Archive pour août, 2013

Christ Pantocrator Icon 6th or 7th Century

16 août, 2013

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DIMANCHE 18 AOÛT : COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT – PREMIERE LECTURE – JÉRÉMIE 38, 4 – 6. 8 – 10

16 août, 2013

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

DIMANCHE 18 AOÛT : COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT

PREMIERE LECTURE – JÉRÉMIE 38, 4 – 6. 8 – 10

Pendant le siège de Jérusalem, 
 les chefs qui tenaient Jérémie en prison
4 dirent au roi Sédécias :
 « Que cet homme soit mis à mort : 
 en parlant comme il le fait, 
 il démoralise tout ce qui reste de combattants dans la ville, 
 et toute la population. 
 Ce n’est pas le bonheur de la population qu’il cherche, 
 mais son malheur. »
5 Le roi répondit :
 « Il est déjà entre vos mains, 
 et le roi ne peut rien contre vous ! »
6 Alors ils se saisirent de Jérémie 
 et le jetèrent dans la citerne du prince Melkias, 
 dans la cour de la prison.
 On le descendit avec des cordes. 
 Dans cette citerne, il n’y avait pas d’eau, mais de la boue, 
 et Jérémie s’enfonça dans la boue.
8 Un officier du palais, l’Ethiopien Ebed-Mélek, 
 vint trouver le roi :
 9 « Mon Seigneur le roi, ce qu’ils ont fait au prophète Jérémie, 
 c’est mal ! 
 Ils l’ont jeté dans la citerne, 
 il va y mourir de faim ! »
10 Alors le roi donna cet ordre à l’Ethiopien Ebed-Mélek :
 « Prends trois hommes avec toi, 
 et retire de la citerne le prophète Jérémie
 avant qu’il ne meure. »

Le nom de Jérémie a donné naissance au mot « jérémiades ». Mais ce serait une erreur de penser que ce prophète a passé son temps à geindre et à se lamenter. En revanche, il est vrai qu’il a été conduit souvent à crier grâce sous l’accumulation des épreuves. Dieu sait s’il en a connues ! Le proverbe « Nul n’est prophète en son pays s’applique particulièrement à lui ». On trouve parfois sous sa plume des expressions de découragement absolu : « Quel malheur, ma mère, que tu m’aies enfanté, moi qui suis, pour tout le pays, l’homme contesté et contredit… Pourquoi ma douleur est-elle devenue permanente, ma blessure incurable ? (15, 10… 18) ou encore : « Maudit le jour où je fus enfanté ! Le jour où ma mère m’enfanta, qu’il ne devienne pas béni ! … Pourquoi donc suis-je sorti du sein, pour connaître peine et affliction, pour être chaque jour miné par la honte ? » (20, 14). Devant les échecs répétés de sa mission et les maux dont il est victime, il se pose de graves questions et il va jusqu’à demander des comptes à Dieu dont il juge la conduite étonnante sinon injuste : « Toi, SEIGNEUR, tu es juste ! Mais je veux quand même plaider contre toi. Oui, je voudrais discuter avec toi de quelques cas. Pourquoi les démarches des coupables réussissent-elles ? Pourquoi les traîtres perfides sont-ils tous à l’aise ? Tu les plantes, ils s’enracinent et vont jusqu’à porter du fruit ! » (12, 1-2).
 En lisant le livre de Jérémie on se rend compte qu’il avait de bonnes raisons de se poser de telles questions et de se lamenter : on voit apparaître chapitre après chapitre les complots de ses adversaires, les pièges qu’ils lui tendent, les menaces qu’ils profèrent et qu’ils mettent cruellement à exécution : « J’entends les propos menaçants de la foule – c’est partout l’épouvante : Dénoncez-le ! – Oui, nous le dénoncerons ! » Tous mes intimes guettent mes défaillances : « Peut-être se laissera-t-il tromper dans sa naïveté, et nous arriverons à nos fins, nous prendrons notre revanche. » (20, 10) « Allons mettre au point nos projets contre Jérémie… allons le démolir en le diffamant, ne prêtons aucune attention à ses paroles. » (18, 18). Dans son village natal, Anatoth, il a entendu les menaces de mort : « Ne prophétise pas au nom du SEIGNEUR, sinon tu mourras de notre main. » (11, 21), ainsi que les avertissements de quelques amis bienveillants : « Même tes frères, les membres de ta famille, oui, eux-mêmes te trahissent, oui, eux-mêmes convoquent dans ton dos des tas de gens. Ne te fie pas à eux quand ils te parlent gentiment. » (12, 6).
 Dans le passage que la liturgie nous offre ce dimanche, nous sommes devant l’un des malheurs de Jérémie, un épisode typique de sa vie où apparaissent la plupart des arguments de ses adversaires et des méchancetés que nous venons d’évoquer : « Que cet homme soit mis à mort : en parlant comme il le fait, il démoralise tout ce qui reste de combattants dans la ville et toute la population. Ce n’est pas le bonheur de la population qu’il cherche, mais son malheur. » … « Alors ils se saisirent de Jérémie et le jetèrent dans la citerne du prince Melkias, dans la cour de la prison. On le descendit avec des cordes. Dans cette citerne, il n’y avait pas d’eau, mais de la boue et Jérémie s’enfonça dans la boue. » On ne peut pas être plus réaliste dans la description de la persécution que Jérémie a dû subir.
 Mais Dieu n’abandonne pas son prophète ; il tient la promesse qu’il lui avait faite dès le jour de sa vocation, de le soutenir envers et contre tous. Il s’agissait vraiment d’une alliance entre Dieu et lui : « Le SEIGNEUR m’adressa la parole et me dit : Avant même de te former dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les peuples. Lève-toi, tu prononceras contre eux tout ce que je t’ordonnerai. Ne tremble pas devant eux, sinon, c’est moi qui te ferai trembler devant eux. Moi, je fais de toi aujourd’hui une ville fortifiée, une colonne de fer, un rempart de bronze, pour faire face à tout le pays, aux rois de Juda et à ses chefs, à ses prêtres et à tout le peuple. Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer. Parole du SEIGNEUR. » (1, 4-5. 17-19). Et un jour où Jérémie était particulièrement découragé, Dieu lui avait confirmé sa mission et avait réitéré sa promesse de le soutenir : « Je te délivre de la main des méchants, je t’arrache à la poigne des violents. » (15, 21).
 Aujourd’hui l’instrument de cette délivrance va être un étranger, un Ethiopien nommé Ebed-Mélek. Ce n’est pas la première fois que la Bible nous donne en exemple des étrangers plus respectueux de Dieu et de ses prophètes que les membres du peuple élu ! Il a le courage d’intervenir auprès du roi : « Mon Seigneur le roi, ce qu’ils ont fait au prophète Jérémie c’est mal ! Ils l’ont jeté dans la citerne, il va y mourir de faim ! ». Son intervention est efficace : le roi lui donne l’autorisation de sauver Jérémie. Quand Jésus racontera plus tard la parabole du Bon Samaritain peut-être pensait-il à cet Ethiopien venu au secours du prophète. Plus d’un point rapproche les deux hommes. Cela saute aux yeux si on lit dans la Bible le récit jusqu’au bout ; voici les versets 11, 12 et 13 qui ne nous sont pas donnés dans le texte liturgique : l’auteur accumule volontairement les détails qui mettent en valeur la délicatesse du païen qui vient au secours du prophète, prenant mille précautions pour ne pas risquer de le blesser au cours de la remontée ! « Ebed-Mélek prit les hommes avec lui, se rendit au palais, ramassa sous le trésor de vieux chiffons et les fit parvenir à Jérémie dans la citerne au moyen de cordes. Ebed-Mélek, l’Ethiopien, dit à Jérémie : Mets-toi les vieux chiffons au dessous des aisselles, sur les cordes. Jérémie le fit. Ils hissèrent donc Jérémie avec les cordes et le firent remonter de la citerne. » Peut-on trouver une charité fraternelle plus délicate ?
 Une fois de plus, nous voici confrontés à la question cruciale, celle qui a déchiré tant de témoins de Dieu : pourquoi la Bonne Nouvelle est-elle si mal accueillie ? Pourquoi nul n’est-il prophète en son pays ? Probablement parce que l’annonce de l’amour de Dieu pour les hommes se double d’une exigence, celle d’aimer à notre tour.
 ———————-

 Complément
 Les plaintes de Job (au chapitre 3) sont étonnamment semblables à celles de Jérémie ; l’auteur du livre de Job s’est probablement inspiré des cris de Jérémie qui était considéré comme l’exemple même du juste persécuté.

20E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – 18 AOÛT 2013 – HOMÉLIE

16 août, 2013

http://www.homelies.fr/homelie,,3561.html

20E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – 18 AOÛT 2013

FAMILLE DE SAINT JOSEPH

HOMÉLIE- MESSE

Le prophète Jérémie est bien connu… pour ses « jérémiades » ! Aujourd’hui encore, son nom suscite l’ironie même de ceux qui connaissent mal notre foi. La première lecture de ce jour lui rend justice en racontant une des dures épreuves qu’il a dû subir et pendant laquelle il ne prononce pas un mot. De quoi est-il accusé ? Difficile de connaître le détail à partir du texte que nous avons. Une chose est sûre : son sort est décidé. Le procès qui lui est fait est éloquent : première parole : « qu’il soit mis à mort ». Condamnons-le, on trouvera bien de quoi justifier la sentence après coup. Deuxième parole, qui résonne comme un début d’explication mais pas comme un acte d’accusation acceptable : « il démoralise (…) toute la population ». Outre l’iniquité de ses accusateurs et du roi, ce jugement nous enseigne que la Parole que Dieu transmet par ses prophètes n’est pas une parole qui flatte les puissants. Elle n’est pas une parole qui puisse être acceptée facilement. Elle dérange. Elle irrite. Au point qu’on voudrait tuer son messager, comme si cela pouvait arrêter la Parole.
Jérémie ne dit rien. Il ne cherche pas à se défendre, car il connaît bien les réactions que la Parole de Dieu suscite chez un roi qui a décidé de ne pas suivre les voies du Seigneur. Mais il ne se dédit pas, même pour sauver sa vie. Voici un messager qui ne se considère pas plus important que la parole qu’il annonce. Le psaume nous aide à mieux comprendre en quoi la figure de ce prophète est un enseignement pour nous. Il nous fait en effet entendre la prière qui était sur les lèvres du prophète alors que les hommes l’avaient condamné et maltraité : « d’un grand espoir, j’espérais le Seigneur » ; « il m’a tiré du gouffre inexorable, de la vase et de la boue ». En un mot, Jérémie est resté fidèle et confiant dans le Seigneur. « Je suis pauvre et malheureux, mais le Seigneur pense à moi : tu es mon aide et mon libérateur », priait-il encore. Pourtant, quelle preuve Jérémie a-t-il de l’aide du Seigneur, dans sa citerne, enfoncé dans la boue, privé d’eau et de nourriture? Quel signe reçoit-il dans son trou de la puissance de Dieu venant à son secours ? Un esclave. Un serviteur éthiopien qui humblement ose s’adresser au roi et par sa seule parole parvient à le faire changer d’avis.
Voilà un témoignage qui invite à davantage d’audace dans l’annonce de la Bonne Nouvelle. Certes, la Bonne Nouvelle dérange ceux qui prétendent construire un monde sans Dieu. Certes, transmettre cette Parole peut exposer à de grands périls. Mais si nous comptons sur la fidélité du Seigneur, de qui aurions-nous à craindre ? Par l’humble prière d’un simple esclave étranger, le Seigneur a fait revenir le roi sur sa décision. De plus, notre position est franchement plus confortable que celle de Jérémie. Saint Paul nous invite en effet à ne pas mésestimer la « foule immense de témoins » qui ont choisi de ne s’appuyer que sur le Seigneur. L’Église tout entière est solidaire de chacun de ses membres, il est impossible que nous soyons isolés dans notre détresse. Et, par-dessus tout, Jésus est là, lui qui nous a ouvert le chemin de la foi et la mènera à sa perfection. Gardons « les yeux fixés sur Jésus », nous exhorte saint Paul. Il est le Juste. Il est la Parole que Dieu envoie, le salut que les hommes espèrent. Lui, le premier, il n’a pas été reçu. « Méditez l’exemple de celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle hostilité, et vous ne serez pas accablés par le découragement », insiste l’apôtre. En effet, malgré le procès sommaire qui l’a conduit à la mort, le Christ s’est rendu vainqueur de toutes les oppositions et de la mort elle-même ; il est « assis à la droite de Dieu, il règne avec lui ».
Il n’y a donc pas à nous étonner que vivre en chrétien se fasse toujours dans des circonstances éprouvantes. Jésus rappelle dans l’évangile que l’épreuve peut même être vécue au sein d’une famille. Quel mystère que cette Parole de réconciliation provoque des divisions jusqu’au sein des familles. Jésus sait bien de quoi il parle, lui qui a été chassé de la synagogue de Nazareth et qui a été rabroué par les siens. Comment est-ce possible ? N’est-il pas le Prince de la paix ? Il le dit pourtant sans ambages : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division ». Mais il ne faut pas aller trop vite en besogne. Jésus est venu mettre la division, mais il n’est pas venu dresser les hommes les uns contre les autres. Sa Parole fait apparaître la division, mais elle ne la crée pas. Si les divisions peuvent apparaître au cœur de nos familles, c’est probablement parce qu’elles existent d’abord dans l’intimité de nos âmes. Il y a toujours en nous un roi prêt à juger le prophète en espérant ainsi rejeter la parole de paix. Les divisions et les persécutions sont le signe de nos résistances à la Parole, elles sont le signe de l’orgueil qui nous pousse à essayer de vivre par nous-mêmes, loin de la source de toute vie.
Ce qui veut dire que nous n’en sommes pas encore à subir les humiliations comme le fit le prophète Jérémie. Avant d’annoncer la Bonne Nouvelle aussi efficacement que cela mette notre vie en péril, il faudrait que nous la laissions produire son œuvre de réconciliation dans nos propres cœurs. Tant que les compromissions subsistent, nous courrons avec peine sur les chemins de l’évangile. « Débarrassons-nous de tout ce qui nous alourdit, nous exhorte donc saint Paul, et d’abord du péché qui nous entrave si bien ».
Frères et sœurs, notre Seigneur Jésus nous fait aujourd’hui la confidence d’un désir profond qui habite son cœur : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! ». Allons-nous le laisser embraser notre cœur de sa Parole ? Allons-nous proposer nos cœurs comme relais pour que le feu du Christ se répande de proche en proche, dans le monde entier ? Autrement dit, allons-nous accueillir la Parole qui dévoile les divisions et convertit les cœurs ? L’aventure n’est pas de tout repos mais le programme est tout tracé. Saint Paul nous dit en effet très clairement l’étendue du chantier : « vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang dans votre lutte contre le péché ».
Cela étant, si l’annonce de l’évangile requiert un investissement total, elle n’est en rien compliquée. Accueillir la Bonne Nouvelle commence simplement par remercier le Seigneur pour sa victoire. C’est ainsi que l’annonce trace son chemin dans les cœurs. Le psaume disait en effet : « en ma bouche, il a mis un chant nouveau, une louange à notre Dieu : voyant cela, beaucoup seront saisis, ils croiront au Seigneur ».
Frère Dominique

Coptic Icons–The Assumption of Mary

14 août, 2013

Coptic Icons--The Assumption of Mary dans images sacrée assumption
http://iac.cgu.edu/tune/tcopassump.html

 

LA VIERGE MARIE MÈRE DE DIEU, PATRONNE DE TOUTE LA FRANCE – PAPE PIE XI – 1922

14 août, 2013

http://www.evangelium-vitae.org/documents/281/guetteurs-veilleurs/vie-spirituelle/la-vierge-marie-mere-de-dieu-patronne-de-toute-la-france–pape-pie-xi–1922.htm

LA VIERGE MARIE MÈRE DE DIEU, PATRONNE DE TOUTE LA FRANCE – PAPE PIE XI – 1922

La Vierge Marie Mère de Dieu, sous le titre de son Assomption dans le ciel, a été régulièrement choisie comme principale patronne de toute la France
Les Pontifes romains Nos prédécesseurs ont toujours, au cours des siècles, comblé des marques particulières de leur paternelle affection la France, justement appelée Fille aînée de l’Eglise. Notre prédécesseur de sainte mémoire, le pape Benoît XV, qui eut profondément à coeur le bien spirituel de la France, a pensé à donner à cette nation, noble entre toutes, un gage spécial de sa bienveillance.
En effet, lorsque, récemment, Nos Vénérables Frères les cardinaux, archevêques et évêques de France, d’un consentement unanime, lui eurent transmis par Notre Vénérable Frère Stanislas Touchet, évêque d’Orléans, des supplications ardentes et ferventes pour qu’il daignât proclamer patronne principale de la nation française la bienheureuse Vierge Marie reçue au ciel, et seconde patronne céleste sainte Jeanne, pucelle d’Orléans, Notre prédécesseur fut d’avis de répondre avec bienveillance à ces pieuses requêtes. Empêché par la mort, il ne put réaliser le dessein qu’il avait conçu. Mais à Nous, qui venons d’être élevé par la grâce divine sur la Chaire sublime du Prince des apôtres, il Nous est doux et agréable de remplir le voeu de notre très regretté prédécesseur et, par Notre autorité suprême, de décréter ce qui pourra devenir pour la France une cause de bien, de prospérité et de bonheur.
Il est certain, selon un ancien adage, que le royaume de France a été appelé le royaume de Marie, et cela à juste titre. Car, depuis les premiers siècles de l’Eglise jusqu’à notre temps, Irénée et Eucher de Lyon, Hilaire de Poitiers, Anselme, qui, de France, passa en Angleterre comme archevêque, Bernard de Clairvaux, François de Sales, et nombre d’autres saints docteurs, ont célébré Marie et contribué à promouvoir et amplifier à travers la France le culte de la Vierge Mère de Dieu. A Paris, dans la très célèbre Université de Sorbonne, il est historiquement prouvé que dès le XIII° siècle la Vierge a été proclamée conçue sans péché.
Même les monuments sacrés attestent d’éclatante manière l’antique dévotion du peuple à l’égard de la Vierge : trente-quatre églises cathédrales jouissent du titre de la Vierge Mère de Dieu, parmi lesquelles on aime à rappeler comme les plus célèbres, celles qui s’élèvent à Reims, à Paris, à Amiens, à Chartres, à Coutances et à Rouen. L’immense affluence des fidèles accourant de loin chaque année, même de notre temps, aux sanctuaires de Marie, montre clairement ce que peut dans le peuple la piété envers la Mère de Dieu et plusieurs fois par an la basilique de Lourdes, si vaste qu’elle soit, paraît incapable de contenir les foules innombrables des pèlerins.
La Vierge en personne, trésorière de Dieu de toutes les grâces, a semblé, par des apparitions répétées, approuver et confirmer la dévotion du peuple français.
Bien plus, les principaux et les chefs de la nation se sont fait gloire longtemps d’affirmer et de défendre cette dévotion envers la Vierge.
Converti à la vraie foi du Christ, Clovis s’empresse, sur les ruines d’un temple druidique, de poser les fondements de l’Eglise Notre-Dame, qu’acheva son fils Childebert.
Plusieurs temples sont dédiés à Marie par Charlemagne. Les ducs de Normandie proclament Marie Reine de la nation. Le roi saint Louis récite dévotement chaque jour l’office de la Vierge. Louis XI, pour l’accomplissement d’un voeu, édifie à Cléry un temple à Notre-Dame. Enfin, Louis XIII consacre le royaume de France à Marie et ordonne que chaque année, en la fête de l’Assomption de la Vierge, on célèbre dans toutes les diocèses de France de solennelles fonctions : et ces pompes solennelles, Nous n’ignorons pas qu’elles continuent de se dérouler chaque année.
En ce qui concerne la Pucelle d’Orléans que Notre prédécesseur a élevée aux suprêmes honneurs des saints, personne ne peut mettre en doute que ce soit sous les auspices de la Vierge qu’elle ait reçu et rempli la mission de sauver la France ; car d’abord, c’est sous le patronage de Notre-Dame de Bermont, puis sous celui de la Vierge d’Orléans, enfin de la Vierge de Reims, qu’elle entreprit d’un coeur viril une si grande oeuvre, qu’elle demeura sans peur en face des épées dégainées et sans tache au milieu de la licence des camps, qu’elle délivra sa patrie du suprême péril et rétablit le sort de la France. C’est après avoir reçu le conseil de ses voix célestes qu’elle ajouta sur son glorieux étendard le nom de Marie à celui de Jésus, vrai Roi de France. Montée sur le bûcher, c’est en murmurant au milieu des flammes en un cri suprême, les noms de Jésus et de Marie, qu’elle s’envola au ciel. Ayant donc éprouvé le secours évident de la Pucelle d’Orléans, que la France reçoive la faveur de cette seconde patronne céleste : c’est ce que réclament le clergé et le peuple, ce qui fut déjà agréable à Notre prédécesseur et qui Nous plaît à Nous-mêmes.
C’est pourquoi, après avoir pris les conseils de nos Vénérables Frères les cardinaux de la Sainte Eglise Romaine préposés aux Rites, motu proprio, de science certaine et après mûre délibération, dans la plénitude de Notre pouvoir apostolique, par la force des présentes et à perpétuité, Nous déclarons et confirmons que la Vierge Marie Mère de Dieu, sous le titre de son Assomption dans le ciel, a été régulièrement choisie comme principale patronne de toute la France auprès de Dieu, avec tous les privilèges et les honneurs que comportent ce noble titre et cette dignité.
De plus, écoutant les voeux pressants des évêques, du clergé et des fidèles des diocèses et des missions de la France, Nous déclarons avec la plus grande joie et établissons l’illustre Pucelle d’Orléans, admirée et vénérée spécialement par tous les catholiques de la France comme l’héroïne de la religion et de la patrie, sainte Jeanne d’Arc, vierge, patronne secondaire de la France, choisie par le plein suffrage du peuple, et cela encore d’après Notre suprême autorité apostolique, concédant également tous les honneurs et privilèges que comporte selon le droit ce titre de seconde patronne.
En conséquence, nous prions Dieu, auteur de tous biens, que, par l’intercession de ces deux célestes patronnes, la Mère de Dieu élevée au ciel et sainte Jeanne d’Arc, vierge, ainsi que des autres saints patrons des lieux et titulaires des églises, tant des diocèses que des missions, la France catholique, ses espérances tendues vers la vraie liberté et son antique dignité, soit vraiment la fille première-née de l’Eglise Romaine ; qu’elle échauffe, garde, développe par la pensée, l’action, l’amour, ses antiques et glorieuses traditions pour le bien de la religion et de la patrie.
Nous concédons ces privilèges, décidant que les présentes Lettres soient et demeurent toujours fermes, valides et efficaces, qu’elles obtiennent et gardent leurs effets pleins et entiers, qu’elles soient, maintenant et dans l’avenir, pour toute la nation française, le gage le plus large des secours célestes ; qu’ainsi il en faut juger définitivement, et que soit tenu pour vain dès maintenant et de nul effet pour l’avenir tout ce qui porterait atteinte à ces décisions, du fait de quelque autorité que ce soit, sciemment ou inconsciemment. Nonobstant toutes choses contraires.

Donné à Rome, près Saint-Pierre, sous l’anneau du Pécheur,
le 2 du mois de mars de l’année 1922,
de Notre Pontificat la première année.

L’ASSOMPTION DU CORPS ET DE LA VIERGE MARIE – PÈRE MATTA EL MASKINE

14 août, 2013

http://www.spiritualite-orthodoxe.net/vie-de-priere/index.php/livres-traduits-en-francais/la-communion-d-amour/dormition-assomption-vierge-marie

L’ASSOMPTION DU CORPS ET DE LA VIERGE MARIE

PÈRE MATTA EL MASKINE

CHAPITRE XVII DE LA COMMUNION D’AMOUR
ABBAYE DE BELLEFONTAINE

***
Ce jour  1 nous permet d’honorer le corps de la Vierge. L’assomption de son corps manifeste combien le ciel l’honore au plus haut point. Et la doctrine orthodoxe en ce qui concerne les honneurs rendus au corps des saints n’est pas une invention gratuite. Après le long entretien avec Dieu, au cours duquel Moïse avait reçu les commandements et toute la Loi, son visage rayonnait d’une telle lumière que les Israélites ne pouvaient le regarder en face. La lumière que reflétait son visage était une lumière divine, celle qui manifeste la présence de Dieu. Dieu était ainsi rendu visible sur le visage de Moïse, et c’est pourquoi le peuple pécheur ne pouvait regarder son visage, car le péché et Dieu ne peuvent se rencontrer face à face. Aussi Moïse portait-il un voile, voile dans lequel saint Paul voit un symbole de l’aveuglement spirituel du peuple2 .
Et saint Paul poursuit : Si le ministère de la Loi – qui conduit à la condamnation et à la mort – se traduisait par une telle gloire, visible aux yeux de chair, par un tel resplendissement du visage, combien le ministère de justice ne l’emporte t-il pas en gloire?
Nous appuyant sur cela, nous pouvons dire à propos de la Vierge, de son corps et de son visage :
Si le visage de Moïse, alors qu’il· avait reçu de simples paroles écrites par le doigt de Dieu, rayonnait pour manifester la gloire qu’avait revêtu son corps, combien plus grande la gloire qui a revêtu le corps de la Vierge alors qu’elle a reçu en son sein la Parole même de Dieu, la personne du Fils de Dieu, prenant chair de sa chair après la préparation opérée par l’Esprit Saint et alors que la puissance du Très-Haut la prenait entièrement sous son ombre, intérieurement et extérieurement. Quelle gloire a alors envahi le corps de la Vierge ! Ou, pour reprendre les paroles de l’apôtre Paul, si le ministère de condamnation, ministère reçu par Moïse avec la Loi, lui a conféré une gloire qui a rempli son corps humain d’une lumière divine, combien plus le ministère de justice confié à la Vierge par la descente de la Lumière véritable en son sein et son incarnation à partir de son corps !
Nous savons tous comment Dieu a mis fin à la vie de Moïse et l’a lui-même enterré sur le mont Nebo, loin de la vue de son peuple, de peur qu’ils ne s’égarent et n’en viennent à adorer son corps qui, semble-t-il, continuait à rayonner même après sa mort. C’est pourquoi le livre du Deutéronome dit de lui: personne ne connait l’emplacement de son tombeau jusqu’à ce jour3 .
D’autre part, l’Épître de Jude fait spécialement mention du corps de Moïse. Alors que l’archange Michel, luttant contre le diable, lui disputait le corps de Moïse, il lui dit : « Que le Seigneur te châtie ! »4 . On peut donc supposer que l’archange Michel avait été chargé de garder le corps ou de l’enlever au ciel et que, tandis que le diable essayait de le remettre à terre ou d’en révéler l’emplacement pour égarer le peuple, au cours de la lutte qui les opposait, l’archange invoqua l’aide du Seigneur, comme chef des armées célestes.
Si donc Dieu s’est personnellement chargé de l’ensevelissement de Moïse et a assigné à l’archange Michel la tâche de garder le corps – ou peut-être, selon la tradition juive, de l’enlever au ciel -, et cela parce que le corps de Moïse reflétait la lumière et la gloire de Dieu depuis qu’il s’était tenu en présence de Dieu pendant quarante jours et avait reçu les tables de la Loi, on ne peut dire que la coutume orthodoxe d’honorer les corps ne repose sur rien.
Combien plus encore Dieu et le Christ lui-même ont-ils pris soin du corps de la Vierge, après sa mort. Ce corps avait connu l’habitation permanente de l’Esprit Saint, la plénitude de la grâce; la puissance du Très-Haut l’avait pris sous son ombre et la Parole de Dieu avait résidé pendant neuf mois dans ses entrailles ! Assurément, aucun texte ne nous dit que le corps de la Vierge rayonnait de la lumière céleste, mais nous savons que c’est l’effet de la  » kénose » 5  que le Christ a choisie et qui a voilé la gloire de sa divinité. Pendant sa vie terrestre, le corps du Christ lui-même n’a pas rayonné cette lumière, sinon – pour peu de temps – au jour de la Transfiguration. Et pourtant, il était la Lumière véritable 6 , la Lumière du monde 7 , qui rayonne éternellement et pour tous,
Il est donc évident que le dessein de Dieu impliquait que la gloire du Christ soit voilée, et donc aussi celle de la Vierge, de peur que la foi au Christ ne se dévoie, que l’humiliation de la croix ne soit éclipsée et que la vénération de la Vierge ne devienne un culte, une apothéose qui ne conviennent qu’à Dieu.
Comme la mort de Moïse, celle de la Vierge devait être discrète. D’autant plus que, lorsqu’elle est survenue, l’Évangile s’était répandu et on proclamait déjà que le Christ était le Fils de Dieu, Dieu en toute vérité, né de la Vierge Marie. C’est pour cette raison que ni les évangiles, ni les épîtres ne mentionnent la dormition de la Vierge et que – pendant les trois premiers siècles – l’assomption de son corps n’a été connue que par une tradition secrète. Il ne fallait pas qu’elle retienne exagérément l’attention et que le culte dû à Dieu s’en trouve dévoyé.
Il a fallu que Dieu lui-même se charge de l’ensevelissement du corps de Moïse, parce qu’il rayonnait de la lumière divine, et c’est l’archange Michel qui en a reçu la garde. Nous ne devons donc pas nous étonner d’entendre la tradition dire que le Christ lui-même est venu, à la mort de la Vierge, recevoir son âme sainte et l’enlever au ciel. Quant à son corps, il a sans aucun doute été confié à la garde de l’archange Michel jusqu’à ce qu’il soit enlevé au ciel au temps fixé. Ainsi le corps de la Vierge, objet de l’attention du Père céleste depuis le moment de l’annonciation et réceptacle de la conception divine, n’a pas cessé d’être honoré jusqu’au moment où Dieu l’a enlevé tandis qu’il était entouré d’honneurs par les anges.
Notre vénération de l’assomption du corps de la Vierge fait partie intégrante de notre foi dans les réalités eschatologiques – celles qui ont trait à la vie qui vient. On sait bien que la résurrection des corps est le propre de l’œuvre du Christ dans le monde à venir. Et si l’assomption de la Vierge n’est pas, à strictement parler, un acte de résurrection, c’est un état de transfiguration où le corps a été transporté par les puissances angéliques, comme préparation d’une résurrection ultérieure, que celle-ci soit déjà accomplie maintenant ou reste à accomplir.
Le Nouveau Testament offre de nombreux exemples de transfigurations. C’est dans sa propre personne que le Christ a inauguré cette action eschatologique, dans la chair qu’il a prise de nous, sur la montagne de la Transfiguration, avec Pierre, Jean et Jacques, rendant son corps plus brillant que le soleil, prémices et prototype de ce que sera le nôtre lorsque sa rédemption sera complète. Depuis lors, l’humanité – et même la création toute entière – gémissent dans les douleurs de l’enfantement 8  .Et jusqu’à présent, nous attendons notre adoption en tant que fils, la rédemption de notre corps 9 . Toute la création, et non seulement nos corps, est appelée à être transfigurée. Les vêtements du Christ devenus étincelants10 , plus blancs que neige, indiquent clairement que le Christ est la Lumière du monde et de la création et que toutes les créatures recevront leur nouvelle forme du Christ qui vient.
La vénération des corps saints et lumineux est un acte eschatologique, c’est un prolongement dans le temps présent du jour de la Transfiguration, un acte de foi en la réalité de la vie future. Depuis le jour de la Transfiguration, le Christ n’a pas cessé de répandre sa lumière sur les corps et les visages des saints. Le désert de Scété en témoigne et a reçu une part abondante de la lumière céleste.
Sept pères éminents ont témoigné avoir vu saint Macaire le Grand rayonner de lumière dans l’obscurité de sa cellule. À l’heure de sa mort, les pères assis autour de saint Sisoës ont constaté que son visage resplendissait comme le soleil et que cette lumière allait en augmentant alors qu’il rendait le souffle. La lumière finit par devenir aussi éblouissante que l’éclair et la cellule fut remplie d’une odeur d’encens.
On rapporte encore que Dieu a donné un tel honneur à abba Pambo, qu’il était difficile de le regarder en face à cause du rayonnement qui émanait de lui: il paraissait un roi sur son trône.
Les disciples de saint Arsène, entrant à l’improviste dans la cellule où il se trouvait en prière, ont trouvé son corps lumineux, comme de feu.
On a également vu saint Joseph le Grand en prière, les mains levées : ses doigts semblaient dix langues de feu.
Ces exemples de visages et de corps illuminés – et d’autres encore – ne peuvent se comprendre que comme un prolongement de la Transfiguration du Christ à travers la Pentecôte, par la descente de l’Esprit Saint reposant sur les corps sous forme de langues de feu, pour les préparer à la transfiguration et à la résurrection à venir. La vénération des corps des saints, dans l’Orthodoxie, prolonge la joie communiquée à saint Pierre par la lumière qui rayonnait du Christ et qui lui avait fait dire avec foi, encore que de manière irréfléchie: Rabbi, il est bon pour nous d’être ici 11 .
Le Seigneur transfiguré est présent dans ses saints. Sa lumière et son Esprit Saint brillent dans leurs esprits et dans leurs corps. La sanctification se manifeste parfois, au-delà de l’âme et de l’esprit, dans le corps lui-même. Bien que le corps soit encore en ce monde, il n’est déjà plus de ce monde. Il se nourrit à la fois du pain terrestre et du pain céleste, il est illuminé à la fois par la lumière de ce monde et par la lumière céleste. N’est-ce pas la réponse à l’invitation de l’apôtre: Glorifiez donc Dieu dans votre corps 12 ?
En commémorant aujourd’hui l’assomption du corps de la Vierge, nous glorifions bien le Seigneur qui continue à être glorifié chaque jour dans ses saints : Que le nom de notre Seigneur Jésus soit glorifié en vous et vous en lui 13 .

Extrait de « La Communion d’Amour, Abbaye de Bellefontaine, SO 55 – 1992, 302 p. »
Traduction: Jacques Porthault et Père Wadid, St Macaire
Ce texte est reproduit ici par www.spiritualite-orthodoxe.net avec l’autorisation non cessible de l’ © Abbaye de Bellefontaine

Notes:
 1. Dans l’Église copte, la fête de l’Assomption du corps de la Vierge Marie se célèbre le 22 août. Les autres Églises orthodoxes fêtent la Dormition de la Mère de Dieu le 15 août (le 28, selon l’ancien calendrier utilisé par les églises de rite slavon)
 2. Cf 2 CO 3,7-18. Cité librement dans ce qui suit.
 3. DT 34, 6-7 : « Il l’enterra…. ».
 4. Jude 9, citant Za 3,2 qui vise une dispute au sujet du grand prêtre Yehoshua.
 5. Le mot kénose transcrit du grec traduit l’abaissement, l’anéantissement volontaire. Voir Ph 2,7 : Il se vida de lui-même.
 6. Jn 1,9.
 7. Jn 8,12.
 8. Rm 8,22.
 9. Rm 8,23.
 10. Mc 9,3.
 11. Mc 9,5.
 12.1 Co 6,20.
 13. 2 Th 1, 12.

The Assumption of the Virgin Mary, Mother of Jesus – Rubens

13 août, 2013

The Assumption of the Virgin Mary, Mother of Jesus - Rubens dans images sacrée detailRubensAssumptionMaryIM

http://www.valtorta.org/assumption_of_mary_defaultpage.asp

PAPE BENOÎT XVI : SOLENNITÉ DE L’ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE

13 août, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2009/documents/hf_ben-xvi_hom_20090815_assunzione_fr.html

SOLENNITÉ DE L’ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Paroisse pontificale Saint-Thomas de Villanova, Castel Gandolfo

Samedi 15 août 2009

Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et sœurs,

La solennité d’aujourd’hui couronne le cycle des grandes célébrations liturgiques au cours desquelles nous sommes appelés à contempler le rôle de la bienheureuse Vierge Marie dans l’Histoire du salut. En effet, l’Immaculée Conception, l’Annonciation, la Maternité divine et l’Assomption sont des étapes fondamentales, intimement liées entre elles, à travers lesquelles l’Eglise exalte et chante le destin glorieux de la Mère de Dieu, mais dans lesquelles nous pouvons également lire notre histoire. Le mystère de la conception de Marie rappelle la première page de l’histoire humaine, en nous indiquant que, dans le dessein divin de la création, l’homme aurait dû posséder la pureté et la beauté de l’Immaculée. Ce dessein, compromis mais non détruit par le péché, à travers l’incarnation du Fils de Dieu, annoncée et réalisée en Marie, a été recomposé et restitué à la libre acceptation de l’homme dans la foi. Enfin, dans l’Assomption de Marie, nous contemplons ce que nous sommes appelés à atteindre à la suite du Christ Seigneur et dans l’obéissance à sa Parole, au terme de notre chemin sur la terre.
La dernière étape du pèlerinage terrestre de la Mère de Dieu nous invite à considérer la façon dont Elle a parcouru son chemin vers l’objectif de l’éternité glorieuse.
Dans le passage de l’Evangile qui vient d’être proclamé, saint Luc raconte que Marie, après l’annonce de l’Ange, « se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée » pour rendre visite à Elisabeth (Lc 1, 39). En disant cela, l’évangéliste veut souligner que pour Marie, suivre sa vocation de manière docile à l’Esprit de Dieu, qui a opéré en Elle l’incarnation du Verbe, signifie parcourir une nouvelle route et entreprendre rapidement un chemin en dehors de sa propre maison, en se laissant conduire uniquement par Dieu. Saint Ambroise, en commentant la « hâte » de Marie, affirme:  « la grâce de l’Esprit Saint ne comporte pas de lenteurs » (Expos. Evang. sec; Lucam, II, 19:  pl 15, 1560). La vie de la Vierge est conduite par un Autre – « Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Lc 1, 38) -, elle est modelée par l’Esprit Saint, elle est marquée par des événements et des rencontres, comme celle avec Elisabeth, mais surtout par la relation très particulière avec son Fils Jésus. C’est un chemin sur lequel Marie, conservant et méditant dans son coeur les événements de son existence, aperçoit en eux de manière toujours plus profonde le dessein mystérieux de Dieu le Père, pour le salut du monde.
En suivant ensuite Jésus, de Bethléem à l’exil en Egypte, lors de sa vie cachée et de sa vie publique, jusqu’au pied de la Croix, Marie vit son ascension constante vers Dieu dans l’esprit du Magnificat, en adhérant pleinement, même dans les moments d’obscurité et de souffrance, au projet d’amour de Dieu et en nourrissant dans son coeur l’abandon total entre les mains du Seigneur, si bien qu’elle est un paradigme pour la foi de l’Eglise (cf. Lumen gentium, n. 64-65).
Toute la vie est une ascension, toute la vie est méditation, obéissance, confiance et espérance, même dans les ténèbres; et toute la vie est cette « sainte hâte », qui sait que Dieu est toujours la priorité et que rien d’autre ne doit susciter de hâte dans notre existence.
Enfin, l’Assomption nous rappelle que la vie de Marie, comme celle de chaque chrétien, est un chemin d’imitation, à la suite de Jésus, un chemin qui a un objectif bien précis, un avenir déjà tracé:  la victoire définitive sur le péché et sur la mort et la pleine communion avec Dieu, car – comme le dit Paul dans la Lettre aux Ephésiens – le Père « nous a ressuscités; avec lui, il nous a fait régner aux cieux, dans le Christ Jésus » (Ep 2, 6). Cela veut dire qu’avec le Baptême, nous sommes fondamentalement déjà ressuscités et que nous siégeons dans les cieux en Jésus Christ, mais que nous devons corporellement rejoindre ce qu’il a commencé et réalisé dans le Baptême. En nous, l’union avec le Christ, la résurrection, est inachevée, mais pour la Vierge Marie, elle est accomplie, malgré le chemin que la Vierge a dû elle aussi accomplir. Elle est entrée dans la plénitude de l’union avec Dieu, avec son Fils, et elle nous attire et nous accompagne sur notre chemin.
Alors, en Marie élevée au ciel, nous contemplons celle qui, par un singulier privilège, participe corps et âme à la victoire définitive du Christ sur la mort.
« Ayant accompli le cours de sa vie terrestre, elle fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs (cf. Ap 19, 16), victorieux du péché et de la mort » (Lumen gentium, n. 59). Dans la Vierge élevée au ciel, nous contemplons le couronnement de sa foi, de ce chemin de foi qu’Elle indique à l’Eglise et à chacun de nous:  Celle qui a recueilli la Parole de Dieu à chaque instant est élevée au ciel, c’est-à-dire qu’Elle est elle-même accueillie par le Fils, dans cette « demeure » qu’il nous a préparée avec sa mort et sa résurrection (cf. Jn 14, 2-3).
La vie de l’homme sur la terre – comme nous l’a rappelé la première lecture – est un chemin qui se déroule, constamment, dans la tension de la lutte entre le dragon et la femme, entre le bien et le mal. Telle est la situation de l’histoire humaine:  elle est comme un voyage sur une mer souvent tempétueuse; Marie est l’étoile, qui nous guide vers son Fils Jésus, soleil qui est né au dessus des ténèbres de l’histoire (cf. Spe salvi, 49) et elle nous donne l’espérance dont nous avons besoin:  l’espérance que nous pouvons vaincre, que Dieu a vaincu et que, avec le Baptême, nous sommes entrés dans cette victoire. Nous ne succombons pas définitivement:  Dieu nous aide, nous guide. Telle est l’espérance:  cette présence du Seigneur en nous, qui devient visible en Marie élevée au ciel. « En Elle (…) – lirons-nous dans quelques instants dans la Préface de cette solennité – tu as fait resplendir pour ton peuple en pèlerinage sur la terre, un signe de réconfort et d’espérance certaine ».
Avec saint Bernard, poète mystique de la Sainte Vierge, nous l’invoquons ainsi:  « Nous te prions, ô bénie, par la grâce que tu as trouvée, par ces prérogatives que tu as méritées, par la Miséricorde que tu as fait naître, fais que celui qui pour toi a daigné participer à notre misère et à notre infirmité, grâce à ta prière, nous fasse participer à ses grâces, à sa béatitude et à sa gloire éternelle, Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni pour les siècles des siècles. Amen » (Sermo 2 de Adventu, 5:  PL 183, 43).

LES APOCRYPHES ET LE DOGME DE L’ASSOMPTION

13 août, 2013

http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/878.html

LES APOCRYPHES ET LE DOGME DE L’ASSOMPTION

APPROFONDIR

Cette définition dogmatique s’est accompagnée d’une réflexion exégétique sur les apocryphes…
Le dogme de l’Assomption corporelle de Marie au ciel a été promulgué le 1er novembre 1950 par Pie XII dans la constitution apostolique « Munificentissimus Deus ». Le pape insiste avec force sur l’importance des célébrations liturgiques du 15 août, en Orient comme en Occident, et en tire argument pour affirmer que « le dogme de l’Assomption de la Vierge Marie au ciel est contenu dans le dépôt de la foi chrétienne confié à l’Église ».
Cette définition dogmatique s’est accompagnée d’une impressionnante réflexion exégétique, historique et systématique, menée par les meilleurs érudits catholiques du moment. Plusieurs d’entre eux se sont penchés sur les « Transitus » apocryphes – dont la bulle papale tait l’existence –, faisant grandement avancer la recherche sur ces textes. Au terme de ces études, ces savants se sont souvent interrogés sur la valeur historique et doctrinale des traditions apocryphes sur la mort de Marie. Voici l’opinion de Martin Jugie, professeur à l’Athénée pontificale du Latran et à l’Institut catholique de Lyon, qui a publié une étude de référence sur le sujet.

Martin Jugie, La mort et l’assomption de la sainte Vierge, p. 167-171
Du point de vue historique, [la] valeur [des apocryphes] est absolument nulle. […] L’historien n’est pas plus renseigné, nous ne disons pas seulement sur les circonstances du passage de la Sainte Vierge de la terre à la vie du ciel mais sur le fait même de sa mort, que ne l’était saint Épiphane à la fin du IVe s. quand il écrivait : « Personne ne sait quelle a été la fin de Marie. » […] Les divergences et les contradictions perpétuelles que nous révèle leur confrontation […] sont bien faites pour augmenter notre scepticisme et nous confirmer dans la conviction qu’aucune tradition positive authentique et remontant jusqu’aux apôtres n’a existé dans l’ancienne Église sur la manière dont la Mère de Dieu a quitté la terre. […]
Au point de vue doctrinal, ces récits méritent d’attirer l’attention de l’historien du dogme, parce qu’ils nous renseignent sur les premières solutions que donna la piété chrétienne au problème posé par la mort de la Mère de Dieu. Du moment qu’on admet que celle-ci est morte – et sur ce point tous les apocryphes du Transitus sont d’accord – la question surgit du sort ultérieur du corps. […] Après le concile d’Éphèse, quand l’attention fut attirée sur l’éminente dignité que confère à Marie la maternité divine, on ne pouvait rester indéfiniment sur l’attitude agnostique qu’avait adoptée [Épiphane]. Le sens chrétien répugnait à admettre que la Vierge toute-sainte, Mère de Dieu, ait pu avoir le sort commun à tous les mortels et que son corps virginal ait connu la corruption du tombeau. Sûrement le Fils de Dieu avait dû soustraire sa Mère à cette humiliation. C’est ce qu’ont senti à peu près tous les auteurs du Transitus. Mais leur solution n’a pas été identique en tout. […]
Les récits apocryphes les plus anciens ont précédé l’institution d’une fête de la Dormition dans les Églises orientales, et il est vraisemblable que leur influence n’a pas été étrangère à cette institution. […] En parlant de la doctrine des Pères grecs sur l’Assomption à partir du VIIe s., nous aurons l’occasion de constater que plusieurs homélistes ont fait des emprunts discrets aux apocryphes […]. Il va sans dire que les représentations sculpturales et picturales de la mort et de l’assomption de la Vierge sont, la plupart du temps, en étroite dépendance des récits apocryphes […].
Ces brèves considérations nous montrent qu’il ne faut ni exagérer ni minimiser l’importance et l’influence des récits apocryphes du Transitus Mariae. Dans le domaine de la doctrine, ils sont, à leur manière, des témoins de l’ancienne tradition, des échos de la pensée chrétienne, à l’époque où ils ont été composés. Presque tous ceux qui sont parvenus jusqu’à nous ont pour auteurs des catholiques ou des monophysites*, qui rivalisaient de vénération et d’amour pour la sainte Theotokos. S’ils n’ont pas tous trouvé du premier coup la vraie solution qui s’impose à l’égard du sort final de la Mère de Dieu, il faut se souvenir de l’absence de tout témoignage explicite sur ce point dans les sources de la Révélation. Ceux qui se sont trompés, qui n’ont pas vu que, si Marie était morte, elle avait dû nécessairement ressusciter, ont, du moins, accordé à son corps le privilège de l’incorruption.

Genesis The creation of the animals

12 août, 2013

Genesis The creation of the animals dans images sacrée Genesis-The-creation-of-the-animals-including-the-unicorn
http://nobility.org/2011/04/28/the-inequality-of-creatures-is-a-condition-for-creation-to-give-glory-to-god/

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