Archive pour septembre, 2013

8 SEPTEMBRE: FÊTE DE LA NATIVITÉ DE LA VIERGE MARIE

9 septembre, 2013

http://missel.free.fr/Sanctoral/09/08.php

8 SEPTEMBRE: FÊTE DE LA NATIVITÉ DE LA VIERGE MARIE

HISTORIQUE

Il faut assurément chercher l’origine de la fête de la Nativité de la sainte Vierge en Orient où le synaxaire de Constantinople la marquait déjà au 8 septembre1, selon ce qu’avait décrété l’empereur Maurice (582 + 602).  Il est probable que l’Eglise de Jérusalem fut la première à honorer le souvenir de la Nativité de Notre-Dame qu’elle célébrait dans une basilique proche de la piscine probatique, sur l’emplacement de la maison où, suivant la tradition, serait née la sainte Vierge.
La Nativité de la sainte Vierge est mentionnée dans les homélies d’André de Crète (660-740) : Aujourd’hui comme pour des noces, l’Eglise se pare de la perle inviolée, de la vraie pureté. Aujourd’hui, dans tout l’éclat de sa noblesse immaculée, l’humanité retrouve, grâce aux mains divines, son premier état et son ancienne beauté. Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine ; mais, lorsque naît la Mère de celui qui est la Beauté par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges, elle est façonnée suivant un modèle parfait et entièrement digne de Dieu. Et cette formation est une parfaite restauration et cette restauration est une divinisation et cette divinisation, une assimilation à l’état primitif. Aujourd’hui, contre toute espérance, la femme stérile devient mère et cette mère, donnant naissance à une descendance qui n’a pas de mère, née elle-même de l’infécondité, a consacré tous les enfantements de la nature. Aujourd’hui est apparu l’éclat de la pourpre divine, aujourd’hui la misérable nature humaine a revêtu la dignité royale. Aujourd’hui, selon la prophétie, le sceptre de David a fleuri en même temps que le rameau toujours vert d’Aaron, qui, pour nous, a produit le Christ rameau de la force. Aujourd’hui, une jeune vierge est sortie de Juda et de David, portant la marque du règne et du sacerdoce de celui qui a reçu, suivant l’ordre de Melchisédech, le sacerdoce d’Aaron. Pour tout dire en un mot, aujourd’hui commence la régénération de notre nature, et le monde vieilli, soumis à une transformation divine, reçoit les prémices de la seconde création.
A Rome, on célébrait alors la dédicace de la basilique du martyr Adrien et il faudra attendre le pontificat du pape Serge I° (687-701) pour trouver une trace incontestable de la célébration de la Nativité de la sainte Vierge où le Pape, en sandales, faisait procession de la basilique Saint-Adrien à celle de Sainte-Marie-Majeure. Les vieux livres liturgiques assignaient à cette fête les mêmes chants qu’à la solennité de l’Assomption.
Benoît XIV (1740-1758), dans l’Histoire des Mystères et des fêtes, raconte que chaque année, au 8 septembre, un solitaire entendait des chants célestes ; quand il en demanda la cause à Dieu, il lui fut répondu que c’était en l’honneur de la naissance de la Vierge Marie qui se célébrait au Ciel et qu’il en était averti car Marie étant née pour les hommes, il devrait faire en sorte que cette fête fût aussi célébrée sur terre. Le solitaire se rendit auprès du Pape qui, au récit de la vision, institua la fête de la Nativité de la sainte Vierge.
En France, la fête la Nativité de sa sainte Vierge porta longtemps le titre de Notre-Dame Angevine, rappelant que la Vierge Marie, apparut, en 430, près de Saint-Florent, au saint évêque Maurille d’Angers pour lui demander l’institution de la fête de sa Nativité . Avec le concours efficace du roi Robert le Pieux, Fulbert, évêque de Chartres (+1028) contribua beaucoup à introduire la fête de la Nativité de la sainte Vierge dans le nord du Royaume ; la nuit même de cette fête, sa cathédrale ayant été détruite par un incendie, il jeta les fondement de celle que nous connaissons aujourd’hui, dédiée à la Nativité de Notre-Dame.
A la mort le pape Célestin IV (1243), Frédéric II retint prisonniers des cardinaux pour que le conclave ne se réunît pas ; les prisonniers firent le vœu solennel de donner un octave à cette fête s’ils étaient rendus à la liberté ; libérés, ils élurent Innocent IV qui, au premier concile de Lyon (1245) accomplit le vœu. Grégoire XI fit une vigile qui fut célébrée à Anagni.
L’Ecriture ne parle guère de la naissance de la Sainte Vierge et il faut se référer ici aux traditions comme le firent les textes apocryphes en termes merveilleux.
1 Un synaxaire est un livre liturgique qui rassemble pour chaque jour les lectures et les vies des saints que l’on célèbre

PROTÉVANGILE DE JACQUES
NAISSANCE DE MARIE, LA SAINTE QUI ENGENDRA DIEU, TRÈS GLORIEUSE MÈRE DE JÉSUS-CHRIST

Chapitre premier. Dans les histoires des douze tribus d’Israël, on dit que Joachim était un homme comblé de richesses, mais qu’il apportait des offrandes doubles, en disant :  » Ce que je donne en excédent sera pour tous ; je l’offre en expiation de mes péchés, pour que le Seigneur me soit propice. « 
Etant arrivé le jour solennel du Seigneur où les fils d’Israël apportaient leurs offrandes, Ruben se dressa devant Joachim et lui dit : Il ne t’est pas permis d’être le premier à déposer tes offrandes, car tu n’as pas engendré en Israël.
Et Joachim fut comblé de tristesse, et il alla consulter les documents des douze tribus du peuple, disant : Je verrai dans les documents des douze tribus d’Israël si j’ai été seul à n’avoir pas engendré en Israël. Il chercha et trouva que tous les justes avaient engendré de la postérité en Israël. Mais il se souvint aussi du patriarche Abraham, et qu’en ses derniers jours Dieu lui avait donné un fils, Isaac.
Alors, comblé de tristesse, Joachim ne se présenta point devant sa femme, mais il se rendit au désert ; il y planta sa tente et jeûna quarante jours et quarante nuits, se disant à lui-même : Je ne descendrai ni manger ni boire avant que le Seigneur mon Dieu m’ait visité, et la prière sera ma nourriture et ma boisson.

 Chapitre deuxième. Cependant sa femme Anne pleurait, ayant deux raisons de gémir. Je me désolerai sur mon veuvage, disait-elle ; je me désolerai sur ma stérilité.
Etant arrivé le jour solennel du Seigneur, Judith, sa servante, lui dit : Jusques à quand auras-tu l’âme abattue ? Voici le jour solennel du Seigneur ; tu n’as pas le droit de pleurer. Mais prends ce serre-tête que m’a donné mon ancienne maîtresse ; je ne puis m’en orner car je suis serve et il porte le signe de la race royale.
Anne répondit : Eloigne-toi ; je ne ferai rien de tel, car le Seigneur m’a comblée d’humiliations. Sans doute est-ce un méchant qui t’a donné ce bandeau et tu essaies de me faire complice de ta faute.  Mais Judith répartit : Quel mal pourrais-je te vouloir pire que celui que tu as, puisque le Seigneur a clos ton sein, afin qu’il n’engendre pas de postérité en Israël !
Alors, au comble de l’affliction, Anne ôta ses habits de deuil, elle se lava la tête, revêtit ses habits de noce, et, vers la neuvième heure, descendit se promener au jardin. Elle vit un laurier, s’assit sous ses branches et se mit à invoquer le Tout-Puissant : Dieu de mes pères, bénis-moi, exauce ma supplication, comme tu as béni Sarah dans ses entrailles et lui as donné son fils Isaac.
Chapitre troisième. Et levant les yeux vers le ciel, elle vit dans le laurier un nid de passereaux, et elle se reprit à gémir, se disant pour elle-même :
Pitié de moi ! qui donc m’a engendrée, quelles entrailles m’ont enfantée, pour que je sois devenue maudite parmi les fils d’Israël, que je doive être chassée avec outrage du Temple du Seigneur ?
Pitié de moi ! à quoi donc ressemblé-je ? Pas même aux petits oiseaux du ciel , car les oiseaux du ciel sont féconds devant vous, Seigneur.
Pitié de moi ! à quoi donc ressemblé-je ? Pas même aux bêtes sauvages de la terre, car les bêtes sauvages de la terre sont fécondes devant vous, Seigneur.
Pitié de moi ! à quoi donc ressemblé-je ? Pas même à ces eaux que voilà, car ces eaux sont fécondes devant vous, Seigneur. Pitié de moi ! à quoi donc ressemblé-je ? Pas même à cette terre que voilà, car cette terre porte des fruits en leur temps, et elle vous bénit, Seigneur !
Chapitre quatrième. Or voici qu’un ange du Seigneur apparut et lui dit : Anne, Anne, le Seigneur a entendu ta plainte. Tu concevras, tu engendreras, et l’on parlera de ta progéniture par toute la terre. Anne répondit : Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, si j’enfante soit un fils, soit une fille, je le consacrerai au Seigneur mon Dieu pour qu’il le serve tous les jours de sa vie !
Alors deux anges arrivèrent auprès d’elle, lui disant : Voici que Joachim, ton homme, s’en vient vers toi avec ses troupeaux, car un ange du Seigneur est descendu à lui et lui a dit : – Joachim, Joachim, le Seigneur a entendu ta plainte. Descends d’ici, car voici que ta femme Anne va concevoir dans ses entrailles.
Et Joachim descendit. Il appela ses bergers et leur dit : Apportez-moi dix agneaux sans tache et parfaits ; ils seront pour le Seigneur mon Dieu. Apportez-moi aussi douze des veaux les plus tendres ; ils seront pour les prêtres et le Conseil des Anciens. Et cent chevreaux seront pour tout le peuple.
Et voici que Joachim arriva avec ses troupeaux. Anne, qui se trouvait debout sur le seuil, le vit venir, courut à lui et s’accrochant à son cou, lui dit : Maintenant, je sais que le Seigneur Dieu m’a comblée de bénédictions, car j’étais comme veuve et je ne le suis plus; j’étais stérile et mes entrailles vont concevoir. Et ce fut le premier soir que Joachim reposa dans sa maison.
Chapitre cinquième. Le lendemain, il vint présenter ses offrandes, se disant en lui-même : Si le Seigneur Dieu m’est propice, il m’accordera de voir le disque d’or du prêtre2 ! Il présenta donc ses offrandes, et fixa ses regards sur le disque du prêtre, lorsque celui-ci monta à l’autel, et il sut ainsi qu’il n’y avait aucune faute en lui. Et Joachim dit alors : Maintenant, je sais que le Seigneur m’est propice et que mes péchés sont effacés ! Il descendit donc du temple du Seigneur, justifié, et il retourna dans sa maison.
Or les mois d’Anne s’accomplissaient, et, au neuvième, elle enfanta. Et elle demanda à la sage-femme : Qu’ai-je mis au monde ? Celle-ci répondit : Une fille. Et Anne reprit : Elle a été glorifiée en ce jour, mon âme ! et elle coucha l’enfant. Puis les jours d’usage étant accomplis, elle se releva, se lava, donna le sein à son enfant et l’appela Marie.
2 Ce  » test  » que Joacchim se propose à lui-même peut se comprendre ainsi : le Grand Prêtre, en tenue de cérémonie, portait un disque d’or dont il est question dans la Bible ( Exode, XXVIII, 36, 37 ; Lévitique, VIII, 9 ). Au moment où le Grand Prêtre traversait le sacré parvis pour se rendre à l’autel ou au Saint des Saints, il passait assez loin des simples fidèles, massés dans le parvis des Israélites. Pour discerner le disque d’or sans doute fallait-il qu’un éclat de lumière le fît briller. C’est cet éclat que Joachim demande comme un signe.

EVANGILE DU PSEUDO-MATTHIEU
LIVRE DE LA NAISSANCE DE LA BIENHEUREUSE MARIE ET DE L’ENFANCE DU SAUVEUR

L’ouvrage commence par un prologue qui prétend expliquer qu’il fut écrit par  » le bienheureux prêtre Jérôme « , et que son intention est de relater la vérité, contre certains  » livres apocryphes  » pleins d’hérésies. Mais, dans divers manuscrits, ce prologue se termine par un paragraphe qui assure que l’auteur est  » Jacques, fils de Joseph « , ce qui contredit au début , mais ce qui prouve que le texte latin est dans une étroite dépendance du  » Protévangile de Jacques « . De ce texte nous ne donnons ici que les passages  qui complètent ou modifient ce que le  » Protévangile de Jacques  » contenait déjà.
Chapitre troisième. Joachim qui est au désert, priant le Seigneur de lui accorder un fils, reçoit l’ordre de rentrer à Jérusalem. Au même moment Anne est avertie d’avoir à aller au-devant de son mari. La  » rencontre à la Porte Dorée  » sera évoquée bien souvent dans l’art médiéval.
L’ange apparut de nouveau à Joachim, pendant son sommeil, et lui dit : Je suis l’ange qui t’a été donné par Dieu comme gardien ; descends et retourne auprès d’Anne sans crainte car les bonnes oeuvres que toi et ton épouse Anne avez faites  ont été rapportées à la face du Très-Haut et une postérité vous a été accordée, telle que, depuis les origines, les prophètes et les saints n’en ont eue, telle qu’ils n’en auront jamais. Joachim, s’étant réveillé, appela ses bergers et leur rapporta son songe. Et ils adorèrent le Seigneur et lui dirent : Veille à ne pas contrecarrer l’ange de Dieu. Mais, lève-toi, partons, et allons doucement tandis que nos troupeaux paissent en chemin.
Il y avait trente jours qu’ils marchaient et ils approchaient, quand Anne, qui était en prière, vit paraître un ange qui lui dit : Va à la Porte qu’on appelle Dorée, pour y rencontrer ton époux, car il va te revenir aujourd’hui. En hâte, elle s’y rendit avec ses servantes , et elle se tint près de la dite porte en prières. Elle attendait de puis déjà longtemps et commençait à se lasser, quand, levant les yeux, elle vit Joachim arriver avec ses troupeaux. Elle courut se jeter à son cou, rendant grâces à Dieu, et disant : J’étais veuve et voici que je ne le suis plus ; j’étais stérile et voici que j’ai conçu. Et une grande allégresse se répandit dans tout le voisinageet parmi tous ceux qui la connaissaient, si bien que tout le pays d’Israël la félicita de cette gloire.

COMMENTAIRES SUR LE PROTÉVANGILE DE JACQUES ET L’ÉVANGILE DU PSEUDO-MATTHIEU
(HISTORIQUE SUITE)
On ne saurait tenir pour certains les renseignements que nous donnent l’apocryphe intitulé le Protévangile de Jacques, mais il faut sans doute attacher quelque importance à saint Grégoire de Nysse (+ 394) qui donne Anne et Joachim comme les parents de la sainte Vierge, à saint Sophrone3 qui montre,  à Jérusalem, la maison, la sainte Probatique où l’illustre Anne enfanta Marie, ou à saint Jean Damascène (+ 749) qui ajoute que de ferventes prières leur obtinrent dans un âge avancé la naissance d’une fille . Sans doute faut-il chercher l’origine de la fête de la Nativité de la sainte Vierge en Orient où le synaxaire de Constantinople4, rédigé selon un décret de l’empereur Maurice, la marque déjà au 8 septembre, tandis qu’elle est mentionnée dans les homélies d’André de Crète (660 + 740)5.
On célébrait alors, à Rome, la dédicace de la basilique de saint Hadrien, martyr6, et l’on ne trouve aucune trace incontestable de la Nativité de la sainte Vierge avant le pontificat de Serge I°7 ; le Pape, en sandales, faisait procession de la basilique Saint-Hadrien à celle de Sainte-Marie Majeure.
Dans l’Histoire des Mystères et des fêtes, Benoît XIV (1740 + 1758) raconte que, chaque année, au 8 septembre, un solitaire entendait des chants célestes ; quand il en demanda à Dieu la cause, il lui fut répondu que c’était en l’honneur de la naissance de la Vierge qui se célébrait au ciel, qu’il devait en avertir les hommes, pour qui elle était née, et obtenir la célébration sur terre de cet anniversaire ; c’est ainsi que le solitaire aurait obtenu du Pape la fête de la Nativité de la sainte Vierge.
Saint Boniface (+ 755) introduisit la fête de la Nativité de la Vierge en Allemagne où la prescrivit le concile de Salzbourg (799).
Si saint Bède le Vénérable (673 + 735) la connaissait en Angleterre, elle était absente de la liturgie Mozarabe de Tolède jusqu’au le X° siècle.
On ne la vit guère en France avant l’époque capétienne et sans doute la doit-on à saint Fulbert de Chartres (+ 1028)8 et au roi Robert II le Pieux (970 + 1031). Et saint Bernard d’écrire aux chanoines de Lyon : La sainte Eglise ne se trompe pas quand elle considère ce jour comme saint et le célèbre chaque année à la joie de toute la terre.
Lorsque mourut le pape Célestin IV (1243), l’empereur Frédéric II retint les cardinaux prisonniers afin d’empêcher la réunion du conclave ; les cardinaux firent le voeu solennel de donner un octave à cette fête qui existait déjà depuis saint Anselme dans l’Eglise d’Angleterre, s’ils recouvraient leur liberté, ce que fit leur élu, Innocent IV, au premier concile de Lyon (1245).
 Grégoire X en célébra la vigile en 1377, à Agnani.
3 Originaire de Damas, saint Sophrone fut d’abord professeur de littérature puis moine au couvent de Saint-Théodose de Jérusalem ; évêque de Jérusalem (634), il mourut en 638, un an après la prise de la ville par le calife Omar.
4 Un synaxaire est un livre liturgique qui rassemble pour chaque jour les lectures et la vie des saints que l’on célèbre.
5 Flavius Mauricius Tiberius, excellent stratège et politicien prudent , né vers 539 et décapité en 602, fut le dernier empereur byzantin à imposer la langue latine à sa cour.
   Membre d’une famille romaine de Cappadoce, il fut stratège autocrator (578) pour combattre les Perses qui furent vaincus en 581.
    Il épousa la fille de l’empereur Tibère II qui le désigna comme son successeur. Maurice réorganisa l’administration et l’armée de l’empire, créa les exarchats de Ravenne (pour l’Italie) et de Carthage (pour l’Afrique), gagna une partie de l’Arménie, rétablit la paix en Mauritanie, repoussa les Avars et les Slaves dans les Balkans et contint tant bien que mal les Lombards en Italie. Il se rendit impopulaire par des mesures économiques pour l’organisation de l’armée et fut mis à mort par Phocas qui prit sa place.
6 Saint Hadrien, martyr de Nicomédie sous Maximien, qui mourut un 4 mars et dont les reliques auraient été transférées à Rome un 8 septembre, vers 303 ou 312.
7 Saint Serge Ier, dont on célèbre d’ailleurs aussi la fête au 8 septembre, naquit au sein d’une famille syrienne établie à Palerme (Sicile) ; il vint à Rome sous le pontificat d’Adéodat II (672 + 676) qui l’admit parmi ses clercs comme membre de la Schola Cantorum ; acolyte vers 680, puis prêtre, saint Léon II lui confia le titre de Sainte-Suzanne où il fut un si remarquable pasteur que le clergé et le peuple de Rome l’élit pape (décembre 687). L’archidiacre Pascal, patronné par l’exarque byzantin de Ravenne, s’était installé à l’extérieur du Latran et l’archiprêtre Théodore occupait le reste du palais, tandis que les électeurs étaient réunis au Palatin près du représentant de Byzance ; comme l’archidiacre Pascal avait promis une belle récompense à l’exarque de Ravenne s’il était élu pape, il fallut que le nouveau pape, pour éviter des complications,  lui versât cent livres d’or.
  Serge I° introduit l’Agnus Dei dans la messe après la fraction du pain et régla les quatre grandes fêtes mariales (Annonciation, Dormition, Nativité, Purification). Il mourut en 701 en laissant une véritable réputation de sainteté et fut inhumé, un 8 septembre, à Saint-Pierre.
8 Après d’autres fêtes plus anciennes de la sainte Vierge, la piété des fidèles n’a été satisfaite que quand on a jouté la fête solennelle de ce jour (Fulbert de Chartres : sermon pour la Nativité de la Vierge). Sa cathédrale ayant été détruite par un incendie la nuit même de la fête, il jeta les fondements d’un édifice grandiose.

PRIÈRE

O Marie,
Vierge heureuse et bénie,
permettez-moi de m’approcher de votre berceau,
et de joindre mes louanges
à celles que vous rendent les anges
qui vous entourent, heureux d’être les témoins
des merveilles de votre naissance.
 Agenouillé devant vous,
je vous fais l’offrande de mon coeur ;
Reine du ciel et de la terre,
recevez-moi et gardez-moi.

Je vous salue, Marie,
O fruit de pureté !
La terre maudite s’étonne d’avoir pu vous produire.
O Marie, pleine de grâces,
vous relevez l’espoir des enfants d’Eve chassé du paradis
et vous ranimez leur confiance.
Au jour de votre entrée dans le monde,
nous avons relevés nos fronts abattus :
votre naissance annonce celle du Rédempteur,
comme l’aurore annonce la venue du jour.

Je vous salue, Marie,
O étoile de Jacob !
Le soleil de justice va se lever, le jour de la grâce va luire,
et c’est vous qui avez hâté sa venue.
Vos désirs, plus ardents que ceux des patriarches et des prophètes,
attirent le véritable Emmanuel dans votre sein,
et c’est à vous qu’il appartiendra de nous donner le Verbe fait chair.
Que vos saintes mains, O Marie,
répandent dans mon coeur avec profusion
l’humilité, l’innocence, la simplicité,
la douceur et la charité :
 que ces vertus de votre coeur saisissent le mien
pour que j’appartienne avec vous au Christ,
mon Seigneur,
et qu’en lui je sache offrir le bien que je fais
et le mal que je souffre
pour la plus grande gloire de Dieu
qui est le salut des pécheurs.

L’ESPÉRANCE – QUELLE EST LA SOURCE DE L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE ?

9 septembre, 2013

http://www.taize.fr/fr_article1080.html

L’ESPÉRANCE

QUELLE EST LA SOURCE DE L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE ?

Dans un temps où l’on a souvent du mal a à trouver des raisons d’espérer, ceux qui mettent leur confiance dans le Dieu de la Bible ont plus que jamais le devoir de « justifier leur espérance devant ceux qui [leur] en demandent compte » (1 Pierre 3,15). À eux de saisir ce que l’espérance de la foi contient de spécifique, pour pouvoir en vivre.
Or, même si, par définition, l’espérance vise l’avenir, pour la Bible elle s’enracine dans l’aujourd’hui de Dieu. Dans la Lettre 2003, frère Roger le rappelle : « [La source de l’espérance] est en Dieu qui ne peut qu’aimer et qui nous cherche inlassablement. »
Dans les Écritures hébraïques, cette Source mystérieuse de la vie que nous appelons Dieu se fait connaître parce qu’il appelle les humains à entrer dans une relation avec lui : il établit une alliance avec eux. La Bible définit les caractéristiques du Dieu de l’alliance par deux mots hébreux : hesed et emet (par ex. Exode 34,6 ; Psaume 25,10 ; 40,11-12 ; 85,11). En général, on les traduit par « amour » et « fidélité ». Ils nous disent, d’abord, que Dieu est bonté et bienveillance débordantes pour prendre soin des siens et, en deuxième lieu, que Dieu n’abandonnera jamais ceux qu’il a appelés à entrer dans sa communion.
Voilà la source de l’espérance biblique. Si Dieu est bon et s’il ne change jamais son attitude ni ne nous délaisse jamais, alors, quelles que soient les difficultés – si le monde tel que nous le voyons est tellement loin de la justice, de la paix, de la solidarité et de la compassion – pour les croyants ce n’est pas une situation définitive. Dans leur foi en Dieu, les croyants puisent l’attente d’un monde selon la volonté de Dieu ou, autrement dit, selon son amour.
Dans la Bible, cette espérance est souvent exprimée par la notion de promesse. Quand Dieu entre en rapport avec les humains, cela va de pair en général avec la promesse d’une vie plus grande. Cela commence déjà avec l’histoire d’Abraham : « Je te bénirai, dit Dieu à Abraham. Et par toi se béniront toutes les familles de la terre » (Genèse 12,2-3).
Une promesse est une réalité dynamique qui ouvre des possibilités nouvelles dans la vie humaine. Cette promesse regarde vers l’avenir, mais elle s’enracine dans une relation avec Dieu qui me parle ici et maintenant, qui m’appelle à faire des choix concrets dans ma vie. Les semences de l’avenir se trouvent dans une relation présente avec Dieu.
Cet enracinement dans le présent devient encore plus fort avec la venue de Jésus le Christ. En lui, dit saint Paul, toutes les promesses de Dieu sont déjà une réalité (2 Corinthiens 1,20). Bien sûr, cela ne se réfère pas uniquement à un homme qui a vécu en Palestine il y a 2000 ans. Pour les chrétiens, Jésus est le Ressuscité qui est avec nous dans notre aujourd’hui. « Je suis avec vous tous le jours, jusqu’à la fin de l’âge » (Matthieu 28,20).
Un autre texte de saint Paul est encore plus clair. « L’espérance ne déçoit point, parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné. » (Romains 5,5) Loin d’être un simple souhait pour l’avenir sans garantie de réalisation, l’espérance chrétienne est la présence de l’amour divin en personne, l’Esprit Saint, courant de vie qui nous porte vers l’océan d’une communion en plénitude.

COMMENT VIVRE DE L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE ?
L’espérance biblique et chrétienne ne signifie pas une vie dans les nuages, le rêve d’un monde meilleur. Elle n’est pas une simple projection de ce que nous voudrions être ou faire. Elle nous porte à voir les semences de ce monde nouveau déjà présentes aujourd’hui, à cause de l’identité de notre Dieu, à cause de la vie, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Cette espérance est en plus une source d’énergie pour vivre autrement, pour ne pas suivre les valeurs d’une société fondée sur le désir de possession et de compétition.
Dans la Bible, la promesse divine ne nous demande pas de nous asseoir et d’attendre passivement qu’elle se réalise, comme par magie. Avant de parler à Abraham d’une vie en plénitude qui lui est offerte, Dieu lui dit : « Quitte ton pays et ta maison pour la terre que je te ferai voir » (Genèse 12,1). Pour entrer dans la promesse de Dieu, Abraham est appelé à faire de sa vie un pèlerinage, à vivre un nouveau commencement.
De même, la bonne nouvelle de la résurrection n’est pas une manière de nous détourner des tâches d’ici-bas, mais un appel à nous mettre en route. « Gens de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?… Allez par le monde entier, proclamer l’Évangile à toutes les créatures… Vous serez mes témoins… jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1,11 ; Marc 16,15 ; Actes 1,8).
Sous l’impulsion de l’Esprit du Christ, les croyants vivent une solidarité profonde avec l’humanité coupée de ses racines en Dieu. Écrivant aux Romains, saint Paul évoque les souffrances de la création en attente, les comparant aux douleurs de l’enfantement. Puis il continue : « Nous aussi, qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement. » (Romains 8,18-23). Notre foi ne nous met pas dans un état privilégié, hors du monde, nous « gémissons » avec le monde, partageant sa douleur, mais nous vivons cette situation dans l’espérance, sachant que, dans le Christ, « les ténèbres passent et que déjà luit la lumière véritable » (1 Jean 2,8).
Espérer, c’est donc d’abord découvrir aux profondeurs de notre aujourd’hui une Vie qui va de l’avant et que rien ne peut arrêter. C’est encore accueillir cette Vie par un oui de tout notre être. En nous lançant dans cette Vie, nous sommes conduits à poser, ici et maintenant, au milieu des aléas de notre existence en société, des signes d’un autre avenir, des semences d’un monde renouvelé qui, le moment venu, porteront leur fruit.
Pour les premiers chrétiens, le signe le plus clair de ce monde nouveau était l’existence des communautés composées de gens d’origines et de langues diverses. À cause du Christ, ces petites communautés surgissaient partout dans le monde méditerranéen. Dépassant les divisions de toutes sortes qui les tenaient loin les uns des autres, ces hommes et femmes vivaient comme des frères et des sœurs, comme la famille de Dieu, priant ensemble et partageant leurs biens selon les besoins de chacun (cf. Actes 2,42-47). Ils s’efforçaient d’avoir « un même amour, une seule âme, un seul sentiment » (Philippiens 2,2). Ainsi ils brillaient dans le monde comme des foyers de lumière (cf. Philippiens 2,15). Dès ses débuts, l’espérance chrétienne a allumé un feu sur la terre.

Lettre de Taizé : 2003/3

paix!

7 septembre, 2013

paix! dans images pace-bambini

 

 

PRIÈRE POUR LA PAIX

7 septembre, 2013

http://www.sacerdoce.fr/page-10251-prieres-pour-paix.html

PRIÈRE POUR LA PAIX

Prière pour la Paix des Franciscains du Québec

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix.

Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant
à être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant que l’on reçoit,
c’est en oubliant qu’on se retrouve soi-même,
c’est en pardonnant que l’on obtient le pardon,
c’est en mourant que l’on ressuscite à la Vie.
Amen.

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 PRIÈRE POUR LA PAIX
(PAPE JEAN-PAUL II)

Entends ma voix, Seigneur, car c’est celle des victimes de toutes les guerres et de toutes les violences entre les individus et les peuples…
Entends ma voix, car c’est celle de tous les enfants qui souffrent et qui souffriront tant que les gens mettront leur confiance dans les armes et la guerre…
Entends ma voix, quand je te prie d’insuffler dans le coeur de tous les humains la sagesse de la paix, la force de la justice et la joie de l’amitié…
Entends ma voix, car je te parle pour les multitudes qui, dans tous les pays et en tous les temps, ne veulent pas la guerre et sont prêtes à parcourir la route de la paix…
Entends ma voix et donne-nous la force de savoir répondre toujours à la haine par l’amour, à l’injustice par un total engagement pour la justice, à la misère par le partage…
Entends ma voix, ô Dieu, et accorde au monde (spécialement au Moyen-Orient) ta paix éternelle.   Amen.

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 PRIÈRE POUR LA PAIX
PAUL VI

Seigneur, Dieu de paix,
toi qui as créé les personnes humaines,
objet de ta bienveillance,
pour être familières de ta gloire,
nous te bénissons et nous te rendons grâce :
car tu nous as envoyé Jésus,
ton Fils bien-aimé;
tu as fait de lui, dans le mystère de sa Pâque,
l’artisan de tout salut, la source de toute paix,
le lien de toute fraternité.

Nous te rendons grâce pour les désirs et les efforts,
les réalisations que ton Esprit de paix
a suscitées en notre temps,
pour remplacer la haine par l’amour,
la méfiance par la compréhension,
l’indifférence par le solidarité.

Ouvre davantage encore nos esprits et nos coeurs
aux exigences concrètes de l’amour
de tous nos frères et de toutes nos soeurs,
pour que nous soyons toujours plus
des artisanes et des artisans de paix.
Souviens-toi, Père de miséricorde
de tous ceux et celles qui peinent, souffrent et meurent
dans l’enfantement d’un monde plus fraternel.
Que pour les femmes et les hommes
de toute race et de toute langue
vienne ton Règne de justice, de paix et d’amour.
Et que la terre soit remplie de ta gloire!
Amen.

SAINT ZACHARIE

6 septembre, 2013

SAINT ZACHARIE  dans images sacrée
http://www.santiebeati.it/immagini/?mode=view&album=69400&pic=69400C.JPG&dispsize=Original&start=0

SEPTEMBRE 6: SAINT ZACHARIE – PROPHÈTE DE L’ANCIEN TESTAMENT, SAINT

6 septembre, 2013

http://nouvl.evangelisation.free.fr/zacharie_prophete.htm

SEPTEMBRE 6: SAINT ZACHARIE

PROPHÈTE DE L’ANCIEN TESTAMENT, SAINT

VIE SIÈCLE AVANT J.-C.

Le prophète Zacharie (Dieu se souvient) n’est pas à confondre avec le grand prêtre Zacharie, père de Jean le Précurseur. Zacharie est contemporain du prophète Agée. Son œuvre prophétique se compose de deux parties. Par analogie avec le prophète du livre d’Isaïe 40-55, on le nomme deutéro-Zacharie. Les huit premiers chapitres en constituent la première partie, écrite depuis octobre 520 jusqu’en novembre 518. On peut admette que c’est un rapatrié de l’Exil qui a connu cette épreuve comme le peuple. La deuxième partie fut composée par une école de prophètes, aux environ de 330-300, au début de la période grecque. Mais l’avis des exégètes divergent sur ce point. Peu importe cette question, voyons plutôt le contenu de ce recueil.
Zacharie 1-8. Le prophète, petit-fils où fils d’Iddo (1,1 et Esd. 5,1) semble avoir rédigé lui-même l’essentiel de ce livret. Il se compose de huit visions dont le récit est entrecoupé d’oracles. A la différence des prophètes d’avant l’Exil, Dieu ne communique plus directement par sa parole. Il ne dirige plus la marche des événements. Il reste éloigné de la scène de l’histoire et intervient par l’intermédiaire d’un ange ou d’un cavalier qui réalise les intentions divines. Les épreuves de l’Exil et du temps présent ouvrent la question de l’absence de Dieu : est-il encore ou non présent à son peuple ? Peu à peu les anciens exilés évolueront vers une vision davantage spirituelle de leur histoire. Après un appel à la pénitence, le prophète déploie les huit visions qui s’étalent sur une nuit, depuis le crépuscule jusqu’à l’aurore. Ces visions expriment e.a. une promesse pour tout le peuple : le salut, le règne universel du Seigneur est à la porte. Il est déjà en route même si rien ne paraît encore à ses yeux. Vient ensuite l’acte prophétique de la couronne (6,9-15). Prophète de l’espérance, Zacharie engage à l’action. Après l’Exil, le Temple, signe de la Présence et condition de l’ère messianique est à reconstruire. Zorobabel, destinataire de la couronne est le prince qui doit l’inaugurer (6,9-14). Un second personnage lui est associé, le prêtre Josué sur qui se concentrera le rôle messianique après sa disparition prématurée. Le geste du prophète manifeste à la communauté que dans la personne de ses chefs le règne messianique est à la porte. L’Epître aux Hébreux proclamera son accomplissement en Jésus. Sa maison (du Christ), c’est nous, pourvu que nous gardions l’assurance et la joyeuse fierté de l’espérance (Hb 3,6).
En anecdote vient la question du jeûne posée à Zacharie. Sa réponse est double. Est-ce une pratique qui pourrait donner bonne conscience sans engager à l’action ? Puisque le temps messianique approche, ce sont des jours de fête qu’il faut célébrer et non plus des jours de jeûne. Sans oublier la solidarité sociale, garantie du bonheur pour tous (7,1-7 et 8, 18-19).

Le deutéro-Zacharie (9-14)
D’une composition complexe cette deuxième partie forme un ensemble cohérent dont le contenu témoigne d’une fermentation religieuse et intellectuelle, conséquence du vécu historique. Des années ont passé. Le Temple a été reconstruit et le culte restauré. Zacharie plonge dans l’avenir en décrivant le royaume messianique.
Ce message comporte deux parties. Dans la première, surgit la figure du roi messie, humble, pacifique qui rassemblera tous les déportés (9,9-11). Cette délivrance de tous les ennemis sera l’œuvre de Dieu seul (10,1-11,3). Le chapitre 11 décrit une action parabolique accomplie par le prophète pour dénoncer les violences des autorités politiques du moment, la figure du bon Berger du Royaume Messianique. Le prophète ne compte plus que sur la fidélité du Seigneur, le vrai Berger de son peuple. La deuxième partie (12-14) annonce la venue du salut pour le petit reste fidèle à travers une transformation spirituelle. Mais, fait étrange, dans un premier temps, Dieu – le Berger – sera rejeté à travers la mort d’un de ses envoyés. Le sacrifice du mystérieux transpercé (12,10) deviendra source de purification, de transformation des cœurs (13,9). Le peuple recevra un esprit nouveau. L’événement messianique est aux portes. Le Seigneur réduira ses ennemis; il rassemblera le peuple dans une alliance renouvelée à laquelle seront associées les nations qui le désirent. L’humble Roi Messie, le Berger, le Transpercé, autant de figures reprises par les évangélistes pour évoquer le Seigneur Jésus, spécialement dans sa Passion. (Mt 21,4-5 ; 26,31 ;27,9-10 ; Mc 17,24 ; Jn 12,15 et 19,37).

Valère De Pryck – Sr Myriam, clarisse – Malonne

DIMANCHE 8 SEPTEMBRE : COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT – PREMIERE ET DEUXIEME LECTURES

6 septembre, 2013

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

DIMANCHE 8 SEPTEMBRE : COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT

PREMIERE LECTURE – Sagesse 9, 13-18
13 Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? 
 Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ?
14 Les réflexions des mortels sont mesquines, 
 et nos pensées, chancelantes ;
15 car un corps périssable appesantit notre âme, 
 et cette enveloppe d’argile alourdit notre esprit aux mille pensées.
16 Nous avons peine à nous représenter ce qui est sur terre, 
 et nous trouvons avec effort ce qui est à portée de la main ; 
 qui donc a découvert ce qui est dans les cieux ?
17 Et qui aurait connu ta volonté, 
 si tu n’avais pas donné la Sagesse 
 et envoyé d’en haut ton Esprit Saint ?
18 C’est ainsi que les chemins des habitants de la terre 
 sont devenus droits ;
 c’est ainsi que les hommes ont appris ce qui te plaît 
 et, par ta Sagesse, ont été sauvés.

La Sagesse, au sens biblique, c’est la connaissance de ce qui rend heureux ou malheureux, l’art de vivre en quelque sorte. Le peuple d’Israël, comme tous ses voisins, a développé toute une réflexion sur ce sujet, à partir du règne de Salomon, dit-on. Mais l’apport d’Israël, dans ce domaine, est tout à fait original ; il tient en deux points : pour les hommes de la Bible, premièrement, Dieu seul connaît les secrets du bonheur de l’humanité ; et quand l’homme prétend les découvrir par lui-même, il s’engage immanquablement sur des fausses pistes : c’est la leçon du jardin d’Eden. Mais deuxièmement (et très heureusement), Dieu révèle à son peuple d’abord (pour toute l’humanité ensuite) ce secret du bonheur.
 C’est exactement le sens du texte que nous lisons ici : premier message, une leçon d’humilité. Isaïe avait déjà dit quelque chose du même genre : « Mes pensées ne sont pas vos pensées, dit Dieu… Mes chemins ne sont pas vos chemins » (Is 55, 8). C’était clair. Le livre de la Sagesse est écrit bien longtemps après le prophète Isaïe, il a un style tout différent, mais il dit la même chose : « Quel homme peut découvrir les pensées de Dieu ?… Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? » En d’autres termes, par nous-mêmes, il ne faut pas se leurrer, nous sommes à cent lieues d’imaginer ce que Dieu pense… Cela devrait nous rendre modestes : nous croyons facilement que nous avons tout compris et nous risquons de parler avec assurance… Eh bien non, il faut reconnaître humblement que nous n’avons pas la moindre idée de ce que Dieu pense ! En dehors de ce qu’il nous a dit expressément par la bouche de ses prophètes, bien sûr ! On croit entendre ici comme un écho du livre de Job : « La Sagesse, où la trouver ? Où réside l’intelligence ? On en ignore le prix chez les hommes et elle ne se trouve pas au pays des vivants… (mais) Dieu en a discerné le chemin, il a su, lui, où elle réside. » (Jb 28, 12. 23). Un peu plus loin, dans ce même livre (chapitres 38 à 41) Dieu rappelle à Job ses limites : à la fin de la démonstration, Job a compris, il s’incline, il avoue : « J’ai abordé sans le savoir des mystères qui me confondent. » (Jb 42,3).
 Pour revenir à notre texte du livre de la Sagesse, il est intéressant de constater que cette relativisation des connaissances de l’esprit humain se développe dans le milieu le plus intellectuel qui soit : le livre de la Sagesse a été écrit à Alexandrie qui était certainement à l’époque la capitale de l’intelligence ! Les disciplines scientifiques et philosophiques y étaient très développées et la bibliothèque d’Alexandrie est restée célèbre. C’est à ces grands esprits que l’auteur croyant vient rappeler les limites du savoir humain : « Les réflexions des mortels sont mesquines, et nos pensées chancelantes. »
 Petite précision sur le verset 16 : « Nous avons peine à nous représenter ce qui est sur terre, et nous trouvons avec effort ce qui est à portée de la main ; qui donc a découvert ce qui est dans les cieux ? » A première lecture on croirait que cela veut dire : quand on aura fini de découvrir la terre, on pourra chercher à comprendre ce qui est au ciel ; c’est seulement une question de distance ou de niveau de connaissances. Mais l’auteur du Livre de la Sagesse nous dit en réalité tout autre chose : ce n’est pas seulement une question de niveau de connaissances comme si un jour ou l’autre, on devait atteindre le bon niveau et découvrir les mystères de Dieu au bout de nos raisonnements et de nos recherches. C’est une affaire de nature : nous ne sommes que des hommes, il y a un abîme entre Dieu et nous. De la part de l’auteur inspiré, il y a là une affirmation de ce qu’on appelle la transcendance de Dieu : c’est-à-dire que Dieu est le Tout-Autre.
 Il faut donc avoir la lucidité de le reconnaître et abandonner nos prétentions orgueilleuses à tout comprendre et tout expliquer : Dieu est le Tout-Autre ; ses pensées ne sont pas nos pensées, comme dit Isaïe, elles sont hors de notre portée ; c’est pourquoi l’on parle de mystères, au sens des secrets de Dieu. Mais précisément, deuxième leçon de ce texte, c’est quand nous reconnaissons notre impuissance que Dieu lui-même nous révèle ce que nous ne découvrons pas tout seuls. Il nous donne son Esprit : « Qui aurait connu ta volonté, si tu n’avais pas donné la Sagesse et envoyé d’en-haut ton Esprit Saint ? » Ce que la lettre aux Ephésiens traduit ainsi : « Dieu nous a fait connaître le mystère de sa volonté… » (Ep 1, 9). Pour nous, baptisés, confirmés, ce passage prend un relief particulier ! Les autres lectures de ce dimanche nous diront quels comportements nouveaux nous inspire l’Esprit de Dieu qui nous habite.
 Pour le reste, il semble que ce texte développe une conception de l’homme qui n’est pas habituelle dans la Bible ; il décrit l’homme comme un être divisé, composé de deux éléments : un esprit immatériel et une enveloppe matérielle qui le contient : « Un corps périssable appesantit notre âme, et cette enveloppe d’argile alourdit notre esprit aux mille pensées. » Nous ne sommes pas habitués à ce type de langage, apparemment dualiste, dans la Bible qui, habituellement, insiste plutôt sur l’unité de l’être humain. En réalité, si l’auteur du livre de la Sagesse (qui écrit en milieu grec, ne l’oublions pas) utilise un vocabulaire qui ne rebutera pas ses lecteurs grecs, ce n’est pas un dualisme de l’être humain qu’il décrit, mais le combat intérieur qui se livre en chacun de nous et que Saint Paul décrit si bien : « Le bien que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne veux pas, je le fais. » (Rm 7, 19).
 En définitive, ce texte apporte sa contribution propre à la grande découverte biblique qui est double : Dieu est à la fois le Tout-Autre ET le Tout Proche. Dieu est le Tout-Autre : « Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les intentions du Seigneur ? »… En même temps, il se fait le Tout Proche de l’homme : « Tu as donné la Sagesse et envoyé d’en-haut ton Esprit Saint… Ainsi les hommes ont appris ce qui te plaît et, par la Sagesse, ont été sauvés. »

DEUXIEME LECTURE – Philémon 9b… 17
Fils bien-aimé,
9 moi, Paul, qui suis un vieil homme, 
 moi qui suis aujourd’hui en prison à cause du Christ Jésus,
10 j’ai quelque chose à te demander pour Onésime, 
 mon enfant à qui, dans ma prison, j’ai donné la vie du Christ.
12 Je te le renvoie, 
 lui qui est une part de moi-même.
13 Je l’aurais volontiers gardé auprès de moi, 
 pour qu’il me rende des services en ton nom, 
 à moi qui suis en prison à cause de l’Evangile.
14 Mais je n’ai rien voulu faire sans ton accord, 
 pour que tu accomplisses librement ce qui est bien, 
 sans y être plus ou moins forcé.
15 S’il a été éloigné de toi pendant quelque temps, 
 c’est peut-être pour que tu le retrouves définitivement,
16 non plus comme un esclave, 
 mais, bien mieux qu’un esclave, comme un frère bien-aimé : 
 il l’est vraiment pour moi, 
 il le sera plus encore pour toi, 
 aussi bien humainement que dans le Seigneur.
17 Donc, si tu penses être en communion avec moi, 
 accueille-le comme si c’était moi.

Nous avons lu cet été des extraits de la lettre de Paul aux Colossiens : elle était adressée aux Chrétiens de la ville de Colosses en Turquie. Cette fois, nous lisons une lettre adressée à UN Colossien bien précis alors que Paul est en prison, sans qu’on sache exactement où. Ce correspondant est probablement un homme important, dont l’attitude compte aux yeux des autres. Il s’appelle Philémon, il est chrétien. Il a donc le grand privilège de recevoir de Paul une lettre personnelle, pleine de diplomatie, sur un sujet, il faut le dire, très délicat. Ce Philémon avait probablement plusieurs esclaves, l’histoire ne le dit pas ; en tout cas, il en avait un, du nom d’Onésime. Un beau jour, Onésime s’est enfui de chez son maître : ce qui était totalement interdit en droit romain. Un esclave appartenait à son maître comme un objet ; il ne pouvait disposer de lui-même, et la fuite même était sévèrement châtiée.
 Au cours de son escapade, Onésime a rencontré Paul, il s’est converti au Christianisme et s’est mis au service de Paul. La situation est très délicate : si Paul garde Onésime auprès de lui, il se fait le complice de son abandon de poste ; normalement, cela ne devrait pas être du goût de Philémon ; si Paul renvoie Onésime à Philémon, les choses risquent d’aller très mal pour l’esclave ; peut-être bien, d’ailleurs, n’est-il pas parti en odeur de sainteté, puisque Paul reconnaît un peu plus loin dans sa lettre que Onésime a peut-être des dettes vis-à-vis de son patron.
 Paul a choisi sa position : il renvoie Onésime à son maître, muni d’une lettre de demande de pardon ; il lui reste à convaincre Philémon : il déploie pour cela toutes les richesses de sa persuasion : « Moi qui suis un vieil homme en prison, j’ai quelque chose à te demander »… mais en précisant bien que la décision finale revient à Philémon : « Je te renvoie Onésime, je l’aurais volontiers gardé auprès de moi, pour qu’il me rende des services en ton nom… mais je n’ai rien voulu faire sans ton accord, pour que tu accomplisses librement ce qui est bien, sans y être plus ou moins forcé. » Paul affirme qu’il ne veut pas forcer la main de Philémon, mais il sait bien ce qu’il veut obtenir : c’est très progressivement qu’il le dévoile ; il commence par demander à Philémon de pardonner la fugue ; puis, plus que le pardon accordé à l’esclave, ce que Paul suggère, c’est une véritable conversion : désormais, puisqu’Onésime est baptisé, il est un frère pour son ancien maître : « Si Onésime a été éloigné de toi pendant quelque temps, c’est peut-être pour que tu le retrouves définitivement, non plus comme un esclave, mais, bien mieux qu’un esclave, comme un frère bien-aimé. » Pour finir, Paul va encore plus loin : « Si tu penses être en communion avec moi, accueille-le comme si c’était moi. »
 On est donc là dans une affaire très personnelle, et pourtant cette toute petite lettre de Paul à Philémon, qui remplit à peine une page, a été conservée au même titre que les autres dans la Bible ; ce qui revient à dire qu’on la reconnaît comme Parole de Dieu, comme Révélation.
 On peut se demander pourquoi : si je peux me permettre de risquer une réponse, je dirais trois choses : c’est premièrement, ce que l’Eglise appelle « l’égale dignité des Baptisés ». Comme le dit Paul dans la lettre aux Galates : « Il n’y a plus ni juif ni grec ; il n’y a plus ni esclave ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous, vous n’êtes qu’un en Jésus-Christ. » (Ga 3, 28). Autrement dit, il n’y a plus que des Baptisés ; le baptême a fait de nous des frères en Jésus-Christ : et cette union intime en Jésus-Christ supprime toutes les distinctions antérieures. Il y a là un enseignement très fort sur le Baptême : la robe blanche du baptisé est là pour nous rappeler cette transformation intime ; désormais le baptisé n’est pas d’abord noir ou blanc, français ou étranger, patron ou employé, homme ou femme… il est d’abord un frère, un autre membre du Corps du Christ.
Deuxième point fort de cette lettre à Philémon, l’importance du quotidien de nos vies, de nos situations concrètes. Parce que, dans l’histoire d’Onésime, nous sommes presque au niveau du fait divers, on pourrait être tenté de dire : que chacun fasse bien comme il veut. Sur ce point, on pourrait s’interroger sur une phrase qu’on entend souvent : « Chacun fait ce qu’il veut de sa vie ». Je ne suis pas sûre que Jésus la signerait ! Car la lettre de Paul, justement, montre bien que notre manière de mener notre vie fait un tout : on n’est pas Chrétien à certaines heures seulement.
 Enfin Paul intervient dans un domaine parfaitement régi par la loi pour demander à Philémon de ne pas appliquer à son esclave les peines légales, et tout cela au nom de la charité chrétienne. Il n’empêche que si Philémon punit très sévèrement Onésime, il sera dans son plus parfait bon droit ! Ce qui revient à dire, et c’est là une troisième leçon : on peut être dans son droit et n’être pas selon l’Evangile ! Car nos lois ne sont pas toujours inspirées par l’Evangile ! A l’inverse, on voit dans cette lettre à Philémon que l’Esprit Saint dicte à Paul des comportements tout à fait contraires à la pratique légale de l’esclavage à son époque, mais dictés par la perspective de la création nouvelle

23E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – DIMANCHE 8 SEPTEMBRE 2013 – HOMÉLIE

6 septembre, 2013

http://www.homelies.fr/homelie,,3583.html

23E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

DIMANCHE 8 SEPTEMBRE 2013

FAMILLE DE SAINT JOSEPH

HOMÉLIE MESSE

Qui pourrait prétendre connaître Dieu par ses propres forces ? Qui pourrait prétendre scruter la profondeur des mystères divins, découvrir les chemins qui conduisent jusqu’à Dieu alors que « nous avons peine à nous représenter ce qui est sur terre, et nous trouvons avec effort ce qui est à portée de la main » (Cf. 1ère lecture) ? Dieu seul, dans sa Sagesse, peut nous enseigner qui il est et les chemins qui conduisent jusqu’à lui. La première lecture de ce dimanche nous enseigne que c’est en écoutant « la Sagesse que les hommes ont appris ce qui plaît à Dieu et ont été sauvés ». Or nous savons que dans la Bible, la Sagesse de Dieu s’identifie avec sa Parole. Dès lors, écouter la Sagesse se révèle comme la caractéristique première du disciple du Christ, Verbe de Dieu, Parole de Dieu faite chair.
Ce n’est pourtant pas sur la qualité d’écoute que le disciple accorde à la Parole que Jésus insiste dans l’évangile de ce dimanche. Il s’attache plutôt à expliciter les renoncements auxquels il doit consentir et ce, sans doute, pour faire prendre conscience de ce qui est incompatible avec ce statut : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. » Les conditions pour suivre Jésus apparaissent ici dans toute leur radicalité. Le renoncement auquel est invité le disciple inclut non seulement ses biens, ses affections les plus légitimes mais aussi l’entière mise à disposition de sa personne jusqu’à sa propre vie.
Vient alors la parole sur la suite crucifiante : « Quiconque ne porte pas sa croix et ne vient pas derrière moi ne peut être mon disciple ». Porter sa croix signifie ici l’accepter non pas comme un événement ponctuel de sa vie, mais comme un style permanent, ou plus exactement une thérapie de longue durée, destinée à guérir de cette maladie que Jésus appelle dans un autre passage de l’évangile « la sclérocardia », cette sclérose, cette fermeture et paralysie de notre cœur qui nous replie sur nous-mêmes et nous empêche d’aimer.
Comment ne pas être bousculé par de telles paroles ! Pour mieux nous éclairer sur leur teneur, Jésus va prolonger son propos par deux paraboles qui vont montrer que s’engager à sa suite ne peut être pris à la légère. Il s’agit en effet de s’assurer de pouvoir mener cette entreprise jusqu’au bout.
Avant de se décider à suivre Jésus, il faut repérer ses véritables ressources et ses véritables forces. Quelles sont-elles ? C’est ici que les deux paraboles racontées par Jésus nous éclairent. Nous comprenons alors que calculer ses ressources et ses forces c’est paradoxalement se débarrasser de tout ce qui nous encombre pour ne compter que sur notre véritable richesse : le Christ.
L’essentiel dans la sequela Christi est donc bien le renoncement qui doit conduire à ne plus compter que sur le Christ, ne rien lui préférer c’est-à-dire ne rien mettre avant lui, tout orienter vers lui. Il est donc capital de repérer tout ce dont nous devons nous détacher. Très vite, nous pensons sans doute à tel bien matériel, à telle affection qui n’est pas tout à fait ordonnée ; à tel souci qui trahit une trop grande préoccupation de nous-mêmes. Mais peut-être ne voyions nous pas les vrais attachements qui nous empêchent de suivre Jésus en qualité de disciple. N’ayons pas peur de demander au Seigneur de nous aider à prendre conscience de ces liens. Jésus ne parle pas ainsi dans l’évangile pour nous effrayer, voire nous décourager ; mais après avoir insisté sur l’urgence d’un choix résolu pour le Royaume, qui seul donne sens à notre vie, il nous invite tout aussi instamment à prendre les moyens pour arriver au but en devenant ses disciples.
« Seigneur j’ai peur ; peur de ne pas être à la hauteur ; peur de ne pas vouloir – ni même désirer – choisir ce chemin. Je peux seulement t’offrir mon ‘désir du désir de te suivre’. S’il te suffit, je t’en prie, viens me séduire, afin que je trouve dans ton amour, la force de mettre mes pas dans les tiens afin de ne jamais être séparé de toi. »


Frère Elie

Angelus Domini

5 septembre, 2013

Angelus Domini dans images sacrée Angelus3

http://www.reginamundi.info/Angelus/AngelusBenEdettoXVI.asp

PETITE HISTOIRE DE L’ANGÉLUS

5 septembre, 2013

http://www.salve-regina.com/salve/Histoire_de_l’Angelus

PETITE HISTOIRE DE L’ANGÉLUS

Les origines de l’Angélus sont assurément liées à la diffusion de l’Ave Maria comme prière privée. Rappelons que l’Ave Maria ne comporta d’abord que la salutation de l’ange Gabriel et celle d’Elisabeth, selon le texte de saint Luc (I, 28 et 42) :
Réjouis-toi, pleine de grâce
Le Seigneur est avec toi
Bénies es-tu entre les femmes
Et béni le fruit de ton sein !

Le légendaire marial et les récits de Miracula, qui connurent une si grande vogue aux XIIème et XIIIème siècles, prouvent combien était répandue chez les fidèles la récitation angélique. On dit que les dévots de la Vierge accompagnaient même chaque Ave d’une génuflexion, ce qui pourrait fort bien être en rapport avec l’évolution iconographique de l’Annonciation. A l’époque romane, l’ange et Marie sont debout l’un devant l’autre. Au XIIIème siècle, l’ange s’agenouille devant elle.
Et c’est l’époque où se répand la pratique des trois Ave Maria. On dit que saint Antoine de Padoue (1195-1231) la recommandait vivement. Elle apparaît comme privilégiée dans les Révélations de sainte Metchilde de Helfta (1241-1298). Réciter ces trois Ave, le soir après complies, en méditant sur le mystère de l’Incarnation : c’est ce qu’aurait proposé saint Bonaventure lors d’un chapitre de l’ordre des Frères mineurs, en 1269.
Ce sont là des traditions parmi d’autres qui ont pour intérêt de montrer que l’institution du pieux exercice de l’Angélus s’est faite progressivement et qu’il faudra encore attendre quelques décennies pour lui voir adopter la forme que lui connaissait M. Olier . Retenons comme point de départ l’usage de la récitation quotidienne de trois Ave Maria.
L’Angélus d’abord prière du soir
On dit que saint Bonaventure (en 1269) eut bien soin de faire tinter la cloche pour appeler ses religieux et les fidèles d’alentour à réciter les trois Ave d’après complies. D’emblée la prière fut associée au tintement de la cloche. Il paraît même qu’au couvent des Frères mineurs d’Arrezo, elle était précédée de l’antienne Angelus locutus est Mariae (L’ange s’adressa à Marie).
Pendant longtemps, on s’en tint là. Aux XIVème et au XVème siècles, les témoignages sont nombreux et concordants.
A Lerida (en Catalogne), en 1308, on tinte trois fois la cloche pour l’Angélus post completorium (après complies), au crépuscule. Même usage dans les couvents franciscains de la province de Venise.
A la même époque, en Hongrie, les Ave du soir se disent aussi au son de la cloche. En 1314, le pape Clément V séjournant à Carpentras où était sa curie, demande que l’on sonne la cloche des Ave Maria après le chants des complies. Son successeur, Jean XXII, originaire de Cahors, approuve, par acte du 13 octobre 1318, la pratique de l’Angélus du soir, observée dans le diocèse de Saintes, l’introduit en Avignon et indulgencie les fidèles qui, entendant la cloche, réciteront à genoux trois Ave Maria.
Le 7 mai 1327, le même Jean XXII (alors âgé de 78 ans) écrit à son vicaire à Rome d’y introduire la même coutume (récitation à genoux de trois Ave), lors de la sonnerie du soir), à laquelle il attache une indulgence. C’est ce que rappellera le mini-concile tenu à Paris en mars 1344 par l’archevêque de Sens, en présence de cinq évêques, en consacrant son treizième et dernier canon à la recommandation de la pratique de l’Angélus à la fin de chaque journée.
On ne s’étonne pas que le pieux usage soit attesté en maints autres endroits à cette époque : par exemple en 1334 à Tréguier, en 1336 dans le Hainaut, en 1370 à Nantes, en 1378 dans le diocèse de la Mayenne, etc.
On fondit même les cloches destinées spécialement à tinter l’Angélus , comme indiquent leurs inscriptions.
Angélus du soir et le couvre-feu
Il y eut pas mal de conciles en Normandie au temps de Guillaume le Conquérant qui se plaisait à les convoquer et même à les présider.
Ainsi en fut-il à Caen, en 1061, où le duc fut assisté de l’archevêque Maurille, de Rouen, et de Lanfranc, alors prieur de l’abbaye du Bec.
C’est là que fut décidé d’instaurer le couvre-feu à travers le duché. Simplement règlement de police, dira-t-on. En fait, si le souci de la sécurité publique motivait la prescription, celle-ci faisait suite aux dispositions prises en 1047 au  » concile  » de Vaucelles  » (faubourg de Caen), où le jeune duc, venait de triompher d’une coalition armée, avait eu le souci de mettre en application la Paix de Dieu et les garanties de sécurité qu’elle apportait à ses sujets.
Or, il fut décidé à Caen, en 1061, que dans toutes les localités du duché, on sonnerait chaque soir la cloche pour inviter les gens à la prière, après quoi ils devraient rentrer chez eux et fermer leur porte. Simultanément, étaient prises de nouvelles mesures contre les auteurs de vols et d’agressions.
Ainsi a-t-on vu une relation d’origine entre la sonnerie du couvre-feu et celle de l’Angélus, d’autant que l’Angélus n’a d’abord été qu’une prière du soir. En fait, la prière ou les prières dont il est question à Caen en 1061 ne sont pas celles de l’Angélus, et les tintements de la cloche de la fin des complies dans les monastères n’ont rien à voir avec le couvre-feu.
Ce qu’on peut dire – et on l’a dit avec raison – c’est que la volée qui suit les tintements discontinus dans la sonnerie de l’Angélus, est peut-être une survivance de l’ancien couvre-feu médiéval. Quoi qu’il en soit, ce qui est vraiment spécifique de l’Angélus, ce n’est pas la sonnerie à la volée, mais les tintements, trois par trois, qui la précèdent.
Les intervalles entre les trois groupes de tintement devaient, en principe, à l’origine, donner le temps de réciter trois Ave. Il en était ainsi chez les Chartreux au XIVème. Au XVème, les bénédictins de la réforme de Bursfeld, qui compta jusqu’à 180 monastères en Allemagne, Belgique, Hollande et Danemark, avaient coutume à la fin des complies, après Pater, Ave, Credo, de se prosterner et de réciter trois Ave au tintement de la cloche.
A la même époque, les chanoines réguliers de Windesheim faisaient de même après le chant de l’antienne à la Vierge.
Mais, parmi les preuves historiques de la dissociation entre le tintement de l’Angélus et la sonnerie du couvre-feu, il en est une que rapporte W. Henry pour l’Angleterre. Elle concerne la ville de Somerset. En 1331, le doyen du Chapitre, Goddeley, ordonne de sonner trois coups, à trois intervalles rapprochés, sur la grosse cloche de la cathédrale, pour qu’on récite trois Ave, et cela peu de temps avant le couvre-feu.
Notons au passage que la récitation de la salutation angélique semble avoir été plus précocement répandue en Angleterre que sur le continent. D’ailleurs, la même avance se vérifie pour d’autres aspects de la piété mariale.
L’Angélus du Matin
Aussi n’est-il pas étonnant de voir les Anglais, dès le XIVème siècle, doubler l’Angélus du soir de celui du matin. Cela se fit d’abord dans les monastères à l’heure de prime. Puis les séculiers les imitèrent. Mais une certaine fantaisie s’instaure dans le contenu et les intentions de la prière mariale. Ainsi, en 1346, l’évêque de Bath (dans le Somerset) ordonne au clergé de sa cathédrale de réciter cinq Ave matin et soir pour les bienfaiteurs vivants et décédés. En 1399, l’archevêque de Cantorbery, Thomas Arundel, invite l’évêque de Londres à répéter le matin la sonnerie du soir et à faire réciter à ce moment par le clergé et les fidèles un Pater et cinq Ave.
Le  » doublement  » matutinal de la sonnerie du soir et des trois Ave avait déjà été adopté à pavie en 1330.
En France, en 1368, eut lieu à Lavaur (Tarn) un concile qui réunit treize évêques et fut présidé par Geoffroi de Vairolles, archevêque de Narbonne. On y prescrivit de réciter chaque matin cinq Pater en mémoire des Cinq Plaies du Christ et sept Ave pour rappeler les Sept Douleurs de Marie. Assurément cette prière du matin, même annoncée par la cloche, n’est plus étymologiquement un Angélus ; mais il est intéressant de noter, l’association, en 1368, de la dévotion aux Cinq-Plaies de Notre-Seigneur.C’est assurément le siècle où se développe cet aspect de la piété mariale qui associe la vierge à la Passion du Christ. C’est le siècle où se diffuse le Speculum humanae salvationis, où l’on compose des hymnes sur les sept douleurs de Marie, où naît l’admirable Salve Mater Dolorosa.
En somme l’Angélus , malgré l’appellation, ne se fige pas dans une formulation immuable. Nous allons le voir, quand apparaîtra son extension au milieu du jour, et qu’il prendra la triple fréquence quotidienne qu’il a depuis lors.
L’Angélus de midi
Il semble que l’Angélus du milieu du jour, attesté à Omütz (aujourd’hui Olomouc, en Tchécoslovaquie) en 1413, à Mayence et à Cologne en 1423, ait d’abord été limité au vendredi et n’ait concerné que la dévotion à la Passion du Christ.Par contre, en 1451, il est quotidien au monastère du Val des Écoliers, à Mons, dans le Hainaut. En 1456, le pape Calixte III, dont le souci majeur est de parer au danger turc, prescrit une croisade de prières et demande que les cloches tintent trois fois le jour et qu’à chaque fois l’on récite trois Pater et trois Ave.
La victoire de Belgrade (1456) sauve momentanément la chrétienté, mais les Turcs restent redoutables et menaçants.
Le roi Louis XI, en 1472, prescrit à tout son royaume l’extension de l’Angélus à midi, et demande qu’à cette heure-là l’intention de prières soit la paix. Aussi appelle-t-on l’Angélus de midi :  » l’Ave Maria de la paix « . Cette pratique de l’Angélus de midi fut indulgenciée en 1475 par le pape Sixte IV qui fut un grand pape marial : il favorisa tout particulièrement le culte liturgique de l’Immaculée Conception.
Dès lors, le triple Angélus avec sa triple sonnerie est attesté un peu partout en Occident : à Beauvais, à Tournai, à Liège, à Aix-la-Chapelle, en Angleterre… Et le pape Alexandre VI, qui fut loin d’être un saint, n’en confirma pas moins, en 1500, les dispositions de Calixte III.
A ces trois l’Angélus s’en ajoute pour les Chartreux un quatrième : un Angélus nocturne qu’ils récitent, au tintement de la cloche, après l’office des laudes.
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Une coutume inspirée de l’Angélus est rapportée par l’abbé Decorde, historien du pays de Bray, concernant les religieuses du monastère de Clair-Ruissel, de l’ordre de Fontevrault, à Gaillefontaine (Seine-Maritime). En cas d’orage, une soeur parcourait le couvent en agitant une clochette et répétant Et verbum caro factum est (Et le Verbe s’est fait chair). A quoi les autres religieuses répondaient par un Ave Maria (Histoire du canton de Forges, p. 173).
Dans sa thèse de doctorat ès-lettres (1986) sur l’évêque Guillaume Briçonnet (1470-1534), le chanoine Michel Veissière rapporte une intéressante indication donnée en 1620 par Guy Bretonneau, généalogiste de la famille Briçonnet. Il s’agit d’une bulle du pape Léon X, du 27 février 1517, accordant des indulgences  » à tous ceux qui diront dévotement Pater noster et Ave Maria , lorsqu’ils entendront la cloche sonner à cet effect le matin soir et midy, ès diocèses de Meaulx et de Lodesve, et au faulxbourg de Sainct Germain des prèz lès Paris « . Cette bulle avait été accordée à la demande de l’évêque, dont le but, écrit Michel Veissière, était  » incontestablement, par le moyen de l’indulgence, de favoriser un authentique renouveau spirituel centré sur le Christ souffrant en compagnie de la Vierge Marie « . Il s’agissait là d’une des  » formes populaires de dévotion… à la portée des plus simples « , qui avaient la faveur de Mgr Briçonnet . On notera que la prière ne comporte à chaque tintement qu’un Pater et un Ave.
A la même époque, on peut lire, sous le titre De Ave Maria dicenda, une intéressante décision incluse dans les statuts synodaux de l’évêque Antoine d’Estaing (Angoulême, 1506-1523), publiés en 1972 dans les Mémoires de la Société historique et archéologique de la Charente (p. 259-316). Voici la traduction d’un passage du texte original latin :  » … Nous concédons à tous les fidèles de notre diocèse qui, à l’heure du matin, du midi et des complies, quand sonnera la cloche, se mettront à genoux pour dire trois Ave , avec dévotion et regret de leurs péchés, 40 jours d’indulgences… Cela sera annoncé par les archiprêtres, recteurs et vicaires aux messes dominicales « .
S’agenouiller au tintement de la cloche de l’Angélus : les Espagnols n’y manquaient jamais. Un paysan picard se rendant à Compostelle notait :  » Quand on sonne l’Angélus dans ces pays, en tel endroit que l’on se trouve, (il) faut se mettre à genoux. Ils y font mettre les étrangers, même de force en cas de résistance « .
C’est au XVIème que se fixa et se généralisa la forme de l’Angélus , tel que nous le récitions aujourd’hui. On le trouve dans un Petit Office de la Sainte Vierge (Officium parvum B.M.V.) imprimé à Rome au temps de saint Pie V (1566-1572), puis dans le Manuale catholicorum du jésuite saint Pierre Canisius (1521-1597), imprimé à Anvers en 1588. Dans nos livres de piété, l’Angélus porte, selon leur date de publication, soit la référence du pape Benoît XIV (14 septembre 1742), soit celle du pape Léon XIII (15 mars 1884). Ce fut Benoît XIV qui prescrivit de remplacer l’Angélus pendant le Temps Pascal par le Regina Coeli.
Le 25 mars 1918, en la fête de l’Annonciation, se fonda à Blois une association de l’Angélus pour les morts de la guerre. Dans son article du Dictionnaire pratique des connaissances religieuses, l’abbé J. Bricout rapporte qu’en 1921, d’après l’Almanach catholique français, l’association groupait alors près de 50.000 adhérents, et qu’elle avait été approuvée par le pape Benoît XV et recommandée par l’épiscopat. .
Cette association prit un essor considérable après qu’elle eut été transférée à Versailles et canoniquement érigée par Mgr Gibier chez les cisterciens du 19 de la rue du Pont-Colbert, le 13 mars 1929. Pie XI l’enrichit d’indulgences. L’oeuvre, dont la fête fut fixée au jour de l’Annonciation, comportait une section réservée aux enfants de moins de 12 ans, les  » Benjamins de l’Angélus « . Tous les associés s’engageaient, bien entendu, à la récitation quotidienne de l’Angélus

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