’en a pas atteint le coeur ; et ce coeur, c’est l’amour: « Tout cela, il l’a fait par amour ; il ne nous invite qu’à l’amour, il ne nous parle que d’amour, il ne nous donne que des preuves d’amour ». Ainsi qu’il l’écrit, même si nous ne comprenons pas tout, chacun est capable d’en percevoir, d’en entendre quelque chose. Le reste découle de cela. Le reste, ce n’est pas une vision misérabiliste, moralisatrice ou rigoriste, mais le débordement de l’amour comme humilité : humilité de Jésus et, en réponse, notre humilité. l’accent à plusieurs reprises sur la tendresse doit être noté ; il évite toute dérive hors de ce sublime mystère de Dieu devenu enfant

TEXTE C’est au cœur de la nuit, au cours de la saison la plus rigoureuse, dans la grotte la plus glaciale, habitation des troupeaux plus que d’une créature humaine, que vint à la lumière, à la plénitude des temps, le Messie promis – Jésus – le Sauveur des hommes. Aucun bruit autour de lui ; un bœuf et un âne réchauffent le pauvre Enfant nouveau-né ; une femme humble, un homme pauvre et fatigué en adoration devant lui. Ne se font entendre que les vagissements et les pleurs de Dieu devenu enfant. Et par ces pleurs, par ces vagissements, il offre à la justice divine la première rançon pour notre réconciliation. Depuis plus de quarante siècles il est attendu ; c’est avec des soupirs que les Patriarches en avaient invoqué la venue ; les auteurs sacrés avaient prophétisé clairement et le lieu et l’époque de sa naissance… Pourtant tout est silence et il semble que nul ne sait rien de ce grand avènement. Un peu plus tard seulement, des bergers qui gardaient leurs troupeaux dans les champs viennent lui rendre visite. Ils ont été avertis par des esprits célestes de cet avènement grandiose, et invités à se rendre à la grotte où il se trouve. Qu’ils sont nombreux et importants, ô chrétiens, les enseignements qui partent de la grotte de Bethléem ! Oh, comme notre cœur doit se sentir brûlant d’amour pour celui qui s’est fait toute tendresse pour nous ! Comme nous devrions avoir au cœur le désir de conduire le monde entier à cette humble grotte, refuge du roi des rois, plus grande que tout palais humain, parce que trône et demeure de Dieu ! Demandons à ce divin Enfant de nous revêtir d’humilité, parce que seule cette vertu nous fera goûter ce mystère rempli de tendresse divine. Les palais de l’Israël orgueilleux scintillent, mais ce n’est pas en eux qu’est venue au monde la Lumière ! Mettant leur assurance dans la grandeur humaine, baignant dans l’or : ainsi sont les notables de la nation juive ; les prêtres du temple sont pleins de vaine gloire et de superbe ; à l’encontre du sens véritable de la révélation divine ils attendent un Sauveur rabougri, venant dans le monde selon la grandeur humaine et la puissance. Mais Dieu, qui a toujours à cœur de confondre la sagesse de ce monde, balaie leurs projets et, à l’encontre de l’attente de ceux qui sont privés de la sagesse divine, descend parmi nous dans la plus grande abjection, renonçant à naître dans l’humble maison de Joseph ou même dans celle d’un parent ou d’une connaissance dans la ville de Juda ; et, en quelque sorte rejeté par les hommes, il demande asile et secours à de vils animaux, choisissant leur demeure comme lieu de sa naissance, leur paille pour réchauffer son petit corps délicat. Il fait en sorte que le premier hommage lui soit rendu par de pauvres et rustres bergers qu’il a lui-même, par l’intermédiaire de ses anges, informés de ce grand mystère. O sagesse et puissance de Dieu ! nous sentions le devoir de nous exclamer – entrés en extase avec ton Apôtre – combien tes jugements sont incompréhensibles et insondables tes voies ! Pauvreté, humilité, abjection et mépris entourent le Verbe fait chair ; nous, cependant, nous comprenons une chose de cette obscurité dans laquelle le Verbe fait chair est enveloppé, nous entendons une parole, nous entrevoyons une vérité sublime : Tout cela, il l’a fait par amour ; il ne nous invite qu’à l’amour, il ne nous parle que d’amour, il ne nous donne que des preuves d’amour. L’Enfant céleste souffre et gémit dans la crèche, afin que la souffrance nous devienne aimable et méritoire, afin que nous la recherchions : il manque de tout afin que nous apprenions de lui le renoncement aux biens terrestres, il prend plaisir en ces pauvres et humbles adorateurs, pour nous pousser à aimer la pauvreté et à préférer la compagnie des petits et des simples à celle des grands de ce monde. Ce petit Enfant, qui est tout mansuétude et douceur, veut insuffler en nos cœurs, par son exemple, ces vertus sublimes, afin que dans ce monde déchiré et bouleversé surgisse une ère de paix et d’amour. Par sa naissance il nous indique notre mission : mépriser ce que le monde aime et recherche. Oh ! Prosternons-nous devant la crèche, et avec le grand saint Jérôme, le saint enflammé d’amour pour Jésus enfant, offrons-lui tout notre cœur, sans réserve ; et promettons-lui de suivre les enseignements qui viennent à nous depuis la grotte de Bethléem, et peuvent presque se résumer en ceci : Vanité des vanités, tout est vanité. 

Nativité , le quatrième siècle, Milan

20 décembre, 2013

Nativité , le quatrième siècle, Milan dans images sacrée Milan+Crib+Frieze

http://the-history-girls.blogspot.it/2013_12_01_archive.html

HOMÉLIE DU 4E DIMANCHE DE L’AVENT, A

20 décembre, 2013

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

4E DIMANCHE DE L’AVENT, A

HOMÉLIE DU 4E DIMANCHE DE L’AVENT, A

IS 7, 10-16 ; RM 1, 1-7 ; MT 1, 18-24

Si vous passez un jour à Autun, en Saône-et-Loire, vous visiterez sans doute la cathédrale St Lazare, édifiée au début du 12e siècle. L’intérieur, et donc les chapiteaux, sont du plus pur roman bourguignon, c’est-à-dire clunisien. L’un de ces petits chefs-d’œuvre de l’art naïf représente l’adoration des mages. Les trois étrangers se prosternent devant l’enfant, assis sur les genoux de sa mère, tandis que dans un coin, bien à l’écart, un Joseph tout songeur, la tête appuyée sur une main, semble dire : « Moi, je ne compte pour rien ici ! ». Il est vrai qu’il existe une longue tradition chrétienne, pas très évangélique, qui a fait de Joseph le laissé-pour-compte de l’événement de Noël et le simple « père nourricier de la Sainte Famille »… S. Augustin y est sans doute pour quelque chose, car il a fait bien peu d’honneur à Joseph en le déclarant modèle des maris trompés. C’est un peu court. Sans entrer ici dans tous les détails d’une exégèse des textes, il faut d’abord reconnaître que, loin d’être dans l’ombre, Joseph est ici, dans l’évangile de Matthieu, le personnage central sur lequel sont braqués les projecteurs, contrairement à S. Luc qui, lui, projette la lumière sur Marie. Et de même qu’il y a une annonciation faite à Marie, il y en a une faite à Joseph. Les annonciations constituent d’ailleurs un genre littéraire biblique, qui respecte chaque fois les éléments et les règles de composition selon un schéma rigoureux. C’est ainsi que l’on trouve dans la Bible des annonciations pour Ismaël et Isaac, Gédéon, Samson, Samuel, Zacharie, Jean-Baptiste. Il faut aussi se rappeler que Matthieu n’est pas un historien ni un chroniqueur, ni un journaliste. C’est un croyant, un pasteur venu du judaïsme, et qui s’adresse à des gens de sa race et de sa culture, qui sont récemment devenus chrétiens. Et il le fait après la résurrection de Jésus, c’est-à-dire quand Jésus, par sa vie et sa prédication, sa mort et sa résurrection, a bien montré qui il était, le Messie attendu. Les preuves et justifications dont l’apôtre a besoin ne sont donc pas comparables à celles que nous sommes tentés de chercher et de réclamer. D’ailleurs en vain. Notre tentation à nous, qui sommes d’une autre époque et d’une autre culture, c’est de chercher dans ces textes des éléments anecdotiques ou d’ordre psychologique, physiques ou charnels, comme s’ils constituaient la préoccupation prioritaire de Matthieu et l’essentiel du message. Ce qui n’est pas du tout le cas. Pour Matthieu, tout comme pour Paul dans sa lettre aux chrétiens de Rome, il s’agit de montrer que Jésus est bien le Messie, c’est-à-dire l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, tel qu’il a été annoncé depuis des générations. Tout doit bien coller aux prophéties, aux Ecritures. Si Jésus est le Messie, il doit absolument être de la descendance de David. Or, c’est par le père, qu’il soit réel ou putatif, que se transmet la descendance. Et c’est au père qu’il appartient de donner un nom à l’enfant. Joseph joue donc un rôle prépondérant dans le mystère de l’incarnation. Pour Matthieu, Joseph a donc une place de choix dans la galerie des patriarches d’Israël et des ancêtres du Messie. Mais la libération, que Jésus va entreprendre et dont Matthieu est le témoin puisqu’il écrit après la Résurrection, cette libération ne sera pas politique, comme celle réalisée par le grand roi David. Son messianisme ne sera pas la reprise des victoires historiques de son ancêtre, mais la délivrance du péché. Ce péché qui est l’obstacle qui divise les êtres humains et les sépare de Dieu. Le Messie sera donc un instrument de réconciliation et de paix. De plus, le peuple de Dieu va se renouveler, s’élargir. Tous, et pas seulement les Juifs, pourront en faire partie. D’où, plus loin, l’épisode des mages. Il est donc vain et inutile de s’interroger ou de discuter sur ce qui s’est dit ou ce qui s’est passé concrètement entre Marie et Joseph. Que savaient-ils exactement ? Qu’ont-ils pensé ? Qu’ont-ils dit ? Comment ont-ils réagi ? Cela ne fait en rien partie du message évangélique et ne nous sert à rien. Par contre, si nous voulons vraiment accueillir la Parole, le message, nous préparer à Noël, le Noël annuel ou le Noël quotidien, nous pouvons puiser lumière, inspiration, courage et force dans l’attitude de Joseph. A nous aussi le Seigneur demande de nous rendre constamment disponibles à ce qu’il attend et ce qu’il veut de nous. La Parole de Dieu qui nous est donnée comporte également, d’une certaine manière, des annonces, des annonciations. Nous recevons des paroles de Dieu pour nous, une parole spécifique qui nous est destinée et qu’il nous appartient d’accueillir et d’approfondir. Nous avons aussi à nous ouvrir au souffle de l’Esprit, à ses inspirations, à ses secousses, à ses inattendus, pour nous laisser guider par lui comme il le veut et non pas comme nous le voudrions. Il n’y a pas que Joseph qui a été conduit par l’Esprit sur un chemin surprenant et inattendu. Et il n’y a pas que lui qui a connu, dans sa vie de foi, l’épreuve des inquiétudes, des hésitations, des doutes. Qu’a fait Joseph, sinon accueillir et servir Jésus, pour préparer l’avènement d’une nouvelle société où le seul véritable privilège est d’être serviteur. C’est à partir de Jésus que des projets peuvent naître pour une humanité renouvelée. Il nous appartient de féconder le monde et d’accepter les lenteurs de la germination, la patience et les douleurs de l’enfantement. L’évangile, c’est vous, disait Paul aux chrétiens de Rome. C’est en obéissant à votre foi que vous êtes une page vivante de l’évangile. Une annonce qui nous est faite aujourd’hui.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

  1925 – 2008

PSAUME 23 (24), 1-2. 3-4. 5-6 – deuxième lecture le dimanche 22 décembre

20 décembre, 2013

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

PSAUME 23 (24), 1-2. 3-4. 5-6

1 Au SEIGNEUR, le monde et sa richesse,   la terre et tous ses habitants !  2 C’est lui qui l’a fondée sur les mers   et la garde inébranlable sur les flots. 3 Qui peut gravir la montagne du SEIGNEUR   et se tenir dans le lieu saint ?  4 L’homme au coeur pur, aux mains innocentes,   qui ne livre pas son âme aux idoles. 5 Il obtient, du SEIGNEUR, la bénédiction,   et de Dieu son Sauveur, la justice.  6 Voici le peuple de ceux qui le cherchent   qui recherchent la face de Dieu !

Comme dans presque tous les psaumes, nous sommes au Temple de Jérusalem : une gigantesque procession s’avance : à l’arrivée aux portes du Temple, deux chorales alternées entament un chant dialogué : « Qui gravira la montagne du SEIGNEUR ? » (On sait que le temple est bâti sur la hauteur) ; « Qui pourra tenir sur le lieu de sa sainteté ? » Déjà Isaïe comparait le Dieu trois fois saint à un feu dévorant : au chapitre 33, il posait la même question : « Qui de nous tiendra devant ce feu dévorant ? Qui tiendra devant ces flammes éternelles ? » sous-entendu « par nous-mêmes, nous ne pourrions pas soutenir sa vue, le flamboiement de son rayonnement ». Cette question est en réalité le cri de triomphe du peuple élu : admis sans mérite de sa part dans la compagnie du Dieu saint ; telle est la grande découverte du peuple d’Israël : Dieu est le Saint, le tout-Autre ; « Saint, Saint Saint le SEIGNEUR Dieu de l’univers » chantaient les séraphins pendant l’extase d’Isaïe au jour de sa vocation (Is 6, 3)… et en même temps ce Dieu tout-Autre se fait le tout-proche de l’homme et lui permet de « tenir », comme dit Isaïe, en sa compagnie.  Le chant continue : « l’homme au coeur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles » : voilà la réponse, voilà l’homme qui peut « tenir » devant Dieu. Il ne s’agit pas ici, d’abord, d’un comportement moral : puisque le peuple se sait admis devant Dieu, sans mérite de sa part ; il s’agit d’abord ici de l’adhésion de la foi au Dieu unique, c’est-à-dire du refus des idoles. La seule condition exigée du peuple élu pour pouvoir « tenir » devant Dieu c’est de rester fidèle au Dieu unique. C’est de « ne pas livrer son âme aux idoles », pour reprendre les termes de notre psaume. D’ailleurs, si on y regarde de plus près, la traduction littérale serait : « l’homme qui n’a pas élevé son âme vers des dieux vides » : or l’expression « lever son âme » signifie « invoquer » ; « lever les yeux vers quelqu’un » en langage biblique, cela veut dire le prier, le supplier, le reconnaître comme Dieu. L’homme qui peut tenir devant le Dieu d’Israël, c’est celui qui ne lève pas les yeux vers les idoles, comme le font les autres peuples.  « L’homme au coeur pur » cela veut dire la même chose : le mot « pur » dans la Bible a le même sens qu’en chimie : on dit qu’un corps chimique est pur quand il est sans mélange ; le coeur pur, c’est celui qui se détourne résolument des idoles pour se tourner vers Dieu seul.  « L’homme aux mains innocentes », c’est encore dans le même sens ; les mains innocentes, ce sont celles qui n’ont pas offert de sacrifices aux idoles, ce sont celles aussi qui ne se sont pas levées pour la prière aux faux dieux.  Il faut entendre le parallélisme entre les deux lignes (on dit les deux « stiques ») de ce verset : « L’homme au coeur pur, aux mains innocentes… qui ne livre pas son âme aux idoles. » Le deuxième membre de phrase est synonyme du premier. « L’homme au coeur pur, aux mains innocentes, c’est celui qui ne livre pas son âme aux idoles. »  Nous touchons là à la lutte incessante que les prophètes ont dû mener pour que le peuple élu abandonne définitivement toute pratique idolâtrique ; dans la première lecture, nous avions vu Isaïe aux prises avec le roi Achaz au huitième siècle ; mais ce ne sera pas fini ; pendant l’Exil à Babylone le peuple sera en contact avec une civilisation polythéiste ; ce psaume chanté au retour de l’Exil réaffirme encore avec force cette condition première de l’Alliance. Israël est le peuple qui, de toutes ses forces, « recherche la face de Dieu », comme dit le dernier verset. L’expression « rechercher la face » était employée pour les courtisans qui voulaient être admis en présence du roi : manière de nous rappeler que, pour Israël, le seul véritable roi, c’est Dieu lui-même.  Tandis que les idoles ne sont que des « dieux vides » comme on dit ; à commencer par le veau d’or sculpté dans le Sinaï pendant l’Exode, au moment où Moïse avait le dos tourné, si j’ose dire ; parce que Moïse tardait à redescendre de la montagne, où il avait rencontré Dieu, le peuple a fait le siège d’Aaron jusqu’à ce qu’il accepte de leur prendre tout leur or pour en faire le fameux veau. Les prophètes n’ont pas de mots trop sévères pour fustiger ceux qui fabriquent de toutes pièces une statue, pour ensuite s’agenouiller devant elle.  Le psaume 115 (113 en liturgie) est très clair à ce sujet : « Leurs idoles sont d’or et d’argent, faites de main d’homme. Elles ont une bouche et ne parlent pas ; elles ont des yeux et ne voient pas ; elles ont des oreilles et n’entendent pas ; elles ont un nez et ne sentent pas ; des mains et elles ne palpent pas ; des pieds et ne marchent pas ; elles ne tirent aucun son de leur gosier… Notre Dieu, lui, est dans les cieux ; tout ce qu’il a voulu, il l’a fait. »  Cette fidélité au Dieu unique est la seule condition pour être en mesure d’accueillir la bénédiction promise aux patriarches, pour entrer dans le salut promis ; combat jamais tout-à-fait gagné puisque Jésus, à son tour, jugera utile de rappeler « Nul ne peut avoir deux maîtres… » (Mt 6, 24).  A un deuxième niveau, cette fidélité au Dieu unique entraînera des conséquences concrètes dans la vie sociale : l’homme au coeur pur deviendra peu à peu un homme au coeur de chair qui ne connaît plus la haine ; l’homme aux mains innocentes ne fera plus le mal ; le verset suivant « il obtient de Dieu son Sauveur la justice » dit bien ces deux niveaux : la justice, dans un premier sens, c’est la conformité au projet de Dieu ; l’homme juste c’est celui qui remplit fidèlement sa vocation ; ensuite, la justice nous engage concrètement à conformer toute notre vie sociale au projet de Dieu qui est le bonheur de ses enfants.  En redisant ce psaume, on entend se profiler les Béatitudes : « Heureux les affamés et assoiffés de justice, ils seront rassasiés… Heureux les coeurs purs, ils verront Dieu ».  ———————-

 Complément  « Lever les yeux » : on retrouve cette expression dans la fameuse phrase du prophète Zacharie reprise par saint Jean « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19, 37).

CHAPITRE III : DE L’HEUREUSE NAISSANCE DE MARIE. PRÉMICES DE SA VIE TOUTE MERVEILLEUSE

20 décembre, 2013

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Dagreda/chap3.html

CHAPITRE III : DE L’HEUREUSE NAISSANCE DE MARIE. PRÉMICES DE SA VIE TOUTE MERVEILLEUSE

Par Marie d’Agréda (mystique espagnole)

(Traduite de l’Italien par l’Abbé Joseph-Antoine Boullan, Missionnaire du Précieux Sang et Docteur en Théologie. Paris, 1853)

Les neuf mois étant accomplis, sainte Anne fut éclairée d’une lumière intérieure, par laquelle le Seigneur lui fit connaître que le temps de ses heureuses couches était venu. Prosternée en présence de la majesté divine, elle demanda humblement au Seigneur de l’assister de ses grâces, et tout-à-coup elle sentit dans son sein un doux mouvement, qui lui fit comprendre que sa très-chère enfant voulait venir à la lumière. Dans cet état de la sainte mère, la très-sainte enfant vint au monde le huit septembre, à minuit; et afin qu’elle ne vit ni ne sentit sa naissance, elle fut ravie en une extase très-sublime en paradis. La sainte mère voulut elle-même l’envelopper de ses langes, la recevoir dans ses bras, sans permettre que d’autres mains la touchassent et elle put remplir elle même cet office parcequ’elle ne ressentit pas les douleurs de l’enfantement. Sainte Anne ayant reçu cette chère enfant dans ses bras adresse à Dieu cette prière: « Seigneur, dont la sagesse est infinie, créateur de tout ce qui a l’être, je vous offre humblement le fruit de mes entrailles que j’ai reçu de votre infinie bonté et je vous remercie du fond du coeur. Faites de la fille et de la mère selon votre très-sainte volonté, et regardez de votre trône notre petitesse. Je félicite les saints pères des limbes et tout le genre humain, à cause du gage assuré que vous leur donnez de leur prochaine rédemption. Mais comment me comporterai-je envers celle que vous me donnez pour fille, ne méritant pas d’être sa servante? Comment oserai-je toucher la véritable arche du testament? Donnez-moi Seigneur la lumière qui m’est nécessaire pour connaître votre sainte volonté, pour l’exécuter suivant votre bon plaisir et dans les services que je dois rendre à ma fille.» Le Seigneur lui fit entendre de traiter cette sainte enfant en ce qui concernait l’extérieur, comme une mère traite sa fille; mais de lui conserver dans son intérieur le respect qu’elle lui devait. Les anges vénérèrent leur reine entre les bras de sa mère et ceux qui étaient préposés à sa garde se découvrirent à, ses yeux; ce fut la première fois qu’elle les vit sous une forme corporelle. Ils étaient mille, désignés par Dieu pour sa défense dès le premier instant de sa conception. Quant ils l’eurent adorée, Dieu envoya le saint archange Gabriel, afin qu’il annonçât cette bonne nouvelle aux saints pères des limbes; et dans le même instant il envoya une multitude innombrable d’anges pour prendre et transporter dans le ciel en corps et en âme celle qui devait être la mère du verbe éternel. La petite Marie entra dans le ciel par le ministère des anges, et prosternée avec amour devant le trône royal du Très-Haut, elle fut reçue de Dieu lui-même dans son trône. Elle fut mise à son côté en possession du titre de sa propre mère et de reine de toutes les créatures, bien qu’elle ignorât alors la fin de ces profonds mystères, le Seigneur les lui cachant pour sa plus grande gloire. Il fut déterminé dans le conseil divin de donner un nom à cette enfant bien aimée, et aussitôt on entendit une voix sortant du trône de Dieu, qui disait: n notre élue doit s’appeler Marie. Ce nom doit être merveilleux et magnifique : ceux qui l’invoqueront avec une affection dévote, recevront des grâces très-abondantes; il sera terrible contre l’enfer et écrasera la tête du serpent » Le Seigneur commanda aux esprits angéliques d’annoncer cet heureux nom à sainte Arme, afin que ce qui avait été arrêté dans le ciel fut manifesté sur la terre. Les saints anges exécutèrent les ordres de Dieu. Ayant chacun un bouclier lumineux où le nom de Marie était gravé, ils annoncèrent à sainte Anne que c’était le nom qu’elle devait lui imposer. Marie fut donc remise entre les bras de sa mère, qui ne s’aperçut point de cette absence, parce que pendant assez longtemps, sainte Anne eut une extase d’une très-haute contemplation, et parce qu’un ange occupa la place de la très sainte enfant, ayant un corps aérien semblable au sien. Il est bon de connaître le continuel exercice auquel était occupée la sainte enfant. Au commencement de chaque jour, elle se prosternait intérieurement en la présence du Très- Haut, et le louait pour ses perfections infinies; elle lui rendait des actions de grâces de l’avoir tirée du néant, et se reconnaissant l’ouvrage de ses mains, elle le bénissait, l’exaltait, l’adorait comme son souverain Seigneur et créateur de tout ce qui a l’être. Elle élevait son esprit pour l’abandonner aux mains de Dieu; avec une profonde humilité et une parfaite résignation, elle priait Dieu de disposer d’elle selon sa sainte volonté; pendant ce jour là et pendant tous ceux qui lui resteraient à vivre et de lui enseigner ce qui lui serait le plus agréable pour l’accomplir exactement. Cette sainte habitude qu’elle prit dès sa naissance, elle la conserva pendant tout le cours de sa vie, sans jamais y manquer, quelques occupations et travaux qu’elle eût: elle la répétait même plusieurs fois le jour dans l’accomplissement de ses innocentes actions. Les soixante-six jours de la purification étant passés, sainte Anne alla au temple portant dans ses bras sa très pure enfant : elle se présenta à la porte du tabernacle avec l’offrande que la loi exigeait. Le saint prêtre Siméon ressentit une joie extraordinaire et sainte Anne entendit alors une voix qui lui dit d’accomplir le voeu qu’elle avait fait d’offrir sa fille au temple dès l’âge de trois ans. En entrant dans ce temple sur les bras de sa mère, cette aimable enfant voyant de ses yeux tant de magnificence consacrée au culte divin, en éprouva dans son esprit des effets merveilleux, et ne pouvant se prosterner à terre pour adorer la divinité, elle y suppléa du moins en esprit. Elle pria humblement le Seigneur de la recevoir en ce lieu, au temps que sa sainte volonté avait déterminé. En témoignage de l’acceptation que le Seigneur en faisait, une très claire lumière. descendit du ciel d’une manière sensible sur la mère et sur l’enfant. Ayant fini sa prière et présenté son offrande, sainte Anne revint à sa maison de Nazareth. La très sainte enfant était traitée dans la maison paternelle comme les autres enfants de son âge. Elle prenait les mêmes aliments qu’eux, mais en très petite quantité, son sommeil était court, quoiqu’elle se laissât coucher quand on le voulait; elle n’était pas importune et ne pleurait jamais pour les petits chagrins ordinaires aux autres enfants, mais elle était très douce et très paisible et elle dissimulait cette merveille en versant souvent des larmes pour les péchés des hommes, afin d’en obtenir le pardon, et de hâter la venue du rédempteur. Son visage était ordinairement joyeux, mais pourtant sérieux et plein de majesté et il n’y avait dans ses actions jamais rien de puéril. Elle recevait dans de certaines rencontres les caresses qu’on lui faisait, mais à l’égard de celles qui n’étaient point de sa mère, elle les modérait par son sérieux: Aussi le Seigneur inspira à saint Joachim et à sainte Anne un grand respect et une grande modestie en sorte qu’ils étaient fort réservés et fort prudents dans les démonstrations sensibles qu’ils lui donnaient de leur tendresse. Lorsqu’elle était seule, ou qu’on la mettait dans son berceau pour dormir, ce qu’elle ne faisait que fort sobrement, et sans jamais interrompre les actions intérieures du saint amour, elle conférait sur les mystères du Très-Haut avec les anges. Elle fut sujette à la faim, à la soif et aux peines corporelles parce qu’il était convenable qu’elle imitât Jésus. La faim, la soif étaient plus grandes pour elle que pour les autres enfants, et la privation de nourriture lui était plus dangereuse, à cause de la perfection de son tempérament; mais si on ne lui en donnait pas à temps, ou qu’on y excédât, elle prenait patience jusqu’à ce que l’occasion se présentât de la demander par quelque signe. Elle ne ressentait pas de peine d’être enveloppée dans ses langes, à cause de la connaissance qu’elle avait que le verbe incarné devait être ignominieusement garrotté. Lorsqu’elle était seule, elle se mettait en forme de croix, parce qu’elle savait que le rédempteur du monde devait mourir ainsi. Elle rendait très fréquemment des actions de grâces pour les aliments qui la nourrissaient, pour les influences des planètes, des étoiles, des cieux, reconnaissant tout cela pour un bienfait de la bonté divine; si elle manquait de quelque chose, elle ne se troublait point, sachant que tout est une pure grâce et un bienfait du Seigneur. Nous avons dit qu’une de ses principales occupations était de s’entretenir avec les Anges, lorsqu’elle était seule. Pour mieux faire entendre tout ceci, il faut donner une idée précise sur la manière dont ils se rendaient visibles à ses yeux, et dire quels étaient ces esprits angéliques. Ils avaient été pris des neuf choeurs, cent de chaque choeur, et choisis parmi ceux qui s’étaient le plus distingués par leur amour pour le Verbe incarné et sa très sainte mère, dans le combat contre Lucifer. Lorsqu’ils lui apparaissaient ils avaient la forme de jeunes hommes d’une merveilleuse beauté. Leur corps participait fort peu du terrestre, et il était comme un cristal très pur et rayonnant de la lumière du ciel. Ils joignaient à cette beauté une gravité noble, et un air majestueux. Leurs vêtements étaient semblables à un or très pur émaillé et embelli des plus riches couleurs. On découvrait néanmoins que tout cela n’était pas fait pour être touché, mais pour la vue seule, comme la lumière du soleil. Ils avaient sur la tête une belle couronne des fleurs les plus riches et les plus variées, qui exhalaient un parfum céleste. Ils portaient en leurs mains des palmes entrelacées, qui signifiaient les vertus que Marie devait pratiquer, et la gloire qu’elle devait obtenir. Ils avaient aussi sur leurs poitrines des devises qui avaient quelque rapport à celles des ordres militaires, il y avait un chiffre qui voulait dire: Marie Mère de Dieu. Cette devise était resplendissante, c’était un de leurs plus beaux ornements; mais la sainte vierge ne la comprit que lorsqu’elle conçut le Verbe incarné. Les effets que ces esprits célestes produisaient dans l’âme de Marie ne se peuvent expliquer dans le langage humain. Outre les neuf cents anges dont nous avons parlé, soixante-dix Séraphins d’entre les plus proches du trône, choisis parmi ceux qui se distinguèrent le plus par la dévotion à l’union hypostatique des deux natures divine et humaine, assistaient leur jeune reine. Lorsqu’ils se rendaient visibles, elle les voyait sous la même forme qu’Isaïe les vit, ayant six ailes, deux qui voilaient leur face, deux qui voilaient leurs pieds, et ils volaient avec les deux autres, signifiant ainsi le mystère caché de l’Incarnation et l’essor ardent de leur amour envers Dieu. Leur manière de communiquer avec la vierge était la même qu’ils gardent entr’ eux, les supérieurs illuminant les inférieurs; car bien que la Reine du ciel leur fût supérieure en dignité et en grâce, néanmoins dans sa nature l’homme comme le dit David, a été fait moindre que les anges. Il y avait encore douze anges dont a fait mention Saint-Jean (Apoc. ch. 21, v. 12.) Ils étaient de ceux qui se distinguèrent le plus par leur amour pour la rédemption des hommes. Ils furent choisis afin qu’ils coopérassent avec Marie au privilège qu’elle a d’être mère de miséricorde et médiatrice du salut du monde. Ces douze anges lui apparaissaient corporellement comme les premiers, et ils portaient plusieurs couronnes et plusieurs palmes réservées pour les dévots de cette divine reine. Leur emploi particulier était de lui faire connaître d’une manière toute spéciale la charité du Seigneur envers le genre humain. Les dix-huit anges qui complétaient le nombre de mille, étaient de ceux qui se distinguèrent le plus par leur affection envers les souffrances du Verbe incarné. Ces anges apparaissaient à Marie avec une admirable beauté. Ils étaient ornés de plusieurs devises de la passion et d’autres symboles mystérieux de la rédemption. Ils avaient une croix sur la poitrine et une autre sur le bras; l’une et l’autre d’une singulière beauté et d’une splendeur extraordinaire. La sainte vierge se servait souvent de ces anges qu’elle envoyait en ambassade à son très aimable fils pour le bien des âmes. Tous ces mille anges assistèrent à la garde dé cette grande reine, sans y jamais manquer en rien, comme nous le verrons, en plusieurs occasions, dans la suite de cette vie, et ils jouissent maintenant dans le ciel d’une joie toute particulière, par sa présence et par sa compagnie. La sainte enfant n’eut jamais l’impossibilité de parler qu’éprouvent les autres enfants; néanmoins pendant les dix-huit premiers mois, elle ne voulut point prononcer une parole; cachant par ce moyen la science et la capacité qu’elle possédait, et évitant l’étonnement qu’on aurait eu d’entendre parler un enfant qui ne faisait que de naître. Elle se dispensait seulement de cette loi du silence, lorsque dans la solitude elle priait le Seigneur, ou parlait avec les anges de sa garde. Le temps étant arrivé où la divine Marie devait rompre ce saint silence, le Seigneur lui déclara qu’elle pouvait commencer à parler avec les créatures humaines. Avant d’exécuter cet ordre, elle supplia le Seigneur dans une humble et fervente prière de l’assister dans cette dangereuse et difficile action de parler, afin qu’elle n’y commît jamais aucune faute. Le Seigneur lui ayant promis sa divine assistance, elle délia sa langue pour la première fois et les premières paroles qu’elle proféra furent pour demander la bénédiction de ses parents. Ceci arriva au dix-huitième mois de sa naissance. Pendant les dix-huit autres qui restaient pour achever les trois ans où elle entra au temple, elle n’ouvrit presque jamais la bouche que pour répondre à sa mère qui s’entretenait avec elle de Dieu, de ses mystères et surtout de l’incarnation du Verbe divin. Il était admirable de voir le soin qu’elle mettait dans un âge si tendre à faire les choses les plus basses et les plus humbles, comme de nettoyer et de balayer la maison, et alors les saints anges l’aidaient à recueillir ce fruit d’humilité. La maison de Joachim n’était pas fort riche, mais pourtant elle n’était pas des plus pauvres; c’est pourquoi sainte Anne habillait sa fille le mieux possible, dans les limites de l’honnêteté et de la modestie. Dès que la sainte enfant commença à parler, elle pria ses parents de la vêtir plus pauvrement d’un habit grossier et de couleur de cendres, et leur témoigna le désir qu’il eût déjà été porté. Sainte Anne ne jugea pas à propos de la ‘vêtir d’habits aussi grossiers qu’elle le demandait, elle la satisfit néanmoins pour la couleur et pour la forme qui rappelaient un peu l’habit qu’on met aux enfants par dévotion. Elle ne répliqua pas une parole, et se montra très soumise à‘sa mère, compensant par cet acte d’obéissance l’acte d’humilité qu’elle ne pouvait pas faire. 

Chagall, Le blanc crucifixion

19 décembre, 2013

Chagall, Le blanc crucifixion dans images sacrée

http://iltemporitrovatodiantonella.blogspot.it/2013/03/a-papa-francesco-crocifissione-bianca.html

12345...8