Archive pour le 19 août, 2013

Saint Bernard de Clairvaux

19 août, 2013

Saint Bernard de Clairvaux dans images sacrée bernard

http://www.atelier-st-andre.net/htresol/bernard.html

 

BENOÎT XVI: SAINT BERNARD (20 Aout)

19 août, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2009/documents/hf_ben-xvi_aud_20091021_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

MERCREDI 21 OCTOBRE 2009

SAINT BERNARD (20 Aout)

Chers frères et sœurs,

Aujourd’hui je voudrais parler de saint Bernard de Clairvaux, appelé le dernier des Pères de l’Eglise, car au XII siècle, il a encore une fois souligné et rendue présente la grande théologie des pères. Nous ne connaissons pas en détail les années de son enfance; nous savons cependant qu’il naquit en 1090 à Fontaines en France, dans une famille nombreuse et assez aisée. Dans son adolescence, il se consacra à l’étude de ce que l’on appelle les arts libéraux – en particulier de la grammaire, de la rhétorique et de la dialectique – à l’école des chanoines de l’église de Saint-Vorles, à Châtillon-sur-Seine et il mûrit lentement la décision d’entrer dans la vie religieuse. Vers vingt ans, il entra à Cîteaux, une fondation monastique nouvelle, plus souple par rapport aux anciens et vénérables monastères de l’époque et, dans le même temps, plus rigoureuse dans la pratique des conseils évangéliques. Quelques années plus tard, en 1115, Bernard fut envoyé par saint Etienne Harding, troisième abbé de Cîteaux, pour fonder le monastère de Clairvaux. C’est là que le jeune abbé (il n’avait que vingt-cinq ans) put affiner sa propre conception de la vie monastique, et s’engager à la traduire dans la pratique. En regardant la discipline des autres monastères, Bernard rappela avec fermeté la nécessité d’une vie sobre et mesurée, à table comme dans l’habillement et dans les édifices monastiques, recommandant de soutenir et de prendre soin des pauvres. Entre temps, la communauté de Clairvaux devenait toujours plus nombreuse et multipliait ses fondations.

Au cours de ces mêmes années, avant 1130, Bernard commença une longue correspondance avec de nombreuses personnes, aussi bien importantes que de conditions sociales modestes. Aux multiples Lettres de cette période, il faut ajouter les nombreux Sermons, ainsi que les Sentences et les Traités. C’est toujours à cette époque que remonte la grande amitié de Bernard avec Guillaume, abbé de Saint-Thierry, et avec Guillaume de Champeaux, des figures parmi les plus importantes du xii siècle. A partir de 1130, il commença à s’occuper de nombreuses et graves questions du Saint-Siège et de l’Eglise. C’est pour cette raison qu’il dut sortir toujours plus souvent de son monastère, et parfois hors de France. Il fonda également quelques monastères féminins, et engagea une vive correspondance avec Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, dont j’ai parlé mercredi dernier. Il dirigea surtout ses écrits polémiques contre Abélard, le grand penseur qui a lancé une nouvelle manière de faire de la théologie en introduisant en particulier la méthode dialectique-philosophique dans la construction de la pensée théologique. Un autre front sur lequel Bernard a lutté était l’hérésie des Cathares, qui méprisaient la matière et le corps humain, méprisant en conséquence le Créateur. En revanche, il sentit le devoir de prendre la défense des juifs, en condamnant les vagues d’antisémitisme toujours plus diffuses. C’est pour ce dernier aspect de son action apostolique que, quelques dizaines d’années plus tard, Ephraïm, rabbin de Bonn, adressa un vibrant hommage à Bernard. Au cours de cette même période, le saint abbé rédigea ses œuvres les plus fameuses, comme les très célèbres Sermons sur le Cantique des Cantiques. Au cours des dernières années de sa vie – sa mort survint en 1153 – Bernard dut limiter les voyages, sans pourtant les interrompre complètement. Il en profita pour revoir définitivement l’ensemble des Lettres, des Sermons, et des Traités. Un ouvrage assez singulier, qu’il termina précisément en cette période, en 1145, quand un de ses élèves Bernardo Pignatelli, fut élu Pape sous le nom d’Eugène III, mérite d’être mentionné. En cette circonstance, Bernard, en qualité de Père spirituel, écrivit à son fils spirituel le texte De Consideratione, qui contient un enseignement en vue d’être un bon Pape. Dans ce livre, qui demeure une lecture intéressante pour les Papes de tous les temps, Bernard n’indique pas seulement comment bien faire le Pape, mais présente également une profonde vision des mystères de l’Eglise et du mystère du Christ, qui se résout, à la fin, dans la contemplation du mystère de Dieu un et trine:  « On devrait encore poursuivre la recherche de ce Dieu, qui n’est pas encore assez recherché », écrit le saint abbé:  « mais on peut peut-être mieux le chercher et le trouver plus facilement avec la prière qu’avec la discussion. Nous mettons alors ici un terme au livre, mais non à la recherche » (xiv, 32:  PL 182, 808), à être en chemin vers Dieu.

Je voudrais à présent m’arrêter sur deux aspects centraux de la riche doctrine de Bernard:  elles concernent Jésus Christ et la Très Sainte Vierge Marie, sa Mère. Sa sollicitude à l’égard de la participation intime et vitale du chrétien à l’amour de Dieu en Jésus Christ n’apporte pas d’orientations nouvelles dans le statut scientifique de la théologie. Mais, de manière plus décidée que jamais, l’abbé de Clairvaux configure le théologien au contemplatif et au mystique. Seul Jésus – insiste Bernard face aux raisonnements dialectiques complexes de son temps – seul Jésus est « miel à la bouche, cantique à l’oreille, joie dans le cœur (mel in ore, in aure melos, in corde iubilum) ». C’est précisément de là que vient le titre, que lui attribue la tradition, de Doctor mellifluus:  sa louange de Jésus Christ, en effet, « coule comme le miel ». Dans les batailles exténuantes entre nominalistes et réalistes – deux courants philosophiques de l’époque – dans ces batailles, l’Abbé de Clairvaux ne se lasse pas de répéter qu’il n’y a qu’un nom qui compte, celui de Jésus le Nazaréen. « Aride est toute nourriture de l’âme », confesse-t-il, « si elle n’est pas baignée de cette huile; insipide, si elle n’est pas agrémentée de ce sel. Ce que tu écris n’a aucun goût pour moi, si je n’y ai pas lu Jésus ». Et il conclut:  « Lorsque tu discutes ou que tu parles, rien n’a de saveur pour moi, si je n’ai pas entendu résonner le nom de Jésus » (Sermones in Cantica Canticorum xv, 6:  PL 183, 847). En effet, pour Bernard, la véritable connaissance de Dieu consiste dans l’expérience personnelle et profonde de Jésus Christ et de son amour. Et cela, chers frères et sœurs, vaut pour chaque chrétien:  la foi est avant tout une rencontre personnelle, intime avec Jésus, et doit faire l’expérience de sa proximité, de son amitié, de son amour, et ce n’est qu’ainsi que l’on apprend à le connaître toujours plus, à l’aimer et le suivre toujours plus. Que cela puisse advenir pour chacun de nous!

Dans un autre célèbre Sermon le dimanche entre l’octave de l’Assomption, le saint Abbé décrit en termes passionnés l’intime participation de Marie au sacrifice rédempteur du Fils. « O sainte Mère, – s’exclame-t-il – vraiment, une épée a transpercé ton âme!… La violence de la douleur a transpercé à tel point ton âme que nous pouvons t’appeler à juste titre plus que martyr, car en toi, la participation à la passion du Fils dépassa de loin dans l’intensité les souffrances physiques du martyre » (14:  PL 183-437-438). Bernard n’a aucun doute:  « per Mariam ad Iesum », à travers Marie, nous sommes conduits à Jésus. Il atteste avec clarté l’obéissance de Marie à Jésus, selon les fondements de la mariologie traditionnelle. Mais le corps du Sermon documente également la place privilégiée de la Vierge dans l’économie de salut, à la suite de la participation très particulière de la Mère (compassio) au sacrifice du Fils. Ce n’est pas par hasard qu’un siècle et demi après la mort de Bernard, Dante Alighieri, dans le dernier cantique de la Divine Comédie, placera sur les lèvres du « Doctor mellifluus » la sublime prière à Marie:  « Vierge Mère, fille de ton Fils, / humble et élevée plus qu’aucune autre créature / terme fixe d’un éternel conseil,… » (Paradis 33, vv. 1ss).

Ces réflexions, caractéristiques d’un amoureux de Jésus et de Marie comme saint Bernard, interpellent aujourd’hui encore de façon salutaire non seulement les théologiens, mais tous les croyants. On prétend parfois résoudre les questions fondamentales sur Dieu, sur l’homme et sur le monde à travers les seules forces de la raison. Saint Bernard, au contraire, solidement ancré dans la Bible, et dans les Pères de l’Eglise, nous rappelle que sans une profonde foi en Dieu alimentée par la prière et par la contemplation, par un rapport intime avec le Seigneur, nos réflexions sur les mystères divins risquent de devenir un vain exercice intellectuel, et perdent leur crédibilité. La théologie renvoie à la « science des saints », à leur intuition des mystères du Dieu vivant, à leur sagesse, don de l’Esprit Saint, qui deviennent un point de référence de la pensée théologique. Avec Bernard de Clairvaux, nous aussi nous devons reconnaître que l’homme cherche mieux et trouve plus facilement Dieu « avec la prière qu’avec la discussion ». A la fin, la figure la plus authentique du théologien et de toute évangélisation demeure celle de l’apôtre Jean, qui a appuyé sa tête sur le cœur du Maître.

Je voudrais conclure ces réflexions sur saint Bernard par les invocations à Marie, que nous lisons dans une belle homélie. « Dans les dangers, les difficultés, les incertitudes – dit-il – pense à Marie, invoque Marie. Qu’elle ne se détache jamais de tes lèvres, qu’elle ne se détache jamais de ton cœur; et afin que tu puisses obtenir l’aide de sa prière, n’oublie jamais l’exemple de sa vie. Si tu la suis, tu ne te tromperas pas de chemin; si tu la pries, tu ne désespéreras pas; si tu penses à elle, tu ne peux pas te tromper. Si elle te soutient, tu ne tombes pas; si elle te protège, tu n’as rien à craindre; si elle te guide, tu ne te fatigues pas; si elle t’est propice, tu arriveras à destination… » (Hom. II super « Missus est », 17:  PL 183, 70-71).

* * *

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, particulièrement les jeunes d’Alsace et de Normandie ainsi que les servants de messe des unités pastorales Notre-Dame et Sainte-Claire du canton de Fribourg. Que l’enseignement de saint Bernard vous aide à découvrir toujours plus en Marie la Mère qui protège de toute crainte et qui nous guide vers son divin Fils. Que Dieu vous bénisse !

L’ÉCOLE DE DIEU ET LA SAGESSE D’EN HAUT

19 août, 2013

http://www.bibleenligne.com/Lectures_bibliques/Mensuel/ME/08/aout.htm

L’ÉCOLE DE DIEU ET LA SAGESSE D’EN HAUT

D’APRÈS UNE MÉDITATION

«Qui est sage et intelligent parmi vous? Que par une bonne conduite il montre ses œuvres avec la douceur de la sagesse… Mais la sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite paisible, modérée, traitable, pleine de miséricorde et de bons fruits, sans partialité, sans hypocrisie» (Jacques 3: 13, 17).
«Si quelqu’un de vous manque de sagesse, qu’il demande à Dieu qui donne à tous libéralement». «Tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières» (Jacques 1: 5, 17).
Dans l’épître de Jacques, nous apprenons comment les deux mondes, celui d’en haut et celui d’en bas, sont mis en opposition. Il s’agit de savoir quel monde nous privilégions dans notre vie quotidienne. Nous allons étudier ensemble sept points en rapport avec les passages cités.

1. L’école de Dieu
Le premier point est celui-ci: en tant que chrétiens, nous sommes à l’école de Dieu. Apprécions-nous ce privilège? Nous lisons dans Jacques 1: 2: «Estimez-le comme une parfaite joie, mes frères, quand vous serez en butte à diverses tentations». Sommes-nous contents lorsque des difficultés, des épreuves ou des souffrances nous atteignent? Nous pouvons l’être, car elles font partie du plan de Dieu à notre égard. On ne serait pas surpris d’entendre quelqu’un dire: Je n’aime pas être à l’école de Dieu, à cause des souffrances qu’elle comporte. Mais cette appréciation changerait si on comprenait que Dieu utilise les épreuves dans notre intérêt. Voici un verset remarquable qui correspond à cette pensée: «Nous savons que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu» (Romains 8: 28). Même si ce n’est pas le but que recherchent ceux qui agissent dans ces choses, Dieu permet qu’elles travaillent toutes pour le bien de ceux qui l’aiment.
Dieu, dans son école, a un but en vue, et l’instruction constitue le moyen de nous amener à ce but. Cela implique:
- l’enseignement, pour amener l’élève à faire des progrès;
- la discipline, afin de le former;
- les récompenses, pour un travail qui a été bien accompli.
Tous ces aspects de l’instruction sont utilisés afin de former un disciple bien équilibré, mûr et bien informé, qui connaîtra tous les principes et sera préparé pour mettre en pratique ce qui lui a été enseigné.
L’école de Dieu est destinée à ceux qui aiment Dieu. Cette affirmation peut sembler étrange, spécialement quand on a envie d’agir à sa tête; cependant, le croyant est toujours à l’école de Dieu et doit s’y soumettre. Vous souvenez-vous de ce que nous lisons au sujet de la bride et du mors dans le Psaume 32? Ce Psaume nous parle de la discipline comme faisant partie de l’école de Dieu. Encourageons-nous à étudier ce qu’on pourrait appeler les psaumes de sagesse, dont le Psaume 32 est le premier. A l’école de Dieu nous débutons en première année, pour progresser ensuite vers les autres années. Nous ne commençons pas au niveau de la dixième année! C’est ainsi que le Psaume 32 présente des sujets très fondamentaux, comme le pardon des péchés. On peut dire qu’une personne entre à l’école de Dieu dès le moment de son salut.
Nous aimerions signaler un autre point en rapport avec ce sujet. Dans Ésaïe 55: 8, nous lisons: «Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies». A l’école de Dieu, nous devons non seulement apprendre certaines choses, mais nous devons aussi en «désapprendre» d’autres, parce que nous sommes entrés dans cette école avec nos propres idées. Dieu parle de ses pensées comme étant différentes des nôtres, et supérieures aux nôtres. C’est ce qu’une personne découvre à l’école de Dieu.
L’école de Dieu implique aussi la discipline. Peut-être n’aimons-nous pas trop ce mot, parce que dans notre esprit il a une connotation négative. Mais en réalité, la discipline est positive; elle a comme but de nous attirer. Dans certaines langues comme l’allemand et le néerlandais, la racine du mot discipline exprime la pensée d’attirer. En fait, la discipline consiste à nous attirer vers le Père des lumières, vers le Seigneur de gloire, vers la sagesse d’en haut, vers le Seigneur qui est le Maître de tout. Voilà ce qu’est le principe de discipline de Dieu. Cependant si nous suivons notre propre voie, Dieu devra parfois user envers nous de sévérité afin de nous débarrasser de ce qui nous entrave. Il doit nous arrêter, parfois nous contraindre, même s’il n’aime pas le faire. Le principe de Dieu est d’attirer; mais, à certains moments, il doit nous corriger ou nous punir. C’est ce qu’on appelle son gouvernement.
Un seul, celui dont Ésaïe 50 nous parle comme étant disciple à l’école de Dieu, n’a jamais eu besoin de correction. Il était un vrai Fils, un vrai disciple à l’école de Dieu; cependant, il n’a jamais eu besoin d’être discipliné. Combien il est merveilleux, à la différence de vous et moi qui avons besoin de correction. Nous sommes sous la discipline divine. D’une part, cela signifie que nous sommes des disciples, des imitateurs du Seigneur Jésus, et que nous sommes attirés vers une personne divine. D’autre part, cela implique l’idée de correction lorsque c’est nécessaire. En Hébreux 12, nous voyons que Dieu châtie ou discipline celui qu’il aime. La discipline sera appliquée par la main de Celui qui nous aime; elle fait partie de l’école de Dieu.

2. La sagesse et la formation des disciples à l’école de Dieu
La sagesse constitue le deuxième point. Au chapitre 28 de son livre, Job nous parle de la sagesse de Dieu qui peut être apprise. Il conclut ainsi: «La crainte du Seigneur, c’est là la sagesse, et se retirer du mal est l’intelligence».
En Jacques, il est beaucoup question de la sagesse. Premièrement, au chapitre 1 (verset 5), nous lisons que nous avons besoin de sagesse, et que nous pouvons sans hésitation aller à Dieu, car il donne libéralement. Si nous demandons la sagesse à notre Père, il nous la donnera sans nous faire de reproches. Les ressources de Dieu ne sont-elles pas illimitées?
Maintenant, qu’est-ce que la sagesse? Comme nous le découvrons dans le livre des Proverbes, c’est la connaissance mise en pratique de la bonne manière et au moment opportun. Avoir une certaine compréhension des principes de Dieu, c’est déjà d’un grand prix. Mais combien plus de mettre en pratique les pensées de Dieu! Cela exige une vraie dépendance, se traduisant par une vie de prière. C’est pourquoi nous devons aller vers le Seigneur et lui demander de la sagesse afin de savoir que faire dans chaque cas particulier, et au bon moment. Voilà ce qu’est la sagesse. Le sermon sur la montagne, en Matthieu 5 à 7, peut être placé à côté de l’épître de Jacques. Le Seigneur y donne beaucoup de directives à ses disciples. En les considérant de près, nous pouvons voir combien les enseignements du Seigneur sont pratiques. On peut lire aussi les livres des Proverbes et des Psaumes. Dans ces livres sur la sagesse, nous apprenons des choses très pratiques.
Ce dont Jacques veut nous entretenir, c’est la sagesse d’en haut. Bien entendu il parle de ce que nous voyons réalisé dans la vie du Seigneur Jésus.
Nous pouvons rattacher à cette sagesse le besoin des disciples d’être formés. La condition de disciple est une façon de vivre qui répond pratiquement à la sagesse de Dieu. A l’école de Dieu, il y a des apprentis et des élèves qui mettent ces enseignements en pratique en imitant le Seigneur Jésus. Un disciple est toujours en même temps un apprenti. Ceci nous amène au troisième point.

3. Qui enseigne à l’école de Dieu?
C’est notre Seigneur bien-aimé! Mais souvenons-nous que durant sa vie sur la terre il a été continuellement à l’écoute de son Père, «comme ceux qu’on enseigne» (Ésaïe 50: 4).
Après une période de formation plus ou moins longue, il peut nous arriver de penser que nous avons appris suffisamment de choses. Alors, nous commençons à compter sur nous-mêmes, plutôt que d’écouter la voix de Dieu. De même, nous pensons être capables d’indiquer aux autres ce qu’ils ont à faire en oubliant que nous-mêmes, à l’école de Dieu, nous sommes constamment des apprentis. Nous continuerons notre apprentissage, même à l’âge de quatre-vingts ou quatre-vingt-dix ans; à l’école de Dieu, nous apprendrons sans cesse de nouvelles leçons. Nous ne finirons jamais d’apprendre et, jusqu’à notre enlèvement, nous serons toujours des apprentis ayant à mettre en pratique ce que nous avons appris. L’accord entre l’écoute et la pratique nous ouvre des portes pour enseigner les autres; en effet, grâce à cette méthode d’apprentissage de nos leçons, nous pouvons communiquer avec les autres. C’est ainsi que le Seigneur pourra nous utiliser.
Un autre verset nous vient à l’esprit. Lorsque le Seigneur dit: «Venez à moi» (Matthieu 11: 28), pensons-nous qu’il s’agit seulement du message de l’évangile? Nous sommes tous tenus de répondre au Seigneur lorsqu’il nous invite: «Venez à moi»; et cela dans toute situation où nous pourrions nous trouver. Il est si important de retenir cette pensée! Jésus nous a dit de venir à lui pour recevoir tout ce dont nous avons besoin. Il faut aller à lui avec tous nos fardeaux; or même les enfants et les jeunes gens ont parfois des fardeaux très lourds.
Le Maître ajoute quelque chose à cette invitation. Il dit: «Prenez mon joug sur vous». Sommes-nous disposés à prendre son joug sur nos épaules? Pour cela, il faut nous identifier à un Maître qui est rejeté dans ce monde! Il faut nous souvenir à chaque moment que nous sommes associés à un Seigneur rejeté (voir le contexte de Matthieu 11 et 12). Mais quelle bénédiction lorsque nous prenons son joug!
Que signifie prendre son joug? Tout comme Christ était soumis à la volonté de Dieu, nous devons aussi être soumis à cette volonté. Il ne faut pas penser que cette soumission soit exigée de certaines personnes seulement: c’est le devoir de tous les croyants. Nous apprenons cette vérité à l’école de Dieu. Nous avons de grands privilèges, et de ce fait de grandes responsabilités. De plus, c’est là que nous rencontrons un compagnon merveilleux, celui même qui dit: «Prenez mon joug sur vous». Ceci laisse supposer qu’il porte ce joug avec nous; il est un vrai compagnon. C’est lorsque nous sommes soumis à la volonté de Dieu que Jésus nous dit: tu es mon frère et ma sœur et ma mère. C’est à celui qui fait la volonté de Dieu et qui prend ce joug sur lui que le Maître dit: tu es mon ami.
Quelles sont les normes à l’école de Dieu? Il suffit au disciple qu’il soit comme son maître; il suffit que l’esclave soit comme son seigneur. Cette mesure est-elle trop élevée? C’est ce que notre Seigneur et Maître a en vue pour ses disciples (Matthieu 10: 24).
Puis il ajoute: «Apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur» (11: 29). La soumission et la douceur sont donc la seule bonne attitude. Sommes-nous par exemple facilement offensés? Nous pouvons nous offenser devant un frère ou une sœur qui dit quelque chose qui n’est pas tout à fait correct, ou bien nous pouvons faire quelque chose qui offense quelqu’un d’autre. Cette attitude n’est pas de la douceur, car cette dernière n’offense pas ni ne s’offense. C’est ce que nous apprenons à l’école de Dieu en compagnie de ce merveilleux Compagnon et Maître.

4. Le Maître est notre modèle
Le Seigneur Jésus ne nous dit pas seulement ce que nous devons faire. Il est ce que nous devons être; il est ce qu’il dit. Il le déclare en Jean 8: 25. Ainsi, il est l’expression vivante de ses enseignements. A cet égard, nous ne répondons pas toujours à son attente. En Jacques 1, nous sommes exhortés à ne pas seulement écouter la parole, mais aussi à la mettre en pratique. Hélas! nous écoutons plus volontiers que nous ne mettons en pratique. Le Seigneur Jésus a mis en pratique les choses qu’il a enseignées; et il nous enseigne d’une manière qui nous donne envie de le suivre. C’est ainsi qu’il est notre modèle.
Nous aimons relier cela avec Jacques 3: 11, où il est fait mention de la fontaine d’eau. C’est lorsque nous recherchons la compagnie du Seigneur Jésus, la véritable source, que nous pouvons être comme ces fontaines qui font jaillir de l’eau douce. C’est lorsque nous savons tirer des leçons de son exemple. Jacques utilise aussi l’image d’un arbre produisant des fruits. C’est lorsque nous demeurons en sa compagnie que nous produisons les bons fruits. Le Psaume 1 et Jérémie 17 nous montrent cela en termes admirables.

5. Progrès et maturité d’esprit
Le travail de Jacques consistait à aider ses frères dans leur croissance vers la maturité spirituelle. Un grand nombre de nos problèmes viennent du fait que nous manquons de maturité spirituelle. Peut-être avons-nous acquis une bonne connaissance intellectuelle, mais nous ne l’avons pas mise en pratique. Ceci constitue une forme d’immaturité; de même, les contestations, les combats et les critiques sont toutes des formes d’immaturité spirituelle. Notre divin Maître doit alors poursuivre notre formation dans une autre classe de son école.
Jacques oppose un monde à un autre monde:
- Premièrement, quant aux origines. Nous appartenons soit au monde de Dieu, au Père des lumières, au Seigneur de gloire, et à la sagesse d’en haut, soit au monde de Satan en tant que sujets.
- En second lieu, dans les manifestations pratiques. D’un côté pureté, douceur, modération, miséricorde, impartialité, droiture; de l’autre jalousie, amertume, querelle, mensonge.
- En troisième lieu, dans les résultats quant à la croissance spirituelle et à la maturité.
La croissance implique des étapes douloureuses. Quelques passages nous aideront à comprendre le processus de purification nécessaire. En Malachie 3, nous voyons le Seigneur assis en tant qu’affineur d’or ou d’argent; il veut purifier les métaux précieux, en retirer les éléments impurs, jusqu’à ce qu’il puisse voir son propre visage se réfléchir dans l’or ou l’argent.
C’est ce qui se produit à l’école de Dieu. Le Seigneur s’y occupe de nous, afin de nous aider à croître. Ensuite, il doit enlever les obstacles, de même que les éléments impurs qui sont mélangés avec le métal précieux. La période d’épreuve et de purification fait partie de l’école de Dieu.
L’épreuve mentionnée dans Jacques 1 nous montre que c’est du bon matériel qui est traité, mais qu’en même temps c’est un exercice douloureux, puisque les éléments impurs doivent être retirés. Par exemple, l’entêtement et l’arrogance doivent être jugés. Pour cela, une attitude de vraie repentance est nécessaire. Le Seigneur lui-même retire graduellement ces éléments négatifs; il le fait avec une sagesse et un soin divins, n’oubliant jamais le but qu’il a en vue: notre croissance.
Ce travail d’affinage et de purification est nécessaire pour notre croissance, et les épreuves et les tribulations sont les moyens que Dieu utilise pour cela.
Bien que ces épreuves ne soient pas agréables, leur résultat a une grande valeur. Le Seigneur ne sera pas satisfait tant que ce but glorieux ne sera pas atteint. C’est ainsi qu’il nous mène vers la maturité.

6. Christ reproduit dans la vie des siens
Nous voici au sixième point, à savoir le résultat final du processus de formation et de purification. L’objectif visé n’est pas seulement la croissance en elle-même — ce qui est très important — mais surtout que le Christ lui-même soit reproduit en nous. Le Seigneur veut se manifester lui-même en vous et en moi. Il est rejeté dans ce monde, mais il désire utiliser les croyants pour l’y manifester. C’est ainsi que nous pourrons être ses témoins et ses disciples. Nous manifesterons sa personne et la sagesse d’en haut dans ses merveilleux aspects. Les sept aspects de la sagesse d’en haut (3: 17) sont opposés à ceux de la sagesse diabolique (versets 15, 16). En les comparant, nous pouvons discerner des origines différentes, des actions différentes et des résultats différents. Le but final que Dieu, le Père des lumières, se propose pour nous, c’est que son caractère soit reproduit en vous et en moi. Vous vous dites chrétien? Bien! Dieu dit: Je veux voir Christ en toi, rien d’autre. C’est cette ressemblance que le Saint Esprit opère (voir Galates 5: 22; Philippiens 4: 8). Il produira ces fruits: Christ en vous et en moi. Il y aura des résultats envers Dieu, envers les hommes, et aussi un changement envers soi-même.

7. Qui est sage?
Pourquoi la sagesse est-elle si importante? Tandis que nous arrivons au terme de la dispensation actuelle, Dieu se cherche des hommes sages pour cette période finale. Mentionnons le cas de Daniel et de ses amis, qui furent sages à une époque de grands changements et d’épreuves. Pensons également au résidu juif futur: il aura acquis une sagesse spéciale à l’école de Dieu. Mais actuellement, c’est à nous d’apprendre la sagesse à cette école. Considérons ici quatre passages:
«Qui est sage prendra garde à ces choses, et comprendra les bontés de l’Éternel» (Psaumes 107: 43). Dans ce psaume, la sagesse est basée sur la rédemption, et elle s’acquiert par la soumission aux voies de Dieu.
«Qui est l’homme sage? qu’il comprenne cela» (Jérémie 9: 12). Il s’agit de comprendre les relations de Dieu avec son propre peuple qu’il juge. Le prophète était non seulement bien enseigné, mais aussi soumis aux pensées de Dieu.
«Qui est sage? il comprendra ces choses; et intelligent? il les connaîtra; car les voies de l’Éternel sont droites, et les justes y marcheront» (Osée 14: 9). Qui prendra ces choses à cœur?
«Qui est sage et intelligent parmi vous?» (Jacques 3: 13). Ces versets nous situent à la fin de l’économie juive (avant la destruction du temple). C’est une illustration de la dispensation actuelle.
Tandis que nous arrivons à la fin de la période chrétienne, beaucoup de sagesse est nécessaire afin de connaître les voies de Dieu et de marcher dans ses sentiers. Il en sera de même de ceux qui auront à subir la grande tribulation: «Ici est la sagesse» (Apocalypse 13: 18).
Jacques encourage ses lecteurs à bien connaître la sagesse de Dieu; elle est indispensable à ceux qui vivent actuellement. Les situations sont variées et les problèmes deviennent de plus en plus difficiles. Souvent nous ne savons plus que faire. Alors, qui est sage parmi nous? Apprenons à l’école de Dieu. Nous vivons dans une période très sombre, mais plus nous étudierons à l’école de Dieu, plus nous ressemblerons à notre Seigneur, et mieux nous brillerons pour lui.
Le Père des lumières désire que nous brillions comme des lumières. Aujourd’hui plus que jamais il est important de fixer notre attention sur le Seigneur. Il est le Soleil. Puissions-nous refléter sa lumière dans la sombre nuit où nous vivons! Qu’il nous aide à le réaliser!

Alfred E. Bouter