Archive pour octobre, 2013

JÉSUS EST DIEU : NUL N’EST BON QUE DIEU SEUL

15 octobre, 2013

http://www.foicatholique.com/search/label/J%C3%A9sus%20est%20Dieu

JÉSUS EST DIEU : NUL N’EST BON QUE DIEU SEUL

« Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon que Dieu seul. » Cette question est posée par Jésus dans l’Évangile de Matthieu, Marc et Luc. Elle est souvent citée par ceux qui nient sa divinité et qui tentent de prouver que Jésus par là veut se dissocier de Dieu.

Le contexte
Examinons maintenant le passage dans son contexte dans l’Évangile de Luc :
Luc 18, 18-22 (voir aussi dans Matthieu 19 et Marc 10)
Un notable l’interrogea en disant :  » Bon maître, que me faut-il faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? « 
Jésus lui dit :  » Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon que Dieu seul.
Tu connais les commandements : Ne commets pas d’adultère, ne tue pas, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage ; honore ton père et ta mère. « 
-  » Tout cela, dit-il, je l’ai observé dès ma jeunesse. « 
Entendant cela, Jésus lui dit :  » Une chose encore te fait défaut : Tout ce que tu as, vends-le et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi. « 
Deux lectures possibles
Relisez ce passage à vois haute : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon que Dieu seul. » N’y a-t-il pas deux façons de lire cette question? La première, avec une pointe de sévérité, qui semble affirmer que Jésus ne peut pas être bon, car seul Dieu est bon et que par là Jésus veut se distancer de Dieu. N’y a-t-il pas aussi une deuxième façon, qui nous pousse à réfléchir sur son identité ? Une interrogation qui est en même temps une affirmation de sa divinité, à savoir si on le considère bon précisément parce que Dieu seul est bon ?

Les deux tablettes des commandements
Au temps de Jésus, on avait coutume de diviser les commandements entre ceux envers Dieu et ceux envers le prochain. Le parallèle est facile à faire avec les deux commandements de Jésus qui résume toute la Loi : Aime Dieu et aime ton prochain (Luc 10, 27). La première tablette contentait les premiers commandements concernant Dieu et la deuxième, les commandements concernant le prochain. Si vous lisez attentivement les commandements que Jésus énumère et que le notable affirme suivre depuis sa jeunesse, vous verrez qu’il énumère seulement les commandements qui étaient sur la deuxième tablette, donc ceux envers le prochain. Il est évident, et encore plus pour un juif du temps de Jésus, qu’il manque à ce notable l’application des commandements de la première tablette, celle des commandements envers Dieu. Tout bon rabbin de l’époque aurait donc conseillé à ce notable de suivre aussi les commandements envers Dieu, que l’on peut résumer par adorer et servir Dieu de tout son cœur et de toutes ses forces. Cependant, ce n’est pas la réponse de Jésus. Il lui dit plutôt : « Tout ce que tu as, vends-le et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi. » Voyez-vous qu’il substitue sa propre personne à l’adoration qui est due à Dieu seul? Cela ne confirme-t-il pas la deuxième lecture mentionnée précédemment qui nous montre que Jésus est Dieu ?

La question identitaire de Jésus
Si vous êtes un peu sceptique et que vous croyez que cette interprétation étire un peu trop le texte biblique, voici deux autres passages où Jésus insiste sur son identité de la même façon :
Matthieu 22, 42-46 (Voir aussi Marc 12 et Luc 20)
 » Quelle est votre opinion au sujet du Christ ? De qui est-il fils ?  » Ils lui disent :  » De David. « 
 » Comment donc, dit-il, David parlant sous l’inspiration l’appelle-t-il Seigneur quand il dit : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Siège à ma droite, jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis dessous tes pieds ?
Si donc David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ? « 
Nul ne fut capable de lui répondre un mot. Et à partir de ce jour personne n’osa plus l’interroger.
Ce passage semble aussi confirmer l’interprétation selon laquelle Jésus affirme être Dieu. En effet, le Seigneur peut être fils de David seulement si le Christ est aussi Seigneur. Sinon, le Christ ne peut pas être à la fois le Seigneur de David et son fils. L’équation est claire : Jésus = Christ = Seigneur (Adonaï) = Dieu.
Matthieu 16, 13-17
Arrivé dans la région de Césarée de Philippe, Jésus posa à ses disciples cette question :  » Au dire des gens, qu’est le Fils de l’homme ? « 
Ils dirent :  » Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou quelqu’un des prophètes. « 
 » Mais pour vous, leur dit-il, qui suis-je ? « 
Simon-Pierre répondit :  » Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. « 
En réponse, Jésus lui dit :  » Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car cette révélation t’est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père qui est dans les cieux
Ce passage nous montre encore comment Jésus semble insister sur son identité. Il ne demande pas ce que les gens pensent de ses enseignements, pour lui, le plus important semble être la réponse à son « Qui suis-je?». Ce passage aussi fait beaucoup plus de sens si Jésus veut affirmer sa divinité. S’il se considérait seulement comme un sage ou un prophète, il aurait accordé plus d’importance à son message qu’à son identité.

Conclusion
À la lumière de tout cela, nous sommes donc forcés d’admettre que c’est bien de sa divinité que Jésus veut nous révéler lorsqu’Il demande : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon que Dieu seul. » Nous pourrons donc lui répondre : « Nous t’appelons bon, car tu es Dieu et nous voulons connaître ta Parole. »
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lundi 12 juillet 2010

JÉSUS EST DIEU : CONCLUSION

Après la lectures de tous ces extraits qui démontrent que Jésus a affirmé être Dieu, je ne crois pas qu’on puisse sérieusement lire la Bible et se persuader du contraire. Bien sûr, il y a une différence entre affirmer être Dieu et le prouver. La preuve ultime des affirmations de Jésus est sa Résurrection. Par ce miracle, Dieu garantie tout ce que Jésus a fait et dit.
Plusieurs personnes sont prêt à donner à Jésus le titre de prophète, de grand penseur, de «bon gars». Je ne suis pas de cet avis, car il suffit de lire ses paroles pour se rendre compte de la radicalité de ses affirmations sur son identité. Soit Jésus est Dieu et ses Paroles sont vérités ou il n’est qu’un menteur et un blasphémateur. Le seul fait qui peut nous faire trancher entre les deux est la Résurrection. Certains tenteront de rester entre les deux positions et dire qu’il a parlé en métaphore ou qu’il a été mal compris. Vous verrez que la plupart d’entre ceux-là nient soit la crucifixion ou la résurrection.
«Prenez garde qu’il ne se trouve quelqu’un pour vous réduire en esclavage par le vain leurre de la « philosophie », selon une tradition toute humaine, selon les éléments du monde, et non selon le Christ. Car en lui habite corporellement toute la Plénitude de la Divinité, et vous vous trouvez en lui associés à sa plénitude, lui qui est la Tête de toute Principauté et de toute Puissance.» (Colossiens 2, 8-10)
Voilà qui conclu ma série d’article «Jésus est Dieu». Il y a beaucoup d’autres passages où on fait référence à la divinité de Jésus. Ne vous gêner pa pour en partager un via commentaire.

LA MUSIQUE DANS LE NOUVEAU TESTAMENT

15 octobre, 2013

http://methodebasse.free.fr/musique_dans_le_nouveau_testament.htm

LA MUSIQUE DANS LE NOUVEAU TESTAMENT

Dans notre monde moderne, la musique occupe une place sans cesse grandissante, et est universellement répandue. Pour nous, chrétien , quel usage peut on en faire au regard de la Bible, et notamment le nouveau testament, riche en enseignement pour l’église malgré le fait qu’il ne contient que peu de références sur le sujet.
Est-il réellement si pauvre sur le sujet ? et aussi quand, quoi, comment ou, et pourquoi ?! autant de question dont la réponse doit être cherchée dans la seconde partie du Saint livre.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est bon de rappeler que l’on retrouve 11 citations directes concernant la musique, de Matthieu a l’Apocalypse et qui contiennent toutes un enseignement.
La première référence : Matthieu 26 :30 ou Marc 14 :26 :  » après avoir chanté les psaumes… « 
Il s’agit en fait de Jésus et de ses disciples qui fêtant la pâque chantèrent les psaumes du petit hallel : psaume 115, 116, 117, 118, et du grand hallel : 136. quel rapport avec nous, non juifs et vivant au XXème siècle ? Jésus fêta la pâque et en même temps institua la sainte cène, juste avant d’être livré. Il y a là un grand symbole, et sans entrer dans les détails, nous savons qu’il y a un parallélisme étroit entre cette pâque et le sacrifice de Jésus, l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Peut-on retirer un enseignement de ceci ? Si l’on médite le contenu de ces chants, nous nous rendons comte qu’il sont très édifiants et qu’il reflètent remarquablement bien ce qu’un chrétien pourrait chanter.
Les psaumes parlent essentiellement des louanges adressées à Dieu pour son salut, sa grandeur, sa bienveillance, sa bonté, sa grâce, et de la gratitude que nous pouvons lui apporter par le chant. Autant de disposition que le chrétien doit avoir. Un des moyens efficace d’exprimer tout cela en remerciement du sacrifice de Jésus est la musique : le chant. Dieu appréciait la musique il y a 2000 ans, il ne change pas, et il apprécie toujours autant le chant comme sacrifice de louange. Il s’agit certainement du moyen le plus efficace de faire monter une louange unie vers lui.
Ces enseignements sont tirés certes du nouveau testament mai ils dérivent directement de l’ancien en fait.
Nous trouvons également dans les épîtres et les actes des versets dont l’intérêt n’est pas des moindres. La musique par rapport a la vie spirituelle :
 » Soyez remplis de l’esprit : entretenez vous par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels… (éphésiens 5 :18,19). Donc pour entretenir notre vie spirituelle, il faut chanter. C’est une marque de plénitude de l’esprit. Si quelqu’un dans une église, ne veut ni n’aime chanter, qu’en est il de sa vie spirituelle ?! que faire donc ?  » je chanterai par l’esprit mais je chanterai aussi par l’intelligence (1 corinthiens 14 :15).
L’intelligence entre aussi dans le processus du chant. On sait que le fait de chanter entraîne des modification physiologiques qui provoquent la participation de tout le corps.
L’intelligence , l’esprit, le corps participent au chant. Pas étonnant que Dieu ait choisi ce moyen pour le louer !
 » Quelqu’un est il dans la joie ? qu’il chante des cantiques  » (jacques 5 : 13) . le chant est donc un moyen d’expression de sa joie. Ce verset se dispense de commentaires.
En revenant au passage d’éphésiens 5 : 19, nous nous rendons compte que trois formes de chants étaient pratiqués dans l’église primitive : les psaumes, les hymnes, et les cantiques. Au delà de la forme, c’est le fond qui est intéressant : on les utilise pour célébrer dieu de tout son cœur. Quand on célèbre : c’est qu’une fête a lieu. Chaque fois que nous chantons, nous proclamons aux autres qu’il y a une fête dans notre cœur (si nous sommes sincères bien sur). Quelle fête si ce n’est celle d’être sauvé et d’être appelé enfant de dieu.
 » Que faire donc frères ? lorsque vous vous assemblez, chacun a t il une cantique, une instruction, une révélation… que tout se passe pour l’édification.  » 1 corinthiens 14 :26
le chant sert donc a édifier. Dans ce verset, le chant est mis au même niveau que la langue ou la révélation. Il ne faudrait donc pas sous estimer cela. Est ce qu’il s’agit d’un chant solo apportée a l’église, ou c’un chante qui dirige l’assemblée ? une chose est sure, c’est qu’il s’agit d’un don. Par un chant (donc une forme musicale) , quelqu’un peut être édifié, exhorté, renouvelé, appelé, touché. Il est important de le réaliser et de considérer que le chant peut être un ministère.
 » Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de dieu, et les prisonniers les écoutaient. Tout a coup, il se produisit un grand tremblement de terre… (actes16 :25)
première pensée : le chant = expression de la louange. C’est indiscutable mais nous en avons déjà parlé.
. Le chant fut aussi pour Paul et Silas le moyen de vaincre leur peur ou leurs problèmes physiques. Pour le chant, les modification physiologiques qu’il induit font que la peur est vaincue et n’a plus de pouvoir sur le corps toujours difficile a maîtriser a 100% . Toujours est il qu’en tant que moyen d’expression de la louange, le chant est une puissance qui fait reculer notre adversaire qui ne l’apprécie guère sous cette forme. Nous nous apercevons donc, après ce bref aperçu de versets contenus dans les épîtres et les actes que la musique peut et doit occuper une place non négligeable dans notre vie spirituelle.
Il existe encore trois passages dans le nouveau testament. Apocalypse 5 :8,9 ; 14 :2,3 ; 15 :2,3.
De quoi s’agit il sinon d’un enseignement sur notre futur qui est en exemple pour nous dès maintenant.
Ces versets montrent que la musique fait partie intégrante du royaume céleste, sous deux formes : instruments et chants
A quoi la musique sert-elle ?: à glorifier dieu, l’agneau de dieu sous la forme du cantique nouveau dont nous trouvons déjà les traces dès Exode 15 et Esaie 42:9…
Si dans le royaume céleste, la musique sert a glorifier dieu, autant que nous nous habituions des maintenant !!!
Dans ces passages, nous retrouvons également les harpes. Dans la bible, c’est l’instrument qui représentent la musique instrumentale et qui sert aussi a louer dieu. La musique instrumentale, solo ou accompagnement, est également un moyen de glorifier et donc sa pratique (voire l’excellence de sa pratique) doit être encouragée si tant est que nous faisons notre le cantique de l’agneau et que notre désir est vraiment la gloire de notre dieu. (Article repiqué sur le net)
Malgré le peu de versets se rapportant à la musique dans le nouveau testament, le contenu en est riche .
C’est un moyen de glorifier dieu, notamment par le chant, créé, agréé et approuvé de dieu.
C’est vraiment que le diable peut aussi utiliser ma musique mais il n’en est pas le créateur. Alors a plus forte raison devons nous retourner la musique a son créateur car il prend plaisir a écouter ses enfants chanter et jouer.
La musique est un moyen d’unir l’église dans la louange et l’adoration et aussi un excellent vecteur de son message.

DAVID CLARK

SAINT CALLIXTE 1ER, PAPE ET MARTYR

14 octobre, 2013

SAINT CALLIXTE 1ER, PAPE ET MARTYR dans images sacrée CalixtusI

http://en.wikipedia.org/wiki/File:CalixtusI.jpg

PAPE BENOÎT XVI: SAINTE THÉRÈSE DE JÉSUS (15 OCTOBRE)

14 octobre, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2011/documents/hf_ben-xvi_aud_20110202_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

SALLE PAUL VI

MERCREDI 2 FÉVRIER 2011

SAINTE THÉRÈSE DE JÉSUS (15 OCTOBRE)

Chers frères et sœurs,

Au cours des catéchèses que j’ai voulu consacrer aux Pères de l’Eglise et aux grandes figures de théologiens et de femmes du Moyen-âge, j’ai eu l’occasion de m’arrêter également sur certains saints et saintes qui ont été proclamés docteurs de l’Eglise en raison de leur éminente doctrine. Aujourd’hui, je voudrais commencer une brève série de rencontres pour compléter la présentation des docteurs de l’Eglise. Et je commence par une sainte qui représente l’un des sommets de la spiritualité chrétienne de tous les temps: sainte Thérèse d’Avila (de Jésus).
Elle naît à Avila, en Espagne, en 1515, sous le nom de Teresa de Ahumada. Dans son autobiographie, elle mentionne elle-même certains détails de son enfance: la naissance de «parents vertueux et craignant Dieu», au sein d’une famille nombreuse, avec neuf frères et trois sœurs. Encore enfant, alors qu’elle n’avait pas encore 9 ans, elle a l’occasion de lire les vies de certains martyrs, qui lui inspirent le désir du martyre, si bien qu’elle improvise une brève fugue de chez elle pour mourir martyre et monter au Ciel (cf. Vie, 1, 4): «Je veux voir Dieu» déclare la petite fille à ses parents. Quelques années plus tard, Thérèse parlera de ses lectures d’enfance, et affirmera y avoir découvert la vérité, qu’elle résume dans deux principes fondamentaux: d’un côté, «le fait que tout ce qui appartient au monde ici bas passe» et de l’autre, que seul Dieu est «pour toujours, toujours, toujours», un thème qui revient dans la très célèbre poésie «Que rien ne te trouble,/ que rien ne t’effraie;/ tout passe. Dieu ne change pas:/ la patience obtient tout;/ celui qui possède Dieu/ ne manque de rien/ Dieu seul suffit!». Orpheline de mère à l’âge de 12 ans, elle demande à la Très Sainte Vierge de lui servir de mère (cf. Vie, 1, 7).
Si, au cours de son adolescence, la lecture de livres profanes l’avait conduite aux distractions d’une vie dans le monde, l’expérience comme élève des moniales augustiniennes de Sainte-Marie-des-Grâces d’Avila, ainsi que la lecture de livres spirituels, en particulier des classiques de la spiritualité franciscaine, lui enseignent le recueillement et la prière. A l’âge de 20 ans, elle entre au monastère carmélite de l’Incarnation, toujours à Avila; dans sa vie religieuse, elle prend le nom de Thérèse de Jésus. Trois ans plus tard, elle tombe gravement malade, au point de rester quatre jours dans le coma, apparemment morte (cf. Vie, 5, 9). Même dans la lutte contre ses maladies, la sainte voit le combat contre les faiblesses et les résistances à l’appel de Dieu: «Je désirais vivre — écrit-elle — car je le sentais, ce n’était pas vivre que de me débattre ainsi contre une espèce de mort; mais nul n’était là pour me donner la vie, et il n’était pas en mon pouvoir de la prendre. Celui qui pouvait seul me la donner avait raison de ne pas me secourir; il m’avait tant de fois ramenée à lui, et je l’avais toujours abandonné» (Vie, 8, 2) En 1543, sa famille s’éloigne: son père meurt et tous ses frères émigrent l’un après l’autre en Amérique. Au cours du carême 1554, à l’âge de 39 ans, Thérèse atteint le sommet de sa lutte contre ses faiblesses. La découverte fortuite de la statue d’«un Christ couvert de plaies» marque profondément sa vie (cf. Vie, 9). La sainte, qui à cette époque trouvait un profond écho dans les Confessions de saint Augustin, décrit ainsi le jour décisif de son expérience mystique: «Le sentiment de la présence de Dieu me saisissait alors tout à coup. Il m’était absolument impossible de douter qu’il ne fût au dedans de moi, ou que je ne fusse toute abîmée en lui» (Vie, 10, 1).
Parallèlement au mûrissement de son intériorité, la sainte commence à développer concrètement l’idéal de réforme de l’ordre du carmel: en 1562, elle fonde à Avila, avec le soutien de l’évêque de la ville, don Alvaro de Mendoza, le premier carmel réformé, et peu après, elle reçoit aussi l’approbation du supérieur général de l’ordre, Giovanni Battista Rossi. Dans les années qui suivent, elle continue à fonder de nouveaux carmels, dix-sept au total. La rencontre avec saint Jean de la Croix, avec lequel, en 1568, elle fonde à Duruelo, non loin d’Avila, le premier couvent de carmélites déchaussées, est fondamentale. En 1580, elle obtient de Rome l’érection en Province autonome pour ses carmels réformés, point de départ de l’ordre religieux des carmélites déchaussées. Thérèse termine sa vie terrestre au moment où elle est engagée dans l’activité de fondation. En 1582, en effet, après avoir fondé le carmel de Burgos et tandis qu’elle est en train d’effectuer son voyage de retour à Avila, elle meurt la nuit du 15 octobre à Alba de Tormes, en répétant humblement ces deux phrases: «A la fin, je meurs en fille de l’Eglise» et «L’heure est à présent venue, mon Epoux, que nous nous voyons». Une existence passée en Espagne, mais consacrée à l’Eglise tout entière. Béatifiée par le Pape Paul V en 1614 et canonisée en 1622 par Grégoire XV, elle est proclamée «Docteur de l’Eglise» par le Serviteur de Dieu Paul VI en 1970.
Thérèse de Jésus n’avait pas de formation universitaire, mais elle a tiré profit des enseignements de théologiens, d’hommes de lettres et de maîtres spirituels. Comme écrivain, elle s’en est toujours tenu à ce qu’elle avait personnellement vécu ou avait vu dans l’expérience des autres (cf. Prologue au Chemin de perfection), c’est-à-dire en partant de l’expérience. Thérèse a l’occasion de nouer des liens d’amitié spirituelle avec un grand nombre de saints, en particulier avec saint Jean de la Croix. Dans le même temps, elle se nourrit de la lecture des Pères de l’Eglise, saint Jérôme, saint Grégoire le Grand, saint Augustin. Parmi ses œuvres majeures, il faut rappeler tout d’abord son autobiographie, intitulée Livre de la vie, qu’elle appelle Livre des Miséricordes du Seigneur. Composée au Carmel d’Avila en 1565, elle rapporte le parcours biographique et spirituel, écrit, comme l’affirme Thérèse elle-même, pour soumettre son âme au discernement du «Maître des spirituels», saint Jean d’Avila. Le but est de mettre en évidence la présence et l’action de Dieu miséricordieux dans sa vie: c’est pourquoi l’œuvre rappelle souvent le dialogue de prière avec le Seigneur. C’est une lecture fascinante, parce que la sainte non seulement raconte, mais montre qu’elle revit l’expérience profonde de sa relation avec Dieu. En 1566, Thérèse écrit le Chemin de perfection, qu’elle appelle Admonestations et conseils que donne Thérèse de Jésus à ses moniales. Les destinataires en sont les douze novices du carmel de saint Joseph d’Avila. Thérèse leur propose un intense programme de vie contemplative au service de l’Eglise, à la base duquel se trouvent les vertus évangéliques et la prière. Parmi les passages les plus précieux, figure le commentaire au Notre Père, modèle de prière. L’œuvre mystique la plus célèbre de sainte Thérèse est le Château intérieur, écrit en 1577, en pleine maturité. Il s’agit d’une relecture de son chemin de vie spirituelle et, dans le même temps, d’une codification du déroulement possible de la vie chrétienne vers sa plénitude, la sainteté, sous l’action de l’Esprit Saint. Thérèse fait appel à la structure d’un château avec sept pièces, comme image de l’intériorité de l’homme, en introduisant, dans le même temps, le symbole du ver à soie qui renaît en papillon, pour exprimer le passage du naturel au surnaturel. La sainte s’inspire des Saintes Ecritures, en particulier du Cantique des cantiques, pour le symbole final des «deux Epoux», qui lui permet de décrire, dans la septième pièce, le sommet de la vie chrétienne dans ses quatre aspects: trinitaire, christologique, anthropologique et ecclésial. A son activité de fondatrice des carmels réformés, Thérèse consacre le Livre des fondations, écrit entre 1573 et 1582, dans lequel elle parle de la vie du groupe religieux naissant. Comme dans son autobiographie, le récit tend à mettre en évidence l’action de Dieu dans l’œuvre de fondation des nouveaux monastères.
Il n’est pas facile de résumer en quelques mots la spiritualité thérésienne, profonde et articulée. Je voudrais mentionner plusieurs points essentiels. En premier lieu, sainte Thérèse propose les vertus évangéliques comme base de toute la vie chrétienne et humaine: en particulier, le détachement des biens ou pauvreté évangélique, et cela nous concerne tous; l’amour des uns pour les autres comme élément essentiel de la vie communautaire et sociale; l’humilité comme amour de la vérité; la détermination comme fruit de l’audace chrétienne; l’espérance théologale, qu’elle décrit comme une soif d’eau vive. Sans oublier les vertus humaines: amabilité, véracité, modestie, courtoisie, joie, culture. En deuxième lieu, sainte Thérèse propose une profonde harmonie avec les grands personnages bibliques et l’écoute vivante de la Parole de Dieu. Elle se sent surtout en harmonie avec l’épouse du Cantique des Cantiques et avec l’apôtre Paul, outre qu’avec le Christ de la Passion et avec Jésus eucharistie.
La sainte souligne ensuite à quel point la prière est essentielle: prier, dit-elle, «signifie fréquenter avec amitié, car nous fréquentons en tête à tête Celui qui, nous le savons, nous aime» (Vie 8, 5). L’idée de sainte Thérèse coïncide avec la définition que saint Thomas d’Aquin donne de la charité théologale, comme amicitia quaedam hominis ad Deum, un type d’amitié de l’homme avec Dieu, qui le premier a offert son amitié à l’homme; l’initiative vient de Dieu (cf. Summa Theologiae -II, 21, 1). La prière est vie et se développe graduellement en même temps que la croissance de la vie chrétienne: elle commence par la prière vocale, elle passe par l’intériorisation à travers la méditation et le recueillement, jusqu’à parvenir à l’union d’amour avec le Christ et avec la Très Sainte Trinité. Il ne s’agit évidemment pas d’un développement dans lequel gravir les plus hautes marches signifie abandonner le type de prière précédent, mais c’est plutôt un approfondissement graduel de la relation avec Dieu qui enveloppe toute la vie. Plus qu’une pédagogie de la prière, celle de Thérèse est une véritable «mystagogie»: elle enseigne au lecteur de ses œuvres à prier en priant elle-même avec lui; en effet, elle interrompt fréquemment le récit ou l’exposé pour se lancer dans une prière.
Un autre thème cher à la sainte est le caractère central de l’humanité du Christ. En effet, pour Thérèse la vie chrétienne est une relation personnelle avec Jésus, qui atteint son sommet dans l’union avec Lui par grâce, par amour et par imitation. D’où l’importance que celle-ci attribue à la méditation de la Passion et à l’Eucharistie, comme présence du Christ, dans l’Eglise, pour la vie de chaque croyant et comme cœur de la liturgie. Sainte Thérèse vit un amour inconditionné pour l’Eglise: elle manifeste un vif sensus Ecclesiae face aux épisodes de division et de conflit dans l’Eglise de son temps. Elle réforme l’Ordre des carmélites avec l’intention de mieux servir et de mieux défendre la «Sainte Eglise catholique romaine », et elle est disposée à donner sa vie pour celle-ci (cf. Vie 33, 5).
Un dernier aspect essentiel de la doctrine thérésienne, que je voudrais souligner, est la perfection, comme aspiration de toute la vie chrétienne et objectif final de celle-ci. La sainte a une idée très claire de la «plénitude» du Christ, revécue par le chrétien. A la fin du parcours du Château intérieur, dans la dernière «pièce», Thérèse décrit cette plénitude, réalisée dans l’inhabitation de la Trinité, dans l’union au Christ à travers le mystère de son humanité.
Chers frères et sœurs, sainte Thérèse de Jésus est une véritable maîtresse de vie chrétienne pour les fidèles de chaque temps. Dans notre société, souvent en manque de valeurs spirituelles, sainte Thérèse nous enseigne à être des témoins inlassables de Dieu, de sa présence et de son action, elle nous enseigne à ressentir réellement cette soif de Dieu qui existe dans la profondeur de notre cœur, ce désir de voir Dieu, de chercher Dieu, d’être en conversation avec Lui et d’être ses amis. Telle est l’amitié qui est nécessaire pour nous tous et que nous devons rechercher, jour après jour, à nouveau. Que l’exemple de cette sainte, profondément contemplative et efficacement active, nous pousse nous aussi à consacrer chaque jour le juste temps à la prière, à cette ouverture vers Dieu, à ce chemin pour chercher Dieu, pour le voir, pour trouver son amitié et trouver ainsi la vraie vie; car réellement, un grand nombre d’entre nous devraient dire: «Je ne vis pas, je ne vis pas réellement, car je ne vis pas l’essence de ma vie». C’est pourquoi, le temps de la prière n’est pas du temps perdu, c’est un temps pendant lequel s’ouvre la voie de la vie, s’ouvre la voie pour apprendre de Dieu un amour ardent pour Lui, pour son Eglise, c’est une charité concrète pour nos frères. Merci.

LES CATACOMBES DE ROME

14 octobre, 2013

http://byzancetd.wordpress.com/2011/03/15/les-catacombes-dr-rome/

LES CATACOMBES DE ROME

Les catacombes en elles-mêmes, c’est-à-dire, au niveau de leur construction et de leurs différents plans, ne nous intéressent que très peu, même s’il est conseillé de connaître leur histoire pour appréhender les éléments qu’elles nous fournissent. Outre ces divers points architecturaux et historiques, ces dernières apportent de nombreux éléments qui se rapportent directement à l’iconographie païenne et chrétienne, et par conséquent à notre sujet. En effet, il faut savoir que les catacombes, notamment à Rome,  ville qui nous fournit les meilleurs exemples, sont des lieux dans lesquels l’art chrétien (principalement les enduits muraux) s’est pleinement développé. Ce développement est dû à la grande fréquentation de ces « villes des morts » ainsi qu’à leur très longue occupation (les catacombes sont abandonnées au début du IXe siècle). C’est ainsi que l’on retrouve de très nombreuses représentations de scènes païennes et plus encore de scènes de la mythologie chrétienne.
Au sujet des catacombes, le site Les Catacombes Chrétiennes de Rome (http://www.catacombe.roma.it) est très bien construit. Au niveau pratique, il faut remarquer que ce site est accessible en douze langues (dont le français) ce qui s’avère, bien entendu, très utile. Il est également intéressant de remarquer que ce site n’a pas été créé par un amateur mais par des professionnels (des personnes travaillant sur la catacombe de Saint Callixte) ce qui le rend non négligeable et plus sûr au niveau du contenu.
Les informations que propose ce site sont très intéressantes et peuvent éclairer certains points. Effectivement, le site nous présente, dans la Présentation Générale, l’histoire des catacombes chrétiennes de Rome, ainsi que plusieurs points cruciaux pour les appréhender convenablement comme par exemple le vocabulaire précis à employer. C’est ainsi que dans cette rubrique, on trouve une page qui « colle » vraiment avec notre sujet. Elle traite des symboles présents en ces lieux. Mais il est à déplorer que la signification de ces symboles ne soit pas d’avantage développé (certains n’ont droit qu’à une ligne d’explication). Malgré cela, ça reste une page qu’il faut absolument consulter.
En ce qui concerne le reste du site, certaines rubriques sont également une « lecture obligatoire » pour traiter l’iconographie des premiers chrétiens. Une rubrique en particulier semble très intéressante : « Les catacombes de Saint Callixte« . Cette rubrique nous propose une grande description détaillée (et une synthèse de cette description) de la catacombe. On peut y voir de nombreuses photographies qui illustrent les propos écrits. Grâce à ces images, on peut se faire une bonne idée, bien qu’incomplète, de l’art paléochrétien.
Il y a, en plus, d’autres rubriques qui sont plus axées sur l’Histoire et qui par conséquent nous concernent moins, même s’il est toujours intéressant de les parcourir. Mais elles ne sont pas indispensables à notre sujet.
En conclusion, Les Catacombes Chrétiennes de Rome est un bon site pour saisir en partie l’art paléochrétien, mais il reste naturellement nécessaire de croiser ces données avec celles d’autres sites, ne serait-ce que pour appréhender les évolutions de l’iconographie des premiers chrétiens.

14 OCTOBRE : SAINT CALLIXTE 1ER, PAPE ET MARTYR

14 octobre, 2013

http://missel.free.fr/Sanctoral/10/14.php

14 OCTOBRE : SAINT CALLIXTE 1ER, PAPE ET MARTYR

BIOGRAPHIE

La principale source biographique de saint Callixte, le livre IX des Philosophoumena, attribuées à saint Hippolyte, est un pamphlet, une caricature qui le présente comme homme industrieux pour le mal et plein de ressources pour l’erreur, qui guettait le trône épiscopal.
D’abord esclave de Carpophore, chrétien de la maison de César, qui lui confia des fonds importants pour ouvrir une banque dans le quartier de la piscine publique (les futurs thermes de Caracalla). Des chrétiens lui remirent leur économies qu’il dilapida avant de fuir pour s’embarquer à Porto. Rejoint par Carpophore, Callixte se jeta à l’eau, mais repêché, il fut condamné à tourner la meule. Carpophore, poursuivi par les créanciers de Callixte, l’envoya récupérer de l’argent déposé chez des Juifs. Les Juifs traînèrent Callixte comme chrétien et perturbateur de l’ordre public devant le préet Fuscien (185-189) ; Carpophore protesta que Calliste n’était pas chrétien, mais seulement banqueroutier. Callixte fut flagellé et envoyé comme forçat aux mines de Sardaigne.
Marcia, maîtresse de l’empereur Commode et chrétienne de cœur, demanda au pape Victor la liste des déportés en Sardaigne. Un eunuque, le prêtre Hyacinthe, se rendit dans l’île et fit libérer tous les détenus mais Callixte qui était absent de la liste n’obtint que plus tard son élargissement. Le pape Victor lui donna une pension mensuelle et l’envoya à Antium où, pendant une dizaine d’années, Calliste se cultiva. Le successeur de Victor, Zéphyrin, fit rentrer Calliste à Rome, l’inscrivit dans son clergé et le nomma diacre, chargé de gérer le cimetière. Callixte organisa un nouveau cimetière via Appia, sans pour autant fermer les catacombes de Priscille sur la via Salaria. Calliste lui a laissé son nom.
Financier, un homme d’action, d’administration et de gouvernement, plutôt que théologien, Callixte était l’opposé d’Hippolyte, prêtre de brillante doctrine. Lorsque Callixte fut élu à la succession de Zéphyrin, Hippolyte rallia une partie du clergé romain et fit opposition jusqu’en 235.
Pour parer les accusations d’Hippolyte qui l’accusait de montrer le Père comme souffrant avec le Fils, Callixte condamna Sabellius, père du monarchianisme où l’on distinguait mal les personnes de la Trinité. Sans condamner Hippolyte à proprement parler, Callixte s’éleva contre ses théories qui semblaient subordonner le Logos, le Christ, à Dieu : elles lui paraissaient suspectes de dithéisme, c’est-à-dire d’introduire une dualité entre la nature divine du Père et celle du Fils. De son mieux, avec une terminologie encore incertaine, Callixte proclamait la foi traditionnelle.
Selon Hippolyte, Callixte était d’un laxisme écœurant, pardonnant sur tout pour grossir son parti ; il accueillait les transfuges des sectes, admettait dans son clergé les bigames (les remariés), laissait des clercs prendre femme, reconnaissait (contre la loi civile) les mariages entre hommes de vile condition et femmes nobles. Autant d’accusations dont nous n’avons pas de preuves.
Callixte mourut très probablement le 14 octobre 222, si l’on en croit la table philocalienne des Depositiones martyrum (336) où il est mentionné avec les papes Pontien, Fabien, Corneille, et Xyste II. Callixte mourut sous l’empereur Alexandre Sévère, qui ne persécuta point les chrétiens, mais sa Passio le fait jeter dans un puits, au Transtévère, par des furieux.
Il se pourrait donc que saint Callixte ait péri lynché dans une bagarre : cela expliquerait son absence, vraiment surprenante, du cimetière qui était sa chose, son entreprise de prédilection, de la catacombe où reposent les papes du troisième siècle.
Les chrétiens le portèrent au plus près, via Aurelia, au cimetière de Calépode, le iuxta Callistum où le pape Jules I° (337-352) éleva la basilique Sainte-Marie au Transtévère. Son corps aurait été porté en France à Cysoing (Nord) au IXe siècle. Avant 900, un abbé de Cysoing le donna à Notre-Dame de Reims.

Shabbat Shalom – Live In Shalom

12 octobre, 2013

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VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE BENOÎT XVI EN POLOGNE – DISCOURS DU PAPE VISITE AU AUSCHWITZ

12 octobre, 2013

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VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE BENOÎT XVI EN POLOGNE

DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI VISITE AU CAMP DE CONCENTRATION D’AUSCHWITZ

Auschwitz-Birkenau 28 mai 2006

Prendre la parole dans ce lieu d’horreur, d’accumulation de crimes contre Dieu et contre l’homme, lieu qui est sans égal au cours de l’histoire, est presque impossible – et particulièrement difficile et opprimant pour un chrétien, pour un Pape qui vient d’Allemagne. Dans un lieu comme celui-ci, les paroles manquent; en réalité, il ne peut y avoir qu’un silence effrayé – un silence qui est un cri intérieur vers Dieu:  Pourquoi, Seigneur, es-tu resté silencieux? Pourquoi as-tu pu tolérer tout cela? C’est dans cette attitude de silence que nous nous inclinons au plus profond de notre être, face à l’innombrable foule de tous ceux qui ont souffert et qui ont été mis à mort; toutefois, ce silence devient ensuite une demande de pardon et de réconciliation, formulée à haute voix, un cri au Dieu vivant, afin de ne plus jamais permettre une chose semblable.
Il y a vingt-sept ans, le 7 juin 1979, le Pape Jean-Paul II était ici; il disait alors:  « Je viens ici aujourd’hui en pèlerin. On sait que je suis venu ici bien des fois… Tant de fois! Et bien des fois, je  suis  descendu dans la cellule où Maximilien Kolbe est mort, et je me suis arrêté devant le mur de la mort et je suis passé entre les ruines des fours crématoires de Birkenau. Je ne pouvais pas ne pas venir ici comme Pape ». Le Pape Jean-Paul II était ici comme fils du peuple qui, avec le peuple juif, dut souffrir le plus en ce lieu et, en général, au cours de la guerre:  « Six millions de Polonais ont perdu la vie au cours de la Seconde Guerre mondiale:  le cinquième de la nation », rappela alors le Pape (cf. ibid.). C’est ici qu’il éleva ensuite l’avertissement solennel au respect des droits de l’homme et des nations qu’avaient élevé avant lui ses prédécesseurs Jean XXIII et Paul VI, et il ajouta:  « Celui qui prononce ces paroles [...] est le fils de la nation qui a subi de la part des autres, au cours de son histoire, de multiples vicissitudes. Il ne le dit pas pour accuser, mais pour rappeler. Il parle au nom de toutes les nations dont les droits sont violés et oubliés… » (cf. Ibid.).
Le Pape Jean-Paul II était venu ici comme un fils du peuple polonais. Aujourd’hui, je suis ici comme fils du peuple allemand, et c’est précisément pourquoi je dois et je peux dire comme lui:  je ne pouvais pas ne pas venir ici. Je devais venir. C’était et c’est un devoir face à la vérité et au droit de ceux qui ont souffert, un devoir devant Dieu d’être ici, en tant que Successeur de Jean-Paul II et en tant que fils du peuple allemand – fils du peuple dans lequel un groupe de criminels arriva au pouvoir au moyen de promesses mensongères, au nom de perspectives de grandeur, au nom de l’honneur retrouvé de la nation et de son importance, par des perspectives de bien-être, mais également par la force de la terreur et de l’intimidation, de sorte que notre peuple a pu être utilisé et abusé comme instrument de leur soif de destruction et de domination. Non, je ne pouvais pas ne pas venir ici. Le 7 juin 1979, je me trouvais ici comme Archevêque de Munich-Freising parmi les nombreux Evêques qui accompagnaient le Pape, qui l’écoutaient et qui priaient avec lui. En 1980, je suis ensuite revenu une fois de plus dans ce lieu de l’horreur avec une délégation d’Evêques allemands, bouleversé par tant de mal et plein de reconnaissance parce que sur ces ténèbres avait brillé l’étoile de la réconciliation. Telle est encore la raison pour laquelle je suis ici aujourd’hui:  pour implorer la grâce de la réconciliation – avant tout de Dieu, qui seul peut ouvrir et purifier nos coeurs; puis des hommes qui ont souffert, et enfin la grâce de la réconciliation pour tous ceux qui, en cette heure de notre histoire, souffrent à nouveau à cause du pouvoir de la haine et de la violence fomentée par la haine.
Combien de questions nous envahissent en ce lieu! La même question revient toujours à nouveau:  Où était Dieu en ces jours-là? Pourquoi s’est-il tu? Comment a-t-il pu tolérer cet excès de destruction, ce triomphe du mal? Les paroles du Psaume 44, la lamentation d’Israël qui souffre, nous viennent à l’esprit:  « …Tu nous broyas au séjour des chacals, nous couvrant de l’ombre de la mort [...] C’est pour toi qu’on nous massacre tout le jour, qu’on nous traite en moutons d’abattoir. Lève-toi, pourquoi dors-tu, Seigneur? Réveille-toi, ne rejette pas jusqu’à la fin:  Pourquoi caches-tu ta face, oublies-tu notre oppression, notre misère? Car notre âme est effondrée en la poussière, notre ventre est collé à la terre. Debout, viens à notre aide, rachète-nous en raison de ton amour! » (Ps 44, 20.23-27). Ce cri d’angoisse que, dans la souffrance, Israël élève à Dieu dans des périodes d’extrême difficulté, est en même temps le cri d’appel à l’aide de tous ceux qui, au cours de l’histoire – hier, aujourd’hui et demain – souffrent pour l’amour de Dieu, pour l’amour de la vérité et du bien; et ils sont nombreux, aujourd’hui encore.
Nous ne sommes pas en mesure de scruter  le secret de Dieu – nous ne voyons que des fragments, et ce serait une erreur que de vouloir juger Dieu et l’histoire. Nous ne défendrions pas l’homme dans ce cas, mais nous ne contribuerions qu’à sa destruction. Non – en définitive, nous devons continuer à élever vers Dieu ce cri humble mais persistant:  Réveille-toi! N’oublie pas ta créature, l’homme! Et notre cri vers Dieu doit être en même temps un cri qui pénètre notre coeur lui-même, afin que s’éveille en nous la présence cachée de Dieu – afin que la force qu’il a déposée dans nos coeurs ne soit pas recouverte et étouffée en nous par la boue de l’égoïsme, de la peur des hommes, de l’indifférence et de l’opportunisme. Elevons ce cri vers Dieu, adressons-le à notre coeur lui-même, précisément en cette heure sur laquelle pèsent de nouveaux dangers, dans laquelle semblent naître à nouveau du coeur des hommes toutes les forces obscures:  d’une part, l’abus du nom de Dieu pour justifier la violence aveugle contre des personnes innocentes; de l’autre, le cynisme qui ne connaît pas Dieu et qui bafoue la foi en Lui. Nous élevons un cri vers Dieu, afin qu’il pousse les hommes à se repentir, en sorte qu’ils reconnaissent que la violence n’engendre pas la paix, mais ne fait que susciter une autre violence – une spirale de destructions, dans laquelle tous, en fin de compte, ne peuvent être que  perdants. Le Dieu auquel nous croyons est un Dieu de la raison – d’une raison, cependant, qui n’est certainement pas une mathématique neutre de l’univers, mais qui ne fait qu’un avec l’amour, avec le bien. Nous prions Dieu et nous élevons un cri vers les hommes afin que cette raison, la raison de l’amour et de la reconnaissance de la force de la réconciliation et de la paix, prévale sur les menaces qui nous entourent de l’irrationalité ou d’une fausse raison, détachée de Dieu.
Le lieu où nous nous trouvons est un lieu de la mémoire, c’est le lieu de la Shoah. Le passé n’est jamais uniquement le passé. Il nous concerne et nous indique les chemins à ne pas suivre et ceux à suivre. Comme Jean-Paul II, j’ai parcouru le chemin le long des stèles qui rappellent, en différentes langues, les victimes de ce lieu:  ce sont des stèles en biélorusse, en tchèque, en allemand, en français, en grec, en hébreu, en croate, en italien, en yiddish, en hongrois, en hollandais, en norvégien, en polonais, en russe, en rom, en roumain, en slovaque, en serbe, en ukrainien, en hébreu hispanique et en anglais. Toutes ces stèles commémoratives nous parlent de souffrance humaine, nous laissent entrevoir le cynisme de ce pouvoir qui traitait les hommes comme des objets, ne les reconnaissant pas comme des personnes, dans lesquelles se reflète l’image de Dieu. Certaines stèles invitent à une commémoration particulière. Celle en hébreu par exemple. Les potentats du Troisième Reich voulaient écraser le peuple juif tout entier; l’éliminer du nombre des peuples de la terre. Alors, les paroles du Psaume:  « On nous massacre tout le jour, on nous traite en moutons d’abattoir » se vérifièrent de façon terrible. Au fond, ces criminels violents, au moyen de l’anéantissement de ce peuple, entendaient tuer ce Dieu qui appela Abraham, et qui, parlant sur le Sinaï, établit les critères d’orientation de l’humanité, qui demeurent éternellement valables. Si ce peuple, par le seul fait d’exister, témoigne de ce Dieu qui a parlé à l’homme et qui l’a pris en charge, alors ce Dieu devait finalement mourir et son pouvoir n’appartenir qu’à l’homme – à ceux qui se considéraient comme les puissants et qui avaient su devenir les maîtres du monde. Avec la destruction d’Israël, avec la Shoah, ils voulaient, en fin de compte, extirper également la racine sur laquelle se fonde la foi chrétienne, en la remplaçant définitivement par la foi fabriquée par soi-même, la foi dans le pouvoir de l’homme, du plus fort. Il y a ensuite la stèle en polonais:  on voulait avant tout, dans un premier temps, effacer l’élite culturelle et éliminer ainsi le peuple comme sujet historique autonome, pour le réduire, dans la mesure où il continuait d’exister, à un peuple d’esclaves. Une autre stèle, qui invite particulièrement à réfléchir est celle qui est écrite dans la langue des Sinti et des Roms. Ici aussi, on voulait faire disparaître un peuple entier qui vit en migrant parmi les autres peuples. Il figurait au nombre des éléments inutiles de l’histoire universelle, dans une idéologie où ne devait compter désormais que ce dont on pouvait mesurer l’utilité; tout le reste, selon leur conception, était catalogué comme lebensunwertes Leben – une vie indigne d’être vécue. Il y a ensuite la stèle en russe, qui évoque le nombre immense de vies sacrifiées parmi les soldats russes dans la lutte contre le régime de la terreur national-socialiste; toutefois, dans le même temps, elle nous fait réfléchir sur la tragique double signification de leur mission:  ils ont libéré les peuples d’une dictature mais tout en soumettant ces mêmes peuples à une nouvelle dictature, celle de Staline et de l’idéologie communiste. Toutes les autres stèles dans les nombreuses langues européennes nous parlent elles aussi de la souffrance des hommes du continent tout entier; elles toucheraient profondément notre coeur, si nous ne faisions pas mémoire des victimes de façon globale, mais si nous pouvions au contraire voir le visage de chacune des personnes qui ont terminé leur vie ici dans les ténèbres de la terreur. J’ai ressenti comme un profond devoir de m’arrêter de façon particulière également devant la stèle en langue allemande. De là apparaît devant nous le visage d’Edith Stein, Thérèse Bénédicte de la Croix:  juive et allemande, disparue, avec sa soeur, dans l’horreur de la nuit du camp de concentration allemand-nazi; comme chrétienne et juive, elle accepta de mourir avec son peuple et pour son peuple. Les Allemands qui furent alors déportés à Auschwitz-Birkenau et qui sont morts ici étaient considérés comme Abschaum der Nation – déchet de la nation. Mais aujourd’hui, nous les reconnaissons en revanche avec gratitude comme les témoins de la vérité et du bien, qui, même au sein de notre peuple, n’avaient pas disparu. Remercions ces personnes, car elles ne se sont pas soumises au pouvoir du mal, et elles apparaissent à présent devant nous comme des lumières dans une nuit de ténèbres. Avec profond respect et gratitude, nous nous inclinons devant tous ceux qui, comme les trois jeunes face à la menace des fournaises de Babylone, surent répondre:  « Seul notre Dieu est capable de nous délivrer. Mais s’il ne le fait pas, sache, ô roi, que nous ne servirons pas ton Dieu ni n’adorerons la statue d’or que tu as élevée » (cf. Dn 3, 17 sq.).
Oui, derrière ces stèles se cache le destin d’innombrables êtres humains. Ceux-ci  ébranlent  notre mémoire, ébranlent notre coeur. Ils ne veulent pas provoquer la haine en nous:  ils nous démontrent au contraire combien l’oeuvre de la haine est terrible. Ils veulent conduire la raison à reconnaître le mal comme mal et à le rejeter; ils veulent susciter en nous le courage du bien, de la résistance contre le mal. Ils veulent nous conduire à ces sentiments qui s’expriment dans les paroles que Sophocle fait prononcer à Antigone, face à l’horreur qui l’entoure:  « Je ne suis pas ici pour haïr avec toi, mais pour aimer avec toi ».
Grâce à Dieu, avec la purification de la mémoire à laquelle nous pousse ce lieu d’horreur, se développent autour de ce lieu même de multiples initiatives qui veulent mettre un terme au mal et conférer une force au bien. Il y a quelques instants, j’ai pu bénir le Centre pour le Dialogue et la Prière. Tout près d’ici se déroule la vie cachée des soeurs carmélites, qui se savent particulièrement unies au mystère de la croix du Christ et qui nous rappellent la foi des chrétiens,  qui  affirme  que Dieu lui-même est descendu dans l’enfer de la souffrance et souffre avec nous. A Oswiecim  se  trouve le Centre Saint-Maximilien et le Centre international de Formation sur Auschwitz et l’Holocauste. Il y a également la Maison internationale pour les Rencontres de la Jeunesse. Auprès de l’une des anciennes Maisons de Prière se trouve le Centre juif. Enfin, l’Académie pour les Droits de l’Homme est en cours de réalisation. Nous pouvons ainsi espérer que du lieu de l’horreur naisse et croisse une réflexion constructive et que le souvenir aide à résister au mal et à faire triompher l’amour.
L’humanité a traversé à Auschwitz-Birkenau un « ravin de la mort ». C’est pourquoi je voudrais, précisément en ce lieu, conclure par une prière de confiance – avec un Psaume d’Israël qui est également une prière de tous les chrétiens:  « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre; il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal car tu es avec moi; ton bâton me guide et me rassure [...] J’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours » (Ps 23, 1-4. 6).

« UN CHRÉTIEN NE PEUT PAS ÊTRE ANTISÉMITE ! » DÉCLARE LE PAPE FRANÇOIS – (70e anniversaire (1943-2013), le 16 octobre prochain, de la rafle des juifs de Rome)

12 octobre, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/un-chretien-ne-peut-pas-etre-antisemite-declare-le-pape-francois

« UN CHRÉTIEN NE PEUT PAS ÊTRE ANTISÉMITE ! » DÉCLARE LE PAPE FRANÇOIS - 

(70e  anniversaire (1943-2013), le 16 octobre prochain, de la rafle des juifs de Rome)

AUDIENCE À LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE ROME (TEXTE INTÉGRAL)

ROME, 11 OCTOBRE 2013 (ZENIT.ORG) PAPE FRANÇOIS

« C’est une contradiction qu’un chrétien soit antisémite. Ses racines sont un peu juives. Un chrétien ne peut pas être antisémite ! Que l’antisémitisme soit banni du cœur et de la vie de tout homme et de toute femme ! », déclare le pape François qui a reçu, ce vendredi matin, au Vatican, une trentaine de représentants de la Communauté juive de Rome.
Le pape invite à privilégier la culture de la rencontre et le dialogue de la vie pour développer des relations « d’amitié et de fraternité », « sans préjugés ni soupçons ». Il rappelle l’importance, pour la société, du socle commun des Dix commandements.
Il évoque aussi le 70e  anniversaire (1943-2013), le 16 octobre prochain, de la rafle des juifs de Rome, et de leur déportation au camp d’extermination d’Auschwitz, dont une seule femme reviendra, et quinze hommes. Il a pour cette occasion adressé un message spécifique à la Communauté juive de Rome.

Voici notre traduction intégrale du discours prononcé par le pape en italien.

Anita Bourdin

Discours du pape François

Chers amis de la communauté juive de Rome,

Shalom!

Je suis content de vous accueillir et d’avoir ainsi la possibilité d’approfondir et d’élargir la première rencontre que j’ai eue avec certains de vos représentants le 20 mars dernier. Je vous salue tous avec affection, en particulier le Grand Rabbin, le Dr Riccardo Di Segni, que je remercie des paroles qu’il m’a adressées. Egalement pour ce souvenir du courage de notre père Abraham lorsqu’il luttait avec le Seigneur pour sauver Sodome et Gomorrhe : « Et s’ils étaient trente, s’ils étaient vingt-cinq, et s’ils étaient vingt… » C’est bien une prière courageuse devant le Seigneur. Merci. Je salue aussi le président de la Communauté juive de Rome, le Dr Riccardo Pacifici, et le président de l’Union des communautés juives italiennes, le Dr Renzo Gattegna.
En tant qu’évêque de Rome, je sens particulièrement proche la vie de la Communauté juive de la Ville : je sais qu’avec plus de deux mille ans de présence ininterrompue, elle peut se vanter d’être la plus ancienne d’Europe occidentale. Depuis de nombreux siècles, donc, la Communauté juive et l’Eglise de Rome vivent ensemble dans cette ville, avec une histoire – nous le savons bien – qui a souvent été traversée par des incompréhensions et aussi d’authentiques injustices. Mais c’est une histoire qui, avec l’aide de Dieu, a désormais connu depuis de nombreuses décennies le développement de rapports amicaux et fraternels.
La réflexion du concile Vatican II a certainement contribué, côté catholique, à ce changement de mentalité, mais un apport non moindre est venu de la vie et de l’action, des deux côtés, d’hommes sages et généreux, capables de reconnaître l’appel du Seigneur, et de se mettre en marche avec courage sur des sentiers nouveaux de rencontre et de dialogue.
Paradoxalement, la tragédie commune de la guerre nous a enseigné à marcher ensemble. Dans quelques jours nous rappellerons le 70e  anniversaire de la déportation des juifs de Rome. Nous ferons mémoire et nous prierons pour tant de victimes innocentes de la barbarie humaine, pour leurs familles. Ce sera aussi l’occasion de garder notre attention toujours vigilante afin que, sous aucun prétexte, ne reprennent vie des formes d’intolérance et d’antisémitisme, à Rome et dans le reste du monde. Je l’ai dit d’autres fois, et j’aime à le répéter maintenant : c’est une contradiction qu’un chrétien soit antisémite. Ses racines sont un peu juives. Un chrétien ne peut pas être antisémite ! Que l’antisémitisme soit banni du cœur et de la vie de tout homme et de toute femme !
Cet anniversaire nous permettra aussi de rappeler comment, à l’heure des ténèbres, la communauté chrétienne de cette ville a su tendre la main au frère en difficulté. Nous savons comment de nombreux instituts religieux, des monastères et des basiliques papales elles-mêmes, interprétant la volonté du pape, ont ouvert leurs portes pour un accueil fraternel, et comment de nombreux chrétiens ordinaires ont offert l’aide qu’ils pouvaient donner, qu’elle fût petite ou grande.
Dans leur grande majorité, ils n’étaient certainement pas au courant de la nécessité de mettre à jour la compréhension chrétienne du judaïsme et peut-être connaissaient-ils bien peu de la vie même de la communauté juive. Mais ils eurent le courage de faire ce qui était à ce moment-là la chose juste : protéger le frère qui était en danger. J’aime à souligner cet aspect, parce que s’il est vrai qu’il est important d’approfondir, des deux côtés, la réflexion théologique par le dialogue, il est aussi vrai qu’il existe un dialogue vital, celui de l’expérience quotidienne, qui n’est pas moins fondamental. Et même, sans cela, sans une culture vraie et concrète de la rencontre, qui conduit à des relations authentiques, sans préjugés ni soupçons, l’engagement dans le domaine intellectuel ne servirait pas beaucoup. Ici aussi, comme j’aime à le souligner souvent, le Peuple de Dieu a son propre flair et il a l’intuition du sentier que Dieu lui demande de prendre. Dans ce cas, le sentier de l’amitié, de la proximité, de la fraternité.
J’espère contribuer, ici, à Rome, en tant qu’évêque, à cette proximité et à cette amitié, comme j’ai eu la grâce – parce que cela a été une grâce – de le faire avec la communauté juive de Buenos Aires. Parmi les nombreuses choses qui peuvent nous lier, il y a le témoignage à la vérité des Dix Paroles, le Décalogue, comme fondement solide et source de vie aussi pour notre société, si désorientée par un pluralisme extrême des choix et des orientations, et marquée par un relativisme qui conduit à ne plus avoir de points de référence solides et sûrs (cf. Benoît XVI, Discours à la synagogue de Rome, 17 janvier 2010, nn. 5-6).
Chers amis, je vous remercie de votre visite et j’invoque sur vous la protection et la bénédiction du Très-haut pour notre chemin commun d’amitié et de confiance. Puisse-t-Il, dans sa bienveillance, accorder à nos jours la paix. Merci.

Traduction de Zenit, Anita Bourdin

les dix lépreux , l’Evangile de Luc

11 octobre, 2013

les dix lépreux , l'Evangile de Luc dans images sacrée Christ-and-the-healing-the-ten-lepers-32

http://palamas.info/tag/healing-of-the-ten-lepers/

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