Archive pour le 22 octobre, 2013

PAPE JEAN-PAUL II

22 octobre, 2013

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BIOGRAPHIE DE KAROL WOJTYLA, PAPE JEAN-PAUL II

22 octobre, 2013

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BIOGRAPHIE DE KAROL WOJTYLA, PAPE JEAN-PAUL II

Les racines de Karol Wojtyla : un pape marqué par les drames du 20e siècle

Karol Wojtyla, pape Jean-Paul II
Karol Wojtyla nait à Wadowice le 18 mai 1920, second fils d’un père militaire et d’une mère institutrice. Deux ans plus tôt, la Pologne recouvrait l’indépendance politique perdue à la fin du 18e siècle.
 Karol Wojtyla a été marqué dans sa jeunesse par la disparition de tous ses proches. Il est âgé de 9 ans quand sa mère décède. Quelques années plus tard, son frère aîné meurt prématurément. Puis le père meurt en 1941. Ces épreuves familiales ont pris place dans un contexte historique difficile. Karol Wojtyla a partagé le sort d’une Pologne particulièrement atteinte par les drames du 20e siècle. En 1939, la Pologne perd à nouveau son autonomie avec sa partition entre l’Allemagne nazie et l’URSS. Après la guerre, elle connaîtra le totalitarisme communiste jusqu’en 1989.
 Le pape Jean-Paul II visitera la Pologne communiste dès le début de son pontificat en 1979, puis de nouveau en 1983 et en 1987. Les rassemblements populaires suscités par ses visites, son soutien explicite au syndicat Solidarnosc, auront joué un rôle décisif dans la chute du pouvoir communiste en Pologne (1989), premier acte de la débâcle du bloc de l’est. L’action polonaise de Jean-Paul II aura été une des illustrations d’un pontificat marqué par les droits de l’homme et la propagation des conflits armés. En 1979, dès sa première encyclique, Jean-Paul II déclarait : « La paix se réduit au respect des droits inviolables de l’homme [...], tandis que la guerre naît de la violation de ces droits et entraîne encore de plus graves violations de ceux-ci ».
 L’un des derniers combats de Jean-Paul II aura été son opposition au déclenchement de la guerre en Irak par les États-Unis. Le 13 janvier 2003, devant le corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, il déclarait : « Non à la guerre ! Elle n’est jamais une fatalité. Elle est toujours une défaite de l’humanité ».
L’expérience ouvrière dans la Pologne occupée : la préoccupation sociale du pontificat
Avant d’entrer au séminaire, Karol Wojtyla a suivi des études de lettres, à l’université Jagellon de Cracovie. Le travail obligatoire imposé par l’occupant nazi interrompra ses études. A partir de la rentrée de 1940 et pendant presque 4 ans, Karol Wojtyla travaillera comme ouvrier dans une carrière de pierre d’abord, puis dans une usine chimique. Jean-Paul II gardera de cette expérience une grande préoccupation pour les problèmes sociaux. En 1979, lors de son voyage au Mexique, il déclarait aux ouvriers de Monterrey : « Je n’oublie pas les années difficiles de la guerre mondiale où j’ai moi-même fait directement l’expérience d’un travail physique comme le vôtre [...]. Je sais parfaitement combien il est nécessaire que le travail ne soit pas source d’aliénation et de frustration, mais qu’il corresponde à la dignité supérieure de l’homme ».
 Dans l’encyclique Centesimus annus (1991) Jean-Paul II met également en garde contre une forme radicale de capitalisme : « La solution marxiste a échoué, mais des phénomènes de marginalisation et d’exploitation demeurent dans le monde, spécialement dans le Tiers-monde, de même que des phénomènes d’aliénation humaine, spécialement dans les pays les plus avancés [...]. Il y a même un risque de voir se répandre une idéologie radicale de type capitaliste qui refuse jusqu’à leur prise en considération, admettant a priori que toute tentative d’y faire face directement est vouée à l’insuccès, et qui, par principe, en attend la solution du libre développement des forces du marché. »
De la résistance par la culture au Conseil pontifical pour la culture
Le jeune ouvrier n’a pas renoncé aux activités culturelles. Il intègre une troupe théâtrale d’avant-garde qui déploiera ses activités dans la clandestinité. Karol Wojtyla écrira plusieurs compositions poétiques et théâtrales dont certaines, comme la pièce La boutique de l’orfèvre, ont eu par la suite un écho en dehors des frontières polonaises. La création littéraire n’aura pas été délaissée par Jean-Paul II : il sera le premier pape à publier un recueil de poésies (Triptyque romain, en 2003).
 L’occupant nazi comme plus tard le pouvoir communiste cherchera à briser les racines culturelles de l’identité polonaise. Les activités estudiantines et théâtrales de Karol Wojtyla constitueront une forme de résistance à l’oppression idéologique et politique. Devenu le pape Jean-Paul II, il déclarera le 2 juin 1980, à l’UNESCO à Paris : « Je suis fils d’une Nation qui a vécu les plus grandes expériences de l’histoire, que ses voisins ont condamnée à mort à plusieurs reprises, mais qui a survécu et qui est restée elle-même. Elle a conservé son identité, [...] non en s’appuyant sur les ressources de la force physique, mais uniquement en s’appuyant sur sa culture. »
 Cette histoire personnelle rencontrait la conviction du concile Vatican II. Celui-ci faisait de la culture l’enjeu essentiel d’une rencontre entre l’Église et les hommes. Jean-Paul II aura donc fait de la culture un axe majeur de son pontificat. En 1982, il crée le Conseil pontifical pour la culture, et en 1993, il lui intègre le Conseil pontifical pour le dialogue avec les non-croyants (créé par Paul VI en 1965). La création de ce nouveau dicastère, présidé depuis le début par le cardinal français Paul Poupard, recevait la mission de promouvoir la rencontre entre les cultures et l’Évangile. Là encore, aux yeux du Pape, un caractère de résistance était attaché à cette mission. En décembre 2000, Jean-Paul II déclarait : « Une culture qui refuse de se référer à Dieu perd son âme en même temps que son orientation, devenant une culture de mort. » (Message pour la 34e Journée mondiale de la Paix).
Sacerdoce et vie intellectuelle : un pontificat face aux défis de la foi
Karol Wojtyla entre en 1942 au séminaire de Cracovie. Du fait de l’occupation nazie le séminaire était réduit à la clandestinité. Karol Wojtyla a donc conservé son emploi d’ouvrier pendant les deux premières années de séminaire.
 Le 1er novembre 1946, l’archevêque de Cracovie, Mgr Sapieha (que Pie XII venait tout juste de créer cardinal) ordonne prêtre Karol Wojtyla, et l’envoie poursuivre ses études à Rome, à l’université pontificale de l’Angelicum. À Rome, le père Wojtyla sera hébergé au séminaire belge, ce qui lui vaudra de conserver une grande aisance en français. Après avoir soutenu sa thèse en juin 1948 sur le mystique espagnol saint Jean de la Croix, il sera rappelé à Cracovie début 49, pour y exercer une activité pastorale. En 1953, il soutiendra une thèse sur le philosophe allemand Max Scheler, à l’université polonaise Jagellon, fermée l’année suivante par le pouvoir communiste. Professeur vacataire à l’université de Lublin en 1954, il devient titulaire de la chaire d’éthique en 1957.
 Le pape Jean-Paul II écrira une encyclique sur les fondements de la théologie morale (Veritatis splendor, en 1993), et une autre sur les rapports entre foi et raison (Fides et ratio, en 1998).
 Les occupations intellectuelles du père Wojtyla ne l’ont pas empêché de développer une activité pastorale. Celle-ci s’est orientée en direction des jeunes. Jean-Paul II aura conservé, sa vie durant, une réelle proximité avec les jeunes qui s’exprimera de façon particulièrement forte à travers les Journées Mondiales de la Jeunesse ou « JMJ » (dont Paris en 1997, Rome en 2000 et Toronto en 2002). Ce contact privilégié avec la jeunesse aura comporté une double note de confiance et d’exigence. Aux participants des « JMJ » de Rome, Jean-Paul II déclarait : « Il ne vous sera peut-être pas demandé de verser votre sang, mais de garder la fidélité au Christ, oui certainement ! [...] En l’an 2000, est-il difficile de croire ? Oui, c’est difficile ! On ne peut pas le nier. C’est difficile, mais avec l’aide de la grâce c’est possible. »
Évêque au moment du concile : un pontificat marqué par Vatican II
Le père Wojtyla est ordonné évêque auxiliaire de Cracovie le 28 septembre 1958. Comme tout évêque catholique, il est convoqué au concile Vatican II, ouvert par le pape Jean XXIII le 11 octobre 1962, et clôturé par le pape Paul VI le 7 décembre 1965. Mgr Wojtyla sera invité à apporter sa contribution personnelle au Concile, en étant impliqué dans le travail de rédaction de la constitution pastorale Gaudium et spes.
 C’est pendant le Concile, le 13 janvier 1964, que Paul VI nomme Mgr Wojtyla archevêque de Cracovie. Le nouvel archevêque prendra ses fonctions le 8 mars 1964. C’est encore de Paul VI que Mgr Wojtyla recevra le cardinalat, le 28 juin 1967. Du 7 au 13 mars 1976, Paul VI invitera le cardinal Wojtyla à prêcher les exercices de carême de la Curie romaine. Paul VI meurt le 6 août 1978. Mgr Wojtyla est cardinal électeur et prend part au conclave : Jean-Paul Ier est élu le 26 août 1978. Celui-ci meurt un mois plus tard, le 28 septembre 1978. Le cardinal Karol Wojtyla est élu pape le 16 octobre 1978.
 Le pape Jean-Paul II se fixera comme objectif la mise en œuvre du concile Vatican II. Le lendemain de son élection, il déclarait : « Nous voulons tout d’abord souligner l’importance permanente du IIe Concile oecuménique du Vatican, et ceci signifie pour nous l’engagement formel de l’appliquer soigneusement. » C’est dans cette perspective que Jean-Paul II réformera le droit de l’Église catholique par la promulgation du nouveau Code de droit canonique, en 1983. Il aura encore voulu offrir un exposé des fondamentaux de la foi catholique, par la publication du Catéchisme de l’Église catholique en 1992. C’est encore l’héritage du concile qui explique l’attachement de Jean-Paul II à l’effort œcuménique. L’encyclique Ut unum sint de 1995, ouvrant aux communautés chrétiennes non catholiques la discussion sur les modalités d’exercice du ministère pontifical, en sera l’un des signes marquants. Les efforts de rapprochement avec le judaïsme et le dialogue interreligieux seront aussi des aspects du pontificat à situer dans la perspective du Concile. À l’égard du judaïsme, Jean-Paul II posera des gestes hautement symboliques, dont l’objectif sera de favoriser le rapprochement avec l’Église catholique1. À cette fin, Jean-Paul II a conduit un « examen de conscience » au sujet des fautes commises à l’encontre des juifs au cours de l’histoire de l’Église2. En outre, Jean-Paul II aura donné une visibilité au dialogue interreligieux par exemple à travers sa rencontre avec des jeunes musulmans au grand stade de Casablanca, en 1985, sa visite à la mosquée des Omeyyades à Damas, le 6 mai 2001, et encore les deux rencontres de prière interreligieuse à Assise, en 1986 et en 2002. Tous ces actes procédaient de la conviction du pape Jean-Paul II que le déploiement de l’héritage conciliaire était la manière adéquate de faire entrer l’Église catholique dans le 3e millénaire.
 1 Pour mémoire : première visite d’un pape dans une synagogue avec la visite de Jean-Paul II à la grande synagogue de Rome, le 13 avril 1986, au cours de laquelle Jean-Paul II qualifie les juifs de « frères aînés des chrétiens ; établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Israël à partir du 15 juin 1994 ; discours à Yad Vashem (mémorial de la Shoah, à Jérusalem) le 23 mars 2000 ; prière du pape au Mur occidental du Temple de Jérusalem, le 26 mars 2000.

 2 Démarche de repentance du 12 mars 2000, au cours de laquelle le pape a demandé pardon pour les fautes de l’Eglise, notamment à l’égard du « peuple de l’Alliance et des bénédictions »

MARIE COOPÈRE À LA MATERNITÉ DE L’EGLISE (JEAN PAUL II)

22 octobre, 2013

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MARIE COOPÈRE À LA MATERNITÉ DE L’EGLISE (JEAN PAUL II)

Pape Jean Paul II (1993)

Marie est donc présente dans le mystère de l’Eglise comme modèle. Mais le mystère de l’Eglise consiste aussi à engendrer les hommes à une vie nouvelle et immortelle: c’est là sa maternité dans l’Esprit Saint. Et en cela, non seulement Marie est le modèle et la figure de l’Eglise, mais elle est beaucoup plus. En effet, «avec un amour maternel, elle coopère à la naissance et à l’éducation» des fils et des filles de la mère Eglise (Lumen gentium 63).
 La maternité de l’Eglise se réalise non seulement selon le modèle et la figure de la Mère de Dieu mais aussi avec sa «coopération».
L’Eglise puise abondamment dans cette coopération, c’est-à-dire dans la médiation maternelle qui est caractéristique de Marie en ce sens que déjà sur terre elle coopérait à la naissance et à l’éducation des fils et des filles de l’Eglise, comme Mère de ce Fils « dont Dieu a fait le premier-né parmi beaucoup de frères »(Rm 8,29).
Elle y apporta -comme l’enseigne le Concile Vatican II- la coopération de son amour maternel.

 On découvre ici la valeur réelle de ce qu’a dit Jésus à sa Mère à l’heure de la Croix:
«Femme, voici ton fils», puis au disciple: «Voici ta mère» (Jn 19, 26-27).
Ces paroles déterminent la place de Marie dans la vie des disciples du Christ et expriment – comme je l’ai dit – la nouvelle maternité de la Mère du Rédempteur, la maternité spirituelle, née au plus profond du mystère pascal du Rédempteur du monde. C’est une maternité dans l’ordre de la grâce, parce qu’elle invoque le don de l’Esprit Saint qui suscite les nouveaux fils de Dieu, rachetés par le sacrifice du Christ, cet Esprit que, en même temps que l’Eglise, Marie reçut aussi le jour de la Pentecôte.

 Cette maternité est particulièrement perçue et vécue par le peuple chrétien dans la célébration eucharistique- célébration liturgique du mystère de la Rédemption-, où se rend présent le Christ, en son vrai corps né de la Vierge Marie. A juste titre, la piété du peuple chrétien a toujours vu un lien profond entre la dévotion à la Sainte Vierge et le culte de l’Eucharistie; c’est là un fait que l’on peut observer dans la liturgie tant occidentale qu’orientale, dans la tradition des familles religieuses, dans la spiritualité des mouvements contemporains, même ceux des jeunes, et dans la pastorale des sanctuaires marials. Marie conduit les fidèles à l’Eucharistie.

Pape Jean Paul II,
Lettre encyclique Redemptoris Mater, 25 mars 1987, n°44

LA MÈRE DU RÉDEMPTEUR DEVIENT MÈRE UNIVERSELLE (JEAN PAUL II)

22 octobre, 2013

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LA MÈRE DU RÉDEMPTEUR DEVIENT MÈRE UNIVERSELLE (JEAN PAUL II)

Jean Paul II, audience du 23 avril 1997

Après avoir rappelé la présence de Marie et des autres femmes au pied de la Croix du Seigneur, saint Jean rapporte que : «Jésus donc voyant sa mère, et se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère: « Femme, voici ton fils ». Puis il dit au disciple: « Voici ta mère » »
(Jn 19, 26-27)

La révélation de la mission maternelle de Marie :
Ces paroles, particulièrement émouvantes, constituent une « scène de révélation » : elles révèlent les sentiments profonds du Christ mourant et contiennent une grande richesse de significations pour la foi et la spiritualité chrétienne.
En effet, en se tournant vers sa Mère et le disciple qu’il aimait, le Messie crucifié établit, à la fin de sa vie terrestre, de nouvelles relations d’amour entre Marie et les chrétiens.
De telles expressions, parfois uniquement interprétées comme une manifestation de la piété filiale de Jésus envers sa Mère, vont bien au-delà de la nécessité matérielle de résoudre un problème familial.
En effet, une analyse attentive du texte, confirmée par l’interprétation de nombreux Pères et par le sentiment ecclésial commun, nous place, lors de l’épisode où Jésus confie Marie et Jean l’un à l’autre, devant l’un des faits les plus importants pour comprendre le rôle de la Vierge dans l’économie du salut.
En réalité, les paroles de Jésus mourant révèlent que son intention première n’est pas celle de confier sa Mère à Jean, mais de remettre le disciple à Marie, en lui confiant une nouvelle mission maternelle.
En outre, la dénomination « femme », également utilisée par Jésus lors des Noces de Cana pour conduire Marie vers une nouvelle dimension de sa qualité de Mère, révèle combien les paroles du Sauveur ne sont pas le fruit d’un simple sentiment d’affection filiale, mais entendent se situer sur un plan plus élevé.
La mort de Jésus, bien qu’elle provoque la plus grande des souffrances à Marie, ne change pas en elle-même ses conditions habituelles de vie : en effet, en abandonnant Nazareth pour commencer sa vie publique, Jésus avait déjà laissé sa Mère seule.

A l’heure de l’accomplissement du salut :
En outre, la présence au pied de la Croix de sa parente, Marie de Cléophée, laisse supposer que la Vierge entretenait de bonnes relations avec sa famille et sa parenté, chez qui elle aurait pu être accueillie après la mort de son Fils. Au contraire, les paroles de Jésus assument leur signification la plus authentique au sein de sa mission salvifique. Prononcées au moment du sacrifice rédempteur, elles tirent précisément de cette circonstance sublime leur valeur la plus élevée.

En effet, après les paroles que Jésus adresse à sa Mère, l’Évangéliste rapporte un fait significatif : «Après quoi, sachant que désormais tout était achevé… » (Jn 19, 28), comme s’il voulait souligner qu’Il a mené à terme son sacrifice en confiant sa Mère à Jean et, en lui, à tous les hommes, dont elle devient la Mère dans l’œuvre de salut. La réalité accomplie par les paroles de Jésus, c’est-à-dire la nouvelle maternité de Marie à l’égard du Disciple constitue un nouveau signe du grand amour qui a conduit Jésus à offrir sa vie pour tous les hommes.

Une maternité universelle :
Au Calvaire, cet amour se manifeste par le don d’une mère, la sienne, qui devient ainsi également notre mère. Il faut rappeler que, selon la tradition, Jean est celui que la Vierge a effectivement reconnu comme son fils ; mais ce privilège a été interprété par le peuple chrétien, dès le début, comme le signe d’une génération spirituelle concernant l’humanité tout entière. La maternité universelle de Marie, la « Femme » des noces de Cana et du Calvaire, rappelle Eve, « Mère de tous les vivants » (Gn 3, 20). Toutefois, alors que cette dernière avait contribué à l’entrée du péché dans le monde, la nouvelle Eve, Marie, collabore à l’événement salvifique de la Rédemption.

Ainsi dans la Vierge, la figure de la « femme » est rétablie et la maternité assume la mission de diffuser parmi les hommes la vie nouvelle dans le Christ. En vue de cette mission, on demande à Marie d’accepter le sacrifice, très douloureux pour Elle, de la mort de son Fils unique. L’expression de Jésus :  » Femme, voici ton Fils « , permet à Marie de comprendre la nouvelle relation maternelle qui devait prolonger et amplifier la précédente. Son « oui » à ce projet constitue donc son assentiment au sacrifice du Christ, qu’Elle accepte généreusement en adhérant à la volonté divine.

Même si dans le dessein de Dieu, la maternité de Marie était destinée, dès le début, à s’étendre à toute l’humanité, c’est seulement au Calvaire qu’en vertu du sacrifice du Christ, elle se manifeste dans sa dimension universelle. Les paroles de Jésus : «Voici ton Fils», accomplissent ce qu’elles expriment, constituant Marie mère de Jean et de tous les disciples destinés à recevoir le don de la Grâce divine.

Un lien d’amour personnel :
Sur la Croix, Jésus n’a pas proclamé de façon formelle la maternité universelle de Marie, mais il a instauré une relation maternelle concrète entre Elle et le disciple bien-aimé.

Dans ce choix du Seigneur, l’on peut entrevoir la préoccupation que cette maternité ne soit pas interprétée de façon vague, mais qu’elle indique la relation intense et personnelle de Marie avec chaque chrétien.
Puisse chacun d’entre nous, précisément en vertu du caractère concret de la maternité universelle de Marie, connaître pleinement en Elle sa propre Mère, en se remettant avec confiance à son amour maternel.