Archive pour juillet, 2013

HOMÉLIE 17E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE:

27 juillet, 2013

http://www.homelies.fr/homelie,,3541.html

17E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

DIMANCHE 28 JUILLET 2013

HOMÉLIE MESSE

Les disciples viennent de contempler leur Maître en train de prier et un d’eux se risque à lui demander : « Seigneur apprends-nous à prier, comme Jean-Baptiste l’a appris à ses disciples. »
Nous aussi, nous nous sommes sans aucun doute heurtés souvent à cette difficulté de savoir comment prier. Les premiers mots de la réponse de Jésus sont ici très importants car ils donnent la tonalité de tout ce qui va suivre. « Quand vous priez, dites : ‘Notre Père…’ ». Jésus invite ses disciples à tourner leur regard vers le Père. Jésus n’est pas en train de leur apprendre une formule à réciter mais de leur dire que prier c’est d’abord et avant tout entrer en relation avec Dieu. Jésus leur révèle ici que la prière qui, depuis l’aube des temps, accompagnait l’histoire du salut comme un appel réciproque entre Dieu et l’homme, trouve en lui son accomplissement. En Lui, l’appel de Dieu trouve la réponse de l’homme et le cri de l’homme trouve le cœur rempli de compassion de Dieu. En lui, la soif de Dieu rencontre la soif de l’homme. En nous enseignant à prier « Notre Père », Jésus nous révèle ainsi le mystère de notre salut : en lui, l’Alliance entre Dieu et l’homme, brisée par le péché de ce dernier, se trouve restaurée.
Jusqu’à la venue du Fils de Dieu sur la terre, la prière de l’homme prit souvent la forme d’un drame : drame de l’épreuve de la foi en la fidélité de Dieu à son Alliance. La première lecture de ce jour l’illustre de façon tout à fait significative. Depuis l’épisode du chêne de Mambré où Dieu lui a confié son dessein, Abraham se trouve accordé à la compassion de son Seigneur envers les hommes. Aussi, devant la situation de péché dans laquelle se trouve Sodome, il ose intercéder auprès de Dieu : « Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le pécheur ? Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville. Vas-tu vraiment les faire périr ? Est-ce que tu ne pardonneras pas à cause des cinquante justes qui sont dans la ville ? » Et de continuer de marchander avec Dieu jusqu’à lui obtenir la promesse de ne pas détruire la ville de Sodome s’il ne s’y trouve que dix justes. Le problème c’est que Dieu n’a jamais dit qu’il voulait détruire Sodome. En effet, le texte biblique rapporte seulement ces paroles de Dieu à Abraham : « Comme elle est grande, la clameur qui monte de Sodome et de Gomorrhe ! Et leur faute, comme elle est lourde ! Je veux descendre pour voir si leur conduite correspond à la clameur venue jusqu’à moi. Si c’est faux, je le reconnaîtrai. » La peur d’Abraham de voir Dieu châtier les villes de Sodome et Gomorrhe serait-elle révélatrice du combat intérieur qu’il est en train de mener dans sa relation de confiance au Seigneur ? Sa prière audacieuse d’intercession exprime bien l’épreuve de la foi qu’il est en train de vivre : Dieu sera-t-il fidèle à son Alliance de compassion envers son peuple ?
Jésus, en priant « Notre Père », introduit l’homme à de nouvelles dispositions vis-à-vis de Dieu. Il l’invite à entrer dans son humble confiance filiale. Cependant, il ne faudrait pas croire que cette attitude n’était pas présente chez l’homme biblique de l’Ancien Testament. La longue prière d’action de grâce du psaume de ce dimanche en est la preuve. « De tout mon cœur Seigneur je te rends grâce » ; « Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité » ; « Si je marche au milieu des angoisses, tu me fais vivre » ; « Ta droite me rend vainqueur » ; « Le Seigneur fait tout pour moi ! Seigneur, éternel est ton amour »… Autant d’expressions qui manifestent la confiance en Dieu. Mais, ce qui chez le psalmiste était encore en butte à une foule d’ennemis et de tentations dans l’attente de ce que ferait le Dieu fidèle disparaît totalement dans la prière de Jésus.
En Jésus, Dieu a tenu sa promesse de salut et ce, de façon irrévocable et définitive. Dès lors, pourquoi douter de sa bienveillance paternelle envers-nous ? Dans l’évangile, Jésus nous assure que les prières que nous adresserons à notre Père seront toujours exaucées : « demandez et l’on vous donnera ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on ouvrira. » Mais il est à noter qu’il ne précise pas ce que nous recevrons ou trouverons. Il nous dit seulement : « qui demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvre. » Il nous conduit ainsi à une confiance absolue en ce que Dieu non seulement nous exaucera mais nous donnera ce qu’il y a de meilleur pour nous.
Ne peut-on pas lire aussi dans ces paroles de Jésus cette autre certitude que le Donateur est plus précieux que les dons qu’il accorde ? C’est lui, le premier et le plus grand trésor que nous recevons dans notre prière.
La prière nous introduit dans la communion avec Dieu. Et nous touchons ici à l’essence de la prière « chrétienne ». Prier, c’est demeurer en présence du Dieu trois fois saint et en communion avec lui. Prier, c’est permettre à Dieu de venir habiter en nous et nous laisser transformer par lui. Peu à peu, nous retrouvons avec lui la ressemblance que le péché originel nous avait fait perdre et nous pouvons nous faire les médiateurs authentiques de son amour auprès de nos frères en humanité.
Cette communion à la vie divine nous a été rendue accessible par notre baptême par lequel nous avons reçu l’Esprit-Saint et par lequel nous sommes devenus un même être avec le Christ. Ce jour-là, le Christ est venu nous rejoindre au cœur de notre péché pour nous en libérer (Cf. Deuxième lecture). Comme il y a deux mille ans, il a franchi le seuil de la majesté divine pour nous permettre d’appeler, dans le souffle de l’Esprit, Dieu : « Notre Père ».
Comme les disciples, contemplons Jésus en prière, lui en qui s’accomplit cet échange merveilleux entre l’homme et Dieu. Nous sommes les disciples d’aujourd’hui. Laissons-nous toucher par la prière du Maître. Quand Jésus prie, il nous enseigne à prier. Contemplons et entrons à notre tour dans son humilité et sa confiance filiale envers son Père qui est aussi « Notre Père ».
Nous verrons alors que prier nous configure toujours davantage au Christ faisant de nous de véritables disciples. En effet, non seulement la prière nous filialise mais elle nous introduit aussi dans la loi de réconciliation : « Remets-nous nos dettes, comme nous les avons remises nous-mêmes à ceux qui nous devaient. » Prier nous conduira jusqu’au pardon sur la croix. A notre tour, nous reprendrons les paroles mêmes de Jésus : « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». A ce moment-là, nous serons vraiment disciples car nous serons devenus à la suite de Jésus, dans la force de son Esprit, les porteurs de la Parole de miséricorde du Père qui veut sauver tout homme.
Frère Elie

?he Veneration of Sts. Joachim and Anna

26 juillet, 2013

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http://philotimo-leventia.blogspot.it/2012/12/elder-paisios-he-veneration-of-sts.html

HOMÉLIE : SAINTE ANNE ET SAINT JOACHIM, PARENTS DE LA VIERGE MARIE

26 juillet, 2013

http://qe.catholique.org/homelie/2832-sainte-anne-et-saint-joachim-parents-de-la

HOMÉLIE : SAINTE ANNE ET SAINT JOACHIM, PARENTS DE LA VIERGE MARIE

Ce qu’Anne et Joachim, que nous fêtons aujourd’hui, ont vu de leurs yeux et entendu de leurs oreilles, « beaucoup de prophètes et de justes ont désiré le voir et ne l’ont pas vu, l’entendre et ne l’ont pas entendu » (Cf. Evangile).
Cela s’applique déjà à leur fille, cette « bonne terre » qui fut préservée par Dieu du péché originel pour accueillir et enfanter la semence de la Parole divine qu’ils allaient aussi pouvoir contempler et entendre résonner en Jésus.

Mais qui a cultivé cette terre pour la rendre si accueillante si ce n’est Anne et Joachim ? En accord avec l’œuvre en Marie de la grâce divine, ils ont contribué à disposer son humanité à recevoir la Parole de vie, le Verbe pour que celui-ci puisse germer en elle et porter du fruit.
C’est l’exemple de leur vie chaste et pure qui a pu conforter la virginité de celle qui devait être vierge avant l’enfantement, vierge en mettant au monde et vierge après la naissance ; « la seule toujours vierge d’esprit, d’âme et de corps » selon l’expression de Jean Damascène. Oui, avec ce dernier, nous pouvons nous exclamer : « Joachim et Anne, heureux votre couple ! Toute la création est votre débitrice. C’est par vous en effet, qu’elle a offert au créateur le don supérieur à tous les dons, une mère toute sainte, seule digne de celui qui l’a créée ».
En naissant de Marie, Jésus s’est inscrit dans la lignée d’Anne et Joachim. En eux, nous pouvons contempler la beauté et la justesse de la présence des grands parents au cœur d’une famille.
Jésus, petit enfant, a pu trouver en eux la sécurité des soubassements de la terre dans laquelle les racines de son humanité étaient plongées.
Nul doute que la relation paisible de Marie avec son père et sa mère a marqué de son empreinte le développement de l’humanité de Jésus à Nazareth. C’est sur un horizon sans nuages, pacifiant et sécurisant et non pas sur un horizon voilé de fantômes de non-dits familiaux – qui malheureusement hantent si souvent la demeure intérieure de tant d’hommes et de femmes – qu’a pu émerger la conscience humaine de Jésus.
C’est donc bien la qualité et la sainteté des relations entre Marie et ses parents qui a pu permettre l’émergence progressive d’une conscience humaine la plus saine qui soit chez le Christ. Ainsi, les instruments psychologiques les plus sains étaient donnés à la grâce pour qu’elle puisse s’exercer dans la conscience du Christ lui permettant d’atteindre à chaque étape de sa croissance la conscience maximale de sa divinité selon que le développement de sa psychologie le permettait.
Nous voyons combien pour la réalisation du plan du salut de Dieu la sainteté d’Anne et Joachim était nécessaire. Cela ne saurait en rien leur enlever la part de leur mérite. Car en effet, si la grâce est première, il n’en demeure pas moins que pour agir dans l’existence d’un homme et d’une femme elle a besoin de leur collaboration.
« Seigneur nous te bénissons pour sainte Anne et saint Joachim. Pour leur part, ils ont contribué à donner les conditions favorables à la réalisation de la promesse du salut. Ils ont été les cultivateurs de ce petit bout de terre admirable d’humanité dans lequel a pu germer la semence de vie éternelle pour porter ses fruits de salut et de guérison. Puissions-nous, en ce jour, par leur intercession en bénéficier. »

SAINTS ANNE ET JOACHIM – 26 JUILLET

26 juillet, 2013

http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1564/Saints-Anne-et-Joachim.html

SAINTS ANNE ET JOACHIM – 26 JUILLET

MÈRE ET PÈRE DE LA VIERGE MARIE (1ER S.)

Marie est présentée dans les évangiles comme une jeune fille de Nazareth, fiancée de Joseph dont les ascendants sont longuement énumérés dans la généalogie du Seigneur.
Les quatre Évangiles, entièrement tournés vers la Bonne Nouvelle du Christ, sa vie, ses paroles et sa Résurrection, ne font nulle mention de la famille de Marie, sans doute fixée aussi à Nazareth.
La tradition, dès les premiers siècles, appellent les parents de la Vierge Marie, Joachim (« Dieu accorde ») et Anne (« La Grâce – la gracieuse »).
L’imagination des auteurs des Évangiles apocryphes en fait un couple discret, mais il était bien réel et il a su accueillir, éduquer Marie et l’éveiller dans la grâce toute spéciale qui était la sienne, et qu’ils ignoraient.
Le culte de sainte Anne apparaît dès le VIe siècle dans certaines liturgies orientales et, au VIIIe siècle dans les liturgies d’Occident. Son culte est généralisé avant la fin du XIVe siècle.
Sainte Anne est souvent représentée apprenant à lire à sa fille dans le livre de la Bible. Une icône russe, image gracieuse de l’amour conjugal, immortalise le baiser qu’ils se donnèrent lorsqu’ils apprirent la conception de Marie. C’est ainsi qu’ils ont participé au mystère de l’Incarnation.
« La mémoire des saints Joachim et Anne, parents de la Vierge et donc grands-parents de Jésus, que l’on célèbre aujourd’hui, m’offre un deuxième point de réflexion. Cette célébration fait penser au thème de l’éducation, qui a une place importante dans la pastorale de l’Église. Elle nous invite en particulier à prier pour les grands-parents, qui, dans la famille, sont les dépositaires et souvent les témoins des valeurs fondamentales de la vie. La tâche éducative des grands-parents est toujours très importante, et elle le devient encore davantage quand, pour diverses raisons, les parents ne sont pas en mesure d’assurer une présence adéquate auprès de leurs enfants, à l’âge de la croissance. Je confie à la protection de sainte Anne et saint Joachim tous les grands-parents du monde en leur adressant une bénédiction spéciale. Que la Vierge Marie, qui – selon une belle iconographie – apprit à lire les Saintes Écritures sur les genoux de sa mère Anne, les aide à toujours nourrir leur foi et leur espérance aux sources de la Parole de Dieu. (Benoît XVI – Angelus du 26 juillet 2009)
La Bretagne, après la découverte d’une statue miraculeuse, dans le champ du Bocéno, lui a construit une basilique à Sainte-Anne d’Auray, et en a fait sa « patronne ». Les marins par le fait même l’ont choisie comme protectrice.
Sainte Anne est la patronne de la province de Québec. Tous les diocèses du Canada ont au moins une église dédiée à Sainte Anne.
Voir aussi:
- Les saints du diocèse de Quimper et Léon.
- L’Église d’Apt est l’une des premières en Occident à avoir, dès le XIIe siècle, mis à honneur le culte de Sainte Anne, aïeule du Christ, dont la fête solennelle figure déjà, au 26 juillet, dans deux manuscrits liturgiques locaux. (Sainte Anne – diocèse d’Avignon)
Mémoire (au Québec: Fête) des saints Joachim et Anne, les parents de la Vierge Marie immaculée, Mère de Dieu, dont les noms ont été conservés par d’antiques traditions chrétiennes.

Martyrologe romain

SAINT JACQUES LE MAJEUR

25 juillet, 2013

SAINT JACQUES LE MAJEUR  dans images sacrée jamesGreaterCano
http://www.aug.edu/augusta/iconography/jamesGreater.html

L’HISTOIRE DU PÈLERINAGE SUR LES CHEMINS DE COMPOSTELLE ?

25 juillet, 2013

http://www.via-compostela.com/fr/histoire-du-pelerinage-saint-jacques-compostelle

( En souvenir de ceux qui sont morts et aux blessés et proches des trains aujourd’hui à Campostela)

L’HISTOIRE DU PÈLERINAGE SUR LES CHEMINS DE COMPOSTELLE ?

De la découverte du tombeau de Saint Jacques aux premiers pélerins, découvrez l’histoire du pèlerinage sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle.
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Le contexte historique de la découverte
La découverte
Les reliques au Moyen Âge, moteur des pèlerinages
Une théorie sur des origines plus anciennes
Saint Jacques contre l’Islam
Les pèlerinages
Le déclin des pèlerinages
La redécouverte des reliques et l’élan des pèlerinages actuels

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LE CONTEXTE HISTORIQUE DE LA DÉCOUVERTE

Après l’invasion musulmane de 711, le Nord de l’Espagne est contrôlé par un gouverneur nommé Munuza. Ce gouverneur exige des anciens seigneurs wisigoths retirés sur les montagnes le paiement des impôts (« jarai » et « yizia ») pour qu’ils puissent rester sur ses territoires. Les seigneurs des Asturies, avec le noble Pelayo à leur tête, se révoltent et refusent de payer les tributs imposés. Munuza demande alors des renforts à Cordoue ; ceux-ci arrivent, et affrontent les insurgés chrétiens. Une grande bataille a lieu en l’an 722 à Covadonga, dans les Picos de Europa ; la victoire des seigneurs chrétiens est totale (même si elle fut glorifiée par les légendes postérieures incluant même la participation de la Vierge…). Ce triomphe est considéré comme le début de la « Reconquista ». Les musulmans ne s’attaqueront plus à ce territoire qui devient le petit royaume indépendant des Asturies qui cherchera à continuer son expansion pendant les siècles suivants.
Dans cette période initiale de la reconquête, l’un des plus importants rois du royaume Astur est Alphonse II, nommé « Le Chaste ». Son règne va durer près d’un demi siècle entre le 791 et 842 et il consolide la résistance au pouvoir de Al-Andalus. Il établit sa capitale à Oviedo où il bâtit des nombreuses églises et palais. C’est pendant son règne que va se produire la découverte du tombeau de l’apôtre Jacques le Majeur.

LA DÉCOUVERTE

La découverte du tombeau de Saint Jacques, tout comme de nombreux épisodes de la vie et de la mort de l’apôtre, appartiennent plus au domaine de la légende et de la tradition qu’à celui de l’histoire.
Vers l’an 813, un ermite nommé Pelay ou Paio, raconte à l’évêque Théodomire d’Iria Flavia (actuellement Padrón), avoir été guidé pendant la nuit par une étoile vers une montagne inhabitée où il a vu de mystérieuses lumières et pu entendre le chant des anges. Quelques paroissiens de la proche église de Solovio témoignent également avoir vu ces lumières.
Théodomire, croyant à un possible miracle, décide d’accompagner Pelay pour voir de ses propres yeux ces phénomènes extraordinaires. Après trois jours de jeûne, ils se rendent sur les lieux… Et là, ils trouvent un mausolée avec à l’intérieur un corps décapité tenant la tête sous son bras. L’évêque reconnaît en cette dépouille celle de Jacques et considère cette identification comme une révélation divine. Deux autres corps trouvés sur les lieux sont identifiés comme ceux de Athanase et Théodore, disciples de l’apôtre, ceux-la même qui auraient embarqué son corps vers la Galice après sa mort.

Théodomire communique la découverte miraculeuse à son roi Alphonse, qui visite les lieux à son tour et ordonne la construction d’une église autour de ce « compositum » (cimetière) « supra corpus apostoli », (sur le corps de l’apôtre), et octroie des dons et des privilèges à ce temple. Cette première chapelle –dont les fondations ont été retrouvées lors de fouilles- deviendra avec le temps la grande Cathédrale de Santiago de Compostela.
Le nom actuel du site, Compostelle, est discuté : pour certains il s’agit de « San Jacob de Compositum » ; pour d’autres cela vient du « campus stellae », champ de l’étoile, en référence aux mystérieuses lumières ayant guidé les découvreurs.
Théodomire va déplacer à cet endroit le siège épiscopal et va s’y faire enterrer lui-même (sa plaque funéraire a été trouvée par les archéologues).
L’empereur Charlemagne va avoir lui aussi connaissance des faits, et va très vite être tellement lié par la rumeur à ce site que certaines légendes épiques françaises vont lui attribuer directement la découverte ! Ceci donne une idée de l’importance de cet événement dans l’époque.
Les fouilles archéologiques ont mis en évidence la présence d’une ancienne nécropole dans un castrum, possiblement d’origine celtique, puis romain, et utilisée tout le long de l’histoire -jusqu’à cette découverte- par différents groupes humains et religions.
Sur la dépouille trouvée sur le site, aujourd’hui sous la cathédrale de Santiago, on n’a jamais effectué d’études anthropologiques sérieuses ; impossible de savoir qui il pourrait être en réalité. D’un point de vue scientifique et historique, il est fort improbable (pour ne pas dire impossible) qu’il s’agisse du corps de Jacques le Majeur. Même au sein de l’église actuelle, les deux derniers papes n’ont plus utilisé les mots « tombeau », ni « reliques » (en référence à cet enterrement) et ont préféré utiliser des expressions comme « mémorial de saint Jacques », et dire que la cathédrale de Compostelle « est liée à la mémoire de saint Jacques ».

LES RELIQUES AU MOYEN ÂGE, MOTEUR DES PÈLERINAGES

Le culte des reliques est à l’origine de grands et de petits pèlerinages depuis les premiers temps du christianisme. Le corps des saints –entiers ou en morceaux-, les vêtements, le sang, les instruments de martyre, tout ce qui a été en contact avec eux… est objet de vénération et porte des propriétés miraculeuses pour le salut de l’âme et souvent du corps. Les fidèles se déplacent de très loin pour être le plus près possible de ces objets matériels qui les mettent directement en rapport avec la divinité et qui les protégent contre le mal, le diable le péché ou la condamnation. Les premières basiliques, après les persécutions, sont bâties sur les cryptes où ont été enterrés des martyrs ; pour la consécration d’une église on met une relique dans l’autel… Les cathédrales et monastères prestigieux ont de grandes collections des reliques ; ceci attire les fidèles ; les visites et la réputation augmentent ; les dons aussi… Certains chemins qui relient les abbayes entre elles deviennent des chemins de pèlerinage plus ou moins importants qui permettent la visite des reliques. Il existe même des trafics de reliques…
Ce contexte permet de comprendre que la découverte des reliques de Jacques, disciple direct de Jésus, et -d’après légendes et traditions- celui qui a évangélisé l’Espagne, a profondément ému et ébloui la chrétienté de l’Occident du Moyen Age.

UNE THÉORIE SUR DES ORIGINES PLUS ANCIENNES

Le Chemin de Compostelle est orienté en Espagne d’Est en Ouest, suivant la Voie Lactée, et en fait, il est aussi nommé Le Chemin des Étoiles. Non loin du supposé tombeau de l’apôtre se trouvent les côtes torturées et déchiquetées du Cap Finisterre, le Finis Terrae, la Fin de la Terre… Là où d’après la tradition aurait accosté le bateau menant en Galice la dépouille de Jacques : un lieu considéré par certains comme le but ultime du Chemin. En fait, au Moyen âge c’était déjà un endroit très visité par les pèlerins qui continuaient la route depuis Santiago. La chapelle de Santa María das Areas, qui date de la fin du XIIème siècle en témoigne ; face à elle se situait l’hospice pour les pèlerins, fondé par le curé de la paroisse Alonso García en 1469.
Le Cap Finisterre a été considéré depuis la nuit des temps comme un endroit magique et il a attiré plus tard l’attention des géographes et historiens gréco-romains. D’après la tradition, les romains auraient trouvé sur le site un autel consacré au soleil (Ara Solis), érigé par les anciens peuples habitant les lieux avant eux.
Le Cap Finisterre était-il un lieu de pèlerinage où se rendaient déjà les peuples préchrétiens ? C’est plus que possible. Le christianisme se serait-il approprié ce lieu de culte et de pèlerinage antérieur pour l’adapter à sa doctrine ? Le Chemin de Compostelle serait-il la version chrétienne d’une ancienne route de pèlerinage ancestrale sur le Chemin des Étoiles ? Le doute est permis…

SAINT JACQUES CONTRE L’ISLAM

Le grand prestige que donne la présence des reliques de Saint Jacques va aider les rois des Asturies à consolider leur position face à Al-Andalus et aussi à faire connaître leur lutte en Europe. Le roi Alphonse II et ses descendants font de l’apôtre le symbole de leur combat contre l’islam. En l’an 859, le roi Ordoño des Asturies, affirme avoir gagné la Bataille de Clavijo contre les musulmans parce que Jacques, le « Santiago Matamoros », est apparu à ses côtés pendant le combat. Cette intervention miraculeuse fait que Santiago devient le patron de la Reconquête et de l’Espagne. L’image de ce Santiago guerrier, sur son cheval, épée à la main, va se répandre tout au long du Chemin.
On ne peut pas nier que la découverte des reliques se produit à un moment très opportun pour les récents royaumes chrétiens cherchant à se développer et agrandir leurs territoires. Cela va leur permettre de passer des montagnes où ils étaient confinés, aux plaines fertiles. Et ce n’est sûrement pas un hasard…
La renommée du nouveau lieu saint grandit rapidement et  le roi Alphonse III fait agrandir la Cathédrale en 899. Celle-ci sera détruite en 997 par les invasions du chef musulman de Cordoue Al-Mansour, « Le Victorieux », qui –malgré tout et on ne sait pourquoi- respectera les reliques. La légende (encore !) raconte que les prisonniers chrétiens furent obligés de transporter les cloches de la cathédrale jusqu’à Cordoue. Deux siècles et demi plus tard, quand le roi Ferdinand III reconquiert la ville, elles sont ramenées à Santiago à dos des prisonniers musulmans.
La Cathédrale de Santiago est reconstruite vers l’an 1000 par l’évêque Pedro de Mezonzo, et agrandie en plusieurs phases entre les siècles XI et XII.

LES PÈLERINAGES

Godescalc, évêque du Puy en Velay, réalise en 950 un grand pèlerinage au tombeau de Saint Jacques. Il est considéré comme le premier pèlerin documenté, initiant une des plus importantes routes européennes : celle qui va du Puy à Santiago. Compostelle prend sa place parmi les grands points de mire de la chrétienté.
Pendant le XIème siècle les pèlerinages s’intensifient grâce aux ordres religieux et aussi aux nobles et aux rois qui apportent de l’argent pour la construction des hospices, ces importants lieux d’accueil pour les pèlerins où ils pouvaient trouver tous les services, aussi bien matériels que spirituels. Ces hospices sont souvent construits dans des endroits stratégiques pour canaliser le flux des pèlerins en fonction d’intérêts politiques et économiques. Par exemple, le roi aragonais Sancho Ramirez fait construire au XIème siècle au Col du Somport l’hospice de Sainte Christine (« Unum Tribus Mundi », « l’un des trois les plus importants au monde ») pour faciliter le passage des pèlerins par Jaca –toute récente capitale du royaume- et faire de cette ville un important centre commercial et spirituel. De la même manière, l’hospice de Roncevaux guide directement les pèlerins vers la ville de Pampelune, capitale de la Navarre. Des ponts (éléments très importants sur la voie de Compostelle), des chapelles, des églises… sont également construits tout le long du chemin…
Avec Rome et Jérusalem, Compostelle devient l’un des trois plus grands centres de pèlerinage chrétien dans le monde. Il va même rapidement se placer en tête de ces destinations. L’an 1033 est le millénaire de la mort de Christ, et Jérusalem va connaître un flux de pèlerins très important. Cependant cet élan est freiné par les invasions de l’Islam en Terre Sainte qui rendent ce pèlerinage difficile et dangereux. Même les croisades n’arrivent pas à ouvrir à nouveau l’accès aux pèlerins. Ceux-ci se rabattent donc sur d’autres destinations moins lointaines et risquées … comme Compostelle !

En 1120, le pape Calixte II, proclame que les années Saintes ou Jacquaires (celles où le jour de la Saint Jacques, le 25 juillet, tombe un dimanche) les pèlerins obtiendront l’indulgence plénière. Celle-ci efface tout péché et permet au fidèle d’accéder directement au paradis à la fin de sa vie. Le pape Alexandre III confirme ce privilège à Compostelle en 1197… Si l’on tient compte du fait que l’année jacquaire arrive environ une fois tous les 6 ans à Santiago alors que les années jubilaires à Rome (donnant également indulgence plénière) n’arrivent que tous les 25 ans…  On comprend bien le succès des pèlerinages en Galice !
Vers l’an 1140, un religieux français, Aymeric Picaud écrit ce qui sera considéré comme le premier guide touristique, le « Liber Sancti Jacobi », pour les pèlerins  se rendant à Compostelle. Il s’agit d’une minutieuse description du Chemin, des villes et villages traversés ainsi que du caractère de ses habitants (avec un avis assez défavorable sur les habitants de l’Espagne). Y sont décrits les dangers, les distances entre villages, monuments et centres spirituels, les hospices, les bons et mauvais fleuves, etc. Il inclut également une description détaillée de la ville de Santiago de Compostela, ses monuments et ses reliques… L’itinéraire est découpé en 13 étapes, chacune d’elles divisée en plusieurs jours, avec une distance à parcourir d’environ 35 Km par jour à pied ou le double à cheval. Ce livre a été par la suite attribué au pape Calixte II par les moines de Cluny ; pour cette raison il est connu également en tant que « Codex Calixtinus ».
C’est l’âge d’or des pèlerinages à Compostelle ; une foule de dizaines (peut-être de centaines) de milliers de croyants empruntent le Chemin chaque année : à cheval pour les plus fortunés, à pied pour les plus pauvres, aidés par le bâton –utilisé comme appui et parfois comme arme contre les bandits- et la calebasse pour transporter l’eau. Ces deux éléments sont devenus les symboles du pèlerin, comme la coquille que les marcheurs porteront avec fierté à leur retour comme preuve de leur périple… 
Bien sûr, il n’y a pas que des hommes et des femmes pieux sur les chemins : la foule attire également des faux pèlerins que vivent de la charité d’hospice en hospice, des voleurs et des opportunistes ; jeu et prostitution sont aussi présents… Avec le temps, certaines peines de prison penvent être abolies en réalisant le pèlerinage. A l’inverse, si on est riche, on peut aussi payer quelqu’un pour faire le Chemin à sa place… et on obtient les indulgences qui vont avec !

LE DÉCLIN DES PÈLERINAGES

À partir du XIVème siècle, les pèlerinages à Compostelle entament un sérieux déclin à cause principalement des épidémies de peste qui ravagent l’Europe. Il faut rajouter à ça les famines liées à de mauvaises récoltes… En plus, à cette période là, les enjeux de la reconquête se sont déportés dans le Sud de l’Espagne où les musulmans restent implantés et où les royaumes chrétiens vont désormais consacrer toute leur énergie et leurs appuis, délaissant par voie de conséquence la partie Nord.
200 ans plus tard, Luther, entame une lutte contre les indulgences qui va être à l’origine de l’apparition du protestantisme. Il se déclare ouvertement contre les pèlerinages à Saint Jacques et les condamne en ces termes : « …on ne sait pas si est enterré là Jacques, un chien ou un cheval mort… alors, n’y allez pas… ». Le succès des doctrines de Luther dans de nombreuses régions en Europe est un coup dur pour Compostelle.
Puis, les reliques de Saint Jacques disparaissent. En effet, vers l’an 1590, le corsaire anglais Francis Drake menace de ravager Santiago de Compostela, de détruire sa cathédrale et de piller le tombeau de l’apôtre. L’évêque de Santiago, Juan de Sanclemente, décide alors de cacher les reliques de Jacques. Le problème c’est qu’il va mourir sans dire à personne où elles sont…
Pendant les siècles qui suivent la décadence du Chemin s’accélère. Les chroniques racontent que le 25 juillet 1867, jour de la Saint Jacques, il n’y avait que quelques dizaines de pèlerins à Santiago de Compostela…

LA REDÉCOUVERTE DES RELIQUES ET L’ÉLAN DES PÈLERINAGES ACTUELS

Alors que Miguel Payá y Rico est évêque de Compostelle, des travaux sont réalisés dans la cathédrale de Saint Jacques. Derrière l’autel principal, le 28 janvier 1879, les ouvriers percent une voûte et trouvent une urne avec des ossements humains. L’évêque pense immédiatement qu’il pourrait s’agir des reliques de Saint Jacques cachées par son prédécesseur, et envoie ces restes à l’université de Compostelle pour les faire analyser. La conclusion (peut-être un peu partisane, mais c’est compréhensible…) c’est que, effectivement, il s’agit bien de ces reliques. Le pape Léon XIII dans sa lettre « Deus Omnipotens » annonce au monde chrétien cette redécouverte. C’est le point de départ du renouveau du pèlerinage.
Mais c’est vraiment pendant les dernières décennies du XXème siècle que le Chemin de Compostelle va connaître à nouveau un dynamisme sans précédent depuis l’âge d’or du Moyen âge. La recherche de spiritualité pour les uns, la possibilité de réaliser un long voyage à pied pour les autres, la richesse culturelle et architecturale de l’itinéraire liées à… une grosse campagne de promotion lancée par les régions traversées ont fait « boule de neige » sur le Chemin de Compostelle. La déclaration du Chemin de Compostelle comme Patrimoine de l’humanité par l’UNESCO en 1993 parachève les conditions de cette renaissance.

 Texte rédigé par Gonzalo Lopez

BENOÎT XVI: JACQUES LE MAJEUR – 25 JUILLET

25 juillet, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2006/documents/hf_ben-xvi_aud_20060621_fr.html

BENOÎT XVI

AUDIENCE GÉNÉRALE

MERCREDI 21 JUIN 2006

JACQUES LE MAJEUR – 25 JUILLET

Chers frères et soeurs,

En poursuivant la série de portraits des Apôtres choisis directement par Jésus au cours de sa vie terrestre, nous avons parlé de saint Pierre, de son frère André. Aujourd’hui, nous rencontrons la figure de Jacques. Les listes bibliques des Douze mentionnent deux personnes portant ce nom:  Jacques fils de Zébédée et Jacques fils d’Alphée (cf. Mc 3, 17.18; Mt 10, 2-3), que l’on distingue communément par les appellations de Jacques le Majeur et Jacques le Mineur. Ces désignations n’entendent bien sûr pas mesurer leur sainteté, mais seulement prendre acte de l’importance différente qu’ils reçoivent dans les écrits du Nouveau Testament et, en particulier, dans le cadre de la vie terrestre de Jésus. Aujourd’hui, nous consacrons notre attention au premier de ces deux personnages homonymes.
Le nom de Jacques est la traduction de Iákobos, forme grécisée du nom du célèbre Patriarche Jacob. L’apôtre ainsi appelé est le frère de Jean et, dans les listes  susmentionnées,  il occupe la deuxième place immédiatement après Pierre, comme dans Marc (3, 17), ou la troisième place après Pierre et André dans les Evangiles de Matthieu (10, 2) et de Luc (6, 14), alors que dans les Actes, il vient après Pierre et Jean (1, 13). Ce Jacques appartient, avec Pierre et Jean, au groupe des trois disciples préférés qui ont été admis par Jésus à des moments importants de sa vie.
Comme il fait très chaud, je voudrais abréger et ne mentionner ici que deux de ces occasions. Il a pu participer, avec Pierre et Jean, au moment de l’agonie  de  Jésus  dans  le jardin du Gethsémani,  et  à l’événement de la Transfiguration de Jésus. Il s’agit donc de situations très différentes l’une de l’autre:  dans un cas, Jacques avec les deux Apôtres fait l’expérience de la gloire du Seigneur. Il le voit en conversation avec Moïse et Elie, il voit transparaître la splendeur divine en Jésus; dans l’autre, il se trouve face à la souffrance et à l’humiliation, il voit de ses propres yeux comment le Fils de Dieu s’humilie, en obéissant jusqu’à la mort. La deuxième expérience constitua certainement pour lui l’occasion d’une maturation dans la foi, pour corriger l’interprétation unilatérale, triomphaliste de la première:  il dut entrevoir que le Messie, attendu par le peuple juif comme un triomphateur, n’était en réalité pas seulement entouré d’honneur et de gloire, mais également de souffrances et de faiblesse. La gloire du Christ se réalise précisément dans la Croix, dans la participation à nos souffrances.
Cette maturation de la foi fut menée à bien par l’Esprit Saint lors de la Pentecôte, si bien que Jacques, lorsque vint le moment du témoignage suprême, ne recula pas. Au début des années 40 du I siècle, le roi Hérode Agrippa, neveu d’Hérode le Grand, comme nous l’apprend Luc, « se mit à maltraiter certains membres de l’Eglise. Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter » (Ac 12, 1-2). La concision de la nouvelle, privée de tout détail narratif, révèle, d’une part, combien il était normal pour les chrétiens de témoigner du Seigneur par leur propre vie et, de l’autre, à quel point Jacques possédait une position importante dans l’Eglise de Jérusalem, également en raison du rôle joué au cours de l’existence terrestre de Jésus. Une tradition successive, remontant au moins à Isidore de Séville, raconte un séjour qu’il aurait fait en Espagne, pour évangéliser cette importante région de l’empire romain. Selon une autre tradition, ce serait en revanche son corps qui aurait été transporté en Espagne, dans la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle. Comme nous le savons tous, ce lieu devint l’objet d’une grande vénération et il est encore actuellement le but de nombreux pèlerinages, non seulement en Europe, mais du monde entier. C’est ainsi que s’explique la représentation iconographique de saint Jacques tenant à la main le bâton de pèlerin et le rouleau de l’Evangile, caractéristiques de l’apôtre itinérant et consacré à l’annonce de la « bonne nouvelle », caractéristiques du pèlerinage de la vie chrétienne.
Nous pouvons donc apprendre beaucoup de choses de saint Jacques:  la promptitude à accueillir l’appel du Seigneur, même lorsqu’il nous demande de laisser la « barque » de nos certitudes humaines, l’enthousiasme à le suivre sur  les routes qu’Il nous indique au-delà de toute présomption illusoire qui est la nôtre, la disponibilité à témoigner de lui avec courage, si nécessaire jusqu’au sacrifice suprême de la vie. Ainsi, Jacques le Majeur se présente à nous comme un exemple éloquent de généreuse adhésion au Christ. Lui, qui avait demandé au début, par l’intermédiaire de sa mère, à s’asseoir avec son frère à côté du Maître dans son Royaume, fut précisément le premier à boire le calice de la passion, à partager le martyre avec les Apôtres.
Et à la fin, en résumant tout, nous pouvons dire que le chemin non seulement extérieur, mais surtout intérieur, du mont de la Transfiguration au mont de l’agonie, symbolise tout le pèlerinage de la vie chrétienne, entre les persécutions du monde et les consolations de Dieu, comme le dit le Concile Vatican II. En suivant Jésus comme saint Jacques, nous savons que, même dans les difficultés, nous marchons sur la bonne voie.

Saint Charbel Makhlouf

24 juillet, 2013

Saint Charbel Makhlouf dans images sacrée St%20Sharbel

http://communio.stblogs.org/index.php/2009/07/saint_sharbel_makhlouf/

SAINT CHARBEL – 24 JUILLET

24 juillet, 2013

http://www.missa.org/charbel.php

SAINT CHARBEL  – 24 JUILLET

Ermite du Liban

« Du sommet du cèdre, je prendrai une pousse de la plus haute branche et la planterai moi-même sur une très haute montagne… cette branche portera le fruit et deviendra un cèdre noble ». (Ezekiel 17:22-26)

L’HISTOIRE DE CHARBEL
  Le 8 mai 1828 dans un village de la montagne de Beka’kafra, le plus haut village dans le proche-Orient, Charbel est né dans une famille Maronite pauvre. Dès l’enfance sa vie a révélé un appel à « porter fruit comme un Cèdre noble du Liban ». Charbel « a grandi en âge et sagesse devant Dieu et les hommes ». A 23 ans il est entré au monastère de Notre Dame de Mayfouk (au nord de Byblos) où il est devenu un novice. Après deux années de noviciat, en 1853, il a été envoyé au Monastère de St. Maron où il a prononcé les voeux monacaux de pauvreté, chasteté et obéissance. Charbel a été alors transféré au monastère de Kfeifan où il a étudié la philosophie et la théologie. Son ordination à la prêtrise a eu lieu en 1859 après quoi il a été renvoyé au monastère de St. Maron. Ses professeurs l’ont fourni avec une bonne éducation et lui ont inculqué un profond amour pour la vie monacale.
  Pendant ses 19 années au monastère de St. Maron, Charbel a exécuté son ministère sacerdotal et ses devoirs monacaux d’une manière édifiante. Il s’est consacré totalement au Christ avec un coeur non partagé à vivre en silence devant l’inconnu. En 1875 Charbel a eu l’autorisation pour vivre comme un ermite proche du monastère à l’ermitage St.. Pierre et Paul. Ses 23 années de la vie solitaire étaient vécues dans un esprit d’abandon total à Dieu.
  Les compagnons de Charbel dans l’ermitage étaient les Fils de Dieu, comme rencontré dans les Saintes Ecritures et dans l’Eucharistie, et la Mère Bénie. L’Eucharistie est devenue le centre de sa vie. Il a consommé le Pain de sa Vie et a été consommé par lui. Bien que cet ermite n’avait pas de place dans le monde, le monde avait une grande place dans son coeur. Par la prière et la pénitence il s’est offert en sacrifice afin que le monde revienne à Dieu. Il est dans cette lumière qu’on voit l’importance de la prière Eucharistique suivante dans sa vie:
      « Père de Vérité, apercevez Votre Fils un sacrifice plaisait à Vous, acceptez cette offre de Lui qui est mort pour moi… »
 Le 16 décembre 1898 en récitant la prière « Père de Vérité » à la Liturgie Sacrée, Charbel a souffert une attaque. Il est mort la Veille de Noël à l’âge de 70. A travers la foi cet ermite a reçu le Mot de Dieu et à travers l’amour il a continué le mystère de l’Incarnation.
  Le soir de son enterrement, son supérieur a écrit: « A cause de ce qu’il fera après sa mort, je n’ai pas besoin de parler au sujet de son comportement ». Quelques mois après sa mort une vive lumière a été vue entourant sa tombe. Les Supérieurs l’ont ouvert pour trouver son corps encore intact. Depuis ce jour un liquide comme le sang coule de son corps. Les experts et les docteurs sont incapables de donner des explications médicales pour l’incorruptibilité et flexibilité. En les années 1950 et 1952 sa tombe a été ouverte et son corps avait encore l’apparence d’un vivant.
  L’esprit de Charbel vit encore dans beaucoup de gens. Ses miracles incluent de nombreuses guérisons du corps et de l’esprit. Thomas Merton, l’Ermite Américain écrit dans son journal: « Charbel a vécu comme un ermite au Liban. Il était un Maronite. Il est mort. Tout le monde l’a oublié. Cinquante ans plus tard son corps a été découvert non corrompu, et en peu de temps il a accompli plus de 600 miracles. Il est mon nouveau compagnon. Mon chemin a pris un nouveau tournant. Il me semble que j’étais endormi pour 9 ans… et avant cela j’étais mort. »
  A la fermeture du deuxième Concile du Vatican, le 5 Décembre 1965 Charbel a été béatifié par le Pape Paul VI qui a dit: « Un Ermite… de la montagne Libanaise est inscrit dans le nombre des bénis…un nouveau membre éminent de la sainteté monacale enrichit, par son exemple et son intercession, le peuple Chrétien entier …Qu’il nous fasse comprendre, dans un monde largement fasciné par la richesse et le confort, la valeur primordiale de la pauvreté, la pénitence, et l’ascétisme, pour libérer l’âme dans sa montée à Dieu… »

Le 9 octobre 1977 pendant le Synode Mondial des évêques, le Pape Paul VI a canonisé le Bienheureux Charbel parmi les rangs des Saints.
Le 24 décembre 1998 a été le 100 ième anniversaire de la mort de Saint Charbel.

  « Le juste prospérera comme le palmier, comme
        le Cèdre du Liban il grandira. »
         (Psaume 92:13)

LA VIERGE MARIE CÈDRE DU LIBAN

24 juillet, 2013

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LA VIERGE MARIE CÈDRE DU LIBAN

Dans les litanies de la Vierge Marie, les croyants chantent: Cèdre du Liban, prie pour nous. Une telle antienne n’est pas affaire sentimentale chez quelques communautés qui regardent la mère du Christ comme celle qui est élevée; une telle litanie n’est pas étrangère à la Bible.
Dame Sagesse s’écrie au sommet du livre de Ben Sirah: «J’ai grandi comme un cèdre du Liban, et comme un cyprès sur les hauteurs de l’Hermon» (Si 24, 13). Et l’Église a appliqué à Marie cette parole voyant en elle celle qui incarne cet arbre au plus haut point. Celle qui est blanche comme la neige sur la montagne. Celle qui est élevée pour être comme signe de Celui qu’elle a porté dans son sein. Celle dont les racines sont profondément en terre de telle sorte qu’il est difficile de la déraciner. Selon la parole d’Augustin: Plus l’arbre est élevé, plus ses racines doivent descendre très bas. Ni les vents, ni les tempêtes ne peuvent rien contre lui.
Et Ben Sirah relate le parole de Dame Sagesse, de Marie: «Je me suis enracinée dans un peuple illustre» (v. 12). Le peuple de Dieu. Le nouveau peuple, qui est le corps du Christ. Le peuple des baptisés est le lieu où habite la Mère de Dieu. Cèdre du Liban, prie pour nous.

1. Marie comme un cèdre
Le cèdre, Eretz en hébreu. Kedros en grec; et en langue scientifique: cedrus liban: barrel. C’est l’arbre le plus beau et le plus majestueux que la Bible connaisse. Le cèdre croît lentement; il atteint une hauteur qui dépasse les trente mètres, devient très vieux, et pour ces raisons, il est le symbole de la grandeur de la puissance et de la pérennité(2).
Le cèdre est compté parmi d’autres arbres. Mais il est toujours en tête. Dans le texte du Siracide il est suivi par le cyprès, le palmier, le laurier-rose, l’olivier, le platane pourtant si haut. Le cèdre étant un arbre odoriférant est comparé aussi à des plantes odoriférantes: il faut les collecter toutes pour qu’elles approchent un peu de ce qu’est le cèdre.

«Comme la cannelle et le baume
aromatique
Comme la myrrhe de choix, j’ai exhalé
mon parfum
Comme du galbanum de l’onyx et du
stacte
Comme une nuée d’encens dans  la
Demeure»(3).

Si le chrétien, si l’apôtre est «la bonne odeur du Christ» (2 Cor 2, 18) que peut être Marie. Et Paul de dire «pour Dieu» nous sommes «odeur de vie qui conduit à la vie». Et il conclut: «Qui est à la hauteur d’une telle mission?» (v. 16). Qui plus que Marie, pourrons-nous ajouter?
Quand la Bible regarde le cèdre déployant ses branches de tous côtés,  elle le compare à ces plantes qui envoient leurs feuilles au loin, comme cet arbre dont parle le Christ pour dépeindre le Royaume: «C’est bien la plus petite des semences: mais quand elle a poussé, elle est la plus grande des plantes potagères; elle devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent faire leurs nids dans ses branches» (Mt 13, 32).
Qui était petit comme Marie? Elle s’est nommée «la servante du Seigneur». Et qui devient plus grand que Marie? Elle a pu chanter: «Mon âme exalte le Seigneur parce qu’il a porté son regard sur son humble servante. Oui désormais toutes les générations me proclameront bienheureuse» (Lc 1, 46-48). Et Ben Sirah de poursuivre dans ce sens (Si 24, 16-17):

«Comme un térébinthe j’ai déployé
mes rameaux
Et mes rameaux sont pleins de grâce
et de majesté
Comme une vigne j’ai produit des
pousses gracieuses
Et mes fleurs ont donné des fruits de
gloire et de richesse».

Dans ce cadre, nous citons Hugues de Saint Victor(4) dans le sermon 55 sur la Bienheureuse Vierge Marie: «Les paroles du Siracide (24, 17-22) s’appliquent très bien à la louange et à la gloire de la bienheureuse Vierge Marie, car elle est cèdre, cyprès, palmier… elle a toutes les vertus que ces diverses choses représentent. Le cèdre du Liban est un arbre très élevé et incorruptible. Marie est donc à bon droit l’arbre du Liban, elle qui s’est tant élevée par ses vertus, qui s’est toujours tenue au-dessus de toutes les vanités du monde; elle est restée incorruptible, devenant mère sans cesser d’être vierge. C’est avec raison qu’elle se dit élevée comme le cèdre du Liban, étant toujours inviolable, et étant placée au-dessus de toutes les créatures. D’abord par la grâce et ensuite par la gloire: Quasi cedrus exaltata sum in Libano»(5).
Hugues de Saint Victor prolonge sa méditation en citant dans le texte de Ben Sirah, le cyprès qui lui aussi est établi sur la montagne. Et le palmier qui est le symbole de la victoire. Et l’olivier qui «figure la miséricorde». Les feuilles du platane «sont la marque de bonnes actions». Et l’auteur de conclure: «Toutes ces paroles de la Sainte Écriture sont justement appliquées à la bienheureuse et inviolable Marie pour l’exalter en louange et proclamer ses sublimes et nombreuses vertus. Pleine de sagesse plus que tout autre mortel, toutes ces figures lui conviennent admirablement. Elle a vaincu la malice, elle a obtenu la palme. Elle a la couronne. C’est le Seigneur qui fait sa force et sa louange; Il est son salut. Il est sa force dans le combat, sa louange dans le triomphe, son salut dans la gloire: Dominus fortitudo in pugna, laus in victoria, salus in gloria» (p. 224).
Ce qui attire l’attention, c’est que la Bible ne se contente pas de parler d’arbre qui en fait ne porte pas de fruit. La Sagesse dit alors: «Venez à moi, vous qui me désirez, et rassasiez-vous de mes fruits (Si 24, 19). Et le fruit de Marie c’est Jésus-Christ. On se croit alors au paradis, dans ce jardin splendide. Là est l’Église. Là est Marie. Et Éphrem de chanter dans les Hymnes sur le Paradis

«Au-dedans de l’Église, il implanta le
Verbe.
Qui dispense la joie à travers ses
promesses… (6, 7).
Image du Paradis est l’assemblée des
saints
On y peut chaque jour cueillir le fruit
qui donne vie à tous.
O frères, la grappe de raisin – ce
remède de vie,
C’est ici qu’on la presse» (6, 8).

2. Place du cèdre dans la Bible
Quand on chante «cèdre du Liban», nous aimons tellement nous rappeler ce que fut le cèdre dans la Bible. D’abord son bois n’est pas utilisé dans les maisons du commun. Il est utilisé pour les palais des rois, pour tes temples des dieux et principalement pour le temple construit par Salomon pour le Seigneur.
Avec David il est dit: «Hiram, roi de Tyr, envoya des messagers à David avec du bois de cèdre, des charpentiers et des tailleurs de pierre pour les murs, et ils bâtirent une maison pour David» (2S 5, 11). Un cadeau plus grand que le cèdre? Il n’y en avait pas. Surtout pour un groupement sédentarisé depuis peu, qui ne savait travailler ni le bois, ni la pierre, ni même les métaux(6). David croyant que son palais était si beau, alors que l’Arche d’Alliance est dans une tente, s’est senti comme un remords. Il appela le prophète Nathan: «Tu vois, je suis installé dans une maison de cèdre, tandis que l’Arche de Dieu est installée au milieu d’une tente de toile» (2S 7, 2). Le roi Salomon suivra l’exemple de son père pour la construction de ses palais. Mais le cèdre sera le principal matériau pour la construction du Temple du Seigneur à Jérusalem. Il écrit à Hiram: «J’ai l’intention de bâtir une Maison pour le nom du Seigneur» (1R 5, 19).. «Maintenant ordonne que l’on me coupe des cèdres du Liban» (v. 20). La réponse de Hiram fut rapide… «J’ai reçu ton message. Oui, je te donnerai tout le bois de cèdre et le bois de cyprès que tu voudras» (v. 22). Ce bois venait du Liban, du Mont Liban. Comment se faisait l’opération? Hiram dresse le plan: «Mes serviteurs le (= le cèdre) feront descendre du Liban (entendez la montagne) à la mer; moi, j’en ferai des trains de flottage sur la mer jusqu’au lieu que tu m’indiqueras et là, je les démonterai, tu les emporteras» (v. 23).
Il fallait un «fleuve». Cela pouvait être le Litani qui «traverse une des plus importantes voies de communication de l’Antiquité»(7). Les cèdres étaient coupés sur la montagne du Barouk et jetés dans le fleuve qui les emportait vers la mer au nord de Sidon. Une autre possibilité avec les cèdres de Jaj à l’est de Byblos (Jbeil): ils étaient coupés et aboutissaient à la mer avec un pont appelé aujourd’hui «pont de Jaj». Quand on sait l’importance de Byblos, ville beaucoup plus ancienne que Tyr, et habituée au commerce avec l’l’Égypte(8), on accepterait l’hypothèse que le bois du cèdre pouvait provenir de la montagne de Byblos.
Le premier livre des Rois raconte ce qu’a fait Salomon: Il «bâtit la Maison (= le Temple) et l’acheva. Puis il bâtit les parois intérieures de la maison en planches de cèdre, depuis le sol de la Maison jusqu’aux poutres du plafond… Il bâtit ensuite en planches de cèdre depuis le sol jusqu’aux poutres l’espace de vingt coudées qui formaient le fond de la Maison: l’intérieur, il en fit une chambre sacrée, un lieu très saint. Les boiseries de cèdre qui étaient à l’intérieur de la Maison portaient de sculptures…» (1R 6, 14-18).
Oui, la Maison de Dieu ne peut être faite que de bois de cèdre. Ainsi pourra-t-elle être la Demeure du Très-Haut comme elle sera le symbole de la Vierge Marie en qui le Fils de Dieu demeura. L’auteur a plaisir à parler du cèdre et encore du cèdre, comme s’il n’y avait que ce bois(9). D’ailleurs dans un autre passage on parlera d’une forêt de cèdre. C’est-à-dire d’un ensemble de colonnes en troncs de cèdre.une telle salle est signe des rois. Quant à Marie, cèdre du Liban, elle reçoit le Roi des rois.
«Salomon bâtit aussi… la maison de la Forêt du Liban. Elle était construite sur quatre rangées de colonnes. Faites des troncs de cèdre avec des madriers de cèdre sur ces colonnes» (1R 7, 1-2).
Je m’arrête ici en parlant du Temple, pour montrer que le cèdre est le sommet des arbres que le seigneur a fait. Il est dit de Salomon: «Il parle des arbres» aussi bien du cèdre du Liban, que de l’hysope qui pousse sur le mur» (1R 5, 13). Un cèdre bien planté en terre. Quoi de plus solide. Alors que l’hysope pousse sur le mur, ballottée qu’elle est par les vents. De plus, le psaume compare le juste à un cèdre (Ps 92, 13-14).

Le juste pousse comme un palmier,
S’tend comme un cèdre du Liban,
Planté dans la maison du Seigneur,
Il pousse dans les parvis de notre Dieu.

Je termine ce développement sur le cèdre, réputé pour sa grandeur et sa puissance, en montrant qu’il est plus d’une fois «matière de paraboles»(10). Dans un premier texte il est dit qu’Amasias, roi de Juda, voulait se mesurer à Joas, roi d’Israël. Celui-ci considère Amasias presque un roitelet. Il envoya lui dire: «Le chardon du Liban (= roi de Juda) a envoyé dire au cèdre du Liban (= roi d’Israël)…» (2R 14, 9). Mais qu’est le chardon à côté du cèdre! Quant à Ézéchiel, il compare le Pharaon, roi d’Égypte, à un «cèdre du Liban». «A qui ressembles-tu toi qui es si grand?… A un cèdre qui aurait de belles branches, formant une forêt ombreuse, et d’une taille si élevée que son sommet serait entre les nuages» (Ez 31, 2-3). Et le prophète de poursuivre: «Tous les arbres d’Éden qui étaient dans le jardin de Dieu le jalousaient» (v. 9). Mais le Pharaon est tombé à cause de son orgueil. Avec le Seigneur, qui s’élève sera abaissé, et qui s’abaisse sera élevé. Marie est devenue là le contre-témoin du cèdre(11). La servante du Seigneur est devenue la reine des anges, des prophètes, des martyrs, des saints, comme disent les litanies.

3. La Vierge Marie et le Liban
«Venez du Liban, o mon épouse, venez du Liban» (Ct 4, 8). L’Esprit-Saint compare la Vierge au Liban pour indiquer la blancheur, la candeur de cette Vierge sans tache, la blancheur de sa continence et de sa virginale pureté, que son Fils, dans sa bonté(12), lui donna comme étant son épouse et sa mère».
Et notre auteur de prolonger son commentaire: «Car l’Époux céleste a voulu que sa Mère fût toute blanche, comme le Liban; qu’elle fût vierge même en devenant féconde. Et c’est moins le lieu qui sanctifie la Vierge qu’elle ne sanctifie elle-même le lieu; et cette montagne, qui veut dire blancheur, ne rend pas la Vierge recommandable, mais c’est la Vierge qui rend recommandable la montagne. Cette montagne blanche reçoit plutôt la blancheur de la Vierge qu’elle ne la lui donne»(13).
Ce développement s’appuie sur l’aspect de la montagne libanaise, qui se couvre de neige durant les mois d’hiver. En effet, il neige très peu et rarement en Palestine (DECA, p. 896). Pour cela, il faut regarder vers le Liban, comme fit Moïse. Il était sur le Mont Moab. Mais il savait qu’il n’entrerait pas en terre promise (Dt 34, 4): «Tu n’y passeras pas»). Pour cela, il implore le Seigneur: «Permets que je passe de l’autre côté et que je voie le bon pays qui est au-delà du Jourdain, cette bonne montagne et le Liban?» (Dt 3, 25).
Le Liban, ou plutôt la montagne libanaise, n’est pas seulement réputée pour sa blancheur, mais aussi pour sa beauté; pour son élévation, pour les odeurs de ses jardins. A tel point qu’il y a assimilation entre le cèdre et le Liban. Déjà la neige, nous l’avons dit est symbole de pureté, d’éclat, de beauté et de blancheur.
«Et comme le mont Liban existait avant la Vierge, ainsi avant elle on peut trouver la virginité, mais une virginité peu honorée ou inconnue. Il ne s’est trouvé personne qui fût recommandé par l’ornement virginal ou dont la virginité méritât d’être exaltée. Nous savons qu’il a été réservé à l’auguste Vierge de rendre fameuse, illustre, cette montagne, plutôt que d’être illustrée par elle; car la Vierge, la blancheur même, d’une manière merveilleuse, rendait blanche la montagne en lui communiquant une blancheur toute virginale»(14).
Le Liban est beau dit-on. Mais qu’est sa beauté en comparaison de la Vierge. Il est blanc. Mais d’une blancheur naturelle. Alors que la blancheur de la Vierge est surnaturelle. Nous avons besoin de paysage matériel pour découvrir ce qui est spirituel. Mais quand le spirituel est projeté sur le matériel, celui-ci brille alors d’une très grande beauté. Tel est le cas du Liban, qui devient illustre par la Vierge Marie.
Le Liban, une forêt. Il devient un verger (Is 29, 17). Et si les cèdres sont coupés, la lamentation éclate. Le Liban une fleur. Elle flétrit à cause des invasions (Is 33, 9). Le Liban est l’équivalent de la gloire (Is 35, 2). Et nous n’oublions pas qu’il fut dit de Marie: «La gloire du Liban lui fut donnée, la splendeur du Carmel et de Sharon». Avec Jérusalem on dira à Marie: «La gloire du Liban viendra chez toi, le cyprès, l’orme et le buis ensemble» (Is 60, 13).
Beautés du Liban. Parfums. Feux ruisselants. La fin de la prophétie d’Osée en dit long sur le thème de la reconstruction du pays après la dévastation opérée par les Assyriens de Sargon II. Le seigneur dit: «Je serai pour mon peuple comme la rosée, il fleurira comme le lys et il enfoncera ses racines comme la forêt du Liban. Ses rejetons s’étendront, sa splendeur sera comme celle de l’olivier, et son parfum comme celui du Liban. Ils reviendront, ceux qui habitent à son ombre, ils feront revivre le blé, ils fleuriront comme la vigne, et on en parlera comme du vin du Liban» (Os 14, 6-8). Après cela va-t-on s’étonner que la terre natale de la bien-aimée soit le Liban (DECA, p. 736-737):

Avec moi, du Liban ô fiancée
Avec moi, du Liban, tu viendras.

Avec ce passage de Ct 4, 8, nous comprenons que le Liban soit le symbole du paradis, de Jérusalem. Et de la Vierge Marie. Si son «origine» symbolique est le Liban à cause de la beauté de son paysage, de la profondeur de ses senteurs, nous comprenons que le Liban ait érigé sur une colline unique la statue de Notre-Dame du Liban. Celle qui est conçue sans péché. La toute pure. La toute belle. Et nous terminons par ce passage de Philippe de Harveng (p. 221):
«Veni de Libano, sponsa mea.Vous qui par une nouvelle faveur, avez rendu plus blanche la montagne du Liban, qui avez rendu sublime la blancheur virginale par l’excellence de vos mérites, venez: veni. Vous conservez l’ornement virginal, et vous y ajoutez de préférence la grâce de l’Époux. Venez: veni. Non pour renoncer à votre céleste cœur de virginité, mais pour vous unir plus étroitement à moi, pour être toujours avec celui qui vous fait tant de largesse, afin que, vous réjouissant de votre inébranlable blancheur virginale, vous ayez encore une plus grande joie du privilège d’Épouse du grand Roi. Venez du Liban avec votre virginité; venez pour devenir mon épouse; venez pour vous réjouir non seulement de votre virginité et de votre mariage divin, mais pour vous asseoir sur le trône royal avec votre Fils, et pour être couronnée comme Mère de Dieu. C’est pourquoi, après ces paroles: venez du Liban, mon épouse, venez du Liban, le Saint-Esprit ajoute: venez, vous serez couronnée: veni coronaberis.

Conclusion
La Vierge Marie comme un cèdre. Le cèdre est enraciné en terre. Et Marie dans le Seigneur. Le cèdre s’élève haut. Et qui, comme Marie, fut si élevé! La Vierge Marie comme le Liban. Sa blancheur est une image de la pureté de Marie. Sa beauté est une goutte d’eau en face de celle dont le Cantique des Cantiques dit: «Que tu es belle, ma compagne, que tu es belle!» (Ct 1, 15). Le parfum qu’exhale la montagne du Liban, réunit le lys, la rose et les autres fleurs. Pour cela l’Époux chante son épouse (Ct 2, 2):

Comme un lis parmi les ronces
Telle est ma compagne parmi les
filles.
Il lui dit ensuite en se rappelant le  paradis (Ct 4, 13-14):
Tes surgeons sont un paradis de
grenades
Avec des fruits de choix
Le henné
Et le nard
Du nard et du safran
De la cannelle et du cinnamone
Avec toutes sortes d’arbres à encens;
De la myrrhe et de l’aloès,
Avec tous les baumes de première
qualité.

Passez au Liban un jour de printemps et pensez à Marie. Montez sur les sommets. Là vous êtes près de Dieu. La Vierge Marie est là avec son vêtement de neige et une couronne faite de bois de cèdre.

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