Archive pour le 27 mai, 2013

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27 mai, 2013

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LUNDI 27 MAI: ST AUGUSTIN DE CANTORBÉRY, ARCHEVÊQUE († V. 604)

27 mai, 2013

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LUNDI 27 MAI: ST AUGUSTIN DE CANTORBÉRY, ARCHEVÊQUE († V. 604)

MOINE BÉNÉDICTIN ET ARCHEVÊQUE

Aux Ve et VIe siècles, l’île de la Grande-Bretagne évangélisée dès les premiers siècles du christianisme, était retombée dans le paganisme à la suite de l’invasion des Saxons. Le jeune roi de ce temps, Ethelbert, épousa Berthe, princesse chrétienne, fille de Caribert Ier, roi de Paris et petit-fils de Clovis. Berthe consentit à ce mariage à la condition d’avoir sa chapelle et de pouvoir observer librement les préceptes et les pratiques de sa foi avec l’aide et l’appui d’un évêque gallo-franc. L’âme du roi de Kent subissait la salutaire influence de sa pieuse épouse qui le préparait sans le savoir à recevoir le don de la foi.
Le pape Grégoire le Grand jugea le moment opportun pour tenter l’évangélisation de l’Angleterre qu’il souhaitait depuis longtemps. Pour réaliser cet important projet, le souverain pontife choisit le moine Augustin alors prieur du monastère de St-André à Rome. On ne sait absolument rien de la vie de saint Augustin de Cantorbéry avant le jour solennel du printemps 596, où pour obéir aux ordres du pape saint Grégoire le Grand qui avait été son abbé dans le passé, il dut s’arracher à la vie paisible de son abbaye avec quarante de ses moines pour devenir missionnaire.
À Lérins, première étape des moines missionnaires, ce qu’on leur rapporta de la cruauté des Saxons effraya tellement les compagnons d’Augustin, qu’ils le prièrent de solliciter leur rappel du pape. Augustin dut retourner à Rome pour supplier saint Grégoire de dispenser ses moines d’un voyage si pénible, si périlleux et si inutile. Le souverain pontife renvoya Augustin avec une lettre où il prescrivait aux missionnaires de reconnaître désormais le prieur de St-André pour leur abbé et de lui obéir en tout. Il leur recommanda surtout de ne pas se laisser terrifier par tous les racontars et les encouragea à souffrir généreusement pour la gloire de Dieu et le salut des âmes.
Ainsi stimulés, les religieux reprirent courage, se remirent en route et débarquèrent sur la plage méridionale de la Grande-Bretagne. Le roi Ethelbert n’autorisa pas les moines romains à venir le rencontrer dans la cité de Cantorbéry qui lui servait de résidence, mais au bout de quelques jours, il s’en alla lui-même visiter les nouveaux venus. Au bruit de son approche, les missionnaires, avec saint Augustin à leur tête, s’avancèrent processionnellement au-devant du roi, en chantant des litanies.
Ethelbert n’abandonna pas tout de suite les croyances de ses ancêtres. Cependant, il établit libéralement les missionnaires à Cantorbéry, capitale de son royaume, leur assignant une demeure qui s’appelle encore Stable Gate : la porte de l’Hôtellerie, et ordonna qu’on leur fournit toutes les choses nécessaires à la vie.
Vivant de la vie des Apôtres dans la primitive Église, saint Augustin et ses compagnons étaient assidus à l’oraison, aux vigiles et aux jeûnes. Ils prêchaient la parole de vie à tous ceux qu’ils abordaient, se comportant en tout selon la sainte doctrine qu’ils propageaient, prêts à tout souffrir et à mourir pour la vérité. L’innocence et la simplicité de leur vie, la céleste douceur de leur enseignement, parurent des arguments invincibles aux Saxons qui embrassèrent le christianisme en grand nombre.
Charmé comme tant d’autres par la pureté de la vie de ces hommes, séduit par les promesses dont plus d’un miracle attestait la vérité, le noble et vaillant Ethelbert demanda lui aussi le baptême qu’il reçut des mains de saint Augustin. Sa conversion amena celle d’une grande partie de ses sujets. Comme le saint pape Grégoire le Grand lui recommanda de le faire, le roi proscrivit le culte des idoles, renversa leurs temples et établit de bonnes mœurs par ses exhortations, mais encore plus par son propre exemple.
En 597, étant désormais à la tête d’une chrétienté florissante, saint Augustin de Cantorbéry se rendit à Arles, afin d’y recevoir la consécration épiscopale, selon le désir du pape saint Grégoire. De retour parmi ses ouailles, à la Noël de la même année, dix mille Saxons se présentèrent pour recevoir le baptême.
De plus en plus pénétré de respect et de dévouement pour la sainte foi, le roi abandonna son propre palais de Cantorbéry au nouvel archevêque. À côté de cette royale demeure, on construisit une basilique destinée à devenir la métropole de l’Angleterre. Saint Augustin en devint le premier archevêque et le premier abbé.
En le nommant primat d’Angleterre, le pape saint Grégoire le Grand lui envoya douze nouveaux auxiliaires, porteurs de reliques et de vases sacrés, de vêtements sacerdotaux, de parements d’autels et de livres destinés à former une bibliothèque ecclésiastique. Le souverain pontife conféra aussi au nouveau prélat le droit de porter le pallium en célébrant la messe, pour le récompenser d’avoir formé la nouvelle Église d’Angleterre par ses inlassables travaux apostoliques. Cet honneur insigne devait passer à tous ses successeurs sur le siège archiépiscopal d’Angleterre. Le pape lui donna également le pouvoir d’ordonner d’autres évêques afin de constituer une hiérarchie régulière dans ce nouveau pays catholique. Il le constitua aussi métropolitain des douze évêchés qu’il lui ordonna d’ériger dans l’Angleterre méridionale.
Les sept dernières années de sa vie furent employées à parcourir le pays des Saxons de l’Ouest. Même après sa consécration archiépiscopale, saint Augustin voyageait en véritable missionnaire, toujours à pied et sans bagage, entremêlant les bienfaits et les prodiges à ses prédications. Rebelles à la grâce, les Saxons de l’Ouest refusèrent d’entendre Augustin et ses compagnons, les accablèrent d’avanies et d’outrages et allèrent jusqu’à attenter à leur vie afin de les éloigner.
Au début de l’an 605, deux mois après la mort de saint Grégoire le Grand, son ami et son père, saint Augustin, fondateur de l’Église anglo-saxonne, alla recueillir le fruit de ses multiples travaux. Avant de mourir, il nomma son successeur sur le siège de Cantorbéry.
Selon la coutume de Rome, le grand missionnaire fut enterré sur le bord de la voie publique, près du grand chemin romain qui conduisait de Cantorbéry à la mer, dans l’église inachevée du célèbre monastère qui allait prendre et garder son nom.

Boll., Paris, éd. 1874, tome 6, p. 193-199 — Marteau de Langle de Cary, 1959, tome II, p. 277-279 — l’Abbé J. Sabouret, édition 1922, p. 199-200

CAPACITÉ DE DIEU

27 mai, 2013

http://trappistine.org/francais/capacity.html

CAPACITÉ DE DIEU

Nous avons tous, sans exception, une capacité de Dieu. Nous la portons en nous comme un trésor sans prix, dans un vase d’argile. Cette capacité de Dieu n’est pas qu’une qualité ou un aspect de notre être : elle nous constitue réellement. Nous sommes capacité de Dieu! Nous sommes une ouverture à Dieu. Sans Dieu, nous sommes incomplets, inachevés. Cette capacité de Dieu habite notre cœur et le rend immense – assez vaste pour contenir l’éternel.
Cette capacité de Dieu n’est pas en nous immuable et statique, sans vitalité. Elle est éminemment dynamique et vivante – une tendance vers Dieu, un élan qui nous porte au-delà de nous-mêmes, trace de transcendance inscrit dans notre être. C’est aussi un désir, une soif, une nostalgie, une aspiration qui, pénétrée par l’Esprit, s’enrichit d’instincts et d’attraits divins. L’éveil de cette capacité de Dieu, de cette tendance vers Lui, est en même temps la libération d’un mouvement spirituel intérieur. Il faut que, petit à petit, notre être ne fasse plus qu’un avec ce mouvement profond.
Par le fait même que nous soyons créés à l’image de Dieu, nous avons une capacité de Dieu et cela est un aspect très positif de notre nature humaine. Mais on peut aussi considérer et expérimenter cet état de chose sous un autre aspect que celui d’une potentialité d’épanouissement. On peut l’aborder également comme une réalité inachevée, incomplète. Nous sommes l’image de Dieu, oui. Mais nous ne sommes pas encore sa ressemblance. Nous avons une capacité de Dieu, oui. Mais elle n’est pas encore pleinement réalisée. Non seulement l’humain est capable de et faite pour une relation intime avec Dieu, mais il en a radicalement besoin pour atteindre sa perfection. Ainsi, expérimenter notre capacité pour le divin c’est, en même temps, expérimenter la grandeur et l’indigence de l’être humain – tous les deux nous poussant en avant dans notre quête de Dieu.
C’est ainsi que certaines personnes sont conduites à la vie monastique, car dans un monastère, la vie entière est orientée vers cette recherche consumante qui pénètre tout. A travers la liturgie, la lectio divina, la prière privée, l’étude, la vie communautaire et les autres observances monastiques essentielles, cette recherche de Dieu se poursuit sans répit. Toute l’ordonnance de la vie d’un monastère cistercien est orientée vers Dieu, mais chose plus importante c’est que, peu à peu, le cœur de chacune des habitantes se tourne vraiment vers Dieu. Bien sûr c’est le projet de toute une vie, car il s’agit ici d’une transformation de l’être et pas simplement de suivre une règle. La vie monastique se situe, pourrait-on dire, dans l’aspiration profonde de toute l’humanité vers Dieu. Elle est essentiellement mouvement-vers et s’inscrit au cœur même de notre nature, là où réside l’ultime et fondamentale liberté, là où l’on choisit de se tourner vers Dieu ou de s’en détourner. On voit ici l’importance et la subtilité de notre vœu d’obéissance. Ce mouvement-vers est notre chemin, est notre prière – une prière vraie qui transforme et qui divinise.

 Abbaye Notre-Dame de l’Assomption Abbey