Archive pour le 2 juillet, 2013
LA PAROLE
2 juillet, 2013http://www.philagora.fr/religion/la-parole.htm
La parole, par le Père J.P Soulet - (le 17 – 10 – 03)
LA PAROLE
Comme elle est grande, la parole humaine ! Les premières paroles, les premiers mots d’un enfant, d’un bébé «maman, papa» comme ils sont attendus, espérés, accueillis avec émotion et tendresse par son père et sa mère.
Les dernières paroles d’un mourant, comme elles ont du poids, comme elles ont force, force d’un testament.
Les paroles de l’amour, dites ou chantées, comme elles sont ardentes, brûlantes, le premier «je t’aime», et tous les autres, qui ont toujours un goût de première fois.
Les paroles de nos abîmes intimes, les paroles qui révèlent nos failles secrètes, dont la psychanalyse nous apprend que les dire, c’est déjà guérir.
Et les paroles qui confessent notre péché, dont 1′Eglise, bien avant la psychanalyse, nous assure que les dire c’est déjà grandir, dans la vérité, dans la liberté.
La liberté ! Parler, c’est être libre, parler c’est se libérer. C’est pourquoi tous les totalitarismes et tous les intégrismes n’ont qu’un but, au service duquel ils emploient tous les moyens: faire taire. Faire taire c’est tuer; libérer la parole, c’est faire vivre. En libérant la parole du muet, JESUS le fait vivre, revivre. C’est un geste de vie, c’est un signe de résurrection: «ouvre-toi!».
Ouvert ! Ouvert le tombeau de JESUS au matin de Pâques : la vie lui a été rendue.
Ouvert! Ouvert est le muet à qui la parole est rendue. Ne dit-on pas muet comme une tombe ? Le mutisme, la parole empêchée, c’est le tombeau, c’est la mort. La parole libérée, c’est comme une tombe ouverte, c’est Pâques pour le muet, la vie lui a été rendue parce que la parole lui a été rendue.
Mais parce que la nature humaine est ainsi faite, pétrie de grâce, mais meurtrie de péché, la parole, la parole humaine, si grande, la parole faite pour la liberté, pour la vie.., la parole peut se retourner contre l’homme.
La parole peut perdre souffle et devenir baratin.
La parole peut perdre du poids et devenir creuse et vide.
La parole peut perdre de son utilité et devenir bavardage.
La parole peut perdre le sens et devenir commérage.
La parole peut perdre la charité et devenir médisance.
La parole peut perdre la tête et devenir calomnie.
La parole peut perdre la vérité et devenir mensonge.
La parole peut perdre la liberté et devenir endoctrinement.
La parole peut perdre la vie et devenir venin, mortelle.
La parole peut engendrer la mort, refermer, enfermer, étouffer, enterrer.
Pourquoi ? Comment ? Chaque fois que la parole oublie qu’avant elle existait, qu’avant elle existera toujours et doit toujours exister le silence, 1′écoute. Le muet comme tous les muets était muet parce qu’il était sourd. Il n’entendait pas, il ne pouvait rien écouter, et c’est pourquoi il ne pouvait rien dire, il ne parlait pas. La parole naît de l’écoute. Il ne sait pas parler, celui qui ne sait pas écouter.
Avant de lui toucher la langue, JESUS lui met les doigts dans les oreilles. L’écoute est libère avant la parole pour que la parole soit vraiment libre. La parole la plus libre qu’une créature ait donné à DIEU c’est certainement le OUI de MARIE à 1′Annonciation, un OUI longuement mûri dans le silence contemplatif, à l’ombre de la Parole de DIEU méditée et retenue.
La parole est stérile si elle n’est pas fécondée par l’écoute. C’est ce qu’on appelle un dialogue de sourds: paroles sans écoute. paroles inutiles, communication impossible. chacun est fermé en lui-même!
C’est pourquoi, juste après avoir libéré la parole chez le sourd-muet, après l’avoir ouvert à la relation, à la communication, JESUS impose le silence à tous les témoins du miracle: il leur recommande de ne rien dire à personne.
Parce qu’ils étaient tellement frappés par l’extraordinaire événement, ils n’avaient pas le recul nécessaire pour en mesurer la portée véritable et le sens authentique. C’est dans le silence, que JESUS veut leur imposer, qu’ils pourraient comprendre, et ensuite communiquer: ouvrir les oreilles et délier la langue d’un sourd-muet, n’est pour JESUS qu’un signe qu’il donne de sa véritable mission, qui n’est pas de guérir à tour de bras, la rumeur publique aura vite fait de le colporter, mais d’ouvrir les coeurs à l’écoute de DIEU et à la réponse d’Amour. Cela seul le silence peut l’accueillir, le méditer et le comprendre.
Il y a ainsi en surface de nos vies foule de bavardages et de paroles futiles, inutiles, voire néfastes. Il faut imposer silence à tout ce qui fait du bruit, du vent, du remous, de 1′écume. Et du coeur du silence naîtra une parole authentiquement vivante et vivifiante, une parole digne de nous parce qu’elle aura mûri au soleil du silence, parce qu’elle sera fille de 1′écoute.
Ecouter c’est permettre à l’autre de parler, de libérer sa parole, de lui permettre d’exister. Si tu ne sais pas encore écouter ce qui vient du coeur de l’autre, ce qui vient du coeur de DIEU, alors tais-toi encore. Et quand tu auras écouté dans le silence de ton coeur, alors ouvre-toi et parle: ta parole sera pour la vie et pour la liberté, bienveillante et bienfaisante, une parole qui n’enfermera pas l’autre dans la critique et la condamnation, une parole qui ne tuera pas l’autre d’un revers de langue.
Voilà bien, frères et soeurs, de sages résolutions pour commencer une nouvelle année pastorale: passer nos paroles au crible du silence. Les paroles qui passent le silence sont toujours les plus fines.
De sages résolutions aussi pour notre vie en Eglise, en communautés d’Eglise : redonner place au silence qui féconde la parole. Nos églises ne seraient-elles pas parfois trop bruyantes? Nos célébrations trop «parlantes»? Nos prières trop bavardes ?
Dans un monde de bruit, témoigner de la valeur du silence, éduquer à l’écoute, c’est le premier pas de la mission. Car l’homme est plus souvent sourd que Dieu n’est muet. Et plus encore, l’homme est assourdi par tout ce qui veut le retenir à l’extérieur, en surface de lui-même. Dans la profondeur, à l »intime du coeur, c’est là que Dieu parle à qui veut bien l’ecouter.
Père J.P Soulet
LA SAINTETÉ, DON DU SAINT ESPRIT
2 juillet, 2013http://www.commeunecolombe.com/saintete.htm
LA SAINTETÉ, DON DU SAINT ESPRIT
La sainteté, c’est être rempli du Saint Esprit. C’est l’état après la nouvelle naissance, l’effusion du Saint Esprit, le sacrement de confirmation dans sa plénitude et surtout le baptême reçu en adulte. Dieu nous communique : son Esprit qui nous sanctifie.
La sainteté est un don de Dieu à celui qui veut suivre le Christ avec les forces de l’Amour, c’est-à-dire le Saint Esprit. Car la plénitude de Dieu nous est donnée par l’Esprit Saint. Oser croire que JE vous donne la sainteté, pourrait nous dire notre Seigneur. Oui c’est le don de Dieu, cela ne vient pas de nos œuvres, c’est un don total, par pure grâce. Peu à peu, l’homme qui veut suivre son maître Jésus, commencera à Lui ressembler…
La sainteté est simplement, un cœur totalement donné au Seigneur, qui l’a sauvé. Ce n’est pas la perfection, mais l’accueil du Saint Esprit qui formate le cœur de celui qui est un » pécheur-pardonné » par le Sang de Jésus.
» Dieu vous a réconcilié dans le corps périssable de son Fils, par sa mort pour vous faire paraître devant Lui, saints irréprochables, inattaquables. » (1 Colossiens 22)
Ce qui occupe notre cœur, se reflètera forcément dans notre vie. Il y a des êtres qui transpirent Dieu, sans parole. Le Seigneur Jésus dit :
» Et Moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (Jean 17: 17-19)
» IL nous a choisis en LUI avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irréprochables sous son regard dans l’Amour » (Ephésiens 1,4)
La sainteté, c’est la demande suprême du » Notre Père » :
» Que ton règne vienne, Que Ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »
Or la volonté de Dieu est que nous devenions des saints :
» Soyez saints, car Moi Le Seigneur, JE SUIS SAINT » (Lévitique 19,2)
» Devenez saints, vous aussi dans toute votre conduite » (1 Pierre 15)
» Sanctifiés dans le Christ, appelés à être saints » (1 Corinthiens 2)
La sainteté, c’est ressembler à Jésus, qui s’est définit lui-même : » JE suis doux et humble de cœur » » L’humilité est la parure de la divinité. En se faisant homme, le Verbe l’a revêtue » dit Isaac le Syrien. La sainteté, c’est pardonner comme Jésus a pardonné à ses bourreaux… Le serviteur sera donc sanctifié par son maître pour devenir à son tour doux et humble de cœur, en pardonnant à tous ceux qui l’ont blessé. Celui qui pique des colères non maîtrisables, n’est à l’évidence, pas encore un saint. La colère fait partie des péchés capitaux, que le Saint Esprit guérit. » C’est notre orgueil qui nous empêche de devenir des saints, dit le curé d’Ars.
La sainteté, c’est proclamer la Bonne Nouvelle du salut, comme il nous l’est rapporté dans l’Evangile de Marc, chapitre 16 : guérir les malades, chasser les démons et ressusciter les morts par la Puissance de son Amour. Mais le Seigneur, lui-même, veut pour chacun de nous » une sainteté particulière » car nous sommes » unique «
La sainteté est la caractéristique du témoin, c’est-à-dire du martyr : tout pour la Gloire de Dieu. Alors il n’y a plus de place dans notre cœur pour le monde, et pour ce qui est du monde. Notre vie a pris sa vraie valeur et notre salut, toute sa Puissance.
La sainteté met à part, car la préoccupation du monde a fait place à la recherche de Dieu. Dans la lettre aux hébreux, chapitre 12, verset 14, il est dit :
» Recherchez la paix avec tous et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur. »
La sanctification nous est donnée quand nous avons découvert Dieu et accueilli son Saint Esprit. Par don, nous sommes enfants de Dieu et nous pouvons l’appeler Père.
» Mes bien-aimés, dès à présent, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas été encore manifesté. Nous savons que lorsqu’IL paraîtra, nous Lui serons semblables, puisque nous LE verrons tel qu’IL est. Et quiconque fonde sur Lui une telle espérance se rend pur, comme Lui Jésus est pur » (Jean 3, 2)
Se rendre pur demande évidemment des efforts, des renoncements. Mais quand on lève les yeux sur Jésus, et qu’on entrevoit toute sa douloureuse passion, alors nos efforts deviennent petits en comparaison de toute sa souffrance acceptée par amour pour nous.
» C’est LUI, (le Christ) que nous annonçons, avertissant chacun en toute sagesse, afin de rendre chacun parfait en Christ » (Colossiens 1,28)
Car l’union au Christ Jésus est le secret d’une vie sans péché. C’est le Seigneur, notre rempart contre l’ennemi.
La sainteté devient alors la marche sous la conduite de l’Esprit et : » Le fruit de l’Esprit est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité ». (Galates 5,22)
Pour le véritable saint, rien n’est un échec, tout est évènement où Dieu est présent et où Dieu veut révéler sa Tendresse. C’est pourquoi, il pourra aller jusqu’au don suprême de sa vie, car il aura aimé Dieu, plus que sa propre vie. Il pourra dire » Gloire à Dieu » dans le bien-être comme dans l’adversité. » C’est bien à cela que nous sommes appelés » dit saint Paul
La tradition populaire dit « qu’un saint triste, est un triste saint. » Or il ne peut y avoir de saint triste, car le saint est le reflet de la Gloire de Dieu. Il n’y a pas de tristesse en Dieu, pas de deuil, pas de souffrance, tout est absorbé par Jésus en croix qui « a porté nos péchés, nos maladies, nos souffrances » (Isaïe) pour les transformer et les irradier de Bonheur. C’est par des fleuves d’eau vive, jaillis du Cœur de Jésus, que nous sommes lavés et sanctifiés. La sainteté explose alors en une louange d’adoration, de reconnaissance, de joie. Don Bosco dit : » ce qui fait un saint, c’est la joie qu’il répand autour de lui ! » Il dit aussi » Tout par amour, rien par force ! » La Joie et l’Amour sont des fruits de L’Esprit Saint.
Dans le Royaume de Dieu, le Seigneur couronnera ses propres dons dans le cœur de chacun de ses saints.
Monique