Archive pour le 27 septembre, 2013

SAINTS ARCHANGES

27 septembre, 2013

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http://www.catholiccompany.com/blog/feast-of-the-archangels

29 SEPTEMBRE: SAINTS ARCHANGES

27 septembre, 2013

http://missel.free.fr/Sanctoral/09/29.php

(Est ma fête , parce que je célèbre l’Archange depuis que je suis toute petite, une prière pour moi?, merci!)

29 SEPTEMBRE: SAINTS ARCHANGES

Sommaire :
  Les textes commentés de la messe
  Homélie (Saint Grégoire le grand)
  Regina Coeli (24/04/1994)
  Prière à St Michel
  Historique
homélie XXXIV sur les péricopes évangéliques.

Chaque fois qu’il est besoin d’un déploiement de force extraordinaire, c’est Michel qui est envoyé : son action et son nom font comprendre que nul ne peut faire ce qu’il appartient à Dieu seul de faire. L’antique ennemi, qui a désiré par orgueil être semblable à Dieu, disait : J’escaladerai les cieux, par-dessus les étoiles du ciel j’érigerai mon trône, je ressemblerai au Très-Haut. Or, l’Apocalypse nous dit qu’à la fin du monde, lorsqu’il sera laissé à sa propre force, avant d’être éliminé par le supplice final, il devra combattre contre l’archange Michel : Il y eut un combat contre l’archange Michel.
Saint Grégoire le Grand

Regina Cæli du 24 avril 1994
Puisse la prière nous fortifier pour ce combat spirituel dont parle la lettre aux Ephésiens : « Rendez-vous puissants dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force » (Ephésiens, VI, 10). C’est à ce même combat que se réfère le Livre de l’Apocalypse, nous mettant devant les yeux l’image de Saint Michel Archange (cf. Ap 12, 7). Le pape Léon XIII avait certainement bien présente cette image quand, à la fin du siècle dernier, il introduisit dans l’Église toute entière une prière spéciale à Saint Michel : « Saint Michel Archange, défends-nous dans le combat contre le mal et les embûches du malin, soit notre rempart…. »
Même si aujourd’hui on ne récite plus cette prière à la fin de la célébration eucharistique, je vous invite tous à ne pas l’oublier mais à la réciter pour obtenir d’être aidés dans le combat contre les forces des ténèbres et contre l’esprit de ce monde.
Jean-Paul II

Prière à Saint Michel
Glorieux Archange ! que votre fidélité et votre soumission aux or-dres de Dieu attachent si constamment au maintien de sa gloire et aux intérêts des hommes, employez, en ma faveur, ce crédit inséparable du bonheur dont vous jouissez. Portez au trône du Saint des Saints tous les vœux que je confie aujourd’hui à votre puissante protection. Ayez égard aux besoins d’un Royaume dont vous avez été si longtemps le patron spécial, et qui depuis n’a été dévoué à votre Reine, que pour vous accroître, par votre médiation auprès d’elle, nos ressources et notre défense. Bannissez, écartez de nos contrées tout ce que le dérèglement des moeurs, l’hérésie et l’impiété s’efforcent d’y répandre de contagieux. Vainqueur des attentats de Lucifer contre la majesté du Très-Haut, ne permettez pas qu’il triomphe de votre héritage et qu’il l’enlève au Rédempteur qui l’a conquis au prix de son Sang. Chargé, enfin, de présenter nos âmes au Tribunal de Dieu, dans l’instant de notre mort, remplissez, en faveur de la mienne, un ministère de charité pour toute ma vie, et de sauvegarde pour l’instant qui la terminera. Ainsi soit-il.
Madame Louise France, fille de Louis XV, en religion Mère Thérèse de Saint-Augustin.

Historique
Rien n’est assurément plus mystérieux que le culte des anges dont les origines plongent dans la nuit des temps. Nous savons que si les anges se présentèrent aux hommes comme des messagers de Dieu, ils sont avant tout, de purs esprits qui se déploient dans une dimension étrangère à notre espace, sans être soumis à la durée ni au rythme du temps. L’ordinaire de la vie immortelle de ces créatures personnelles, pour parler comme Jésus, est de contempler sans cesse la face du Père qui est aux cieux1, bonheur dont ils s’éloignent par amour de Dieu et des hommes, pour porter la parole de l’un aux autres. « Ange, dit saint Augustin, désigne la fonction non pas la nature. Tu demandes comment s’appelle cette nature ? Esprit. Tu demandes la fonction ? Ange. D’après ce qu’il est, c’est un esprit, d’après ce qu’il fait, c’est un ange.2 »
Tout au long de l’Ancien Testament, les anges sont présents pour instruire, protéger, réconforter et conduire les hommes. Après l’expulsion de nos premiers parents, l’ange à l’épée flamboyante interdit l’entrée du Paradis terrestre3. Un ange consola Agar dans le désert4. C’est un ange qui arrêta le bras d’Abraham prêt à immoler Isaac5. Avant que Sodome fût détruite par le feu du ciel, un ange fit sortir Loth et sa famille de la ville6. Le patriarche Jacob vit en songe des multitudes d’anges monter et descendre l’échelle qui allait de la terre au ciel7. Dieu envoya un ange pour conduire à travers le désert les Hébreux vers la Terre Promise8. Elie fut réconforté dans le désert par un ange9.
Le Nouveau Testament est aussi tout rempli du ministère des anges. L’ange Gabriel fut le messager du mystère de l’Incarnation auprès de Zacharie10 et de Marie11. Un ange fut préposé à instruire saint Joseph de ce mystère12 et à l’assister dans sa vocation de père nourricier13. Un ange annonça la naissance du Messie aux bergers de Bethléem et des multitudes d’anges chantèrent dans le ciel de Noël14. Des anges servirent Jésus après sa victoire sur la triple tentation, après le jeûne au désert15, et un ange le réconforta lors de son Agonie, dans la nuit du jardin des Oliviers16. Des anges furent envoyés par Dieu pour annoncer la Résurrection du Sauveur aux saintes femmes17, à Marie-Madeleine18. Des anges, enfin, introduisirent les Apôtres après l’Ascension19. Dans son enseignement, Jésus parla souvent des anges comme les auxiliaires à la fin du monde20, et il parla des anges gardiens21.
L’Eglise primitive, comme le Seigneur, est assistée par les anges dont l’un fait échapper les Apôtres des mains des Saducéens22, et dont un autre délivre saint Pierre de la prison d’Hérode23. Un ange conduisit le centurion Corneille vers saint Pierre24, un autre sauva saint Paul d’un naufrage25. Saint Paul, dans ses épîtres, et saint Jean, dans l’Apocalypse, enseignèrent bien des choses sur les anges.
Or, l’Ecriture ne nous a révélé les noms que de trois d’entre les anges26 : Gabriel qui veut dire « la force Dieu », Raphaël « Dieu guérit », et Michel « Qui est comme Dieu ? » L’Eglise les célèbre aujourd’hui tous les trois ensemble, mais, traditionnellement, le 29 septembre est la fête de saint Michel archange. En effet, le martyrologe hieronymien27 célèbre, au 29 septembre, « à Rome, au sixième mille, sur la voie Salaria, dédicace de la basilique de saint Michel. »
La seule signification du nom du saint archange Michel nous indique le rôle qui lui est échu depuis le commencement jusqu’à la fin des temps. A la tête des armées célestes, il rejeta Lucifer des cieux, au moment de ce grand déchirement où s’ouvre le porche tragique de l’histoire ; Lucifer qui, oubliant son état de créature, ne veut pas servir les desseins de Dieu, est repoussé par la victorieuse question de Michel : Qui est comme Dieu ?
La force de saint Michel archange ne procède pas de la cuirasse ou des armes étincelantes que notre impuissance à représenter les réalités spirituelles lui attribue, mais de son amour de Dieu qu’il proclame. Cet amour que les bons anges ont pour Dieu ne consiste pas seulement à vouloir l’adorer, le servir et lui plaire, mais aussi, et peut-être surtout, à se mettre au service de l’homme, en sachant que, par le mystère de l’Incarnation du Verbe divin, cette créature moins parfaite que lui, lui deviendra supérieure. Il faut en convenir, même si l’on peut considérer que les anges sont membres du Christ, qu’ils ne le sont pas aussi parfaitement que les hommes, puisqu’ils n’ont pas avec lui cette identité d’espèce et cette solidarité en vertu desquelles la grâce s’écoule du Christ en nous, d’un mouvement en quelque sorte naturel28. De plus, n’ayant pas péché, ils n’ont pas eu besoin de la Rédemption et la grâce leur a été conférée indépendamment du sacrifice du Sauveur. Dieu nous dit, affirme saint Jean Chrysostome : « Je commande aux anges, et toi aussi par les prémices (le Christ). Je suis assis sur le trône royal, et toi aussi par les prémices. ‘Il nous a ressuscités avec lui, est-il écrit, et assis avec lui à la droite du Père.29’ Les chérubins et les séraphins et toute l’armée céleste, les principautés, les puissances, les trônes et les dominations t’adorent à cause des prémices.30 »
Si, à la seule question de saint Michel, les cieux s’ouvrirent pour laisser choir Lucifer et ses démons éternellement maudits, la lutte, bien loin de se terminer, devint comme le moteur de l’histoire et saint Paul, dans un texte fameux, nous rappelle ces combats terribles que ne cessent de se livrer les puissances invisibles autour de nos âmes. Si saint Michel archange fut, avant l’origine des temps, le chef des cohortes célestes, il est raisonnable de croire qu’il est encore et jusqu’à la fin du monde, le stratège de cette guerre implacable où nous sommes engagés. « Toutes les fois, dit saint Grégoire le Grand, qu’il s’agit d’une œuvre de merveilleuse puissance, c’est Michel que l’on nous dit envoyé, pour que son intervention même et son nom nous donnent à entendre que personne ne peut faire ce que Dieu seul a le privilège de faire. L’antique ennemi, qui a désiré par orgueil être semblable à Dieu, disait : J’escaladerai les cieux, par-dessus les étoiles du ciel j’érigerai mon trône, je ressemblerai au Très-Haut. Or, l’Apocalypse nous dit qu’à la fin du monde, lorsqu’il sera laissé à sa propre force, avant d’être éliminé par le supplice final, il devra combattre contre l’archange Michel : Il y eut un combat contre l’archange Michel.31 »
Si vous pensez que les temps sont mauvais et que nous sommes affrontés à de formidables systèmes qui, s’arrogeant le droit de réviser la Loi divine, veulent emprisonner les âmes pour les rendre incapables de vivre avec Dieu en esprit et en vérité, qui pourriez-vous mieux appeler à votre secours que saint Michel archange ? La sublime question qui nomme l’Archange, Qui est comme Dieu ? ne s’adresse pas au seul Lucifer, ni même à ses seuls anges, elle s’adresse aussi à chaque homme et, singulièrement, aux chefs des peuples.
Si l’affreuse bête de l’Apocalypse dont les exploits funèbres remplissent les derniers temps, recule devant l’archange saint Michel, ce n’est point seulement parce qu’il crie sa formidable question, mais parce qu’il est lui-même cette question. Vous aussi, à son imitation, devenez cette question redoutable qui terrasse les démons ; criez-la aux ténèbres répandues sur le monde, par votre attention à la parole de Dieu, par votre stricte observance et par  votre pratique cultuelle. Criez-la en appliquant votre intelligence à la vérité révélée que l’Eglise vous enseigne, en soumettant votre volonté aux commandements divins que l’Eglise vous rappelle, en nourrissant vos vies des grâces que le Seigneur vous a préparées et que l’Eglise vous distribue.
Vous demandez que saint Michel vous protège et vous voulez gagner avec lui le combat contre les puissances démoniaques, alors battez-vous avec ses armes en étant, à la face du monde de ceux qui proclament que nul n’est comme Dieu. Sachez-le bien, vous ne vous battez pas, quoi qu’il puisse vous en paraître, contre des hommes, sous leurs systèmes immondes qui offensent la face du Tout-Puissant ; ce sont les démons qui agissent et ceux-là, vous n’en serez pas vainqueurs par des discours, par des suffrages électoraux, par des finesses diplomatiques ou par les armes du monde, mais par la pénitence, la prière, le sacrifice et l’observance.
Puissent vos cœurs s’ouvrir largement au mystère de l’archange saint Michel de sorte qu’il vous aide à devenir plus droits, plus forts et plus purs, témoins incorruptibles de la vérité divine qui demande notre aveu.

Notes sur le site

DIMANCHE 29 SEPTEMBRE : COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT – PREMIERE LECTURE – AMOS 6, 1…7

27 septembre, 2013

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

DIMANCHE 29 SEPTEMBRE : COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT

PREMIERE LECTURE - AMOS 6, 1…7

1 Malheur à ceux qui vivent bien tranquilles dans Jérusalem,
 et à ceux qui se croient en sécurité sur la montagne de Samarie.
4 Couchés sur des lits d’ivoire,
 vautrés sur leurs divans,
 ils mangent les meilleurs agneaux du troupeau,
 les veaux les plus tendres ;
5 ils improvisent au son de la harpe,
 ils inventent, comme David, des instruments de musique ;
6 ils boivent le vin à même les amphores,
 ils se frottent avec des parfums de luxe,
 mais ils ne se tourmentent guère du désastre d’Israël !
7 C’est pourquoi maintenant ils vont être déportés,
 ils seront les premiers des déportés ;
 et la bande des vautrés n’existera plus.

Dans la Bible, Amos est le premier prophète « écrivain », comme on dit, c’est-à-dire qu’il est le premier dont il nous reste un livre. D’autres grands prophètes antérieurs sont restés très célèbres : Elie par exemple ou Elisée, ou Natan… mais on ne possède pas leurs prédications par écrit. On a seulement des souvenirs de leur entourage. Amos a prêché vers 780–750 av. J.C. Combien de temps ? On ne le sait pas. Il a certainement été amené à dire des choses qui n’ont pas plu à tout le monde puisqu’il a fini par être expulsé sur dénonciation au roi. Vous vous rappelez que, originaire du Sud, il a prêché dans le Nord à un moment de grande prospérité économique. La semaine dernière, nous avions lu, déjà, un texte de lui, reprochant à certains riches de faire leur richesse au détriment des pauvres. Il suffit de lire le passage d’aujourd’hui pour imaginer le luxe qui régnait en Samarie : « Couchés sur des lits d’ivoire, ils mangent les meilleurs agneaux du troupeau, les veaux les plus tendres ; ils improvisent au son de la harpe… ils se frottent avec des parfums de luxe… ils ne se tourmentent guère du désastre d’Israël »… la politique de l’autruche, en somme. Les gouvernants ne savent pas ou ne veulent pas savoir qu’une terrible menace pèse sur eux. « Ils ne se tourmentent guère du désastre d’Israël ».
Il est vrai que, a posteriori, l’histoire nous apprend que cette confortable inconscience a été durement secouée quelques années plus tard. « Ils vont être déportés, ils seront les premiers des déportés ; et la bande des vautrés n’existera plus. » C’est très exactement ce qui s’est passé. On n’a pas écouté ce prophète de malheur qui essayait d’alerter le pouvoir et la classe dirigeante, et même on l’a fait taire en se débarrassant de lui. Mais ce qu’il craignait est arrivé.
 C’est donc aux riches et aux puissants, aux responsables que le prophète Amos s’adresse ici. Que leur reproche-t-il au juste ? C’est la première phrase qui nous donne la clé : « Malheur à ceux qui se croient en sécurité sur la montagne de Samarie. » Manière de dire : vous êtes bien au chaud, tout contents dans votre confort et même votre luxe… eh bien moi, je ne partage pas votre inconscience, je vous plains. Je vous plains parce que vous n’avez rien compris : vous êtes comme des gens qui se mettraient sous leur couette pour ne pas voir le cyclone arriver. Le cyclone, ce sera l’écroulement de toute cette société, quelques années plus tard, l’écrasement par les Assyriens, la mort de beaucoup d’entre vous et la déportation de ceux qui restent… « Je vous plains », dit sur ce ton-là, c’est quelque chose qu’on n’aime pas entendre !
 « Malheur à ceux qui se croient en sécurité sur la montagne de Samarie »… Mais, où est le mal ? Le mal, c’est de fonder sa sécurité sur ce qui passe : quelques succès militaires passagers, la prospérité économique, et les apparences de la piété… pour ne pas déplaire à Dieu et à son prophète. Ils se vantent même de leurs réussites, ils croient en avoir quelque mérite, alors que tout leur vient de Dieu. Or la seule sécurité d’Israël, c’est la fidélité à l’Alliance… C’est la grande insistance de tous les prophètes : rappelez-vous Michée (qui prêchera quelques années plus tard à Jérusalem) « On t’a fait savoir, ô homme, ce qui est bien… rien d’autre que de pratiquer le droit, rechercher la justice et marcher humblement avec ton Dieu ». C’est juste le contraire à Samarie ; pire encore, ils sont hypocrites : quand ils offrent des sacrifices, ils transforment le repas qui suit en beuverie… car les repas que Amos décrit sont probablement des repas sacrés, comme il y en avait après certains sacrifices. Maintenant, ces repas sont sacrilèges, et n’ont plus grand chose à voir avec l’Alliance.
 Ce qui fait la difficulté de ce passage, c’est sa concision : car, pour comprendre ces quelques lignes, il faut avoir en tête la prédication prophétique dans son ensemble ; la logique d’Amos, comme celle de tous les prophètes est la suivante : le bonheur des hommes et des peuples passe inévitablement par la fidélité à l’Alliance avec Dieu ; et fidélité à l’Alliance veut dire justice sociale et confiance en Dieu. Dès que vous vous écartez de cette ligne de conduite, tôt ou tard, vous êtes perdus.
 C’est précisément sur ces deux points que Amos a des choses à redire : la justice sociale, on sait ce qu’il en pense, il suffit de relire le chapitre de la semaine dernière où il reprochait à certains riches de faire leur fortune sur le dos des pauvres ; et dans le texte d’aujourd’hui, les repas de luxe qu’on nous décrit ne profitent évidemment pas à tout le monde ; quant à Dieu, on n’a plus besoin de lui… croit-on ; pire, on fait des simulacres de cérémonie ; comme le dit Isaïe : « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son coeur est loin de moi » (Is 29, 13). Il est probable qu’Amos, ce prophète venu d’ailleurs, puisqu’il venait du Sud, avait le regard d’autant plus aiguisé sur les faiblesses du royaume du Nord ; car au Sud, on ne connaissait pas encore une période aussi faste, et on conservait encore le style de vie des origines d’Israël ; tandis qu’au Nord, nous avons vu la semaine dernière que le règne de Jéroboam II était une période plus brillante. Mais la croissance économique exigeait une grande vigilance dans la transformation de la société. Malheureusement on s’éloignait de plus en plus de l’idéal des origines : au début, la Loi défendait l’égalité entre tous les citoyens et prévoyait donc la distribution égale de la terre entre tous. Or Samarie se couvrait de palais luxueux, construits par certains aux dépens des autres ; quand on s’était bien enrichi, grâce au commerce florissant, par exemple, on avait vite fait d’exproprier un petit propriétaire ; et nous avons vu que certains plus pauvres en étaient réduits à l’esclavage ; c’était notre texte de dimanche dernier.
 L’archéologie apporte d’ailleurs sur ce point des précisions très intéressantes : alors qu’au dixième siècle, les maisons étaient toutes sur le même modèle et représentaient des trains de vie tout-à-fait identiques, au huitième siècle, au contraire, on distingue très bien des quartiers riches et des quartiers pauvres. Fini le bel idéal de la Terre Sainte, avec une société sans classes.
 A bon entendeur, salut : si nous voulons être fidèles aujourd’hui à ce que représentait pour les hommes de la Bible l’idéal de la terre sainte, il nous est bon de relire le prophète Amos. 

HOMÉLIE DU 26E DIMANCHE ORDINAIRE C

27 septembre, 2013

http://parolesdudimanche.blogs.lalibre.be/

HOMÉLIE DU 26E DIMANCHE ORDINAIRE C

AM 6, 1-7 ; 1 TM 6, 11-16 ; LC 16, 19-31

Il est intéressant de constater que les actualités fournies par la presse sont souvent aussi des actualités de l’Evangile. Ainsi, dimanche dernier la première lecture nous racontait que, huit siècles avant Jésus Christ, Monsieur Amos, prophète indépendant, dénonçait le très prospère royaume d’Israël. Pourquoi ? Parce que, derrière une façade brillante et des fêtes religieuses imposantes, il avait découvert un monde d’injustice et d’exploitation des plus pauvres. Ce qui restait d’actualité au temps de Jésus. D’où, cet avertissement évangélique : « Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent ». Il y a quelques années, dans un quotidien, un compositeur de chanson titrait son article :  » L’argent n’a pas d’odeur… « . Et quelques pages plus loin, le programme TV annonçait une émission consacrée à une nation « pourrie par le fric » et affirmait que « la misère et la faim sont une prison où plus d’un milliard de femmes, d’hommes et d’enfants consument leur existence ».
Ce dimanche, Monsieur Amos, gardien de gros bétail, un personnage aisé, et le Docteur Luc, évangéliste de surcroît, viennent nous secouer et nous interpeller pour les mêmes raisons. Ne serions-nous pas plus ou moins esclaves de l’argent ? ou tout simplement trop peu attentifs ou trop peu soucieux de bien le gérer selon l’esprit de l’évangile ? D’où, une parabole, c’est-à-dire une histoire inventée, mais à partir de faits réels tirés de l’actualité. Une actualité qui est de toutes les époques.
D’un côté, un riche, qui peut aussi être un pays tout entier, et qui n’est pas qualifié de mauvais riche. Tout simplement un riche anonyme. Il vit dans un certain luxe. Ce qui n’est pas interdit. Il appartient à une famille qui « possède des biens », et il a cinq frères bien dans leurs papiers. Cet homme, sans doute élégant et fin gourmet, était même un croyant, pratiquant fidèle et fier de l’être. Un homme comblé, parmi beaucoup d’autres. Jésus ne vise donc personne en particulier.
Autre personnage, autre nation : Lazare. On sort de l’anonymat. Mais c’est un personnage fictif qui signifie « Dieu a aidé ». Tout un symbole ! Mais Lazare est d’un autre monde, là où l’on manque de tout, y compris du nécessaire et même de l’indispensable. Tout comme cette femme indienne, de la catégorie des intouchables, qui a vendu son bébé pour 130 dollars après avoir vu son autre fils de deux ans mourir de malnutrition. L’argent de la vente a servi à éponger les dettes de la famille et à acheter de la nourriture.
Le riche n’a rien refusé à Lazare, il ne l’a pas chassé. Ce qui n’est pas toujours le cas. Mais il ne l’a même pas vu, dirait-on, comme s’il était aveugle et inconscient. Il y a comme un mur entre les deux, ou un grand abîme apparemment infranchissable.
Pourtant, l’homme comblé, croyant, pratiquant, qui plus loin interpelle son père Abraham et qui se préoccupe avec beaucoup de cœur de ses cinq frères, aurait dû savoir que la loi de l’Alliance, dont il se réclame, et même aujourd’hui celle des droits et devoirs de la personne humaine, demande précisément de « rompre les chaînes injustes…, de partager le pain avec l’affamé, d’héberger les pauvres sans abri, de vêtir celui qui est nu ». Ce que les prophètes n’ont cessé de répéter au cours des siècles. Or, cet habitué du Temple est resté sourd à la Parole. Tout comme ses frères qui multipliaient sans doute les pratiques religieuses, se passionnaient pour les visions et espéraient des miracles, mais délaissaient la parole prophétique des Ecritures qui aurait pu les éclairer et les convertir.
Bien sûr, à l’époque, les croyants étaient persuadés que les richesses étaient signes de la bienveillance de Dieu à leur égard. Une sorte de récompense pour bonne conduite dans l’observance de la Loi de Moïse… Mais la Loi de Moïse précisait déjà : « S’il y a chez toi un indigent… tu ne raidiras pas ton cœur et tu ne fermeras pas ta main devant ton frère indigent… Je te le commande : tu devras ouvrir ta main pour ton frère, pour ton pauvre, pour ton indigent dans ton pays » (Dt 15, 7-11).
Or, aujourd’hui, tout a pris des dimensions planétaires, y compris la pauvreté, la misère, l’exclusion, le chômage. Les Lazare sont légion. Et ils doivent se contenter des miettes de nos sociétés dites d’abondance. Il en est même accroupis le long de notre table, comme le disait déjà le Père Lebret il y a plus de cinquante ans. Aujourd’hui, ajoutait-il, Lazare, c’est la majorité de l’humanité, et il a beaucoup d’enfants. Il va bientôt devenir 80 ou 90 % de la population du monde. Une menace pour notre paix et notre sécurité. Or, ce qu’il attend, c’est « de la compréhension et de l’amour ». Il nous appartient donc de faire, à tous les niveaux, un usage biblique, évangélique, de toutes nos richesses, y compris celles du cœur, de l’intelligence et de l’imagination. Elles nous pousseront à l’initiative, si modeste soit-elle, de manière à pouvoir « inviter des pauvres à notre table ». C’est-à-dire la table de la connaissance, la table de la culture, celle du progrès et du développement, celle des soins de santé et de la dignité respectée, tout comme la table des échanges commerciaux.
N’attendons pas demain pour mieux servir Dieu en nos frères et sœurs éprouvés comme Lazare.

P. Fabien Deleclos, franciscain (T)

1925 – 2008