Archive pour le 9 septembre, 2013

Murillo, Naissance de la Vierge Marie

9 septembre, 2013

Murillo, Naissance de la Vierge Marie dans images sacrée

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8 SEPTEMBRE: FÊTE DE LA NATIVITÉ DE LA VIERGE MARIE

9 septembre, 2013

http://missel.free.fr/Sanctoral/09/08.php

8 SEPTEMBRE: FÊTE DE LA NATIVITÉ DE LA VIERGE MARIE

HISTORIQUE

Il faut assurément chercher l’origine de la fête de la Nativité de la sainte Vierge en Orient où le synaxaire de Constantinople la marquait déjà au 8 septembre1, selon ce qu’avait décrété l’empereur Maurice (582 + 602).  Il est probable que l’Eglise de Jérusalem fut la première à honorer le souvenir de la Nativité de Notre-Dame qu’elle célébrait dans une basilique proche de la piscine probatique, sur l’emplacement de la maison où, suivant la tradition, serait née la sainte Vierge.
La Nativité de la sainte Vierge est mentionnée dans les homélies d’André de Crète (660-740) : Aujourd’hui comme pour des noces, l’Eglise se pare de la perle inviolée, de la vraie pureté. Aujourd’hui, dans tout l’éclat de sa noblesse immaculée, l’humanité retrouve, grâce aux mains divines, son premier état et son ancienne beauté. Les hontes du péché avaient obscurci la splendeur et les charmes de la nature humaine ; mais, lorsque naît la Mère de celui qui est la Beauté par excellence, cette nature recouvre en elle ses anciens privilèges, elle est façonnée suivant un modèle parfait et entièrement digne de Dieu. Et cette formation est une parfaite restauration et cette restauration est une divinisation et cette divinisation, une assimilation à l’état primitif. Aujourd’hui, contre toute espérance, la femme stérile devient mère et cette mère, donnant naissance à une descendance qui n’a pas de mère, née elle-même de l’infécondité, a consacré tous les enfantements de la nature. Aujourd’hui est apparu l’éclat de la pourpre divine, aujourd’hui la misérable nature humaine a revêtu la dignité royale. Aujourd’hui, selon la prophétie, le sceptre de David a fleuri en même temps que le rameau toujours vert d’Aaron, qui, pour nous, a produit le Christ rameau de la force. Aujourd’hui, une jeune vierge est sortie de Juda et de David, portant la marque du règne et du sacerdoce de celui qui a reçu, suivant l’ordre de Melchisédech, le sacerdoce d’Aaron. Pour tout dire en un mot, aujourd’hui commence la régénération de notre nature, et le monde vieilli, soumis à une transformation divine, reçoit les prémices de la seconde création.
A Rome, on célébrait alors la dédicace de la basilique du martyr Adrien et il faudra attendre le pontificat du pape Serge I° (687-701) pour trouver une trace incontestable de la célébration de la Nativité de la sainte Vierge où le Pape, en sandales, faisait procession de la basilique Saint-Adrien à celle de Sainte-Marie-Majeure. Les vieux livres liturgiques assignaient à cette fête les mêmes chants qu’à la solennité de l’Assomption.
Benoît XIV (1740-1758), dans l’Histoire des Mystères et des fêtes, raconte que chaque année, au 8 septembre, un solitaire entendait des chants célestes ; quand il en demanda la cause à Dieu, il lui fut répondu que c’était en l’honneur de la naissance de la Vierge Marie qui se célébrait au Ciel et qu’il en était averti car Marie étant née pour les hommes, il devrait faire en sorte que cette fête fût aussi célébrée sur terre. Le solitaire se rendit auprès du Pape qui, au récit de la vision, institua la fête de la Nativité de la sainte Vierge.
En France, la fête la Nativité de sa sainte Vierge porta longtemps le titre de Notre-Dame Angevine, rappelant que la Vierge Marie, apparut, en 430, près de Saint-Florent, au saint évêque Maurille d’Angers pour lui demander l’institution de la fête de sa Nativité . Avec le concours efficace du roi Robert le Pieux, Fulbert, évêque de Chartres (+1028) contribua beaucoup à introduire la fête de la Nativité de la sainte Vierge dans le nord du Royaume ; la nuit même de cette fête, sa cathédrale ayant été détruite par un incendie, il jeta les fondement de celle que nous connaissons aujourd’hui, dédiée à la Nativité de Notre-Dame.
A la mort le pape Célestin IV (1243), Frédéric II retint prisonniers des cardinaux pour que le conclave ne se réunît pas ; les prisonniers firent le vœu solennel de donner un octave à cette fête s’ils étaient rendus à la liberté ; libérés, ils élurent Innocent IV qui, au premier concile de Lyon (1245) accomplit le vœu. Grégoire XI fit une vigile qui fut célébrée à Anagni.
L’Ecriture ne parle guère de la naissance de la Sainte Vierge et il faut se référer ici aux traditions comme le firent les textes apocryphes en termes merveilleux.
1 Un synaxaire est un livre liturgique qui rassemble pour chaque jour les lectures et les vies des saints que l’on célèbre

PROTÉVANGILE DE JACQUES
NAISSANCE DE MARIE, LA SAINTE QUI ENGENDRA DIEU, TRÈS GLORIEUSE MÈRE DE JÉSUS-CHRIST

Chapitre premier. Dans les histoires des douze tribus d’Israël, on dit que Joachim était un homme comblé de richesses, mais qu’il apportait des offrandes doubles, en disant :  » Ce que je donne en excédent sera pour tous ; je l’offre en expiation de mes péchés, pour que le Seigneur me soit propice. « 
Etant arrivé le jour solennel du Seigneur où les fils d’Israël apportaient leurs offrandes, Ruben se dressa devant Joachim et lui dit : Il ne t’est pas permis d’être le premier à déposer tes offrandes, car tu n’as pas engendré en Israël.
Et Joachim fut comblé de tristesse, et il alla consulter les documents des douze tribus du peuple, disant : Je verrai dans les documents des douze tribus d’Israël si j’ai été seul à n’avoir pas engendré en Israël. Il chercha et trouva que tous les justes avaient engendré de la postérité en Israël. Mais il se souvint aussi du patriarche Abraham, et qu’en ses derniers jours Dieu lui avait donné un fils, Isaac.
Alors, comblé de tristesse, Joachim ne se présenta point devant sa femme, mais il se rendit au désert ; il y planta sa tente et jeûna quarante jours et quarante nuits, se disant à lui-même : Je ne descendrai ni manger ni boire avant que le Seigneur mon Dieu m’ait visité, et la prière sera ma nourriture et ma boisson.

 Chapitre deuxième. Cependant sa femme Anne pleurait, ayant deux raisons de gémir. Je me désolerai sur mon veuvage, disait-elle ; je me désolerai sur ma stérilité.
Etant arrivé le jour solennel du Seigneur, Judith, sa servante, lui dit : Jusques à quand auras-tu l’âme abattue ? Voici le jour solennel du Seigneur ; tu n’as pas le droit de pleurer. Mais prends ce serre-tête que m’a donné mon ancienne maîtresse ; je ne puis m’en orner car je suis serve et il porte le signe de la race royale.
Anne répondit : Eloigne-toi ; je ne ferai rien de tel, car le Seigneur m’a comblée d’humiliations. Sans doute est-ce un méchant qui t’a donné ce bandeau et tu essaies de me faire complice de ta faute.  Mais Judith répartit : Quel mal pourrais-je te vouloir pire que celui que tu as, puisque le Seigneur a clos ton sein, afin qu’il n’engendre pas de postérité en Israël !
Alors, au comble de l’affliction, Anne ôta ses habits de deuil, elle se lava la tête, revêtit ses habits de noce, et, vers la neuvième heure, descendit se promener au jardin. Elle vit un laurier, s’assit sous ses branches et se mit à invoquer le Tout-Puissant : Dieu de mes pères, bénis-moi, exauce ma supplication, comme tu as béni Sarah dans ses entrailles et lui as donné son fils Isaac.
Chapitre troisième. Et levant les yeux vers le ciel, elle vit dans le laurier un nid de passereaux, et elle se reprit à gémir, se disant pour elle-même :
Pitié de moi ! qui donc m’a engendrée, quelles entrailles m’ont enfantée, pour que je sois devenue maudite parmi les fils d’Israël, que je doive être chassée avec outrage du Temple du Seigneur ?
Pitié de moi ! à quoi donc ressemblé-je ? Pas même aux petits oiseaux du ciel , car les oiseaux du ciel sont féconds devant vous, Seigneur.
Pitié de moi ! à quoi donc ressemblé-je ? Pas même aux bêtes sauvages de la terre, car les bêtes sauvages de la terre sont fécondes devant vous, Seigneur.
Pitié de moi ! à quoi donc ressemblé-je ? Pas même à ces eaux que voilà, car ces eaux sont fécondes devant vous, Seigneur. Pitié de moi ! à quoi donc ressemblé-je ? Pas même à cette terre que voilà, car cette terre porte des fruits en leur temps, et elle vous bénit, Seigneur !
Chapitre quatrième. Or voici qu’un ange du Seigneur apparut et lui dit : Anne, Anne, le Seigneur a entendu ta plainte. Tu concevras, tu engendreras, et l’on parlera de ta progéniture par toute la terre. Anne répondit : Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, si j’enfante soit un fils, soit une fille, je le consacrerai au Seigneur mon Dieu pour qu’il le serve tous les jours de sa vie !
Alors deux anges arrivèrent auprès d’elle, lui disant : Voici que Joachim, ton homme, s’en vient vers toi avec ses troupeaux, car un ange du Seigneur est descendu à lui et lui a dit : – Joachim, Joachim, le Seigneur a entendu ta plainte. Descends d’ici, car voici que ta femme Anne va concevoir dans ses entrailles.
Et Joachim descendit. Il appela ses bergers et leur dit : Apportez-moi dix agneaux sans tache et parfaits ; ils seront pour le Seigneur mon Dieu. Apportez-moi aussi douze des veaux les plus tendres ; ils seront pour les prêtres et le Conseil des Anciens. Et cent chevreaux seront pour tout le peuple.
Et voici que Joachim arriva avec ses troupeaux. Anne, qui se trouvait debout sur le seuil, le vit venir, courut à lui et s’accrochant à son cou, lui dit : Maintenant, je sais que le Seigneur Dieu m’a comblée de bénédictions, car j’étais comme veuve et je ne le suis plus; j’étais stérile et mes entrailles vont concevoir. Et ce fut le premier soir que Joachim reposa dans sa maison.
Chapitre cinquième. Le lendemain, il vint présenter ses offrandes, se disant en lui-même : Si le Seigneur Dieu m’est propice, il m’accordera de voir le disque d’or du prêtre2 ! Il présenta donc ses offrandes, et fixa ses regards sur le disque du prêtre, lorsque celui-ci monta à l’autel, et il sut ainsi qu’il n’y avait aucune faute en lui. Et Joachim dit alors : Maintenant, je sais que le Seigneur m’est propice et que mes péchés sont effacés ! Il descendit donc du temple du Seigneur, justifié, et il retourna dans sa maison.
Or les mois d’Anne s’accomplissaient, et, au neuvième, elle enfanta. Et elle demanda à la sage-femme : Qu’ai-je mis au monde ? Celle-ci répondit : Une fille. Et Anne reprit : Elle a été glorifiée en ce jour, mon âme ! et elle coucha l’enfant. Puis les jours d’usage étant accomplis, elle se releva, se lava, donna le sein à son enfant et l’appela Marie.
2 Ce  » test  » que Joacchim se propose à lui-même peut se comprendre ainsi : le Grand Prêtre, en tenue de cérémonie, portait un disque d’or dont il est question dans la Bible ( Exode, XXVIII, 36, 37 ; Lévitique, VIII, 9 ). Au moment où le Grand Prêtre traversait le sacré parvis pour se rendre à l’autel ou au Saint des Saints, il passait assez loin des simples fidèles, massés dans le parvis des Israélites. Pour discerner le disque d’or sans doute fallait-il qu’un éclat de lumière le fît briller. C’est cet éclat que Joachim demande comme un signe.

EVANGILE DU PSEUDO-MATTHIEU
LIVRE DE LA NAISSANCE DE LA BIENHEUREUSE MARIE ET DE L’ENFANCE DU SAUVEUR

L’ouvrage commence par un prologue qui prétend expliquer qu’il fut écrit par  » le bienheureux prêtre Jérôme « , et que son intention est de relater la vérité, contre certains  » livres apocryphes  » pleins d’hérésies. Mais, dans divers manuscrits, ce prologue se termine par un paragraphe qui assure que l’auteur est  » Jacques, fils de Joseph « , ce qui contredit au début , mais ce qui prouve que le texte latin est dans une étroite dépendance du  » Protévangile de Jacques « . De ce texte nous ne donnons ici que les passages  qui complètent ou modifient ce que le  » Protévangile de Jacques  » contenait déjà.
Chapitre troisième. Joachim qui est au désert, priant le Seigneur de lui accorder un fils, reçoit l’ordre de rentrer à Jérusalem. Au même moment Anne est avertie d’avoir à aller au-devant de son mari. La  » rencontre à la Porte Dorée  » sera évoquée bien souvent dans l’art médiéval.
L’ange apparut de nouveau à Joachim, pendant son sommeil, et lui dit : Je suis l’ange qui t’a été donné par Dieu comme gardien ; descends et retourne auprès d’Anne sans crainte car les bonnes oeuvres que toi et ton épouse Anne avez faites  ont été rapportées à la face du Très-Haut et une postérité vous a été accordée, telle que, depuis les origines, les prophètes et les saints n’en ont eue, telle qu’ils n’en auront jamais. Joachim, s’étant réveillé, appela ses bergers et leur rapporta son songe. Et ils adorèrent le Seigneur et lui dirent : Veille à ne pas contrecarrer l’ange de Dieu. Mais, lève-toi, partons, et allons doucement tandis que nos troupeaux paissent en chemin.
Il y avait trente jours qu’ils marchaient et ils approchaient, quand Anne, qui était en prière, vit paraître un ange qui lui dit : Va à la Porte qu’on appelle Dorée, pour y rencontrer ton époux, car il va te revenir aujourd’hui. En hâte, elle s’y rendit avec ses servantes , et elle se tint près de la dite porte en prières. Elle attendait de puis déjà longtemps et commençait à se lasser, quand, levant les yeux, elle vit Joachim arriver avec ses troupeaux. Elle courut se jeter à son cou, rendant grâces à Dieu, et disant : J’étais veuve et voici que je ne le suis plus ; j’étais stérile et voici que j’ai conçu. Et une grande allégresse se répandit dans tout le voisinageet parmi tous ceux qui la connaissaient, si bien que tout le pays d’Israël la félicita de cette gloire.

COMMENTAIRES SUR LE PROTÉVANGILE DE JACQUES ET L’ÉVANGILE DU PSEUDO-MATTHIEU
(HISTORIQUE SUITE)
On ne saurait tenir pour certains les renseignements que nous donnent l’apocryphe intitulé le Protévangile de Jacques, mais il faut sans doute attacher quelque importance à saint Grégoire de Nysse (+ 394) qui donne Anne et Joachim comme les parents de la sainte Vierge, à saint Sophrone3 qui montre,  à Jérusalem, la maison, la sainte Probatique où l’illustre Anne enfanta Marie, ou à saint Jean Damascène (+ 749) qui ajoute que de ferventes prières leur obtinrent dans un âge avancé la naissance d’une fille . Sans doute faut-il chercher l’origine de la fête de la Nativité de la sainte Vierge en Orient où le synaxaire de Constantinople4, rédigé selon un décret de l’empereur Maurice, la marque déjà au 8 septembre, tandis qu’elle est mentionnée dans les homélies d’André de Crète (660 + 740)5.
On célébrait alors, à Rome, la dédicace de la basilique de saint Hadrien, martyr6, et l’on ne trouve aucune trace incontestable de la Nativité de la sainte Vierge avant le pontificat de Serge I°7 ; le Pape, en sandales, faisait procession de la basilique Saint-Hadrien à celle de Sainte-Marie Majeure.
Dans l’Histoire des Mystères et des fêtes, Benoît XIV (1740 + 1758) raconte que, chaque année, au 8 septembre, un solitaire entendait des chants célestes ; quand il en demanda à Dieu la cause, il lui fut répondu que c’était en l’honneur de la naissance de la Vierge qui se célébrait au ciel, qu’il devait en avertir les hommes, pour qui elle était née, et obtenir la célébration sur terre de cet anniversaire ; c’est ainsi que le solitaire aurait obtenu du Pape la fête de la Nativité de la sainte Vierge.
Saint Boniface (+ 755) introduisit la fête de la Nativité de la Vierge en Allemagne où la prescrivit le concile de Salzbourg (799).
Si saint Bède le Vénérable (673 + 735) la connaissait en Angleterre, elle était absente de la liturgie Mozarabe de Tolède jusqu’au le X° siècle.
On ne la vit guère en France avant l’époque capétienne et sans doute la doit-on à saint Fulbert de Chartres (+ 1028)8 et au roi Robert II le Pieux (970 + 1031). Et saint Bernard d’écrire aux chanoines de Lyon : La sainte Eglise ne se trompe pas quand elle considère ce jour comme saint et le célèbre chaque année à la joie de toute la terre.
Lorsque mourut le pape Célestin IV (1243), l’empereur Frédéric II retint les cardinaux prisonniers afin d’empêcher la réunion du conclave ; les cardinaux firent le voeu solennel de donner un octave à cette fête qui existait déjà depuis saint Anselme dans l’Eglise d’Angleterre, s’ils recouvraient leur liberté, ce que fit leur élu, Innocent IV, au premier concile de Lyon (1245).
 Grégoire X en célébra la vigile en 1377, à Agnani.
3 Originaire de Damas, saint Sophrone fut d’abord professeur de littérature puis moine au couvent de Saint-Théodose de Jérusalem ; évêque de Jérusalem (634), il mourut en 638, un an après la prise de la ville par le calife Omar.
4 Un synaxaire est un livre liturgique qui rassemble pour chaque jour les lectures et la vie des saints que l’on célèbre.
5 Flavius Mauricius Tiberius, excellent stratège et politicien prudent , né vers 539 et décapité en 602, fut le dernier empereur byzantin à imposer la langue latine à sa cour.
   Membre d’une famille romaine de Cappadoce, il fut stratège autocrator (578) pour combattre les Perses qui furent vaincus en 581.
    Il épousa la fille de l’empereur Tibère II qui le désigna comme son successeur. Maurice réorganisa l’administration et l’armée de l’empire, créa les exarchats de Ravenne (pour l’Italie) et de Carthage (pour l’Afrique), gagna une partie de l’Arménie, rétablit la paix en Mauritanie, repoussa les Avars et les Slaves dans les Balkans et contint tant bien que mal les Lombards en Italie. Il se rendit impopulaire par des mesures économiques pour l’organisation de l’armée et fut mis à mort par Phocas qui prit sa place.
6 Saint Hadrien, martyr de Nicomédie sous Maximien, qui mourut un 4 mars et dont les reliques auraient été transférées à Rome un 8 septembre, vers 303 ou 312.
7 Saint Serge Ier, dont on célèbre d’ailleurs aussi la fête au 8 septembre, naquit au sein d’une famille syrienne établie à Palerme (Sicile) ; il vint à Rome sous le pontificat d’Adéodat II (672 + 676) qui l’admit parmi ses clercs comme membre de la Schola Cantorum ; acolyte vers 680, puis prêtre, saint Léon II lui confia le titre de Sainte-Suzanne où il fut un si remarquable pasteur que le clergé et le peuple de Rome l’élit pape (décembre 687). L’archidiacre Pascal, patronné par l’exarque byzantin de Ravenne, s’était installé à l’extérieur du Latran et l’archiprêtre Théodore occupait le reste du palais, tandis que les électeurs étaient réunis au Palatin près du représentant de Byzance ; comme l’archidiacre Pascal avait promis une belle récompense à l’exarque de Ravenne s’il était élu pape, il fallut que le nouveau pape, pour éviter des complications,  lui versât cent livres d’or.
  Serge I° introduit l’Agnus Dei dans la messe après la fraction du pain et régla les quatre grandes fêtes mariales (Annonciation, Dormition, Nativité, Purification). Il mourut en 701 en laissant une véritable réputation de sainteté et fut inhumé, un 8 septembre, à Saint-Pierre.
8 Après d’autres fêtes plus anciennes de la sainte Vierge, la piété des fidèles n’a été satisfaite que quand on a jouté la fête solennelle de ce jour (Fulbert de Chartres : sermon pour la Nativité de la Vierge). Sa cathédrale ayant été détruite par un incendie la nuit même de la fête, il jeta les fondements d’un édifice grandiose.

PRIÈRE

O Marie,
Vierge heureuse et bénie,
permettez-moi de m’approcher de votre berceau,
et de joindre mes louanges
à celles que vous rendent les anges
qui vous entourent, heureux d’être les témoins
des merveilles de votre naissance.
 Agenouillé devant vous,
je vous fais l’offrande de mon coeur ;
Reine du ciel et de la terre,
recevez-moi et gardez-moi.

Je vous salue, Marie,
O fruit de pureté !
La terre maudite s’étonne d’avoir pu vous produire.
O Marie, pleine de grâces,
vous relevez l’espoir des enfants d’Eve chassé du paradis
et vous ranimez leur confiance.
Au jour de votre entrée dans le monde,
nous avons relevés nos fronts abattus :
votre naissance annonce celle du Rédempteur,
comme l’aurore annonce la venue du jour.

Je vous salue, Marie,
O étoile de Jacob !
Le soleil de justice va se lever, le jour de la grâce va luire,
et c’est vous qui avez hâté sa venue.
Vos désirs, plus ardents que ceux des patriarches et des prophètes,
attirent le véritable Emmanuel dans votre sein,
et c’est à vous qu’il appartiendra de nous donner le Verbe fait chair.
Que vos saintes mains, O Marie,
répandent dans mon coeur avec profusion
l’humilité, l’innocence, la simplicité,
la douceur et la charité :
 que ces vertus de votre coeur saisissent le mien
pour que j’appartienne avec vous au Christ,
mon Seigneur,
et qu’en lui je sache offrir le bien que je fais
et le mal que je souffre
pour la plus grande gloire de Dieu
qui est le salut des pécheurs.

L’ESPÉRANCE – QUELLE EST LA SOURCE DE L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE ?

9 septembre, 2013

http://www.taize.fr/fr_article1080.html

L’ESPÉRANCE

QUELLE EST LA SOURCE DE L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE ?

Dans un temps où l’on a souvent du mal a à trouver des raisons d’espérer, ceux qui mettent leur confiance dans le Dieu de la Bible ont plus que jamais le devoir de « justifier leur espérance devant ceux qui [leur] en demandent compte » (1 Pierre 3,15). À eux de saisir ce que l’espérance de la foi contient de spécifique, pour pouvoir en vivre.
Or, même si, par définition, l’espérance vise l’avenir, pour la Bible elle s’enracine dans l’aujourd’hui de Dieu. Dans la Lettre 2003, frère Roger le rappelle : « [La source de l’espérance] est en Dieu qui ne peut qu’aimer et qui nous cherche inlassablement. »
Dans les Écritures hébraïques, cette Source mystérieuse de la vie que nous appelons Dieu se fait connaître parce qu’il appelle les humains à entrer dans une relation avec lui : il établit une alliance avec eux. La Bible définit les caractéristiques du Dieu de l’alliance par deux mots hébreux : hesed et emet (par ex. Exode 34,6 ; Psaume 25,10 ; 40,11-12 ; 85,11). En général, on les traduit par « amour » et « fidélité ». Ils nous disent, d’abord, que Dieu est bonté et bienveillance débordantes pour prendre soin des siens et, en deuxième lieu, que Dieu n’abandonnera jamais ceux qu’il a appelés à entrer dans sa communion.
Voilà la source de l’espérance biblique. Si Dieu est bon et s’il ne change jamais son attitude ni ne nous délaisse jamais, alors, quelles que soient les difficultés – si le monde tel que nous le voyons est tellement loin de la justice, de la paix, de la solidarité et de la compassion – pour les croyants ce n’est pas une situation définitive. Dans leur foi en Dieu, les croyants puisent l’attente d’un monde selon la volonté de Dieu ou, autrement dit, selon son amour.
Dans la Bible, cette espérance est souvent exprimée par la notion de promesse. Quand Dieu entre en rapport avec les humains, cela va de pair en général avec la promesse d’une vie plus grande. Cela commence déjà avec l’histoire d’Abraham : « Je te bénirai, dit Dieu à Abraham. Et par toi se béniront toutes les familles de la terre » (Genèse 12,2-3).
Une promesse est une réalité dynamique qui ouvre des possibilités nouvelles dans la vie humaine. Cette promesse regarde vers l’avenir, mais elle s’enracine dans une relation avec Dieu qui me parle ici et maintenant, qui m’appelle à faire des choix concrets dans ma vie. Les semences de l’avenir se trouvent dans une relation présente avec Dieu.
Cet enracinement dans le présent devient encore plus fort avec la venue de Jésus le Christ. En lui, dit saint Paul, toutes les promesses de Dieu sont déjà une réalité (2 Corinthiens 1,20). Bien sûr, cela ne se réfère pas uniquement à un homme qui a vécu en Palestine il y a 2000 ans. Pour les chrétiens, Jésus est le Ressuscité qui est avec nous dans notre aujourd’hui. « Je suis avec vous tous le jours, jusqu’à la fin de l’âge » (Matthieu 28,20).
Un autre texte de saint Paul est encore plus clair. « L’espérance ne déçoit point, parce que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous fut donné. » (Romains 5,5) Loin d’être un simple souhait pour l’avenir sans garantie de réalisation, l’espérance chrétienne est la présence de l’amour divin en personne, l’Esprit Saint, courant de vie qui nous porte vers l’océan d’une communion en plénitude.

COMMENT VIVRE DE L’ESPÉRANCE CHRÉTIENNE ?
L’espérance biblique et chrétienne ne signifie pas une vie dans les nuages, le rêve d’un monde meilleur. Elle n’est pas une simple projection de ce que nous voudrions être ou faire. Elle nous porte à voir les semences de ce monde nouveau déjà présentes aujourd’hui, à cause de l’identité de notre Dieu, à cause de la vie, la mort et la résurrection de Jésus Christ. Cette espérance est en plus une source d’énergie pour vivre autrement, pour ne pas suivre les valeurs d’une société fondée sur le désir de possession et de compétition.
Dans la Bible, la promesse divine ne nous demande pas de nous asseoir et d’attendre passivement qu’elle se réalise, comme par magie. Avant de parler à Abraham d’une vie en plénitude qui lui est offerte, Dieu lui dit : « Quitte ton pays et ta maison pour la terre que je te ferai voir » (Genèse 12,1). Pour entrer dans la promesse de Dieu, Abraham est appelé à faire de sa vie un pèlerinage, à vivre un nouveau commencement.
De même, la bonne nouvelle de la résurrection n’est pas une manière de nous détourner des tâches d’ici-bas, mais un appel à nous mettre en route. « Gens de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?… Allez par le monde entier, proclamer l’Évangile à toutes les créatures… Vous serez mes témoins… jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1,11 ; Marc 16,15 ; Actes 1,8).
Sous l’impulsion de l’Esprit du Christ, les croyants vivent une solidarité profonde avec l’humanité coupée de ses racines en Dieu. Écrivant aux Romains, saint Paul évoque les souffrances de la création en attente, les comparant aux douleurs de l’enfantement. Puis il continue : « Nous aussi, qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement. » (Romains 8,18-23). Notre foi ne nous met pas dans un état privilégié, hors du monde, nous « gémissons » avec le monde, partageant sa douleur, mais nous vivons cette situation dans l’espérance, sachant que, dans le Christ, « les ténèbres passent et que déjà luit la lumière véritable » (1 Jean 2,8).
Espérer, c’est donc d’abord découvrir aux profondeurs de notre aujourd’hui une Vie qui va de l’avant et que rien ne peut arrêter. C’est encore accueillir cette Vie par un oui de tout notre être. En nous lançant dans cette Vie, nous sommes conduits à poser, ici et maintenant, au milieu des aléas de notre existence en société, des signes d’un autre avenir, des semences d’un monde renouvelé qui, le moment venu, porteront leur fruit.
Pour les premiers chrétiens, le signe le plus clair de ce monde nouveau était l’existence des communautés composées de gens d’origines et de langues diverses. À cause du Christ, ces petites communautés surgissaient partout dans le monde méditerranéen. Dépassant les divisions de toutes sortes qui les tenaient loin les uns des autres, ces hommes et femmes vivaient comme des frères et des sœurs, comme la famille de Dieu, priant ensemble et partageant leurs biens selon les besoins de chacun (cf. Actes 2,42-47). Ils s’efforçaient d’avoir « un même amour, une seule âme, un seul sentiment » (Philippiens 2,2). Ainsi ils brillaient dans le monde comme des foyers de lumière (cf. Philippiens 2,15). Dès ses débuts, l’espérance chrétienne a allumé un feu sur la terre.

Lettre de Taizé : 2003/3