Archive pour juillet, 2013
AU JAILLISSEMENT DE LA VIE MONASTIQUE : LES PÈRES DU DÉSERT
18 juillet, 2013http://www.mavocation.org/actualite/2012-annee-de-la-vie-consacree/2008.html
AU JAILLISSEMENT DE LA VIE MONASTIQUE : LES PÈRES DU DÉSERT
Claire de Guillebon
Entre le IIIe et le VIe siècles, des chrétiens décidèrent d’abandonner le monde pour aller vivre dans les déserts d’Égypte, de Palestine, d’Arabie et de Perse. Le désert exerçait une fascination singulière sur ces personnes qui recherchaient une manière parfaite d’imiter le Christ, avec une certaine nostalgie de la communauté chrétienne primitive. A titre d’illustration : une vidéo réalisée par « Le Jour du Seigneur ».
Ceux qui furent ensuite appelés les Pères du désert voulaient trouver dans le désert une certaine préparation au martyre par une vie d’ascèse et de lutte contre les démons. Ces chrétiens, attirés par la solitude totale et désireux de répondre sans réserve à l’appel évangélique, furent les ancêtres du monachisme, tel qu’on le connaît aujourd’hui.
Saint Antoine fut le premier à oser s’enfoncer dans le désert, vers 270 après J-C. À sa suite, des hommes quittèrent la vie sociale pour rechercher le silence et la simplicité de la foi. Au départ, ils n’étaient qu’une poignée : Antoine, Macaire, Sisoès… Très vite, leur genre de vie étonna et attira. Des disciples vinrent d’un peu partout. Certains, comme Arsène, occupaient les plus hautes charges de la cour impériale. La plupart étaient d’origine modeste tel Moïse, un converti ancien chef d’une bande de brigands, ou Zacharie arrivé encore jeune enfant. En quelques décennies, les cabanes et les grottes dans lesquelles s’étaient installés les premiers ermites attirèrent tellement d’hommes que de véritables colonies monastiques se constituèrent dans les déserts.
L’organisation de la vie au désert
Cette vie érémitique, ou semi-érémitique selon les cas, se développa au départ de façon assez libre et prit des formes diverses. La plupart des moines vivaient dans des cellules, huttes ou cavernes, d’autres dans des habitats plus extraordinaires : sur une colonne, dans un arbre… Au désert, Dieu est le seul maître et, en dehors de sa volonté, il n’y a que peu ou pas de principes. Ainsi saint Antoine disait : « Tout ce que votre âme désire accomplir selon la volonté de Dieu, faites-le et elle sera sauvée ». Cependant, avec l’arrivée de nombreux disciples, il fallut instaurer certaines règles de vie. Des groupements de solitaires s’établirent pour rechercher une discipline de l’élan ascétique, au regard des dangers de la vie au désert. Chacun vivait seul dans son ermitage pendant la semaine, trouvant sa subsistance par son travail manuel, et retrouvait les autres le samedi et le dimanche à l’église pour les offi ces de nuit et l’eucharistie.
Une pédagogie spirituelle se mit en place pour les nouveaux venus : en arrivant dans le désert, ils se mettaient à l’école d’un ancien, expérimenté et apte à discerner l’authentique de l’apparent. Le nouvel arrivé devait apprendre à vivre comme l’ancien et à se désapproprier de tout égocentrisme pour apprendre l’humilité. Lorsqu’il devenait à son tour un « homme spirituel », il s’installait ailleurs, prêt à accueillir, à son tour, de nouveaux disciples auxquels il communiquerait la sagesse évangélique. C’est ainsi que différentes branches fleurirent dans l’institution monastique, à l’école de grands Pères du désert comme saint Pacôme en Égypte, saint Basile en Asie Mineure ou d’autres. Pour les uns, l’idéal spirituel érémitique primait, d’autres voyaient dans l’unité collective l’assurance d’une réussite de la majorité des vocations solitaires et la formation des nouveaux venus, d’autres encore concevaient des monastères avec une véritable clôture pour se couper du monde extérieur, etc.
La sagesse des Pères du désert
Pour vivre dans le désert, les Pères ne pouvaient se permettre d’être des illuminés, faute de quoi ils devenaient fous. Si nous manquons de détails historiques sur l’identité de tous ces moines, de nombreuses paroles qu’ils ont prononcées pendant leur vie érémitique nous sont parvenues. Réunies la plupart du temps sous forme d’apophtegmes, c’est-à-dire de recueil de sentences et d’anecdotes, ces paroles nous font entrevoir la sagesse des pères du désert, l’humilité et le bon sens de la plupart de ces hommes qui vivaient dans la solitude et le labeur, la pauvreté et le jeûne, la charité et la prière pour ne former qu’un seul Esprit dans le Christ.
Tous leurs efforts n’avaient qu’un but : atteindre la pureté de coeur, pour voir Dieu. Les récits de ces Pères du désert retracent les combats de ces hommes prêts à tout pour se débarrasser de leurs défauts et faire croître leur amour envers Dieu et leur prochain. C’est l’abbé Ammonas qui pria quatorze ans pour être délivré de la colère, l’abbé Serapion qui vendit son dernier livre, un exemplaire des Évangiles, pour donner l’argent aux pauvres, vendant ainsi « les paroles mêmes qui lui ordonnaient de se séparer de tout pour les pauvres ». Ou encore saint Antoine, dont la vie racontée par saint Athanase suscita de nombreuses vocations.
Pour la majorité, ces apophtegmes concernent la vie au désert de Scété et l’on trouve plus de cent trente représentants de ce monachisme primitif : saint Antoine, Arsène, Agathon, Théodore de Pherme, Jean Kolobos, Isidore, Macaire d’Alexandrie, Moyse, Poemen surtout, Phambon, Hor et beaucoup d’autres. En dépit de quelques bizarreries, l’impression laissée par les apophtegmes est celle d’une spiritualité évangélique toute de renoncement au monde, d’amour pour le Christ et pour Dieu, toute pénétrée d’humilité personnelle, de charité et de bonté foncière pour le prochain, de discernement, de bon sens et de modération. « Je vis tous les filets de l’ennemi déployés sur la terre, et je dis en gémissant : Qui donc passe outre ces pièges ?, disait saint Antoine. Et j’entendis une voix me répondre : l’humilité ».
Les Pères du désert ont expérimenté dans leur corps et leur esprit les tentations et le combat contre le démon. Leurs paroles sont aujourd’hui encore de véritables sources d’enseignement dans la voie de la sainteté et gardent une valeur spirituelle considérable, car la vie chrétienne y apparaît dans toute sa complexité. Par leur exemple, nous comprenons que le silence, extérieur et intérieur, nous aide à approcher Dieu, à le connaître davantage et à l’aimer. Nous pouvons partir nous aussi au désert, le temps d’une retraite…
PAROLES DE SAGES
Pionniers de la spiritualité chrétienne, les Pères du désert sont redécouverts aujourd’hui, grâce à l’actualité de leurs paroles pour notre monde.
• Un frère alla trouver l’abbé Moyse à Scété pour lui demander une bonne parole. Et l’ancien lui dit : « Va, reste dans ta cellule ; elle t’apprendra tout ce que tu dois savoir ».
• L’abbé Macaire disait : « Si, pour corriger autrui, vous vous mettez en colère, vous gratifi ez vos propres passions. Ne vous perdez pas pour sauver autrui ».
• L’abbé Hyperichios disait : « Mieux vaut manger de la viande et boire du vin que dévorer la chair de votre frère en le dénigrant ».
• L’un des anciens disait : « Si un homme se fi xe dans un endroit sans l’améliorer, cet endroit le rejettera comme un être qui n’a pas porté de fruit ».
• Un frère demanda un jour à l’abbé Poemen : « Comment dois-je me comporter là où je vis ? L’Ancien répondit : « Soyez prudent comme si vous étiez étranger : où que vous soyez, ne désirez pas que vos paroles fassent loi, et vous aurez le repos ».
• À un jeune moine qui craignait beaucoup la souffrance, Abba Daniel dit : « Qui a peur de souffrir souffre déjà de sa peur… »
« PRÈS DE MOI SONT LES FRUITS MÛRS DE LA VÉRITÉ » (SAINT JEAN CHRYSOSTOME)
18 juillet, 2013http://notredamedesneiges.over-blog.com/categorie-1061954.html
« PRÈS DE MOI SONT LES FRUITS MÛRS DE LA VÉRITÉ » (SAINT JEAN CHRYSOSTOME)
C’est notre cadeau de Noël pour nos lecteurs . Ci-dessous, de nombreux extraits d’une homélie EXCEPTIONNELLE rédigée par Saint Jean Chrysostome à l’occasion de la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il faut le souligner : les interrogations sur la malice des juifs endurcis, les précisions, et les subtilités théologiques de Saint Jean Chrysostome sont remarquables, c’est une vraie catéchèse. N’ayez pas peur de vous FORMER en prenant le temps nécessaire pour lire et approfondir les mystères de notre foi ; trop de catholiques ont aujourd’hui un réel problème de formation doctrinale qu’il nous faut absolument réparer. Nous vous souhaitons à tous de saintes fêtes de Noël, jour où le Verbe de Dieu est né dans le temps d’une manière exclusivement DIVINE de la Vierge inviolée pour l’amour de nous tous. N’oublions pas dans nos prières les personnes sans familles, les personnes qui se sentent rejetées de tous, mais aussi toutes celles qui souffrent physiquement ou moralement. Pour elles aussi, le message de l’ange est vrai : « Ne craignez point; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » (Luc 2, 10-11)
[…] Aujourd’hui, celui qui est né du Père d’une manière ineffable est né de la Vierge, pour l’amour de moi, d’une manière inexplicable et merveilleuse. II est né du Père, avant les siècles, conformément aux lois de sa nature et Celui qui l’a engendré le sait ; aujourd’hui, il est né en dehors des lois de la nature et la grâce de l’Esprit-Saint en est témoin. Sa génération céleste est légitime et la génération terrestre ne l’est pas moins; il est vraiment le Dieu engendré de Dieu, il est vraiment homme né d’une vierge. Dans le ciel, il est le seul Fils unique d’un seul; sur la terre, il est le seul Fils unique d’une vierge seule. De même que dans sa génération céleste il serait impie de lui chercher une mère, de même dans sa génération terrestre ce serait un blasphème de lui chercher un père. Le Père a engendré sans écoulement de sa substance et la Vierge a enfanté sans connaître la corruption. Dieu n’a point souffert d’écoulement de sa substance, car il a engendré comme il convenait à un Dieu, et la Vierge n’a point connu la corruption lorsqu’elle enfantait, parce qu’elle a enfanté spirituellement. D’où il suit que sa génération céleste ne peut être expliquée par des paroles humaines et que sa venue dans le temps ne peut être le sujet de nos investigations. Je sais qu’une vierge a enfanté aujourd’hui, et je crois qu’un Dieu a engendré en dehors du temps; mais j’ai appris que le mode de cette génération doit être honoré par le silence et ne peut être l’objet d’une curiosité indiscrète. Car, lorsqu’il s’agit de Dieu, il ne faut pas nous arrêter à la nature des choses, mais croire à la puissance de Celui qui agit. C’est une loi de la nature qu’une femme mette au monde après qu’elle a contracté mariage; mais si une vierge, sans connaître le mariage, enfante et ensuite reste vierge, ceci est au-dessus de la nature. Que l’on scrute ce qui est conforme à la nature, j’y consens; mais on doit honorer par le silence ce qui est au-dessus de la nature, non parce qu’if faut s’éloigner de tels sujets, mais parce qu’ils sont ineffables et dignes d’être célébrés autrement que par des paroles.
• […] De même que l’artisan qui trouve une matière très-belle et parfaitement disposée en fabrique un vase merveilleux, ainsi le Christ trouvant le corps saint et l’âme de la Vierge se construit un temple animé, il forme dans son sein l’homme tel qu’il l’a résolu, se revêt de cette nature humaine et se manifeste aujourd’hui, n’ayant point rougi de la difformité de notre nature. Ca n’a pas été pour lui un opprobre de se revêtir de son propre ouvrage, et c’était pour son œuvre une gloire éclatante que celle de devenir le vêtement de Celui qui l’avait faite. De même que dans la première formation il était impossible que l’homme existât avant que la terre dont il fut fait vînt entre les mains de son Créateur, ainsi il était impossible que le corps corruptible de l’homme reçût une nouvelle nature avant que Celui qui l’avait faite s’en fût revêtu. […] « Voici que la vierge concevra » (Isaïe, VII, I4.) La synagogue gardait la promesse écrite ; l’Eglise possède l’objet de la promesse. L’une a possédé le livre et l’autre les trésors promis par ce livre ; l’une a su teindre la laine et l’autre a revêtu la robe de pourpre qui en a été tissue. La Judée l’a enfanté; la terre entière l’a reçu. La synagogue l’a nourri et élevé ; l’Eglise le possède et recueille les fruits de sa présence. Celle-là eut le cep de la vigne et près de moi sont les fruits mûrs de la vérité. Celle-là a vendangé les raisins ; mais les nations boivent le breuvage mystique. Celle-là a semé le grain du froment dans la Judée; mais les nations ont moissonné avec la faux la moisson de la foi. Les nations ont recueilli avec piété la rose, tandis que l’épine de l’incrédulité est demeurée parmi les Juifs. Le petit s’est envolé et les insensés restent assis auprès du nid demeuré vide. Les Juifs interprètent la lettre, qui est semblable à la feuille, et les nations recueillent le fruit de l’Esprit.
• « La Vierge concevra ». Dis-moi donc le reste, ô juif ! dis-moi quel est Celui qu’elle a enfanté ? Aie en moi autant de confiance qu’en Hérode. Mais tu manques de confiance, et je sais pourquoi. Tu ne penses qu’à tendre des embûches. Tu l’as dit à Hérode afin qu’il le mît à mort; tu ne me le dis pas, pour que je ne puisse l’adorer. Quel est donc Celui qu’elle a enfanté ? Quel est-il ? C’est le Maître de la nature. Lorsque tu gardes le silence, la nature crie. Elle a enfanté Celui qui a été mis au monde de la façon qu’il avait choisie pour naître. Ce n’est pas la nature qui avait réglé cet enfantement, mais c’est le Maître de la nature qui introduit ce mode inusité de naissance, afin de montrer, en se faisant homme, qu’il ne naît pas comme un homme, mais comme un Dieu. Il naît aujourd’hui d’une vierge qui triomphe de la nature et qui remporte la victoire sur le mariage. Il convenait au Dispensateur de la sainteté qu’il naquît d’un enfantement pur et saint. Il est Celui qui forma autrefois Adam d’une terre vierge et ensuite tira la femme d’Adam sans le concours d’une mère. De même qu’Adam, sans mère, donna naissance à la femme, ainsi la Vierge enfante aujourd’hui un homme sans le concours de l’homme. Et parce que le sexe de la femme était redevable envers l’homme depuis qu’Adam avait donné naissance à la femme sans le secours d’une femme, aujourd’hui la Vierge paye à l’homme la dette contractée par Eve, puisqu’elle enfante sans le secours de l’homme. Afin qu’Adam ne puisse s’enorgueillir d’avoir produit la femme sans le secours d’une femme, la Vierge engendre un homme sans le secours de l’homme, de telle sorte que l’égalité résulte de la parité des merveilles opérées. Adam perdit une de ses côtes et n’en fut pas amoindri; d’autre part, le Seigneur s’est formé dans le sein de la Vierge un temple animé et il n’a point détruit sa virginité. Adam demeura sain et sauf après l’enlèvement de sa côte; la Vierge n’a point été flétrie après la naissance de son fils. Le Seigneur […] naît d’une vierge et, en naissant, il garde le sein de sa mère immaculé, et cette vierge elle-même sans souillure, afin que les circonstances inusitées d’un pareil enfantement nous inspirent une foi plus grande. Donc, si le Gentil m’interroge ou si le juif m’interroge pour savoir si le Christ, étant Dieu par nature, s’est fait homme en dehors des lois de la nature, je répondrai qu’il en est ainsi, et j’en donnerai pour preuves les marques d’une virginité qui n’a point été violée. Car il n’y a qu’un Dieu qui puisse vaincre l’ordre de la nature, il n’y a que Celui qui a fait le sein de la femme et lui a donné sa virginité qui ait pu préparer pour lui-même ce mode immaculé de sa naissance et se construire, selon son désir, un temple bâti d’une manière ineffable.
• Dis-moi donc, ô juif, si la Vierge a enfanté ou non ? Si elle a enfanté, reconnais la merveille de cet enfantement. Mais si elle n’a point enfanté, pourquoi as-tu trompé Hérode ? C’est toi-même qui as répondu lorsqu’il demandait où devait naître le Christ : « A Bethléem, dans la terre de Juda » (Matth. II, 5.) Est-ce que je connaissais cette bourgade ou ce lieu ? Est-ce que j’étais informé de la dignité de Celui qui venait de naître ? Est-ce que ce n’est pas Isaïe qui fait mention de lui comme d’un Dieu ? « Elle enfantera un fils », dit-il, « et on l’appellera Emmanuel » (Isaïe, VII, 14.). N’est-ce pas vous, adversaires sans bonne foi, qui nous avez appris la vérité ? N’est-ce pas vous, scribes et pharisiens, observateurs exacts de la loi, qui nous avez instruits de toute cette affaire ? (Matth. I, 23.) Est-ce que nous connaissions la langue hébraïque ? Est-ce que vous n’avez pas été vous-mêmes les interprètes des Ecritures ? Après que la Vierge eut enfanté, avant qu’elle enfantât, n’est-ce pas vous qui, interrogés par Hérode, afin qu’il fût clair que ce passage n’est pas interprété avec partialité, avez apporté en témoignage le prophète Michée, à l’appui de votre discours ? « Et toi », dit-il, « Béthléem, maison de paix, tu n’es pas la dernière entre les principales villes de Juda; car c’est de toi que sortira le chef qui gouvernera mon peuple d’Israël » (Mich. V, 2; Matth. 2, 6.) Le prophète a dit avec raison : « De toi », car c’est de vous qu’il est sorti pour être donné au monde. Celui qui est se manifeste, mais celui qui n’est pas est créé ou formé. Mais lui, il était; il était auparavant; il était toujours. Il était de toute éternité comme Dieu, gouvernant le monde. Aujourd’hui, il se manifeste comme homme afin de gouverner son peuple, mais comme Dieu il sauve toute la terre. O ennemis utiles ! O accusateurs bienveillants ! Vous dont l’imprudence a révélé le Dieu né dans Béthléem, vous qui avez fait connaître le Seigneur caché dans la crèche, vous qui sans le vouloir avez montré la retraite dans laquelle il repose, vous qui devenus nos bienfaiteurs contre votre gré avez découvert ce que vous vouliez laisser dans l’ombre ! Voyez-vous ces maîtres inhabiles ? Ce qu’ils enseignent, ils l’ignorent: ils meurent de faim et ils nous nourrissent; ils ont soif et ils nous désaltèrent; ils sont dans l’indigence et ils nous enrichissent.
• Venez donc et célébrons cette fête; venez et que ce soit pour nous un jour de solennité. Que la manière de célébrer cette fête soit extraordinaire, puisque le récit de cette naissance est extraordinaire. Aujourd’hui, le lien antique est brisé, le diable est couvert de confusion, les démons se sont enfuis, la mort est détruite, le paradis est ouvert, la malédiction est effacée, le péché a été banni, l’erreur a été vaincue, la vérité est revenue, et la parole de la piété est répandue et propagée en tous lieux. La vie du ciel est implantée sur la terre, les anges communiquent avec les hommes, les hommes ne craignent point de s’entretenir avec les anges. Et pourquoi ? Parce qu’un Dieu est venu sur la terre et l’homme dans le ciel, et qu’ainsi tout a été uni et mêlé. Il est venu sur la terre, lui qui est tout entier dans le ciel, et, étant tout entier dans le ciel, il est tout entier sur la terre. Etant Dieu, il s’est fait homme, sans renoncer à sa divinité. Etant le Verbe, non sujet au changement, il s’est fait chair : il s’est fait chair afin d’habiter parmi nous. Il n’est point devenu Dieu, mais il était Dieu. Mais il s’est fait chair, afin qu’une crèche pût recevoir Celui que le ciel ne pouvait contenir. Il est donc posé dans la crèche, afin que Celui qui nourrit toute créature reçoive d’une vierge mère la nourriture qui convient à un petit enfant. De la sorte, le Père des siècles à venir devient un enfant à la mamelle et repose sur les bras d’une vierge, afin d’offrir aux mages un accès plus facile. Car aujourd’hui les mages arrivent et donnent l’exemple de ne point obéir au tyran : le ciel se réjouit et indique le lieu où repose son Seigneur, et ce Seigneur porté sur le nuage léger du corps qu’il a choisi s’avance rapidement vers le pays d’Egypte. En apparence, il fuit les embûches d’Hérode ; dans la réalité, il accomplit ce qui avait été dit par le prophète Isaïe : « En ce jour-là », dit-il, « Israël sera le troisième, après l’Assyrien; parmi les Egyptiens sera mon peuple béni sur la terre que bénit le Seigneur Dieu des armées en disant : Béni sera mon peuple en Egypte, en Assyrie, et en Israël ! » (Isaïe, XIX, 24.)
• Que diras-tu, ô juif, toi, le premier, qui deviens le troisième ? Les Egyptiens et les Assyriens sont mis avant toi, et Israël, le premier-né, est compté ensuite. Il en est ainsi à bon droit. Les Assyriens viendront d’abord, puisque les premiers, ils ont adoré en la personne des mages. Les Egyptiens après les Assyriens, parce qu’ils l’ont reçu fuyant les embûches d’Hérode. Israël sera compté le dernier parce qu’après la sortie du Jourdain, il l’a reconnu par la personne des apôtres. Il est entré en Egypte renversant les idoles de l’Egypte faites de la main de l’homme, après avoir fait mourir les premiers-nés des Egyptiens. (Isaïe, XIX, 1.) C’est pourquoi aujourd’hui il se présente en qualité de premier-né, afin de faire disparaître un deuil ancien. Qu’il soit appelé premier-né, c’est ce qu’atteste Luc l’évangéliste, en disant : « Et elle mit au monde son premier-né, et elle l’enveloppa de langes, et elle le plaça dans la crèche parce qu’il n’y avait point de place pour eux dans l’hôtellerie. » (Luc, II, 7.) Il entre en Egypte pour mettre fin au deuil antique, apportant la joie et non des plaies nouvelles, et au lieu de la nuit et des ténèbres la lumière du salut. Jadis, l’eau du fleuve avait été souillée par la mort des enfants enlevés avant l’âge. Maintenant, celui-là même entre en Egypte qui, autrefois, avait rougi ces ondes; il donne à l’eau du fleuve la vertu d’engendrer le salut, purifiant par la puissance de l’Esprit tout ce qu’il y avait en elle d’impur et de souillé. Les Egyptiens, frappés de diverses plaies et se laissant aller à leur fureur, avaient méconnu Dieu. Il entre en Egypte et remplit de la connaissance de Dieu les âmes religieuses qui sont dans cette contrée, en sorte que la terre arrosée par le Nil aurait bientôt plus de martyrs que d’épis.
• A cause de la brièveté du temps, je terminerai ici mon discours. Je terminerai lorsque j’aurai dit comment le Verbe, qui est immuable, est devenu chair, sans changement de sa nature. Mais que dirai-je ou comment parlerai-je ? Je vois un artisan, une crèche, un enfant, des langes, enfant né de la Vierge privé des choses nécessaires, de toutes parts la pauvreté, de toutes parts l’indigence. Avez-vous vu le riche dans une pauvreté profonde ? Comment étant riche est-il devenu pauvre à cause de nous ? Comment n’a-t-il point un lit, point de molle toison, mais la crèche toute nue sur laquelle il est jeté ? O pauvreté, source de richesses ! 0 richesses sans mesure, qui n’avez que l’apparence de la pauvreté ! Il repose dans la crèche et il ébranle le monde entier. Il est enveloppé dans les liens de ses langes et il brise les liens du péché. Il n’a pas encore fait entendre sa voix et il a instruit les mages et il les a disposés à la conversion. Que dirai-je donc ou comment parlerai-je ? Voici l’enfant enveloppé de ses langes et couché dans la crèche ; Marie, vierge et mère est près de lui ; près de lui est Joseph, regardé comme son père. Celui-ci est appelé le mari, celle-là est saluée du nom de femme ; mais ces noms légitimes sont dépouillés de toute leur signification habituelle, ils doivent être compris comme une simple appellation, mais une appellation qui ne va point jusqu’à la nature des choses. Joseph est l’époux de Marie, mais l’Esprit-Saint l’a couverte de son ombre. Et c’est pour cela que Joseph hésite et ne sait quel nom donner à l’enfant. Il n’osait pas dire qu’il fût le fruit de l’adultère et ne pouvait proférer ce blasphème contre la Vierge, mais il ne pouvait pas dire qu’il fût son propre fils, car il savait qu’il ignorait comment et d’où l’enfant tirait son origine. C’est pour cela que, tandis qu’il doute, un oracle du ciel lui est apporté par la voix de l’ange : « Ne crains pas Joseph, car ce qui est né d’elle est de l’Esprit-Saint. » (Matth. I, 20.).
• L’Esprit-Saint a couvert la Vierge de son ombre. Pourquoi donc est-il né de la Vierge, en conservant sa virginité immaculée ? Afin que, si jadis Satan trompa Eve encore vierge, Gabriel, à son tour, vint apporter un heureux message à Marie, elle-même vierge. Mais Eve trompée enfanta une parole qui introduisit la mort dans le monde, tandis que Marie, recevant un heureux message, enfanta dans la chair le Verbe qui nous donne la vie éternelle. La parole d’Eve indiqua le bois par lequel Adam fut chassé du paradis; le Verbe sorti de la Vierge montre la croix par laquelle il introduit le larron à la place d’Adam dans le paradis. Car comme les gentils, les juifs et les hérétiques ne voulaient pas croire que Dieu engendre sans écoulement de sa substance, en demeurant immuable, c’est pourquoi aujourd’hui, sorti d’un corps sujet au changement, il a conservé, dans son intégrité, ce corps sujet au changement, pour nous faire comprendre que, de même qu’il est né d’une vierge sans briser sa virginité, ainsi Dieu, sans changement ni écoulement de sa substance sainte, comme Dieu, a engendré un Dieu, ainsi qu’il convenait à un Dieu. Et, parce que les hommes, ayant abandonné Dieu, se sont fait des statues de forme humaine auxquelles ils portaient leur culte, au mépris du Créateur; à cause de cela, aujourd’hui, le Verbe de Dieu, étant Dieu, apparaît sous la forme de l’homme, afin de détruire le mensonge et de transporter vers lui-même tout culte. A lui donc qui rétablit de la sorte toutes choses dans une voie meilleure, à Celui qui est le Christ Notre-Seigneur, gloire et honneur, ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.
Sainte Marcellina , sœur de saint Ambroise
17 juillet, 201317 JUILLET: ST. MARCELLINA, VIRGIN, SŒUR DE ST. AMBROISE DE MILAN
17 juillet, 2013http://wdtprs.com/blog/2006/07/17-july-st-marcellina-virgin/
(Google Traductions Anglais)
17 JUILLET: ST. MARCELLINA, VIRGIN, SŒUR DE ST. AMBROISE DE MILAN
Publié le 17 Juillet 2006 par le père. John Zühlsdorf
Aujourd’hui, c’est la fête de saint Marcellina, la sœur aînée de saint Ambroise de Milan. Elle est probablement né à Trèves autour de 330.
En 353, à la fête de l’Epiphanie, elle prit le voile dans la Basilique vaticane, consacrée à la virginité perpétuelle par le pape Libère (qui a construit la grande Basilique de Sainte Marie Majeure, la basilique «libérienne»). Elle est restée à Rome pendant quelque temps.
Marcellina occasionné un traité théologique importante et certaines narrations fascinantes événement événements clés du 4ème siècle.
Ambrose dédié à Marcellina ce qui est considéré comme le premier traitement spirituel et théologique systématique de la virginité, son De virginibus. La genèse de ce travail est intéressant. Il sortit en 377, environ trois ans après Ambrose est devenu évêque. Il semble être composé de deux sermons, un par Ambrose lors de la fête de Sainte-Agnès et l’autre par le pape Libère le jour de Noël 353 lorsque Marcellina reçu le voile. Il pourrait y avoir un autre, troisième sermon ainsi. A partir de ces sources Ambrose a traité le sujet très complète. Vous pouvez dire que Ambrose a dû avoir un dialogue sur la virginité et sa signification. Par exemple, Marcellina peut avoir contribué une suggestion pour le travail de Ambrose De virginibus qu’il était permis pour les vierges de se suicider pour éviter le viol.
Nous avons trois lettres (Epp. 20, 22, 41) de Ambrose à Marcellina. Dans ep. 20 Ambrose décrit les événements de la Semaine Sainte en 386 lorsque l’impératrice Justine essayait de saisir basiliques de Milan pour l’utilisation des ariens. C’est le fameux Stand Off lorsque les catholiques eux-mêmes autour de leur évêque barré dans l’église et, face à des menaces de violence de la part des troupes impériales, baissa les yeux sur un massacre tout en chantant des cantiques. Nous avons certains des hymnes de Ambrose, qui ont ainsi déplacée Saint Augustin d’Hippone et l’ont aidé à sa conversion «affective». Dans ep. 22 Ambrose décrit la découverte des corps des saints. Gervais et Protais avec une transcription de son homélie. Dans ep. 41 Ambroise raconte son homélie sur la différence entre l’Église et la synagogue dans le cadre des événements entourant la combustion de l’empereur Théodose d’une synagogue et le temple du valentiniens à Callinicum.
Ambrose semble avoir eu la pratique de raconter à sa sœur Les événements importants de sa vie.
Ambrose a décrit la douleur de sa soeur au décès prématuré de Satyre leur frère dans De excessu fratris Satyri 1,33. Il vaut la peine le temps de lire ce qui Ambroise écrit ici, pour vous dire quelque chose de son caractère et leur lien de famille aimante:
33. Heureux donc, était [Symmaque], dans opportun un mort, parce qu’il n’a pas été conservé pour cette douleur. Certes, tu [Satyre] art plus heureux que ta sainte sœur, privé de ton confort, inquiète pour sa propre modestie, ces derniers temps béni avec deux frères, maintenant misérables parce que des deux, ne pouvant ni de suivre l’un ni à laisser l’autre pour qui ta tombe est un hébergement, et le sépulcre de tes entrailles d’une maison. Et ne serait-ce que même ce lieu de repos étaient en sécurité! Notre nourriture est mêlé de pleurs et notre boisson avec des larmes, car tu nous as donné le pain de larmes que la nourriture, et des larmes à boire dans une large mesure, voire même au-delà de la mesure.
34. Que dirai-je maintenant de moi-même, qui ne peut pas mourir de peur que je laisse ma soeur, et le désir de ne pas vivre de peur que je sois séparé de toi? Pour ce qui ne peut jamais être agréable pour moi sans toi, en qui était toujours tout mon plaisir? ou quelle satisfaction est de rester plus longtemps dans cette vie, et de s’attarder sur la terre où nous vivions avec plaisir aussi longtemps que nous avons vécu ensemble? S’il y avait quelque chose qui pourrait nous enchanter ici, il pourrait se réjouit pas sans toi, et si jamais nous avions ardemment désiré prolonger notre vie, maintenant, en tout cas, nous n’existerions pas sans toi.
Pour vous dire quelque chose d’Ambrose, issu d’une famille ancienne et puissante, riche dans son propre droit avant de devenir évêque. Ambrose se dépouilla de ses biens et, après avoir fait des arrangements pour le revenu et le bien-être de sa sœur Marcellina, a tout donné aux pauvres. Par la suite, il laisserait la porte de sa maison ouverte aux visiteurs et dépensé beaucoup d’efforts et de ressources de l’Eglise dans le soin des pauvres.
Selon un ouvrage intitulé Vita Sanctae Marcellinae, est mort autour de 70 ans à Milan le 17 quand Simplicianus était évêque, donc, quelque part entre la mort d’Ambroise en 397 et 401, et elle a été enterré dans la basilique milanais de Saint-Ambroise, près de son frère.
Le fait de la consécration à la virginité de Marcellina souligne le caractère dévot du ménage dans lequel elle et ses frères ont été élevés, en dépit du fait que ni Ambrose ni Satyre ont été baptisés jusqu’à ce qu’ils soient adultes (pas rare dans le monde antique). Rappelez-vous que même la mère ultra-pieux de saint Augustin, Monique, n’a pas eu son enfant baptisé comme un enfant. En tout état de cause, Ambroise lui-même était un «bachelor», même dans la mi-trentaine quand il devint évêque (et se fait baptiser très vite!) Et Satyre frère est resté célibataire et, comme nous le savons de l’oraison funèbre de Ambrose. En bref, les trois enfants étaient célibataires.
Marcellina est une de ces femmes intéressantes du monde antique qui, bien que dans l’arrière-plan derrière les hommes célèbres de la journée, néanmoins exercé une influence. En raison de Marcellina et sa correspondance avec son super-star, frère super-occupé, nous savons quelque chose de questions importantes du 4ème siècle.
L’EXTRAORDINAIRE
17 juillet, 2013http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Besson/Articles2/extraord.html
L’EXTRAORDINAIRE
EMILE BESSON.OCTOBRE 1961.
Si vous ne faites accueil qu’à vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? (Matthieu 5, 47)
Les gens auxquels le Christ adresse cette question étaient des juifs. Les juifs étaient le peuple le plus particulariste qui ait jamais existé. Ils se prétendaient des êtres à part, ils se proclamaient « la race élue ». Tout ce qui ne faisait pas partie de leur clan. était réputé par eux étranger, impur, voire ennemi. Ils étaient donc logiques avec eux mêmes en faisant accueil à ceux là seuls qu’ils considéraient comme leurs frères. Ils s’enorgueillissaient de la protection, de l’aide qu’ils se donnaient mutuellement. A leurs veux, resserrer au maximum le lien séculaire qui les unissait les uns aux autres, c’était accomplir au maximum la volonté de Dieu, c’était réellement s’unir à Dieu.
Ce n’est déjà pas si facile pour l’homme d’aimer les siens. Que de renoncements constamment renouvelés, que de dévouement, que de bonne volonté n’y faut-il pas? Et celui qui parviendrait à réaliser ce programme de vie ne serait-il pas fondé à se donner à lui-même un bon témoignage?
Le Christ heurte de front l’orgueil de race de Ses interlocuteurs, un orgueil enraciné depuis des siècles; Il leur déclare que leur religion est une religion de païens et de péagers – les païens et les péagers, c’est-à-dire les êtres qu’ils méprisaient, qu’ils détestaient le plus au monde -, que leur religion est une religion ordinaire, sans valeur.
Qu’est-ce à dire, sinon que le Christ fait de l’extraordinaire le caractère distinctif de la religion qu’Il est venu apporter au monde ? L’extraordinaire doit être l’ordinaire de Son disciple.
L’extraordinaire dans le mal se manifeste par le scandale, donc par quelque chose qui se voit et s’entend. L’extraordinaire qui doit être la trame de l’existence du chrétien est humble , il est sous le seul regard de Dieu. La vie du disciple est un constant témoignage rendu à son Maître ; il sait, lorsque c’est nécessaire, dire la parole qui fait penser ou qui redresse; il sait, lorsque la gloire de Dieu et le bien du prochain le demandent, rompre en visière à la sagesse, à la morale et aux coutumes de ce monde, se compromettre aux yeux des hommes pour le service de Dieu. Mais il ne se met pas en avant, il ne se singularise pas, il ne monte pas sur des tréteaux, il ne se livre à aucune acrobatie spirituelle. Le disciple est extraordinaire par l’intérieur, par la qualité de son enthousiasme, par la constance de son attitude d’amour et d’obéissance en face de Dieu, en face du prochain.
Il y a des degrés dans l’extraordinaire. L’extraordinaire évangélique est bien, autre chose encore que ce que nous venons de dire.
En effet, le but que le Christ propose aux créatures, c’est l’entrée dans le Royaume de Dieu, c’est à dire le passage du Créé dans l’Incréé, du Relatif dans l’Absolu. Ce but, c’est la vie inimaginable dans la Lumière même de Dieu.
Tendre seulement vers un tel but requiert les passions les plus ardentes, des énergies surhumaines, une constance qui défie les siècles.
Pour la grande masse des humains, à laquelle nous appartenons, les obligations de la morale courante – déjà si ardue à observer – nous maintiennent et nous font avancer à pas comptés sur la Route indéfinie qui mène au Royaume. Mais il est des êtres qui trouvent trop longue la grande route; ils recherchent la coursière abrupte mais directe, le chemin de chèvres, ils le frayent lorsqu’il n’apparaît pas. L’extraordinaire est leur domaine. Si grand est leur amour pour Dieu et pour le prochain que cet amour embrasse tous les prochains, les sympathiques et les antipathiques, les raffinés comme les rustres, les bons et les mauvais; il englobe tous les êtres et toutes les choses pour les amener à Dieu.
Rien ne leur coûte ils accepteraient tous les martyres pour hâter, ne serait-ce que d’une fraction de seconde, l’avénement du jour où « Dieu sera tout en tous ».
C’est pour ces pèlerins de l’Absolu ces chercheurs de l’impossible, ces libertaires de l’Esprit que le Christ a prononcé des paroles que nos esprits débiles considèrent comme des symboles: « Si ton oeil est pour toi ,ine cause de chute, arrache le et jette-le loin de toi. Si ta main est pour toi une cause de chute, coupe-la et jette-la loin de toi. Si quelqu’un te frappe à la joue droite, présente-lui aussi l’autre. – Si quelqu’un veut t’obliger à faire une course d’un mille, fais-en deux avec lui. – Si tu veux être parfait, vends tout ce que tu as et donne-le aux pauvres. – Donne à qui te demande, ne te détourne pas de celui qui veut t’emprunter. Si quelqu’un vent marcher sur mes traces, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix chaque jour et qu’il me suive. – Soyez parfaits comme votre Père qui est dans les cieux est parfait ».
Ces paroles ont été dites il y a deux mille ans. Combien d’individus les ont « entendues » au cours de ces vingt siècles ?
Le christianisme est né de l’extraordinaire que furent la vie et l’enseignement du Christ; il a grandi et il s’accomplira par cet extraordinaire : la vie sainte des Disciples.
Notre Dame du Mont Carmel priez pour nous
16 juillet, 2013LITANIES DE NOTRE-DAME DU MONT CARMEL
16 juillet, 2013http://www.mariedenazareth.com/6530.0.html?&L=0
LITANIES DE NOTRE-DAME DU MONT CARMEL
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.
Père céleste qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils Rédempteur du monde qui êtes Dieu,ayez pitié de nous.
Esprit-Saint qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Marie,
(on répond : priez pour nous pécheurs).
Notre-Dame du Mont Carmel, Reine du Ciel,
Notre-Dame du Mont Carmel, Victorieuse de Satan,
Notre-Dame du Mont Carmel, Fille très obéissante,
Notre-Dame du Mont Carmel, Vierge très pure,
Notre-Dame du Mont Carmel, Epouse très dévouée,
Notre-Dame du Mont Carmel, Mère très tendre,
Notre-Dame du Mont Carmel, Modèle parfait de vertu,
Notre-Dame du Mont Carmel, Ancre sûre d’espérance,
Notre-Dame du Mont Carmel, Refuge dans l’affliction,
Notre-Dame du Mont Carmel, Dispensatrice des dons de Dieu,
Notre-Dame du Mont Carmel, Bastion contre nos ennemis,
Notre-Dame du Mont Carmel, notre Aide dans le danger,
Notre-Dame du Mont Carmel, Chemin menant à Jésus,
Notre-Dame du Mont Carmel, notre Lumière dans les ténèbres,
Notre-Dame du Mont Carmel, notre Consolation à l’heure de la mort,
Notre-Dame du Mont Carmel, Avocate des pécheurs les plus abandonnés,
Pour ceux qui sont endurcis dans le vice,
(on répond : nous venons à Vous avec confiance,
O Notre-Dame du Mont Carmel).
Pour ceux qui offensent votre Divin Fils,
Pour ceux qui négligent de prier,
Pour ceux qui sont à l’agonie,
Pour ceux qui diffèrent leur conversion,
Pour ceux qui souffrent en purgatoire,
Pour ceux qui ne Vous connaissent pas,
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde,
pardonnez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde,
exaucez-nous Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde,
ayez pitié de nous Seigneur.
Notre-Dame du Mont Carmel, Espérance des désespérés,
intercédez pour nous auprès de Votre Divin Fils.
PRIONS
Notre-Dame du Mont Carmel, glorieuse Reine des Anges, Canal de la plus tendre miséricorde de Dieu envers les hommes, Refuge et Avocate des pécheurs, je me prosterne devant Vous avec confiance, vous suppliant de m’obtenir…
En retour, je vous promets solennellement d’avoir recours à Vous dans toutes mes épreuves, mes souffrances, mes tentations, et je ferai tout en mon pouvoir pour engager les autres à Vous aimer, à Vous vénérer, et à Vous invoquer dans tous leurs besoins.
Je vous remercie pour les grâces sans nombre que j’ai reçues de Votre miséricorde et de Votre puissante intercession. Continuez d’être ma défense dans le danger, mon guide pendant la vie et ma consolation à l’heure de la mort.
Ainsi soit-il !
Notre-Dame du Mont Carmel, Avocate des pécheurs les plus abandonnés, priez pour l’âme du pécheur le plus abandonné de l’univers (ou pour l’âme de…). Alors les Anges du Ciel se réjouiront et l’enfer sera privé de sa proie.
Je viens à Vous avec confiance, O Notre-Dame du Mont Carmel.
N.B. Ces litanies de Notre-Dame du Mont Carmel ont été répandues en langue anglaise au cours de l’année 1912 par les soins des Pères Carmes d’Englewood (Etats-Unis), munies de l’imprimatur de l’évêque de New-Jersey.
Les Pères Carmes avaient ajouté la mention : «Ces belles litanies ont été trouvées très efficaces par tous ceux qui les offrent pour la conversion des pécheurs».
Prier ensuite : Un « Notre Père » + Un « Je vous salue Marie » et terminer par le signe de Croix
VIERGE MARIE – L’ESPRIT, L’EGLISE, LA VIERGE MARIE… ET LE PROPHÈTE ELIE
16 juillet, 2013http://lecarmel.org/saints/modeles-biblique/vierge-marie-et-elie.php
VIERGE MARIE – L’ESPRIT, L’EGLISE, LA VIERGE MARIE… ET LE PROPHÈTE ELIE
Pour écouter le Saint Esprit nous avons la Vierge Marie et l’Eglise. Bien sûr avec Jésus, nous avons le maître, le docteur, le grand-prêtre, le roi… Il semblerait que nous ayons l’essentiel puis nous avons tout, mais nous n`avons rien si cela reste extérieur!
Nous avons besoin de maîtres intérieurs: l`Eglise et Marie nous sont donnés pour cela! Marie et l’Eglise sont les deux mains du Saint Esprit!…Le Père a un visage analogique, le Fils a un visage humain… Mais le Saint Esprit n`a pas de visage, alors il nous offre celui de la Ste Vierge! L’Esprit-Saint n’est évidemment pas la Sainte Vierge mais la Miséricorde de Dieu a désiré cette indissociable lien entre eux deux! Jamais dans l`Eglise, on ne demande à voir le visage de l`Esprit Saint car l`Esprit Saint nous est donné pour désirer regarder le Père et le Fils. L’Esprit Saint est comme la lumière. On ne regarde pas la lumière en face! Mais la lumière éclaire ce que nous regardons! Cette lumière nous corrige doucement et maternellement. Hymne à l’Esprit-Saint: Rectifie ce qui es faussé, redresse ce qui est tordu…La Vierge Marie nous donne cette lumière. Voici ta mère… s`étend à toute l`Eglise. La Vierge Marie est notre refuge.
Tout spécialement au Carmel nous choisissons de vivre sous le manteau de la Vierge. Nous portons l’habit de la Vierge. Les Carmes sont très exactement et dès leur origine les frères de la bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel. Leur première chapelle est consacrée à la Vierge Marie et dès ses commencements tout l’ordre du Carmel se réclamera de son patronnage…
En fait le refuge marial est difficile car il doit être la mort de notre orgueil. Il n`y a pas de garantie d`être dans la bonne attitude! Sinon ce serait vouloir un billet dans sa poche, une garantie, un certificat de vérité…En effet qu`importe, si tu y es, tu risques de ne plus y être dans 5 minutes!… et si tu n`y es pas, d`y être dans 5 minutes!…La seule sécurité c`est la supplication permanente (Kyrie eleison!): le gouffre de la supplication confiante. Thérèse de Lisieux est le grand (petit) docteur de cette attitude.
Rom 8:26 Pareillement l’Esprit vient au secours de notre faiblesse ; car nous ne savons que demander pour prier comme il faut ; mais l’Esprit lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables…
C’est pourquoi le Carmel, “tout marial” est au coeur de l’évangélisation et de la prédication (Le monde en feu disait la Madre et Thérèse de l’Enfant-Jésus est la patronne des missions). Une réalité sans la Sainte Vierge est « in vitro » et elle risque d`être mortelle; au contraire avec Marie, la réalité est « in vivo »…
MAURICE BLONDEL OU LA PHILOSOPHIE AU SERVICE DE L’ÉVANGÉLISATION – UNE PRÉSENCE CHRÉTIENNE CONTAGIEUSE
16 juillet, 2013http://www.zenit.org/fr/articles/maurice-blondel-ou-la-philosophie-au-service-de-l-evangelisation
MAURICE BLONDEL OU LA PHILOSOPHIE AU SERVICE DE L’ÉVANGÉLISATION
UNE PRÉSENCE CHRÉTIENNE CONTAGIEUSE
Rome, 12 juillet 2013 (Zenit.org) Robert Cheaib
La nouvelle évangélisation a plusieurs visages et tant de nuances. Ou plutôt, elle devrait en avoir pour compénétrer un tissu déchristianisé à divers degrés et pour différentes raisons, ou pour entrer en dialogue avec des terrains jamais christianisés.
Dans ce contexte il ne fait aucun doute que le témoignage vécu est important, ainsi qu’une foi mûre et capable de se décliner avec la capacité réceptive de l’homme contemporain. A cet égard la contribution charismatique que le pape François est en train d’apporter est prophétique.
Le Saint-Père est un témoignage vivant qui atteste de le fraîcheur de l’Evangile, de son actualité. Je suis en effet positivement surpris lorsque, à différentes occasions, je rencontre des amis qui étaient des anticléricaux invétérés et qui – sachant que j’appartiens au cercle des catholiques – sans être interpelés me parlent de sujets de foi vers lesquels, jadis, ils avaient des murailles invulnérables. Je me souviens d’une jeune fille – autrefois athée – qui me parlait de la « divinisation » à laquelle nous sommes appelés, comme nous le rappelle le pape François.
Mais il y a des catégories de personnes à ne pas oublier dans le processus de la nouvelle évangélisation. C’est la catégorie des penseurs, ceux qui cherchent Dieu en cherchant la vérité, en voulant la comprendre. La catégorie des boxeurs de la philosophie. Ceux qui – s’ils étaient touchés par la grâce – seraient de ces saints qui aiment Dieu surtout « par tout leur esprit ». Si je devais choisir un « saint » patron pour cette catégorie, je n’hésiterais pas à élire Maurice Blondel.
Quelques notes de biographie
Maurice Blondel est né à Dijon le 2 novembre 1861 dans une famille naïvement religieuse qui a beaucoup influencé sa vision du monde. La vie de Blondel a lieu dans une France plongé dans le nihilisme et dans le scientisme idéologique, hostile à la foi chrétienne.
Il n’est pas exagéré de résumer l’élan de Blondel pour l’élaboration d’une « apologétique philosophique » du christianisme en utilisant l’objection qu’un vieux camarade de lycée fit un jour au très jeune philosophe : « Pourquoi serais-je obligé de l’enquérir et de tenir compte d’un fait divers survenu il y a 1900 ans dans un coin obscur de l’Empire romain, alors que je me fais gloire d’ignorer tant de grands événements contingents dont la curiosité appauvrirait ma vie intérieure? ».
En acceptant la légitimité de cette question, Maurice Blondel affirme l’inévitabilité d’établir la possibilité ou la réalité mais surtout la nécessité pour l’homme d’adhérer à la réalité surnaturelle. Aussi Blondel s’applique-t-il à connaître « l’état d’âme des ennemis de la foi », pour pouvoir leur donner les réponses les plus adéquates et les plus efficaces.
Un problème commun
Maurice Blondel essaya de combler le vide qui séparait la philosophie française de la fin du XIXème siècle et la foi catholique en posant un problème commun à l’intérêt de la philosophie et la foi: la question du sens de la vie. Son chef-d’œuvre L’Action commencer, en effet, par cette question: « Oui ou non, la vie humaine a-t-elle un sens? ».
La problématique du sens brille à l’horizon de la personne en concomitance avec le fait tout simple et primordial d’exister, de ne plus être dans le néant, un néant que l’homme, même au prix du sang, ne peut plus acquérir, car désormais il existe et le néant pour lui n’existe donc plus.
L’Action exprime la recherche consciencieuse d’un point où greffer le surnaturel chrétien dans l’immanence de l’existence humaine. A partir de l’incipit et tout au long du parcours de sa thèse, Blondel est soutenu par la double fidélité au christianisme et à la raison.
Raisonner avec Blondel nous fait comprendre un fait capital: la Bonne Nouvelle (l’Evangile) serait vraiment tel s’il répondait à une soif enracinée et radicale dans l’homme. Cela n’implique pas que l’Evangile pourrait venir des exigences de l’homme. Maurice Blondel refusait radicalement ce genre de réduction ou de déduction. Ce que le philosophe d’Aix-en-Provence veut dire c’est que l’Evangile – divinement humain – suscite et ressuscite chez l’homme des dimensions et des ouvertures qui, autrement, s’éparpilleraient et se perdraient.
Synchroniser les ailes de foi et raison
L’objectif de cet article n’est pas de résumer la pensée de Blondel, mais de tracer brièvement son style et son intentionnalité. Nous pouvons dire que le profil de Maurice Blondel correspond parfaitement à la lecture que Jean Paul II fait de cette synergie entre la foi et la raison dans l’encyclique Fides et Ratio:
« La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité. C’est Dieu qui a mis au cœur de l’homme le désir de connaître la vérité et, au terme, de Le connaître lui-même afin que, Le connaissant et L’aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur lui-même ».
Si tout auteur sérieux féconde sa pensée à partir de sa vie et vice-versa, Maurice Blondel constitue un cas de fusion presque total entre la vie et la mission. Yvette Périco, une spécialiste de Blondel observe : «L’Action n’est pas seulement l’œuvre, mais la longue vie de Maurice Blondel. En lui, « pensée » et « vie » ont été unis dans une profondeur peu commune ».
La philosophie de Maurice Blondel puise à pleines mains à son expérience de foi et sa propre formation spirituelle personnelle, nourrie à l’école de grandes figures comme Augustin, Bernard de Clairvaux et Ignace de Loyola.
Ce cheminement centré sur la recherche sincère propre à Blondel a savamment uni l’obsequium fidei au sapere aude, en unissant dans sa propre existence « l’angoisse de l’investigateur à la sérénité et confiante docilité de l’enfant ». Il est convaincu que « la philosophie doit être la sainteté de la raison ».
Comme chrétien il ne pouvait pas dissocier sa croyance de sa pensée ; comme philosophe il ne pouvait assumer aucune donnée sans la faire passer au crible de la critique. Au regard de cette double fidélité, Blondel opte pour « la méthode des implications », en partant des expériences les plus immanentes et basilaires qui sont communes à tous pour arriver à un aréopage commun où proclamer le numineux, l’inconnu.
Dans sa jeunesse, Blondel a consacré de longues années au discernement, pour voir si le Seigneur l’appelait au sacerdoce. Dans une des pages de son journal intime il parle de la péricope de la guérison du possédé qui, après sa délivrance, prie Jésus de rester avec lui, mais le Seigneur le renvoie annoncer l’œuvre de Dieu à sa famille. Maurice Blondel arrive à comprendre, grâce au conseil d’un prêtre, que son appel est d’annoncer le Christ dans le monde.
Une image qu’il présente dans son journal rend mieux cette idée : «rester hors du sanctuaire pour orienter ceux qui sont hors de la foi et garder simplement avec une pieuse reconnaissance et une ferveur entretenue l’onction de cette pensée du sacerdoce qui m’a ouvert un chemin dont elle ne devait pas être le terme ».
« L’idée de sacerdoce » qui a animé tout le parcours de Blondel sera incarnée dans un « sacerdoce de la raison », et vécue par notre philosophe dans un ministère humble de recherche, d’apologie, de témoignage prophétique qui portera ses fruits dans la réflexion de divers philosophes et théologiens (Henri de Lubac, Auguste Valensin, Gaston Fessard, Henri Bouillard, etc) et dans la vie de tant de disciples et convertis (comme les philosophes et amis de Blondel Jacques Paliard et Paul Archambaul. Alors que parmi les convertis émerge tout particulièrement la figure de Méhémet-Ali Mulla-Zade, turc, filleul de Blondel converti de l’islam et devenu ensuite Mgr Paul Mulla).
Qui a côtoyé notre auteur peut dire comme Xavier Tilliette : « ce penseur est un prêtre, enveloppé dans son habit sacerdotal, au milieu d’une foule de philosophes et théologiens, avec un secret dans son cœur: il porte l’écrin, le viatique, comme Tarcisius. Il transporte l’hostie de page en page, marque page fragile et lumineux, hôte inconnu sous ses « pseudonymes ».
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Cet article est inspiré de l’œuvre de Robert Cheaib: « Itinerarium cordis in Deum », disponible sur le lien suivant: