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26 SEPTEMBRE: CÔME ET DAMIEN, MARTYRS

26 septembre, 2013

http://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%B4me_et_Damien

26 SEPTEMBRE: CÔME ET DAMIEN, MARTYRS

Les saints Côme et Damien avec les attributs de leur profession par Hans Süss.
Saint Côme (ou à l’ancienne Cosme), patron des chirurgiens, né en Arabie, pratiquait la médecine à Aigéai en Cilicie, ainsi que son frère, Damien, lui, saint patron des pharmaciens. Ils souffrirent ensemble le martyre sous Dioclétien, en 303 ou 310. On les appelle « anargyres » parce qu’ils soignaient « sans accepter d’argent ». On les fête le 26 septembre en Occident, le 1er novembre en Orient (au calendrier julien comme au calendrier grégorien).

Biographie
Ils naquirent en Cilicie ou en Arabie et pratiquèrent la médecine dans le port maritime d’Égée (aujourd’hui Ayash) dans le golfe d’Iskenderun, puis dans la province romaine de Syrie. Si l’on en croit la Catholic Encyclopedia ils n’acceptaient aucun paiement pour leurs services, ce qui leur valut le surnom d’anargyroi c’est-à-dire sans argent, et attirèrent ainsi un grand nombre de gens à la foi chrétienne1. Cosme, ou Côme se dit Cosmas en latin, ??sµ?? en grec, Cosimo en italien et Kozman en copte.
Pendant les persécutions de Dioclétien, Côme et Damien furent arrêtés sur l’ordre du Préfet de Cilicie, un certain Lysias dont c’est le seul titre de gloire. Il leur ordonna d’abjurer sous la torture. Selon la légende ils restèrent fidèles à leur foi en dépit de toute une série de tortures affreuses auxquelles ils restèrent insensibles ; finalement ils furent décapités. Leurs frères cadets Antime, Léonce et Euprepius, qui les suivaient partout, partagèrent leur martyre.
Greffe d’une jambe par les saints Côme et Damien, panneau de la prédelle de la Pala di San Marco de Fra Angelico au Musée national San Marco, Florence.
La plus célèbre de leurs cures miraculeuses, la greffe d’une jambe de Maure pour remplacer la jambe nécrosée d’un patient, fit l’objet de nombreuses peintures et miniatures.

Culte
Dès le ive siècle, on a consacré aux saints jumeaux des églises à Jérusalem, en Égypte et en Mésopotamie. Théodoret enregistra le partage de leurs reliques. Jugées miraculeuses, elles furent enterrées dans la ville de Cyrus en Syrie (CE). Des églises furent construites en leur honneur par le patriarche Proclus et l’empereur Justinien Ier (527-565), qui fit restaurer somptueusement la ville de Cyrus et la consacra aux jumeaux, mais fit transporter leurs vestiges à Constantinople. C’est là qu’à la suite d’une guérison qu’il attribua à l’intercession de Côme et Damien, Justinien fit construire et décorer une église en témoignage de gratitude ; elle est devenue un lieu célèbre de pèlerinage. À Rome le pape Félix IV (526-530) reconsacra en leur honneur la Bibliothèque de la Paix (Bibliotheca Pacis) sur le Forum de Vespasien pour en faire la basilique Santi Cosma e Damiano; celle-ci a été bien des fois reconstruite mais reste célèbre pour ses mosaïques du vie siècle représentant les saints.
Leur célébration dans le calendrier catholique était le jour du 27 septembre, mais elle a été déplacée au 26 septembre en tant que commémoration optionnelle. Les Églises orthodoxes orientales célèbrent leur fête le 1er juillet, le 17 octobre et le 1er novembre et vénèrent trois paires de saints de même nom et de même profession. Côme et Damien sont considérés comme les saints patrons des médecins et des chirurgiens et sont quelquefois représentés avec les emblèmes de leur profession.
En Belgique, ils sont les saints patrons des pharmaciens.
Au Brésil, les saints jumeaux sont considérés comme protecteurs des enfants et on les fête le 27 septembre en donnant aux enfants des sacs de bonbons sur lesquels l’effigie des saints est imprimée. À Isernia, près de Naples, ils sont considérés comme des saints phalliques et sont invoqués pour les problèmes de fertilité.
Il se forma en France, sous l’invocation de saint Cosme, une confrérie de chirurgiens, dite de Saint-Cosme, qui pendant longtemps partagea l’enseignement et la pratique de la chirurgie avec la faculté de médecine de Paris2.

INTRODUCTION AUX ACTES DES APÔTRES

26 septembre, 2013

http://artsculturesetfoi-lyon.cef.fr/spip.php?article52

INTRODUCTION AUX ACTES DES APÔTRES

LA CONSTITUTION DU NOUVEAU TESTAMENT
Repères historiques, littéraires théologiques

Le nouveau testament rassemble 27 écrits disposés généralement en 4 groupes : les évangiles, les Actes des Apôtres, les lettres et l’Apocalypse. Malgré leurs genres littéraires différents, tous ces écrits ont un point commun : ils évoquent Jésus-Christ comme Sauveur et médiateur d’une « Nouvelle Alliance ». L’histoire de la rédaction et de l’élaboration du NT est contemporaine de celle de l’Eglise primitive qui découvre son Seigneur, en même temps qu’elle se développe non sans tensions il est vrai aussi bien avec le monde environnant qu’à l’intérieur d’elle –même.
 Ces écrits étaient destinés à jouer un rôle dans les communautés primitives : les aider à dire leur foi pour instruire les catéchumènes, pour contester les « opposants », pour maintenir l’unité à l’intérieur et entre les communautés, pour louer et célébrer le Christ ressuscité. Ce sont donc des écrits fonctionnels qui deviendront très vite normatifs.

Des traditions orales aux premiers recueils
 Dès les premiers temps du christianisme, de multiples petites communautés chrétiennes vont surgir en Palestine, en Syrie, en Asie Mineure ou sur le pourtour de la Méditerranée. Ces communautés auront des visages très différents mais c’est le même Seigneur que l’on célèbre. On y retrouve aussi des activités communes : l’annonce de l’Evangile, les catéchèses, la vie liturgique et le culte.

L’Evangile selon Luc et les Actes des Apôtres
 L’auteur
La plupart des spécialistes sont d’accord pour affirmer qu’un même auteur a composé l’évangile et les actes des Apôtres. Ils reconnaissent que ces deux livres vraisemblablement rédigés dans les années 80-90, s’inscrivent dans un véritable projet littéraire et théologique ; présenter l’accomplissement et le déploiement de l’œuvre salvifique de Dieu dans la continuité des deux moments que sont le temps de Jésus et le temps de l’Eglise.

Une œuvre bien construite
 L’évangile est inséparable des Actes des Apôtres, car pour Luc le temps d’Israël (temps de la Promesse), le temps de Jésus (temps de salut) et le temps de l’Eglise (temps du témoignage) forment un tout qui fait de Jésus le Centre de l’histoire. Après l’Evangile, les Actes montrent comment les Apôtres, revêtus de l’Esprit saint, sont allées annoncer Jésus-Christ, la parole de salut, jusqu’au extrémités de la terre.
Une ville importante : Jérusalem. C’est vers elle qu’est orienté l’Evangile et c’est à partir d’elle que se déploieront les Actes des Apôtre. Car, c’est à Jérusalem que s’achève l’évangile, avec la Passion, les apparitions du Ressuscité et l’Ascension et l’événement de la Pentecôte.
 Dans l’Evangile, Luc reconnaît qu’il n’a pas été témoin oculaire de la vie de Jésus mais il présente longuement la manière dont il a travaillé et le but qu’il s’est fixé. Utilisant les procédés littéraires de son temps, il dédie son œuvre à un certain Théophile. Il a fait œuvre d’historien : il a mené son enquête, ce qui suppose l’existence de récits écrits dont il a eu connaissance et qu’il a pu utiliser.
 Reprenant de manière systématique le programme missionnaire de Jésus, Luc dans les Actes des Apôtres, relève les étapes géographiques de la prédication chrétienne : à Jérusalem tout d’abord, dans la Judée et la Samarie ensuite et enfin, aux extrémités de la terre. Et son œuvre se termine avec l’arrivée de Paul à Rome.
 A la lecture de cette œuvre, on pressent que celui que l’on désigne comme Luc n’était vraisemblablement ni palestinien, ni juif. Homme cultivé, son talent d’écrivain lui permet de jongler avec différents styles de grec selon les personnages qu’il met en scène. Pour le récit de la Pentecôte, il utilise un grec pétri de sémitisme tandis que Paul, devant l’aéropage d’Athènes, prononce un discours dans un grec élégant. En d’autres endroits, il imite le grec de la Septante. Cet évangéliste semble connaître les conventions rhétoriques des historiens grecs et il possède un art éprouvé de conteur.

LES ACTES DES APOTRES
Introduction à la lecture des Actes des Apôtres

I – Structure : évangile de Luc et actes des apôtres
 L’unité littéraire du troisième évangile et des Actes des Apôtres à laquelle renvoie de manière commode, la formulation abrégée Lc–Ac, fait aujourd’hui l’objet d’un consensus parmi les spécialistes. Cette unité se repère tout d’abord dans l’architecture d’ensemble des deux volumes !
 - Chacun d’eux est précédé d’une préface, celle des Actes (Ac 1,1-3) venant faire écho à celle qui ouvre le récit évangélique à l’adresse de Théophile (Lc 1,1-4).
 - La fin de l’Evangile et le début des Actes s’enchaînent sur un savant effet de tuilage, articulant comme en diptyque, les deux volumes autour du récit de l’Ascension : le récit du départ de Jésus au ciel a la double fonction de clore le premier (le Ressuscité n’est plus présent parmi les disciples et d’ouvrir le second (les apôtres reçoivent de lui leur mission).
 La ligne de continuité tracée entre le ministère de Jésus et celui de ses apôtres constitue, pour le lecteur, une précieuse clé de compréhension, attestant que le plan de salut divin annoncé par l’Ecriture et accompli par Jésus continue de se dérouler dans l’activité missionnaire des apôtres et, au delà, de ses disciples (dont le lecteur fait partie).

II – Caractéristiques littéraires
 Pour avoir rapporté non seulement la vie de Jésus, comme les autres évangélistes, mais aussi l’histoire des origines de l’Eglise, Luc peut être désigné comme le premier historien du christianisme. Sa méthode est celle de mener des investigations complètes et sérieuses (Lc 1,3 : « après m’être informé soigneusement de tout à partir des origines ») s’inspirant du travail de ses prédécesseurs , lui-même enracinée dans ce qui fut rapporté par des témoins oculaires (1,2). Luc se rattache à la tradition historiographique gréco-romaine et à la tradition biblique, à une lecture croyante de l’histoire puisqu’il choisit de raconter les débuts modestes d’une petite communauté de croyants et qu’il témoigne, par son récit de sa foi en un Dieu qui intervient dans l’histoire des hommes pour les sauver.

Douze règles de l’historiographie antique !
 - le sujet choisi doit être noble, digne de figurer dans la mémoire d’un peuple ;
- le sujet doit être utile pour les destinataires et viser le bien commun ;
- l’auteur doit faire preuve d’indépendance d’esprit et se montrer impartial ;
- qu’il soit sans crainte, libre, ami de la franchise et de la vérité ;
- le récit doit être construit (le début et la fin en particulier) ;
- le matériau préparatoire doit être rassemblé de manière adéquate ;
- les faits doivent être soumis à un examen laborieux et pénible. Il faut que l’auteur en ait été témoin et les ait observés ; sinon qu’ils écoutent ceux qui les rapportent avec la fidélité la plus incorruptible, …
- Les informations doivent être choisies et variées ;
- Le récit doit être correctement disposé et ordonné ;
- La vivacité est requise dans la narration ;
- Ainsi que la modération dans les détails topographiques ;
- L’auteur doit composer des discours adéquats en fonction de l’orateur et de la situation rhétorique.

Luc est un écrivain de talent ; il prouve sa maîtrise du grec en faisant jouer différents registres de cette langue dans son récit. Ce style net en Luc 1,1-4 se déploie à nouveau en Ac 17 quand Paul s’adresse à la prestigieuse assemblée de l’aéropage d’Athènes. Le discours qu’il prononce constitue un brillant exemple de la culture « classique » de Luc. En revanche, c’est avec un grec rempli d’hébraïsme et de tournures empruntées à la langue de la Septante (LXX) qu’il raconte comment l’ange Gabriel est venu annoncer la naissance d’un enfant à Zacharie, représentant exemplaire, avec sa femme Elisabeth, de la foi d’Israël (Lc 1,5 –25).
 Historien et écrivain, Luc est également théologien. S’il écrit son double ouvrage avec ses exigences de vérité historique et de composition littéraire, c’est bien dans le but de conforter la foi de Théophile en lui montrant que l’histoire des hommes, traversée et dirigée par l’histoire du salut divin, est porteuse de sens : rien moins que l’accomplissement des promesses de Dieu peut se lire dans le récit des « événements qui se sont accomplis parmi nous ».

Le sacerdoce de Marie, mosaïque dans la basilique de Parenzo , Croatie

25 septembre, 2013

Le sacerdoce de Marie, mosaïque dans la basilique de Parenzo , Croatie dans images sacrée mary-priest-1
http://stchrysostoms.wordpress.com/2010/03/17/the-priesthood-of-mary/

 

QUE VOTRE CHARITE SOIT SANS FEINTE – (Père Cantalamessa, prédication de Carême)

25 septembre, 2013

http://www.cantalamessa.org/?p=254&lang=fr

QUE VOTRE CHARITE SOIT SANS FEINTE

(Père Cantalamessa, vendredi 8 avril, 2011, troisième prédication de Carême)

1. Tu aimeras ton prochain comme toi-même

Un phénomène a été observé. Le Jourdain, en suivant son cours, forme deux petites mers: la mer de Galilée et la mer Morte. Mais tandis que la mer de Galilée est une mer grouillante de vie, parmi les eaux les plus poissonneuses de la terre, la mer Morte, comme son nom l’indique, est une mer « morte » : il n’y a aucune trace de vie, ni en elle ni aux alentours, seulement du sel. Il s’agit pourtant de la même eau du Jourdain. L’explication, du moins partielle, est celle-ci: la mer de Galilée reçoit les eaux du Jourdain, mais ne les retient pas pour elle, les laisse s’écouler pour permettre d’irriguer toute la vallée du Jourdain. La mer Morte reçoit les eaux et les retient pour elle, elle n’a pas d’émissaires, il n’en sort pas une goutte d’eau. C’est un symbole. Pour recevoir l’amour de Dieu, nous devons en donner à nos frères, et plus nous en donnons, plus nous en recevons. C’est sur quoi nous voulons réfléchir dans cette méditation.
Après avoir réfléchi dans les premières méditations sur l’amour de Dieu comme don, le moment est venu de méditer sur le devoir d’aimer, et en particulier sur le devoir d’aimer son prochain. Le lien entre les deux amours est exprimé de manière programmatique par la parole de Dieu: « Si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres » (1 Jn 4, 11).
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » était un commandement ancien, écrit dans la loi de Moïse (Lv 19, 18) et Jésus le cite comme tel (Lc 10, 27). Comment se fait-il donc que Jésus l’appelle « son » commandement et le commandement « nouveau » ? La réponse est qu’avec lui ont changé l’objet, le sujet et le motif de l’amour du prochain.
Tout d’abord, l’objet a changé, c’est-à-dire celui qui est le prochain à aimer. Celui-ci n’est plus le compatriote ou, tout au plus, l’hôte qui habite avec le peuple, mais tout homme, même l’étranger (le Samaritain !), même l’ennemi. Il est vrai que la seconde partie de la phrase « Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi » ne se trouve pas littéralement dans l’Ancien Testament, mais elle en résume l’orientation générale, exprimée dans la loi du talion « oeil pour œil, dent pour dent » (Lv 24, 20), surtout si on la met en parallèle avec ce que Jésus exige des siens: « Eh bien ! moi je vous dis: aimez vos ennemis et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les. Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous réservez vos saluts à vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? » (Mt 5, 44-47).
A changé aussi le sujet de l’amour du prochain, autrement dit la signification du mot prochain. Celui-ci n’est pas l’autre ; c’est moi ; ce n’est pas celui qui est proche, mais celui qui se fait proche. Avec la parabole du bon Samaritain, Jésus montre qu’il ne faut pas attendre passivement que le prochain surgisse sur ma route, précédé d’une multitude de signaux lumineux, toutes sirènes déployées. Le prochain, c’est toi, c’est-à-dire celui que tu peux devenir. Le prochain n’existe pas au départ, il n’y aura un prochain que s’il devient prochain de quelqu’un.
A changé surtout le modèle ou la mesure de l’amour du prochain. Jusqu’à Jésus, le modèle était l’amour de soi: « comme toi-même ». Dieu, a-t-on dit, ne pouvait fixer l’amour du prochain à un « pieu » plus solide que celui-ci ; il n’aurait pas atteint non plus le même objectif s’il avait dit: « Tu aimeras ton prochain comme ton Dieu ! », parce que sur l’amour de Dieu – c’est-à-dire sur ce que signifie aimer Dieu – l’homme peut encore tricher, mais sur l’amour de soi, non. L’homme sait très bien ce que signifie, en toute circonstance, s’aimer soi-même ; c’est un miroir qu’il a toujours devant soi, qui ne laisse pas d’échappatoire[1].
En revanche, Dieu laisse une échappatoire, et c’est pourquoi il remplace ce modèle par un autre modèle et une autre mesure: « Voici quel est mon commandement: vous aimer les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12). L’homme peut mal s’aimer, autrement dit désirer le mal, non le bien, aimer le vice, non la vertu. Si pareil homme aime les autres comme lui-même et veut pour les autres les choses qu’il veut pour lui-même, elle est bien à plaindre la personne qui est aimée de la sorte ! Nous savons, en revanche, où nous conduit l’amour de Jésus: à la vérité, au bien, au Père. Celui qui le suit, lui, « ne marche pas dans les ténèbres ». Il nous a aimés en mourant pour nous, alors que nous étions encore pécheurs, c’est-à-dire ennemis (Rm 5, 6 ss).
On comprend alors ce que veut dire l’évangéliste Jean avec son affirmation apparemment contradictoire: « Bien-aimés, ce n’est pas un commandement nouveau que je vous écris, c’est un commandement ancien, que vous avez reçu dès le début. Ce commandement ancien est la parole que vous avez entendue. Et néanmoins, encore une fois, c’est un commandement nouveau que je vous écris » (1 Jn 2, 7-8). Le commandement de l’amour du prochain est « ancien » littéralement, mais « nouveau » de la nouveauté même de l’évangile. Nouveau – explique le pape dans un chapitre de son nouveau livre sur Jésus – car il n’est plus seulement « loi », mais aussi, et avant tout, « grâce », s’il se fonde sur la communion avec le Christ, rendue possible par le don de l’Esprit.[2]
Avec Jésus on passe de la loi du talion, ou entre deux acteurs – « Ce que l’autre t’a fait, fais-le à lui » – à la loi de la transition, ou avec trois acteurs: « Ce que Dieu t’a fait, toi fais-le à l’autre », ou, en partant de la direction opposée: « Ce que tu auras fait avec l’autre, c’est ce que Dieu fera avec toi ». On ne compte plus les paroles de Jésus et des apôtres qui répètent ce concept: « Comme Dieu vous a pardonné, pardonnez-vous aussi les uns les autres »: « Si vous ne pardonnez pas de tout cœur à vos ennemis, votre Père qui est aux cieux Père ne vous pardonnera pas non plus ». Se trouve ainsi coupée à la racine l’excuse: « Mais lui ne m’aime pas, il m’offense… ». Ceci le regarde, lui, pas toi. Toi, seulement doit te concerner ce que tu fais à l’autre et comment tu te comportes face à ce que l’autre te fait.
La question principale reste en suspens: pourquoi ce curieux détournement, de l’amour de Dieu à l’amour du prochain ? Ne devrait-on pas s’attendre logiquement à: « Comme je vous ai aimés, aimez-moi »?, au lieu de: « Comme je vous ai aimés vous, aimez-vous les uns les autres »? Ici réside la différence entre l’amour purement eros et l’amour eros et agapè ensemble. L’amour purement érotique est en circuit fermé: « Aime-moi, Alfredo, aime-moi autant que moi je t’aime « , chante Violetta dans la Traviata de Verdi: je t’aime, tu m’aimes. L’amour agapè est à circuit ouvert: il vient de Dieu et retourne à lui, mais en passant par le prochain. Jésus a inauguré lui-même ce nouveau genre d’amour: « Comme Le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés » (Jn 15, 9).
Sainte Catherine de Sienne nous en a donné l’explication la plus simple et convaincante. Elle fait dire à Dieu: « Je vous demande de m’aimer du même amour que je vous aime. Vous ne pouvez le faire complètement, puisque je vous ai aimés sans être aimé. Dès lors l’amour que vous avez pour moi est une dette que vous acquittez, non une grâce que vous me faites, tandis que l’amour que j’ai pour vous au contraire est une grâce que je vous accorde, et non une dette. Vous ne pouvez donc me rendre l’amour que je réclame, et cependant je vous en offre le moyen dans votre prochain : faites pour lui ce que vous ne pouvez faire pour moi. Mais je vous ai placés à côté de votre prochain, pour vous permettre de faire pour lui ce que vous ne pouvez faire pour moi: l’aimer par grâce, et avec désintéressement, sans en attendre aucun avantage. Je considère alors comme fait à moi ce que vous faites au prochain »[3].
2. Aimez-vous de tout votre cœur
Après ces réflexions d’ordre général sur le commandement de l’amour du prochain, nous aborderons maintenant les qualités que doit revêtir cet amour. Elles sont fondamentalement au nombre de deux: il doit être un amour sincère et un amour actif, un amour du cœur et un amour en quelque sorte « des mains », d’action. Nous nous arrêterons ici sur la première qualité, en nous laissant guider par Paul, le grand chantre de l’amour.
La seconde partie de l’Epître aux Romains se présente comme une succession de recommandations sur l’amour mutuel au sein de la communauté chrétienne: « Que votre charité soit sans feinte [...] ; que l’amour fraternel vous lie d’affection entre vous, chacun regardant les autres comme plus méritants… » (Rm 12, 9 ss). « N’ayez de dettes envers personne, sinon celle de l’amour mutuel. Car celui qui aime autrui a de ce fait accompli la loi » (Rm 13, 8).
Pour saisir l’âme qui unifie toutes ces recommandations, l’idée fondamentale, ou mieux, le « sentiment » que Paul a de la charité, il faut partir de cette parole initiale: « Que votre charité soit sans feinte ! » Il ne s’agit pas d’une parmi les nombreuses exhortations, mais de la matrice d’où découlent toutes les autres. Elle renferme le secret de la charité. Nous essaierons, avec l’aide de l’Esprit, de percer ce secret.
Le terme original utilisé par saint Paul et qui est traduit par « sans feinte « , est anhypòkritos, c’est-à-dire sans hypocrisie. Ce vocable est une sorte de voyant ; c’est, en effet, un terme rare utilisé dans le Nouveau Testament, presque exclusivement pour définir l’amour chrétien. On retrouve encore l’expression « charité sans feinte » (anhypòkritos) dans 2 Corinthiens 6, 6 et dans 1 Pierre 1, 22. Ce dernier texte permet de saisir, en toute certitude, le sens du terme en question, car il l’explique par une périphrase ; l’amour sincère – dit-il – consiste à s’aimer sans défaillance « d’un cœur pur ».
Donc, Saint Paul, par cette simple affirmation: « que votre charité soit sans feinte ! », porte le propos à la racine même de la charité, qui est le cœur. Ce qui est requis de l’amour, c’est qu’il soit sincère, authentique, non feint. Comme le vin, pour être « pur », doit être pressé à partir du raisin, il en est de même pour l’amour qui vient du cœur. En cela aussi, l’Apôtre se fait l’écho fidèle de la pensée de Jésus ; en effet, à plusieurs reprises et avec force, il avait indiqué le cœur comme le « lieu » où se décide la valeur de ce qui fait l’homme, ce qui est pur, ou impur, dans la vie d’une personne (Mt 15, 19).
On peut parler d’une intuition paulienne, à propos de la charité ; celle-ci consiste à révéler, derrière l’univers visible et extérieur de la charité, fait d’œuvres et de paroles, un autre univers tout intérieur, qui est par rapport au premier ce que l’âme est pour le corps. On retrouve cette intuition dans l’autre grand texte sur la charité, qui est 1 Corinthiens 13. Au fond, ce que dit saint Paul se réfère entièrement à cette charité intérieure, aux dispositions et aux sentiments de la charité: la charité est patiente ; la charité est bienveillante ; elle n’est pas envieuse, ne s’irrite pas ; elle excuse tout, croit tout, espère tout… Rien à voir, directement, avec faire du bien, ou avec les œuvres de charité ; mais tout se ramène à la racine du vouloir du bien. La bienveillance vient avant la bienfaisance.
L’apôtre lui-même explicite la différence entre les deux sphères de la charité, en affirmant que le plus grand acte de charité extérieure – distribuer ses biens aux pauvres – ne sert de rien, sans la charité intérieure (cf. 1 Co 13, 3). Ce serait l’opposé de la charité « sincère ». La charité hypocrite, en effet, est précisément celle qui fait du bien, sans vouloir le bien, qui montre à l’extérieur quelque chose qui n’a pas son correspondant dans le cœur. Dans ce cas, on a une apparence de charité, qui peut, à la limite, dissimuler égoïsme, recherche de soi, instrumentalisation de son frère, ou même un simple remords de conscience.
Ce serait une erreur fatale d’opposer la charité du cœur et la charité des actes, ou de se réfugier dans la charité intérieure, pour y trouver une sorte d’alibi au manque de charité active. D’ailleurs, dire que sans la charité, « il ne sert de rien » même de tout donner aux pauvres, ne signifie pas dire que cela ne sert à personne et que c’est inutile ; mais cela signifie plutôt que ça ne me sert pas « à moi », alors que cela peut servir au pauvre qui la reçoit. Donc, il ne s’agit pas tant de minimiser l’importance des œuvres de charité (nous le verrons la prochaine fois), que d’assurer à celles-ci une base sûre contre l’égoïsme et ses ruses infinies. Saint Paul veut que les chrétiens soient « enracinés, fondés dans l’amour » (Ep 3, 17), autrement dit, que l’amour soit la racine et le fondement de tout.
Aimer sincèrement signifie aimer à cette profondeur, là où tu ne peux pas mentir, car tu es seul face à toi-même, seul devant le miroir de ta conscience, sous le regard de Dieu. « Aime son frère – écrit saint Augustin – celui qui, devant Dieu, là où lui seul voit, tranquillise son cœur et se demande en son for intérieur si vraiment il agit ainsi par amour de son frère ; et cet œil qui pénètre dans son cœur, là où l’homme ne peut atteindre, lui rend témoignage »[4]. C’était donc un amour sincère, celui de Paul pour les Hébreux s’il pouvait dire: « Je dis la vérité dans le Christ, je ne mens point ; ma conscience m’en rend témoignage dans l’Esprit Saint – j’éprouve une grande tristesse et une douleur incessante en mon cœur. Car je souhaiterais d’être moi-même anathème, séparé du Christ, pour mes frères, ceux de ma race selon la chair » (Rm 9, 1-3).
Pour être authentique, la charité chrétienne doit donc partir de l’intérieur, du cœur ; les œuvres de miséricorde, des « entrailles de la miséricorde  » (Col 3, 12). Cependant, il nous faut tout de suite préciser qu’il s’agit de quelque chose de beaucoup plus radical que la simple « intériorisation », c’est-à-dire de mettre l’accent non plus sur la pratique extérieure de la charité, mais sur la pratique intérieure. Ce n’est que le premier pas. L’intériorisation aboutit à la divinisation ! Le chrétien – disait saint Pierre – est celui qui aime « d’un cœur pur »: mais avec quel cœur ? Avec « le cœur nouveau et l’Esprit nouveau » reçus dans le baptême !
Quand un chrétien aime ainsi, c’est Dieu qui aime à travers lui ; il devient un canal de l’amour de Dieu. Comme pour la consolation qui n’est rien d’autre qu’une modalité de l’amour: « Dieu nous console dans toute notre tribulation, afin que, par la consolation que nous-mêmes recevons de Dieu, nous puissions consoler les autres en quelque tribulation que ce soit  » (2 Co 1, 4). Nous consolons avec la consolation même que nous recevons de Dieu, nous aimons avec l’amour que nous recevons de Dieu. Non avec un autre. Ce qui explique le retentissement, en apparence disproportionné, que peut parfois avoir un simple acte d’amour, souvent même caché, l’espérance et la lumière qu’elle créée tout autour.
3. La charité édifie
Quand on parle de la charité dans les écrits apostoliques, on n’en parle jamais de façon abstraite, de manière générale. Il y a toujours à la base l’édification de la communauté chrétienne. En d’autres termes, le premier domaine dans lequel doit s’exercer la charité est l’Eglise et plus concrètement encore, la communauté dans laquelle on vit, les personnes avec lesquelles on est en relation dans la vie quotidienne. C’est aussi ce qui doit se passer aujourd’hui, en particulier au coeur de l’Eglise, entre ceux qui travaillent en étroite relation avec le Souverain Pontife.
A une certaine période de l’antiquité, on désignait par le terme charité, agape, non seulement le repas fraternel que les chrétiens prenaient ensemble, mais toute l’Eglise[5]. Le martyr saint Ignace d’Antioche salue l’Eglise de Rome comme celle qui « préside à la charité (agape) », c’est-à-dire à la « fraternité chrétienne », à l’ensemble de toutes les Eglises[6]. Cette phrase n’exprime pas seulement le fait de la primauté, mais aussi sa nature, ou la manière de l’exercer: c’est-à-dire dans la charité.
L’Eglise a besoin, de façon urgente, d’une bouffée de charité qui guérisse ses fractures. Dans un de ses discours, Paul VI disait: « L’Eglise a besoin de sentir refluer par toutes ses facultés humaines, la vague d’amour, cet amour qui s’appelle charité, précisément répandue dans nos coeurs par l’Esprit saint qui nous a été donné »[7]. Seul l’amour guérit. C’est l’huile du samaritain. De l’huile, aussi parce qu’elle doit flotter au-dessus de tout comme le fait l’huile par rapport aux liquides. « Et puis, par-dessus tout, la charité, en laquelle se noue la perfection » (Col 3, 14). Au-dessus de tout, super omnia ! Et donc aussi au-dessus de la foi et de l’espérance, de la discipline, de l’autorité, même si, il est évident, la discipline et l’autorité elles-mêmes peuvent être une expression de la charité. Il n’y a pas d’unité sans la charité mais s’il y en avait une, ce serait une unité de peu de valeur pour Dieu.
Il y a un domaine important à travailler: celui des jugements réciproques. Saint Paul écrivait aux Romains: « Mais toi, pourquoi juger ton frère ? Et toi, pourquoi mépriser ton frère ?… Finissons-en donc avec ces jugements les uns sur les autres » (Rm 14, 10.13). Avant lui, Jésus avait dit: « Ne jugez pas, afin de n’être pas jugés (…) Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’oeil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton oeil à toi, tu ne la remarques pas ! » (Mt 7, 1-3). Il compare le péché du prochain (le péché jugé), quel qu’il soit, à de la paille, et celui de qui juge (le péché de juger) à une poutre. La poutre est le fait même de juger, tellement il est grave aux yeux de Dieu.
Le discours sur le jugement est certes délicat et complexe et il manquera de réalisme s’il n’est pas mené jusqu’au bout. Comment fait-on, en effet à vivre sans jamais juger ? Le jugement est implicite en nous, même dans un regard. On ne peut pas observer, écouter, vivre, sans donner des appréciations, c’est-à-dire sans juger. Un parent, un supérieur, un confesseur, un juge, quiconque a une responsabilité sur les autres, doit juger. Parfois, comme c’est le cas de nombreuses personnes ici à la Curie, le jugement est même le type de service qu’elles sont appelées à rendre à la société ou à l’Eglise.
En effet, ce n’est pas tant le jugement que nous devons ôter de notre coeur, mais le venin qui vient de notre jugement ! C’est-à-dire la rancune, la condamnation. Dans l’Evangile de Luc, le commandement de Jésus: « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés » est immédiatement suivi, comme pour expliquer le sens de ces paroles, par le commandement: « ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés » (Lc 6, 37). En soi, l’action de juger est neutre, le jugement peut se terminer aussi bien par une condamnation que par une absolution ou une justification. Ce sont les jugements négatifs qui sont repris et bannis de la parole de Dieu, ceux qui condamnent le pécheur en même temps que le péché, ceux qui visent davantage la punition que la correction du frère.
Il y a un autre point qui qualifie la charité sincère: l’estime. « Que l’amour fraternel vous lie d’affection entre vous » (Rm 12, 10). Pour estimer son frère, il ne faut pas s’estimer trop soi-même, il ne faut pas être toujours sûr de soi ; il ne faut pas « se surestimer », dit l’Apôtre (Rm 12, 3). Celui qui se surestime est comme un homme qui, la nuit, a devant les yeux une source de lumière intense: il ne voit rien au-delà de cette lumière ; il ne parvient pas à voir les lumières de ses frères, leurs mérites et leurs valeurs.
« Minimiser » doit devenir notre verbe préféré dans les relations avec les autres: minimiser nos mérites et les défauts des autres. En revanche – chose diamétralement opposée – ne pas minimiser nos défauts et les mérites des autres, comme nous avons souvent tendance à le faire. Il y a une fable d’Esope à ce sujet, adaptée par La Fontaine, qui dit:
On se voit d’un autre œil qu’on ne voit son prochain.
Le Fabricateur souverain
Nous créa Besaciers tous de même manière,
Tant ceux du temps passé que du temps d’aujourd’hui:
Il fit pour nos défauts la poche de derrière,
Et celle de devant pour les défauts d’autrui[8]
Il faudra tout simplement inverser les choses: mettre nos défauts dans la besace que nous avons devant et les défauts des autres dans celle de derrière. Saint Jacques avertit: « Ne médisez pas les uns des autres » (Jc 4, 11). On ne parle plus maintenant de commérages, on parle de gossip, et on dirait que c’est devenu une chose innocente, alors qu’en réalité il s’agit de l’une des choses qui empoisonnent le plus la vie commune. Il ne suffit pas de ne pas dire du mal des autres ; il faut aussi empêcher que les autres le fassent en notre présence, leur faire comprendre, même sans rien dire, qu’on n’est pas d’accord. L’ambiance d’un lieu de travail ou d’une communauté est tellement différente quand on prend au sérieux l’avertissement de saint Jacques ! Dans beaucoup de lieux publics, à une certaine époque il était écrit: « Interdiction de fumer » ou même « Interdiction de blasphémer ». Ce ne serait pas mal de le remplacer, dans certains cas, par « Commérages interdits ».
Ecoutons pour terminer, comme si elle nous était adressée, l’exhortation de l’Apôtre à la communauté des Philippiens qu’il aimait tant: « Mettez le comble à ma joie par l’accord de vos sentiments: ayez le même amour, une seule âme, un seul sentiment ; n’accordez rien à l’esprit de parti, rien à la vaine gloire, mais que chacun par l’humilité estime les autres supérieurs à soi ; ne recherchez pas chacun vos propres intérêts, mais plutôt que chacun songe à ceux des autres. Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus » (Ph 2, 2-5).
[1] Cf. S. Kierkegaard, Gli atti dell’amore, Milano, Rusconi, 1983, p. 163.
[2] Benoît XVI, Jésus de Nazareth, De l’entrée à Jérusalem à la Résurrection, Editions du Rocher
[3] S. Caterina da Siena, Dialogo 64.
[4] S. Agostino, Commento alla Prima Lettera di Giovanni, 6,2 (PL 35, 2020).
[5] Lampe, A Patristic Greek Lexicon, Oxford 1961, p. 8
[6] S. Ignazio d’Antiochia, Lettera ai Romani, saluto iniziale.
[7] Discorso all’udienza generale del 29 Novembre 1972 (Insegnamenti di Paolo VI, Tipografia Poliglotta Vaticana, X, pp. 1210s.).
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ET DIEU CRÉA LA MAMAN

25 septembre, 2013

http://www.lavictoiredelamour.org/et-dieu-crea-la-maman-

ET DIEU CRÉA LA MAMAN.

Mai 2012

Du soir au matin, du matin au soir, il travaillait sans relâche à créer la MAMAN. Lui apparut alors un ange qui lui dit: «Vous en mettez du temps pour cette créature-là!»
Le Bon Dieu lui répondit: « As-tu seulement lu sa fiche technique? Il faut qu’elle soit entièrement lavable sans être de plastique, elle est composée de mille pièces mobiles et toutes remplaçables, elle roule au café noir et aux « restants » de cuisine, elle marie la douceur de roulement à la solidité de la carrosserie.
Ses baisers guérissent tout, depuis les entorses aux chevilles, jusqu’aux chagrins d’amour… Il lui faut aussi six paires de mains!»
L`ange hocha la tête: «Six paires de mains? Impossible!»
«Ce ne sont pas tellement les mains qui m’embarrassent, expliqua le Bon Dieu, mais les trois paires d`yeux indispensables à toute maman.»
«Ce n’est pas conforme au prototype!» riposta l’ange. En soupirant, le Bon Dieu continua: «Il lui faut une paire d`yeux qui voient à travers les porte fermées: «Qu’est-ce que vous faites là les enfants?» tout en connaissant la réponse.
Une autre paire d’yeux derrière la tête pour voir ce qu’elle ne devrait pas, mais qu’elle doit savoir.
Et une troisième paire par devant, pour regarder l’enfant qui fait une bêtise, des yeux qui disent quand même: » Je t’aime et je te comprends… » Et sans ouvrir la bouche!»
«Seigneur, dit l’ange en lui tapotant amicalement l’épaule, allez vous coucher, il se fait tard. À chaque jour suffit sa peine…»
«Je ne peux pas répond le Bon Dieu, je sens que je touche au but: je suis sur le point de créer un être véritablement à mon image, un être qui me ressemble! J’ai enfin réussi à rendre cette créature capable de se guérir toute seule quand elle est malade, de préparer un repas pour six personnes avec une livre de viande hachée, de faire prendre son bain à son grand garçon de neuf ans et de consoler le premier chagrin d’amour de sa grande de quinze ans.»
L’ange continue l’inspection de la future maman:« trop délicate», murmure-t-il. «Oui, mais combien résistante! réplique vivement le Bon Dieu. C`est incroyable tout ce que cette créature peut faire et supporter!»
«Elle peut penser?» demande l`ange
«Non seulement penser, mais encore AIMER et apaiser» dit Dieu.
L’ange continue l’examen, passe son doigt sur la joue et fait remarquer: «Oh! Il y a une fuite!»
Ce n’est pas une fuite, dit le Bon Dieu; c’est une larme».
«Une larme de quoi?» demande l’ange
«Une larme de joie, de tendresse, de déception, de tristesse, de solitude, ou encore de fierté», dit le Bon Dieu.
«Ce sera sûrement « le » chef-d’œuvre de toute la création», conclut l’ange.
«De fait, ajoute le Bon Dieu, j’en suis si fier que j’en prépare une pour mon propre Fils. Je l’appellerai Marie.»
d’après un texte d’Erma Hombrek

COMMENT PRIER POUR TOUCHER DIEU

25 septembre, 2013

http://www.agi-ivoiriens.com/spiritualite_religion/prier.html

COMMENT PRIER POUR TOUCHER DIEU

On ne sait pas toujours comment il faut prier. Quelle attitude faut-il avoir ? Y a-t-il des conditions pour que la prière touche DIEU ?

Savoir prier, c’est parvenir à ouvrir la porte en nous qui nous sépare de DIEU. Prier nécessite de s’isoler en soi pour communier avec DIEU. La prière demande confiance, amour et humilité envers DIEU. Elle doit être personnelle et sincère.

Communier avec DIEU nécessite d’être concentré
La prière nécessite une concentration parfaite, car elle est une communion avec DIEU. L’homme doit tourner toute sa pensée vers la prière. Il doit être totalement ouvert à DIEU et réceptif aux réponses que DIEU envoie.
La prière ouvre la voie qui mène à DIEU. DIEU est toujours présent en chacun de nous. Il nous aime et nous soutient. Il nous écoute et nous regarde. Mais une porte nous sépare de DIEU à l’intérieur de nous. Il faut donc ouvrir la porte et faire un chemin en nous pour aller jusqu’à DIEU.
La prière se fait en étant retranché à l’intérieur de soi. Le mieux est de s’isoler du monde extérieur, dans un endroit calme et bien éclairé. Il faut faire le calme et entrer en soi . L’homme peut alors faire le point sur sa vie, ses soucis, ses besoins. Il peut demander à être soutenu et guidé. Il peut remercier DIEU pour l’aide qu’il lui apporte.
DIEU mérite qu’on lui consacre un peu de temps chaque jour. Car c’est lui qui nous permet d’avoir cette vie. Il faut donc réserver des moments à la prière dans sa journée. On peut aussi prier partout et à tout moment. On peut prier en marchant ou en mangeant, dans la rue ou sous la douche. DIEU ne se préoccupe pas du lieu où nous sommes ni de l’activité de notre corps. Ce qui compte, c’est que le cœur et l’esprit soient tournés vers DIEU.
On peut parler librement à DIEU ou réciter des formules. Mais dans les deux cas, celui qui prie doit être totalement engagé dans sa prière. Il doit être uni avec ce qu’il communique à DIEU. Il est inutile de réciter des formules de prière sans conviction. Cela n’apporte rien et cela ne touche pas DIEU.
La prière nécessite confiance, amour et humilité envers DIEU
L’homme ne peut rien exiger de DIEU. Il doit chercher à toucher le cœur de DIEU par sa confiance, son amour et son humilité.
La prière trouve sa plénitude dans la confiance en DIEU. Avoir confiance en DIEU, c’est savoir qu’on peut tout lui dire et qu’il peut nous aider. C’est donc pouvoir lui parler avec sincérité et compter sur lui. La prière qui vient du cœur est la meilleure parce qu’elle est sincère. DIEU écoute quand l’homme lui ouvre son cœur avec confiance. Car l’homme lui communique alors ce qu’il a de plus secret et de plus privé.
Pour être entendu, l’homme doit ressentir un amour profond envers son Créateur. Il doit lui être reconnaissant d’avoir reçu la vie. Il doit avoir une totale confiance en son Père bienveillant. Car DIEU a la Sagesse infinie et le Pouvoir absolu. Il aime sa créature et lui vient en aide.
L’homme doit aussi se montrer humble devant DIEU. Il doit se soumettre à son Père et lui obéir. Il doit lui témoigner respect et dévouement. Il doit savoir être patient et accepter que sa prière soit exaucée de la façon et au moment voulus par DIEU. Car DIEU sait ce qui est bon pour l’homme.
La prière est une aide pour celui qui écoute DIEU en lui avec confiance. DIEU peut lui inspirer des solutions à ses problèmes. Il peut le guider vers un choix. Il peut corriger ses sentiments. Pour entendre la voix de DIEU en soi, il faut donc être à l’écoute de son cœur.
Soyez comme un petit enfant devant DIEU quand vous priez
Cherchez à ouvrir en vous la porte qui mène à DIEU. N’hésitez pas à prier souvent, à tout moment de la journée. Prier aide à faire vivre sa foi et à sentir DIEU présent dans sa vie.
Présentez-vous devant DIEU avec confiance et humilité. DIEU votre Père vous aime infiniment et peut tout pour vous. Soyez animé d’un amour profond et sincère envers celui qui vous a donné la vie. Montrez-lui respect et soumission.
Parlez avec sincérité de ce qui vous touche réellement. DIEU entend mieux la prière lorsqu’elle est sincère. Or vous êtes toujours plus sincère quand vous priez pour vous-même. C’est pourquoi il faut prier pour soi. Ne comptez pas sur les autres pour prier à votre place. La prière serait moins efficace.

SAINT SERGE DE RADONÈGE

24 septembre, 2013

SAINT SERGE DE RADONÈGE dans images sacrée

http://www.kopsidas.com/default.asp?iID=GFKKLG&item=GGJGGD

25 SEPTEMBRE: SAINT SERGE DE RADONÈGE

24 septembre, 2013

http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/synaxaire/StSergeRadonege.htm

25 SEPTEMBRE: SAINT SERGE DE RADONÈGE

La Vie du Saint Père Théophore Serge de Radonège, Thaumaturge et Protecteur de la Russie

Saint Serge naquit en 1313 à Rostov. Ses parents, Cyrille et Marie, lui donnèrent au baptème le nom de Barthélémy. Dès le sein de sa mère, Dieu laissa prévoir la gloire future de son serviteur. C’est ainsi qu’une fois, au cours de la liturgie avant la lecture de l’Evangile, l’enfant se mit à crier dans le sein de sa mère, si fort que sa voix fut entendue par d’autres. Au moment de l’hymne des chérubins, la voix de l’enfant se mit encore à retentir, ce qui effraya Marie. Lorsque le prêtre prononça l’ecphonèse : «Ce qui est saint aux saints !», l’enfant poussa un cri pour la troisième fois, et sa mère commença à pleurer. Ceux qui étaient présents à la liturgie souhaitaient voir l’enfant; mais la mère fut contrainte de dire qu’il criait non pas sur ses bras, mais dans son sein. Après cet événement inhabituel, Marie, pendant toute la période de sa grossesse, ne mangeait ni viande ni lait ni poisson; elle se nourrissait exclusivement de pain et d’eau, et vaquait à la prière. Lorsqu’il eut sept ans, on envoya l’enfant ètudier. Or, contrairement à ses frères Etienne et Pierre qui apprenaient bien, Barthélémy éprouvait des difficultés. Le maître le punissait, ses camarades se moquaient de lui, ses parents le réprimandaient; mais Barthélémy, malgré toute sa bonne volonté, ne parvenait pas à apprendre. C’est alors que se produisit le même phénomène qu’avec Saül. Un jour, alors que son père l’avait envoyé au champ chercher des chevaux, Barthélémy aperçut un moine âgé sous un chêne, qui priait en versant des larmes. Le jeune garçon s’approcha doucement, attendant la fin de la prière du staretz, qui lui dit: «Que te faut-il, mon enfant?» Barthélémy répondit: «Je ne puis apprendre malgré mes efforts. Prie Dieu pour moi, saint père, pour que je puisse apprendre les lettres». Le staretz, en prononçant une prière, donna un morceau de prosphore à l’enfant et lui dit: «Ne t’afflige point. A partir de ce jour, le Seigneur te donnera la compréhension des lettres!» Alors que le staretz voulait sortir, Barthélémy tomba à ses pieds et lui demanda de visiter la maison de ses parents. Il ajouta: «Mes parents aiment fort les personnes semblables à toi, Père». L’Ancien, en souriant, se rendit à la maison des parents de l’enfant, qui le reçurent avec grande considération. Ils le prièrent de partager leur repas, puis le staretz entra dans la chapelle familiale. Prenant l’enfant avec lui, le vieux moine lui ordonna de lire les heures. Cependant, Barthélémy, troublé, répondit qu’il ne pouvait pas lire. Le staretz réintima l’ordre, et l’enfant, ayant pris sa bénédiction, commença à lire le psautier correctement et distinctement, à l’étonnement général. A table, les parents racontèrent au moine ce qui s’était produit à l’église quand l’enfant était encore dans le sein de sa mère. Le staretz, avant de se séparer d’eux, dit ces paroles énigmatiques: «Cet enfant va devenir la demeure de la Sainte Trinité, et amènera une multitude à la compréhension de Sa volonté». Après cela, Barthélémy commença à fréquenter avec ardeur l’église et à lire la sainte Ecriture. Après un certain temps, alors qu’il était âgé de douze ans, il se mit à observer une stricte tempérance, s’abstenant de toute nourriture le mercredi et le vendredi et se contentant, les autres jours, de pain sec et d’eau. En raison de certains malheurs qui le frappèrent à Rostov, le père de Barthélémy, Cyrille, partit à Radonège avec sa famille. Là, Barthélémy continua son ascèse. Alors que ses deux frères s’étaient mariés, il demanda à ses parents la permission de s’engager dans la vie monastique. Ceux-ci le prièrent d’ajourner son désir jusqu’à leur mort. Cependant, peu de temps après, ils entrèrent eux-mêmes au monastère et décédèrent bientôt. Pendant quarante jours, Barthélémy pria sur leur tombe, nourrit les pauvres et fit servir des offices de requiem. Ensuite, il fit don de ses biens à son frère cadet Pierre et décida d’accomplir son désir. Son frère aîné Etienne, dont la femme était décédée, effectua sa profession monastique au monastère de Khotov, où ses parents étaient enterrés. Barthélémy, qui souhaitait une profonde solitude, convainquit Etienne de rechercher un endroit qui conviendrait mieux à la vie ascétique. Ils cheminèrent longtemps dans les forêts, puis trouvèrent un endroit approvisionné en eau et éloigné des chemins battus, à dix verstes de Radonège et de Khotov. Ils bâtirent une cellule avec une petite église. Le frère cadet, obéissant à l’aîné, demanda en quel nom serait construite l’église. Barthélémy, se rappelant les paroles du staretz, répondit qu’il convenait de dédier l’église à la Sainte Trinité. Le frère cadet dit alors que telle était aussi sa pensée. L’église fut consacrée avec la bénédiction du métropolite Théognoste. Ayant demandé à l’higoumène Métrophane de venir, Barthélémy reçut la tonsure monastique avec le nom de Serge. Il avait alors vingt-quatre ans (1337). Etienne, quant à lui, parti peu de temps après au monastère de la Theophanie à Moscou.

Et voici que Serge se trouva seul dans cette forêt, où les loups hurlaient près de sa cellule. Les ours aussi s’approchaient du lieu où vivait le saint. Une fois, Serge s’aperçut qu’un ours n’était pas tant féroce qu’affammé, et il commença à éprouver de la pitié pour cet animal, puis lui donna de la nourriture. Le fauve s’éprit du père et vint souvent recevoir de lui sa pitance. Le saint la lui donnait à chaque fois, partageait son dernier morceau de pain avec cet animal, et allait même jusqu’à se priver de nourriture pour lui. Saint Serge resta seul pendant trois ans jusqu’à ce que des zélateurs de la piété commencent à lui demander de vivre sous sa direction spirituelle. Peu à peu, douze fréres se rasemblèrent, et chacun d’entre eux construisit sa propre cellule. L’office de minuit, les matines, les heures, les vêpres et les complies étaient quotidiennement célébrées à l’église. Pour la célébration de la liturgie, les frères appelaient un prêtre de l’extérieur, car il n’y en avait pas encore parmi eux. Enfin, l’higoumène Métrophane, qui avait tonsuré Serge, vint vivre avec eux. Mais, peu de temps après, cet ancien mourut. Quant à Serge, il ne voulait pas, par humilité, devenir higoumène. Les frères se réunirent alors, vinrent voir le saint et lui dirent: «Père, nous ne pouvons vivre sans higoumène, et nous souhaitons que ce soit toi qui remplisses cette fonction. Ainsi, lorsque nous viendrons te révéler nos péchés, nous recevrons des enseignements et l’absolution. Il convient également que la liturgie soit célébrée et que nous recevions les saints Mystères de tes pures mains». Cependant Serge refusa et, quelques jours après, la communauté se réunit de nouveau chez le saint, en le priant d’accepter la charge d’higoumène. «Il ne m’appartient pas d’accomplir le ministère angélique; il m’appartient de pleurer mes péchés», répondit-il. Les frères pleurèrent et dirent enfin: «Si tu ne veux pas prendre soin de nos âmes, nous serons contraints de quitter ce lieu, nous errerons alors comme des brebis égarées, et tu devras en répondre devant Dieu.» «Je préfère me soumettre que de commander, dit Serge; mais, craignant le jugement de Dieu, je laisse ce problème à la volonté du Seigneur». Prenant avec lui deux des moines les plus âgés, il se rendit à Péréïaslavl, chez Athanase, l’évêque de Volynie, auquel S. Alexis, alors à Constantinople, avait remis les affaires du diocèse metropolitain.
En 1354, Serge fut ordonné prêtre et élevé au rang d’higoumène par l’évêque Athanase. Il célébrait quotidiennement la sainte liturgie, et arrivait le premier à l’église pour chaque office. Il fabriquait lui-même les cierges et les prosphores, ne permettant jamais à quiconque de participer à cette dernière tâche. Pendant trois ans, le nombre des moines resta identique, le premier qui fit augmenter ce nombre fut l’archimandrite Simon de Smolensk, qui préférait obéir à S. Serge plutôt que commander ailleurs.
Le soir après les complies, et sauf en cas de besoin urgent, nul n’avait l’autorisation de se rendre dans la cellule d’un autre moine. Car les heures de la nuit devaient être réservées à Dieu seul. Le reste du temps, ils restaient dans le silence à alterner la prière et le travail manuel. A la fin de la prière que les frères devaient accomplir dans leur cellule, le saint faisait secrètement le tour de celles-ci. S’il entendait de vaines conversations ou des rires, il frappait à la fenêtre pour les faire cesser et s’en allait tout triste. Le matin, il réunissait les fautifs, et «de loin», à l’aide de paraboles et sur un ton humble et doux, il les instruisait. Il n’employait une sévérité toute mesurée que pour ceux qui refusaient de faire pénitence et persistaient dans leurs fautes. Il aimait tant la pauvreté qu’il institua comme règle stricte de ne jamais faire de quête au profit du monastère: quels que soient ses besoins. Le dépouillement était extrême dans la communauté: On s’éclairait avec des tisons pour l’office, et les livres étaient faits en écorce de bouleau. Un jour, le monastère se trouva réduit à une si extrême misère qu’on ne pouvait plus y trouver ni pain ni eau. Après avoir passé trois jours sans nourriture, Serge se rendit chez le frère Daniel et lui dit: «J’ai entendu que tu voudrais construire une entrée devant ta cellule. Je te la construirai afin que mes mains ne restent pas oisives. Cela ne te coûtera pas cher, je veux du pain avarié et tu en as.» Daniel lui apporta donc des morceaux de pain moisis qu’il avait chez lui. «Garde-les, lui dit le saint, jusqu’à la neuvième heure; je ne prends pas de salaire avant d’avoir travaillé». Ayant achevé son travail, Serge pria, bénit le pain, en mangea, puis but de l’eau, ce qui constitua son repas. En raison de l’absence de nourriture, les frères commencèrent à manifester leur mécontentement: «Nous mourons de faim», dirent les faibles, «et tu ne permets pas de demander l’aumône. Demain, nous partirons d’ici, chacun de son côté, et nous ne reviendrons plus ! » Le saint les persuada alors de ne pas affaiblir leur espoir en Dieu. «Je crois, dit-il, que Dieu ne délaissera pas les habitants de ce lieu». A ce moment, on entendit quelq’un frapper à la porte. Le portier vit que l’on avait apporté beaucoup de pains. Il accourut tout joyeux, et dit à l’higoumène: «Père, on nous a apporté beaucoup de pains. Donne-nous ta bénédiction afin que nous les prenions! » Le saint ordonna de laisser entrer les bienfaiteurs, et convia tous les frères à table, ayant au préalable célébré un office d’action de grâces. «Où sont ceux qui nous ont apportè ces dons ?» demanda-t-il. «Nous les avons invites à table et leur avons demandé qui les avait envoyés», répondit le moine, «et ils nous dirent que c’était quelqu’un qui aime le Christ, qui les avait envoyés; mais que, ayant une autre tâche accomplir, ils devaient partir».
Une autre fois, le saint, tard dans la soirée, priait pour les frères de son monastère. Soudain, il entendit une voix lui dire: «Serge! » Ayant terminé une prière, il ouvrit la fenêtre et aperçut une lumière inhabituelle qui descendait du ciel, et la voix continua: «Serge ! Le Seigneur a entendu la prière pour tes enfants; vois quelle multitude s’est rassemblée autour de toi au nom de la Sainte Trinité». Alors, le saint vit une multitude d’oiseaux merveilleux, volant non seulement dans le monastère, mais également tout autour. «Ainsi, poursuivit la voix, se multipliera le nombre de tes disciples et il ne te manquera point de successeurs pour marcher sur tes traces».
Peu de temps après, le patriarche Philothée’ fit parvenir au saint une croix et encore d’autres présents avec une lettre, dont voici le contenu : «Par la Miséricorde Divine, l’archevêque de Constantinople, patriarche œcuménique, Philothée, à Serge, fils dans le Saint-Esprit et concélébrant de notre humble personne. Que la grâce, la paix et notre bénédiction soient avec vous tous! Nous avons entendu parler de ta vie vertueuse, nous l’approuvons, et nous en glorifions Dieu. Mais il te manque une chose: la vie commune (cénobitique). Tu sais, Père très semblable au Christ, que le parent de Dieu, le prophète David, qui saisissait tout par son esprit, loua la vie commune. «Qu’y a-t-il de meilleur et de plus beau pour des frères gue de vivre ensemble» ? (Ps 132). Pour cela, je vais vous donner un conseil utile: instituez le cénobitisme. Que la miséricorde de Dieu et notre bénédiction soient avec vous! » Suivant le conseil du patriarche, le saint, avec la bénédiction du métropolite Alexis, introduisit la vie commune intégrale dans son monastère. Il construisit les bâtiments nécessaires, définit les devoirs propres à cette vie, et ordonna que toute chose soit commune, interdisant d’avoir sa propriété ou d’appeler quelque chose «sien». Le nombre des disciples s’accrut alors et l’abondance régna au monastère. On introduisit l’hospitalité, on nourrit les pauvres et on donna l’aumône à ceux qui le demandaient. Saint Serge s’était soumis à ce conseil du patriarche par esprit d’obéissance. Bien qu’il demeurât amant de la solitude, il accepta d’assumer cette forme plus rigide de direction, sans cesser pourtant d’être un père et un éducateur plutôt qu’un administrateur. Mais il devait bientôt subir de cruelles épreuves. Un samedi, le saint se trouvait dans le sanctuaire, célébrant les vêpres. Son frère, revenu au monastère, demanda au canonarque: «Qui t’a donné ce livre ?» «L’higoumène», répondit celui-ci. «Qui est higoumène ici ?» répondit à son tour Etienne, avec colère. «N’ai-je pas fondé ce lieu en premier ?» A ceci, il ajouta de violentes paroles. Le saint entendait tout cela dans le sanctuaire, et il comprit que cette manifestation de mécontentement était dûe en fait au nouvel ordre qui régnait dans le monastère. Mécontents du cénobitisme, certains quittèrent en secret le monastère, et d’autres souhaitaient ne plus avoir Serge pour higoumène. Le saint, laissant ceux qui voulaient vivre selon leur volonté face à leur conscience, ne rentra même pas dans sa cellule, mais s’éloigna du monastère. Les meilleurs moines étaient inquiets, mais pensaient encore que Serge reviendrait. Toutefois, leur attente fut déçue. Le saint s’installa à Kirjatch. Sur la demande de certains, saint Alexis dépêcha une délégation auprès de saint Serge,afin qu’il revînt au monastère où il était si utile. Mais saint Alexis, sentant sa mort prochaine, souhaitait trouver en la personne de Serge son successeur. Il le fit venir chez, lui fit cadeau de sa croix épiscopale. Mais saint Serge, par humilité, la refusa en disant: «Pardonne-moi, Seigneur, mais depuis mon enfance je n’ai jamais porté d’or et maintenant, je souhaite d’autant plus rester dans le dépouillement». «Je le sais, bien-aimé, mais accepte par obéissance!» répondit Alexis. Ce faisant, il lui passa la croix autour du cou et lui annonça qu’il le désignait comme son successeur. «Pardonne-moi, vénéré pasteur, mais tu veux me charger d’un fardeau qui dépasse mes forces. Tu ne trouveras pas en moi ce que tu cherches. Je suis le plus pécheur et le pire de tous.»
Lorsque les hordes tatares déferlèrent sur la terre russe, et alors que la population était effrayée, le grand Duc Dimitri Ioannovitch, qui avait une grande foi en saint Serge, lui demanda s’il devait entrer en guerre contre les impies Tatares. Le saint bénit le grand Duc pour entrer en guerre et lui dit: «Avec l’aide de Dieu, tu seras victorieux et tu sortiras de la bataille sain et sauf et couvert d’honneurs.». Au moment de la bataille de Koulikovo*, le saint était en prière avec ses frères et parlait du déroulement heureux des combats. Il citait même les noms de ceux qui tombaient, faisant une prière pour eux. Conformément à la prédiction de saint Serge, le grand Duc remporta la célèbre victoire de Koulikovo, qui constituait le début de la délivrance du joug tatare.
Une nuit, alors que saint Serge chantait l’Acathiste à la Mère de Dieu et lui adressait de ferventes prières pour le monastère devant son icône, il s’interrompit un instant pour dire à son disciple Michée: «Sois vigilant, mon enfant, car nous allons recevoir une visite miraculeuse!» A peine avait-il prononcé ces paroles qu’il entendit une voix: «La Très Pure arrive! » Il se précipita à l’entrée de sa cellule et, soudain, une lumière inhabituelle l’entoura, plus éclatante encore que le soleil. Il vit la Très Sainte Mère de Dieu, accompagnée des Apôtres Pierre et Jean, rayonnante d’une gloire indescriptible. Le saint se prosterna à terre, mais la Mère de Dieu le toucha de sa main et dit: «Ne crains point, mon élu! Je suis venue te visiter, car j’ai entendu ta prière pour tes disciples et pour ce lieu. Dorénavant je ne quitterai pas ton monastère, durant ta vie comme après ta mort, et je le protégerai». Après cela, le saint resta sans sommeil toute la nuit, méditant avec piété sur la miséricorde céleste.
Six mois avant son trépas, le saint, appelant sa communauté, la recommanda à Nicon, et se consacra lui-même à la solitude et à la prière. En septembre, il pressentit la maladie, appela de nouveau les frères et leur donna à tous ses dernières instructions. Il mourut le 25 septembre 1391, à l’âge de 78 ans.

* Bataille décisive pour la Russie, que l’on peut comparer à la bataille de Poitiers en France.

Macaire, moine de Simonos Petras

« Le Synaxaire. Vies des Saints de l’Eglise Orthodoxe »
Editions « To Perivoli tis Panaghias », S. M. Simonos Petras, Mont Athos

SAINT NECTAIRE D’EGINE: HYMNE A L’AMOUR DIVIN

24 septembre, 2013

http://www.orthodoxa.org/FR/orthodoxie/spiritualite/hymneStNectaire.htm

SAINT NECTAIRE D’EGINE: HYMNE A L’AMOUR DIVIN

L’Eros (nous employons le mot éros dans le sens des Pères. C’est l’amour opérant, dynamique, qui propulse l’âme sortie d’elle-même, vers Dieu) divin, c’est l’amour parfait pour Dieu, manifesté comme désir insatiable du divin. L’éros divin naît dans le cœur purifié où habite la grâce divine.
L’éros pour Dieu est un don divin. Il est offert à l’âme innocente par la grâce divine qui la visite et se révèle à elle.
L’éros divin ne se lève chez personne sans une révélation divine. L’âme, qui n’a pas reçu de révélation, n’est pas sous l’influence de la grâce et demeure insensible à l’amour divin.
Les amants du divin ont été poussés vers l’amour divin par la grâce de Dieu, révélée à l’âme et qui agit dans le cœur purifié. C’est elle qui les a attirés vers Dieu.
Celui qui s’est épris de Dieu a d’abord été aimé de Dieu. Ce n’est qu’ensuite qu’il a aimé le divin.
L’amant du divin est devenu avant fils de l’amour, ensuite il a aimé le Père Céleste.
Le cœur de celui qui aime le Seigneur ne sommeille jamais ; il veille à cause de l’intensité de son amour.
Si l’homme dort par nécessité de sa nature, le cœur, lui, veille pour la louange de Dieu.
L’âme blessée par l’éros divin ne cherche plus rien en dehors du Bien Suprême; elle se détourne de tout, éprouve pour tout de l’indifférence.
L’âme, éprise de Dieu, se délecte des paroles de Dieu et passe son temps dans Ses tabernacles.
Elle élève la voix pour raconter les merveilles de Dieu et quand elle conserve, elle parle de Sa gloire et de Sa majesté.
Elle chante Dieu et Le loue sans cesse.
Elle Le sert avec zèle.
L’éros divin s’empare de toute cette âme, la change et se l’approprie.
L’âme, amoureuse de Dieu, a connu le divin et cette connaissance a enflammé son divin éros.
L’âme, amoureuse de Dieu, est bienheureuse, car elle a rencontré le Juge divin qui a comblé ses désirs.
Tout désir, toute affection, tout élan étranger à l’amour divin, elle le rejette loin d’elle, comme méprisable et indigne d’elle.
O combien l’amour du divin, porté par l’amour de Dieu, élève dans les airs l’âme amoureuse de Dieu ! Cet amour, telle une nuée légère, s’empare de l’âme et la transporte vers la source éternelle de l’amour, vers l’amour intarissable et la remplit de la lumière éternelle.
L’âme, blessée par l’éros divin, se réjouit en tout temps. Elle est dans l’allégresse, elle tressaille de joie, elle danse, car elle se trouve reposer dans l’amour du Seigneur comme sur une eau tranquille.
Rien de ce qui afflige en ce monde ne peut venir troubler sa quiétude et sa paix, rien de triste ne peut ôter sa joie et son allégresse.
L’amour enlève dans les airs l’âme amante du divin. Etonnée, elle se voit séparée de ses sens corporels, de son corps lui-même. En se livrant totalement à Dieu, elle s’oublie elle-même.
L’éros divin procure la familiarité avec Dieu ; la familiarité procure l’audace, l’audace le goût et le goût la faim.
L’âme, touchée par l’éros divin, ne peut plus penser à autre chose, ni rien désirer.
Elle soupire sans cesse et dit : « Seigneur, quand irai-je à Toi et quand verrai-je ta face ? Mon âme désire aller à Toi, ô Dieu, comme la biche soupire après les courants d’eau. »
Tel est l’éros divin qui fait de l’âme une captive.

O amour, véritable et constant !
O amour, ressemblance de l’image divine !
O amour, douce jouissance de mon âme !
O amour, divine plénitude de mon cœur !
O amour, méditation incessante de mon esprit!

Tu possèdes toujours mon âme, tu l’entoures de prévenances et de chaleur.
Tu la vivifies et tu l’élèves jusqu’à la divine affection.
Tu remplis mon cœur et le fais brûler d’amour divin, tu ranimes mon désir du Juge Suprême.
Par ta puissance vivifiante tu fortifies la force de mon âme ; tu la rends capable d’offrir à l’amour divin le culte qui lui revient.

Tu t’empares de mon esprit et le délivres de ses liens terrestres.
Tu le libères pour qu’il monte sans obstacle jusqu’à l’amour divin dans les cieux.
Tu es le trésor le plus précieux des fidèles, le don le plus. honorable des charismes divins.
Tu es l’éclat déiforme de mon âme et de mon cœur.
Tu es celui qui fait des fidèles des fils de Dieu.
Tu es la parure des croyants et tu honores tes amis.
Tu es le seul bien permanent, car tu es éternel.
Tu es le vêtement de beauté des amis de Dieu, qui se présentent ainsi vêtus devant l’amour divin.
Tu es les agréables délices, car tu es le fruit du Saint-Esprit.
Tu introduis les fidèles sanctifiés dans le royaume des cieux
Tu es le parfum suave des croyants.

Par toi, les fidèles communient au paradis des délices.
Par toi, la lumière du soleil spirituel se lève dans l’âme.
Par toi, s’ouvrent les yeux spirituels des croyants.
Par toi, les croyants participent à la gloire divine et à la vie éternelle.
Par toi, naît en nous le désir des cieux.

C’est toi qui rétablis le royaume de Dieu sur la terre.
C’est toi qui répands la paix sur les hommes.
C’est toi qui fais que la terre ressemble aux cieux.
C’est toi qui unis les hommes aux anges.
C’est toi qui fais monter nos chants harmonieux vers Dieu.
C’est toi qui, en tout, es vainqueur.
C’est toi qui es au-dessus de toute chose.
C’est toi qui en vérité gouvernes l’univers.
C’est toi qui diriges avec sagesse le monde.
C’est toi qui portes et conserves le tout.

TOI, tu ne chutes jamais !

O amour, plénitude de mon cœur !
O amour, image très douce de Jésus le très doux.
O amour, emblème sacré des disciples du Seigneur.
O amour, symbole de Jésus le doux.
Blesse mon cœur par ton désir,
Remplis-le de biens et de bonté, et d’allégresse.
Fais de lui l’habitacle du très Saint Esprit.
Brûle-le tout entier par la flamme divine, afin que ses passions misérables consumées, il soit sanctifié et entraîné à ta louange incessante.

Remplis mon cœur de la douceur de ton amour, afin que je n’aime que Jésus le très doux, le Christ mon Seigneur et que je Lui chante l’hymne sans fin, de toute mon âme, de tout mon cœur, de toute ma force, de tout mon esprit. Amen !

Saint Pio da Pietrelcina

23 septembre, 2013

Saint Pio da Pietrelcina dans images sacrée

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