Archive pour mai, 2013
Réflexions d’un méditant chrétien – Il ne s’agit pas, lorsque l’on prie, de parler à Dieu, mais de l’écouter ou d’être avec lui
28 mai, 2013http://www.meditation-chretienne.org/meditation_chretienne_temoignage.htm
Réflexions d’un méditant chrétien
Il ne s’agit pas, lorsque l’on prie, de parler à Dieu, mais de l’écouter ou d’être avec lui.
John Main, osb
Pendant la méditation il est possible que rien ne se passe ou que nous ne reconnaissions pas le Christ
En revanche, le fait d’avoir pris ce temps d’attention et de silence, en disant le mantra, peut se faire ressentir de façon plus évidente en dehors de la méditation. Pour ma part, il m’arrive régulièrement de vivre une rencontre ou un office d’une façon plus intense, et dans ces cadres-là, il ne fait aucun doute qu’il s’agit du Dieu des chrétiens.
Mais apporter une réponse chrétienne à cette question est en effet complexe. Pour ma part, j’ai croisé plusieurs personnes revenant du bouddhisme pour ancrer leur cheminement dans la foi chrétienne. Ils voyaient une différence décisive au niveau des thèmes qui ont habituellement tendance à fâcher : la conscience du péché et la grâce du pardon.
Cependant, le témoignage qui m’a le plus interpellé est peut-être celui d’Arouna Lipschitz, une femme d’origine juive qui a rejeté sa religion pour devenir moine en Inde pendant 10 ans jusqu’à être ordonné swami (maître hindou). Elle fit ensuite volte-face pour une spiritualité basée sur le développement personnel (pas loin de l’extrême inverse !). Elle dit s’être rendu compte qu’à force de travailler sur son égo, les autres n’existaient plus dans son monde réel : « J’étais installée sur un banc, dans le mal d’une grande ville canadienne, je regardais les gens, me moquant d’eux, de leur façon de marcher, de s’exprimer, de s’habiller et tout à coup, j’ai vu leurs visages, le visage humain de chacun, sa part de vulnérabilité, sa fragilité et donc sa force. Ce regard différent posé sur eux m’a permis de redescendre dans mon cœur et, soudain, de les trouver intéressants et dignes d’être aimés ». Pour elle, la méditation poussée à son extrême dans une quête spirituelle, nous entraîne vers le mystère, l’essence des choses, vers le retour à l’Un, qui gomme la conscience d’altérité (non-dualisme) si importante dans la spiritualité judéo-chrétienne.
L’impression que ces témoignages me donnent c’est qu’il est possible d’aller assez loin et de connaître des expériences de lumières, d’énergies, d’éveil, de réaliser un accomplissement humain, parfois impressionnant, mais qui reste toujours inférieur à la grâce de Dieu révélé comme le tout Autre. Le constat que dresse Saint Paul, et le Christianisme, c’est qu’il est impossible à l’homme d’atteindre Dieu et de réaliser lui-même son salut. L’auteur du « Nuage de l’Inconnaissance » conscidère que cette forme de prière est un don et un appel. Aussi, la méditation n’est idéalement chrétienne que si nous laissons l’Esprit du Christ prier en nous, en y étant attentif, dans la conscience de la présence.
Le staretz Silouane, moine du mont Athos qui pratiquait l’hésychasme (proche de la méditation chrétienne) mettait en garde contre ce qu’il jugeait être des illusions (Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du mont Athos, Vie – Doctrine – Ecrits Edition Présence, Belley, 1982, p. 101. 151-173. 177) :
L’impassibilité n’est pas un au-delà du bien et du mal,
La contemplation ne doit pas résulter d’une contrainte imposée au mental (forcer sur le mantra et adopter une répétition mécanique),
Ne pas confondre l’expérience de Dieu et celle du dépouillement. Si nous ressentons un repos et une douceur particulière c’est d’abord en conséquence d’une libération que permet la méditation. Si nous percevons comme une lumière ce n’est pas encore Dieu, mais la dimension de l’esprit de l’homme (selon l’anthropologie ternaire corps, âme, esprit) créé à l’image de Dieu.
La méditation doit procéder d’un élan vers Dieu, d’un sentiment de retour à Dieu (repentir/métanoia), d’une élévation du cœur.
Les conseils qu’on entendra souvent côté orthodoxe, concernent le faite de mener une vie chrétienne active, de lire et partager la parole au sein de l’église, de ne pas négliger les autres formes de prière. La méditation devient alors la forme de piété la plus élevée qui dépend du reste de l’édifice.
On peut lire ces choses chez John Main et Laurence Freeman qui de mon point de vu ne donnent pas le même rôle à la méditation que celui qu’on peut retrouver dans les spiritualités orientales. De la même manière les musulmans, les juifs, ou les zoroastriens adressent des prières monothéistes à Dieu. Ce n’est pas pour autant que ça prend le même sens que la prière chrétienne. Un méditant non-chrétien pourra avoir une interprétation différente de son expérience elle-même guidée par sa démarche de recherche. Quelqu’un qui n’est pas en recherche risque alors de trouver un vide.
Christian
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L’HISTOIRE DE LA SAINTE VIERGE MARIE
28 mai, 2013http://www.over-blog.com/Lhistoire_de_la_Sainte_Vierge_Marie-1095204432-art409063.html
L’HISTOIRE DE LA SAINTE VIERGE MARIE
Marie, Miryam en hébreu, est la mère de Jésus. Marie, nommée Vierge Marie, Sainte-Marie, Mère de Dieu, Mère de l’Église, occupe une place plus ou moins importante dans les différents religions. Certaines reconnaissent la virginité mariale, d’autres contestent sa naissance de manière immaculée. Il est donc intéressant de voir de plus près l’histoire de Marie et de découvrir certaines de ses apparitions.
Par Framboise
Son Histoire
Dès les premiers siècles, dans les apocryphes bibliques, les parents de Marie sont appelés Joachim et Anne. Tous deux appartiennent à la tribu de Juda, possèdent de grands troupeaux, et mènent une vie sainte, mais sans enfant. Après des années de prières, leur vœu est enfin exaucé : en Judée, au sud d’Israël, c’est la naissance de Marie, Immaculée Conception. Sa naissance, appelée Nativité de la Vierge Marie, est fêtée de 8 novembre.
Joseph, artisan charpentier, vit à Bethléem. Selon les Évangiles, il est juif, de la lignée du roi David. Dans certains textes, il est veuf et père de quatre garçons et deux filles. Dans d’autres, on lit qu’est était célibataire et a vécu chaste toute sa vie. Il se fiance à Marie. Alors qu’ils préparent leur mariage, Marie est enceinte de trois mois. Les Évangiles de Luc et Matthieu rapportent qu’avant qu’ils ne s’installent ensemble. Marie, toujours vierge, se retrouve enceinte. L’archange Gabriel dit alors : « Joseph, fils de David, ne crains pas d’admettre près de toi Marie ton épouse, car celui qu’elle enfantera est issu du Saint-Esprit. On l’appellera Jésus ». La naissance de Jésus est fêtée par les chrétiens le 25 décembre.
Si l’on retrouve Marie dans les différentes religions, certaines ne reconnaissent pas le dogme de l’Immaculée Conception. Les protestants refusent de croire en sa virginité perpétuelle. Pour l’Islam, Marie est une sainte, mais aucun culte ne lui est particulièrement rendu.
Le 15 août, les catholiques fêtent l’Assomption, c’est-à-dire la mort et la montée au ciel de la Vierge Marie. Les orthodoxes la nomment la Dormition.
Ses apparitions dans le monde
La Vierge Marie est apparue plusieurs fois dans le monde. En France, nous retiendrons la rue du Bac, à Paris, en 1800. Puis la Sallete dans l’Isère en 1846, Lourdes, en 1858, où Bernadette Soubirous a vu la Vierge Marie.
Notre-Dame de Guadalupe est le nom donné à la Vierge Marie depuis son apparition au Mexique en 1531. C’est au Portugal, à Fatima, qu’elle apparaîtra en 1917. Depuis l’an 1000, au moins 21000 apparitions ont été recensées, mais une vingtaine seulement ont été reconnues par l’Église.
LITURGIE DES HEURES – OFFICE DES LECTURES – 28 MAI 2013: DES CONFESSIONS DE SAINT AUGUSTIN
28 mai, 2013http://www.aelf.org/office-lectures
LITURGIE DES HEURES – OFFICE DES LECTURES
28 MAI 2013: MARDI, 8ÈME SEMAINE DU TEMPS ORDINAIR, DE LA FÉRIE
DES CONFESSIONS DE SAINT AUGUSTIN
« Je connaîtrai comme je suis connu ».
Je te connaîtrai, ô toi qui me connais, je te connaîtrai comme je suis connu de toi. Tu es la vie de mon âme ; pénètre donc en elle, modèle-la à ton image, qu’elle soit sans tache ni ride pour que tu l’habites et la possèdes entièrement. Telle est mon espérance, voilà pourquoi je parle, et cette espérance fait ma joie, quand ma joie est saine. Quant aux autres biens de cette vie, plus on les pleure, moins ils méritent d’être pleurés ; moins on pleure sur eux, plus ils méritent d’être pleurés.
Voici que tu as aimé la vérité, puisque celui qui fait la vérité vient à la lumière. Je veux donc la faire devant toi, dans mon cœur, par cette « confession », et devant de nombreux témoins par ce livre.
Du reste, Seigneur, le gouffre de la conscience humaine est à découvert devant tes yeux : qu’est-ce qui pourrait donc demeurer caché en moi, même si je ne voulais pas te le confesser ? C’est toi que je cacherais à moi-même, sans pouvoir me cacher à toi. Et maintenant, si mon gémissement témoigne que je me déplais, c’est toi qui m’illumines, qui me plais, que j’aime et que je désire ; de sorte que j’ai honte de moi, je me rejette moi-même pour te préférer ; je ne veux plaire ni à tes yeux ni aux miens, sinon pour toi.
Je suis donc à découvert devant toi, Seigneur, quel que je sois. Et je t’ai dit le fruit que je recherche en te faisant ma confession. Je ne la fais pas avec des sons et des paroles sensibles, mais avec ces paroles de l’âme, cette clameur de la pensée qui atteignent ton oreille. Quand je suis mauvais, ma confession envers toi consiste dans le déplaisir que je me donne ; lorsque je suis bon, la confession que je t’adresse consiste à ne pas m’attribuer ce bien, puisque c’est toi, Seigneur, qui bénis le juste ; mais auparavant, c’est toi qui en avais fait un homme juste, alors qu’il était un impie. Ainsi ma confession, telle que je la fais devant toi, mon Dieu, est silencieuse et ne l’est pas. Elle est silencieuse quant aux paroles, mais elle crie du fond du cœur. ~
C’est toi, Seigneur, qui me juges. Certes, personne, parmi les hommes, ne sait ce qu’il y a dans l’homme, sinon l’esprit de l’homme qui est en lui. Cependant, il y a dans l’homme quelque chose que l’esprit de l’homme lui-même, qui est en lui, ne sait pas. Mais toi, Seigneur, tu sais tout de lui, puisque tu l’as créé. Quant à moi, bien que, devant ton regard, je me méprise et me juge terre et poussière, je sais pourtant de toi quelque chose que j’ignore de moi-même. Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir et non pas encore face à face. C’est pourquoi, tandis que je suis en exil loin de toi, je suis plus près de moi que de toi. Cependant, je sais que nulle violence ne peut t’atteindre, tandis que, pour moi, j’ignore à quelles tentations je suis capable de résister ou non. Mais voici mon espérance : Tu es fidèle et tu ne permets pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces. Avec la tentation, tu nous donnes aussi le moyen d’en sortir et la force de la supporter.
Je vais donc confesser ce que je sais de moi, je vais confesser aussi ce que je ne sais pas de moi. Ce que je sais de moi, je le sais à ta lumière ; et ce que je ne sais pas de moi, je l’ignorerai jusqu’à ce que mon obscurité devienne la lumière de midi sous ton regard.
icons of St. Augustine of Canterbury
27 mai, 2013LUNDI 27 MAI: ST AUGUSTIN DE CANTORBÉRY, ARCHEVÊQUE († V. 604)
27 mai, 2013LUNDI 27 MAI: ST AUGUSTIN DE CANTORBÉRY, ARCHEVÊQUE († V. 604)
MOINE BÉNÉDICTIN ET ARCHEVÊQUE
Aux Ve et VIe siècles, l’île de la Grande-Bretagne évangélisée dès les premiers siècles du christianisme, était retombée dans le paganisme à la suite de l’invasion des Saxons. Le jeune roi de ce temps, Ethelbert, épousa Berthe, princesse chrétienne, fille de Caribert Ier, roi de Paris et petit-fils de Clovis. Berthe consentit à ce mariage à la condition d’avoir sa chapelle et de pouvoir observer librement les préceptes et les pratiques de sa foi avec l’aide et l’appui d’un évêque gallo-franc. L’âme du roi de Kent subissait la salutaire influence de sa pieuse épouse qui le préparait sans le savoir à recevoir le don de la foi.
Le pape Grégoire le Grand jugea le moment opportun pour tenter l’évangélisation de l’Angleterre qu’il souhaitait depuis longtemps. Pour réaliser cet important projet, le souverain pontife choisit le moine Augustin alors prieur du monastère de St-André à Rome. On ne sait absolument rien de la vie de saint Augustin de Cantorbéry avant le jour solennel du printemps 596, où pour obéir aux ordres du pape saint Grégoire le Grand qui avait été son abbé dans le passé, il dut s’arracher à la vie paisible de son abbaye avec quarante de ses moines pour devenir missionnaire.
À Lérins, première étape des moines missionnaires, ce qu’on leur rapporta de la cruauté des Saxons effraya tellement les compagnons d’Augustin, qu’ils le prièrent de solliciter leur rappel du pape. Augustin dut retourner à Rome pour supplier saint Grégoire de dispenser ses moines d’un voyage si pénible, si périlleux et si inutile. Le souverain pontife renvoya Augustin avec une lettre où il prescrivait aux missionnaires de reconnaître désormais le prieur de St-André pour leur abbé et de lui obéir en tout. Il leur recommanda surtout de ne pas se laisser terrifier par tous les racontars et les encouragea à souffrir généreusement pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
Ainsi stimulés, les religieux reprirent courage, se remirent en route et débarquèrent sur la plage méridionale de la Grande-Bretagne. Le roi Ethelbert n’autorisa pas les moines romains à venir le rencontrer dans la cité de Cantorbéry qui lui servait de résidence, mais au bout de quelques jours, il s’en alla lui-même visiter les nouveaux venus. Au bruit de son approche, les missionnaires, avec saint Augustin à leur tête, s’avancèrent processionnellement au-devant du roi, en chantant des litanies.
Ethelbert n’abandonna pas tout de suite les croyances de ses ancêtres. Cependant, il établit libéralement les missionnaires à Cantorbéry, capitale de son royaume, leur assignant une demeure qui s’appelle encore Stable Gate : la porte de l’Hôtellerie, et ordonna qu’on leur fournit toutes les choses nécessaires à la vie.
Vivant de la vie des Apôtres dans la primitive Église, saint Augustin et ses compagnons étaient assidus à l’oraison, aux vigiles et aux jeûnes. Ils prêchaient la parole de vie à tous ceux qu’ils abordaient, se comportant en tout selon la sainte doctrine qu’ils propageaient, prêts à tout souffrir et à mourir pour la vérité. L’innocence et la simplicité de leur vie, la céleste douceur de leur enseignement, parurent des arguments invincibles aux Saxons qui embrassèrent le christianisme en grand nombre.
Charmé comme tant d’autres par la pureté de la vie de ces hommes, séduit par les promesses dont plus d’un miracle attestait la vérité, le noble et vaillant Ethelbert demanda lui aussi le baptême qu’il reçut des mains de saint Augustin. Sa conversion amena celle d’une grande partie de ses sujets. Comme le saint pape Grégoire le Grand lui recommanda de le faire, le roi proscrivit le culte des idoles, renversa leurs temples et établit de bonnes mœurs par ses exhortations, mais encore plus par son propre exemple.
En 597, étant désormais à la tête d’une chrétienté florissante, saint Augustin de Cantorbéry se rendit à Arles, afin d’y recevoir la consécration épiscopale, selon le désir du pape saint Grégoire. De retour parmi ses ouailles, à la Noël de la même année, dix mille Saxons se présentèrent pour recevoir le baptême.
De plus en plus pénétré de respect et de dévouement pour la sainte foi, le roi abandonna son propre palais de Cantorbéry au nouvel archevêque. À côté de cette royale demeure, on construisit une basilique destinée à devenir la métropole de l’Angleterre. Saint Augustin en devint le premier archevêque et le premier abbé.
En le nommant primat d’Angleterre, le pape saint Grégoire le Grand lui envoya douze nouveaux auxiliaires, porteurs de reliques et de vases sacrés, de vêtements sacerdotaux, de parements d’autels et de livres destinés à former une bibliothèque ecclésiastique. Le souverain pontife conféra aussi au nouveau prélat le droit de porter le pallium en célébrant la messe, pour le récompenser d’avoir formé la nouvelle Église d’Angleterre par ses inlassables travaux apostoliques. Cet honneur insigne devait passer à tous ses successeurs sur le siège archiépiscopal d’Angleterre. Le pape lui donna également le pouvoir d’ordonner d’autres évêques afin de constituer une hiérarchie régulière dans ce nouveau pays catholique. Il le constitua aussi métropolitain des douze évêchés qu’il lui ordonna d’ériger dans l’Angleterre méridionale.
Les sept dernières années de sa vie furent employées à parcourir le pays des Saxons de l’Ouest. Même après sa consécration archiépiscopale, saint Augustin voyageait en véritable missionnaire, toujours à pied et sans bagage, entremêlant les bienfaits et les prodiges à ses prédications. Rebelles à la grâce, les Saxons de l’Ouest refusèrent d’entendre Augustin et ses compagnons, les accablèrent d’avanies et d’outrages et allèrent jusqu’à attenter à leur vie afin de les éloigner.
Au début de l’an 605, deux mois après la mort de saint Grégoire le Grand, son ami et son père, saint Augustin, fondateur de l’Église anglo-saxonne, alla recueillir le fruit de ses multiples travaux. Avant de mourir, il nomma son successeur sur le siège de Cantorbéry.
Selon la coutume de Rome, le grand missionnaire fut enterré sur le bord de la voie publique, près du grand chemin romain qui conduisait de Cantorbéry à la mer, dans l’église inachevée du célèbre monastère qui allait prendre et garder son nom.
Boll., Paris, éd. 1874, tome 6, p. 193-199 — Marteau de Langle de Cary, 1959, tome II, p. 277-279 — l’Abbé J. Sabouret, édition 1922, p. 199-200
CAPACITÉ DE DIEU
27 mai, 2013http://trappistine.org/francais/capacity.html
CAPACITÉ DE DIEU
Nous avons tous, sans exception, une capacité de Dieu. Nous la portons en nous comme un trésor sans prix, dans un vase d’argile. Cette capacité de Dieu n’est pas qu’une qualité ou un aspect de notre être : elle nous constitue réellement. Nous sommes capacité de Dieu! Nous sommes une ouverture à Dieu. Sans Dieu, nous sommes incomplets, inachevés. Cette capacité de Dieu habite notre cœur et le rend immense – assez vaste pour contenir l’éternel.
Cette capacité de Dieu n’est pas en nous immuable et statique, sans vitalité. Elle est éminemment dynamique et vivante – une tendance vers Dieu, un élan qui nous porte au-delà de nous-mêmes, trace de transcendance inscrit dans notre être. C’est aussi un désir, une soif, une nostalgie, une aspiration qui, pénétrée par l’Esprit, s’enrichit d’instincts et d’attraits divins. L’éveil de cette capacité de Dieu, de cette tendance vers Lui, est en même temps la libération d’un mouvement spirituel intérieur. Il faut que, petit à petit, notre être ne fasse plus qu’un avec ce mouvement profond.
Par le fait même que nous soyons créés à l’image de Dieu, nous avons une capacité de Dieu et cela est un aspect très positif de notre nature humaine. Mais on peut aussi considérer et expérimenter cet état de chose sous un autre aspect que celui d’une potentialité d’épanouissement. On peut l’aborder également comme une réalité inachevée, incomplète. Nous sommes l’image de Dieu, oui. Mais nous ne sommes pas encore sa ressemblance. Nous avons une capacité de Dieu, oui. Mais elle n’est pas encore pleinement réalisée. Non seulement l’humain est capable de et faite pour une relation intime avec Dieu, mais il en a radicalement besoin pour atteindre sa perfection. Ainsi, expérimenter notre capacité pour le divin c’est, en même temps, expérimenter la grandeur et l’indigence de l’être humain – tous les deux nous poussant en avant dans notre quête de Dieu.
C’est ainsi que certaines personnes sont conduites à la vie monastique, car dans un monastère, la vie entière est orientée vers cette recherche consumante qui pénètre tout. A travers la liturgie, la lectio divina, la prière privée, l’étude, la vie communautaire et les autres observances monastiques essentielles, cette recherche de Dieu se poursuit sans répit. Toute l’ordonnance de la vie d’un monastère cistercien est orientée vers Dieu, mais chose plus importante c’est que, peu à peu, le cœur de chacune des habitantes se tourne vraiment vers Dieu. Bien sûr c’est le projet de toute une vie, car il s’agit ici d’une transformation de l’être et pas simplement de suivre une règle. La vie monastique se situe, pourrait-on dire, dans l’aspiration profonde de toute l’humanité vers Dieu. Elle est essentiellement mouvement-vers et s’inscrit au cœur même de notre nature, là où réside l’ultime et fondamentale liberté, là où l’on choisit de se tourner vers Dieu ou de s’en détourner. On voit ici l’importance et la subtilité de notre vœu d’obéissance. Ce mouvement-vers est notre chemin, est notre prière – une prière vraie qui transforme et qui divinise.
Abbaye Notre-Dame de l’Assomption Abbey
SAINTE TRINITÉ
25 mai, 2013SAINTE TRINITÉ, SOLENNITÉ – LITURGIE DES HEURES – OFFICE DES LECTURES, TE DEUM
25 mai, 2013http://www.aelf.org/office-lectures
SAINTE TRINITÉ, SOLENNITÉ
LITURGIE DES HEURES – OFFICE DES LECTURES, TE DEUM
LETTRE DE SAINT ATHANASE
A SÉRAPION, ÉVÊQUE DE THMUIS
Bienheureuse Trinité, un seul Dieu !
Étudions la tradition antique, la doctrine et la foi de l’Église catholique. Le Seigneur l’a donnée, les Apôtres l’ont annoncée, les Pères l’ont gardée. C’est sur elle, en effet, que l’Église a été fondée et, si quelqu’un s’en écarte, il ne peut plus être chrétien ni en porter le nom.
Il y a donc une Trinité sainte et parfaite, reconnue comme Dieu dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; elle ne comporte rien d’étranger, rien qui lui soit mêlé de l’extérieur ; elle n’est pas constituée du Créateur et du créé, mais elle est tout entière puissance créatrice et productrice. Elle est semblable à elle-même, indivisible par sa nature, et son activité est unique. En effet, le Père fait toutes choses par le Verbe dans l’Esprit Saint, et c’est ainsi que l’unité de la sainte Trinité est sauvegardée. C’est ainsi que dans l’Église est annoncé un seul Dieu, qui règne au-dessus de tous, par tous et en tous. Au-dessus de tous, comme Père, comme principe et source ; par tous, par le Verbe ; en tous, dans l’Esprit Saint. ~
Saint Paul, ~ écrivant aux Corinthiens, à propos des dons spirituels, rapporte toutes choses à un seul Dieu, le Père, comme à un seul chef, lorsqu’il dit : Les dons de la grâce sont variés, mais c ‘est toujours le même Esprit ; les ministères dans l’Église sont variés, mais c’est toujours le même Dieu, qui fait tout en tous. Car les dons que l’Esprit distribue à chacun sont donnés de la part du Père par le Verbe. En effet, tout ce qui est au Père est au Fils ; c’est pourquoi les biens donnés par le Fils dans l’Esprit sont les dons spirituels du Père. Quand l’Esprit est en nous, le Verbe qui nous le donne est en nous, et dans le Verbe se trouve le Père. Et c’est ainsi que s’accomplit la parole : Nous viendrons chez lui et nous irons demeurer auprès de lui. Là où est la lumière, là aussi est son éclat ; là où est son éclat, là aussi est son activité et sa grâce resplendissante.
C’est cela encore que Paul enseignait dans la seconde lettre aux Corinthiens : Que la grâce de Jésus Christ notre Seigneur, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous. En effet, la grâce et le don accordés dans la Trinité sont donnés de la part du Père, par le Fils, dans l’Esprit Saint. De même que la grâce accordée vient du Père par le Fils, ainsi la communion au don ne peut se faire en nous sinon dans l’Esprit Saint. C’est en participant à lui que nous avons l’amour du Père, la grâce du Fils et la communion de l’Esprit Saint.
Nul ne saurait unir
les enfants de la terre,
mais l’amour veut tout rassembler.
R/ Joie de l’homme sauvé,
monte jusqu’à nos lèvres !
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TE DEUM
À toi Dieu, notre louange !
Nous t’acclamons, tu es Seigneur !
À toi Père éternel,
L’hymne de l’univers.
Devant toi se prosternent les archanges,
les anges et les esprits des cieux ;
ils te rendent grâce ;
ils adorent et ils chantent :
Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l’univers ;
le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.
C’est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs ;
c’est toi que par le monde entier
l’Église annonce et reconnaît.
Dieu, nous t’adorons :
Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.
Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Seigneur de la gloire,
tu n’as pas craint de prendre chair
dans le corps d’une vierge
pour libérer l’humanité captive.
Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant
les portes du Royaume ;
tu règnes à la droite du Père ;
tu viendras pour le jugement.
Montre-toi le défenseur et l’ami
des hommes sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
dans ta joie et dans ta lumière.