Archive pour le 29 octobre, 2013
L’ESPRIT SAINT ET LE MYSTÈRE DE L’UNITÉ DANS LA DIVERSITÉ
29 octobre, 2013http://www.pagesorthodoxes.net/foi-orthodoxe/esprit-saint-connaitre.htm
L’ESPRIT SAINT ET LE MYSTÈRE DE L’UNITÉ DANS LA DIVERSITÉ
PAR UN MOINE DU MONASTÈRE DE SAINT-MACAIRE (ÉGYPTE)
Sans la diversité fonctionnelle qui les distingue, les membres du corps ne formeraient pas une unité organique, mais un simple amalgame dépourvu de vie. Saint Paul a singulièrement mis en relief cette vérité : Si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? Si tout était oreille, où serait l’odorat ?… Si le tout était un seul membre, où serait le corps ? (1 Co 12,16-17;19).
Que l’on nous permette de citer à ce propos un passage particulièrement éclairant du père Matta el-Maskîne :
« Si nous désirons parvenir à une juste conception de l’unité, nous devons renoncer à l’idée de supprimer toute différence entre les membres, et cesser de vouloir en éliminer la diversité, la distinction et les aptitudes particulières, qui sont justement les principes constitutifs de toute unité intégrale. La plénitude de l’unité et sa valeur relèvent de l’harmonieuse combinaison des diverses parties, de l’accord entre les caractères variés, et du concours des aptitudes différentes. Le groupement humain qui perdrait la capacité de conserver le caractère particulier de chacune de ses parties, et même d’en favoriser le développement propre dans l’harmonie mutuelle, cesserait d’être une unité organique vivante et se réduirait à un simple amalgame humain ayant perdu les qualités de ses parties constituantes. La diversité des charismes est nécessaire à la construction de l’édifice ecclésial, tout comme la diversité des os l’est à la constitution du corps humain ; les fidèles s’harmonisent et se complètent, tout comme les os s’articulent dans la cohésion, par les jointures et les ligaments (Col 2,19) » (L’Église invisible, Le Caire, 1960, pp. 102 et 94).
Une des propriétés de l’Esprit est de se montrer varié et multiple en ses dons et ses charismes, tout en conservant intacte son unité ontologique. Nous avons rencontré cette affirmation plus d’une fois au cours de notre exposé, et tout d’abord dans les Épîtres de saint Paul : Il y a, certes, diversité de dons spirituels, mais c’est le même Esprit… Et tout cela, c’est le seul et même Esprit qui l’opère, distribuant ses dons à chacun comme il l’entend (1 Co 12,4;11).
C’est ensuite chez saint Jean que nous avons retrouvé ce mystère d’unité dans la pluralité, d’identité dans la diversité, qui est au cœur même de la réalité de l’Église, une et multiple, à l’instar de l’Esprit. Dans l’Apocalypse, l’Église et l’Esprit sont désignés tous deux tantôt au pluriel et tantôt au singulier : Les sept Esprits de Dieu…, les sept Églises…, ce que l’Esprit dit aux Églises…, l’Épouse…, l’Esprit et l’Épouse… Le sens de cette indétermination numérique est manifeste : l’Église tout comme l’Esprit a le pouvoir de se diversifier et pour ainsi dire de se distribuer, sans pour autant perdre son unité fondamentale.
Nous avons ensuite retrouvé ce thème de l’indivisibilité de l’Esprit dans la multiplicité de ses dons chez les Pères antérieurs à saint Cyrille le Grand, et notamment chez saint Ambroise et saint Basile. Rappelons la formule particulièrement heureuse de ce dernier :
« Simple par l’essence, multiple en ses puissants effets, tout entier présent à chacun et tout entier partout, sans atteinte à son impassibilité, il est partagé ; en gardant son intégrité, il se donne en partage » (Sur le Saint-Esprit, 9,22).
Toute cette tradition a été recueillie par saint Cyrille d’Alexandrie, qui l’a repensée, organisée et amplifiée. Il répète à plusieurs reprises que l’Esprit est « un et indivisible » (Commentaire sur s. Jean 19,20), et que c’est grâce à cette unité fondamentale qui lui est propre qu’il parvient à unir ensemble ceux qui le reçoivent. Et cependant ce Père tient à préciser, avec plus de vigueur que ses devanciers, que nous ne perdons pas notre personnalité propre par notre adhésion à l’unité de l’Esprit. Notre incorporation au Corps divin, loin de diluer nos caractéristiques propres dans une espèce d’agglomérat anonyme, conserve au contraire à chacun son nom et son caractère particulier :
« Coupés que nous sommes en hypostases propres, je veux dire individuelles, moyennant quoi l’un est Pierre ou Jean, l’autre Thomas ou Matthieu, nous sommes devenus concorporels dans le Christ, nourris de la même chair et scellés dans l’unité par l’unique Esprit-Saint » (Dialogues sur la Trinité, I).
« Et cependant nous restons distincts par la division de nos corps, chacun de nous se détachant par sa propre forme et sa propre hypostase. Car Paul ne peut ni être appelé ni devenir Pierre, et Pierre à son tour ne peut être Paul, bien que du point de vue de leur union par le Christ, ils ne fassent qu’un » (Commentaire sur s. Jean, 17,20 et 21).
Dans son commentaire du célèbre passage de saint Paul sur la diversité des dons spirituels (1 Co 12), saint Cyrille souligne la valeur positive de cette diversité. Elle contribue à rehausser la splendeur de la parure de l’Église, qui devient alors multicolore et, comme le dit le psaume, brochée d’or fin (cf. Ps 44/45,14) :
« L’Esprit opère la distribution des dons en chacun de façon différente, et cela afin que, tout comme ce corps épais et terrestre tire son existence de parties diverses, le Christ lui aussi – ou plus exactement son Corps qui est l’Église – reçoive sa constitution suprême de la grande multitude des saints dans l’unité spirituelle. C’est dans ce sens que le divin David dit (de l’Église) qu’elle est revêtue d’une robe brochée d’or, parée de couleurs variées. Il indique par là, à mon avis, la diversité des charismes et leur grande valeur » (Commentaire sur 1 Corinthiens, 12,9).
Il est intéressant de noter que ce même psaume (Ps 44/45, vv. 14-15) est aussi employé par saint Augustin pour illustrer la variété des usages dans l’Église. Pour lui, la diversité des rites, des disciplines et des traditions locales « ajoute à la parure de la fille du roi, l’Église, une robe tissée de fils d’or fin, aux reflets divers » (Épître 36,9,22).
Telle est l’incomparable splendeur de l’Église, qui résulte de l’harmonieuse synthèse des charismes et de la concorde des diverses personnalités. Tel est l’éclat multicolore de la Jérusalem céleste, tel qu’il est apparu à saint Jean le Théologien, sous la forme de pierres précieuses de toute couleur et de toute espèce qui formaient les assises de la ville sainte. Sans cette variété harmonisée par l’Esprit, l’Église ne serait plus qu’une masse inerte dépourvue de forme et de couleur, ou pour employer les termes du père Matta el-Maskîne, un simple « amalgame » dépourvu de vie.
Disons pour terminer que c’est justement dans cette diversité que se manifeste la toute-puissance divine, qui a pu transformer les maux mêmes subis par l’humanité par la faute d’Adam en valeurs positives dans le Christ Jésus. Adam était un être unique (avec Ève, il ne faisait qu’une seule chair (Gn 2,24)), mais, à la suite du péché, s’est glissé au cœur même de sa nature un principe de désintégration, de division et de démembrement, qui a abouti au morcellement de l’humanité et à la séparation des peuples, des nations et des langues.
C’est alors que l’indicible sagesse de Dieu et sa toute-puissance se sont particulièrement déployées dans la récapitulation de toute chose dans le Christ (Ép 1,10), sans pour autant supprimer le pluralisme des personnalités, des cultures et des langues, dont elles ont, tout au contraire, opéré la synthèse harmonieuse dans l’Esprit-Saint.
De la sorte, le déchirement et le morcellement de l’humanité qui ont fait suite au péché d’Adam se trouvent transformés en une variété positive des charismes dans le Christ Jésus, pour le plus grand progrès de l’humanité, jusqu’à ce qu’elle parvienne à former l’Homme parfait, à la taille du Christ en sa plénitude (Ép 4,13). La nature humaine dans le Christ Jésus est devenue, en raison même de cette variété des charismes dans l’harmonie spirituelle, infiniment plus féconde, plus belle et plus parfaite qu’elle n’avait été avant la chute dans le premier Adam, avec sa monotone uniformité.
Telle est l’incomparable supériorité du second Adam sur le premier.
Conclusion d’une étude réalisée par un disciple
du père Matta El-Maskîne et revue par lui.
Extrait de Prière, Esprit-Saint et unité chrétienne,
Bellefontaine (SO 48), 1990.
BENOÎT XVI : LA SAINTETÉ
29 octobre, 2013BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
PLACE SAINT-PIERRE
MERCREDI 13 AVRIL 2011
LA SAINTETÉ
Chers frères et sœurs,
Au cours des Audiences générales de ces deux dernières années nous ont accompagnés les figures d’un grand nombre de saints et de saintes: nous avons appris à les connaître de plus près et à comprendre que toute l’histoire de l’Eglise est marquée par ces hommes et femmes qui par leur foi, par leur charité, par leur vie ont été des phares pour de si nombreuses générations, et qu’ils le sont aussi pour nous. Les saints manifestent de différentes manières la présence puissante et transformatrice du Ressuscité; ils ont laissé le Christ se saisir si pleinement de leur vie qu’ils peuvent affirmer avec saint Paul: «Ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi» (Ga 2, 20). Suivre leur exemple, recourir à leur intercession, entrer en communion avec eux, «nous unit au Christ de qui découlent, comme de leur source et de leur tête, toutes grâces et la vie du Peuple de Dieu lui-même» (Conc. Œc. Vat. ii, Const. dogm. Lumen gentium, n. 50). Au terme de ce cycle de catéchèses, je voudrais alors offrir quelques pensées sur ce qu’est la sainteté.
Que veut dire être saint? Qui est appelé à être saint? On est souvent porté encore à penser que la sainteté est une destination réservée à de rares élus. Saint Paul, en revanche, parle du grand dessein de Dieu et affirme: «C’est ainsi qu’Il (Dieu) nous a élus en lui (le Christ), dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour» (Ep 1, 4). Et il parle de nous tous. Au centre du dessein divin, il y a le Christ, dans lequel Dieu montre son Visage: le Mystère caché dans les siècles s’est révélé en plénitude dans le Verbe qui s’est fait chair. Et Paul dit ensuite: «Car Dieu s’est plu à faire habiter en lui toute la plénitude» (Col 1, 19). En Christ, le Dieu vivant s’est fait proche, visible, touchable, il s’est fait entendre afin que chacun puisse puiser de sa plénitude de grâce et de vérité (cf. Jn 1, 14-16). C’est pourquoi toute l’existence chrétienne connaît une unique loi suprême, celle que saint Paul exprime dans une formule qui revient dans tous ses écrits: en Jésus Christ. La sainteté, la plénitude de la vie chrétienne ne consiste pas à accomplir des entreprises extraordinaires, mais à s’unir au Christ, à vivre ses mystères, à faire nôtres ses attitudes, ses pensées, ses comportements. La mesure de la sainteté est donnée par la stature que le Christ atteint en nous, par la mesure dans laquelle, avec la force de l’Esprit Saint, nous modelons toute notre vie sur la sienne. C’est être conformes à Jésus, comme affirme saint Paul: «Car ceux que d’avance il a discernés, il les a aussi prédestinés à reproduire l’image de son Fils» (Rm 8, 29). Et saint Augustin s’exclame: «Ma vie sera vivante toute pleine de Toi» (Confessions, 10, 28). Le Concile Vatican ii, dans la Constitution sur l’Eglise, parle avec clarté de l’appel universel à la sainteté, en affirmant que personne n’en est exclu: «A travers les formes diverses de vie et les charges différentes, il n’y a qu’une seule sainteté cultivée par tous ceux que conduit l’Esprit de Dieu et qui… marchent à la suite du Christ pauvre, humble et chargé de sa croix, pour mériter de devenir participants de sa gloire» (n. 41).
Mais la question demeure: comment pouvons-nous parcourir la voie de la sainteté, répondre à cet appel? Puis-je le faire avec mes propres forces? La réponse est claire: une vie sainte n’est pas principalement le fruit de notre effort, de nos actions, car c’est Dieu, le trois fois Saint (cf. Is 6, 3), qui nous rend saints, c’est l’action de l’Esprit Saint qui nous anime de l’intérieur, c’est la vie même du Christ ressuscité qui nous est communiquée et qui nous transforme. Pour le dire encore une fois avec le Concile Vatican ii: «Appelés par Dieu, non au titre de leurs œuvres mais au titre de son dessein gracieux, justifiés en Jésus notre Seigneur, les disciples du Christ sont véritablement devenus par le baptême de la foi, fils de Dieu, participants de la nature divine et, par là même, réellement saints. Cette sanctification qu’ils ont reçue, il leur faut donc, avec la grâce de Dieu, la conserver et l’achever par leur vie» (ibid., n. 40). La sainteté a donc sa racine ultime dans la grâce baptismale, dans le fait d’être greffés dans le Mystère pascal du Christ, avec lequel nous est communiqué son Esprit, sa vie de Ressuscité. Saint Paul souligne de manière très puissante la transformation que la grâce baptismale accomplit dans l’homme et il arrive à créer une terminologie nouvelle, forgée avec le préfixe «co»: co-morts, co-ensevelis, co-ressuscités, co-vivifiés avec le Christ: notre destin est indissolublement lié au sien. «Si par le baptême — écrit-il — dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts» (Rm 6, 4). Mais Dieu respecte toujours notre liberté et demande que nous acceptions ce don et vivions les exigences qu’il comporte, il demande que nous nous laissions transformer par l’action de l’Esprit Saint, en conformant notre volonté à la volonté de Dieu.
Comment notre façon de penser et nos actions peuvent-elles devenir la manière de penser et d’agir du Christ et avec le Christ? Quelle est l’âme de la sainteté? Le Concile Vatican ii précise à nouveau: «Dieu est charité et celui qui demeure dans la charité demeure en Dieu et Dieu en lui (cf. 1 Jn 4, 16). Sa charité, Dieu l’a répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (cf. Rm 5, 5). La charité qui nous fait aimer Dieu par-dessus tout et le prochain à cause de lui est par conséquent le don premier et le plus nécessaire. Mais pour que la charité, comme un bon grain, croisse dans l’âme et fructifie, chaque fidèle doit s’ouvrir à la Parole de Dieu et, avec l’aide de sa grâce, mettre en œuvre sa volonté, participer fréquemment aux sacrements, surtout à l’Eucharistie, et aux actions sacrées, s’appliquer avec persévérance à la prière, à l’abnégation de soi-même, au service actif de ses frères et à l’exercice de toutes les vertus. La charité en effet, étant le lien de la perfection et la plénitude de la loi (cf. Col 3, 14; Rm 13, 10), oriente tous les moyens de sanctification, leur donne leur âme et les conduit à leur fin» (Lumen gentium, n. 42). Peut-être ce langage du Concile Vatican ii est-il encore un peu trop solennel pour nous, peut-être devons-nous dire les choses de manière encore plus simple. Qu’est-ce qui est essentiel? Il est essentiel de ne jamais laisser passer un dimanche sans une rencontre avec le Christ Ressuscité dans l’Eucharistie; cela n’est pas un poids en plus, mais une lumière pour toute la semaine. Il ne faut pas commencer ni finir une journée sans avoir au moins un bref contact avec Dieu. Et, sur la route de notre vie, suivre les «panneaux routiers» que Dieu nous a communiqués dans le décalogue lu avec le Christ, qui est tout simplement l’explicitation de ce qu’est la charité dans des situations déterminées. Il me semble que cela est la véritable simplicité et la grandeur de la vie de sainteté: la rencontre avec le Ressuscité le dimanche; le contact avec Dieu au début et à la fin de la journée; suivre, dans les décisions, les «panneaux routiers» que Dieu nous a communiqués, qui sont seulement des formes de charité. «C’est donc la charité envers Dieu et envers le prochain qui marque le véritable disciple du Christ» (Lumen gentium, n. 42). Telle est la véritable simplicité, grandeur et profondeur de la vie chrétienne, du fait d’être saints.
Voilà pourquoi saint Augustin, en commentant le quatrième chapitre de la Première Lettre de saint Jean, peut affirmer une chose courageuse: «Dilige et fac quod vis», «Aime et fais ce que tu veux». Et il poursuit: «Si tu te tais, tais-toi par amour; si tu parles, parle par amour; si tu corriges, corrige par amour; si tu pardonnes, pardonne par amour; qu’en toi se trouve la racine de l’amour, car de cette racine ne peut rien procéder d’autre que le bien» (7, 8: PL 35). Celui qui est guidé par l’amour, qui vit la charité pleinement est guidé par Dieu, car Dieu est amour. C’est ce qui donne sa valeur à cette grande parole: «Dilige et fac quod vis», «Aime et fais ce que tu veux».
Sans doute pourrions-nous nous demander: pouvons-nous, avec nos limites, avec notre faiblesse, tendre à des sommets si élevés? Au cours de l’Année liturgique, l’Eglise nous invite à faire mémoire d’une foule de saints, c’est-à-dire de ceux qui ont vécu pleinement la charité, qui ont su aimer et suivre le Christ dans leur vie quotidienne. Ils nous disent qu’il est possible pour tous de parcourir cette voie. A toute époque de l’histoire de l’Eglise, à toute latitude de la géographie du monde, les saints appartiennent à tous les âges et à tous les états de vie, ils ont le visage concret de chaque peuple, langue et nation. Et ils sont de types très divers. En réalité, je dois dire qu’en ce qui concerne ma foi personnelle également, de nombreux saints, pas tous, sont de véritables étoiles dans le firmament de l’histoire. Et je voudrais ajouter que pour moi, ce sont non seulement certains grands saints que j’aime et que je connais bien qui «indiquent la voie», mais précisément les saints simples également, c’est-à-dire les personnes bonnes que je vois dans ma vie, qui ne seront jamais canonisées. Ce sont des personnes normales, pour ainsi dire, sans héroïsme visible, mais dans leur bonté quotidienne, je vois la vérité de la foi. Cette bonté, qu’elles ont mûrie dans la foi de l’Eglise, est pour moi la plus sûre apologie du christianisme et le signe qui indique où se trouve la vérité.
Dans la communion des saints, canonisés et non canonisés, que l’Eglise vit grâce au Christ dans tous ses membres, nous jouissons de leur présence et de leur compagnie et nous cultivons la ferme espérance de pouvoir imiter leur chemin et partager un jour la même vie bienheureuse, la vie éternelle.
Chers amis, comme la vocation chrétienne est grande et belle, et également simple, vue sous cette lumière! Nous sommes tous appelés à la sainteté: elle est la mesure même de la vie chrétienne. Encore une fois, saint Paul l’exprime avec une grande intensité, lorsqu’il écrit: «Chacun de nous a reçu sa part de la faveur divine selon que le Christ a mesuré ses dons… C’est lui encore qui “a donné” aux uns d’être apôtres, à d’autres d’être prophètes, ou encore évangélistes, ou bien pasteurs et docteurs, organisant ainsi les saints pour l’œuvre du ministère, en vue de la construction du Corps du Christ, au terme de laquelle nous devons parvenir, tous ensemble, à ne faire plus qu’un dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu, et à constituer cet Homme parfait, dans la force de l’âge, qui réalise la plénitude du Christ» (Ep 4, 7. 11-13). Je voudrais inviter chacun à s’ouvrir à l’action de l’Esprit Saint, qui transforme notre vie, pour être nous aussi comme des pièces de la grande mosaïque de sainteté que Dieu crée dans l’histoire, afin que le visage du Christ resplendisse dans tout son éclat. N’ayons pas peur de tendre vers le haut, vers les sommets de Dieu; n’ayons pas peur que Dieu nous demande trop, mais laissons-nous guider dans chacune de nos actions quotidiennes par sa Parole, même si nous nous sentons pauvres, inadéquats, pêcheurs: c’est Lui qui nous transformera selon son amour. Merci.