APPELÉS À LA SAINTETÉ DÈS MAINTENANT

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APPELÉS À LA SAINTETÉ DÈS MAINTENANT

PUBLIÉ LE 18/07/2013

La fête de la Toussaint n’est pas seulement la joie à cause de ceux qui, après leur mort humaine, sont pleinement transfigurés en Dieu, mais c’est aussi notre fête à nous tous qui sommes appelés à être des saints dès maintenant. Saint Paul l’écrivait aux chrétiens d’Éphèse : «Dieu nous a choisis en lui avant la fondation du monde pour que nous soyons saints et irréprochables sous son regard dans l’amour» Ep 1, 4. Paul avait dit la même chose aux Corinthiens dans sa salutation au début de sa lettre : «à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus, appelés à être saints avec tous ceux qui invoquent en tout lieu le nom de notre Seigneur Jésus Christ» 1 Co 2.
Nous sommes tous appelés à être des saints, pas demain mais aujourd’hui. D’ailleurs les saints ne le sont pas en arrivant au ciel, mais au ciel est déclaré qu’ils étaient saints pendant leur vie et leur sainteté devient pleine et définitive. Mais à quoi Dieu nous appelle aujourd’hui, que veut dire être saint, cet appel est-il vraiment pour moi qui me reconnaît fragile et faible ? La sainteté est-elle réservée à quelques uns ? Je ne le crois pas. La sainteté n’est pas un état exceptionnel, elle doit être vécu par chacun des enfants de Dieu. Elle n’est pas seulement offerte mais demandé, exigée de par notre vocation (appel) d’hommes et de femmes, enfants de Dieu. Elle concerne chacun de nous.
Oui, c’est bien à chacun de nous que s’adresse cet appel à la sainteté. Mais comment est-ce possible ? Bien sûr, si la sainteté était le fait d’avoir toutes les qualités et aucun défaut, personne, pas même Jésus se serait saint. Mais la sainteté est tout autre.
Il est un mot qui désignait les saints dans l’Ancien Testament, c’est le mot «juste», le fait d’être juste, d’être un homme juste devant Dieu. De ce mot est dérivé le verbe «ajuster», «s’ajuster». La sainteté ne serait-elle pas le fait d’être ajusté à Dieu. Mais la question rebondit : comment pouvons-nous être ajustés à Dieu que nous ne connaissons que par des médiations humaines ? La plus parfaite médiation qui nous est donnée est celle de Jésus de Nazareth. Il nous faut donc pour être saints être «ajustés» à Jésus de Nazareth.
Ainsi, être un saint consiste, j’allais dire tout simplement, à nous ajuster au Christ c’est-à-dire à ce que Jésus nous a montré par sa vie, sa parole, son enseignement, sa mort, sa résurrection. Je construit ma sainteté, je laisse se développer en moi la sainteté de Dieu dans la mesure où je  m’efforce de suivre le Christ Jésus honnêtement et selon les circonstances particulières de ma vie. Une vie qui s’efforce d’être fidèle au Christ, qui s’efforce de prendre le chemin de l’Évangile, nous inscrit dans la sainteté de Dieu, nous fait reconnaître par lui comme des saints, même si notre sainteté est imparfaite, et laisse des marges d’infidélité..
Peut-être direz-vous que cela est l’effort de toute une vie et que peu atteignent ce but. Mais la sainteté n’est pas un but, elle peut être vécue humblement chaque jour, bien sûr avec des hauts et des bas. La sainteté n’est pas un état, elle est un chemin du moins pour nous ici-bas.
En effet, nous n’arrivons pas toujours à suivre l’évangile, à nous ajuster au Christ Jésus, mais chaque fois que nous avons pu le vivre, nous avons été des saints, même si notre sainteté vécue le matin est contredite hélas le soir en raison de notre faiblesse. Mais nous pouvons à tout moment reprendre le chemin en essayant comme le dit Saint Paul «d’être saints et irréprochables sous le regard de Dieu, dans l’amour».
C’est pourquoi, même les actes les plus ordinaires de la vie quotidienne, s’ils sont vécus avec un amour vrai, sont participants à la sainteté de Dieu, ils font de nous des saints.
Chaque «oui» à l’appel de Dieu qui nous invite à nous donner avec amour comme lui, non seulement nous fait avancer «vers» notre sainteté, mais ce « oui » témoigne que déjà nous participons à la sainteté de Dieu qui est la sainteté de l’amour. Marie a été sainte dans le oui adressé à l’ange, mais elle a été sainte chaque fois que ce «oui» s’est traduit dans les gestes les plus simples de sa vie à Nazareth. Il en est de même pour nous. Chacun de nos «oui», si humbles soient-ils nous font avancer sur ce chemin de sainteté, tout en sachant que c’est un combat de chaque jour.

Je terminerai avec cet encouragement de l’apôtre Paul  :
«Il s’agit de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en reproduisant en moi sa mort, dans l’espoir de parvenir, moi aussi, à ressusciter d’entre les morts.
Certes, je ne suis pas encore arrivé, je ne suis pas encore au bout, mais je poursuis ma course pour saisir tout cela, comme j’ai moi-même été saisi par le Christ Jésus.
Frères, je ne pense pas l’avoir déjà saisi. Une seule chose compte : oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but pour remporter le prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus».
C’est dans cette belle espérance que nous nous unissons au Christ  Jésus dans cette eucharistie.

Père Maurice Fourmond

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