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28 OCTOBRE : SAINTS SIMON ET JUDE
28 octobre, 2013http://missel.free.fr/Sanctoral/10/28.php
28 OCTOBRE : SAINTS SIMON ET JUDE
BIOGRAPHIES
Plût à Dieu, écrivait saint Jean Chrysostome, qu’il y eût eu quelqu’un pour nous transmettre soigneusement l’histoire des apôtres ! Ce vœu ne s’est pas réalisé pour saint Simon ni pour saint Jude dont l’Evangile ne nous a guère conservé que les noms.
L’obscurité qui enveloppe saint Simon a semblé autoriser quelques historiens ecclésiastiques à le confondre avec saint Syméon, qui, après saint Jacques le Mineur, fut évêque de Jérusalem. Néanmoins il paraît plus probable qu’il faut distinguer l’un de l’autre les deux saints, rapprochés seulement par le nom.
Dans la liste des Apôtres que nous ont transmise les évangiles de saint Matthieu et de saint Marc, Simon est nommé à l’avant-dernier rang, avec le surnom Cananæus. Beaucoup ont affirmé
que ce surnom marquait peut-être le lieu de sa naissance, Cana ; de là à penser qu’il était l’époux des noces de Cana, il n’y avait pas loin, et certain n’ont pas manqué de le suggérer. Cependant, il semble bien que saint Luc donne le vrai sens de ce surnom, lorsqu’il qualifie Simon (placé par lui au dixième rang des apôtres), de Zelote, c’est-à-dire plein de zèle : en hébreu Qan’ani, d’où la transcription Cananæus.
Nous pouvons en conclure que Simon s’était attaché à la secte qui se décorait du titre de Zélotes, dont les membres faisaient profession d’un spécial attachement à la Loi et à toutes ses prescriptions ; ils poussaient le zèle jusqu’à être prêts à réprimer les violations de ce saint Code, fût-ce à main armée, comme le fit jadis Phinèès. Ils s’étaient groupés lorsque, Hérode mort, les Romains, vers l’an 6 de l’ère chrétienne, avaient pris l’administration directe de la Palestine, et ils prétendaient s’opposer à la domination étrangère, attendant du Messie la libération de leur race. Plus tard ils joueraient un rôle important et funeste dans les derniers jours de Jérusalem et, sous prétexte de combattre les usurpateurs, couvriraient leur pays de ruines et de cadavres. Simon sans doute, s’il donna effectivement son nom à ce parti, n’avait de commun avec lui que l’ardeur pour l’observance de la Loi, mais non point la farouche violence.
Le saint apôtre Jude, frère de Jacques le Mineur et cousin de Notre Seigneur Jésus-Christ, était désigné, lui aussi, par un surnom ; on lui en donnait même deux : Lebbée et Thaddée, ce qui fait dire à saint Jérôme qu’il était trinomius, à trois noms. Les deux surnoms peuvent se traduire par l’expression : homme de cœur ; encore que le premier exprime plutôt le courage, tandis que le second exprime plutôt la tendresse, qui, sans doute, étaient les caractéristiques de cet apôtre. Et c’est peut-être pour son âme affectueuse, que le peuple chrétien l’a de préférence nommé Thaddée.
A la suite de Notre-Seigneur, saint Simon et saint Jude ne se distinguèrent pas des autres apôtres. Très attaché à sa personne, mais ne voyant en lui que le restaurateur temporel du royaume d’Israël, ne comprenant guère les hauts enseignements et les terribles prédictions par lesquels Jésus s’efforçait d’ouvrir et d’élever l’intelligence de ses apôtres, Jude fut peut-être, avec ses frères Simon et Josès, de ces frères du Seigneur qui doutaient de lui et le poussaient à se manifester au monde[1], et qui, après la résurrection, eurent quelque peine à reconnaître sa vérité, comme le leur reprocha le Maître[2]. Ainsi le permettait la Providence divine pour donner à notre foi une base plus inébranlable. Il fallait la diffusion du Saint-Esprit dans ces âmes d’enfants du peuple, pour y faire germer la foi inébranlable et les vues sublimes.
Après la Pentecôte, Simon et Thaddée unirent leurs efforts à ceux de leurs frères pour l’évangélisation de la Palestine. Bientôt la persécution éclata. Jacques, fils de Zébédée, mis à mort, Simon Pierre emprisonné par Hérode et miraculeusement délivré, il sembla que l’heure était venue d’obéir à l’ordre du Seigneur :
« Si on vous poursuit dans une ville, sortez-en, secourant la poussière de vos pieds, et fuyez dans une autre[3]. » Les apôtres se partagèrent donc le monde avec une émouvante audace, et partirent. « On aime à se représenter cette suprême réunion où les Douze, tout pénétrés encore de la bénédiction et de la parole de Pierre, qui leur a rappelé les bontés du Maître, se séparent en s’embrassant. Ils ont au front un rayonnement céleste. Leur main serre énergiquement le bâton de voyageur qui sera leur houlette ou leur sceptre. Ils n’ont rien autre pour lutter contre l’ennemi, que la foi au Maître qui les envoie, et cependant on sent que leur triomphe est certain. C’est par ces paysans galiléens pauvres, ignorants, inexpérimentés, que le paganisme sera vaincu, comme Goliath l’avait été par David, le pâtre de Bethléem. »
Vers quelles nations se dirigèrent Thaddée et Simon ? Il est difficile de l’établir. Quelques-uns ont cru voir Simon chez le roi d’Edesse[4] qui l’aurait envoyé au roi d’Assyrie pour le guérir d’une maladie dangereuse. Selon d’autres, après avoir évangélisé l’Egypte, poursuivant sa route à travers l’Afrique, il serait parvenu jusqu’en Angleterre. Une tradition prétend qu’il passa d’Edesse en Mésopotamie, d’où il revint mourir à Edesse. Il semble plus probable qu’après l’Egypte, Simon s’en fût en Perse, puis que, revenant sur ses pas, il aurait rejoint en Mésopotamie Thaddée, au martyre de qui il aurait été associé.
Jude avait accompli à la lettre le précepte de détachement du Maître et laissé sa famille, car il aurait été marié au moment de sa vocation par Notre-Seigneur, et avait eu des enfants : sous le règne de Domitien ses descendants, dénoncés à l’empereur comme fils de David, furent mandés à Rome, soigneusement interrogés sur leur fortune, qui était petite, sur leur travail, qui avait durci leurs mains, sur leurs espérances au Christ, qui étaient toutes surnaturelles ; enfin ils furent renvoyés dans leur pays, où ils vécurent en paix jusqu’au règne de Trajan.
Thaddée, sans doute, commença par prêcher en Samarie et en Idumée, puis en Arabie et en Syrie. C’est alors qu’il écrivit l’épître qui porte son nom où il stigmatise les erreurs que saint Pierre condamne dans sa seconde épître ; entre ces deux documents il existe des ressemblances qui forcent à conclure à une influence mutuelle, à une imitation volontaire de l’un des écrivains par l’autre, constatations nécessaires mènent à placer la composition de l’épître de saint Jude à une époque peu avancée de sa vie apostolique. Du reste, si particulièrement utile qu’elle fût pour ses contemporains, cette lettre ne le reste pas moins pour nous, lorsqu’elle nous apprend à « élever de plus en plus haut l’édifice de notre foi, à nous conserver dans l’amour de Dieu, en attendant la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ.[5] »
Elle porte à chaque ligne la justification de ce nom de Thaddée, l’homme de cœur, que fut Jude et qui se montre si à découvert dans la doxologie qui la termine : « A celui qui a le pouvoir de vous préserver de toute chute et de vous faire paraître irrépréhensibles et pleins d’allégresse devant le trône de sa gloire, au seul Dieu ; notre Sauveur, par Notre-Seigneur Jésus-Christ, soient gloire, majesté, force et empire dès avant tous les siècles et maintenant et dans tous les siècles ! Amen ! [6]»
Sortant d’Arabie, marchant vers l’est, il entra en Mésopotamie, il pénétra en Perse. Il semble toutefois que c’est entre les fleuves de l’Euphrate et du Tigre qu’il prêcha et fut, selon la tradition la plus vraisemblable, martyrisé, en un lieu mal défini qu’on appelle Arat ou Arara. Dans des circonstances absolument ignorées, il aurait été cloué à la croix, et son supplice se serait achevé sous les traits ou les pierres dont on l’aurait accablé.
Les corps de saint Simon et de saint Jude, d’abord ensevelis à Babylone, furent portés à Rome, sans doute à l’époque où les Mahométans s’emparèrent de la Perse (VII° siècle). On pense que le Pape saint Léon III les donna à Charlemagne, après l’avoir couronné empereur (800), en reconnaissance des signalés services rendus par ce prince au Saint-Siège. Charlemagne donna ces insignes reliques, avec beaucoup d’autres, à la Basilique Saint-Sernin, à Toulouse. L’insigne Basilique Saint-Sernin (Saint-Saturnin), de Toulouse, est connue dans le monde entier par l’antiquité de son origine (IV° siècle), mais surtout par le nombre et la dignité des corps saints qu’elle possède. Entre ses précieuses reliques, celles de saint Jude attirent particulièrement l’attention des fidèles qui ont à recommander à Dieu des affaires difficiles.
PARADIS PERDU OU À RETROUVER ?
28 octobre, 2013http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/1457.html
PARADIS PERDU OU À RETROUVER ?
THÉOLOGIE
Commencer
Qu’en est-il aujourd’hui duP aradis ? Est-il définitivement fermé ?
Dieu ayant expulsé l’homme et la femme du Paradis, tout est-il perdu pour autant ? Dieu est-il définitivement brouillé avec les hommes ?
L’humanité ne vit plus dans le jardin aux arbres merveilleux, là où les animaux parlent et où Dieu se promène au souffle du jour. Elle gagne maintenant son pain à la sueur de son front. La femme transmet la vie dans la souffrance. La violence est omniprésente et, dans le récit de Caïn et Abel, un homme tue son frère. L’humanité est-elle pour autant maudite par Dieu ou abandonnée par lui ? Dieu refuse-t-il de pardonner ? Fait-il porter à tout le monde, et de génération en génération, la faute de quelques-uns ? La Bible ne le dit nullement.
Un jugement clément
Reprenons le procès où l’homme et la femme comparaissent devant Dieu. Il s’agit bien d’un procès en effet avec recherche des coupables, interrogatoire, jugement et sanction. Oublions le comportement lamentable des deux prévenus qui se défaussent chacun de leur responsabilité. Dieu prononce une sentence qui consiste à introduire l’humanité dans le monde réel où elle est appelée à vivre. Elle quitte le monde merveilleux régi par les lois de l’immortalité pour commencer son existence terrestre.
La terre est basse et le travail de la terre est pénible bien sûr. Mais le travail n’est pas une punition. Le Seigneur Dieu avait invité l’homme à cultiver et à garder le jardin. Il lui a même donné l’exemple en travaillant lui-même dans le jardin, et avec quelle énergie !
Les souffrances de l’accouchement sont réelles mais, comme dit Jésus : «Lorsque la femme enfante, elle est dans l’affliction puisque son heure est venue; mais lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus de son accablement, elle est toute à la joie d’avoir mis un homme au monde» (Jn 16,21). Jamais dans la Bible nous ne voyons une femme se plaindre des douleurs de l’enfantement. Elle gémit par contre amèrement quand elle ne peut accéder à la joie de la maternité.
Dieu n’a pas maudit l’homme et la femme. Il leur a donné le monde pour qu’ils le transforment par le travail et le peuplent par le don de la vie. Il les a associés, en quelque sorte, à sa propre fonction paternelle et maternelle. Dieu par contre a maudit le serpent et, à travers lui, le mal qui rôde dans le monde. Il a annoncé sa défaite inéluctable.
Des habits et un signe qui protègent
Avant d’expulser l’homme et la femme du jardin Dieu leur fait des habits de peau. Décidément il sait tout faire! Après le travail du potier, de l’anesthésiste, du chirurgien et du juge, voici maintenant celui de la couturière. Des habits de cuir sont plus seyants et plus solides que des pagnes en feuilles de figuier. Dieu se comporte comme un père et une mère de famille qui voient s’éloigner leurs enfants de la maison familiale et qui leur donnent le minimum nécessaire dans l’existence.
En dehors du jardin la sollicitude de Dieu n’abandonne pas l’humanité. Il protège même l’assassin. Sur Caïn qui dit : «Ma faute est trop lourde à porter», le Seigneur met un signe «pour que personne en le rencontrant ne le frappe». Il protège l’humanité contre elle-même pour qu’elle n’entre pas dans le cycle infernal de la vengeance. Avec Noé puis avec Abraham il conclut une alliance. Avec Moïse il donne sa loi. Avec les prophètes il intervient sans cesse pour rappeler sa prévenance, sa miséricorde et son amour pour son peuple élu et pour tous les hommes.
Israël raconte ainsi son histoire. Il n’y est jamais question d’un Dieu qui abandonne les hommes mais de sa tendresse et de sa fidélité. Les hommes par contre se détournent de lui. L’histoire «sainte» n’est en fait qu’une longue suite de rébellions contre Dieu.
Péché originel ou péché des origines
Le péché originel désigne cela, cette inclinaison des hommes à faire le mal. Saint Paul le dit très bien dans la lettre aux Romains : «Le bien que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne veux pas, je le fais» (7,19). Avec l’histoire d’Adam et Ève, la Bible raconte l’amour de Dieu pour son humanité. Il lui donne le bien le plus précieux : la liberté. L’arbre de la connaissance de ce qui est bien ou mal représente l’épreuve à laquelle l’humanité est soumise. Il ne va pas de soi qu’elle fasse le bon choix. Laissée à elle-même, elle ne cherche pas naturellement à vivre en harmonie avec Dieu. Avec le Christ par contre tout change. Par sa grâce nous sommes réconciliés avec Dieu. Dans la même lettre aux Romains, saint Paul explique que si nous sommes solidaires dans le péché en Adam nous sommes également et surtout solidaires dans le salut en Jésus Christ.
Paradis, vie éternelle et Jérusalem céleste
Dans le Nouveau Testament le Paradis n’est plus derrière nous mais devant nous. Le Christ le promet pour « aujourd’hui » au Bon Larron. Il reprend et amplifie les promesses d’un monde nouveau faites par Isaïe. Depuis le troisième av. J.-C., la conception juive de l’au-delà s’est enrichie d’une croyance plus affirmée en la résurrection des morts. Le lieu vague et triste où dormaient les morts, le shéol, est devenu un lieu de bonheur avec Dieu.
La phrase de Jésus entre tout à fait dans cette perspective. Les morts sont attendus par Dieu dans un paradis, un « ciel » qui a les caractéristiques du jardin. Paradis et vie éternelle deviennent des expressions équivalentes. L’auteur de l’Apocalypse place dans la Jérusalem céleste l’arbre de vie qui était dans le jardin : « Au milieu de la place de la cité et des deux bras du fleuve est un arbre de vie produisant douze récoltes.» (Ap 22, 2). Et il promet cette récompense aux fidèles : « Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer, par les portes, dans la cité. » (Ap 22, 14)