Archive pour juin, 2013

PAUL EN COMMUNION AVEC L’EGLISE DE JÉRUSALEM

26 juin, 2013

http://www.bible-service.net/extranet/current/pages/853.html

PAUL EN COMMUNION AVEC L’EGLISE DE JÉRUSALEM

Pourquoi Paul, après quatorze années d’action missionnaire, est-il monté à Jérusalem rencontrer Jacques, Pierre et Jean ?
Une question se pose au lecteur attentif : pourquoi Paul, après quatorze années d’action missionnaire, est-il monté à Jérusalem rencontrer Jacques, Pierre et Jean, figures d’autorité dans la communauté chrétienne primitive ? Paul leur reconnaît cette autorité, il les appelle donc d’abord « ceux qui sont considérés » (Ga 2,2.6), puis « ceux qui sont considérés comme des colonnes » (Ga 2,9).

Face aux apôtres de Jérusalem
Le texte de Ga 2 montre à quel point la situation était tendue : Paul monte pour « exposer » l’Évangile qu’il proclame parmi les païens. À titre de vérification, il emmène avec lui Tite qui est grec, et non circoncis. Mais il doit se garder des « faux frères qui se sont insinués, des intrus, qui espionnent notre liberté, celle que nous avons en Christ Jésus, pour nous réduire en esclavage » (2,4).

Le regard de Dieu
Au v. 6 commence une longue phrase embrouillée qui s’étend sur quatre versets, elle est « apocopée », c’est-à-dire que la construction s’interrompt brutalement pour reprendre autrement, signe de la passion et de l’émotion de Paul ! « De la part de ceux qui sont considérés… », mais Paul s’interrompt aussitôt : « Ce qu’ils étaient alors, peu m’importe, Dieu ne regarde pas les visages ! » La considération qui s’attache aux apôtres de Jérusalem est liée à leur rang dans la communauté, lui n’en tient pas compte, ne voulant voir que selon les critères de Dieu ! Une seule chose importe, ces hommes considérés « ne lui ont rien réclamé de plus », autrement dit pour Paul il n’est pas question de légitimation humaine ; seul Dieu légitime ses envoyés. D’ailleurs, les autorités de Jérusalem ont constaté que Dieu avait fait confiance à Paul, qu’il l’avait crédité de l’annonce de la Bonne Nouvelle aux incirconcis, comme il avait envoyé Pierre aux circoncis. Le même Esprit est à l’œuvre en chacun des deux apôtres.

Le partage des terrains missionnaires
Arrêtons-nous un instant sur le vocabulaire : « J’ai été crédité de l’évangile des incirconcis. » Le verbe est celui de la foi, pisteuô, mais bizarrement il est passif et suivi d’un complément direct ; au plus près il faudrait traduire : « Je suis crédité de l’annonce de l’Évangile aux incirconcis, comme Pierre aux circoncis » (v. 7). La racine grecque de pistis (« la foi »), est totalement du côté de la confiance et du crédit accordé (le mot est employé en grec moderne pour les banques de crédit) ; Paul affirme que Dieu connaît la fidélité de ses envoyés et leur fait confiance !
Le parallélisme avec Pierre est remarquable : selon la passionnante étude de Lucien Legrand (L’Apôtre des nations ?, 2001), nous assistons à un véritable partage des terrains missionnaires. Pierre ira vers les circoncis (les juifs), c’est-à-dire tous les comptoirs juifs de la grande diaspora orientale passant par Babylone au Nord, Alexandrie au Sud et allant jusqu’en Asie. Paul ira vers les incirconcis (les païens ou les grecs), c’est-à-dire tout l’empire romain occidental, où le judaïsme est moins présent. Mais il s’agit bien du même et unique Évangile !

S’inscrire dans la tradition
Toutefois, le mouvement de la phrase ne s’arrête pas à ces considérations qui restent annexes, il entraîne le lecteur plus loin et culmine sur le v. 9 : « Et parce qu’ils connaissaient la grâce qui m’a été faite, Jacques, Céphas et Jean, ceux qui sont considérés comme des colonnes, nous donnèrent la main, à moi et à Barnabas, en signe de communion. » Paul ici reconnaît la place éminente des trois apôtres, « ceux qui sont considérés comme des colonnes », et il leur attribue l’initiative de la main tendue. Nous reviendrons sur l’importance de ce terme de koinônia qui, dans la bouche de Paul, scelle dans le Christ mort et ressuscité l’unité des communautés chrétiennes. Pour l’instant, soulignons l’importance du geste : Paul, parti en franc-tireur au nom d’une mission qu’il ne veut tenir que de Dieu seul, au moment où il récolte les fruits de cette mission, ressent comme une révélation impérieuse et incontournable la nécessité de monter à Jérusalem auprès de ceux qui étaient apôtres avant lui, pour recevoir d’eux « une main de communion ». Paul, l’avorton, le treizième apôtre, ne peut faire autrement que de venir s’inscrire dans la tradition chrétienne déjà présente à Jérusalem.

La communauté de Jérusalem
On constatera que la communauté jérusalémite est, elle-même, la réunion de judéo-chrétiens venus d’horizons divers, et que le groupe des trois noms n’est pas homogène : d’une part Céphas et Jean, disciples de Jésus depuis le début, de l’autre Jacques, ce « frère » de Jésus que les Actes des Apôtres introduisent brutalement au chapitre 12 comme une présence de fait. Pierre, avant de quitter Jérusalem, confie la responsabilité de la communauté « à Jacques et aux frères » (Ac 12,17). Le kérygme ancien rapporté par Paul en 1 Co 15,1-8 énonce aussi successivement « Céphas et les douze », « Jacques et tous les apôtres ». Tôt dans l’histoire de la première communauté de Jérusalem, la famille de Jésus est venue y jouer un rôle important en la personne de Jacques. Quelles que soient ses réticences ou plutôt ses désaccords avec Jacques de Jérusalem dont les tendances judaïsantes sont manifestes, Paul le reconnaît comme « colonne », et sans jamais se prononcer sur l’autorité réelle de Jacques, il reçoit de lui la main de communion qu’il est venu chercher. Il ne s’agit ni de soumission ni de compromission, mais de la vérité même de l’Évangile, qui exige la communion de ceux que Dieu a crédités de sa confiance pour la mission auprès de tous les hommes.
Désormais nul ne saurait se prévaloir d’une autorité apostolique s’il s’oppose à l’unique Évangile et renonce à la communion une fois scellée au nom de cet Évangile. Paul s’autorisera de ce moment pour se dresser s’il le faut contre Céphas (Ga 2,11-14) !

Concluons…
Une conclusion semble s’imposer, l’apostolat de Paul repose sur trois piliers qui se confortent mutuellement : l’appel du Seigneur qui l’a saisi et l’a mis en route pour cette extraordinaire aventure missionnaire à laquelle il ne cessera de se consacrer, « oubliant ce qui est derrière, tout tendu vers ce qui est devant, [il] poursuit le but vers le prix attaché à l’appel d’en haut venu de Dieu dans le Christ Jésus » (Ph 3,14) ; la vie des communautés qu’il a « engendrées » : « comme un père traite ses enfants, nous vous avons exhortés, encouragés et adjurés de vous conduire de façon digne de Dieu qui vous appelle à son Royaume et à sa gloire » (1 Th 2,12) ; enfin la communion gardée avec la première communauté de Jérusalem, quels que soient ceux qui sont alors à sa tête, et en dépit – osons-le dire – du ressentiment manifeste que Paul nourrit à l’égard de Jacques de Jérusalem.
D’une façon ou d’une autre, il n’est pas de communauté chrétienne si le lien de communion n’est pas assuré avec ceux qui furent témoins oculaires de Jésus de Nazareth durant son existence terrestre.

Roselyne Dupont-Roc, SBEV / Éd. du Cerf, Cahier Évangile n° 147 (mars 2009), « Saint Paul : une théologie de l’Église ? « , pages 14-16.

PIERRE ET PAUL, DEUX GÉANTS DE LA FOI

26 juin, 2013

http://www.croire.com/Definitions/Bible/Saint-Paul/Pierre-et-Paul-deux-geants-de-la-foi

PIERRE ET PAUL, DEUX GÉANTS DE LA FOI

Pierre, l’homme aux clés et Paul, l’homme à l’épée, si souvent associés, aussi bien dans l’histoire de la mission que dans la liturgie, et dans les représentations artistiques. Par le P. Marchadour, bibliste.
Pierre et Paul seront réunis dans leur confession de foi jusqu’au sang à Rome, puisqu’ils y ont été martyrisés pour leur foi en Jésus.

Trois ans après sa conversion (en 37), Paul a souhaité se rendre à Jérusalem pour voir Pierre (Galates 1,18-19). Ce sont deux géants de la foi qui se retrouvent. Pour Paul, soupçonné de faire bande à part, il est essentiel de faire comprendre aux Galates que, depuis le commencement, ce ne fut jamais le cas. C’est vrai qu’il a attendu trois ans, ce qui souligne sa liberté et sa vocation propre, née sur la route de Damas. Mais, pour contrer l’accusation d’être isolé et à part, il tient à faire savoir aux Galates qu’il a voulu rencontrer le chef de l’Église.

Le premier concile
La seconde rencontre entre Paul et Pierre se déroule beaucoup plus tard, après le second voyage de Paul, sans doute en 51. Paul a acquis de l’expérience, il a beaucoup reçu de la communauté d’Antioche où il a passé douze années. Il a appris à travailler avec Barnabé, puis seul, comme responsable d’Église, tout en étant secondé par des collaborateurs bien choisis.
Dans sa longue période missionnaire, des conflits ont surgi entre les divers courants, qui portaient surtout sur l’ouverture vers le monde païen : faut-il imposer aux païens les institutions et les rites juifs (circoncision, fêtes, sabbat, règles alimentaires), comme le pense Jacques, frère du Seigneur ? Ou faut-il, selon la pratique de Paul, se dégager de ces rites pour offrir le message de Jésus dans sa radicalité et sa pureté, aux nations païennes ? Le conflit est sérieux. C’est pour tenter de faire un bon discernement qu’une rencontre officielle entre les grandes figures de l’Église est alors organisée à Jérusalem.

Deux décisions sont prises
Nous en avons deux versions, une dans les Actes (Actes 15,1-29), l’autre dans la lettre aux Galates (Galates 2,1-10). Avec des nuances, elles se rejoignent pour l’essentiel. Deux décisions sont prises : d’abord les missions respectives de Pierre vers les Juifs et de Paul vers les païens sont reconnues l’une et l’autre comme légitimes : « Jacques, Cephas et Jean, considérés comme des colonnes de l’Église, nous donnèrent la main à moi et à Barnabé en signe de communion afin que nous allions, nous vers les païens, eux vers les circoncis ». (Galates 2,9). C’est un pas important, qui devrait faire taire les opposants judaïsants à Paul, et lui accorder une plus grande liberté d’esprit pour poursuivre le travail auprès des païens.
Ensuite une seconde décision, porte sur des rites alimentaires particuliers que les païens seraient invités à respecter (Actes 15,29). Mais il semble que Paul ne l’a jamais imposée à ses Églises.

 La place de Jacques
On note que l’énumération des autorités par Paul suit un ordre particulier « Jacques, Céphas et Jean » (Galates 2,9). On peut en déduire que Jacques a pris la première place dans l’Église-mère de Jérusalem. Il est vraisemblable que la famille terrestre de Jésus, qui avait résisté à son enseignement de son vivant, a changé de comportement après la Résurrection. Elle a même revendiqué une place dominante dans l’Église-mère de Jérusalem après la Résurrection, se donnant comme mission de ne laisser personne gauchir le message originel de Jésus.

Singing Angels

25 juin, 2013

Singing Angels dans images sacrée Angels_singing_Signs_of_Angels

http://signsofangels.net/?p=961

MUSIQUE ET CHANT

25 juin, 2013

http://chantgregorien.voila.net/page1/index.html

MUSIQUE ET CHANT

La musique est l’art de combiner des sons qui se propagent dans l’air par des mouvements ondulatoires. Le son devient musical lorsque les vibrations rapides se succèdent très régulièrement à des intervalles de temps parfaitement égaux. A l’inverse, des ébranlements irréguliers de l’air ne produisent que du bruit.
A la base de toute musique et quelle que soit la civilisation, on retrouve deux caractéristiques : le mouvement rythmique et la progression par intervalles déterminés. Seul, ce dernier élément est propre à la musique, qui procède par intervalles musicaux.
La musique est rythme. Aucune vie ne peut se concevoir sans lui. Dans la nature, tout a un rythme. Il est un élément indispensable à la vie et particulièrement à la vie physiologique. II est présent dans la marche, la respiration, les battements du cœur, etc.
Chez tous les peuples, tant anciens que modernes, la musique vocale a précédé les sons harmonieux des instruments, qui ne servirent d’abord qu’à soutenir et à développer les impulsions (les accentuations) de la voix humaine. De tous les sons, ceux qui vont directement à l’âme sont ceux de la voix humaine.
Le chant est le propre de l’homme. Il correspond à l’expression d’un besoin qui se manifeste dès la plus tendre enfance. Les enfants chantent avant de savoir parler. C’est donc un acte naturel.
Chanter c’est aussi émettre des sons avec tout son corps. Celui-ci est le premier à être touché par cette vibration sonore : la colonne vertébrale, les viscères et même la peau qui bénéficie des stimulations acoustiques. Dans le cas d’un son très fort, nous sentons l’ébranlement de l’air par la peau. Les sourds-muets n’entendent pas, mais perçoivent le son par les nerfs de la peau, par une sensation particulière de bruissement. Ils perçoivent les mouvements de l’air que nous appelons « les sons ».
Chanter stimule le cerveau. En fait, grâce au système nerveux, on chante avec tout son corps. Parmi les nombreuses stimulations nécessaires au cerveau, l’énergie sonore tient une place très importante. Le chant est source d’énergie. C’est l’un des moyens les plus efficaces pour dynamiser le système nerveux. Par ailleurs, le chant permet d’extérioriser des sentiments souvent refoulés. II provoque des émotions, des sensations que le langage verbal est impuissant à exprimer.
C’est pourquoi, il est recommandé aux enseignants des écoles maternelles et primaires de chanter devant leurs élèves et de leur apprendre les comptines et les chansons folkloriques. Ils préparent ainsi le corps de l’enfant à être un instrument d’apprentissage, de mémoire, d’expression et de communication.
Malheureusement peu d’enseignants savent bien chanter. Leur voix est souvent mal placée, rauque et aggravée, c’est-à-dire altérée, sans timbre, sans harmoniques élevées. Une telle voix, au lieu de dynamiser les élèves, les endort et les démotive.
Des chercheurs ont constaté que seules certaines musiques ont la faculté de préparer le corps à devenir l’instrument du langage. La musique de Mozart assure l’éveil, la créativité, la recharge corticale, la motivation. II en va de même de la musique grégorienne au rythme apaisant.
Extraits de: « Découvrez le chant grégorien » édité par la Schola Saint-Grégoire, ainsi que de nombreuses pages de ce site, publiées avec son accord par l’Association de Catholiques du Val d’Oise (http://cathos_val_d_oise.site.voila.fr).

MUSIQUE SACRÉE ET ÉVANGÉLISATION, MESSAGE DU PAPE BENOIT XVI (2012)

25 juin, 2013

http://www.narthex.fr/patrimoines/patrimoine-musical/musique-sacree-et-evangelisation-message-du-pape-benoit-xvi

MUSIQUE SACRÉE ET ÉVANGÉLISATION, MESSAGE DU PAPE BENOIT XVI

Publié le : 27 Novembre 2012

Message du Saint-Père aux membres de l’association musicale italienne Santa Cecilia, réunis pour un congrès à Rome. Cité du Vatican, 10 novembre 2012

« La musique sacrée peut favoriser la foi et contribuer à la nouvelle évangélisation », a dit le Pape aux membres de l’association musicale italienne Santa Cecilia, réunis pour un congrès à Rome. Leur rappelant que cette rencontre coïncidait avec le 50 anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II et l’Année de la Foi, Benoît XVI a consacré une grande partie de son discours aux enseignements de la constitution conciliaire sur la liturgie, notamment à ceux concernant la musique sacrée: « A propos de la foi, on pense spontanément à la vie de saint Augustin…dont la conversion est certainement due en grande partie à l’écoute du chant des psaumes et des hymnes dans les liturgies présidées par saint Ambroise. Si, en effet, la foi naît toujours de l’écoute de la parole de Dieu, d’une écoute des sens qui passe aussi par l’esprit et le cœur, il ne fait aucun doute que la musique et surtout le chant donnent à la lecture des psaumes et des cantiques bibliques une plus grande force communicative. Parmi les charismes de saint Ambroise, on trouvait justement une sensibilité et une capacité musicale prononcées, don que celui-ci, une fois ordonné évêque de Milan, mit au service de la foi et de l’évangélisation ».
<Benoît XVI a ensuite souligné que la constitution Sacrosantum Concilium, dans le droit fil de la tradition de l’Eglise, enseigne que le chant sacré lié aux paroles fait partie nécessaire ou intégrante de la liturgie solennelle. Pourquoi nécessaire et intégrante ? Certainement pas pour des raisons esthétiques mais parce qu’il contribue à nourrir et exprimer la foi, et donc à la gloire de Dieu et à la sanctification des fidèles qui sont l’objectif de la musique sacrée. C’est justement pour cela que je voudrais vous remercier pour le précieux service que vous rendez : la musique que vous exécutez n’est pas un accessoire ou un embellissement de la liturgie mais elle est la liturgie même ». Evoquant la relation entre le chant sacré et la nouvelle évangélisation, le Pape a ajouté que la constitution conciliaire sur la liturgie rappelle « l’importance de la musique sacrée dans la mission ad gentes et encourage à valoriser les traditions musicales des peuples. Mais dans les pays d’ancienne évangélisation comme l’Italie, la musique sacrée peut aussi avoir et a, de fait, un rôle important pour favoriser la redécouverte de Dieu, une nouvelle approche du message chrétien et des mystères de la foi ».
Puis le Saint-Père a rappelé à ce sujet le cas du poète Paul Claudel qui se convertit en écoutant le Magnificat au cours des vêpres de Noël à Notre Dame de Paris. « Mais sans recourir à des personnes célèbres, pensons à toutes ces personnes qui ont été touchées au plus profond de leur âme en écoutant de la musique sacrée, et encore plus à ceux qui se sont sentis attirés de nouveau vers Dieu par la beauté de la musique liturgique… Efforcez-vous d’améliorer la qualité du chant liturgique sans avoir peur de reprendre et valoriser la grande tradition musicale de l’Eglise qui trouve dans le grégorien et la polyphonie ses deux expressions les plus hautes… La participation active de tout le peuple de Dieu à la liturgie ne consiste pas seulement à parler, mais aussi à écouter, à accueillir par les sens et avec l’esprit la Parole et cela vaut aussi pour la musique liturgique ».

 Vatican Information Service 2012

The Baptism of Christ

24 juin, 2013

The Baptism of Christ dans images sacrée john-baptist2a

http://www.catholictradition.org/Passion/john-baptist2a.htm

24 JUIN 2013 : MÉDITATION – SAINT JEAN-BAPTISTE

24 juin, 2013

http://www.chemindamourverslepere.com/archive/2013/06/24/meditation-saint-jean-baptiste.html

24 JUIN 2013 : MÉDITATION – SAINT JEAN-BAPTISTE

« « Que sera cet enfant ? » se disent tous ceux qui entendent raconter les événements. Les espérances messianiques étaient alors assez ravivées dans le peuple. On attendait vaguement le roi d’Israël, le Sauveur qui délivrerait la race de Jacob de la domination romaine. Le trône de David était vide, les prophéties allaient peut-être se réaliser…
Que sera cet enfant ? Personne ne pouvait prévoir le rôle de Jean, sauf Zacharie qui connaissait le divin secret.
Sur chacun de nous, à notre naissance, cette question se pose. Nous recevons de Dieu la vie de nature et, par le baptême, la vie de grâce. Que ferons-nous de ces deux vies qui doivent se confondre et n’en faire qu’une pour l’éternité ? Question terrible, car la réponse décide de notre bonheur ou de notre malheur. Chacun de nous a selon les desseins de la Providence, sa route à parcourir pour atteindre le but suprême. Le tout est de la suivre, les yeux fixés sur ce but. La route, c’est le sens de Dieu pour nous. Tout ce qui est conforme à ce sens est bon, est vrai, car cette conformité nous met en rapport direct avec Dieu. Ce qui n’est pas conforme à ce sens, est péché, nous éloigne de la route, du but, par conséquent, qui est Dieu.
[...]
A l’Esprit-Saint, le grand illuminateur des âmes, d’ouvrir nos yeux pour voir et connaître Dieu. Notre pire faiblesse en ce monde, c’est l’ignorance de Dieu. Nous sommes assis dans « les ténèbres, dans l’ombre de la mort » et nous ne voyons pas plus haut, ni plus loin que la terre. Dieu nous échappe parce que notre âme n’est pas assez pure, assez limpide, assez dégagée de la terre, qui nous prend par tous nos sens. Ceux qui voient Dieu par la lumière de l’Esprit-Saint, ne peuvent pas ne pas l’aimer. Et c’est pourquoi il faut supplier Dieu de purifier nos yeux, afin que nous puissions le connaître. Que l’Orient se lève sur nos esprits enténébrés pour nous montrer la voie de la paix ! »

R.P. Mortier, o.p., L’Evangile – Simples commentaires pour la vie chrétienne (Naissance de Jean-Baptiste), Société Saint-Augustin, Desclée de Brouwer et Cie, Lille – Paris – Bruges, 1925.

NATIVITÉ DE SAINT JEAN BAPTISTE (24/6) – LECTURE DU LIVRE D’ISAÏE (49, 1-6) – première lecture de la messe du jour

24 juin, 2013

http://www.portstnicolas.org/le-chantier-naval/textes-et-commentaires-des-dimanches-et-fetes/annees-abc/article/nativite-de-saint-jean-baptiste-24-6-textes

NATIVITÉ DE SAINT JEAN BAPTISTE (24/6) : TEXTES  

LECTURE DU LIVRE D’ISAÏE (49, 1-6)

Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelé ; j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main ; il a fait de moi sa flèche préférée, il m’a serré dans son carquois. Il m’a dit : “Tu es mon serviteur, Israël, en toi je me glorifierai.” Et moi, je disais : “Je me suis fatigué pour rien, c’est pour le néant, c’est en pure perte que j’ai usé mes forces.” Et pourtant, mon droit subsistait aux yeux du Seigneur, ma récompense auprès de mon Dieu. Maintenant le Seigneur parle, lui qui m’a formé dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob et que je lui rassemble Israël. Oui, j’ai du prix aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force. Il parle ainsi : “C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et ramener les rescapés d’Israël : je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre.”

Psaume 138 [139]
Je te rends grâce, ô mon Dieu, pour tant de merveilles.

Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais !
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;
de très loin, tu pénètres mes pensées,
tous mes chemins te sont familiers.

C’est toi qui as créé mes reins,
qui m’as tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige,
l’être étonnant que je suis.

Étonnantes sont tes œuvres,
toute mon âme le sait.
Mes os n’étaient pas cachés pour toi
quand j’étais façonne dans le secret.

Lecture du livre des Actes des Apôtres (13, 22-26)
Dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, Paul disait aux Juifs : “Dieu a suscité David pour le faire roi, et il lui a rendu ce témoignage : J’ai trouvé David, fils de Jessé, c’est un homme selon mon cœur ; il accomplira toutes mes volontés. Et, comme il l’avait promis, Dieu a fait sortir de sa descendance un sauveur pour Israël : c’est Jésus, dont Jean Baptiste a préparé la venue en proclamant avant lui un baptême de conversion pour tout le peuple d’Israël.
Au moment d’achever sa route, Jean disait : ‘Celui auquel vous pensez, ce n’est pas moi. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de lui défaire ses sandales.’ Fils de la race d’Abraham, et vous qui adorez notre Dieu, frères, c’est à nous tous que ce message de salut a été envoyé.”

Acclamation
Alléluia, Alléluia.
Réjouissons-nous de la naissance de Jean : il sera le prophète du Très-Haut, il marchera devant le Seigneur pour lui préparer le chemin.
Alléluia.

Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc (1, 57-66. 80)
Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient le nommer Zacharie comme son père. Mais sa mère déclara : “Non, il s’appellera Jean.” On lui répondit : “Personne dans ta famille ne porte ce nom-là !” On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : “Son nom est Jean.” Et tout le monde en fut étonné. À l’instant même sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu. La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de Judée on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés et disaient : “Que sera donc cet enfant ?” En effet, la main du Seigneur était avec lui.
L’enfant grandit et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il devait être manifesté à Israël.

24 JUIN : NATIVITÉ DE SAINT JEAN-BAPTISTE

24 juin, 2013

http://missel.free.fr/Sanctoral/06/24.php

24 JUIN : NATIVITÉ DE SAINT JEAN-BAPTISTE

Sommaire :

  Evangile (Luc, I 57-80)
  Méditation et historique

EVANGILE SELON SAINT LUC (I 57-80)

Quand à Elisabeth, le temps fut révolu où elle devait enfanter, et elle donna naissance à un fils. Et ses voisines et ses parents apprirent que le Seigneur avait magnifié sa miséricorde à son égard, et ils s’en réjouissaient avec elle.
Or, le huitième jour, ils vinrent pour circoncire[1] l’enfant, et ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père[2]. Et prenant la parole, sa mère dit : « Non, mais il s’appellera Jean.[3] » Et on lui dit : « Il n’y a personne de ta parenté qui soit appelé de ce nom. » Et on demandait par signes au père comment il voulait qu’on l’appelât[4]. Et ayant demandé une tablette, il écrivit : « Jean est son nom.[5] » Et ils furent tous étonnés.
Sa bouche s’ouvrit à l’instant même et sa langue se délia[6], et il parlait, bénissant Dieu. Et la crainte s’empara de tous leurs voisins et, dans toute la région montagneuse de la Judée, on s’entretenait de toutes ces choses. Et tous ceux qui en entendirent parler les mirent dans leur cœur, en disant : « Que sera donc cet enfant ? » Et de fait la main du Seigneur était avec lui[7].
Et Zacharie, son père, fut rempli du Saint-Esprit et il prophétisa[8] en disant[9] :
« Béni soit le Seigneur Dieu d’Israël : il visite[10] et rachète son peuple. Il nous suscite une force de salut dans la maison de David, son serviteur, comme il l’a dit par la bouche des saints, ceux d’autrefois[11] , ses prophètes[12]. Salut qui nous arrache à l’oppresseur, aux mains de tous nos ennemis[13]  ; amour qu’il scellait avec nos pères et souvenir de son alliance sainte ; serment juré à notre père Abraham de nous donner, qu’affranchis de la crainte, délivrés des mains de l’oppresseur, nous le servions en justice[14] et sainteté devant sa face tout au long de nos jours. Et toi, petit enfant, qu’on nommera prophète du Très-Haut, tu marcheras devant la face du Seigneur pour préparer ses voies ; pour annoncer à son peuple le salut en rémission de ses péchés, par l’amour du cœur de notre Dieu qui vient nous visiter ; soleil levant, lumière d’en haut sur ceux de la ténèbre qui gisent dans l’ombre de la mort[15] , et guide pour nos pas au chemin de la paix.[16] »
Quant à l’enfant, il croissait, et son esprit se fortifiait[17]. Et il fut dans les endroits déserts jusqu’au jour où il se présenta à Israël.
———————-
[1] La circoncision avait été donnée à Abraham pour distinguer sa race de toute autre race et la préparer à posséder les biens promis à Dieu; quand arriva ce qui avait été promis, le signe fut aboli. A la circoncision, qui cesse à J.-C., succède le baptême; et c’est pourquoi Jean devait être circoncis. On l’imposait au huitième jour; l’enfant était moins sensible à la souffrance; et d’autre part on lui imposait cette marque qui l’incorporait au peuple de Dieu avant qu’il ne put le vouloir lui-même, pour établir que c’était une pure grâce.  On lui donnait après la circoncision le nom qu’il devait porter, car avant de faire nombre dans le peuple de Dieu, il devait porter le signe de Dieu. Cela signifiait aussi que pour être inscrit au livre de vie, il devait avoir dépouillé les passions charnelles (saint Jean Chrysostome : « Contra Judæos et Gentiles quod Christus sit Deus »).
[2] On pensait qu’à cet enfant du miracle on ne pouvait donner de nom plus honorable que celui de son père Zacharie, de ce prêtre qui avait passé sa longue vie dans la piété et la justice. » Cela ne pouvait déplaire à la mère. Ce ne fut donc pas par répugnance pour ce nom, mais sous l’action de l’Esprit Saint qu’elle se montra si affirmative (saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, II 31).
[3] Elle ne pouvait pas ignorer le nom du précurseur du Christ, elle qui avait prophétisé le Christ (saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, II 31).
[4] Zacharie, prêtre de la classe d’Abia, époux d’Elisabeth, avait été réduit au silence pour n’avoir pas cru à l’annonce de l’Ange : « Moi, je suis Gabriel, qui me tiens devant Dieu, et j’ai été envoyé pour te parler et t’annoncer cette bonne nouvelle. Et voici que tu vas être réduit au silence et sans pouvoir parler jusqu’au jour où ces choses arriveront, pour ce que tu n’as pas cru à mes paroles, lesquelles s’accompliront en leur temps » (évangile selon saint Luc, I 19-20).
[5] Nous ne lui imposons pas nous-mêmes sont nom : il a déjà son nom donné par Dieu, nous le faisons connaître seulement. Les saints méritent de recevoir leur nom de Dieu ; les anges ne font que transmettre ces noms, ils ne les donnent pas eux-mêmes. Il apparaît bien que ce sera là non pas un nom de parenté, mais de prophétie (saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, II 31 & 32).
[6] Il aurait été contradictoire qu’à l’apparition de celui qui devait être la voix, son père demeurât muet (saint Grégoire de Nazianze : discours XII).
Cette bouche avait été fermée par l’Ange; elle est ouverte par le fils qui avait été promis par l’Ange (saint Maxime de Turin : homélie LXV).
Il convenait que la foi déliât cette langue qui avait été liée par l’incrédulité. Croyons, nous aussi, et notre langue qui demeure embarrassée tant que nous sommes dans les liens de l’incrédulité, saura trouver des paroles pleines de raison. Si nous voulons savoir parler, sachons écrire en esprit les mystères de Dieu : sachons écrire non sur des tablettes, mais dans nos cœurs, tout ce qui annonce le Christ (saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, II 32).
[7] Maintenant encore l’Eglise célèbre cette naissance ; elle ne célèbre que trois naissances, celle du Fils de Dieu, celle de sa mère et celle-ci ; elle sait « que pour l’homme le jour de la mort est meilleur que celui de sa naissance », et que toute naissance humaine est accompagnée de tristesse. C’est pourquoi elle célèbre la mort des martyrs qu’elle appelle leur naissance, car ils naissent vraiment à la vie quand ils se dépouillent de la vie pour le Christ. Mais cette naissance de Jean, l’Eglise la célèbre avec assurance sur la parole si expresse de l’Ange (saint Pierre Damien : sermon XXIII, sur la nativité de saint Jean-Baptiste, 4).
[8] Voyez comme Dieu est bon et comme il pardonne complètement : non seulement il rend ce qu’il avait pris, mais il accorde des faveurs que l’on ne pouvait espérer. Cet homme, tout à l’heure muet, prophétise; ceux qui auront renié Dieu, sous l’action des grâces nouvelles, le loueront. Que personne donc ne perde confiance; que personne, au souvenir des fautes anciennes, ne désespère des dons de Dieu. Dieu sait changer ses jugements, si vous savez renoncer à vos fautes (saint Ambroise : commentaire de l’évangile selon saint Luc, II 33).
[9] Ce cantique contient deux prophéties : l’une relative au Christ, l’autre à Jean. La première est exprimée dans ces paroles qui annoncent la chose comme déjà présente : « Dieu a visité. » Celle qui a rapport au Précurseur sera annoncée tout à l’heure au futur (Origène : homélie X sur l’évangile selon saint Luc).
[10] Ce peuple qu’il a visité, c’est cette nation qui depuis si longtemps portait le nom de peuple de Dieu, et qui depuis longtemps semblait abandonnée de Dieu. C’était aussi ce peuple qui, dans le monde entier, gémissait sous le joug du péché et que le sang du Sauveur allait racheter et dont il allait faire son peuple par cette rédemption (saint Jean Chrysostome : « Contra Judæos et Gentiles quod Christus sit Deus »).
[11] Je pense qu’Abraham, Isaac et Jacob, au jour de l’avènement du Christ, ont joui des effets de sa miséricorde; il n’est pas possible que ceux qui avaient vu de loin son jour et en avaient eu une grande joie, n’aient pas eu une joie plus grande au jour où vint celui dont il est dit, « qu’il a, par le sang de sa croix, fait la paix et sur la terre et dans le ciel » (Origène : homélie X sur l’évangile selon saint Luc).
[12] Toutes les Ecritures de l’ancienne Loi avaient eu pour objet le Christ ; Adam lui-même et tous les patriarches après lui, par leurs paroles ou par leurs actes, avaient rendu témoignage de cette économie qui préparait le Christ (saint Bède le Vénérable).
[13] Nos ennemis sont aussi nos convoitises, qui nous font la guerre dans nos membres, et nos péchés qui nous accablent, et nos faiblesses qui nous tuent, et les terreurs de la conscience qui ne nous laissent aucun repos (Bossuet).
[14] Non plus dans la justice charnelle des Juifs qui mettaient leur confiance dans les victimes et les observances de la Loi, mais dans une justice spirituelle, se traduisant en œuvres bonnes : dans la sainteté qui nous rend dignes de Dieu, et dans la justice qui nous fait accomplir tous nos devoirs envers le prochain; non plus dans une justice extérieure, comme est celle des hommes qui cherchent à plaire aux hommes, mais dans une justice qui agit devant Dieu, qui cherche non l’approbation des hommes, mais celle de Dieu; et cela non pas une fois ou pour un temps, mais tous les jours de la vie (saint Jean Chrysostome : « Contra Judæos et Gentiles quod Christus sit Deus »).
[15] L’ombre de la mort c’est l’oubli envahissant l’âme : de même que la mort met un abîme entre le mort et les régions de la vie, de même l’oubli entre l’âme et l’objet qui s’est éloigné de son souvenir : le peuple juif, ayant oublié Dieu, était dans la mort par rapport à Dieu (saint Grégoire le Grand : « Moralia in Job », XVI 30).
[16] Nous dressons nos pas dans le chemin de la paix quand le mouvement de nos actes est toujours en accord avec la grâce de notre Créateur (saint Grégoire le Grand : homélie XXXIII sur les péricopes évangéliques, 4).
[17] Il y a des hommes qui cultivent en eux la vigueur corporelle pour être vainqueurs dans les combats : l’athlète de Dieu se fortifiait dans l’esprit pour briser la puissance de la chair (Origène : homélie XI sur l’évangile selon saint Luc).

MÉDITATION ET HISTORIQUE
L’Église célèbre la naissance du Sauveur au solstice d’hiver et celle de Jean-Baptiste au solstice d’été. Ces deux fêtes, séparées l’une de l’autre par un intervalle de six mois, appartiennent au cycle de l’Incarnation ; elles sont, par leur objet, dans une mutuelle dépendance ; à cause de ces relations, on peut leur donner le même titre, c’est en latin : nativitas, naissance ; natalis dies, Noël.
Pourquoi célébrer la naissance de Jean-Baptiste, se demande saint Augustin, dans un sermon qui se lit à l’office nocturne ? La célébration de l’entrée de Jésus-Christ dans ce monde s’explique fort bien ; mais les hommes – et Jean-Baptiste en est un – sont d’une condition différente ; s’ils deviennent des saints, leur fête est plutôt celle de leur mort : leur labeur est consommé, leurs mérites sont acquis ; après avoir remporté la victoire sur le monde, ils inaugurent une vie nouvelle qui durera toute l’éternité. Saint Jean-Baptiste est le seul à qui soit réservé cet honneur ; et cela dès le cinquième siècle, car la nativité de la Vierge Marie ne fut instituée que beaucoup plus tard. Ce privilège est fondé sur ce fait que Jean a été sanctifié dès le sein de sa mère Élisabeth, quand elle reçut la visite de Marie sa cousine ; il se trouva délivré du péché originel ; sa naissance fut sainte, on peut donc la célébrer. C’est un homme à part, il n’est inférieur à personne, non surrexit inter natos mulierum major Jobanne Baptista. L’ange Gabriel vint annoncer sa naissance, son nom et sa mission, nous dit saint Maxime, dans une leçon de l’octave ; sa naissance merveilleuse a été suivie d’une existence admirable, qu’un glorieux trépas a couronnée ; l’Esprit Saint l’a prophétisé, un ange l’a annoncé, le Seigneur a célébré ses louanges, la gloire éternelle d’une sainte mort l’a consacré. Pour ces motifs, l’Église du Christ se réjouit dans tout l’univers de la naissance du témoin qui signala aux mortels la présence de celui par lequel leur arrivent les joies de l’éternité.
Saint Augustin, qui s’appliquait à découvrir les raisons mystérieuses des événements, a voulu savoir pourquoi Jésus-Christ est né à l’équinoxe d’hiver et Jean-Baptiste à celui d’été. Dans le sermon du quatrième jour dans l’octave, il nous propose ce qu’il a découvert : Jean est un homme, le Christ est Dieu. Que l’homme se fasse petit, pour que Dieu apparaisse plus grand, suivant ces paroles dites par Jean au sujet du Sauveur : il faut qu’il croisse et que moi, je diminue. Pour que l’homme soit abaissé, Jean naît aujourd’hui, où les jours commencent à diminuer ; pour que Dieu soit exalté, le Christ naît au moment où les jours commencent à grandir. tout cela est très mystérieux. La naissance de Jean-Baptiste, que nous célébrons, est, comme celle du Sauveur, pleine de mystère. Quel est ce mystère, si ce n’est celui de notre humiliation, comme la naissance du Christ est pleine du mystère de notre élévation.
Ces témoignages de saint Maxime et de saint Augustin prouvent que cette fête est l’une des plus anciennes du calendrier. Sa célébration est constatée dès le milieu du quatrième siècle. Elle a déjà sa place parmi les solennités importantes ; on lui donna bientôt une octave et une vigile et elle traversa le moyen âge avec ce complément.
Les Pères du Concile de Bâle, dans leur quarante-troisième session (1441), firent suivre son octave d’une fête nouvelle, la Visitation, et Eugène IV eut soin de confirmer plus tard cette mesure. Ce n’est pas le Concile de Bâle, il est vrai, qui établit cette fête, il n’eut qu’à la fixer au 2 juillet ; son institution remonte au pontificat d’Urbain VI qui espérait, par ce moyen, appeler la protection de Notre Dame sur l’Église menacée d’un nouveau schisme ; la bulle qui lui assignait un jour après l’Annonciation fut promulguée par Boniface IX (1389).
Le Noël d’été a, comme celui d’hiver, son cortège liturgique. Sa vigile est une réduction de l’Avent : L’Église présente à nos réflexions le récit évangélique de la mission de l’ange Gabriel auprès de Zacharie, pour lui prédire la naissance d’un enfant : l’envoyé céleste lui dit qu’il sera grand devant le Seigneur ; l’Esprit Saint le remplira de sa vertu, dès le sein de sa mère ; il convertira un grand nombre de fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ; il précédera le Seigneur, dans l’esprit et la vertu d’Élie ; il conciliera aux fils le cœur des pères ; il amènera les incrédules à la prudence des justes ; il préparera au Seigneur un peuple parfait. L’octave de la fête pourrait fort bien être appelée la circoncision de Jean-Baptiste : en ce jour, son père lui donna son nom et il entonna ce Benedictus Dominus Deus Israël que nous chantons tous les jours de l’année, à l’office du matin, en l’honneur de l’Oriens ex alto. La Visitation est, en quelque sorte, l’épiphanie de Jean-Baptiste : il confesse par un tressaillement la manifestation de Jésus, caché dans le sein maternel. Notre Dame chante au Seigneur le Magnificat anima mea Dominum.Ce Noël d’été précède le Noël d’hiver, comme saint Jean-Baptiste est le précurseur de Jésus-Christ ; elle l’annonce ; nous le verrons paraître quand le soleil sera au terme de ses diminutions.
L’objet historique de la fête et la doctrine qui l’éclaire sont exposés par saint Luc, au chapitre premier de son Évangile. Les trois passages qui nous intéressent sont lus aux messes de la vigile, de la Nativité et de la Visitation ; il est nécessaire d’y ajouter quelques lignes de l’évangile de saint Jean, qui termine la messe : Fuit homo missus a Deo, cui nomen erat Johannes ; his venit in testimonium, ut testimonium perbiberet de lumine, ut omnes crederent per illum ; non erat ille lux, sed ut testimonium perbiret de lumine. Il est le témoin, le précurseur, la voix de Dieu…
Une mission de ce caractère n’a pu échapper aux Prophètes de l’Ancien Testament ; il faut nous attendre à trouver, sous leur plume, des figures lumineuses qui aident à la saisir. Le plus expressif est Jérémie. Le début de sa prophétie s’applique aussi bien à saint Jean-Baptiste qu’à lui-même ; l’analogie est frappante ; il n’y a qu’à le reproduire et chacun, à première vue, pourra s’en convaincre : La parole du Seigneur s’est fait entendre ; il me disait : Je te connaissais avant de te former dans le sein de ta mère ; je t’ai sanctifié avant que tu en sortes ; je t’ai choisi pour être mon prophète devant les nations. Et j’ai bégayé, A, a, a, Seigneur, mon Dieu ; mais je ne sais pas parler, je ne suis qu’un enfant. Et le reste. L’Église fait lire Jérémie aux matines de la fête et à la messe de la vigile. L’épître du jour est empruntée à Isaïe ; c’est de Jean-Baptiste qu’il écrit : Que les îles écoutent ; peuples éloignés, faites attention. Le Seigneur m’a appelé, il s’est souvenu de mon nom dès le sein de ma mère. Il a fait de ma langue un glaive aigu ; il m’a protégé de l’ombre de sa main ; il m’a pris comme une flèche de son choix et il m’a caché dans son carquois… Le Seigneur, qui a fait de moi son serviteur dès le sein maternel, me dit : Je t’ai donné aux nations comme leur lumière pour que tu sois mon salut jusqu’aux extrémités de la terre.
Ces lectures fournissent le texte des antiennes et des répons : l’introït et le graduel enferment, dans leur mélodie, ce que Jérémie et Isaïe ont pu dire de la sanctification de Jean-Baptiste avant sa naissance ; le verset alleluiatique et la communion répètent cette déclaration de Zacharie devant le berceau et les langes de son enfant : Tu, puer, Propheta altissimi vocaberis ; prœibis enim ante faciem Domini parare vias ejus. Tu t’appelleras, enfant, le prophète du Très-Haut ; tu iras devant la face du Seigneur pour lui préparer les voies. Nous retrouvons ces mêmes paroles aux offices du jour et de la nuit : les antiennes, qui accompagnent les psaumes de vêpres, de matines ou de laudes, sont tirées de l’Évangile et des prophètes. Les unes prennent les traits principaux du récit et le reconstituent ; par exemple, celles des laudes et des secondes vêpres : Élisabeth Zachariæ magnum virum genuit, Jobannem prœcursorem Domini, c’est l’annonce de l’événement ; de là, nous passons à la circoncision et à la tradition du nom : Innuebant patri ejus, quem vellet vocari eum ; et scripsit, dicens : Joannes est nomen ejus ; la troisième revient sur la même pensée ; après quoi, il semble que nous soyons mis en présence de l’enfant et, en le saluant nous ne pouvons que lui rendre les témoignages contenus dans l’Évangile : Inter natos mulierum non surrexit major Jobanne Baptista. Les antiennes des premières vêpres traduisent les mêmes impressions et empruntent leurs formules aux mêmes sources : le peuple chrétien se représente la scène et s’approprie les sentiments et le langage de ceux qui remplissent un rôle actif ; avec eux, il dit de Jean : Ipse præbit ante illum in spiritu et virtute Eliæ – Joannes est nomen ejus ; vinum et siceram non bibet. – Ex utero senectutis et sterili Joannes natus est præcursor Domini. Je ne dis rien des antiennes de matines : elles ont ce même caractère. Pendant que l’âme s’applique à suivre le sens des psaumes, l’imagination est occupée par ces souvenirs ; cela ne lui damande guère d’effort ; elle est paisible ; l’esprit, qui reçoit ses impulsions, découvre dans la psalmodie, à la faveur d’aperçus auxquels il n’aurait jamais songé de lui-même, des allusions ingénieuses à la solennité ; la pensée de saint Jean apparaît partout.
Les observations faites au sujet des antiennes valent pour les répons ; on s’exposerait, en les citant, à des répétitions inutiles : ils transportent, dans le chant, des textes connus déjà ; je n’en reproduirai qu’un, d’une facture assez originale. Hic est præcursor dilectus, voici le précurseur bien-aimé, et lucerna lucens ante dominum, et la lumière qui brille devant le Seigneur. Ipse est enim Joannes, qui viam Domino preparavit in eremo, c’est Jean qui a préparé au Seigneur la voie dans le désert, sed et Agnum Dei demonstravit et illuminavit mentes hominum, il a montré l’agneau de Dieu et éclairé l’esprit des hommes. Ipse præibit ante illum in spiritu et virtute Eliæ. En résumé, les antiennes et les répons ne font que répéter ce que l’Évangile présente de saillant ; ces traits sont de nature à pénétrer l’âme de la mission du précurseur et de son importance ; ils accroissent, par leur répétition même, l’admiration pour son caractère et sa personne ; son souvenir prend vie dans le cœur.
L’Ange Gabriel avait annoncé à Zacharie que la naissance de Jean serait, pour un grand nombre, une occasion de joie, multi in nativitate ejus gaudebunt. En souvenir de cette prophétie, sa fête est joyeuse ; elle a pour signe caractéristique une allégresse qui ne se trouve pas ailleurs. L’Église invite les fidèles à s’y abandonner ; il lui suffit de leur répéter, par ses antiennes, les paroles de Gabriel. Mais la piété chrétienne ne s’est pas contentée du chant liturgique pour manifester sa joie ; elle a emprunté, en les transformant, les usages par lesquels les païens célébraient le solstice : on sait que l’instinct qui portait ces derniers à substituer, dans leur vénération religieuse, les forces créées de la nature à leur auteur, les faisait rendre un culte au soleil et au feu dont il est le grand foyer ; leur dévotion s’épanchait en manifestations bruyantes, au moment des équinoxes ; les fêtes, qui bénéficiaient d’une popularité extraordinaire, consistaient surtout en des réjouissances publiques ; la principale était d’allumer de grands feux autour desquels dansait la population. Le paganisme grec et romain avait eu l’art de mêler ainsi son culte à la vie extérieure des peuples, et c’est ce qui contribua le plus à le faire entrer dans les mœurs, si profondément même que ces coutumes ont survécu au paganisme.
Il y avait là, pour les chrétiens, un véritable danger ; tout le monde prenait part à ces réjouissances, qui en elles-mêmes n’avaient rien de condamnable. Mais les circonstances, en les liant à une superstition, les mettaient au service du paganisme naturaliste ; c’était un entraînement auquel on résistait fort mal. Tertullien, le premier, dénonça les chrétiens impudents, qui ne craignaient pas de célébrer ainsi les calendes de janvier, les brumalies et les saturnales. La conversion de l’Empire laissa leur popularité aux réjouissances solsticiales dans l’Afrique romaine, à Rome et dans les Gaules. Les évêques voyaient ce fait avec mécontentement ; saint augustin protestait avec énergie. Habeamus solemnem istum diem, disait-il, non sicut infideles, prpter hunc solem, sed propter eum qui fecit hunc solem, solennisons ce jour, non comme des infidèles, à cause du soleil, mais à cause de celui qui a fait le soleil. Saint Césaire proscrivit, pour les mêmes motifs, ces survivances païennes ; l’évêque franc, auteur des sermons qui nous sont parvenus sous le nom de saint Éloi, défend aux chrétiens de célébrer les solstices par des danses, des caroles et des chants diaboliques. Mais la fidélité aux superstitions pyrolatriques était tenace ; les évêques ne purent en avoir raison. C’est en vain que Charlemagne leur recommanda, par un capitulaire, de proscrire de nouveau ces feux sacrilèges et ces usages païens ; il fallut en prendre son parti et chercher à transformer, par une intention pieuse, l’abus qu’on ne pouvait supprimer. Cette évolution se produisit l’abus qu’on ne pouvait supprimer. Cette évolution se produisit dans le cours du neuvième siècle : on s’apercevait enfin qu’un retour offensif du paganisme n’était plus à craindre ; il était donc inutile de se prémunir contre un ennemi définitivement vaincu.
La réaction contre les pagania solsticiales avait sans nul doute accru la note joyeuse de la fête de saint Jean-Baptiste. Cette joie spirituelle, par son charme, contribuait à détourner les chrétiens de ces réjouissances profanes ; elle servit à ménager l’évolution, qui débarrassa ces dernières de toute pensée superstitieuses, en les associant à la fête de saint Jean-Baptiste. Le solstice d’été tomba dans l’oubli ; les feux furent allumés pour manifester la joie que la naissance du Précurseur causait au monde ; le feu devint ecclésiastique : le clergé alla processionnellement le bénir ; la Jouannée, ainsi que nos pères la nommaient, resta l’une des fêtes les plus populaires et les bourgeois des villes ne l’appréciaient pas moins que les campagnards.
Les Parisiens, entre autres, étaient amateurs des feux de saint Jean ; ils en allumaient un par quartier. Celui de la Bastille passait pour l’un des mieux réussis, la garnison de la forteresse assistait en armes à son embrasement. Il ne valait pas cependant celui de la place de Grève ; on laissait au roi l’honneur de l’allumer : Louis XI le fit en 1471, François Ier en 1528, Henri II et Catherine de Médicis en 1549, Charles IX en 1573, Henri IV en 1596, Louis XIII en 1615 et 1620, Anne d’Autriche en 1616 et 1618, Louis XIV en 1648 ; à partir de cette date, l’honneur d’allumer le feu revint au conseil de ville.
Les hommes de la Révolution furent incapables de comprendre ces réjouissances et elles disparurent, à Paris du moins, en 1789 ; il en fut de même dans la plupart des villes importantes ; à Douai, où la population tenait à ces feux au point d’en allumer un dans chaque rue, tous les soirs du 23 au 29 juin, la police les interdit en 1793 ; ils furent rallumés en 1795 et les années suivantes jusqu’en 1806, sans tenir compte d’une nouvelle défense promulguée en 1797.
Ces réjouissances populaires et religieuses faisaient entrer le sentiment chrétien dans la vie des villages et des villes ; la religion n’était pas reléguée entre les murailles des sanctuaires ; les hommes la connaissaient, ils l’aimaient comme un élément essentiel de leur existence. Les coutumes auxquelles on avait l’esprit de la mêler transmettaient, avec elles, sa pensée d’une génération à l’autre ; cela pouvait aller fort loin, car ces habitudes populaires sont tenaces. Ce fait n’a pas été toujours compris au dix-neuvième siècle. Ces traditions ont eu fréquemment pour adversaires aveugles des catholiques, qualifiés hommes d’œuvre, et des prêtres, qui ont affecté d’y voir des pratiques superstitieuses. C’est ainsi que les feux de saint Jean se sont éteints peu à peu dans un grand nombre de campagnes ; il est juste de dire que saint Jean-Baptiste n’y a pas gagné un rayon de joie spirituelle ; sa fête passe presque inaperçue ; elle attire certainement beaucoup moins de monde à la messe et à la Sainte Table que le premier vendredi du mois.

« You are the Christ. The Son of the Living God. » The Primacy of Peter – Je suppose que l’image fait référence à l’Evangile de Matthieu

21 juin, 2013

http://valtorta.org/who_do_you_say_i_am_defaultpage.asp

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