Archive pour le 25 novembre, 2013

Saint Pierre

25 novembre, 2013

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« VOUS ÊTES UNE LETTRE DU CHRIST » (2 CO 3,3) – RELATION DE PAUL AVEC L’ÉGLISE DE CORINTHE.

25 novembre, 2013

http://j.leveque-ocd.pagesperso-orange.fr/homeliesnouv/vuse.htm

« VOUS ÊTES UNE LETTRE DU CHRIST » (2 CO 3,3)
 
 RELATION DE PAUL AVEC L’ÉGLISE DE CORINTHE.

proposés par Jean Lévêque, carme, de la Province de Paris
 
En 2 Co 11,27 Paul énumère les épreuves de sa vie d’apôtre : »Labeur et fatigue, veilles fréquentes, faim et soif, jeûnes répétés, froid et nudité » ; et il ajoute : »Sans parler du reste, mon obsession quotidienne, le souci de toutes les Églises[1] ! »
 Pour Paul ce souci des Églises est une préoccupation éminemment concrète. C’est bien une sollicitude déjà universelle (« toutes les Églises »), mais il demeure, dans le cœur de l’Apôtre, la somme des soucis quotidiens de chaque Église : celle des Éphésiens, de Philippes, de Thessalonique d’Athènes, de Corinthe.
 Cette dernière, la communauté à problèmes, nous fournit le meilleur exemple du souci apostolique de Paul.
1. En arrivant à Corinthe (vers 51/52), Paul y trouva déjà les judéo-chrétiens Aquilas et Priscille, fabricants de tentes comme lui, et logea d’abord chez eux. Marqué déjà par l’hostilité de Philippes et Thessalonique, il vint « craintif et tout tremblant[2], mais resta un an et demi. Renonçant au polissage littéraire qu’il avait tenté à Athènes[3], il commença son ministère par les Juifs[4]. Quand arrivèrent de Macédoine Silas et Timothée, porteurs des nouvelles de Thessalonique, Paul passa aux « gentils » et déménagea[5] chez Jason, un « craignant-Dieu », sympathisant du judaïsme. Les « gentils » convertis, plus nombreux à Corinthe, étaient surtout des artisans et d’anciens esclaves, ce qui amena des frictions entre riches et pauvres lors du repas eucharistique[6]. Encore persuadé que ce monde n’allait pas durer, Paul n’acceptait pas d’argent, sa prédication a dû privilégier des thèmes eschatologiques ou apocalyptiques, et les prodiges qu’il accomplissait[7] n’empêchèrent pas qu’il fut traîné par des adversaires juifs, sans succès d’ailleurs, devant Gallion, le procurateur[8].
2.  Paul partit en 52 avec Aquilas et Priscille. D’autres prédicateurs vinrent à Corinthe et peut-être Apollos à l’époque a-t-il enthousiasmé la communauté.
3.  Dans une lettre A, aujourd’hui perdue, Paul s’en prenait à des gens immoraux.
4.  Par des « gens de Chloè » il reçut, étant alors à Éphèse (54-57), des échos de la communauté de Corinthe[9].
5.   Toujours à Éphèse, il reçut une lettre des Corinthiens, peut-être en réponse à sa lettre A, apportée, semble-t-il, par Stéphanas[10].
6.D’Éphèse également date la Lettre B (=1 Co).
7.  C’est l’époque aussi (début 57) où Paul reçut à Éphèse des nouvelles alarmantes apportées par Timothée[11].
8.  La situation s’aggravant, Paul arriva directement par mer. Cette deuxième visite, « dans la tristesse », fut un lourd échec. Paul, qui avait menacé de « venir avec des verges[12]« , s’effaça au contraire et fut publiquement pris à partie[13]. Il décida alors de prendre un moment de réflexion et quitta Corinthe avec l’intention d’y revenir sans tarder (sans même revisiter les fondations de Macédoine, comme il l’avait naguère prévu[14].
9.  De retour à Éphèse, Paul changea d’avis. Au lieu de revenir tout de suite pour une autre « triste » visite, il envoya une lettre, rédigée « parmi bien des larmes », confiée à Tite (Lettre C, maintenant perdue)[15].
10.  Durant l’été 57, Paul partit vers le nord : Troas, puis la Macédoine[16]. Pendant ce temps Tite faisait du bon travail à Corinthe. Non seulement il était bien traité, mais il put amorcer la collecte que Paul envisageait pour Jérusalem[17]. Rejoignant Paul en Macédoine, il lui apporta la bonne nouvelle de la conversion des Corinthiens : à la fois chagrinés et préoccupés, ils cherchaient à se disculper[18].
11. Immédiatement (été-automne 57), en présence de Tite Paul rédigea sa Lettre D = 2 Co. Tite devait la porter avec deux autres disciples ; en même temps il fallait achever la collecte que Paul porterait à Jérusalem[19].
12. Troisième visite de Paul à Corinthe. Il y passe l’hiver 57-58, en route pour Jérusalem[20].
13. Revit-il jamais Corinthe[21] ?
 
Nantis de ces quelques précisions, nous sommes à même maintenant d’aborder notre texte de la Deuxième aux Corinthiens.
 Corinthe se présente donc comme une communauté disparate. On y aime les petits groupes, les « courants » (1 Co 3,4), le culte de la personnalité et les oppositions de personnes. À Corinthe on a du goût pour la démesure, on gonfle indûment les problèmes, on s’enfle vite d’orgueil[22], on valorise les performances individuelles des prédicateurs (2 Co 8,7) ou un type de connaissance qui dispense de s’engager, et l’on table sur les charismes les plus voyants, au détriment de l’agapè qui seule construit vraiment (1 Co 8,1).
Si bien que Paul parvient difficilement à faire admettre les critères qui lui semblent essentiels : le contenu évangélique de la prédication, et la qualité apostolique des messagers ou des responsables.
 Avec cette communauté agitée et instable, Paul entretient une relation finalement assez complexe ; il se voit obligé de doser au mieux l’autorité et l’affection, l’admiration et la lucidité, et son espérance doit traverser toute une épaisseur de déceptions.
Mais c’est là surtout, à Corinthe, que Paul manifeste la vigueur de son projet missionnaire et la conscience qu’il a de son mandat d’apôtre :
- jamais il ne baisse les bras, car il se sait lié à la vie et à la mort au peuple de Dieu qui lui est confié ;
- jamais il ne sépare la mission de sa quête personnelle de l’Évangile : son activité pastorale est sans cesse référée au Christ de son appel. Toute sa réponse au Christ est là. Il y va du sens même de toute sa vie.
            Si Paul, à plusieurs reprises, dans 2 Co, fait l’apologie de son propre ministère à Corinthe, c’est, d’une part, à cause de son attachement pour cette communauté qu’il a fondée, mais aussi parce que, dans cette ville, les enjeux étaient trop graves. Pour autant qu’il dépendait de lui, Paul ne voulait pas que sa mission pût être dénaturée par des campagnes de calomnies.
 
Une lettre du Christ
 
À Corinthe, semble-t-il, on lui reprochait de se recommander lui-même. Cela revenait à nier, concrètement, le mandat qu’il avait reçu du Christ. Paul se devait de mettre les choses au point, non par une polémique, mais en plaçant sa responsabilité vis-à-vis des Corinthiens dans la grande perspective de la nouvelle alliance :
 
2 Co 3, 1 Avons-nous besoin, comme certains, de lettres de recommandation pour vous ou de votre part ?
2  Notre lettre, c’est vous, lettre écrite dans nos cœurs, connue et lue par tous les hommes.
3  De toute évidence vous êtes une lettre du Christ, confiée à nos soins, écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant,sur les tables de chair de vos cœurs.
4 Telle est l’assurance [la conviction] que nous avons par le Christ auprès de Dieu.
5  Ce n’est pas que de nous-mêmes nous soyons capablesde revendiquer quoi que ce soit comme venant de nous,
c’est de Dieu que vient toute notre capacité.
 6 C’est lui qui nous a rendus capables d’être ministres d’une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’Esprit.
 ²  Comme souvent chez saint Paul, la pensée avance par glissement de sens à partir d’un mot important ou d’une image (ici celle de la lettre).
La lettre en question est d’abord une lettre de Paul,puis Paul précise ce qu’elle est en réalité : une lettre du Christ.
 Paul peut présenter une lettre de recommandation, celle qu’il a écrite à Corinthe avec ses compagnons de mission durant les mois où ils ont apporté l’Évangile.
Cette lettre qui habilite Paul comme missionnaire à Corinthe, c’est l’œuvre qu’il a accomplie, c’est la communauté elle-même : « Notre lettre, c’est vous ». Des années de mission restent gravées dans le cœur des missionnaires, comme une anamnèse ineffaçable. Paul dira aux Corinthiens : »Je vous l’ai déjà dit : Vous êtes dans nos cœurs à la vie et à la mort » (2 Co 7,3).
Ce récit que Paul garde au cœur demeure lisible par tous, à Corinthe même et dans toutes les Églises : en 50 le Christ n’était pas connu de la ville, en 55 les efforts de Paul, Silas et Timothée ont fait naître une communauté diverse et nombreuse. Pour qui veut bien lire, cela atteste amplement le dévouement de Paul, son désintéressement, et son amour de la communauté.
Mais plus encore qu’une lettre de Paul, la communauté est une lettre du Christ, qui doit être perçue et reçue comme telle, et que personne ne saurait contester. Une lettre confiée à la diaconie (service) de Paul, qui effectivement y a travaillé depuis six ans, mais qui a été écrite par l’Esprit du Dieu vivant sur chaque cœur de croyant dans la communauté.
²  Dieu, désormais, n’écrit plus sur la pierre, dure et fragile, comme au Sinaï[23], mais directement sur le cœur. Le Dieu vivant écrit sur du vivant. Car le cœur, pour Paul comme pour les prophètes, est le tout le l’homme intérieur et le lieu privilégié du risque de la foi. Le cœur est à la fois réceptif et inventif/créateur ; réceptif puisqu’il est le point de résonance de tous les affects, inventif/créateur puisqu’en lui les impressions et les idées se muent en projets et en décisions.
Ce qui est écrit désormais sur ces tables de chair, sur ces libertés réceptives, c’est la nouvelle loi et la nouvelle alliance, « la loi de l’Esprit qui donne la vie par le Christ Jésus (Rm 8,2). Mais cette écriture de l’Esprit ne demeure visible que sur des cœurs qui acquiescent.  C’est pourquoi la lettre du Christ que chacun porte en soi est l’anamnèse d’une conversion, d’une adhésion et d’une fidélité ; elle est la trace d’un travail de l’Esprit.
Qui peut lire cette lettre ? qui peut s’y référer ? C’est avant tout chaque baptisé qui peut y avoir accès à l’intime de lui-même, car il a reçu l’Esprit pour reconnaître les dons que Dieu lui a faits (Cf.1 Co 2,12.16).
 ²  Ainsi Paul et ses compagnons missionnaires disposent de deux lettres de recommandation qui les habilitent à parler et à agir dans la communauté en dépit des contestations et des remous :      
- d’une part la lettre qu’ils ont écrite eux-mêmes, la trace bien visible de leur labeur apostolique ;
- d’autre part la lettre que le Christ a écrite par son Esprit sur chaque cœur de croyant, et là, c’est surtout à chaque chrétien, dans sa loyauté, de rendre justice à Paul et aux autres prédicateurs. C’est à chacun de reconnaître et de dire : l’Esprit a laissé, vivante en moi, sa loi nouvelle de liberté, et de cette nouvelle alliance, c’est Paul et les siens qui ont été les serviteurs.
 Ce que l’Esprit a écrit sur le cœur des disciples est une lettre du Christ qui, certes, authentifie l’action de Paul, mais elle authentifie d’abord la foi des disciples et leur réponse à l’Évangile.
Et finalement Paul désire s’appuyer non sur son œuvre manifeste, mais sur l’œuvre cachée de l’Esprit : »Telle est l’assurance que nous avons, par le Christ, devant Dieu. Ce n’est pas à cause d’une capacité personnelle que nous pourrions mettre à notre compte, c’est de Dieu que vient notre capacité[24] ; c’est lui qui nous a rendus capables d’être ministres (serviteurs) d’une alliance nouvelle » (v.4-5).
 Non seulement, donc, Dieu donne à Paul d’être dans le monde « la bonne odeur du Christ », mais il l’envoie pour être serviteur de la nouvelle alliance, et pour entrer directement dans le travail de l’Esprit.
 Contesté dans ses droits d’apôtre et dans ses méthodes par des éléments influents de la communauté de Corinthe, Paul répond : »Je suis serviteur de l’Esprit pour la nouvelle alliance, mon ministère est service de l’Esprit » (cf.3,8).
Paul alors s’accroche à cette idée d’un service dans l’Esprit et la développe en contraste avec le ministère de Moïse. Contrairement au ministère de l’ancienne alliance, qui était un ministère de mort, de condamnation, et un ministère passager où la vérité demeurait « voilée », le ministère de Paul est le service de l’Esprit qui donne la vie, de l’alliance qui demeure, la diaconie de la justice, qui a pour but « d’ajuster » les hommes au dessein de salut et par là de réaliser une vraie réciprocité, dans l’alliance, entre Dieu et les hommes.
 Ce qui fortifie Paul dans l’espérance, ce qui lui donne pleine assurance (3,13), c’est surtout que le ministère de l’Esprit est en prise sur la gloire, « la gloire incomparable » (v.10), celle de Jésus-Christ  Seigneur.
La gloire n’était que fugitive sur le visage de Moïse lorsqu’il avait rencontré Dieu, et Moïse   couvrait d’un voile son visage pour éviter que les Israélites ne voient disparaître cet éclat passager[25]. Ce voile existe encore, commente Paul, non plus sur le visage de Moïse, mais sur le cœur de ceux qui le lisent, ce qui les empêche de voir que l’ancienne disposition a pris fin.
À ce moment interviennent, dans la méditation de Paul, les thèmes conjoints de la liberté et de la gloire :
« C’est quand on se convertit au Seigneur que le voile est enlevé. Car le Seigneur, c’est l’Esprit, et où est l’Esprit, là est la liberté. Et nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur, qui est esprit » (2 Co 3,16-18).  
 
 NOTE SUR LE SITE (beaucoup)

PAPE FRANÇOIS: MESSE EN CONCLUSION DE L’ANNÉE DE LA FOI EN LA SOLENNITÉ DU CHRIST-ROI

25 novembre, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/francesco/homilies/2013/documents/papa-francesco_20131124_conclusione-annus-fidei_fr.html

MESSE EN CONCLUSION DE L’ANNÉE DE LA FOI  EN LA SOLENNITÉ DU CHRIST-ROI

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Place Saint-Pierre

Dimanche 24 novembre 2013
 
Aujourd’hui, la solennité du Christ Roi de l’univers, couronnement de l’année liturgique, marque également la conclusion de l’Année de la Foi, promulguée par le Pape Benoît XVI, pour qui nous avons maintenant une pensée pleine d’affection et de reconnaissance pour ce don qu’il nous a fait. Avec cette initiative providentielle, il nous a donné la possibilité de redécouvrir la beauté de ce chemin de foi qui a débuté le jour de notre Baptême, qui nous a faits fils de Dieu et frères dans l’Église. Un chemin qui a pour objectif final la pleine rencontre avec Dieu, et au cours duquel l’Esprit Saint nous purifie, nous élève, nous sanctifie, pour nous faire entrer dans le bonheur auquel aspire notre cœur.
Je désire également adresser une salutation cordiale et fraternelle aux Patriarches et aux Archevêques Majeurs des Églises orientales catholiques, ici présents. L’échange de la paix, que j’accomplirai avec eux, veut exprimer avant tout la reconnaissance de l’Évêque de Rome à l’égard de ces communautés, qui ont confessé le nom du Christ avec une fidélité exemplaire, souvent payée fort cher.
En même temps, par leur intermédiaire, je veux rejoindre avec ce geste tous les chrétiens qui vivent en Terre Sainte, en Syrie et dans tout l’Orient, afin d’obtenir pour tous le don de la paix et de la concorde.
Les lectures bibliques qui ont été proclamées ont comme fil conducteur la centralité du Christ. Le Christ est au centre, le Christ est le centre. Le Christ centre de la création, le Christ centre du peuple, le Christ centre de l’histoire.
1. L’Apôtre Paul nous offre une vision très profonde de la centralité de Jésus. Il nous le présente comme le Premier-né de toute la création : en lui, par lui et pour lui toutes choses furent créées. Il est le centre de toutes choses, il est le principe : Jésus Christ, le Seigneur. Dieu lui a donné la plénitude, la totalité, pour qu’en lui toutes choses soient réconciliées (cf. Col. 1, 12-20). Seigneur de la création, Seigneur de la réconciliation.
Cette image nous fait comprendre que Jésus est le centre de la création ; et, par conséquent, l’attitude demandée au croyant, s’il veut être tel, est de reconnaître et d’accueillir dans sa vie cette centralité de Jésus-Christ, dans ses pensées, dans ses paroles et dans ses œuvres. Et ainsi nos pensées seront des pensées chrétiennes, des pensées du Christ. Nos œuvres seront des œuvres chrétiennes, des œuvres du Christ, nos paroles seront des paroles chrétiennes, des paroles du Christ. Par contre, quand on perd ce centre, parce qu’on le substitue avec quelque chose d’autre, il n’en vient que des dommages, pour l’environnement autour de nous et pour l’homme lui-même.
2. En plus d’être le centre de la création et centre de la réconciliation, le Christ est le centre du peuple de Dieu. Et précisément aujourd’hui il est ici, au milieu de nous. Maintenant il est ici dans la Parole, et il sera ici sur l’autel, vivant, présent, au milieu de nous, son peuple. C’est ce qui nous est exposé dans la première Lecture, qui raconte le jour où les tribus d’Israël vinrent chercher David et, devant le Seigneur, lui donnèrent l’onction de roi sur Israël (cf. 2 S 5, 1-3). À travers la recherche de la figure idéale du roi, ces hommes cherchaient en réalité Dieu lui-même : un Dieu qui se fasse proche, qui accepte de devenir compagnon de route de l’homme, qui se fasse leur frère.
Le Christ, descendant du roi David, est justement le “frère” autour duquel se constitue le peuple, qui prend soin de son peuple, de nous tous, au prix de sa vie. En lui nous sommes un ; un seul peuple uni à lui, nous partageons un seul chemin, un seul destin. C’est seulement en lui, en lui comme centre, que nous avons notre identité comme peuple.
3. Enfin, le Christ est le centre de l’histoire de l’humanité, et aussi le centre de l’histoire de tout homme. C’est à lui que nous pouvons rapporter les joies et les espérances, les tristesses et les angoisses dont notre vie est tissée. Lorsque Jésus est au centre, même les moments les plus sombres de notre existence s’éclairent, et il nous donne l’espérance, comme cela arrive au bon larron dans l’Évangile d’aujourd’hui.
Tandis que tous les autres s’adressent à Jésus avec mépris – “ Si tu es le Christ, le Roi Messie, sauve-toi toi-même en descendant de la croix !” – cet homme, qui a commis des erreurs dans sa vie, à la fin, repenti, s’agrippe à Jésus crucifié en implorant : « Souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton Royaume » (Lc 23, 42). Et Jésus lui promet : « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (v. 43) : son Royaume. Jésus prononce seulement la parole du pardon, non celle de la condamnation ; et quand l’homme trouve le courage de demander ce pardon, le Seigneur ne laisse jamais tomber une telle demande. Aujourd’hui, nous pouvons tous penser à notre histoire, à notre cheminement. Chacun de nous a son histoire ; chacun de nous a aussi ses erreurs, ses péchés, ses moments heureux et ses moments sombres. Cela fera du bien, au cours de cette journée, de penser à notre histoire, et regarder Jésus, et de tout cœur lui répéter de nombreuses fois, mais avec le cœur, en silence, chacun de nous : “Souviens-toi de moi, Seigneur, maintenant que tu es dans ton Royaume ! Jésus, souviens-toi de moi, parce que je veux devenir bon, je veux devenir bon, mais je n’ai pas la force, je ne peux pas : je suis pécheur, je suis pécheresse. Mais souviens-toi de moi, Jésus. Tu peux te souvenir de moi, parce que tu es au centre, tu es justement dans ton Royaume !”. Que c’est beau ! Faisons-le tous aujourd’hui, chacun dans son cœur, de nombreuses fois. “Souviens-toi de moi, Seigneur, toi qui es au centre, toi qui es dans ton Royaume!”.
La promesse de Jésus au bon larron nous donne une grande espérance : elle nous dit que la grâce de Dieu est toujours plus abondante que la prière qui l’a demandée. Le Seigneur donne toujours plus, il est tellement généreux, il donne toujours plus que ce qui lui est demandé : tu lui demandes qu’il se rappelle de toi, et il t’emmène dans son Royaume ! Jésus est bien le centre de nos désirs de joie et de salut. Allons tous ensemble sur cette route !