Archive pour le 1 juillet, 2013

The Intercession of the Theotokos

1 juillet, 2013

The Intercession of the Theotokos dans images sacrée theotokos-protection

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CIEL ÉTINCELANT D’ÉTOILES. – LE MYSTÈRE DE LA MÈRE DE DIEU

1 juillet, 2013

http://www.myriobiblos.gr/texts/french/kovalevsky_theotokos1.html

ON LINE LIBRARY OF THE CHURCH OF GREECE

T. R. ARCHIPRETRE E. KOVALEVSKY

LE MYSTÈRE DE LA MÈRE DE DIEU

INSTITUT DE THEOLOGIE ORTHODOXE SAINT-DENYS

PREMIÈRE  LEÇON 

CIEL ÉTINCELANT D’ÉTOILES. 

Les problèmes théologiques et dogmatiques créent en nous diverses réactions.  Lorsque nous approchons notre regard interieur de la Divine Trinité, -pardonneL ces images imparfaites-, il nous semble marcher en pleine lumière; l’Image de Dieu nous communique l’impression de trouver, comme écrit l’apôtre Pierre, « l’étoile du matin », le foyer, le feu, la flamme, tandis que lorsqu’à la suite…de l’Incarnation, la Résurrection et l’Ascension nous pénétrons dans l’économie de notre salut, nous découvrons les profondeurs de la nature et devenons comparables à des pélerins dont le chemin, au travers de cavernes successives et de collines, se déroulerait vers les sommets des montagnes. 
Je ne dirai certes pas que la mariologie est enveloppée d’un climat lunaire ?ù se percevraient des ombres et des craintes nocturnes, mais elle offre à notre contemplation un ciel étincelant d’étoiles.  La Vierge est resplendissante dans ses apparitions, rayonnante de lumière; néanmoins le bleu et l’argent prédominent sur l’or.  Sans aller jusqu’à l’opposition: soleil-lune, reconnaissons que la mariologie revêt une couleur particulière.     

 qui est Marie? 
Qui est Marie?  n?n seulement en tant que personnalité historique que personne intimement liée a Eve, mere des vivants dont nous heritames la mort.  J’insiste : intimement liée; Eve-Marie-Eglise nous transporte dans le domaine de la maternité, de la Femme unique, avec un grand F, la virginité-féminité.  Et soudain, mis à part la piété et le dogme sublime de la naissance du Christ -que nous étudierons ultérieurement- nous abordons de plein pied un sol nouveau.    
J’ai déjà traité, ici, dans cet Institut, de la Trinité, du Saint-Esprit, du dogme de Chalcédoine; je me risque, cette année, à m’aventurer en votre compagnie dans le mystère de Marie et le mystére de la Femme:  Je parlerai peu d’Eve et de l’Eglise, je m’arrêterai sur Marie, bien que Eve et Marie soient unies au point que l’?n ne peut comprendre la Vierge si ?n ne connaît point notre première mère dont elle est la céleste réplique.  Et peut-?n comprendre Marie sans comprendre l’Eglise? Tout ce qui est dit de Marie s’applique à l’Eglise et, derrière Marie et l’Eglise, se profile cette chose mystérieuse, cette sagesse dansant et se réjouissant devant le Créateur dès la naissance du monde, cette « sophia », « sapientia » à laquelle l’Ancien Testament accorde une place éminente. Combien c’est étrange: l’évangile ne contient guère de passages sur Marie, nous les examinerons car ils sont significatifs, mais ils sont peu nombreux, le Credo a un mot, en passant: « né du Saint-Esprit et de Marie », les Actes des Apôtres: « la Mère de Jésus, Marie, était là » et c’est tout. 
Et pourtant! L’étoffe vivante de l’Eglise traditionnelle, aussi bien catholique orthodoxe que catholique romaine est tissée de Marie »; nous la rencontrons à chaque pas.   

Les perles semées dans le coeur. 
J’ai revu la liste d’icônes et de statues miraculeuses de la Vierge.  Elles s’échelonnent des premiers siècles au XXème.  En Russie: huit cents lieux de pèlerinages marials; en France, en Espagne, en Allemagne, en Italie… ?ù est l’Eglise, là est la Vierge, le culte de la Vierge. Les protestants ont dû faire un effort immense pour l’écarter, au nom des Ecritures et, l’ayant él?ignée -ceci est caractéristique- ont perdu la vision mystique de l’Eglise, ils sont devenus des chrétiens par groupes ?u personnes isolées, en face de Dieu. 
Auprès d’une multitude de noms de lieux: Laghet, Lourdes, Chartres, Pontmain, le Puy, etc., apparaît une multitude de qualificatifs; en Russie: « Les Entrailles bienheureuses », »Notre Dame du ciel, pleine de Grâce!’, « Notre-Dame des fleurs aromatiques », « Notre-Dame de  jubilation universelle »,  « Notre-Dame,  Rappel des perdus », « Notre-Dame, Donatrice des eaux célestes », « Notre.-Dame, Joie des affligés », « Notre-Dame de Dignité »,  « Notre-Dame de Triple Tendresse », « Notre-Dame, Source d’huile sainte », « Notre-Dame, Donatrice de vie », « Notre-Dame, Vie heureuse »; « Notre-Dame, Vierge-Mère », « Notre-Dame, Nourricière », « Notre-Dame, Oeil vigilant », « Notre-Dame, Buisson ardent », « Notre-Dame, n?n façonnée par la   main de l’homme », « Notre-Dame, Joie des désespérés », « Notre-Dame, des larmes de la Mère de Dieu », « Notre-Dame, Regard d’humilité », « Notte-Dame,  Vision des yeux du coeur », « Notre-Dame, Doux baiser », « Notre-Dame, Verbe fait Chair », « Notre-Dame, Sagesse divine », « Notre-Dame,  Salut des n?yés »,  « Notre-Dame’, Soulaigement des angoisses », « Notre-Dame de Passion, de Consolation, Triple-Joie, de Tendresse, d’Adoucissement, Qui écoute, Guérisseuse, etc. ». 
Des noms analogues illuminent la France: « Notre-Dame de Grâce », « de Miséricorde, du B?n Secours, de Liesse, de la Garde, de Consolation des affligés, etc. ». Les litanies de la Vierge sont  un ruissellement de noms d’ amour: Tour d’ ivoire,  Rose mystique,  Vase d’honneur, Maison d’or;  Porte du ciel; Etoile du matin,  Refuge des pécheurs, Reine des anges, des patriarches, des confesseurs, de t?us les  saints, etc.  Il en est de même dans les litanies  (acathistos) orientales. D’?ù provient cette nécessité dans l’Eglise ce prononcer mille et mille fois le Nom de la Mère de Dieu; de semer ces perles dans l’espace du coeur?  Qu’est-ce qui suscite ces rapports entre nous et cette Mère à laquelle Dieu confia l’humanité, Mère et Vierge?   

 symboles plus que dogmes 
Il y a deux ?u trois ans, Pie XII, en un élan de piété, proclama le dogme del’Assomption de la Vierge Marie. L’Eglise a toujours cru en l’Assomption; au IIIème siècle, nous trouvons déjà des textes parlant de ce fait.  Au IVème, la fête de l’Assomption se propage dans plusieurs Eglises et au Vème, elle couvre l’univers. Le dogme promulgué par Pie XII n’a donc en rien contredit la tradition sacrée de l’Eglise. Néanmoins, la conscience orthodoxe se demande: pourquoi en avoir fait un dogme? Les rapports qui nous attachent à la Vierge ne sont-ils point différents de ceux qui existent entre le Christ et nous, par exemple: les deux natures, base de notre salut? La Vierge suscite plus un langage symbolique que des définitions abstraites:  Prenons la littérature pratistique des premiers siècles: les faits, les images bibliques sont pris comme des signes, des symboles prophétiques de Marie: l’échelle de Jacob par laquelle le Christ est descendu, le Paradis  ?ù habite  le Verbe, le Buisson qui  brûle sans  se  consumer, la Porte: fermée du temple d’ELéchiel, les passages s’ajoutent aux passages.  ContempleL cette innombrable assemblée de signes, d’images, de symboles autour de cet être mystérieux:  la femme. Mystérieux! car, nous sommes devant un être qui; d’une part, est divin et, d’autre part, habité par la profondeur de la création primordiale.   

Le vide résonne le Verbe 
La maternité renferme « quelque  chose »  qui vient d’en bas, de la terre,  de la matière pour se  sublimer, s’ouvrir,  s’alimenter, marcher à la rencontre  de la Grâce  sembleble à un calice recevant la vie. Ce « quelque  chose »,  chante le cantique de l’Eglise,  monte plus haut que les Chérubins, incomparablement supérieur aux Séraphins.  La  Femme en sa profondeur métaphysique est,  en vérité,, la jonction de Dieu avec rien, mais un rien qui par obéissance à la volonté de Dieu,  Lui répond;  ou plutôt un vide qui réclame,  résonne  à la Parole.   

L’Epouse bien-aimée de Dieu 
Il est significatif de noter que dans l’amour l’homme contemple la beauté et la femme recherche la parole. Une épouse est mécontente si son mari ne lui redit pas: je t’aime, il lui paraît devenir indifférent -même la laideur lui 9importe peu si la parole est douce- l’époux, par contre, est attiré par le regard. Cet monde fut; Il a tout créé par Son Verbe et rien n’a été fait sans Lui, mais lorsqu’il eût créé le monde, « Dieu vit » qu’il était beau. L’être appelé du néant, l’être qui s’éveille veut entendre Dieu. Marie écoutait et conservait dans son coeur, Marie était obéissante: elle écoutait et guettait le Verbe Pré-Eternel. 
Si nous menons plus avant notre investigation du mystère marial, de  ce qu’il exprime,  manifeste, nous verrons qu’avec l’éclosion de l’univers, pris du néant, naît simultanément l’aspiration pure et féconde d’engendrer Dieu, de contenir en ses entrailles le Verbe par l’Esprit, de lui donner une naissance conforme à la création: naissance de Dieu en nous.  La Sagesse, aux premiers jours du monde, dansa de joie divine devant les créatures car elle savait que leur beauté n’était pas destinée à demeurer telle quelle mais à s’entrouvrir comme une fleur engendrant Dieu-homme et réalisant  le puissant mystère de la  « Mère de Dieu ». 
Je le répète: nous ne pouvons contempler les vérités révélé (la Trinité, le Fils de l’homme et Fils de Dieu)  de même manière que nous le ferions du mystère marial, car la Mère de Dieu, sa maternité unie à sa virginité: « Mère  intacte  et Vierge  féconde » selon les textes gallicans des Vème et Vème siècles, appartient à notre nature, nous y participons.  Nous ne le regardons pas du dehors, Marie est os de nos os, chair de notre chair!  Derière n?tre humanité est la Pure, est la Choisie. Cependant elle nous dépasse inimaginablenent; nos imperfections, nos cheminements; nos impuretés  font  obstacle à une vision totale de la Mère créatrice et Vierge intègre, bien que nous pressentions en Elle la pensée intime de Dieu envers Sa créature. 
Vous  connaisseL  certainement  cette image biblique  ?ù Dieu veut se placer vis-à-vis de Son oeuvre  comme un ép?ux devant  son épouse. Cette image s’applique exactement à l’Eglise, à Israël et à la Vierge.  Un peintre exécutant un tableau la rappelle -très inférieurement- un peintre qui ne se contenterait pas de regarder et d’aimer son oeuvre reflétant son talent ?u son génie, mais qui désirerait que cette oeuvre d’art, fabriquée par ses mains -et voici le bouleversant mystère- devienne sa Bien-Aimée, lui réponde d’égal à égal et se transforme  jusqu’à dialoguer avec lui. 
Dieu, nous révèle la Bible, à façonné le monde comme un p?tier,  puis Il a pris cet ?bjet,  l’a animé,  dirigé afin qu’il soit susceptible d’être Son égal et de lui parler de personne à Personne.   De cette révélation,  sont issues la libération et la déification du monde. Voici pour l’épouse.

 finalité du monde:  la maternité divine. 
Le mystère de Marie, Mére de Dieu,  s’enfonce plus  loin:  Dieu, comme un potier, a modelé un objet n?n seulenent en vue d’en faire un être vivant capable de dire: « je t’aime » ou: « je ne t’aime pas », mais Il l’a modelé avec la volonté que cette créature Le  portât dans ses entrailles.  RéaliseL-vous l’inattendu de cette perspective! de ce mystére inconcevable de Marie, la Femme, la création, ?u plutôt de la Pensée divine Se plongeant en Sa créature?                                  .
  De  ce mystére découlent en l’homme deux sentiments: la  sensation de  sa  faiblesse illimitée qui  le pousse à n’être rien, à siaparaître en Dieu, à se perdre dans Ses bras comme un petit  enfant,  et  celui  de se savoir  « théophore », porteur du divin.

QUELLE EST CELLE QUI SORT DU DÉSERT? – LE MYSTÈRE DE LA MÈRE DE DIEU

1 juillet, 2013

http://www.myriobiblos.gr/texts/french/kovalevsky_theotokos2.html

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T. R. ARCHIPRETRE E. KOVALEVSKY

LE MYSTÈRE DE LA MÈRE DE DIEU

INSTITUT DE THEOLOGIE ORTHODOXE SAINT-DENYS

 DEUXIEME LEÇON

QUELLE EST CELLE  QUI SORT DU DÉSERT? 

L’Eglise se sert pour chanter l’Assomption de Marie des textes du Cantiaue des Cantiques: ils peuvent illustrer n?n seulement la fête triomphale de la Vierge mais, comme je le disais déjà, la maternité-virginité de l’éternel féminin. 
Voici une de ces antiennes : 
« Quelle est celle-ci qui sort du désert, couverte de riches étoffes, appuyée sur son Bien Aimé ? » 
Quelle est celle-ci qui sort du désert, couverte de riches étoffes ? » Il me faut introduire ici la distinction entre deux maternités: terre et Eve. 
« Qui sort du désert » a deux sens.  Le désert est le chaos primitif, la matière vivifiée et sèche, comme dira Saint Irénée, matière  primordiale,  appelée à être  formée,  déifiée à la fin des temps mais encore déserte. Certains affirment qu’il n’y a pas de vie dans la lune, d’autres qu’il n’y a pas encore de vie.  Admettons. ImagineL-le comme une faible approximation de cette proto-matière dép?urvue de vie biologique et minérale, sans parler de vie animale ou spirituelle, ce désert informe, à peine éclos -comme ceci,  comme quelque chose,  comme potentialité- du rien. 
Le désert a un sens deuxième: iI représente aussi une étape, celle de la chute; ce « quelque chose », cette potentialité, devenus jardins  florissants  sont retombés à. l’état de désert,  semblables au Sahara qui fut autrefois une terre fertile -?n y trouve des vestiges de fécondité- et que l’absence-d’eau ?u diverses circonstances ont recouvert d’aridité. Stérilité produite par une chute,  comparable à une  femme âgée dont la  source de vie  s’est tarie. 
« Désert »  évoque  donc la matière primordiale et le monde issu d’Eve. Ne perdons jamais de vue ces deux étapes, un seul m?t  saisit et la création et la chut; dans la création, ce n’est pas encore, dans  la chute,  ce n’est plus.   Nous verrons  qu’après Marie, c’est  encore:  » la restauration! 
« Quelle  est celle-ci qui sort du désert,  couverte de riches étoffes? » nous donne l’explication de la destinée du nonde dans la Pensée divine.  Le monde, nous dit la Bible, a été créé chaotique, matiére, quelque chose et c’est précisément de cela que s’élève la beauté.   

couverte de riches étoffes 
« Quelle est celle-ci qui sort du désert, couverte de riches étoffes? « nous découvre le sens cosmique dans la Pensée divine, c’est l’embellissement, un travail progressif pour atteindre la beauté définitive.  L’existence et l’utilité ne sont pas suffisants à la création, elle est soulevée -abstraction faite de la chute- par un mouvement d’ascension vers  la Beauté.   L’apôtre Paul définit: Le corps périssable et le  corps glorieux »,  « nous attendons la gloire et la splendeur; que sont la gloire et la splendeur, si ce n’est la beauté dans l’absolu du mot? Dieu est l’artiste unique. 
Ne méprisons pas cette branche curieuse de l’humanité qui s’occupe d’art.  L’art, dit-?n, est sans doute une émotion nécessaire, mais le serieux est procuré par la science, la morale et la religion.  L’art, bien que respecté et nous ne pourrions vivre sans lui, est en général taxé de luxe.  Ne méprisons pas n?n plus le luxe, car si l’art, en définitive, ne transforme pas le monde, à travers l’intuition humaine il en prophétise la beauté, même en tant qu’ « ersatL » de la Beauté divine. La bonté-charité est nécessaire, mes amis, quand il yp a des pauvres, la vérité est indispensable lorsqu’il y a ignorance et mensonge, mais la beauté n’est pas nécessaire, elle est là, simplement. 
Pourquoi le monde existe-t-il? vous demandera-t-on; répondeL: Je crois en Marie parce que je sais que par Elle le créé existe pour  toucher la beauté  suprême. 
La religion vraie a le sentiment de la beautè au centre. C’est pour cette raison que les traditions religieuses authentiques ne  peuvent se passer de l’art.  Sa présence n’est pas utile que pour distraire ?u soulager les âmes alentour, pour porter le meilleur du message de l’homme à Dieu, le Chrétien est émerveillé de voir s’avancer du désert « celle-ci, couverte de riches étoffes ». 
AveL-vous remarqué que la femme cherche à se rendre belle, même dans le péché?  L’embellissement sera extérieur, parfois vulgaire, tapageur, néanmoins, elle  s’embellira parce que -consciemment ?u inconsciemment- de par l’instinct et la nature des choses, elle suivra le chemin de la beauté. Bien entendu, elle est loin de celle de Marie ?u du cosmos transfiguré… elle l’imite comme elle le peut.  De même qu’il y a une gradation entre l’amour charnel, l’amour maternel et l’amour divin, de même existe-t-il une échelle immense entre les amours déformées et l’amour divin, mais ceux-là recèlent malgré tout une gemme de beauté.  « Femmes », exhorte l’apôtre Pierre, « que votre parure ne soit pas qu’extérieure, faite de cheveux tressés, de cercles d’or et de toilettes bien ajustées, mais à l’intérieur de votre coeur, dans l’incorruptibilité d’une âme douce-et calme: voilà ce qui est beau et precieux devant Dieu » (I Pierre III;3,4).   

appuyée sur son Bien Aimé 
« Quelle est Celle-ci qui sort du désert, couverte de riches étoffes? »  Le manteau de riches étoffes exprime toujours la splendeur et la lumière. Les « tuniques de peau » d’Adam et Eve ont étouffe les vêtements de lumière.  Notre émerveillement augmente lorsqu’à ce verset s’ajoute le suivant: inimaginable! « Celle-ci », venue du rien, « est appuyée sur son Bien-Aimé ».  Elle s’appuie sur le Christ comme sur son fiancé, à cette minute, son geste enlève le monde vers la Transfiguration.  Car, par elle-même, sans appui, sans le regard de Dieu, que peut-elle?  Ah! vous le saveL, il est des regards, même humains, qui vous habillent soudain de splendeur. Le regard spirituel ennoblit, le regard vulgaire abaisse et déchire les habits.  AlleL cheL un Saint, qu’adviendra-t-il ? Tout d’abord, vous sereL confus de converser avec un interlocuteur qui pénètre  votre âme, peut-être vous sentireL-vous indigne, poussiéreux, trop impur pour l’approcher.  Vous sereL là, gêné. Il vous regarde, alors ce qui était vulgaire se fond, votre parole change, vous êtes à l’aise, décrispé, les problèmes insolubles s’éloignent. J’ai  connu un prêtre qui  était parvenu à la  sainteté; il était quelconque du point de vue allure, parole, culture. Je prenais s?uvent avec lui le train de Meudon; incontestablement, il était beau! Avec un visage médiocre, une soutane un peu triste, un peu vieille, de ce peu, dès le premier contact s’exhalait la beauté. Il était appuyé sur le Bien-Aimé.   

« Cendrillon »     
PermetteL-moi un paradoxe, n?n asseL biblique, au delà de tout romantisme et pourtant essentiel:  la philosophie, la métaphysique, la théologie, enfin, du monde qui lie Dieu créateur à la créature, sont un chant d’amour. La mentalité populaire le sait bien qui représente dans ses contes une princesse endormie réveillée par le Bien-Aimé, ?u le fils du roi qui s’éprend d’une jeune  fille de rien, une adolescente pauvre  et qui découvre tout à coup que sa « Cendrillon » est la plus belle; il rencontre la beauté  là ?ù il ne  songeait point la  trouver. 
Dieu trouve  cette beauté unique dans le « désert » et lui accorde Son appui.   

Exhortation à la beauté 
J’ai remarqué que nombre de Chrétiens, trop familiers des choses sacrées, -des prêtres, des fidèles- perdent le goût de la beauté; ils ne la voient plus, ne l’écoutent plus.  Un brin de cynisme -et ceci est ignoble- un peu d’esprit séminariste, le psaume déplaisamment cité, un léger sourire, une allusion impure et l’empoisonnement agit. Mes amis, cultiveL en vous le g?ût du beau, cela vous conduira dans le clinat de Marie « qui sort du désert,  appuyée  sur s?n Bien-Aimé;  femmes,  dans vos  familles aimeL la beauté, ce n’est pas le luxe, car la beauté s’accommode de peu, v?us aveL une mission de beauté. Le  destin des univers,  des espaces célestes et de toutes créatures, pierres, plantes, animaux, hommes, soleils, est d’accomplir cette beauté à laquelle Dieu dit: Je t’aime; tu es belle.   

trahis?n de la fragile Eve 
Voici pour l’ontologie, mais la création progresse.  La terre-mère engendre des formes en s’appuyant sur le Bien-Aimé, et dans le plan divin les prévoit. Nos monstres préhistoriques ont vécu, pour prouver la marche des êtres vers des formes parfaites. Oui, il nous reste encore quelques animaux ridicules afin de nous rappeler, précisément, le travail réalisé en s’appuyant sur le Bien-Aimé, l’embellissement de la nature.  Et, pour couronner cette beauté « év?luante », apparaît la plus belle, la plus pure, d’une beauté d’enfant, délicate, fragile, le dernier geste de la création: Eve. C’était elle qui était l’Eglise, c’était elle qui devait attendre d’être aimée par le Verbe, et elle Le trahit avec le serpent. Alors, survient le divorce entre Dieu et la créature. Eve a trahi l’amour de Dieu.   CompreneL-vous,  à présent,  le sens de Marie:  même la divorcée peut en elle revenir et se joindre à son Dieu.     

Marie  « materia’!  et Marie rédemptrice. 
Marie réunit les deux notions: l’accomplissement de la terre-mère et cette matière visitée par Dieu.  Là, réside la maternité virginale. Marie est aussi la rédemption, le rachat, la suppression du divorce d’Eve et de Dieu; en elle  Eve revient à son Ep?ux; Marie efface la trahison et la  chute. 

LISONS ENSEMBLE UN PASSAGE DU CANTIQUE DES CANTIQUES: 
« Voilà mon Bien-Aimé qui me parle et qui me dit: Lève-toi, hâte-toi, ma bien-aimée, ma colombe,  mon unique beauté  et viens vers moi ». 
« ‘Voilà m?n Bien-Aimé Qui me parle »:  c’est: l’Incarnation du Verbe. 
« Il dit: Lève-toi »: c’est la Résurrection du Christ qui ressuscite notre nature; 
« Hâte-toi »: c’est Son Ascension; 
« Ma bien-aimée, ma colombe »: c’est le m?nde rempli de l’Esprit Saint ; 
« Mon unique beauté! » c’est le monde transfiguré; 
« Viens vers Moi »: c’est le monde  qui s’élève vers Dieu pour être déifié. 
Et un autre passage: « C’est la voix de m?n-Bien Aimé, le voici, Il vient bondissant sur les collines ». 
« C’est la voix de mon Bien Aimé, le voici, Il vient bondissant sur les collines:  come le soleil levant,  c?me le printemps. Car, que sont les collines, si ce n’est l’élévati?n des êtres humains vers Dieu, et aussi: l’am?ur ardent de Dieu qui bondit sur les collines. 
Et ailleurs: « Lève-toi, Mon amie, ma belle et viens, car voici l’hiver est passé ».  L’hiver précède le printemps, la stérilité l’enfantement, le désert la fécondité des champs, le soir marche devant le matin.  Tout commence par l’hiver, tout s’achève dans le printemps éternel.   

la vapeur du désir de Dieu 
Et dernière citation: Quelle est celle qui sort du désert… comme une colonne d’arôme, alleluia, vapeur de myrrhe et d’encens, de parfums exotiques, alleluia, alleluia ». Nous revenons au grand mystère. Tout en donnant la liberté à Sa création, Dieu y dépose le désir de Lui et ce désir devient  en Marie « colonne d’arôme,  vapeur de myrrhe et d’encens, parfums exotiques » car le désir, vous le savez, est un parfum. 
?els sont quelques-uns des textes dont je voulais entourer mes paroles.   

Marie, deuxième Eve 
Venons-en,  maintenant, à la  comparaison de Marie et d’Eve, de Marie  et de la terre. 
Prenons pour maître Saint Irénée – personne n’a parlé mieux que lui de Marie et d’Eve.- Le péché est exprimé par Adam et Eve, le Christ étant le deuxième Adam, la deuxième Eve s’impose. 
Scrutons plus avant: peut-on avoir une vision complète des choses en éliminant l’élément féminin?  Mais, répondrez-vous, nous ne sommes pas nés féminins ?u masculins, l’apôtre Paul ne dit-il pas: « Il n’y a ni homme, ni femme, ni Grec,  ni Juif »?   C’est vrai, mais le Christ Qui  a tout « récapitulé »   était;  malgré tout, un h?mme. Il lui fallait son complément femme.  Et vous constaterez que là ?ù est la conscience pure,  la compréhension de Marie, là est aussi la conscience de l’Eglise, nous enseigne le Patriarche Serge,  c’est-à-dire le sentiment de l’unité  cosmique du m?nde qui sera sauvé.  Que la place de Marie soit différente de celle du Christ, que l’Un soit Dieu incarné et l’autre  l’être humain déifié, ceci est tellement absolu dans  l’Evangile  qu’il nous  semble inutile d’en parler, mais lorsque  le Christ monte vers Son Père,  Il ne nous laisse pas que l’Eglise, à travers la personne de Jean, Il n?us donne une mère: Voici ta mère ».