Archive pour le 17 octobre, 2013
S. LUC, ÉVANGÉLISTE 18 OCTOBRE
17 octobre, 2013S. LUC, ÉVANGÉLISTE 18 OCTOBRE
RÉSUMÉ :
Saint Luc, peut-être juif d’origine, naquit, dit saint Eusèbe, à Antioche la capitale des rois de Syrie. Saint Paul nous dit qu’il y exerçait les fonctions de médecin.
Compagnon de voyage de l’Apôtre des Nations, il fut aux côtés de saint Paul durant la plupart de ses missions et pendant sa double captivité à Rome.
Grâce à ses relations avec ce maître et avec les autres Apôtres, il put écrire le troisième Évangile que saint Jérôme et saint Jean Chrysostôme désignent sous le nom d’ « Évangile de saint Paul ». Comme le Docteur des Gentils, il s’adresse aux païens pour leur prouver que le salut est apporté par Jésus à tous les hommes sans exception qui croient en Lui.
On le désigne sous le symbole du bœuf, l’un des quatre animaux de la vision d’Ézéchiel, parce qu’il commence son Évangile en parlant du sacerdoce de Zacharie, prêtre et sacrificateur, et que le bœuf était la victime la plus ordinaire des sacrifices de l’ancienne loi.
La Messe de saint Luc présente, de même que celle de saint Marc, cette particularité qu’on y lit l’Évangile renfermant les instructions du Sauveur à Ses soixante-douze disciples, parce que ces deux Évangélistes ne furent pas Apôtres, mais seulement des Disciples de Notre-Seigneur.
Saint Jérôme rapporte que saint Luc mourut en Achaïe, âgé de quatre-vingt-quatre ans.
Saint Luc, né à Antioche, est une des principales gloires de cette ville. L’Histoire nous apprend peu de chose de ses premières années ; on ne sait même pas si, avant sa conversion, il était païen ou observait la religion juive ; cette dernière opinion est la plus généralement adoptée.
Il fit de grands progrès dans la science. Doué d’un caractère ferme et d’une belle intelligence, il fut, paraît-il, très habile médecin, et ne dédaignait pas, dans ses loisirs, de cultiver l’art de la peinture, pour lequel il avait un goût prononcé.
Saint Luc serait sûrement arrivé à l’une des premières charges de la cité, quand il renonça à son brillant avenir pour aller voir, en Judée, ce Jésus qui venait d’inaugurer Sa mission publique, et dont le Nom, la doctrine, les miracles, faisaient grand bruit dans tous les pays voisins.
Il Le vit, crut en Sa mission divine, et prenant pour lui la parole du Maître : « Que celui qui veut être mon disciple quitte tout et Me suive », il suivit dès lors le Sauveur pas à pas dans Ses courses apostoliques ; il fut témoin de Sa Passion, de Sa Résurrection, de Son Ascension, reçut le Saint-Esprit au Cénacle, le jour de la Pentecôte, et partit pour évangéliser Antioche sa patrie.
Plein d’enthousiasme pour le génie de saint Paul, il le prit pour son maître et se joignit à lui pour l’aider dans ses travaux ; il lui fut si fidèle, qu’il l’accompagna dans tous ses voyages et supporta patiemment avec lui fatigues, souffrances et persécutions pour le Nom de Jésus-Christ.
Saint Luc écrivit, sous l’inspiration de l’Esprit-Saint et avec une compétence personnelle qui est incontestable, l’Évangile qui porte son nom et les Actes des Apôtres. Son Évangile est surtout précieux par ses récits assez détaillés des mystères de l’Incarnation et de la Nativité du Sauveur, de l’Annonciation et de la Visitation. Les Actes des Apôtres servirent à faire disparaître beaucoup de mensonges qu’on répandait sur le Christianisme naissant, et à confirmer les fidèles dans la Foi.
Qui n’a entendu parler des Vierges peintes par saint Luc ? D’après une pieuse légende, il aurait obtenu de Marie la grâce de faire son portrait, et la divine Mère aurait consenti à poser devant lui ; le travail terminé, la sainte Vierge l’aurait béni en disant : « Ma grâce sera toujours avec cette image ». Quoi qu’il en soit, les Madones de saint Luc sont vénérées en plusieurs lieux.
Après la mort du grand Apôtre, saint Luc continua son apostolat en Italie, dans les Gaules, la Dalmatie, la Macédoine. Où et comment mourut-il ? On ne saurait le dire au juste ; selon les uns, il répandit son sang pour la Foi dans le Péloponèse, après avoir évangélisé l’Égypte ; selon d’autres, il répandit son sang pour la Foi en Bithynie.
Les peintres et les médecins le regardent comme leur patron.
LECTURE DES ACTES ET ÉCRITURE DES RÉCITS
17 octobre, 2013LECTURE DES ACTES ET ÉCRITURE DES RÉCITS
LIRE LES ACTES DES APÔTRES - ECRIRE LE LIVRE DES RÉCITS
(Octobre 2002 – Avril 2003)
Lire les Actes des Apôtres
Proposés à la lecture de tous dans le cadre du synode, les Actes des Apôtres présentent une “première histoire du christianisme”, mettant en récit le sens de cette histoire pour les premiers chrétiens. Ainsi les Actes des Apôtres ne constituent pas seulement un livre d’histoire. Ils veulent bien plutôt proposer une expérience de foi aux lecteurs.
Les animateurs des groupes bibliques du diocèse se sont réunis en présence du Père Rouet, qui leur a livré quelques points d’attention de sa propre lecture du Livre des Actes. Deux exposés magistraux suivis d’une table ronde ont donné aux participants d’entrer dans les nuances et les richesses de l’herméneutique biblique. Au total, pour les animateurs de groupes bibliques, il s’agit maintenant d’aider à inscrire l’étude des Actes des Apôtres dans une démarche de foi pour faire de notre synode une véritable expérience spirituelle qui permette l’écriture des Actes d’une Eglise toujours en naissance.
En raison même de l’intérêt du propos tenu, mais aussi des réflexions qu’il ouvre, vous trouverez ci-dessous une synthèse de la première intervention du Père Yves-Marie Blanchard.
De quelques clés préalables à la lecture des Actes des Apôtres…
1. Le livre des Actes n’est pas aussi isolé qu’il y paraît. D’une part, il appartient à un genre littéraire très pratiqué dans le christianisme ancien (nombreux actes d’apôtres : écrits apocryphes, majoritairement du 2ème siècle). D’autre part, il fait corps avec l’évangile de Luc, comme les deux volets d’un diptyque inséparable. D’ailleurs, le principe du parallélisme – synkrisis – constitue une règle historiographique très utilisée dans l’Antiquité (ex. Plutarque) et familière au rédacteur lucanien (Jean-Baptiste / Jésus ; Pierre / Paul ; le ministère de Jésus / la mission apostolique). Dans ce cadre rhétorique, la vision lucanienne de l’histoire soutient plus le principe de continuité que la tension dialectique (ex. opposition Pierre / Paul, trop souvent considérée comme une clé de lecture des Actes : école allemande au 19ème siècle).
2. Le genre littéraire des actes d’apôtres se trouve au croisement de l’historiographie antique et du roman hellénistique. Tandis que le pôle romanesque tend à l’emporter dans les actes apocryphes (débordement du merveilleux, concentration sur les personnages traités comme des héros de légende), les Actes lucaniens cultivent une grande sobriété et attestent un grand souci de vérité historique. Ainsi le contexte géographique et socio-politique est reproduit avec une grande justesse, jusque dans les détails. Mais cela ne veut pas dire qu’on ait affaire à un reportage collant aux faits. Ainsi, les itinéraires de Paul sont probablement reconstruits, en faveur d’une démonstration de nature théologique, relative à une certaine conception de la mission chrétienne, en continuité du ministère propre de Jésus.
3. La relation de l’auteur à son livre est ambivalente. Dans la majeure partie du texte, le narrateur se tient à distance de l’action (récit à la 3ème personne), adoptant un ton de neutralité conforme aux prétentions historiographiques énoncées dans le double prologue (évangile et Actes). En revanche, dans plusieurs passages, l’auteur s’implique personnellement dans l’action (sections-nous : récit à la 1ère personne du pluriel). Traditionnellement interprétée comme le reliquat d’un journal de voyage ayant servi de source au rédacteur (exégèse historico-critique), cette situation peut aussi bien être étudiée du point de vue de la stratégie de communication déployée par l’auteur (analyse narrative ou narratologie). Dès lors, le narrateur n’est plus seulement observateur mais témoin engagé dans l’action, garant de la véracité des faits et habilité à fournir des clés d’interprétation.
4. La tentation est grande de sous-estimer des passages prétendus “légendaires”, pour lesquels le référent historique est invérifiable, sinon invraisemblable : tel est souvent l’objet de l’approche historico-critique. Or, plutôt que de considérer les Actes des Apôtres du seul point de vue des événements réels, il vaut la peine d’évoquer la valeur symbolique d’éléments narratifs ordonnés à la signification théologique des faits relatés. Ainsi peut-on parler d’un “récit interprétatif” (Paul Ricœur), c’est-à-dire d’un livre exprimant sous forme narrative les faits eux-mêmes, non dénués de référent historique, et leur interprétation au regard de la foi et dans la continuité de l’évangile.
5. Au-delà de l’intérêt historiographique (“la première histoire du christianisme” : expression de D. Marguerat), le livre des Actes constitue donc une synthèse théologique originale, associant les trois axes :
- christologique : le Ressuscité continue son œuvre à travers les efforts de la mission ; le plan du livre atteste la fidélité aux consignes reçues de Jésus ; l’ouverture aux nations, initiée par Pierre et développée par Paul, atteste l’universalité du salut accompli dans le mystère pascal ;
- pneumatologique : l’Esprit Saint accompagne la vie de la communauté post-pascale ; non seulement il réalise l’unité de ses membres, mais il suscite la dynamique missionnaire inaugurée dans le contexte de la Pentecôte juive ; ses interventions répétées soulignent le caractère inédit d’une mission toujours renouvelée ;
- ecclésiologique : situées à l’interface de l’héritage juif et du monde païen environnant, les communautés concrètes vivent la double exigence d’unité et de mission ; les tensions internes et les divergences externes appellent la mise en place d’un ministère de communion et de relance au service de l’évangélisation.
6. Appliquée aux Actes des Apôtres, la question herméneutique peut s’exprimer selon les propositions suivantes :
- L’enquête historique sur les faits advenus et les situations sous-jacentes au récit constitue, non seulement un témoignage précieux sur les premiers temps du christianisme méditerranéen, mais un préambule à l’appréciation du livre en ses différents niveaux de signification.
- La remise en contexte néo-testamentaire (diptyque lucanien), ainsi que l’attention aux paradigmes vétéro-testamentaires (tout particulièrement dans les premiers chapitres) permet d’apprécier la portée réelle d’un certain nombre d’éléments symboliques, pour lesquels l’évocation du référent historique est moins prégnante que la désignation de clés de lecture théologique.
- Il serait donc maladroit de s’en tenir, soit à une lecture historiciste, cédant purement et simplement à l’illusion référentielle (expression de R. Barthes) – le récit ne serait que l’exacte reproduction des faits – soit à une approche idéologique, considérant le livre comme la simple mise en œuvre narrative d’éléments symboliques, dénués de tout enracinement historique.
7. La catégorie de “récit interprétatif” paraît donc la mieux à même de rendre compte de l’originalité du livre des Actes, tout à la fois témoignage historique et attestation théologique, au travers d’une mise en scène narrative, non dénuée d’emprunts à la technique romanesque. En tout cas, le livre des Actes vaut beaucoup mieux qu’un manuel de pèlerinage sur les pas de saint Paul…
Ecrire le Livre des récits
« Vous allez recevoir une puissance, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous : vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1, 8).
Avec l’Eglise de tous les lieux et de tous les temps, nous sommes, chrétiens en Poitou, le fruit de cette Parole du Ressuscité adressée aux Apôtres, le jour de son Ascension.
Ouvrir le livre des Actes des Apôtres nous invite à relire l’histoire de l’Eglise diocésaine et à vivre, aujourd’hui, cet appel du Seigneur à devenir ses témoins devant tous les hommes.
Il nous appartient d’écrire notre propre page de cette histoire, non pas que le livre des Actes des Apôtres soit incomplet, mais, pour parler comme saint Paul, afin que notre Eglise en synode demeure pour tous nos frères et soeurs en humanité comme :
« Une lettre du Christ écrite non avec de l’encre mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos coeurs » (2 Co 3, 3).
Lire et méditer le livre des Actes des Apôtres…
Plusieurs moyens sont mis à notre disposition :
* Des fiches pour une lecture du livre des Actes des Apôtres ont été préparées. Vous pouvez commander le dossier au Centre théologique (Secrétariat – 10 rue de la Trinité – 86034 Poitiers – tél : 05 49 60 63 04). Ce dossier constitue un excellent guide de lecture des Actes des Apôtres ;
* Tout au long de cette année, de nombreux groupes bibliques proposent une lecture du livre des Actes des Apôtres ;
* Des initiatives locales sont prises pour organiser une soirée ou un parcours sur le livre des Actes des Apôtres. Dans les territoires, le Parcours initial de formation (P.I.F.) programmé en tient compte.
Pourquoi écrire ?
On prend le crayon pour faire naître le sens. Reprendre les événements d’une histoire et les raconter permet de tisser les liens qui font le récit. Celui-ci s’oriente alors vers un but qui se révèle comme le sens donné au chemin parcouru.
Le marcheur, avec ses pieds et son bâton, laisse sur le sol la trace de son passage. Son chemin n’est pas tracé à l’avance. C’est lui qui, avançant pas à pas, invente son parcours et se découvre une destinée.
Le narrateur, avec son crayon, laisse sur le papier la trace de son écriture. Il invente les traits qui racontent le sens de son histoire. Il témoigne que l’homme peut écrire sa vie, l’engager dans un projet et lui ouvrir un avenir.
C’est ainsi que la longue marche du Peuple de Dieu se donne à découvrir dans le récit biblique et nourrit notre foi.
Quand le texte est ainsi histoire tissée, il peut devenir pour le groupe qui relit son histoire et pour tout le diocèse un acte d’espérance qui avive le désir de tracer encore le chemin d’un à-venir…
Comment raconter ?
Plusieurs pistes sont possibles pour mettre en récit le visage d’une Eglise toujours en naissance…
* S’arrêter sur un événement ; le raconter en décrivant ce qui a été vécu ; nommer les personnes qui ont agi (les caractéristiques du groupe, les noms, …) ; chercher des verbes qui précisent ce qui s’est produit ;
* S’arrêter sur une durée (de telle date à telle date) ou partir d’un moment précis (le précédent synode, le départ du prêtre résident, l’installation d’une communauté locale, la création de l’équipe du mouvement ou un temps fort vécu, le dernier projet réalisé par le service, …) pour faire le récit d’un événement marquant, d’une initiative prise ;
* Relever une difficulté rencontrée, un manque vécu ou une épreuve traversée qui invitent à avancer au large ;
* Décrire le chemin fait, ou ce qui a été changé, transformé à travers cet événement, ou encore les fruits recueillis ;
* Repérer un fait, lu à la lumière de la foi et porteur d’avenir ;
* Composer une prière d’actions de grâce.
N.B. : On veillera à ne pas dépasser deux pages par contribution.
“Ils (Barnabé et Paul) réunirent l’Eglise et racontaient tout ce que Dieu avait réalisé avec eux et surtout comment il avait ouvert aux païens la porte de la foi” (Ac 14, 27).
Les styles
Cette mise en récit peut prendre des formes diverses. On peut adopter un style descriptif. Ce peut être également un style poétique. Il est possible aussi de s’exprimer sous forme de témoignage. Pourquoi ne pas envisager une bande dessinée ? Des photos constituent un langage pour traduire un événement, une célébration, un temps fort, une réunion, etc…
Sous la responsabilité des Territoires…
* En chaque territoire, circule le Livre des Actes des Apôtres remis lors de l’Assemblée territoriale du synode. Il est accompagné par le “Livre des récits” ;
* L’équipe d’animation du territoire veille à l’organisation de la démarche et à son bon déroulement, selon un calendrier établi du mois d’octobre 2002 au mois d’avril 2003. Elle s’assure que chaque groupe du territoire pourra s’exprimer : dans le cadre des secteurs pastoraux, des mouvements, des groupes chrétiens existants et des services présents sur le territoire ;
* Les “Livres des récits” seront apportés et présentés lors de l’Assemblée synodale des 17-18 mai 2003.
“Paul et Silas parcoururent la Phrygie et la région galate, car le Saint Esprit les avait empêchés d’annoncer la Parole en Asie.
Arrivés aux limites de la Mysie, ils tentèrent de gagner la Bithynie, mais l’Esprit de Jésus les en empêcha.
Ils traversèrent alors la Mysie et descendirent à Troas.
Une nuit, Paul eut une vision : un Macédonien lui apparut, debout, qui lui faisait cette prière : ‘Passe en Macédoine, viens à notre secours !’
A la suite de cette vision de Paul, nous avons immédiatement cherché à partir pour la Macédoine, car nous étions convaincus que Dieu venait de nous appeler à y annoncer la Bonne Nouvelle”.
(Ac 16, 6-10)