HISTOIRE DE JÉRUSALEM DE DAVID AUX ROMAINS – HISTORIQUE

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HISTOIRE DE JÉRUSALEM DE DAVID AUX ROMAINS

NOTE HISTORIQUE

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La ville de Jérusalem a près de 4.000 ans…
La ville de Jérusalem a près de 4.000 ans ! Contentons-nous de retracer les grandes lignes de son histoire sur 1000 ans seulement : les 10 siècles de l’histoire biblique, depuis le règne de David jusqu’à la destruction du Temple par les Romains en 70 de notre ère.
Nous sommes en l’an 1000 et David règne depuis sept ans sur sa tribu de Juda, à Hébron, lorsque les tribus du nord viennent lui demander de régner aussi sur l’ancien royaume de Saül (2 S 5,1-5). Pour manifester son pouvoir sur les deux groupes de tribus, David décide de s’installer dans une petite ville cananéenne, juste à la limite de Juda et de Benjamin, qui se nomme Jébus. Seulement ce bourg, entouré de ravins et fortifié, est réputé imprenable.

La cité de David
Et pourtant David réussit à y pénétrer, probablement en faisant monter, de nuit, quelques soldats courageux et sportifs par le puits donnant sur la source de Guihôn (2 S 5,6-9). La ville est prise sans destruction et David s’y installe à la place du roitelet local. De là il va mener ses attaques contre les Philistins, les Édomites et les Ammonites qui menacent les tribus d’Israël. Comme la ville ne relève d’aucune tribu, elle appartient personnellement au roi et on l’appelle souvent la Cité de David. David la développe autour de son palais et projette d’y construire un nouveau temple pour abriter l’arche d’alliance qu’il y a fait venir. Mais Dieu refuse ce Temple pour l’instant.

La capitale de Salomon et des rois
Salomon, le fils de David, peut se consacrer à l’organisation du royaume, désormais solidement établi. Grâce aux impôts et aux corvées, il se fait bâtir un nouveau palais. Il fait surtout appel à des architectes phéniciens pour construire un grand temple, en haut de la ville. Jérusalem, devenue sanctuaire central d’Israël, attire, trois fois par an, des pèlerins de toutes les tribus. Mais après le schisme (932), le nouveau royaume du Nord se donne deux temples royaux, les sanctuaires de Béthel et de Dan, pour concurrencer celui de Jérusalem (1 R 12,26-30).
Jérusalem reste la capitale incontestée du royaume de Juda, mais elle va subir des guerres et des dominations. Vers 925 le pharaon Sheshonq la pille (1 R 14,25-26). Sous Akhaz (735), Israël et les Araméens l’attaquent (Is 7). Sous Ézékias (701), l’Assyrien Sennakérib l’assiège, sans pouvoir la prendre (Is 36-37). Finalement le Babylonien Nabuchodonosor vient occuper Jérusalem en 597, puis, comme elle s’est révoltée, il revient pour la détruire en 587 (2 R 24-25).

La ville du Temple
Au retour d’exil, la ville reste longtemps en ruine:  le manque d’enthousiasme, la pauvreté de ses habitants et la jalousie de Samarie, la rivale, empêchent la reconstruction. En 515, sous l’impulsion des prophètes Aggée et Zacharie, le Temple est rebâti. Les remparts de la ville ne sont relevés qu’avec Néhémie (445). Pourtant, malgré le manque de moyens, Jérusalem retrouve un nouveau prestige car le Temple voit désormais, à l’occasion des fêtes, de grands pèlerinages des Juifs de la Diaspora (Is 60). La ville n’est plus le siège d’aucun pouvoir royal : c’est uniquement le Temple qui lui donne son importance religieuse pour toutes les communautés juives. Ces pèlerinages sont d’ailleurs l’occasion d’une activité économique notable et le trésor du Temple sert de banque juive internationale.
Sous la domination grecque, l’insurrection des Maccabées va raviver le statut de Jérusalem comme capitale religieuse. Après la profanation du Temple par Antiochus Épiphane (167), Judas Maccabée prend le maquis et réussit, au bout de trois ans, à reprendre le contrôle du Temple. Celui-ci est aussitôt reconsacré. C’est l’origine de la fête de Hanoukka (en décembre).

Jérusalem au temps de Jésus
Quand le pouvoir romain annexe le pays des Juifs, ses représentants ne s’installent pas à Jérusalem mais au port de Césarée, plus facile d’accès. Vers -20, le roi Hérode le Grand, héritier des Hasmonéens, lance de gigantesques travaux pour agrandir le temple et l’embellir. Ce chantier de 10 000 ouvriers stimule durablement la prospérité de la ville. Hérode fait également des travaux d’urbanisme. Il refait tous les abords du Temple, perce de grandes rues, bâtit un énorme palais, un hippodrome, un théâtre et des monuments publics. Les restes qu’on peut en voir aujourd’hui (par exemple l’accès souterrain au Temple par la Porte double, sous-la mosquée El Aqsa, ou le Mur Occidental, l’ancien Mur de Lamentations) témoignent de la qualité et même du luxe de ces travaux grandioses.
Les disciples de Jésus s’extasient : “ Maître, regarde : quelles pierres ! quelles constructions ! ” (Mc 13,1). Mais le jour des Rameaux, “ quand Jésus approche de la ville et la contemple, il pleure sur elle. Il dit : Si toi aussi tu avais su, en ce jour, comment trouver la paix… ! Mais hélas ! cela a été caché à tes yeux ! ” (Lc 19,41-42). Et la veille de la Pâque de l’an 30, Jésus est condamné par les autorités juives et romaines, crucifié et enterré aux portes de Jérusalem. Le troisième jour, dans la ville, il se montre vivant à ses disciples.

La catastrophe
Quarante ans plus tard, les sombres événements annoncés par Jésus se réalisent. Du Temple merveilleux, “ il ne restera pas pierre sur pierre ” ! Que s’est-il passé ? L’occupation romaine brutale et méprisante ainsi qu’une longue crise économique due à plusieurs famines suscitent l’agitation nationaliste des juifs zélotes; en même temps, divers prédicateurs attisent une espérance messianique politique. Les répressions déclenchent des émeutes en Égypte, en Syrie et à Césarée, à partir de 66. Néron envoie Vespasien mater la rébellion juive. Bientôt Jérusalem se trouve isolée. Mais la mort de Néron et celle de ses trois successeurs arrêtent les légions romaines de 68 à 69. Pendant ce répit, la résistance dans Jérusalem se divise en factions rivales.
Lorsque Vespasien est désigné comme empereur, il confie les opérations à son fils Titus. Le siège est mis au printemps 70. La muraille nord est ouverte en juillet, au-dessus de la piscine de Bézatha, mais l’enceinte du Temple résiste toujours. Le 29 août (le 9 du mois d’Av dans le calendrier Juif), après des combats acharnés, le Temple est pris et incendié. Pillage, massacres et déportations. Le 25 septembre, Titus fait son entrée dans une ville totalement ruinée. En 71, avec Vespasien, tous deux célèbrent leur triomphe à Rome, exhibant le mobilier liturgique du Temple et notamment le grand chandelier à sept branches. Une nouvelle monnaie romaine est frappée qui représente une femme en pleurs assise sous un palmier, surveillée par un soldat romain, avec les mots : Iudaea capta, la Judée vaincue. Une seconde guerre juive éclatera en 132, menée par Simon Bar Kosba, elle sera également réprimée en 135 par l’empereur Hadrien, qui changera le nom de Jérusalem en Aelia Capitolina.

 SBEV. Philippe Gruson

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