Archive pour le 21 octobre, 2013

Vierge et l’Enfant avec saint Antoine abbé

21 octobre, 2013

Vierge et l'Enfant avec saint Antoine abbé dans images sacrée

http://www.santiebeati.it/immagini/?mode=view&album=20100&pic=20100AL.JPG&dispsize=Original&start=20

SAGESSE ET FOLIE (le 06 – 11 – 05 )

21 octobre, 2013

http://www.philagora.fr/religion/06-11-05.htm

SAGESSE ET FOLIE  (le 06 – 11 – 05 )

Père J-B Blondeau

« Le sens des mots est difficile à cerner. On pense aux grands sages dont la pensée a éclairé la marche de l’humanité. Là, c’est la profondeur de l’esprit, la qualité de l’intelligence, l’universalité de la vision qui sont évoquées. Mais l’on dit à un enfant d’être sage, là ce serait plutôt la maîtrise de son agitation corporelle ou de son bavardage épuisant dont il serait question. Et quand’ on dit d’une décision qu’elle est sage, c’est son opportunité, sa justesse, sa mesure qui sont sous entendues, Les « jeunes filles sages », les « vierges sages » comme nous avons l’habitude de dire, c’est plutôt leur vigilance et, surtout leur prévoyance qui sont soulignées. Avec un réalisme un peu froid et qui, en tout cas, n’est pas partageur. De l’huile pour que se maintienne la lumière; il n’y en aura pas assez si nous vous en passons, allez plutôt vous en procurer… chez le marchand!
Et la folie? C’est la déraison, la schizophrénie, cette façon tragique d »être toujours à côté du réel, à côté de la plaque. C’est la démesure, la folie des grandeurs. C’est la violence, la folie meurtrière. Ce peut être aussi l’extrême intensité quand il s’agit d’un amour fou. Tu m’aimes ? Je t’aime… à la folie! C’est quelquefois mignon, charmeur, quand il n’y en a pas trop, comme un brin de folie. ici, c’est l’imprévoyance, l’incapacité d’adapter ses actes à l’avenir que l’on peut pourtant prévoir. Les « vierges folles » prennent une lampe mais pas d’huile pour en nourrir la mèche.
La sagesse, dans la Bible, c’est bien plus encore que ce qu’en dit le sens commun. Et nos jeunes filles sages, vont à ce sens original, donner soudain un relief que l’on ne soupçonnait pas. La sagesse, c’est Dieu lui-même, sortant de lui-même tout en restant lui-même. C’est dieu qui se donne en casant de l’altérité, Et verra enfin que la Sagesse c’est le Christ lui-même qui en se donnant à en nous faisant au sens le plus fort communier à sa personne, nous fait entrer dans la réalité même de Dieu. Alors la Sagesse devient cet esprit qui à la fois nous habite et en même temps unit Jésus à celui qu’il appelle son mère et… notre Père.
Alors, que nous dit la sagesse de ce Royaume de Dieu dont, nous le savons, cette noce où l’on attend l’époux est l’image permanente dans l’Écriture? Elle nous dit, la Sagesse, que sa venue n’est pas pour demain, que va être longue. Elle nous dit, et nous le vérifions tous les jours, qu’en attendant que ce royaume vienne la nuit se fait épaisse autour de nous. La Sagesse, c’est croire que queue que; soit la durée de l’attente, quelle que soit l’épaisseur des ténèbres, l’époux finira par arriver, mais le délai exige cette provision d’huile qui alimente la lumière de notre espérance, cette huile où il est si facile de reconnaître celle des sacrements qui soutiennent notre marche et confortent notre attente. L’huile, c’est l’espérance qui permet de tenir quelles que soient les apparences, quelles que soit la longueur des attentes.
Quant à la folie, elle est ce qui nous prive de cette indispensable espérance. Ces jeunes filles imprévoyantes ressemblent à ceux dont Jésus dit qu’ayant construit une tour sur du sable, la moindre tempête, et quel redoutable ouragan qu’une espérance qui tarde à se réaliser, renverse cette tour, ruine l’espérance, et même la foi. Et souvent parce » qu’en réalité on ne croyait pas vraiment ce que l’on espérait. Heureusement, un jour la Sagesse de Dieu viendra épouser notre ,folie, la Sagesse de Dieu qui est, dit Saint Paul, folie de la croix, folie de J’amour se faisant connaître en Jésus, Parole de l’espérance qui prend visage d’homme. Certes, nous ne savons ni le jour ni l’heure, mais au veilleur, attentif la Présence se dit dans le mystère du quotidien, comme à travers un miroir dira encore Paul. À condition, dans ce miroir, de ne pas voir que son propre reflet, ce qui serait bien alors la plus grande des folles ! A condition qu’à travers ce miroir nous voyions en filigrane, dans chaque visage de nos frères, le visage de l’époux que nous attendons ».

Père BLONDEAU.

LES IMAGES « HISTORIQUES » DU DIVIN DANS L’ANCIEN ISRAËL

21 octobre, 2013

http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/1137.html

LES IMAGES « HISTORIQUES » DU DIVIN DANS L’ANCIEN ISRAËL

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L’étude de la religion d’Israël est dépendante de la manière dont l’histoire d’Israël est interprétée…
L’étude de la religion d’Israël, en particulier du « yahwisme » – la relation avec Yhwh, Dieu Un – est dépendante de la manière dont l’histoire d’Israël est interprétée. Des études récentes ont modifié la perception des origines d’Israël, la compréhension du royaume uni de David et de Salomon, et du rapport entre le royaume d’Israël et de Juda. Elles ont montré l’importance du VIIe s. av. J.-C., de l’exil (587-539) et de l’époque perse (539-333) pour la formation de la littérature biblique.
C’est donc dans ce cadre que se situe notre étude qui suivra les grandes périodes historiques ci-dessous :
• Début XIIe -Xe  s. av. J.-C. : émergence d’États indépendants. Naissance d’Israël et installation des groupes nomades dans les hautes terres de Samarie et de Judée ;
• Fin Xe-VIIIe s. av. J.-C. : époque assyrienne. Époque royale en Israël et Juda. Autour de l’an 1000, naît le premier royaume de Saül dans les hautes terres d’Éphraïm et de Benjamin, à Sichem ou Silo. Le grand royaume d’Israël autour de Samarie s’éteint en 722. Sur les Hautes terres de Juda, le royaume de David prend naissance autour de Jérusalem au Xe s. av. J.-C ;
• Fin VIIIe s.-début VIe s. av. J.-C. : époques assyrienne et babylonienne. Fin viiie s. av. J.-C., le royaume de Juda et Jérusalem se développent. La prise de Jérusalem en 597 en marque la fin 
• Fin VIe s.-début IVe s. av. J.-C. : époque perse. Communautés juives en Judée et en diaspora.

Le temps de la religion « cananéenne »
Du début du XIIe s. au Xe s. av. J.-C., la période qui correspond à l’émergence d’Israël peut être caractérisée comme celle des sanctuaires locaux.
Selon nombre d’historiens, la naissance d’Israël est liée à la crise qui marque le passage du bronze récent (1550-1150 av. J.-C. en Canaan) à l’âge du fer (à partir de 1150) par l’effondrement de la civilisation des cités-États (caractéristique de l’âge du bronze) causée par de multiples facteurs et en particuliers des facteurs économiques. Des groupes de pasteurs se sédentarisent sur les « hautes terres » (c’est ainsi que l’on dénomme les montagnes de Samarie et de Juda) et se structurent autour de lignage et des liens d’appartenance à une famille. L’origine de l’Israël historique est située au XIIe s. av. J.-C. par les historiens, ce qu’atteste la stèle de Merneptah.
La stèle du pharaon Merneptahcontient la plus vieille mention connue du nom d’Israël : elle y nomme un groupe habitant des hautes terres dont le nom théophore (formé sur le nom d’une divinité) n’est pas yahwiste. Dans le nom « Israël », la divinité tutélaire n’est pas Yhwh mais le dieu cananéen El, bien connu des textes ougaritiques. L’étymologie d’Israël, « qu’El lutte, se montre fort » ou « El dominera », serait la trace à la fois d’une séparation d’une population pastorale ne pouvant plus subsister dans le voisinage des villes-États (en raison d’une crise économique) et à la fois le signe d’une continuité avec une longue culture syro-palestinienne du IIe millénaire av. J.-C. Le nom divin El fait partie de la tradition patriarcale. Il est associé à Abraham avec le nom de « El Shaddaï » età Jacob avec le nom de « El, dieu d’Israël ». Il est utilisé à quatre reprises dans la Genèse, en lien avec Jacob et Joseph (Gn 33,20 ; 35,7 ; 46,3 et 49,25). El fut la divinité dominante de la région et il devient un nom du dieu des clans liés aux figures des patriarches.

Le culte yahwiste
Les principales caractéristiques de cette haute période sont celles d’un « pluralisme religieux interne » et celle d’un culte domestique lié aux groupes familiaux. L’onomastique biblique et extrabiblique permet de comprendre ce que sous-tend le vocable de « pluralisme ». Les noms de personnes sont associés à des noms de divinités : El, Baal, Sedeq, Shalom. Le nomShaddaï est à l’origine une divinité de groupes nomades. Les noms ab « père », ah « frère »font référence à des divinités tutélaires de clans, et aux cultes des ancêtres.
À ce stade de l’histoire des débuts d’Israël, le culte yahwiste n’est guère attesté et n’appartient pas à l’origine aux traditions religieuses cananéennes. Aucun patronyme des fondateurs d’Israël ne porte un nom yahwiste, de même que les noms éponymes des tribus, hormis Juda, ne sont des noms yahwistes.
La datation de la pénétration du culte yahwiste en Canaan demeure une question. Le culte de Yhwh est vraisemblablement originaire de Madian au Sud de Canaan. Yhwh y est une divinité climatique comme le laisse entendre Jg 5,4 : « Seigneur, quand tu sortis de Séïr, quand tu partis de la steppe d’Édom, la terre trembla, les cieux ont déversé, les nuées ont déversé de l’eau… »
Cette provenance est corroborée par quelques attestations du nom yhwdans des inscriptions datant d’Amenhotep III (1390-1352 av. J.-C.) et de Ramsès II (1279-1212) mentionnant l’association d’un groupe tribal avec le nom de yhw (shsw yhw, les Shoshous de Yhw) et d’autres noms. L’analyse de ces listes conduit à penser que le nom yhw y est plutôt un toponyme car les autres noms connus de la liste sont des noms de lieux se référant à la région de Madiam et d’Édom, tel Séir.
Les incursions madianites, dont témoignent les traditions de Jg 6–8, s’inscrivent fort bien dans le contexte de la formation d’agrégats de tribus, et sont, selon M. Liverani, le contexte le plus probable de la pénétration du culte yahwiste en Canaan. Le texte de Dt 32,8 fournit une indication sur l’appartenance ancienne de Yhwh à un panthéon dans lequel El (nommé ici El Elyon) est le dieu souverain qui attribue un pays à chaque divinité dont Yhwh : « Lorsque le Très Haut (El Elyon) partageait les nations, comme il dispersait les fils d’Adam, il fixa les frontières des nations selon le nombre des fils de Dieu[1], car la part du Seigneur (Yhwh) c’est son peuple ; et Jacob est le patrimoine qui lui revient » (Dt 32,8).
C’est à la faveur de l’implantation de Yhwh comme culte en Canaan qu’une identification progressive El/Yhwh se dessine, ce que la tradition biblique atteste, puisque le dieu El ne fait l’objet d’aucune polémique et que la référence à ce nom ne pose pas de questions sur l’identité du dieu ainsi désigné.

Images anthropomorphiques du divin
Quelle que soit la présence d’un proto-yahwisme pendant la période du XIIe-Xe s. av. J.-C.en Canaan, Ch. Uehlinger remarque une continuité de la pratique cultuelle et de la production de représentations anthropomorphiques du divin entre le bronze récent (1550-1200 av. J.-C.) et l’âge du fer ancien (1200-1000 av. J.-C.) pour ce qui est de la statuaire de métal, objets en pierre, autels en terre cuite, statuaire et figurines en terre cuite, sceaux représentant des scènes cultuelles. Ainsi la présence de « divinités au bras levé » trouvées à Meguiddo, évoque les figures de Baal d’Ougarit au bras levé.
On observe une pérennisation de la religion climatique attestée en Canaan sous la forme d’un culte de type Baal-Hadad. Il s’agit d’une religion de la continuité de la vie liée à la fertilité de la terre et à la fécondité des êtres vivants comme en témoignent les plaques figurines de Canaan, datées de la période XIIe-Xe  av. J.-C., représentant des femmes/déesses assises « se tenant la poitrine » ou « tenant un enfant ». 
Les attestations de culte anthropomorphique sont liées surtout à l’Israël du nord. Le peu d’évidence archéologique en Juda au Xe s. tardif av. J.-C. donne peu de crédit au point de vue biblique selon lequel Jérusalem sous le règne de Salomon fut le sanctuaire central d’Israël et de Juda.
Notre connaissance de la religion pratiquée par les Israélites à l’époque de l’émergence d’Israël à la fin du IIe millénaire av. J.-C demeure très parcellaire.Le yahwisme est alors intégré à l’héritage cananéen si prégnant dans la région, et il est encore loin d’avoir les caractéristiques et d’occuper la place dominante que lui attribue la littérature biblique. Lareligion du premier Israël est « cananéenne ».

[1] Le texte hébreu massorétique a la leçon « selon le nombre des fils d’Israël ». Nous traduisons ici la Septante grecque qui repose sur un texte hébreu plus ancien.