Archive pour août, 2013

FRATERNITE SACERDOTALE INTERNATIONALE – POUR LE RESPECT DE L’ANIMAL

12 août, 2013

http://animal-respect-catholique.org/bible.htm

FRATERNITE SACERDOTALE INTERNATIONALE – POUR LE RESPECT DE L’ANIMAL

RICHESSES DE LA BIBLE

(images sur le site)

 Qoh 3,19 : Car le sort des fils d’Adam, c’est le sort de la bête, c’est un sort identique : telle la mort de celle-ci, telle la mort de ceux-là, ils ont un souffle identique : la supériorité de l’homme sur la bête est nulle, car tout est vanité.
Dn 8,20 : Le bélier à deux cornes que tu as vu : ce sont les rois de Médie et de Perse.
Gn 9,9 –11 : « Je vais établir mon alliance avec vous, avec votre descendance après vous et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous : oiseaux, bestiaux, toutes les bêtes sauvages qui sont avec vous, bref tout ce qui est sorti de l’arche avec vous : aucune chair ne sera plus exterminée par les eaux du Déluge, il n’y aura plus de Déluge pour ravager la terre. »
Gn 1,20-30 : Dieu dit : « Que les eaux grouillent de bestioles vivantes et que l’oiseau vole au-dessus de la terre face au firmament du ciel. » Dieu créa les grands monstres marins, tous les êtres vivants et remuants selon leur espèce, dont grouillèrent les eaux , et tout oiseau ailé selon son espèce. dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit en disant : « Soyez féconds et prolifiques, remplissez les eaux dans les mers, et que l’oiseau prolifère sur la terre ! » Il y eut un soir, il y eut un matin : cinquième jour.
Dieu dit : « Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce : bestiaux, petites bêtes , et bêtes sauvages selon leur espèce ! »

Le paradis terrestre
Il en fut ainsi. Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce et toutes les petites bêtes du sol selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon.
Dieu le Père
Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance et qu’il soumette les poisons de la mer , les oiseaux du ciel, les bestiaux, toute la terre et toutes les petites bêtes qui remuent sur la terre ! »
Dieu créa l’homme à son image,
à l’image de Dieu, il le créa ;
mâle et femelle, il les créa.
Dieu les bénit et Dieu leur dit : « Soyez féconds et prolifiques , remplissez la terre et dominez-là. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre ! »
Dieu dit : « Voici, je vous donne toute herbe qui porte sa semence sur toute la surface de la terre et tout arbre dont le fruit porte sa semence ; ce sera votre nourriture.
A toute bête de la terre, à tout oiseau du ciel, à tout ce qui remue sur la terre et qui a souffle de vie, je donne pour nourriture toute herbe mûrissante. » Dieu vit tout ce qu’il avait fait. Voilà, c’était très bon. il y eut un soir, il y eut un matin : sixième jour.
Gn 2,15-22 : « Le SEIGNEUR Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour cultiver le sol et le garder. Le SEIGNEUR Dieu prescrivit à l’homme : « Tu pourras manger de tout arbre du jardin, mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, car du jour où tu en mangeras, tu devras mourir. »

Adam et Eve au paradis
Le SEIGNEUR Dieu dit : « Il n’est pas bon pour l’homme d’être seul. Je veux faire une aide qui lui soit accordée. » Le SEIGNEUR Dieu modela
du sol toute bête des champs et tout oiseau du ciel qu’il amena à l’homme pour voir comment il les désignerait. Tout ce que désigna l’homme avait pour nom « être vivant » ; l’homme désigna par leur nom tout bétail, tout oiseau du ciel et toute bête des champs, mais pour lui-même, l’homme ne trouva pas l’aide qui lui soit accordée. Le SEIGNEUR Dieu fit tomber l’homme dans une torpeur l’homme qui s’endormit ; il prit l’une de ses côtes et referma les chairs à sa place. Le SEIGNEUR Dieu transforma la côte qu’il avait prise à l’homme en une femme qu’il lui amena. »
Gn 6 ,18-22 : J’établirai mon alliance avec toi.
« Entre dans l’arche, toi, et avec toi, tes fils, ta femme, et les femmes de tes fils.
De tout être vivant, de toute chair, tu introduiras un couple dans l’arche pour les faire survivre avec toi ; qu’il y ait un mâle et une femelle ! De chaque espèce d’oiseaux, de chaque espèce de bestiaux, de chaque espèce de petites bêtes du sol, un couple de chaque espèce viendra à toit pour survivre. Et toi, prends de tout ce qui se mange et fais-en une réserve ; ce sera ta nourriture et la leur.
C’est ce que fit Noé : il fit exactement ce que Dieu lui avait prescrit. 

 Es 1, 2-3 : « Ecoutez, cieux ! Terre, prête l’oreille !
C’est le Seigneur qui parle :
J’ai fait grandir des fils, je les ai élevés,
eux, ils se sont révoltés contre moi.
un bœuf connaît son propriétaire
et un âne la mangeoire chez son maître :
Israël ne connaît pas,
mon peuple ne comprend pas.

Ps 104 , 21-28 : Les lions rugissent après leur proie
et réclament à Dieu leur nourriture.
Au lever du soleil, ils se retirent,
se couchent dans leurs tanières ,
et l’homme s’en va à son travail
à ses cultures jusqu’au soir.

Que tes œuvres sont nombreuses, SEIGNEUR !
Tu les as toutes faites avec sagesse,
la terre est remplie de tes créatures.

Voici la mer, grande et vaste de tous côtés ,
ou remuent, innombrables,
des animaux petits et grands.
Là vont et viennent les bateaux,
et le Léviathan que tu as formé pour jouer avec lui.

Tous comptent sur toi
pour leur donner en temps voulu la nourriture :
tu donnes, ils ramassent ;
tu ouvres ta main, ils se rassasient.

1 Daniel 8-20 : « Or Daniel prit à cœur de ne pas se souiller avec le menu du roi et le vin de sa boisson. Il fit une requête au prévôt du personnel pour n’avoir pas à se souiller, et Dieu accorda à Daniel la grâce et faveur devant le prévôt du personnel. Le prévôt du personnel dit à Daniel : « Je crains, que Monseigneur le Roi, qui a fixé votre nourriture et votre boisson, ne vous voie des visages plus abattus que ceux des garçons de votre âge, et que vous ne me rendiez coupable au prix de ma tête envers le roi.» Daniel dit au garde que le chef du personnel avait charge de Daniel, Hananya, Mishaël et Azarya. : « Mets donc tes serviteurs à l’épreuve pendant dix jours. Qu’on nous donne des légumes à manger et de l’eau à boire. Puis tu regarderas notre mine et la mine de ces garçons qui mangent au menu du roi ; et selon ce que tu verras, agis envers tes serviteurs ! » Au terme des dix jours, on vit qu’ils avaient meilleure mine et plus d’embonpoint que tous les garçons qui menaient au menu du roi. Le garde enlevait donc leur menu et le vin qu’ils avaient à boire, et il leur donnait des légumes. Or à ces quatre garçons, Dieu donna la science et il les instruisit en toute littérature et sagesse. Quant à Daniel, il comprenait toute vision et tous songes. Au terme des dix jours fixés par le roi pour les lui amener, le prévôt du personnel les emmena en présence de Nabuchodonosor. le roi parla avec eux, et parmi tous il ne s’en trouva pas comme Daniel Hananya, Mishaël et Azarya. Ils se tinrent donc en présence du roi ; et en toute affaire de sagesse et de discernement dont le roi s’enquit auprès d’eux, il les trouva dix fois supérieurs à tous les magiciens et conjureurs qu’il y avait dans tout son royaume.

Bénédiction « La famille est le miroir dans lequel Dieu regarde et voit les deux plus beaux miracles qu’il a fait: donner la vie et donner l ‘«amour »

10 août, 2013

Bénédiction

http://www.beatonunziopescara.it/benedizione.html

beatonunziopescara.it/benedizione.html

 

BÉNIR ET BÉNÉDICTION

10 août, 2013

http://cellules-evangelisation.org/spip.php?article118

BÉNIR ET BÉNÉDICTION

PÈRE JEAN PHILIBERT, PRÊTRE DU DIOCÈSE D’AVIGNON

Comment définir la bénédiction ? Comment nous est-elle communiquée et révélée ? Comment se présente-t-elle ?
La bénédiction, c’est la lecture du « miracle » (de l’extraordinaire) dans les choses ordinaires, considérant par là que tout nous vient de Dieu, par Lui, grâce à Lui, et que son seul désir est notre bonheur. Dieu est la source de tout don, de toute vie, de toute création. C’est en cela que Dieu nous bénit. Bénir = Dire du bien (bene-dicere) Quand Dieu bénit, c’est qu’il dit du « bien ». Et Dieu ne peut dire que du bien car il n’est que bénédiction. Réalisons cela car c’est essentiel pour nous tous : Dieu ne dira jamais de mal sur nous, mais toujours du bien car il a une vision très particulière de chacun de nous. En effet, Dieu ne nous voit que comme des hommes déjà sauvés en son Fils ressuscité. Quand je me décourage de moi-même, quand j’en viens à me mépriser, je dois me souvenir que Dieu me « bénit », il me veut toujours du bien, il dit toujours du bien de moi… Dans la Bible, la 1ère bénédiction de Dieu est dite sur l’homme et la femme, sur le couple (Génèse 1, 28) Tout le récit de la Création est « bénédiction » : « Dieu vit que cela était bon »
N’hésitez pas à relire Ephésiens 1, 3-14, l’hymne de Paul aux 7 bénédictions…

La bénédiction dans le judaïsme
En hébreu, le mot « bénédiction » a pour racine ces trois simples lettres : brk, Le substantif Beraka (Berakoth, au pluriel) ; le verbe Barék ; l’adjectif barûk = bénédiction
Dans le judaïsme, la Beraka, est très fréquente dans la vie quotidienne et liturgique et il y a 3 occasions pour bénir Dieu :
Les bénédictions faites avant de faire usage d’un bien (un aliment, par exemple). La tradition affirme qu’user de quoi que ce soit en ce monde sans prononcer une bénédiction, c’est agir en voleur et en profanateur : l’homme en effet s’attribue alors quelque chose comme si elle lui appartenait de droit, et il la profane en n’en reconnaissant pas l’Auteur qui la rend sainte. (Berakhot 35 a et b. TB)
Les bénédictions des Mitswot¸ que l’on prononce avant d’accomplir une Mitswah, un précepte, un commandement
Les bénédictions liturgiques de la prière quotidienne qui rythme la journée.
La berakah place l’homme dans un triple rapport : à Dieu, au monde, aux hommes. Par la bénédiction, le juif reconnaît :
- Dieu comme origine de toutes choses
- Le monde comme un don à accueillir et à humaniser
- Les hommes comme des frères avec qui on ne peut que partager le don de la terre.
Un juif bénit Dieu en toutes choses. Tout bon juif bénit au moins 100 fois par jour. Rien n’existe qui ne soit occasion de Berakoth, même des réalités négatives (injustice, maladie…) car il garde l’espérance inébranlable de l’espérance messianique. La beraka est le reflet de la lumière qui, pour le moment est cachée, mais que dans la foi on sait voir.
Bénir, c’est dire — et redire à Dieu — l’ultime identité des choses et des hommes, l’ultime destinée de toutes choses liées à Dieu créateur. La beraka transforme le profane en sacré, les objets en dons, les hommes en créatures divines, l’univers en sanctuaire.
La beraka interdit l’appropriation des choses car tout vient de Dieu. La bénédiction enlève à l’homme le pouvoir sur les choses et elle rend toute chose à Dieu, Créateur de tout bien. L’homme ne peut que recevoir sans posséder.
La beraka engage au plan éthique : elle défend à l’homme de recueillir plus que n’exige ses besoins personnels, en étant confiant pour le lendemain qui est entre les mains de Dieu et qui pourvoira par de nouveaux dons.
La beraka est une joie : la joie du don reçu et la joie de rendre à Dieu le don qu’il nous fait.

Les deux mouvements de la bénédiction
Allez relire le Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 1077-1083, qui définit les 2 mouvements de la Bénédiction : Bénir est une action divine qui donne la vie et dont le Père est la source. Sa bénédiction est à la fois parole et don (bene-dictio, eu-logia). Appliqué à l’homme, ce terme signifie l’adoration et la remise à son Créateur dans l’action de grâce (n° 1078).
La bénédiction qui nous vient de Dieu, et plus exactement de Dieu-Père, est à la fois parole et don, don inclus dans une parole (Parole et don = Esprit) On comprend que le Livre des Bénédictions déconseille vivement de « bénir des objets ou des lieux par un simple signe de croix sans l’accompagnement d’aucune Parole de Dieu ou de quelque prière » (Préliminaires, n° 27).
Quant à la bénédiction qui monte de l’homme vers Dieu, elle est adoration [ad - orare = prier vers, en direction de, à] et eucharistie (eu – charis = bonne grâce, rendre grâce).
Le Catéchisme va plus loin, en expliquant comment « fonctionne » la bénédiction divine dans la liturgie chrétienne et dans l’économie sacramentelle : « Dans la liturgie de l’Eglise, la bénédiction divine est pleinement révélée et communiquée : le Père est reconnu et adoré comme la Source et la Fin de toutes les bénédictions de la création et du salut ; dans son Verbe incarné, mort et ressuscité pour nous, Il nous comble de ses bénédictions, et par Lui, Il répand en nos cœurs le don qui contient tous les dons l’Esprit-Saint (n° 1082).
Il y a là un double enseignement :
La célébration chrétienne de la liturgie et des sacrements est le lieu où la bénédiction divine est pleinement révélée et communiquée : nous retrouvons ici l’idée du sacrement comme moyen de la manifestation et de la communication de la vie divine.
D’autre part, la bénédiction est présentée dans sa structure trinitaire : le Père en est la source et le terme, le Verbe dans les mystères de son incarnation et de sa Pâque en est le médiateur nécessaire, et l’Esprit-Saint en est le fruit qui remplit nos cœurs. En régime chrétien, en régime de liturgie chrétienne, la parole et le don mentionnés au n° 1078 deviennent la Parole ou le Verbe de Dieu (le logos), et le Don de Dieu par excellence qu’est son Esprit-Saint.

UNE BÉNÉDICTION POUR CHAQUE CHOSE

10 août, 2013

http://www.lamed.fr/index.php?id=1&art=1168

UNE BÉNÉDICTION POUR CHAQUE CHOSE

Quand j’étais élève à l’école juive, mes camarades et moi trouvions risible l’affiche accrochée au mur à la sortie des toilettes. Il s’agissait d’une ancienne bénédiction juive, connue sous le nom de acher yatsar, que l’on récite après s’être soulagé…

Pour de simples collégiens, rien ne paraissait plus étrange, ni plus ridicule que d’associer à des actes de miction et de défécation des paroles saintes mentionnant le Nom de D.ieu. A nos yeux, les bénédictions devaient être réservées aux prières, aux jours de fêtes, ou afin de remercier D.ieu pour la nourriture ou un acte de délivrance, mais certainement pas pour une fonction corporelle plutôt embarrassante.
Il me fallut plusieurs décennies avant de comprendre toute la sagesse que contenait cette bénédiction, composée par Abayé, rabbin babylonien du 4ème siècle.
La bénédiction de Abayé est citée dans le Talmud, l’ouvrage encyclopédique de la Loi et du Savoir juif rédigé au cours des cinq premiers siècles de l’ère commune. La religion juive est replète de ces bénédictions ou berakhot, comme elles sont appelées en hébreu. En fait, un traité entier du Talmud, de 128 pages, leur est consacré.
A la page 120 (Berakhot 60b) du texte ancien, il est écrit :
« Abayé dit, quand on sort des cabinets, on doit dire : Béni soit-Il Celui qui a formé l’homme avec sagesse et Qui a créé en lui de nombreux orifices et cavités. Il est évident et connu devant le trône de Ta gloire que si l’un d’eux se rompait ou s’obstruait, il serait impossible de survivre et de se tenir devant Toi. Béni sois-Tu, Toi qui guérit toute chaire et accomplit des prodiges. »
Un juif pratiquant récite cette bénédiction en hébreu après chaque visite aux toilettes. En tant qu’élèves, cette obligation nous était rappelée par l’affiche apposée sur le mur à la sortie des toilettes.
C’est une chose d’accrocher une affiche, c’en est une autre d’attendre de préadolescents d’avoir la maturité nécessaire pour comprendre la sagesse et la nécessité d’une bénédiction, vieille de 1600 ans, sur nos besoins naturels.
Ce n’est qu’au cours de ma seconde année d’études en médecine que j’ai fini par comprendre le bien-fondé de cette prière. La pathophysiologie m’a permis de réaliser les terribles conséquences d’aberrations même mineures dans la structure et le fonctionnement du corps humain. J’ai finalement cessé de considérer mes visites aux toilettes comme une chose évidente. J’ai réalisé au contraire que de nombreux procédés doivent s’opérer correctement afin que ces brèves interruptions de ma vie quotidienne se déroulent normalement.
Après avoir rencontré des patients dont la vie est dépendante d’appareils de dialyse, et d’autres avec des colostomies et des cathéters urinaires, j’ai compris combien ce rabbin était sage.
J’ai pensé à Abayé et à sa bénédiction. Je me suis souvenu de mes années à l’école juive et des plaisanteries qu’avait suscitées cette affiche à la sortie des toilettes. Mais après avoir rencontré des patients dont la vie est dépendante d’appareils de dialyse, et d’autres avec des colostomies et des cathéters urinaires, j’ai compris combien ce rabbin était sage.
Et puis, c’est arrivé : j’ai commencé à réciter la berakha de Abayé. Au début, j’ai dû avoir recours à mon sidour, livre de prière, pour ne pas me tromper. A force – et les opportunités de pratiquer cette bénédiction ne manquent pas – je suis parvenu à réciter le texte couramment, avec sincérité et compréhension.
Au fur et à mesure des années, réciter acher yatsar est devenu pour moi un moyen d’exprimer ma gratitude, non seulement pour le bon fonctionnement de mes organes excrétoires, mais également pour la bonne santé de mon organisme en général. Le texte se réfère après tout aux conséquences catastrophiques de la rupture ou de l’obstruction de n’importe quelle structure de l’organisme, pas seulement celle de l’appareil urinaire ou gastro-intestinal. Abayé était-il en mesure de prévoir que le « blocage de la cavité » ou lumen, d’une artère coronaire constituerait la cause la plus fréquente de mort dans les pays industrialisés quelque 16 siècles plus tard ?
Je me suis souvent demandé si d’autres personnes ressentaient ce même besoin d’exprimer leur gratitude. Les médecins en particulier, qui sont exposés quotidiennement aux ravages provoqués par la maladie, doivent parfois avoir envie d’exprimer leurs remerciements pour leur bonne santé et leur bien-être. Peut-être qu’un acher yatsar générique et non-dénominateur pourrait être composé pour ceux qui veulent verbaliser leur gratitude à ce sujet.
Un patient est resté gravé tout particulièrement dans ma mémoire, car son histoire renforce à mes yeux la véracité et la beauté du acher yatsar à jamais.
Josh était un étudiant de 20 ans, ayant subi une fracture instable de la troisième et de la quatrième vertèbre cervicale dans un accident de moto. Il était presque mort de sa blessure et avait dû être placé d’urgence sous respiration artificielle avec intubation. Au départ, il était totalement paralysé et pouvait seulement fléchir très légèrement son biceps droit.
Une longue période de rééducation et de revalidation s’en suivit. Au cours des premiers mois, des signes prometteurs de guérison neurologique apparurent soudainement et de manière inattendue : le mouvement d’un doigt ici, le fléchissement d’un orteil là ; le retour d’une sensation ici, l’adduction d’un groupe de muscles là. Avec un courage phénoménal, beaucoup de travail et un excellent physiothérapeute, Josh fit des progrès quotidiens. Finalement, après ce qui sembla être un miracle, il put à nouveau marcher à l’aide d’une attelle et d’une canne.
Mais Josh avait toujours besoin d’un cathéter. Je ne connaissais que trop bien les problèmes et les périls que ce jeune homme devrait rencontrer pour le restant de ses jours du fait de sa vessie neurogénique. Les urologues étaient très pessimistes sur ses chances de pouvoir se passer un jour d’un cathéter ; cela n’était jamais arrivé pour une blessure du cordon médullaire de cette gravité.
Mais l’impossible se produisit. J’étais là, le jour où Josh put retirer son cathéter urinaire. J’ai pensé à la prière de acher yatsar de Abayé. Comme je ne pouvais imaginer de circonstances plus appropriées pour sa récitation, j’ai suggéré à Josh, lui aussi ancien élève d’une école juive, de lire cette prière. Il accepta. Alors qu’il récitait cette ancienne berakha, des larmes me vinrent aux yeux.
Josh est mon fils.

San Lorenzo, Quirinale, Roma

9 août, 2013

San Lorenzo, Quirinale, Roma dans images sacrée
http://www.santiebeati.it/immagini/?mode=view&album=21350&pic=21350AL.JPG&dispsize=Original&start=0

SAINT LAURENT, DIACRE ET MARTYR (10 AOÛT)

9 août, 2013

http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2011/08/10/saint-laurent-diacre-et-martyr-10-aout.html

SAINT LAURENT, DIACRE ET MARTYR (10 AOÛT)

« Laurent serait né vers 210 ou 220 en Espagne, à Huesca, au royaume d’Aragon. Son père s’appelait Orence, et sa mère Patience. Afin de compléter ses études humanistiques et liturgiques il fut envoyé, tout jeune encore, dans la ville de Saragosse, où il fit la connaissance du futur pape Sixte II. Ce dernier, originaire de la Grèce, était investi d’une charge d’enseignant dans l’un des plus importants centres d’études de l’époque et, parmi ses maîtres, le pape était l’un des plus connus et des plus appréciés.
Pour sa part, Laurent, qui devait devenir un jour le chef des diacres de l’Église de Rome, s’imposait par ses qualités humaines, par sa délicatesse d’âme et son intelligence. Entre le maître et l’élève s’instaura une communion et une familiarité qui, avec le passage du temps, augmenta et se cimenta ; entre temps, l’amour qu’ils portaient tous les deux pour Rome, centre de la chrétienté et ville-siège du vicaire du Christ, augmenta au point de suivre un flux migratoire alors très intense et de quitter l’Espagne pour la ville où l’apôtre Pierre avait établi sa chaire et rendu le témoignage suprême. C’est donc à Rome, au cœur de la catholicité, que maître et élève purent réaliser leur idéal d’évangélisation et de mission… jusqu’à l’effusion du sang. Lorsque le 30 août de l’année 257, Sixte II monta sur le trône de Pierre – pour un pontificat qui devait durer moins d’un an – , immédiatement et sans hésiter, il voulut à ses côtés son ancien élève et ami Laurent, en lui confiant la charge délicate de proto diacre, premier des sept diacres de l’Église romaine. Il avait, en cette qualité, la garde du trésor de l’église et était chargé d’en distribuer les revenus aux pauvres.
A cette époque l’empereur Valérien publia de sanglants édits contre les chrétiens, et le pape saint Sixte fut une des premières victimes de cette persécution. Le jour où l’on conduisait au supplice le vénérable pontife, Laurent dont le plus ardent désir était d’être associé à son martyre, le suivait en versant des larmes et lui disait : «Où allez-vous, mon père, sans votre fils ? Saint pontifie, où allez-vous sans votre ministre ?» Saint Sixte lui répondit : «Je ne vous abandonne point, mon fils; une épreuve plus pénible et une victoire plus glorieuse vous sont réservées; vous me suivrez dans trois jours».
Après l’avoir ainsi consolé, il lui ordonna de distribuer aux pauvres toutes les richesses dont il était dépositaire, pour les soustraire à la cupidité des persécuteurs. Laurent distribua donc aux indigents tout l’argent qu’il avait entre les mains, puis il vendit les vases et les ornements sacrés, et en employa le produit de la même manière.
Le préfet de Rome, à cette nouvelle, fit venir Laurent et lui demanda où étaient tous les trésors dont il avait la garde, car l’empereur en avait besoin pour l’entretien de ses troupes: «J’avoue, lui répondit le diacre, que notre Église est riche et que l’empereur n’a point de trésors aussi précieux qu’elle; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer.» Le préfet accorda trois jours de délai.
Pendant ce temps, Laurent parcourut toute la ville pour chercher les pauvres nourris aux dépens de l’Église; le troisième jour, il les réunit et les montra au préfet, en lui disant: «Voilà les trésors de l’Église que je vous avais promis. J’y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à Dieu; l’Église n’a point d’autres richesses».
A cette vue, le préfet entra en fureur, et, croyant intimider le saint diacre, il lui dit que les tortures qu’il aurait à souffrir seraient prolongées et que sa mort ne serait qu’une lente et terrible agonie. Alors ayant ordonné qu’on dépouillât Laurent de ses habits, il le fit d’abord déchirer à coups de fouet, puis étendre et attacher sur un lit de fer en forme de gril, de manière que les charbons placés au-dessous et à demi allumés ne devaient consumer sa chair que peu à peu. Au milieu de ses horribles tourments, le saint martyr, sans faire entendre une plainte, pria pour l’église de Rome. Quand il eut un côté tout brûlé, il dit au juge : « Je suis assez rôti de ce côté, faites-moi rôtir de l’autre. » Bientôt, les yeux au Ciel, il rendit l’âme. »

source : http://www.calixo.net/~knarf/almanach/laurent/laurent.htm

19E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – HOMÉLIE

9 août, 2013

http://www.homelies.fr/homelie,,3553.html

19E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

DIMANCHE 11 AOÛT 2013

FAMILLE DE SAINT JOSEPH

HOMÉLIE MESSE

La liturgie de ce 19ème dimanche du temps ordinaire aborde un point particulièrement important pour notre vie et notre témoignage chrétiens. Que de fois n’entendons-nous pas dire autour de nous : « En quoi la venue de votre Christ a-t-elle changé la face du monde ? » Assurément, les hommes poursuivent leurs guerres fratricides ; aujourd’hui comme hier ils prônent l’injustice au mépris du droit des plus faibles ; la paix universelle demeure une utopie. Et pourtant dans la foi nous savons que tout a changé depuis que Jésus ressuscité a inauguré le Royaume : « la nuit de la délivrance pascale » (1ère lect.) annonce le retour glorieux et définitif du Seigneur. Il est venu dans la chair, il demeure au cœur de l’Église par son Esprit, « il viendra dans la gloire, juger les vivants et les morts ; et son Règne n’aura pas de fin ».
Certes, la plupart d’entre nous meurent « sans avoir connu la réalisation des promesses ; mais nous l’avons vue et saluée de loin » (2nd lect.). Notre foi est précisément fidélité à cette promesse, à cet à-venir qui oriente toute notre vie, et fait de nous d’infatigables pèlerins du Royaume. Chaque Eucharistie relance notre marche : Jésus y vient vers nous, pour nous attirer à sa suite, nous qui sommes « des étrangers et des voyageurs sur cette terre », en recherche « d’une patrie meilleure, celle des cieux » (Ibid.). Jour après jour, nous pouvons poursuivre notre route et accélérer le pas sur le chemin d’éternité, dans la mesure même de l’accueil que nous réservons, dans la foi, au Christ ressuscité. Car « la foi est le moyen de posséder déjà ce qu’on espère et de connaitre des réalités qu’on ne voit pas » (Ibid.). A condition bien sûr que ce soit une foi vivante et agissante par la charité (cf. Ga 5, 6), c’est-à-dire brûlante d’un ardent désir de communion, « car là où est notre trésor, là aussi sera notre cœur ».
La vie chrétienne authentique est une vie toute tendue vers le Seigneur qui vient, vécue dans une attente ardente de son retour : « Maranatha ! Viens Seigneur Jésus ! » (Ap 22, 20). C’est bien ce que nous enseigne Jésus lui-même dans l’Évangile de ce jour, qui se présente comme une suite d’exhortations insistantes à la vigilance : « Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur Maître à son retour des noces pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Tenez-vous prêts ».
Cette attente n’est pas pour autant passive : « l’intendant fidèle et sensé » est celui « que son maître, en arrivant, trouvera à son travail ». La tâche qui lui est confiée, n’est autre que le service de la charité, à l’exemple de son Seigneur. D’ailleurs à son retour, celui-ci reprendra au milieu des siens, sa place de serviteur : « il prendra la tenue de service, les fera passer à table et les servira chacun à son tour ». Telle est bien la logique du Royaume annoncée par le Christ : « les rois des nations païennes leur commandent en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs. Pour vous, rien de tel ! Au contraire, le plus grand d’entre vous doit prendre la place du plus jeune, et celui qui commande, la place de celui qui sert. Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien, je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Lc 22, 25-27).
A l’image de son Maître, le chrétien est appelé à devenir serviteur de la charité, en se mettant au service de ses frères dans la gratuité d’un amour désintéressé, ne cherchant rien d’autre que de hâter l’avènement du Royaume en obéissant à la Parole de son Seigneur. Pour garder une telle orientation de vie au milieu des sollicitations du monde, il est indispensable de « tendre vers les réalités d’en haut, et non pas vers celles de la terre. En effet, nous sommes morts avec le Christ, et notre vie reste cachée avec lui en Dieu. Quand paraîtra le Christ, notre vie, alors nous aussi nous paraîtrons avec lui en pleine gloire » (Col 3, 2-4).
Le plus sûr moyen d’échapper à la triple convoitise dont parle Saint Jean – « les désirs égoïstes de la nature humaine, les désirs du regard, l’orgueil de la richesse » (1 Jn 2, 16) – est encore de nous désencombrer de ce qui risque de nous détourner du Royaume, que « notre Père a trouvé bon de nous donner » : « vendez ce que vous avez, nous conseille Jésus, et donnez-le en aumône ». En clair : ne vous considérez pas propriétaires de vos biens, mais comme des « intendants fidèles et sensés », soyez responsables de ce qui vous est confié ; ayez le souci de vivre la dimension de partage, comme il convient au sein d’une même famille, puisque vous êtes « de la maison de Dieu » (Ep 2, 19). C’est ainsi que nous témoignerons à notre mesure, de la nouveauté déconcertante qui a surgi en ce monde depuis que le Christ ressuscité a répandu son Esprit de charité dans le cœur de ceux qui croient en lui.
L’Église ne fait mémoire des événements fondateurs de son histoire, que pour mieux orienter sa marche vers Dieu. Comme le disait joliment le Bienheureux pape Jean XXIII : « L’Église n’est pas un musée d’archéologie, mais la fontaine au milieu du village qui donne l’eau vive aux hommes d’aujourd’hui, comme elle l’a donnée à ceux d’autrefois ». Cette eau vive n’est autre que la charité, dont les hommes ont soif, aujourd’hui comme hier, mais que seul le Christ peut leur donner, ainsi que ceux qui croient en son amour : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : “Des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur” » (Jn 7, 38).
« Seigneur accorde-nous une grâce de vigilance intérieure ; que nous puissions t’attendre avec une sainte impatience, comme on attend le retour d’un enfant, d’un ami, d’un époux. Que l’espérance de ton retour imminent nous garde éveillés dans la foi, et animés d’un zèle ardent au service de nos frères. »

Père Joseph-Marie

Edith Stein

8 août, 2013

Edith Stein dans images sacrée
http://www.richardcannuli.org/iconedithstein.htm

PRIÈRE D’EDITH STEIN

8 août, 2013

http://www.mavocation.org/aider-vocations/prier/140-autres-prieres/1492-priere-dedith-stein.html

PRIÈRE D’EDITH STEIN

Mon Seigneur et mon Dieu,
Tu m’as conduite sur un long chemin, obscur,
Pierreux et dur.
Maintes fois mes forces faillirent m’abandonner,
À peine j’espérais voir un jour la lumière.

Pourtant, au plus profond de la douleur
où mon coeur se figeait,
Une étoile claire et douce se leva pour moi.
Elle me conduisit fidèlement ; je la suivis
D’abord hésitante, puis de plus en plus confiante,
Je me tenais enfin à la porte de l’Église.

Elle s’ouvrit ; je demandai d’entrer. […]
Est-il possible, Seigneur, que renaisse
Celui qui a franchi la moitié de sa vie ?
Tu l’as dit, et pour moi c’est devenu réalité.
Le fardeau d’une longue vie de fautes
et de souffrances
Est tombé de moi. […]

Oh ! Aucun coeur d’homme ne peut comprendre
Ce que tu réserves à ceux qui t’aiment.
Maintenant je t’ai et ne te lâcherai plus.

Où que conduise le chemin de ma vie,
Tu es toujours auprès de moi,
Rien ne pourra jamais me séparer de ton amour

THÉRÈSE-BÉNÉDICTE DE LA CROIX EDITH STEIN (1891-1942) – 9 AOUT

8 août, 2013

http://www.vatican.va/news_services/liturgy/saints/ns_lit_doc_19981011_edith_stein_fr.html

THÉRÈSE-BÉNÉDICTE DE LA CROIX EDITH STEIN (1891-1942)

CARMÉLITE DÉCHAUSSÉE, MARTYR

« Inclinons-nous profondément devant ce témoignage de vie et de mort livré par Edith Stein, cette remarquable fille d’Israël, qui fut en même temps fille du Carmel et soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix, une personnalité qui réunit pathétiquement, au cours de sa vie si riche, les drames de notre siècle. Elle est la synthèse d’une histoire affligée de blessures profondes et encore douloureuses, pour la guérison desquelles s’engagent, aujoud’hui encore, des hommes et des femmes conscients de leurs responsabilités; elle est en même temps la synthèse de la pleine vérité sur les hommes, par son coeur qui resta si longtemps inquiet et insatisfait, « jusqu’à ce qu’enfin il trouvât le repos dans le Seigneur » « . Ces paroles furent prononcées par le Pape Jean-Paul II à l’occasion de la béatification d’Édith Stein à Cologne, le 1 mai 1987.

Qui fut cette femme?
Quand, le 12 octobre 1891, Édith Stein naquit à Wroclaw (à l’époque Breslau), la dernière de 11 enfants, sa famille fêtait le Yom Kippour, la plus grande fête juive, le jour de l’expiation. « Plus que toute autre chose cela a contribué à rendre particulièrement chère à la mère sa plus jeune fille ». Cette date de naissance fut pour la carmélite presque une prédiction.
Son père, commerçant en bois, mourut quand Édith n’avait pas encore trois ans. Sa mère, femme très religieuse, active et volontaire, personne vraiment admirable, restée seule, devait vaquer aux soins de sa famille et diriger sa grande entreprise; cependant elle ne réussit pas à maintenir chez ses enfants une foi vivante. Édith perdit la foi en Dieu: « En pleine conscience et dans un choix libre je cessai de prier ».
Elle obtint brillamment son diplôme de fin d’études secondaires en 1911 et commença des cours d’allemand et d’histoire à l’Université de Wroclaw, plus pour assurer sa subsistance à l’avenir que par passion. La philosophie était en réalité son véritable intérêt. Elle s’intéressait également beaucoup aux questions concernant les femmes. Elle entra dans l’organisation « Association Prussienne pour le Droit des Femmes au Vote ». Plus tard elle écrira: « Jeune étudiante, je fus une féministe radicale. Puis cette question perdit tout intérêt pour moi. Maintenant je suis à la recherche de solutions purement objectives ».
En 1913, l’étudiante Édith Stein se rendit à Gôttingen pour fréquenter les cours de Edmund Husserl à l’université; elle devint son disciple et son assistante et elle passa aussi avec lui sa thèse. À l’époque Edmund Husserl fascinait le public avec son nouveau concept de vérité: le monde perçu existait non seulement à la manière kantienne de la perception subjective. Ses disciples comprenaient sa philosophie comme un retour vers le concret. « Retour à l’objectivisme ». La phénoménologie conduisit plusieurs de ses étudiants et étudiantes à la foi chrétienne, sans qu’il en ait eu l’intention. À Gôttingen, Édith Stein rencontra aussi le philosophe Max Scheler. Cette rencontre attira son attention sur le catholicisme. Cependant elle n’oublia pas l’étude qui devait lui procurer du pain dans l’avenir. En janvier 1915, elle réussit avec distinction son examen d’État. Elle ne commença pas cependant sa période de formation professionnelle.
Alors qu’éclatait la première guerre mondiale, elle écrivit: « Maintenant je n’ai plus de vie propre ». Elle fréquenta un cours d’infirmière et travailla dans un hôpital militaire autrichien. Pour elle ce furent des temps difficiles. Elle soigna les malades du service des maladies infectieuses, travailla en salle opératoire, vit mourir des hommes dans la fleur de l’âge. À la fermeture de l’hôpital militaire en 1916, elle suivit Husserl à Fribourg-en-Brisgau, elle y obtint en 1917 sa thèse « summa cum laudae » dont le titre était: « Sur le problème de l’empathie ».
Il arriva qu’un jour elle put observer comment une femme du peuple, avec son panier à provisions, entra dans la cathédrale de Francfort et s’arrêta pour une brève prière. « Ce fut pour moi quelque chose de complètement nouveau. Dans les synagogues et les églises protestantes que j’ai fréquentées, les croyants se rendent à des offices. En cette circonstance cependant, une personne entre dans une église déserte, comme si elle se rendait à un colloque intime. Je n’ai jamais pu oublier ce qui est arrivé ». Dans les dernières pages de sa thèse elle écrit: « Il y a eu des individus qui, suite à un changement imprévu de leur personnalité, ont cru rencontrer la miséricorde divine ». Comment est-elle arrivée à cette affirmation?
Édith Stein était liée par des liens d’amitié profonde avec l’assistant de Husserl à Gôtingen, Adolph Reinach, et avec son épouse. Adolf Reinach mourut en Flandres en novembre 1917. Édith se rendit à Gôttingen. Le couple Reinach s’était converti à la foi évangélique. Édith avait une certaine réticence à l’idée de rencontrer la jeune veuve. Avec beaucoup d’étonnement elle rencontra une croyante. « Ce fut ma première rencontre avec la croix et avec la force divine qu’elle transmet à ceux qui la portent [...] Ce fut le moment pendant lequel mon irréligiosité s’écroula et le Christ resplendit ». Plus tard elle écrivit: « Ce qui n’était pas dans mes plans était dans les plans de Dieu. En moi prit vie la profonde conviction que -vu du côté de Dieu- le hasard n’existe pas; toute ma vie, jusque dans ses moindres détails, est déjà tracée selon les plans de la providence divine et, devant le regard absolument clair de Dieu, elle présente une unité parfaitement accomplie ».
À l’automne 1918, Édith Stein cessa d’être l’assistante d’Edmund Husserl. Ceci parce qu’elle désirait travailler de manière indépendante. Pour la première fois depuis sa conversion, Édith Stein rendit visite à Husserl en 1930. Elle eut avec lui une discussion sur sa nouvelle foi à laquelle elle aurait volontiers voulu qu’il participe. Puis elle écrit de manière surprenante: « Après chaque rencontre qui me fait sentir l’impossibilité de l’influencer directement, s’avive en moi le caractère pressant de mon propre holocauste ».
Édith Stein désirait obtenir l’habilitation à l’enseignement. À l’époque, c’était une chose impossible pour une femme. Husserl se prononça au moment de sa candidature: « Si la carrière universitaire était rendue accessible aux femmes, je pourrais alors la recommander chaleureusement plus que n’importe quelle autre personne pour l’admission à l’examen d’habilitation ». Plus tard on lui interdira l’habilitation à cause de ses origines juives.
Édith Stein retourna à Wroclaw. Elle écrivit des articles sur la psychologie et sur d’autres disciplines humanistes. Elle lit cependant le Nouveau Testament, Kierkegaard et le livre des exercices de saint Ignace de Loyola. Elle s’aperçoit qu’on ne peut seulement lire un tel écrit, il faut le mettre en pratique.
Pendant l’été 1921, elle se rendit pour quelques semaines à Bergzabern (Palatinat), dans la propriété de Madame Hedwig Conrad-Martius, une disciple de Husserl. Cette dame s’était convertie, en même temps que son époux, à la foi évangélique. Un soir, Édith trouva dans la bibliothèque l’autobiographie de Thérèse d’Avila. Elle la lut toute la nuit. « Quand je refermai le livre je me dis: ceci est la vérité ». Considérant rétrospectivement sa propre vie, elle écrira plus tard: « Ma quête de vérité était mon unique prière ».
Le ler janvier 1922, Édith Stein se fit baptiser. C’était le jour de la circoncision de Jésus, de l’accueil de Jésus dans la descendance d’Abraham. Édith Stein était debout devant les fonds baptismaux, vêtue du manteau nuptial blanc de Hedwig Conrad-Martius qui fut sa marraine. « J’avais cessé de pratiquer la religion juive et je me sentis de nouveau juive seulement après mon retour à Dieu ». Maintenant elle sera toujours consciente, non seulement intellectuellement mais aussi concrètement, d’appartenir à la lignée du Christ. À la fête de la Chandeleur, qui est également un jour dont l’origine remonte à l’Ancien Testament, elle reçut la confirmation de l’évêque de Spire dans sa chapelle privée.
Après sa conversion, elle se rendit tout d’abord à Wroclaw. « Maman, je suis catholique ». Les deux se mirent à pleurer. Hedwig Conrad-Martius écrivit: « Je vis deux israélites et aucune ne manque de sincérité » (cf Jn 1, 47).
Immédiatement après sa conversion, Édith aspira au Carmel, mais ses interlocuteurs spirituels, le Vicaire général de Spire et le Père Erich Przywara, S.J., l’empêchèrent de faire ce pas. Jusqu’à pâques 1931 elle assura alors un enseignement en allemand et en histoire au lycée et séminaire pour enseignants du couvent dominicain de la Madeleine de Spire. Sur l’insistance de l’archiabbé Raphaël Walzer du couvent de Beuron, elle entreprend de longs voyages pour donner des conférences, surtout sur des thèmes concernant les femmes. « Pendant la période qui précède immédiatement et aussi pendant longtemps après ma conversion [... ] je croyais que mener une vie religieuse signifiait renoncer à toutes les choses terrestres et vivre seulement dans la pensée de Dieu. Progressivement cependant, je me suis rendue compte que ce monde requiert bien autre chose de nous [...]; je crois même que plus on se sent attiré par Dieu et plus on doit « sortir de soi-même », dans le sens de se tourner vers le monde pour lui porter une raison divine de vivre ».
Son programme de travail est énorme. Elle traduit les lettres et le journal de la période pré-catholique de Newman et l’œuvre  » Questiones disputatx de veritate  » de Thomas d’Aquin et ce dans une version très libre, par amour du dialogue avec la philosophie moderne. Le Père Erich Przywara S.J. l’encouragea à écrire aussi des oeuvres philosophiques propres. Elle apprit qu’il est possible « de pratiquer la science au service de Dieu [... ] ; c’est seulement pour une telle raison que j’ai pu me décider à commencer une série d’oeuvres scientifiques ». Pour sa vie et pour son travail elle trouve toujours les forces nécessaires au couvent des bénédictins de Beuron où elle se rend pour passer les grandes fêtes de l’année liturgique.
En 1931, elle termina son activité à Spire. Elle tenta de nouveau d’obtenir l’habilitation pour enseigner librement à Wroclaw et à Fribourg. En vain. À partir de ce moment, elle écrivit une oeuvre sur les principaux concepts de Thomas d’Aquin: « Puissance et action ». Plus tard, elle fera de cet essai son ceuvre majeure en l’élaborant sous le titre « Être fini et Être éternel », et ce dans le couvent des Carmélites à Cologne. L’impression de l’œuvre ne fut pas possible pendant sa vie.
En 1932, on lui donna une chaire dans une institution catholique, l’Institut de Pédagogie scientifique de Münster, où elle put développer son anthropologie. Ici elle eut la possibilité d’unir science et foi et de porter à la compréhension des autres cette union. Durant toute sa vie, elle ne veut être qu’un « instrument de Dieu ». « Qui vient à moi, je désire le conduire à Lui ».
En 1933, les ténèbres descendent sur l’Allemagne. « J’avais déjà entendu parler des mesures sévères contres les juifs. Mais maintenant je commençai à comprendre soudainement que Dieu avait encore une fois posé lourdement sa main sur son peuple et que le destin de ce peuple était aussi mon destin ». L’article de loi sur la descendance arienne des nazis rendit impossible la continuation de son activité d’enseignante. « Si ici je ne peux continuer, en Allemagne il n’y a plus de possibilité pour moi ». « J’étais devenue une étrangère dans le monde ».
L’archiabbé Walzer de Beuron ne l’empêcha plus d’entrer dans un couvent des Carmélites. Déjà au temps où elle se trouvait à Spire, elle avait fait les veeux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. En 1933 elle se présenta à la Mère Prieure du monastère des Carmélites de Cologne. « Ce n’est pas l’activité humaine qui peut nous aider, mais seulement la passion du Christ. J’aspire à y participer ».
Encore une fois Édith Stein se rendit à Wroclaw pour prendre congé de sa mère et de sa famille. Le dernier jour qu’elle passa chez elle fut le 12 octobre, le jour de son anniversaire et en même temps celui de la fête juive des Tabernacles. Édith accompagna sa mère à la Synagogue. Pour les deux femmes ce ne fut pas une journée facile. « Pourquoi l’as-tu connu (Jésus Christ)? Je ne veux rien dire contre Lui. Il aura été un homme bon. Mais pourquoi s’est-il fait Dieu? » Sa mère pleure.
Le lendemain matin Édith prend le train pour Cologne. « Je ne pouvais entrer dans une joie profonde. Ce que je laissais derrière moi était trop terrible. Mais j’étais très calme – dans l’intime de la volonté de Dieu ». Par la suite elle écrira chaque semaine une lettre à sa mère. Elle ne recevra pas de réponses. Sa soeur Rose lui enverra des nouvelles de la maison.
Le 14 octobre, Édith Stein entre au monastère des Carmélites de Cologne. En 1934, le 14 avril, ce sera la cérémonie de sa prise d’habit. L’archiabbé de Beuron célébra la messe. À partir de ce moment Édith Stein portera le nom de soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix.
En 1938, elle écrivit: « Sous la Croix je compris le destin du peuple de Dieu qui alors (1933) commençait à s’annoncer. Je pensais qu’il comprenait qu’il s’agissait de la Croix du Christ, qu’il devait l’accepter au nom de tous les autres peuples. Il est certain qu’aujourd’hui je comprends davantage ces choses, ce que signifie être épouse du Seigneur sous le signe de la Croix. Cependant il ne sera jamais possible de comprendre tout cela, parce que c’est un mystère ».
Le 21 avril 1935, elle fit des voeux temporaires. Le 14 septembre 1936, au moment du renouvellement des voeux, sa mère meurt à Wroclaw. « Jusqu’au dernier moment ma mère est restée fidèle à sa religion. Mais puisque sa foi et sa grande confiance en Dieu [...] furent l’ultime chose qui demeura vivante dans son agonie, j’ai confiance qu’elle a trouvé un juge très clément et que maintenant elle est ma plus fidèle assistante, en sorte que moi aussi je puisse arriver au but ».
Sur l’image de sa profession perpétuelle du 21 avril 1938, elle fit imprimer les paroles de saint Jean de la Croix auquel elle consacrera sa dernière oeuvre: « Désormais ma seule tâche sera l’amour ».
L’entrée d’Édith Stein au couvent du Carmel n’a pas été une fuite. « Qui entre au Carmel n’est pas perdu pour les siens, mais ils sont encore plus proches; il en est ainsi parce que c’est notre tâche de rendre compte à Dieu pour tous ». Surtout elle rend compte à Dieu pour son peuple. « Je dois continuellement penser à la reine Esther qui a été enlevée à son peuple pour en rendre compte devant le roi. Je suis une petite et faible Esther mais le Roi qui m’a appelée est infiniment grand et miséricordieux. C’est là ma grande consolation ». (31-10-1938)
Le 9 novembre 1938, la haine des nazis envers les juifs fut révélée au monde entier. Les synagogues brûlèrent. La terreur se répandit parmi les juifs. La Mère Prieure des Carmélites de Cologne fait tout son possible pour conduire soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix à l’étranger. Dans la nuit du 1er janvier 1938, elle traversa la frontière des Pays-Bas et fut emmenée dans le monastère des Carmélites de Echt, en Hollande. C’est dans ce lieu qu’elle écrivit son testament, le 9 juin 1939: « Déjà maintenant j’accepte avec joie, en totale soumission et selon sa très sainte volonté, la mort que Dieu m’a destinée. Je prie le Seigneur qu’Il accepte ma vie et ma mort [...] en sorte que le Seigneur en vienne à être reconnu par les siens et que son règne se manifeste dans toute sa grandeur pour le salut de l’Allemagne et la paix dans le monde ».
Déjà au monastère des Carmélites de Cologne on avait permis à Édith Stein de se consacrer à ses oeuvres scientifiques. Entre autres elle écrivit dans ce lieu « De la vie d’une famille juive ». « Je désire simplement raconter ce que j’ai vécu en tant que juive ». Face à « la jeunesse qui aujourd’hui est éduquée depuis l’âge le plus tendre à haïr les juifs [...] nous, qui avons été éduqués dans la communauté juive, nous avons le devoir de rendre témoignage ».
En toute hâte, Édith Stein écrira à Echt son essai sur « Jean de la Croix, le Docteur mystique de l’Église, à l’occasion du quatre centième anniversaire de sa naissance, 1542-1942″. En 1941, elle écrivit à une religieuse avec laquelle elle avait des liens d’amitié: « Une scientia crucis (la science de la croix) peut être apprise seulement si l’on ressent tout le poids de la croix. De cela j’étais convaincue depuis le premier instant et c’est de tout coeur que j’ai dit: Ave Crux, Spes unica (je te salue Croix, notre unique espérance) ». Son essai sur Jean de la Croix porta le sous-titre: « La Science de la Croix ».

Le 2 août 1942, la Gestapo arriva. Édith Stein se trouvait dans la chapelle, avec les autres soeurs. En moins de 5 minutes elle dut se présenter, avec sa soeur Rose qui avait été baptisée dans l’Église catholique et qui travaillait chez les Carmélites de Echt. Les dernières paroles d’Édith Stein que l’on entendit à Echt s’adressèrent à sa soeur: « Viens, nous partons pour notre, peuple ».
Avec de nombreux autres juifs convertis au christianisme, les deux femmes furent conduites au camp de rassemblement de Westerbork. Il s’agissait d’une vengeance contre le message de protestation des évêques catholiques des Pays-Bas contre le progrom et les déportations de juifs. « Que les êtres humains puissent en arriver à être ainsi, je ne l’ai jamais compris et que mes soeurs et mes frères dussent tant souffrir, cela aussi je ne l’ai jamais vraiment compris [...]; à chaque heure je prie pour eux. Est-ce que Dieu entend ma prière? Avec certitude cependant il entend leurs pleurs ». Le professeur Jan Nota, qui lui était lié, écrira plus tard: « Pour moi elle est, dans un monde de négation de Dieu, un témoin de la présence de Dieu ».
À l’aube du 7 août, un convoi de 987 juifs parti en direction d’Auschwitz. Ce fut le 9 août 1942, que soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix, avec sa soeur Rose et de nombreux autres membres de son peuple, mourut dans les chambres à gaz d’Auschwitz.
Avec sa béatification dans la Cathédrale de Cologne, le ler mai 1987, l’Église honorait, comme l’a dit le Pape Jean-Paul II, « une fille d’Israël, qui pendant les persécutions des nazis est demeurée unie avec foi et amour au Seigneur Crucifié, Jésus Christ, telle une catholique, et à son peuple telle une juive ».

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