Archive pour juin, 2013

DIMANCHE 23 JUIN : COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT: DEUXIEME LECTURE – GALATES 3, 26 – 29

21 juin, 2013

http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/commentaires-de-marie-noelle-thabut.html

DIMANCHE 23 JUIN : COMMENTAIRES DE MARIE NOËLLE THABUT

DEUXIEME LECTURE – GALATES 3, 26 – 29

Frères,
26 en Jésus Christ,
 vous êtes tous fils de Dieu
 par la foi.
27 En effet, vous tous que le baptême a unis au Christ,
 vous avez revêtu le Christ ;
28 il n’y a plus ni Juif ni païen,
 il n’y a plus ni esclave ni homme libre,
 il n’y a plus l’homme et la femme,
 car tous, vous ne faites plus qu’un
 dans le Christ Jésus.
29 Et si vous appartenez au Christ,
 c’est vous qui êtes la descendance d’Abraham ;
 et l’héritage que Dieu lui a promis,
 c’est à vous qu’il revient.

On sait que Paul s’adresse ici à la communauté chrétienne de Galatie à un moment où elle traverse une grave querelle. La phrase « Il n’y a plus ni Juif ni païen, ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme… » n’en prend que plus de relief.
 « Vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus », chaque jour qui passe nous démontre le contraire… Nous ne connaissons que trop de clivages, de racismes de toute sorte, tout aussi douloureux, tout aussi tenaces que ceux qui déchiraient les Galates… C’est là que nous sentons cruellement le fossé qui sépare l’espoir de la réalité. Et pourtant Paul insiste.
 S’il insiste, justement, c’est pour nous inviter à dépasser les apparences : ce que nous appelons la réalité concrète n’est faite que de différences de sexe, de race, d’origine sociale… (et j’en oublie)… mais, nous dit Paul, ce ne sont que des apparences. Bien plus forte que toutes ces apparences, il y a notre unité profonde parce que, les uns et les autres, nous sommes greffés sur Jésus-Christ. Un même sang, une même sève coule dans nos veines, pourrait-on dire.
 « Vous tous, que le Baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ. » L’image du vêtement est superbe : le manteau du Christ nous enveloppe tous et il recouvre toutes nos particularités qui en deviennent accessoires ; comment ne pas penser à cette phrase du Père Teilhard de Chardin : « Dès l’origine des Choses un Avent de recueillement et de labeur a commencé… Et depuis que Jésus est né, qu’Il a fini de grandir, qu’Il est mort, tout a continué de se mouvoir, parce que le Christ n’a pas achevé de se former. Il n’a pas ramené à Lui les derniers plis de la Robe de chair et d’amour que lui forment ses fidèles … » (Ecrits de guerre – 1916).
 Concrètement, si Paul insiste, c’est parce que la question se pose : le texte lui-même dit bien où se situaient les problèmes… quand Paul dit « il n’y a plus ni Juif ni païen » cela veut bien dire qu’entre les Chrétiens d’origine juive et ceux qui étaient d’anciens païens, il y avait de sérieuses difficultés ; de la même manière, les deux propositions suivantes : « il n’y a plus ni esclave ni homme libre » et « il n’y a plus l’homme et la femme » laissent deviner quelles divisions Paul appelle les Galates à surmonter.
 Notons au passage qu’on ne peut pas accuser Paul de misogynie : « Il n’y a plus l’homme et la femme » dit-il ; traduisez « il n’y a plus que des baptisés » ; vous êtes des fidèles du Christ, c’est cela seul qui compte. Voilà votre dignité : même s’il subsiste dans la société des différences de rôle entre hommes et femmes, même si dans l’Eglise les mêmes responsabilités ne vous sont pas confiées, au regard de la foi, vous êtes avant tout des baptisés. « Il n’y a plus ni esclave ni homme libre » : là encore, cela ne veut pas dire que Paul préconise la révolution ; mais quel que soit le rang social des uns et des autres, vous aurez pour tous la même considération car tous vous êtes des baptisés. Vous ne regarderez pas avec moins de respect et de déférence celui qui vous paraît moins haut placé sur l’échelle sociale : la recommandation vaut bien encore pour nous aujourd’hui !
 Je reviens sur la première distinction que Paul invite les Galates à dépasser : « Il n’y a plus ni Juif ni païen » ; on connaît le problème qui a empoisonné les premières communautés chrétiennes : la querelle que les anciens Juifs devenus Chrétiens faisaient aux Chrétiens non-Juifs, c’est-à-dire des gens qui jusqu’ici étaient des païens, des non-circoncis ; il était facile de les culpabiliser : tant qu’ils ne se pliaient pas aux règles de la religion juive, ils ne faisaient pas partie du peuple élu.
La question qui se cachait par derrière était en fin de compte : est-ce que la foi suffit ? Ou bien faut-il en outre pratiquer la loi juive, en particulier la circoncision ? Paul répond : Abraham non plus n’était pas encore circoncis (pas plus que les Galates) quand il a entendu les Promesses de Dieu ; et parce qu’il mit sa confiance en Dieu, il fut considéré comme juste : « Abraham eut foi dans le SEIGNEUR et pour cela le SEIGNEUR le considéra comme juste. » (Gn 15, 6). Or l’une des promesses visait toutes les familles de la terre : « En toi seront bénies toutes les familles de la terre. » (Gn 12, 3). Toutes les familles de la terre, dont vous, les Galates.
 Mais Paul va encore plus loin : non seulement les Galates bénéficient de la bénédiction promise à toutes les familles de la terre, mais mieux encore, ils sont des descendants d’Abraham, ils deviennent membres du peuple de la promesse ; biologiquement, c’est impossible ; mais spirituellement ils le sont devenus par leur Baptême. Par le Baptême, les chrétiens sont intégrés à Jésus-Christ, et par lui, ils sont intégrés à la descendance d’Abraham : « Vous tous que le Baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ » : et il faut entendre le mot « unis » au sens très fort ; notre nom même de Chrétiens, qui signifie « du Christ », dit bien que nous lui appartenons. Unis à lui, qui est le fils parfait du Père, nous sommes intégrés à la descendance d’Abraham, le croyant. « Si vous appartenez au Christ, c’est vous qui êtes la descendance d’Abraham, le croyant. »
 Circoncis ou non, puisque nous sommes croyants, nous sommes donc les descendants d’Abraham, une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel, ou les grains de sable de la mer, comme Dieu le lui avait promis… nous sommes ses héritiers. Le Code de Droit canonique en tire les conséquences quand il affirme « Entre tous les fidèles, du fait de leur régénération dans le Christ, il existe quant à la dignité et à l’activité, une véritable égalité… » (Canon 208).
 Concrètement, quotidiennement, les inégalités et les divisions subsistent quand même parmi nous ; et toute notre vie est tiraillée entre notre destin, notre vocation de baptisés et la lourdeur des divisions qui ont bien l’air de nous coller à la peau. Mais si l’on prend Paul au sérieux, chaque fois que nous constatons que nous vivons encore sous un régime de discriminations entre nous, nous devrions nous dire que nos façons de faire sont périmées : parce que, depuis notre Baptême, nous sommes tous unis au Christ, greffés sur le Christ : au fond, ici aussi, nous devrions nous dire « qu’il ne faut pas séparer ce que Dieu a uni ».

12E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – DIMANCHE 23 JUIN 2013 – HOMÉLIE

21 juin, 2013

http://www.homelies.fr/homelie,,3506.html

12E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE  – DIMANCHE 23 JUIN 2013

Famille de Saint Joseph Juin 2013   

Lu 17  Ma 18  Me 19  Je 20  Ve 21  Sa 22  Di 23 

HOMÉLIE MESSE  

« Celui qui veut marcher à ma suite » : le disciple est celui qui marche à la suite de son Maître afin de demeurer sans cesse avec lui. Le christianisme est donc essentiellement mise en route, cheminement, avancée, progression continue ; et comment pourrait-il en être autrement puisqu’il est la religion de l’amour conquérant ?
La liturgie de ce jour nous invite à retrouver ce dynamisme de la foi, qui est aux antipodes de l’image du christianisme véhiculée par la grande majorité des médias. A les entendre, l’Eglise serait l’institution la plus statique et réactionnaire que l’humanité aurait produite dans son évolution : une religion qui enferme ses fidèles dans des dogmes rigides, les étouffe dans un moralisme suranné, les tient prisonniers de la peur de l’enfer.
Inutile de chercher à démontrer combien cette description est caricaturale : la position est idéologique et ne se laisse pas infléchir par des arguments rationnels ; seul le témoignage d’une vie transformée peut faire la preuve du caractère mensonger de ces propos. Ne soyons ni étonnés, ni scandalisés devant la réaction du monde ; mais vérifions plutôt notre progression sur le chemin de la vérité et de la vie, sous la conduite de l’Esprit de Notre-Seigneur Jésus Christ.
Nous venons de l’entendre : la conversion constitue le moment fondateur du chemin de foi, la grâce initiale qui nous met en route vers Celui qui nous appelle. « En ce jour-là je répandrai sur la maison de David un esprit qui fera naître en eux bonté et supplication » (1ère lect.) : l’initiative vient du Seigneur ; lui seul peut nous ouvrir les yeux et nous permettre de les « lever avec foi, vers celui que nous avons transpercé ». Heureux « l’homme dont l’esprit est sans fraude » et qui dans la contemplation de la Croix, se laisse convaincre de péché. Heureux celui « qui ne cache pas ses torts, mais rend grâce au Seigneur en confessant ses péchés » (Ps 32 (31), 5). Oui « heureux est-il, car pour lui « une source jaillit, qui le lavera de ses souillures » (1ère lect.).
Cependant, le baptême ne consiste pas seulement dans la purification de la faute : « Vous tous que le baptême a unis au Christ, précise Saint Paul, vous avez revêtu le Christ » (2nd lect.). Le salut est aussi et surtout participation à la vie de celui qui est descendu dans notre mort pour nous en arracher définitivement et nous entraîner à sa suite. Cet exode, nous ne l’entreprenons pas seuls : « si vous appartenez au Christ, c’est vous qui êtes la descendance d’Abraham » (2ème lect.). Tous ceux qui ont cru en la promesse de Dieu, ne sont « plus qu’un dans la Christ Jésus » (Ibid.) ; en lui ils ont accès à « l’héritage que Dieu a promis à Abraham ».
Le Seigneur nous avertit cependant que la route de la Terre Promise n’est pas facile : « celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive ». Nous n’entrerons dans le Royaume qu’en crucifiant le vieil homme, c’est-à-dire cette part obscure de nous-mêmes qui divise et oppose les hommes : Juifs contre païens, esclaves contre hommes libres, hommes contre femmes (cf. 2nd lect.). L’Esprit de Dieu tout au contraire « fait naître en nous bonté et supplication » (1ère lect.). Lorsque saint Paul nous exhorte à « suivre fidèlement l’appel que nous avons reçu de Dieu », il résume cette vocation en quelques mots : « ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour » (Ep 4, 1-2). Collaborer avec l’Esprit à la réalisation de son œuvre de communion, exige de nous que nous renoncions à tout les obstacles que nous dressons pour nous protéger des autres, « car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi – c’est-à-dire par amour pour l’unité du Corps total du Christ – la sauvera ».
« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Jésus ne nous demande pas une définition de sa Personne, mais un témoignage de ce qu’il est « pour nous ». L’évangéliste précise que Notre Seigneur pose cette question après s’être écarté pour prier. En lisant la suite de la péricope, où Jésus annonce les souffrances, la mort et la résurrection du « Fils de l’homme », on devine qu’il s’est entretenu avec le Père de la Pâque qu’il s’apprête à vivre pour notre salut. Certes la réponse de Pierre – « le Messie de Dieu » – est juste, mais elle ne révèlera pleinement son sens qu’après la victoire de Jésus sur le péché et sur la mort ; alors seulement nous comprendrons que le Christ est venu « pour nous » sauver. Nous ne pourrons donc répondre à la question de Notre Seigneur qu’en faisant mémoire du chemin parcouru avec lui, et de son œuvre de libération dans nos vies ; libération de nos égoïsmes, de nos mensonges, de notre hypocrisie ; et ouverture à la vraie liberté, celle qui consiste à pouvoir aimer, c’est-à-dire à pouvoir perdre notre vie gratuitement au service des autres.
Voilà un témoignage qui fait mentir sans appel toutes les idéologies qui tentent de réduire le christianisme à un moralisme mortifère.
Père Joseph-Marie

Walking Through Paradise

20 juin, 2013

Walking Through Paradise dans art sacré picgarden

http://www.walkingthroughparadise.tv/index.php?/french/petit-guide-illustre-du-paradis/

DE L’HISTOIRE AVANT TOUTE CHOSE…Comprendre et lire la Bible, c’est aujourd’hui affronter les questions de « vérité » et d’ « historicité…

20 juin, 2013

http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/906.html

DE L’HISTOIRE AVANT TOUTE CHOSE…

THÉOLOGIE

APPROFONDIR

Comprendre et lire la Bible, c’est aujourd’hui affronter les questions de « vérité » et d’ « historicité…

En 2008, est parue la traduction française du maître livre de Mario Liverani, La Bible et l’invention de l’histoire (Bayard éditions, Montrouge, 2008, 616 p., 28 € ; voir CE n° 131, 2005, p. 41-42 et CE n° 148, 2008, p. 68.) L’éditeur a demandé au professeur Jean-Louis Ska une préface. Nous la reproduisons ici avec l’aimable autorisation de l’auteur et de l’éditeur. À sa façon, elle apporte un élément au débat contemporain sur le rôle de la démarche historique dans l’étude de la Bible et sur la place de la Bible concernant cette même recherche
Le livre de Mario Liverani m’invite à parodier le fameux vers de Paul Verlaine (« De la musique avant toute chose », « Art poétique », dans le recueil Jadis et Naguère, publié en 1884) pour plusieurs raisons. La première est sans doute la plus importante : si le chercheur veut parler d’histoire il doit le faire en historien, qu’il s’agisse de la Bible ou d’un autre sujet. Il est donc absolument essentiel de compulser tous les documents qui sont à sa disposition, de les passer au crible d’une critique rigoureuse et impartiale avant de tenter une synthèse qui permette de « donner sens » aux données et aux témoignages recueillis.
Que la Bible ait joué – et continue à jouer – un rôle spécifique dans la culture occidentale est indéniable. Qu’il faille, pour cette raison, étudier le « document biblique » d’une autre manière et selon d’autres méthodes que celles dont l’historien est coutumier ne se justifie pourtant en aucune façon.
C’est bien pourquoi de nombreuses « histoires d’Israël » traditionnelles souffrent ou ont souffert d’un grave défaut. Elles partaient en effet d’un présupposé plus ou moins conscient à propos de la « vérité » des récits bibliques, identifiant, au moins en partie, cette « vérité » avec la « vérité historique ». Bien des histoires d’Israël, pour cette raison, ont cherché à prouver l’historicité des grands personnages et des grands événements de l’Ancien et du Nouveau Testament. Dans ce cas, le texte biblique est le plus souvent paraphrasé sans être soumis à un examen rigoureux. De plus, bien peu d’effort est fait pour se demander quelle est l’intention des textes ou quel est leur genre littéraire. Les textes sont pris au pied de la lettre ou du moins comme des récits qui contiennent immanquablement des données objectives que le chercheur peut dégager assez facilement. La documentation fournie par les archéologues et les épigraphes est interrogée dans l’unique but de confirmer la « véracité » des textes bibliques ou, plus simplement encore, pour l’illustrer. Enfin, l’insistance sur le particularisme, voire le caractère unique des Écritures, empêche de voir les convergences et similitudes avec d’autres cultures du Proche-Orient ancien.
La situation a bien évolué ces dernières années, comme chacun sait. Mais elle est devenue très tendue. Dans bien des cas, pourtant, les discussions actuelles sur l’histoire d’Israël opposent moins les « minimalistes » aux « maximalistes » ou un monde laïque à un monde croyant que deux attitudes opposées face à l’enquête historique. D’un côté règne la méfiance vis-à-vis de toute recherche parce qu’elle pourrait mettre en danger les croyances traditionnelles ou du moins les formulations traditionnelles de ces croyances. De l’autre nous ne trouvons pas, comme peuvent le croire certains, une attitude iconoclaste qui chercherait seulement à dénigrer une religion naïve et obscurantiste ou à renvoyer au grenier de l’histoire les convictions nées de la révélation biblique. Nous trouvons plutôt une série de chercheurs honnêtes qui interrogent les textes en toute loyauté. Il faut dire que notre vision de la Bible ne peut que gagner à cette entreprise. Elle sera plus solide et plus éclairée. Elle sera débarrassée des éléments qui l’encombraient et qui empêchaient de distinguer l’essentiel de l’accessoire.
Il est un point important à noter à ce sujet. La « vérité » de la Bible n’est pas liée à un certain nombre de détails dont on peut mettre en doute l’historicité. Un historien critique peut douter qu’Abraham ait eu un fils alors qu’il était centenaire (Gn 21) ou se demander si Jésus est bien descendu en Égypte avec ses parents (Mt 2). Ce n’est pourtant pas une raison suffisante pour jeter au rancart les récits bibliques de la Genèse ou de l’Évangile comme étant des tissus de mensonges. La vérité sur Abraham est autre, tout comme celle sur Jésus. Et elle ne dépend pas de ces détails qu’il faut interpréter en fonction des conventions littéraires de l’époque et du contexte dans lequel ils apparaissent. La vérité vient de l’ensemble et non de l’un ou l’autre détail, ni même d’une accumulation de détails plus ou moins authentiques ou plus ou moins vérifiables de façon purement empirique. En outre, il faut se souvenir que la vérité, quelle qu’elle soit, est un processus dynamique et non pas une sorte de « chose » présente dans les textes ou les événements, chose qu’il faut seulement découvrir et accepter. Cela vaut également pour la vérité que l’historien peut dégager. Celle-ci ne peut être séparée de sa propre perspective, de ses propres présupposés ni surtout de son activité de synthèse qui rassemble toutes les données en une vue d’ensemble cohérente et intelligible.
Le livre de Mario Liverani, puisque c’est de lui qu’il s’agit, offre un bel exemple d’une histoire d’Israël conçue selon les critères rigoureux et acceptables de l’historiographie moderne. Ce n’est plus le texte biblique qui fournit la trame du livre (histoire patriarcale, exode, séjour au désert, conquête, les juges, la monarchie…). En outre, l’histoire d’Israël est inscrite dès le début dans le cadre général de l’histoire des peuples qui ont habité la même région, façonné son paysage et créé sa physionomie. Israël – puisqu’il faut bien donner un nom au peuple et au pays tout en sachant que l’on risque toujours d’être anachronique – est en dialogue avec ses voisins et il n’est pas possible de comprendre son histoire en faisant abstraction de ce dialogue. Du point de vue méthodologique, il est un autre dialogue qui s’instaure entre différentes disciplines : histoire documentaire, archéologie, épigraphie, exégèse… C’est une des richesses, et l’une des plus grandes de ce volume que cette « histoire en dialogue ».
Mario Liverani divise son étude en deux parties principales qu’il intitule « histoire normale » et « histoire inventée ». Pour simplifier les choses, je dirais que la première partie présente les résultats de l’historien tandis que la seconde veut montrer comment les écrivains bibliques ont cherché à construire l’histoire d’Israël. L’intention est assez claire : montrer la distance qui sépare l’historiographie biblique (ou les « histoires d’Israël » classiques) de l’histoire écrite par un chercheur contemporain. Pour être plus précis, la seconde partie entend relire les récits bibliques dans le contexte de leur composition littéraire, celui de l’époque perse (au moins pour la majorité d’entre eux), et montrer qu’ils répondent avant tout aux préoccupations de cette période. Il est donc assez vain de leur demander des informations sur les époques, parfois très reculées, qu’ils entendent décrire. Par exemple, il n’est pas opportun de chercher dans les récits de l’exode des indications sur l’itinéraire suivi par un groupe d’esclaves ayant fui leurs gardes-chiourmes par une nuit de printemps à l’époque de Ramsès II ou de Merenptah, son fils et successeur. Bon nombre de ces récits en disent davantage sur le « nouvel exode », c’est-à-dire sur le retour de l’exil.
Ce choix de Mario Liverani a plusieurs avantages. Il permet surtout d’apprécier le progrès accompli par la recherche dans le domaine de l’histoire d’Israël. Il permet aussi de mieux saisir la portée exacte de nombreux récits bibliques lorsqu’ils sont mesurés à l’aune de la recherche historique. Mais – si je puis me permettre une remarque personnelle – il pourrait aussi engendrer un certain malentendu. Car, en fin de compte, il faut bien remarquer que la première partie de l’ouvrage s’appuie assez souvent sur les documents bibliques, ce qui est tout à fait normal d’ailleurs. Il est impossible d’écrire une « histoire d’Israël » sans faire appel, d’une manière ou d’une autre, à la source la plus importante et la plus complète dans le domaine. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille lire ces documents de façon acritique. Au contraire. Mais le lecteur non prévenu pourrait s’étonner que les récits ou documents qui ont été utilisés dans la première partie appartiennent en fait à l’ « histoire inventée » de la seconde. Il pourrait aussi s’étonner de voir réapparaître certaines données jugées très anciennes dans la première partie parmi les « inventions » de la seconde. Je ne prends que deux exemples plus frappants. Le nom « Abraham », selon Mario Liverani, serait attesté dans l’aire palestinienne vers 1289 avant notre ère. Mais comment faire le pont entre cette découverte et le personnage Abraham « inventé » à l’époque postexilique ? De même, le commandement du respect des parents est fort ancien (il est attesté au XVe et au XIIIe siècle avant notre ère). Le Décalogue et la Loi, par contre, sont très récents. Il serait possible d’allonger la liste des exemples, mais ce n’est pas notre propos. Il est en effet possible, à mon avis, de réconcilier les termes de ces apparentes antithèses.
Tout d’abord, il ne faut pas oublier, comme nous le disait le vieux philosophe présocratique Anaxagore, que « rien ne se crée, rien ne se perd, mais tout se transforme ». Lavoisier, parmi d’autres, a repris ce principe pour l’appliquer à la chimie. Il vaut particulièrement pour le monde antique où une chose n’a de la valeur que si elle est ancienne. Par ailleurs, et il est important de noter ce fait, les Anciens invoquaient ce principe lorsqu’il leur fallait introduire des innovations. Puisque seul ce qui est ancien a de la valeur, il faut toujours montrer que ce qui est neuf ne l’est pas vraiment, mais qu’il remonte à la nuit des temps. Le lecteur du Nouveau Testament se souviendra immédiatement du personnage de Paul dans les Actes des Apôtres qui, pour cette raison, ne cesse d’affirmer sa fidélité à la tradition de ses ancêtres.
La tâche du chercheur est donc malaisée parce que les témoignages affirment avec force l’antiquité d’un personnage ou d’une institution alors que la recherche montre que le contexte est récent. La description du temple de Salomon, selon toute apparence, a pour but principal de donner des « lettres de noblesse » au second temple reconstruit après le retour de l’exil. Il est assez facile au regard critique de discerner les anachronismes dans le récit biblique. Faut-il dire pour autant qu’il n’y a jamais eu de temple de Salomon ? La réponse doit être nuancée. Il y a eu, très probablement, un temple de Salomon. La présence de temples à côté des palais royaux dans la région incite à le penser. Mais il est certain que la description qu’en donne 1 Rois 8 est bien loin de vouloir nous fournir une fidèle photographie de ce temple salomonien qui devait être tout au plus une sorte de « chapelle palatine » aux dimensions fort réduites.
Par ailleurs, des historiens comme Paul Veyne ou Hayden White et, faut-il le dire, Henri-Irénée Marrou ou Moses I. Finley, nous ont libérés d’une image très aseptisée du travail de l’historien. L’historien n’est pas seulement un collectionneur d’antiquités ou un pur photographe du passé. Pour reprendre cette dernière image, il peut être un photographe, mais il est avant tout un artiste, un de ces grands photographes qui sait trouver le détail curieux, le point de vue ou l’angle de vue original et surtout le cadrage idéal pour faire ressortir I’élément ou l’aspect que personne n’avait jamais remarqué auparavant. En d’autres termes l’historien est aussi un créateur, un artiste et – jusqu’à un certain point – un poète, au sens étymologique du terme. Certes, il ne crée pas la documentation qui est à sa disposition. Mais c’est lui qui donne une « signification » aux éléments épars qui lui sont fournis par les documents. Dans ce sens, il est certainement légitime de parler d’invention comme le fait Mario Liverani. Il s’agit, au demeurant, d’une invention qui connaît les limites et les règles du jeu, tout comme la poésie et la création littéraire d’ailleurs. De cela, c’est sans doute Paul Ricœur qui nous a le mieux parlé.
Sur ce point précis, les écrivains bibliques sont sans doute plus proches des historiens modernes qu’il ne peut sembler à première vue. Les données du problème sont différentes, les enjeux sont différents, les règles et conventions ne sont plus les mêmes, mais il s’agit toujours de reconstruire le passé et de lui donner « sens » pour chercher à comprendre son propre desti.
C’est dire que le lecteur des textes bibliques doit faire face à plus d’un défi. Sa tâche n’en est pas moins passionnante, et c’est un des grands mérites de Mario Liverani de bien vouloir nous servir de guide dans ce voyage à travers une histoire d’Israël beaucoup plus sobre, sans doute, que celle à laquelle nous avons pu être habitués, mais qui gagne en profondeur et en rigueur. Il est donc temps de lui laisser la parole et c’est ce que je fais avec un très grand plaisir, non sans profiter de l’occasion pour lui exprimer toute notre gratitude pour avoir mis sa remarquable érudition à notre portée.

Jean-Louis Ska, s.j., Institut Biblique Pontifical (Rome), SBEV, Bulletin Information Biblique n° 73 (Décembre 2009), p. 10.

A LA RECHERCHE DU JARDIN PERDU

20 juin, 2013

http://bible.archeologie.free.fr/jardinperdu.html

A LA RECHERCHE DU JARDIN PERDU

(Sur le site il ya beaucoup des belles photos)

Le jardin d’Eden, ou Paradis terrestre : si l’on en croit le début de la Genèse, premier des livres qui constituent la Bible, c’est le lieu mythique où Dieu plaça le premier couple d’êtres humains à l’issue d’une création du Monde opérée en six jours. C’est dans ce jardin qu’Adam et Eve auraient vécu jusqu’à ce qu’ils commettent le péché originel, en consommant le produit de l’arbre interdit proposé par un serpent, se condamnant par voie de conséquence à en être chassés par le Créateur (Gn. 1-3).
Ce récit traditionnel, dont l’auteur et les conditions de composition sont inconnus, fait partie du fond culturel de notre civilisation. On considère aujourd’hui qu’il n’est plus à prendre « au pied de la lettre » mais dans sa dimension symbolique et spirituelle ; de ce fait le jardin d’Eden échappe à toute approche concrète, et on imagine un lieu abstrait et mystérieux, situé quelque part entre Ciel et Terre et qu’il serait vain de chercher à localiser.
Cependant un groupe de chercheurs a récemment exploré une piste inédite et encore peu connue, mais susceptible d’apporter un regard original sur l’épisode du Paradis perdu.
Leur travail a consisté à se pencher sur un court extrait du texte qui semble contenir quelques informations sur l’emplacement géographique du jardin (Gn. 2, 8-14). Ce paragraphe présent dans toutes les Bibles passe généralement inaperçu chez la plupart de ses lecteurs. Pourtant son examen attentif a donné lieu à une étude scientifique dont les résultats sont aussi surprenants que peu connus.

Quatre fleuves qui convergent
 Les versets dont il s’agit se trouvent au début du livre de la Genèse, juste après l’épisode de la création de l’homme. Ils décrivent le jardin en donnant des indications détaillées, plaçant en effet le jardin idéal à proximité de quatre fleuves (Gn. 2, 8-14) :
« Puis l’Eternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l’Orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé. L’Eternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Et un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin et de là il se divisait et devenait quatre sources de fleuve. Le nom du premier est Phison ; c’est lui qui entoure tout le pays de l’Havila où il y a de l’or. Et l’or de ce pays est excellent, là il y a aussi le bdellium et de la pierre d’onyx. Le nom du second fleuve est Gihon ; c’est lui qui entoure toute la terre de Cousch. Et le nom du troisième fleuve est le Tigre ; c’est lui qui coule à l’Orient d’Assour ;  et le quatrième fleuve, c’est l’Euphrate. »
Les tentatives d’identification de ces quatre fleuves ont constitué la clef de ce travail sur le jardin biblique. Il est d’abord facile de reconnaître le Tigre et l’Euphrate, dont la référence renvoie à la région bien connue de la Mésopotamie. Mais qu’en est-il des deux autres ? Jusqu’à présent quelques biblistes et auteurs classiques avaient tenté de les identifier. Ainsi, on a supposé que le Gihon devait être le Nil, et que le Phison pouvait s’assimiler à l’Indus ou au Gange. Cette solution est peu satisfaisante, car ces quatre fleuves sont très éloignés et ne se rejoignent pas. Une impression de flou a donc prédominé jusqu’à ces dernières années. Mais depuis peu, de nouvelles données sont venues bousculer notre vision imprécise de la question.
Une étude remarquable, publiée en 1983 par l’archéologue américain Juris Zarins, de l’Université du sud-ouest de l’Etat du Missouri, propose une solution assez cohérente pour localiser les fleuves du jardin d’Eden [1][2]. Son approche pluridisciplinaire, surtout géographique, lui a permis de formuler le schéma suivant.
Il faut d’abord considérer les ressources naturelles citées dans le texte de la Genèse. On soupçonne depuis longtemps la terre appelée Havila, plusieurs fois citée dans la Bible, de s’apparenter à une région du cœur de l’Arabie saoudite qui recèle d’importantes ressources en or : les montagnes du Hedjaz. Exploité dès l’Antiquité, le secteur de ces mines d’or s’appelle aujourd’hui Mahd adh Dhahab (littéralement « le berceau d’or »), et de nos jours encore, le métal précieux de cette région est exploité par les Saoudiens.
Les autres produits naturels cités dans le texte sont loin d’être inconnus dans cette région. Le bdellium est une résine dont l’arbre poussait durant l’Antiquité essentiellement en Arabie du Sud. Quant à l’onyx, il peut s’agir d’une forme de calcédoine, une pierre précieuse que l’on trouve également à Madh adh Dhahab.
Le lien s’est précisé lors de la découverte d’un fleuve fossile qui traversait cette région dans les temps anciens, et rejoignait le Tigre et l’Euphrate. Lorsqu’en 1992 le géologue égyptien Farouk El-Baz, de l’université de Boston, examina les dommages causés par la mise à feu des puits pétroliers à la fin de la première guerre du Golfe, il découvrit par hasard le lit asséché d’un fleuve disparu qui devait traverser l’Arabie. Son tracé part précisément des monts du Hedjaz, dans l’ouest de l’Arabie, pour traverser toute la péninsule en direction du nord-est et du golfe Persique. Il longe ensuite l’Etat du Koweit avant de rejoindre l’extrémité du Golfe non loin de Bassorah. Ce cours d’eau disparu empruntait un vallon appelé aujourd’hui wadi al Batin, habituellement à sec sauf en cas d’orages aussi rares que violents.
Les techniques d’observation actuelles fournies par la télédétection spatiale ont permis de confirmer ce constat. Les images prises par le satellite Landsat ont permis à Farouk El-Baz de déterminer que ce lit asséché drainait jadis l’eau d’un fleuve permanent qui traversait l’Arabie et se jetait dans la région du Tigre et de l’Euphrate [3]. Le centre de l’Arabie devait être au IIIème millénaire avant notre ère une région fertile irriguée par le fleuve disparu. De plus, le géologue constata que le fleuve coulait aujourd’hui encore probablement en souterrain sous le lit asséché. Dans l’Antiquité, il devait prendre sa source à proximité de Madh adh Dhahab et rejoindre le Tigre et l’Euphate conformément à ce qui est écrit dans la Genèse. Par conséquent, l’ancien fleuve qui suivait le tracé du wadi al Batin est un bon candidat pour s’apparenter au Phison de la Bible.
 Qu’en est-il du dernier fleuve appelé le Gihon ? Au nord de la Mésopotamie, plusieurs rivières descendent les pentes accidentées de la montagne du Zagros iranien et viennent rejoindre le Tigre. Parmi elles, le Karun et le Karkheh serpentent et atteignent la plaine au niveau du confluent du Tigre et de l’Euphrate. L’un des deux pourrait-il être le Gihon de la Genèse ?
Le Karun rejoint le Tigre près de la jonction des grands fleuves. Légèrement plus en amont, le Karkheh pourrait lui aussi correspondre au Gihon, d’autant plus qu’il traverse un pays anciennement appelé Elam, dont la capitale était Suse (aujourd’hui Shush) [4]. Il peut s’agir du pays biblique de Cousch, que le Gihon est sensé contourner. Or c’est exactement ce que fait le Karkheh, qui fait une boucle autour de l’ancienne région des Kassites.
Les commentaires de nos Bibles classiques assimilent le pays de Cousch à l’Ethiopie ; mais une étude du docteur E.A. Speiser, de l’université de Pennsylvanie, a récemment permis d’établir qu’il y avait là une erreur de traduction, et que le mot « Cousch » correspondait en fait à la terre de Kashushu, une région de l’ancienne Suse où vécut précisément le peuple des Kassites au IIème millénaire avant notre ère [5]. Dans l’esprit des auteurs de la Genèse, la terre de Cousch aurait donc désigné le pays des Kassites, région implantée à l’est de la Mésopotamie et irriguée par la rivière Karkheh.
.Ainsi, il semble que le Tigre, l’Euphrate, le Wadi Batin et le Karkheh puissent correspondre aux quatre fleuves cités dans la Genèse. Ils convergent tous vers la même région de l’extrémité du Golfe Persique. Le niveau des mers était à l’époque probablement plus bas qu’aujourd’hui, la ligne de côte du golfe était plus au sud-est, laissant plus de place à la plaine terminale des quatre fleuves.
De tous ces éléments il ressort que le fameux jardin biblique pourrait se placer près de l’embouchure de cette plaine fluviale. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises.

Un lieu où tout commence
 L’idée que le mythe biblique du Paradis terrestre pourrait avoir des origines en basse Mésopotamie peut être éprouvée en la confrontant aux données archéologiques de terrain. Le matériel ne manque pas, car depuis deux siècles l’Irak a fait l’objet de fouilles archéologiques intensives, livrant une quantité impressionnante de vestiges de cités antiques disparues.
La redécouverte des anciennes villes mésopotamiennes a consisté en abondants restes de murs ensablés, mais aussi en une quantité innombrable de documents écrits qui présentent le plus grand intérêt. Cette forme d’écriture était gravée sur des tablettes de terre cuite, et appelée « écriture cunéiforme » à cause de ses caractères en forme de petits clous. Le déchiffrement de ces textes a permis de reconstituer toute l’histoire et la culture de cette civilisation disparue. Le « pays de Sumer », c’est-à-dire la Mésopotamie du sud, est apparu comme le véritable berceau des sociétés urbanisées de l’Antiquité.
 L’un de ces documents écrits fait référence à une très ancienne ville de Mésopotamie nommée Eridu, et dotée d’un caractère historique particulier. Cette cité fut un centre politique et religieux d’importance majeure qui aurait joué un rôle fondateur. Bâti près du jardin d’un temple et planté d’un arbre sacré, il était dédié au dieu Enki, et c’est là que la royauté sumérienne aurait été instituée pour la première fois. Eridu est présentée dans les textes mésopotamiens comme la plus ancienne ville de Sumer.
Les ruines d’Eridu ont été retrouvées sur les rives de l’Euphrate, près de son confluent avec le Tigre et à quinze kilomètres au sud de l’ancienne ville de Ur [6]. Ce furent deux assyriologues français, Joachim Menant et François Lenormant, qui l’identifièrent grâce à des briques gravées. Le site fut fouillé par la suite à plusieurs reprises, notamment en 1843 par le consul britannique John George Taylor, et en 1949 par l’archéologue Fuad Safar pour le compte du département des antiquités irakiennes.
Ensevelie sous les dunes de sable qui constituent l’immense plaine désertique, Eridu comportait sept collines dont l’une était entourée d’un large mur d’enceinte. Son excavation a révélé pas moins de dix-neuf niveaux d’occupation correspondant à une période comprise entre 5000 et 2000 ans environ avant notre ère. Dans les niveaux intermédiaires furent trouvés les vestiges d’un temple monumental dédié au dieu Enki, plusieurs fois reconstruit durant sa longue histoire. La strate inférieure, la plus ancienne, révéla la base d’un petit bâtiment rectangulaire complété d’une niche et abritant une table ou un autel à sacrifices. Cet aménagement est le prototype en miniature des futurs temples sumériens ; il pourrait être un des tout premiers lieux de culte mésopotamiens.
Ce lieu de culte primitif ayant pu avoir un rôle fondateur dans la conscience collective des peuples sémites, pourrait-il être lié à la tradition du jardin d’Eden ? Récemment, un auteur américain convaincu de la véracité historique de la Bible, Richard James Fischer, n’a pas hésité à voir dans cette découverte rien de moins que « l’autel d’Adam » [7] … Même si rien ne prouve cette affirmation gratuite, il est vrai que le caractère sacré et l’ancienneté d’Eridu représentaient pour les Sumériens un lieu d’importance majeure, un peu comme la place que nous accordons au jardin mythique de la Bible.
 Une alternative possible à Eridu est un autre lieu encore non identifié que les textes sumériens appellent Dilmun, et qu’ils décrivent comme un lieu paradisiaque et idéalisé. On a supposé que Dilmun désignait l’île de Bahrein, nettement plus au sud de l’Irak, ou bien éventuellement tout autre lieu imprécis aujourd’hui englouti sous les eaux du Golfe [8][9]. C’est l’idée défendue notamment par le Danois Geoffrey Bibby qui a effectué des fouilles à Bahrein. Cependant l’éloignement important de l’île, située à 500 kilomètres plus au sud, et l’âge bien moins ancien des ruines trouvées sur place, rendent le rapprochement avec le lieu biblique peu convaincant. Eridu, et éventuellement Dilmun, constituent donc deux lieux où le jardin d’Eden pourrait être placé.
Mais d’autres points de comparaison frappants ont été établis entre les cultures sumérienne et biblique. Il s’agit de ressemblances de nature linguistique qui se manifestent dans l’étymologie de certains noms propres. Ainsi, les noms « Eden » et « Adam » existent en langue sumérienne. Le premier signifie « plaine fertile » (Edin) et désignait la plaine comprise entre le Tigre et l’Euphrate. Quant au mot « Adam », il signifie « établissement dans la plaine » ; par ailleurs la forme « Adamu » se retrouve dans le nom d’un personnage légendaire établi à Eridu et réputé pour sa grande sagesse. En revanche, aucune correspondance n’a été établie pour le nom d’Eve …
Un autre indice archéologique collecté en Mésopotamie semble encore évoquer de manière peut-être fortuite le récit de la Genèse. Il s’agit d’un sceau d’argile tel que ceux qui servaient couramment à signer l’identité d’une personne ou d’un groupe. Trouvé à Akkad, et datant de 2250 ans environ avant notre ère, il montre en bas-relief l’image d’un homme et d’une femme assis à côté d’un arbre fruitier et de deux serpents. Cette image évoque inévitablement l’épisode du péché originel. Est-ce un pur hasard ? En l’absence de légende explicative, le rapprochement éventuel entre cette représentation et le jardin originel reste hypothétique.
 Les points de comparaisons précédents entre les premiers chapitres de la Genèse et l’environnement géographique de l’Irak méridional permettent de faire des parallèles intéressants entre les récits bibliques et sumériens, conduisant même à supposer des origines communes. Cependant des différences culturelles importantes subsistent, en particulier la distinction entre la religion sumérienne polythéiste et la conception biblique de la création du Monde par un Dieu unique.

Références :

[1] – D. J. Hamblin : « Has the Garden of Eden been located at last ? ». Smithsonian Magazine, Vol. 18 No. 2, May 1987 (theeffect.org).
[2] – D. Fischer : « A place in history  Adam and Associates » (genesisproclamed.org).
[3] – J.A. Sauer : « Ther River Runs Dry – Biblical Story Preserves Historical Memory ». Biblical Achaeology Review, 22 (4) 1996, 57. Cité par D. Fischer.
[4] – Schoenel, « La semence du serpent » (lettrealepouse.free.fr).
[5] – G. Roux : « La Mésopotamie ». Seuil, Paris 1995.
[6] – C. Asensio, « Eridu » (ezida.com).
[7] – R.J. Fischer :  « Historical Genesis – From Adam to Abraham ». University Press of America, 2008 (historicalgenesis.com).
[8] – G. Bibby : « Looking for Dilmun ». Saudi Aramco World, Jan.-Febr. 1970, pp. 24-29 (saudiaramcoworld.com).
[9] – S.M. Lund : « Garden of Eden, Dilmun, Bahrein – Finally been located ? » (travelexplorations.com).

photograph of a mural of the Conversion of Saint Paul the Apostle, artist unknown; swiped with permission from the flickr account of Brother Lawrence Lew, OP

19 juin, 2013

 photograph of a mural of the Conversion of Saint Paul the Apostle, artist unknown; swiped with permission from the flickr account of Brother Lawrence Lew, OP dans images sacrée saint-paul-the-apostle-07

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LA ROUTE DE LA MATURITÉ

19 juin, 2013

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LA ROUTE DE LA MATURITÉ

Tout d’abord une courte définition de la maturité:
La maturité c’est l’état d’une chose qui approche du point où elle a toutes ses qualités. Donc un chrétien mature manifestera sensiblement les mêmes qualités que Jésus-Christ, car
«tout disciple accompli sera comme son maître» Lu.6:40
Je vais m’appliquer à expliquer comment fonctionne le processus de maturation tout en visant à vous stimuler à adopter un comportement mature
A l’image de notre croissance physique, notre croissance vers la maturité prend du temps, tous, à différents degrés et dans différents domaines, nous avons encore de l’enfant en nous, et le Saint-Esprit vient graduellement nous éclairer sur nos comportements enfantins et nous montrer comment agir en adultes dans la foi.
On va donc regarder ensemble certains de ces domaines où on a à maturer et la manière par laquelle on peut parvenir à cette maturité.
Pour bien comprendre la cause des comportements enfantins, il est nécessaire d’identifier les besoins fondamentaux de l’être humain.
L’être humain a deux besoins fondamentaux; quels sont-ils?
L’amour et la sécurité.
Chaque être humain développe sa stratégie pour répondre à ces deux besoins, conditionné par sa culture, ses parents, son environnement. La Bible appelle cela «la vaine manière de vivre de nos parents».
Cette stratégie empêche l’homme de maturer, car il ne peut étancher d’une manière satisfaisante dans le monde son besoin de sécurité et d’amour. Seule la communion avec Dieu peut vraiment le combler dans ces domaines. À raison, Saint-Augustin affirmait qu’il existait dans le coeur de l’homme un vide ayant la forme de Dieu.
C’est beau de réaliser cela, mais il y a aussi un deuil à vivre. Un deuil c’est douloureux.
En quoi notre croissance vers la maturité se vit comme un deuil?
Parce que nous devons délaisser, faire le deuil, nos habitudes enfantines de satisfaire nos besoins d’amour et de sécurité.
Nous avons tous, consciemment ou non, parfois refusé de vivre le deuil douloureux de l’abandon d’une mauvaise habitude de chercher à combler nos besoins fondamentaux.

Pourquoi?
Parce qu’on ne prenait pas conscience que la source d’eau vive proposée par Dieu était bien plus satisfaisante que nos vieilles citernes crevassées, pour reprendre une expression du prophète Jérémie (Jé.2:13).
Pourtant, dans la vie, toute croissance est le résultat d’un deuil.
1° Le foetus fait le deuil du ventre de sa mère qui le sécurisait et il fait la connaissance d’un nouveau monde en devenant bébé. C’est une naissance, il passe de la vie de foetus à la vie de bébé.
Yvon Deschamps avait fait un monologue sur un foetus qui, après avoir su comme cela marchait de l’autre bord ne voulait plus sortir… Le foetus qui ne veut pas quitter le ventre de sa mère va rester foetus, il ne connaîtra jamais mieux.
2° Le bébé fait le deuil du sein maternel et découvre les plaisirs de la gastronomie en devenant enfant. Il naît à la vie d’enfant. Après cela il ne veut plus rien savoir du sein! (O.K., disons que ce n’est pas toujours le cas…)
3° L’enfant fait le deuil de ses parents et s’attache à son conjoint et devient adulte. Il naît à la vie d’adulte. Parlez moi pas de retourner vivre chez mes parents même si je les aime beaucoup !
Chaque nouvelle bénédiction demande l’abandon de l’ancienne manière de chercher l’amour et la sécurité. En fait, la seule manière d’en arriver à abandonner un moyen d’obtenir le bien-être c’est de prendre un autre moyen pour obtenir le bien-être!
Paul Tournier, un docteur philosophe a dit: «Nous ne pouvons rien perdre sans le remplacer», mais attention par quoi on le remplace.»
C’est toujours dur d’abandonner quelque chose qui nous apporte un certain bien-être. Mais quand on devient convaincu que ce sera bien mieux ensuite, alors le choix est plus facile: La parabole du trésor dans le champ et la parabole de la perle de grand prix nous illustrent cette vérité.

Mt.13:44 Le royaume des cieux est encore semblable à un trésor caché dans un champ. L’homme qui l’a trouvé le cache; et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a, et achète ce champ. 
45 Le royaume des cieux est encore semblable à un marchand qui cherche de belles perles. 
46 Il a trouvé une perle de grand prix; et il est allé vendre tout ce qu’il avait, et l’a achetée.

Jésus est venu nous offrir un moyen bien meilleur de satisfaire nos besoins d’amour et de sécurité.

C’est ce qui se passe dans le domaine spirituel, dans la nouvelle naissance; la naissance à la vie de Dieu…

Cette naissance spirituelle nous appelle à l’abandon de la vaine manière héréditaire de rechercher l’amour et la sécurité. C’est le chemin de la foi qui fait grandir dans la maturité.
Il y a plusieurs obstacles qui peuvent entraver notre croissance vers la maturité spirituelle, comment va-t-on faire pour faire sauter ces blocages et changer de stratégie pour combler nos besoins fondamentaux?
Renouvellement au niveau de la pensée
Seule la vérité apportée par la Parole de Dieu peut aider à se sortir de ce carcan, ce blocage, qui maintient l’adulte dans l’enfance, Jn.8:32.
La croissance de l’homme vers la maturité dépend donc du degré d’acception de la vérité de Dieu sur la façon de combler ses besoins de sécurité et d’affection dans chacun des domaines de sa vie.
Il faut croire que Dieu est capable et qu’il veut satisfaire nos besoins fondamentaux de sécurité et d’amour. Il faut être prêt à délaisser nos citernes crevassées pour aller à la source d’eau vive.
Ceci étant dit, regardons ensemble les comportements enfantins à se débarrasser.

1° LE LÉGALISME
En quoi le légalisme peut-il être une marque d’immaturité spirituelle?
Celui qui est insécure va vouloir tout contrôler, il est alors une proie facile pour le légalisme. Chaque petite chose doit avoir son approbation et répondre à des critères très sélectifs que lui-même n’est pas capable de suivre.
Voici comment une psychiatre a compris l’histoire du pharisien et du publicain;
Françoise Dolto:
«Le pharisien se place devant une loi et s’y regarde. Cette loi est son miroir. Il s’y retrouve! La loi « réfléchit ». La loi pense pour lui. Le voilà donc irresponsable, mais heureux: la loi reflète son image. Il s’y contemple. Il ne manque de rien. »
Vu sous cet angle, le légalisme est un signe d’immaturité, la personne se crée des barrières de protection artificielles pour combler son besoin de sécurité. Elle est incapable ou elle a peur d’exercer son jugement pour discerner entre le bien ou le mal, donc elle laisse des règlements tout faits d’avance dicter sa conduite.
Comment peut-on faire pour se débarrasser du légalisme?
Le chrétien n’a plus besoin de la loi, qui était le pédagogue de son enfance
Ga.3:23 Avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. 24 Ainsi la loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. 25 La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue.
On peut se défaire du légalisme en expérimentant dans notre vie quotidienne la foi en Dieu, en lui faisant confiance qu’il peut aussi inspirer les autres autour de nous. Comme Paul disant aux corinthiens immatures :
1Co.7:40 moi aussi, je pense avoir l’Esprit de Dieu
Les autres aussi peuvent avoir de bonnes idées même si elles sont différentes de celles des nôtres.
Il y a aussi dans les Écritures plusieurs choses qui sont dures à comprendre et des choses qui ne se comprennent qu’à mesure que l’on gagne en maturité:
Heb 5:11 Nous avons beaucoup à dire là-dessus, et des choses difficiles à expliquer, parce que vous êtes devenus lents à comprendre.
12 Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide.
13 Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice; ar il est un enfant.
14 Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal.

2° Un deuxième signe d’immaturité spirituelle, c’est le manque de foi
Il y a l’aspect intellectuel de la foi
En quoi le manque de connaissance des bases de la foi peut-il être une marque d’immaturité spirituelle?
Celui qui est encore à maîtriser les bases de la foi, comme on a lu dans Hé.5 est facilement séduit; induit en erreur par des fausses doctrines présentées comme vraies; ex. Adam et Eve. 1Co 13:11 Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant.
Le chrétien mature, quand il rencontre des passages bibliques qui ne concordent pas avec sa conception des Écritures, ne s’emportera pas, mais il se mettra plutôt à réfléchir et à remettre en question sa propre conception en la comparant avec celle d’autres chrétiens.
Le chrétien est donc appelé à marcher par la foi, en exerçant son discernement d’une manière mature et non par la loi, comme un enfant pour qui tout a été mâché et digéré d’avance.
Comment devenir mature dans la foi-connaissance?
Eph 4:11 Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs,
12 pour le perfectionnement des saints en vue de l’oeuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ,
13 jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ,
4:14 afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction,
15 mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ.
La solution pour remédier à ce genre d’immaturité est bien simple, mais exigeante, c’est de se mettre à l’étude sérieuse de la Parole de Dieu.
Il y a aussi l’aspect émotionnel de la foi
Celui qui est enfant dans le domaine de la foi va être facilement ébranlé quand les choses iront mal, un jour ils sont chrétiens, le lendemain ils retombent dans le monde; les chrétiens «yo-yo» qu’on les appelle, quand on les rencontre on ne sait jamais à quoi s’attendre d’eux…
Par exemple, Paul disait aux Galates qu’il souffrait à nouveau des douleurs de l’enfantement à cause d’eux… Tout était à reprendre depuis le début. Il fallait les convaincre à nouveau du salut par la foi.
Comment devenir adulte dans la foi-confiance? En se fiant sur la Parole de Dieu qui nous assure de la fidélité de Dieu.
Un signe de maturité spirituelle, c’est la stabilité, la constance, la persévérance, la fiabilité, on peut compter sur ces gens-là. Ils ont fait leurs preuves.
1Co 16:13 Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous.

3° Un autre comportement enfantin c’est l’hypocrisie.
En quoi l’hypocrisie peut-elle être une marque d’immaturité spirituelle?
Pensez aux enfants qui font semblant de ne pas avoir rien fait de mal et qui se sentent très bien dans leur peau en agissant ainsi. Le chrétien immature se satisfait très bien de mener une double vie, tandis qu’il ne se fait pas attraper. Il ne prend pas conscience du tort qu’il se fait à lui-même en laissant le péché avoir une emprise dans sa vie.
Il sera tout confus quand il sera découvert par les hommes alors qu’il aurait dû l’être dès le début sous la conviction du Saint-Esprit.
Cette attitude hypocrite amène un blocage et empêche la croissance spirituelle. Car la Parole de Dieu dit:
Pr.28:13 Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde.
L’hypocrisie empêche de prospérer, d’avancer, de grandir, de maturer, tant qu’on ne confesse pas nos péchés, on tournera en rond en retombant toujours dans les mêmes patrons enfantins.
Devant même les preuves criantes, irréfutables, celui qui a un comportement enfantin refusera de voir la vérité en face. J’ai vu cela parfois avec mon fils, toutes les preuves étaient contre lui et il continuait à nier la réalité pensant se sauver des conséquences.
Celui qui est mature reconnaîtra quand il est dans le tort, il changera de comportement et obtiendra la miséricorde de Dieu, et deviendra encore plus mature.

4° La trop haute estime de soi
En quoi la trop haute estime de soi peut-elle être une marque d’immaturité spirituelle?
Les enfants ont tendance à se penser bien meilleurs qu’ils le sont en réalité. Ils se vantent devant les autres et se séduisent eux-mêmes, ils en viennent à penser réellement ce qu’ils disent d’eux-mêmes, cela leur donne de l’importance à leurs yeux et cela les sécurise. Mais ce n’est pas ainsi que Dieu veut qu’on soit sécurisé.
La Bible dit de ne pas avoir une trop haute estime de nous-mêmes Ro.12:3, pour cela il faut renouveler nos pensées 12:2 car c’est la tendance naturelle. La personne mature a une vision juste et réaliste d’elle-même, ni trop élevée, ni trop basse.

5° La sanctification instantanée
Où il est ici le manque de maturité? Les chrétiens immatures manquent de réalisme et de connaissance sur la nature humaine et sur la manière par laquelle le Saint-Esprit agit en elle.
Par exemple, certains pensent qu’il suffit d’avoir reconnu ce qui est vrai pour être sanctifiés instantanément. Ils reconnaissent par exemple qu’ils sont violents et ils s’imaginent qu’ils ne le seront plus jamais parce qu’ils viennent de le reconnaître et qu’ils ont pris la ferme décision de ne plus jamais être violents. Ensuite, ils sont tout déboussolés parce que le lendemain matin ils sont retombés dans le même panneau. Ils ne réalisent pas que plus cela a pris du temps avant d’adopter un mauvais comportement plus cela prendra du temps avant de s’en débarrasser complètement. Les exceptions à cette règle sont très rares.

6° Irresponsabilité dans les finances;
En quoi l’irresponsabilité dans les finances peut-il être une marque d’immaturité spirituelle?
Celui qui est enfantin dans ce domaine dilapide son argent sans réfléchir pour satisfaire leurs impulsions puis se fie sur les autres pour pourvoir à ses besoins.
Il peut parfois se servir de la manipulation émotive pour obtenir ce qu’il veut. Si cela ne marche jamais avec Dieu Ja.4:3-4 cela marche malheureusement parfois avec les frères qui n’ont pas su user de discernement et qui ont encouragé le vice au lieu de les aider à agir d’une manière plus mature et responsable. Les dépenses impulsives, irréfléchies sont faites pour essayer de combler un vide émotif plutôt que de rechercher en Dieu la satisfaction de ses besoins.
Exemple de l’enfant prodigue; il s’est comporté en enfant en dépensant tout son bien pour satisfaire ses passions, Lu.15:11-32. Puis il est entré en lui-même (il est devenu un homme Es.46:5-9, comme on va lire tantôt dans Es.46) il s’est repenti et est retourné à son Père s’excuser et il a changea de comportement, il a délaissé sa manière enfantine de penser et d’agir.

7° L’égocentrisme qui conduit à des querelles
Les enfants, ça se chamaille, et Paul a ainsi réprimandé les Corinthiens comme étant des enfants en Christ à cause de leurs vantardises qui tournaient en querelles, cf. 1Co.3 « MOI JE suis de Paul, MOI JE suis de Pierre », etc..

8° L’idolâtrie sexuelle
En quoi l’idolâtrie sexuelle peut-elle être une marque d’immaturité spirituelle?
On va faire un peu d’archéologie et d’anthropologie biblique; les deux principales idoles étaient les Baals et Astarté, par exemple:
1R. 18:19 Fais maintenant rassembler tout Israël auprès de moi, à la montagne du Carmel, et aussi les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes d’Astarté qui mangent à la table de Jézabel.
Connaissez-vous ce qui caractérisait les idoles de Baal et d’Astarté?
Le culte de Baal était très répandu. Les Celtes de l’Europe de l’Ouest, nos ancêtres, en avaient fait l’un de leurs dieux principaux. On a même trouvé dans l’état du Vermont aux États-Unis et dans les Cantons de l’Est au Québec dans le bout de Mansonville des rochers toujours en érection, (menhirs, obélisques, etc.) avec l’inscription de Baal marquée dessus en écriture Ogam, comme celles qu’on a retrouvées en Espagne et en Angleterre, ce qui nous ramène avant l’époque que l’alphabet latin soit devenu la norme en Europe. Les Baals (les maîtres) étaient donc les dieux machos, et Astarté (Ishtar, Ashéra), était la déesse de la fécondité représentée par une femme se soutenant les seins.
Maintenant qu’on a une idée à quoi ces idoles ressemblaient, l’attraction qu’elles exerçaient sur les populations de l’époque est facile à comprendre. Au point que le roi Manassé avait fait une statue d’Astarté et l’avait mise dans le temple de Jérusalem..
2R.21:3 Manassé rebâtit les hauts lieux qu’Ézéchias, son père, avait détruits, il éleva des autels à Baal, il fit une idole d’Astarté, comme avait fait Achab, roi d’Israël,
7 Il fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, afin de l’irriter. Il mit l’idole d’Astarté, qu’il avait faite, dans la maison de laquelle l’Éternel avait dit à David et à Salomon, son fils: C’est dans cette maison, et c’est dans Jérusalem, que j’ai choisie parmi toutes les tribus d’Israël, que je veux à toujours placer mon nom.
 Souvent les hommes se tournent vers le sein maternel dans le but de retrouver la sécurité et l’affection perdue depuis la chute, on a qu’à regarder l’emphase qui est mise sur les seins de la femme dans notre société; mais aucune idole ne peut remplacer la sécurité et l’affection qui vient de la communion avec Dieu. (voir le chapitre 8 de «L’âme, cette oubliée» écrit par Leanne Payne).
Isa 46:5 A qui me comparerez-vous, pour le faire mon égal? A qui me ferez-vous ressembler, pour que nous soyons semblables?
6 Ils versent l’or de leur bourse, et pèsent l’argent à la balance; ils paient un orfèvre, pour qu’il en fasse un dieu, et ils adorent et se prosternent.
7 Ils le portent, ils le chargent sur l’épaule, ils le mettent en place, et il y reste; il ne bouge pas de sa place; puis on crie vers lui, mais il ne répond pas, il ne sauve pas de la détresse.
8 Souvenez-vous de ces choses, et soyez des hommes! Pécheurs, rentrez en vous-mêmes!
9 Souvenez-vous de ce qui s’est passé dès les temps anciens; car je suis Dieu, et il n’y en a point d’autre, Je suis Dieu, et nul n’est semblable à moi.
Le signe de la maturité c’est de se repentir et de se détourner des idoles et de retourner à Dieu le Père, comme l’enfant prodigue l’avait fait. L’homme ne trouvera pas son bien-être en regardant en arrière et en retombant en enfance mais plutôt en allant de l’avant les yeux fixés sur Jésus. Lu.9:62.
Comme j’ai dit au début, c’est difficile et douloureux de délaisser nos vieilles habitudes enfantines de combler nos besoins d’amour et d’affection. Il faut premièrement prendre conscience des habitudes à changer, et deuxièmement avoir le désir de les changer, si on ne veut pas changer, il ne se passera rien et enfin il faut prendre les moyens de Dieu pour les changer.
Paul avait cette volonté et il a pris les grands moyens, comme le vendeur de perles dans la parabole, il avait trouvé la perle de grand prix, et il était allé vendre toutes ses autres perles pour se la procurer, il avait la conviction que cette perle lui apporterait un bien-être bien plus grand que toutes les autres. Dans Ph.3 il décrit comme il a tout mis de côté ses anciennes manières de répondre à ses besoins pour se centrer uniquement sur Jésus.
Et nous, avons-nous goûté combien le Seigneur est bon, bien meilleur que tout ce que le monde peut offrir?
Ces choses sont au-delà de notre capacité humaine. Notre capacité vient de Dieu, cf. 2Co.3:5
Ce qui est bon n’habite pas en moi, j’ai la volonté mais non la capacité de faire le bien dit Paul. Ro.7:18
Dieu est celui qui vient produire en nous le vouloir et le faire par son Esprit, mais il ne le fera pas malgré nous.
Les chrétiens matures, sécurisés et aimés par leur foi en Jésus, ont goûté combien le Seigneur est bon, ils désirent plutôt le lait non frelaté de la Parole de Dieu.
C’est le temps de réapprendre une nouvelle manière de satisfaire nos besoins fondamentaux de sécurité et d’amour, c’est le temps de devenir des hommes matures, on envoie pas des enfants à la guerre!
1S.4:9 dit: soyez des hommes et combattez!
Dieu veut nous aider à nous débarrasser de nos enfantillages, il ne nous les révèle pas pour nous écraser mais plutôt pour nous en délivrer en combattant à nos côtés dans notre marche vers la maturité en Christ.
Ayons nous aussi cette même attitude face à ce qui reste d’enfant en nous et dans nos frères et soeurs. Comme cela nous allons pouvoir nous aider pour tous grandir ensemble.
L’homme mature est fort par la puissance du Saint-Esprit et il est capable de livrer la bataille contre le péché, et par le sang de Jésus il peut être délivré de ses péchés, cf. Ap.1:5. C’est ainsi qu’il pourra mettre de côté ce qui restait d’enfant en lui et qu’il pourra maturer vers la mesure de la stature parfaite de Christ.
Car pour nous, les chrétiens, la bataille à livrer n’est pas contre la chair et le sang mais elle est tout aussi réelle, et même, elle est permanente.
À cause de cela, l’exhortation à la maturité est toujours actuelle: Soyons des hommes! et soyez des femmes de Dieu!

- Le webmestre

SAINT JOSEPH SERA INVOQUÉ À CHAQUE MESSE – DÉCRET DE LA CONGRÉGATION ROMAINE

19 juin, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/saint-joseph-sera-invoque-a-chaque-messe

SAINT JOSEPH SERA INVOQUÉ À CHAQUE MESSE

DÉCRET DE LA CONGRÉGATION ROMAINE

Rome, 19 juin 2013 (Zenit.org)

Le nom de saint Joseph est désormais intégré dans le canon de la messe, indique ce décret de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des sacrements, en date du 1er mai 2013, en la fête de saint Joseph travailleur, et publié ce 19 juin 2013 par le Saint-Siège.
La Congrégation décrète « que le nom de Saint Joseph, Epoux de la Vierge Marie, soit désormais ajouté aux Prières eucharistiques II, III et IV de la troisième édition typique du Missel Romain, après le nom de la Bienheureuse Marie toujours Vierge ».

DECRET

Antonio Card. Cañizares Llovera
Prefet
Arthur Roche
Archevêque secrétaire

Placé à la tête de la Famille du Seigneur, saint Joseph de Nazareth a accompli avec générosité la mission reçue de la grâce dans l’économie du salut en tenant lieu de père à Jésus. En adhérant pleinement au mystère salvifique de l’humanité, qui en était à ses débuts, il est devenu un modèle exemplaire de cette généreuse humilité que la foi chrétienne exalte au plus haut point, et un témoin de ces vertus communes, humaines et simples, qui sont nécessaires pour que les hommes deviennent de vertueux et authentiques disciples du Christ. C’est en mettant en œuvre ces mêmes vertus que cet homme juste, qui prit soin de la Mère de Dieu avec amour, et se dédia avec un joyeux dévouement à l’éducation de Jésus Christ, est devenu le gardien des trésors les plus précieux de Dieu le Père, et le soutien du Corps mystique, c’est-à-dire de l’Eglise, lui que le peuple de Dieu n’a cessé de vénérer tout au long des siècles.
Dans l’Eglise catholique, les fidèles ont toujours manifesté d’une manière ininterrompue une grande dévotion envers saint Joseph, honorant solennellement et constamment la mémoire de l’Epoux très chaste de la Mère de Dieu et du Patron céleste de toute l’Eglise, tant et si bien que, durant le très saint Concile Œcuménique Vatican II, le Bienheureux Jean XXIII prit la décision d’ajouter son nom dans le très vénérable Canon Romain. Ayant présent à l’esprit la communion des saints, qui nous accompagnent dans le cours du temps comme pèlerins en ce monde pour nous conduire au Christ et nous unir à lui, le Souverain Pontife Benoît XVI a bien voulu accueillir et approuver les vœux très pieux, formulés par écrit, en provenance de multiples lieux, une décision qui a été confirmée récemment par le Souverain Pontife François.
Ainsi, au vu de ce qui précède, cette Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, en vertu des facultés concédées par le Souverain Pontife François, décrète très volontiers que le nom de Saint Joseph, Epoux de la Vierge Marie, soit désormais ajouté aux Prières eucharistiques II, III et IV de la troisième édition typique du Missel Romain, après le nom de la Bienheureuse Marie toujours Vierge comme suit : dans la Prière eucharistique II: «ut cum beáta Dei Genetríce Vírgine María, beáto Ioseph, eius Sponso, beátis Apóstolis»; dans la Prière eucharistique III: «cum beatíssima Vírgine, Dei Genetríce, María, cum beáto Ioseph, eius Sponso, cum beátis Apóstolis»; dans la Prière eucharistique IV: «cum beáta Vírgine, Dei Genetríce, María, cum beáto Ioseph, eius Sponso, cum Apóstolis».
Pour les textes rédigés en lange latine, on doit utiliser dès maintenant ceux qui sont mentionnés ci-dessus et font partie dorénavant à l’édition typique. La Congrégation pourvoira dans l’avenir aux traductions dans les langues modernes occidentales les plus répandues; celles qui seront rédigées dans les autres langues devront être préparées, selon les normes du droit, par la Conférence des Evêques, puis approuvées par le Siège Apostolique, c’est-à-dire par ce Dicastère.
Nonobstant toute chose contraire.
Du siège de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, le 1er mai 2013, mémoire de saint Joseph, travailleur.

 [Texte original: Latin, traduction officielle]

Ancient Jerusalem

18 juin, 2013

Ancient Jerusalem dans images sacrée Jer107_b

http://www.jnul.huji.ac.il/dl/maps/jer/html/jer107.htm

L’ARCHE DE L’ALLIANCE FAIT SON ENTRÉE À JÉRUSALEM DANS LA JOIE, LA DANSE ET… LA NUDITÉ!

18 juin, 2013

http://www.interbible.org/interBible/decouverte/insolite/2012/insolite_120217.html

LA DANSE ÉROTIQUE DU ROI DAVID

2 SAMUEL 6, 12-23

L’ARCHE DE L’ALLIANCE FAIT SON ENTRÉE À JÉRUSALEM DANS LA JOIE, LA DANSE ET… LA NUDITÉ!

On vint dire au roi David : « Le Seigneur a béni la maison de Oved-Édom et tout ce qui lui appartient à cause de l’arche de Dieu. » David partit alors et fit monter l’arche de Dieu de la maison de Oved-Édom à la Cité de David, dans la joie. Or donc, lorsque les porteurs de l’arche du Seigneur eurent fait six pas, il offrit en sacrifice un taureau et un veau gras.
David tournoyait de toutes ses forces devant le Seigneur – David était ceint d’un éphod de lin. David et toute la maison d’Israël faisaient monter l’arche du Seigneur parmi les ovations et au son du cor.
Or quand l’arche du Seigneur entra dans la Cité de David, Mikal, fille de Saül, se pencha à la fenêtre : elle vit le roi David qui sautait et tournoyait devant le Seigneur et elle le méprisa dans son cœur.
On fit entrer l’arche du Seigneur et on l’exposa à l’endroit préparé pour elle au milieu de la tente que David lui avait dressée. Et David offrit des holocaustes devant le Seigneur et des sacrifices de paix. Quand David eut fini d’offrir l’holocauste et les sacrifices de paix, il bénit le peuple au nom du Seigneur, le tout-puissant.
Puis il fit distribuer à tout le peuple, à toute la foule d’Israël, hommes et femmes, une galette, un gâteau de dattes et un gâteau de raisins secs par personne, et tout le peuple s’en alla chacun chez soi.
David rentra pour bénir sa maison. Mikal, la fille de Saül, sortit au-devant de David et lui dit : « Il s’est fait honneur aujourd’hui, le roi d’Israël, en se dénudant devant les servantes de ses esclaves comme le ferait un homme de rien! »
David dit à Mikal : « C’est devant le Seigneur, qui m’a choisi et préféré à ton père et à toute sa maison pour m’instituer comme chef sur le peuple du Seigneur, sur Israël, c’est devant le Seigneur que je m’ébattrai.
Je m’abaisserai encore plus et je m’humilierai à mes propres yeux, mais, près des servantes dont tu parles, auprès d’elles, je serai honoré. » Et Mikal, fille de Saül, n’eut pas d’enfant jusqu’au jour de sa mort. (2 Samuel 6,12-23)
     Dans sa joie d’accueillir le Seigneur, David danse de toutes ses forces alors qu’il est vêtu d’un éphod de lin. Il s’agit d’un vêtement porté par les prêtres du Temple. Les opinions divergent quant à sa forme. Selon Flavius Josèphe, historien juif du Ier siècle, il s’agit d’une espèce de tunique courte, avec une ouverture au niveau de l’abdomen. On comprend que la façon de danser de David fait en sorte que le vêtement remonte un peu trop haut et que tout le monde peut voir sous sa tunique.
     Comme le montrent certains des récits insolites de la Genèse, la nudité publique n’était pas bien vue dans les temps bibliques. C’était un déshonneur de montrer certaines parties de son corps.
     La femme de David, Mikal, lui reproche une conduite qu’elle juge indigne du roi d’Israël. Mikal est à la fois la première de ses femmes et la fille du roi Saül, rival de David. Le narrateur du récit, la présente par son lien avec Saül plutôt que par son lien avec David. Elle est donc placée en opposition à David. Le récit se termine par la déclaration de la stérilité de Mikal, qui apparaît comme le symbole de la fin de la maison de Saül. La dynastie de David devient maintenant celle du Seigneur.
     Cette façon de danser, susceptible de faire entrer en transe le danseur, se retrouve dans les pratiques de certains groupes de prophètes extatiques rencontrés dans la Bible (1 S 10,5; 2 R 3,15; 1 Ch 25,3).
     Le récit a pour rôle de présenter David comme prêtre, prophète et roi. Il s’habille en prêtre, offre des sacrifices, et bénit le peuple. Il danse comme le faisaient certains prophètes. Il donne de la nourriture au peuple et il affirme que son élection provient de Dieu. Le texte n’est donc pas une simple anecdote sur la façon « libérale » de danser de David. Il vise plutôt à faire de David la personne qui, au sein du peuple, rassemble les trois pouvoirs. Lorsque ce récit est écrit, plusieurs siècles après sa mort, il sert à montrer toute l’importance de David dans l’histoire du peuple juif : le Seigneur soutient sa dynastie et pourrait même rétablir son règne d’une autre façon. C’est la forme que prendra l’espoir messianique, au retour de l’exil : Dieu suscitera un messie comme David.
     La suite du second livre de Samuel raconte la fameuse prophétie de Nathan. Le prophète révèle à David que le Seigneur établira sa dynastie pour toujours : « Devant toi, ta maison et ta royauté seront à jamais stables, ton trône à jamais affermi. » (2 S 7,16) Notre récit insolite de la danse du roi prépare la prophétie qui redonnera espoir aux Juifs en exil, au VIe siècle av. J.-C. À partir de ce moment-là, ils attendront la venue d’un messie. Quelques siècles plus tard, des disciples de Jésus croiront que lui, le descendant de David, est le messie attendu.

La danse rituelle
     Dans le judaïsme, la danse n’est pas mal vue. L’hommage à Dieu peut prendre la forme de l’expression corporelle. On s’accorde à trouver là l’origine du balancement des juifs, au moment de la prière.
     Dans plusieurs traditions spirituelles, les danses religieuses vont de pair avec des états modifiés de conscience. La danse et la musique permettent d’entrer en contact avec l’altérité. Le battement du pied appelle les énergies et la gestuelle des bras oriente vers le ciel. L’être humain devient ainsi un pont entre le ciel et la terre.

Réflexions
     La danse fait partie encore aujourd’hui de la manière de vivre la religion juive. Elle est toujours présente dans les célébrations de mariage et de bar-mitsvah, le rite de passage qui fait entrer le jeune garçon dans l’âge adulte.
     Nous pouvons retenir de ce récit que la prière peut être corporelle et joyeuse. Nos messes catholiques n’ont pas à ressembler à des rencontres organisées par un club de l’Âge d’or. Plusieurs groupes chrétiens créent des musiques entraînantes qui vont du gospel au rock chrétien. Certains rassemblements de jeunes chrétiens évangéliques ressemblent presque à des concerts rock, où tout le monde chante et danse pendant des heures, dans un état d’ouverture à la Transcendance. Ces manifestations sont tout à l’opposée des célébrations monastiques, avec leur calme et leur silence. Il existe donc deux façons très différentes de s’ouvrir à Dieu et elles sont complémentaires. Une communauté ou une personne qui ne goûte pas l’expérience du silence passe à côté d’une source intarissable. Pourtant, si une communauté ou une personne n’exprime pas sa foi et ne la célèbre pas dans la joie, elle passe aussi à côté d’une fontaine abondante et bienfaisante.
     Peu importe la façon d’exprimer sa prière, ce qui compte, c’est la qualité de la relation avec Dieu. La disposition intérieure reste fondamentale. Dans sa prière dansée, David était authentiquement plein de joie et il ne s’arrêtait pas à ce que les autres pouvaient penser de lui.

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