Archive pour le 22 mai, 2013

Sainte Rita de Cascia

22 mai, 2013

Sainte Rita de Cascia dans images sacrée hc_01

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22 MAI : SAINTE RITA DE CASCIA

22 mai, 2013

http://missel.free.fr/Sanctoral/05/22.php

22 MAI : SAINTE RITA DE CASCIA

SOMMAIRE :
 BIOGRAPHIE
 LITANIES

Biographie
Sainte Rita naquit en Italie, à Rocca Poréna, petit hameau de Cascia[1], le 22 mai 1381. Ses parents[2] l’avaient longtemps demandée au Seigneur et, alors que tout espoir semblait perdu, sa mère avait reçu de Dieu l’assurance que sa prière était exaucée. Selon une inspiration céleste, l’enfant du miracle fut appelée Rita, diminutif de Margarita, ce qui signife « perle précieuse. »
Peu de temps après son baptême, tandis que Rita reposait paisiblement dans une corbeille d’osier, sous la garde de ses parents qui travaillaient aux champs, un essaim d’abeilles vint bourdonner autour de son berceau. Entrant dans la bouche entr’ouverte de Rita, les abeilles y déposèrent leur miel sans lui faire aucun mal. Loin de gâter leur fille unique par une éducation sans fermeté, les vieux parents s’appliquèrent à la former à la vertu. Obéissante et courageuse, Rita travaillait de bon cœur, aidant ses parents dans les soins du ménage.
Ne voulant se faire remarquer que de Dieu seul, Rita sacrifiait dans sa toilette les frivolites qui auraient pu la rendre plus gracieuse. Sa douceur, sa charité envers les pauvres, étaient remarquables. Rita ne savait guère lire ni écrire mais elle savait regarder et comprendre son crucifix. Seule dans sa chambre, elle priait longuement devant l’image de Jésus. En son cœur grandissait le désir de mener une vie de pénitence et ses yeux se tournaient avec ardeur vers le monastère de Cascia.
Tandis que Rita se disposait à entrer au cloître, ses parents recevaient pour elle une demande en mariage. Le prétendant, Paul de Ferdinand, dit « Ferdinando », était un homme violent. Craignant de s’attirer des représailles par un refus, les parents promirent la main de leur fille. Consternée, Rita supplia Dieu de mettre obstacle à ce projet. Les voies de Dieu sont impénétrables : en la chargeant de cette croix, mais Dieu voulait donner aux épouses malheureuses un éclatant modèle de patience. Ferdinando fut pour son épouse un véritable tyran. Dominé par un esprit de méchanceté, faisant de son foyer un enfer. Jamais content, se fâchant pour un rien, il accablait d’injures la timide Rita qui frémissait de peur. Il avait la boisson mauvaise et sa pauvre femme dut subir ses fureurs et ses brusques colères[3].
Qu’aurait fait une épouse ordinaire avec un tel mari ? Mais Rita avait contemplé Jésus dans sa Passion : injuriée, elle ne répondait pas ; frappée, elle souffrait en silence. Sa patience était si héroïque, que ses voisines l’appelaient « la femme sans rancune. » Elle gravissait son calvaire en priant pour la conversion de son indigne époux. Après dix-huit ans, le miracle se produisit : touché par 1a grâce, Ferdinando se jeta aux pieds de sa vertueuse épouse, lui demanda pardon et promit de se corriger. Il tint parole. Alors commença pour Rita une vie nouvelle. Néanmoins, Ferdinando s’était créé beaucoup d’ennemis qui, sachant que le nouveau converti sortait désormais sans armes, en profitèrent pour assouvir leur vengeance. Un soir qu’il rentrait à Rocca Paréna par un sentier désert, Ferdinando fut attaqué et lâchement poignardé[4]. La douleur de Rita fut extrême, pourtant elle puisa dans sa foi la force de pardonner aux meurtriers de son mari.
Ses deux grands fils qui ne ressemblaient pas à leur mère, prirent la résolution de venger leur père. Les ayant en vain supllié de ne pas verser le sang, Rita se tourna vers Dieu et fit cette prière héroïque : « Seigneur, prenez les plutôt que les laisser devenir criminels. » Peu de temps après les jeunes gens tombaient malades et mouraient à peu d’intervalle l’un de l’autre, après s’être reconciliés avec Dieu.
Restée seule, Rita qui songeait à réaliser son désir de vie religieuse, alla frapper à la porte du mon.astère de Cascia, mais comme jamais encore une veuve n’avait été admise dans la communauté, l’abbesse la refusa. Par deux fois elle renouvela sans succès sa démarche, puis s’adressa à Dieu et « la Sainte des Impossibles » fut miraculeusement exaucée.
Une nuit qu’elle veillait en priant, elle s’entendit appeler ; elle se leva et ouvrit la porte derrière laquelle elle vit les saints qu’elle avait invoqués : saint Jean-Baptiste, saint Augustin et saint Nicolas de Tolentino. Comme dans un rêve, elle les suivit, parcourant les ruelles désertes et sombres qui la menèrent devant le couvent. Comme manœuvrée par une main invisible, la porte s’ouvrit pour la recevoir. Les saints compagnons disparurent et Rita se retrouva seule à l’intérieur de la chapelle où la trouvèrent les religieuses. Le miracle était si évident qu’on la reçut cette fois-ci avec joie.
Pour mettre la bonne novice à l’épreuve, l’abbesse lui ordonna d’arroser matin et soir un arbre mort situé a l’entrée du couvent. Voyant dans cet ordre l’expression de la volonté de Dieu, Rita accomplissait avec soin ce travail inutile et ridicule en apparence. Dieu allait montrer d’une manière éclatante combien cet acte d’obéissance lui était agréable. Un beau matin les sœurs ouvrirent des yeux étonnés : la vie était revenue dans ce bois aride. Des feuilles naissantes apparurent et une belle vigne se développa donnant en temps voulu des raisins exquis.
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime. » Ces paroles de Jésus avaient dans l’âme de Rita une résonance profonde. Son ardent désir de compatir à la Passion du Sauveur était si véhément qu’on la trouvait souvent en larmes devant la Croix, souffrant en son âme le martyre du Christ. Un jour qu’elle était prosternée devant l’image du crucifix, elle supplia Notre Seigneur de lui faire prendre part à ses douleurs et de ressentir en sa chair la souffrance de ses blessures.
Une épine de la couronne se détacha du crucifix et vint se planter violemment au front de Rita qui tomba évanouie. La plaie resta toujours ouverte, devint purulente et l’odeur nauséubonde qui s’en dégageait obligea Rita à se retirer dans une cellule complètement à l’écart de la communauté où elle resta quinze ans.
En 1450 le pape Nicolas V accorda l’indulgence du Jubilé que l’on gagnait en allant à Rome pour vénérer les reliques de la Passion du Seigneur. Rita sollicita la permission de se joindre a ses sœurs pour le pèlerinage, mais l’abbesse refusa à cause de la plaie au front. Rita demanda à Jésus la grâce de cicatriser sa blessure jusqu’à son retour de Rome, tout en conservant la douleur. La plaie se ferma et Rita put partir pour Rome.
Au retour Rita tomba gravement malade. Sa plaie, ouverte à nouveau, la faisait beaucoup souffrir, son estomac délabré par des jeûnes rigoureux ne pouvait supporter aucune nourriture, hormis l’hostie. Elle restait étendue tout le jour sur sa dure paillasse. Ses jours semblaient comptés. Elle resta pourtant ainsi entre la vie et la mort pendant quatre ans.
Ces longues années de douleurs intolerables achevèrent de graver en son âme les traits du divin crucifié.
Un jour qu’une de ses parentes venue la visiter lui demandait ce qui pourrait lui faire plaisir, Rita répondit : « Je voudrais que tu me cueilles une rose dans le jardin de mes parents. » Or, on était au cœur de l’hiver et la campagne était sous la neige. La cousine alla toute même à Rocca Poréna où, en pénétrant dans le jardin, elle aperçut sur les branches épineuses, une rose splendide qu’elle cueillit et qu’elle porta à la mourante. « Puisque tu as été si aimable, retourne au jardin et, cette fois, rapporte m’en deux ligues fraîches. » Sans plus d’hésitation la messagère sortit en courant et trouva sur le figuier du jardin les deux figues.
Rita attendait dans la paix l’heure de Dieu. Un jour sa chambre fut innondée de lumière où apparurent Jésus et Marie qui lui annoncèrent son départ vers le ciel. Trois jours après cette apparition, Rita, serrant sur son cœur le crucifix qu’elle avait tant aimé, rendit son âme à Dieu (22 mai 1457). Elle avait soixante-seize ans. Son visage émacié prit un air de beauté incomparable, l’horrible plaie se changea en un rubis éclatant, exhalant un suave parfum. Pour annoncer sa mort, les cloches du monastère s’ébranlèrent d’elles-mêmes, et la foule accourue défila devant sa dépouille glorieuse.
Vêtu de l’habit des religieuses de l’ordre de Saint-Augustin, le corps de Sainte Rita repose dans une châsse en verre en l’église de Cascia où il est encore intact. En 1628, lors des fêtes de la béatification, on vit les yeux s’ouvrir pendant quelques instants. D’autres fois, comme il est attesté par un document officiel du 16 mai 1682, conservé aux archives de Cascia, le saint corps se souleva jusqu’à toucher le plafond de la châsse. Souvent aussi, dit la bulle de canonisation, un parfum suave s’exhalait de la dépouille pour embaumer le monastère et les pélerins.
En 1900, le pape Léon XIII, après l’examen minutieux de nombreux miracles, plaça la bienheureuse Rita au nombre des saints et composa lui même un office spécial en son honneur.

NOTES
[1] Cascia, aujourd’hui dans le diocèse de Norcia (depuis 1820), était alors dans le diocèse de Spolète.
[2] On ne peut dire avec une certitude absolue qui étaient les parents de sainte Rita. Si l’on ne peut répondre avec une certitude absolue à cette question, cela vient de ce que, à cette époque, les registres paroissiaux des baptêmes n’étaient pas tenus pour le bon peuple et que seule la naissance des très grands personnages laissait sa trace certaine dans des documents écrits du temps. Pourtant, comme Rita figurait, au couvent de Cascia, sous le nom de « Rita d’Antonio », nous sommes portés à croire que son père se nommait Antonio, ou Antoine. Dans un autre document écrit, non pour sa naissance mais, à la demande de son monastère, pour la constatation notariée d’un de ses nombreux miracles, après sa mort, on la nomme « Rita d’Antonio Mancini ». De nos jours encore, la maison où elle passa son enfance, en son village natal, est connue sous le nom de « Casa Mancini ». Dans le même document, la mère de sainte Rita est appelée « Amata ». Les parents de sainte Rita étaient de très modestes cultivateurs, en un pays de très pauvre culture.
[3] Lors de son mariage, sainte Rita avait probablement dix-huit ans, et l’on peut le situer en 1399.
[4] Si l’on considère que sainte Rita s’est mariée en 1399, l’assassinat de Ferdinando qui se situe dix-huit ans plus tard, serait donc en 1417.

LITANIES DE STE RITA
Seigneur, ayez pitié de nous. Seigneur, ayez pitié de nous.
O Christ, ayez pitié de nous. O Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous. Seigneur, ayez pitié de nous.
 Père du Ciel qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils, Rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Saint-Esprit qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Trinité qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
 Sainte Marie Immaculée Mère de Dieu, priez pour nous.
Sainte Marie, Reine et réconfort des affligés, priez pour nous.
Marie, Reine de tous les saints,  priez pour nous.
Marie,protectrice aimante de sainte Rita,  priez pour nous.
Sainte Rita, notre avocate toute puissante, priez pour nous.
Sainte Rita don choisi du ciel, priez pour nous.
Sainte Rita prédestinée à 1a gloire, priez pour nous.
Sainte Rita, admirable dès l’enfance, priez pour nous.
Sainte Rita, désireuse de la solitude, priez pour nous.
Sainte Rita, modèle de pureté, priez pour nous.
Sainte Rita, exemple d’amabilité, priez pour nous.
Sainte Rita, miroir d’obéissance, priez pour nous.
Sainte Rita, modèle des épouses et des mères, priez pour nous.
Sainte Rita invincible dans la patience, priez pour nous.
Sainte Rita,admirable d’énergie, priez pour nous.
Sainte Rita, héroïque dans le sacrifice, priez pour nous.
Sainte Rita, généreuse dans le pardon, priez pour nous.
Sainte Rita, martyre de pénitence, priez pour nous.
Sainte Rita, veuve trés sainte, priez pour nous.
Sainte Rita, magnifique pour les pauvres, priez pour nous.
Sainte Rita, prompte à suivre la sainte vocation, priez pour nous.
Sainte Rita, miraculeusement appelée au cloître, priez pour nous.
Sainte Rita, modèle de vie religieuse, priez pour nous.
Sainte Rita, miracle de mortification, priez pour nous.
Sainte Rita, vase de myrrhe odorante, priez pour nous.
Sainte Rita, jardin choisi de toutes les vertus, priez pour nous.
Sainte Rita, pleine d’amour pour le Crucifié, priez pour nous.
Sainte Rita, transpercée par une épine de Jésus, priez pour nous.
Sainte Rita, fille aimante de Marie, priez pour nous.
Sainte Rita, languissante d’amour divin, priez pour nous.
Sainte Rita, reçue avec joie au Ciel, priez pour nous.
Sainte Rita, parée de gloire sublime, priez pour nous.
Sainte Rita, marguerite du Paradis, priez pour nous.
Sainte Rita, gloire de l’Ordre Augustinien, priez pour nous.
Sainte Rita, pierre précieuse de l’Ombrie, priez pour nous.
Sainte Rita, d’une extraordinaire puissance, priez pour nous.
Sainte Rita, astre bienfaisant des égarés, priez pour nous.
Sainte Rita, sûr réconfort des éprouvés, priez pour nous.
Sainte Rita, ancre de salut, priez pour nous.
Sainte Rita, protectrice des malades, priez pour nous.
Sainte Rita, secours dans les dangers, priez pour nous.
Sainte Rita, sainte des impossibles, priez pour nous.
Sainte Rita, avocate des cas désespérés, priez pour nous.
Sainte Rita, secours pour tous, priez pour nous.
Sainte Rita, merveille du monde, priez pour nous.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur

Jésus-Christ, écoutez-nous Jésus-Christ, écoutez-nous
Jésus-Christ, exaucez-nous Jésus-Christ, exaucez-nous

Priez pour nous, sainte Rita.
- Afin que nous soyons dignes des promesses du Christ.

O Dieu, qui avez daigné donner à sainte Rita la grâce d’aimer ses ennemis, et de porter en son cœur et sur son front les marques de votre Amour et de votre Passion, donnez-nous, nous vous en supplions par son intercession et ses mérites, de pardonner aussi à nos ennemis et de contempler les douleurs de votre Passion, afin d’obtenir les récompenses que vous avez promises à ceux qui sont doux et éprouvés. Vous qui vivez et règnez dans l’unité du Père et du Saint-Esprit. – Amen.

PORTES VERROUILLEES (le 23 – 04 – 2006 ) – -Père J-B Blondeau

22 mai, 2013

http://www.philagora.fr/religion/23-04-06.htm

PORTES VERROUILLEES  (le 23 – 04 – 2006 ) – -Père J-B Blondeau

Portes verrouillées.

« Les portes sont verrouillées. les disciples ont peur. On. ferme toujours à clé quand on a peur. On transforme son logis en prison. les frontières aussi peuvent se verrouiller. L’étranger fait peur. Il dérange. Il encombre. Visiteurs importuns qui viennent crier misère sur nos rivages. On dresse des barbelés, que ceux qui sont à l’extérieur escaladent à mains nues et déchirées. Est-ce la peur des riches envahis par les pauvres? Il Y a les banlieues de la violence, les ghettos de la misère d’où il est difficile de sortir si ce n’est pour aller casser et brûler, et revenir en courant derrière les grilles de l’exclusion et du désœuvrement. Il Y a les ghettos de luxe, nous les voyons fleurir autour de nos villes, belles maisons regroupées derrière de hauts murs et des caméras. Peur sécuritaire. Ghettos contre ghettos. Qui abattra les murs pour construire des ponts disait Jean-Paul II ?
Et voilà qu’au milieu de !a peur « Jésus vint, et il était là, au milieu d’eux. ». Nous venons de fêter le Ressuscité dans nos églises, allons-nous le reconnaître au milieu de nos peurs et de nos verrouillages? Il nous dit ce qu’il disait déjà aux disciples terrifiés: « la paix soit avec vous ». Oui, la paix. Celle que l’on va commencer à voir poindre en nos cœurs, en nos esprits, en nos communautés, en nos peuples, si nous regardons ce qu’il nous montre: ses mains et son côté, percés par les clous, percé par la lance, percés par la violence, percé par l’amour. Coeur sacré de Jésus, ayez pitié de nous! ayez pitié de nos peurs, de nos divisions1.denos égoïsmes, personnels et nationaux de nos racismes et de nos xénophobies. Cœur percé de Jésus, aidez- nous à voir la misère du monde qui vient frapper à nos portes, aux portes verrouillées des peuples dont la richesse s’est largement constituée sur l’exploitation de cette misère ou la complicité avec ceux qui en elle exploitent leur propre peuple. Misère du Darfour qui sent le pétrole… Mais sommes-nous vraiment, et durablement, remplis de joie en voyant le Seigneur?

Et « Jésus dit de nouveau: la paix soit avec vous ! ». Quelle insistance! Il faudra bien çà, plus le souffle de l’Esprit pour rédimer notre péché, oui, cette insistance et ce souffle pour pousser les verrous et entendre la Parole qui nous envoie vers le monde, hors les murs, « de même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». Envoyés pour quoi faire? Pour annoncer l’Évangile, « les pauvres entendent – enfin! – une Bonne Nouvelle, les boiteux marchent, les sourds entendent, les aveugles voient, les lépreux sont guéris, les morts ressuscitent. Impossible de faire retentir cette espérance si nous restons derrière nos murs, derrière nos portes verrouillées. Regardez où se trouvait Mère Térésa , notre contemporaine, Vincent de Paul, notre aîné, et tant d’autres moins connus: au milieu des mourants et des galériens. Regardez où se trouvent les amis du Secours Catholique, du CCFD, des Conférences Saint Vincent de Paul, de tous les présents à la solidarité qui se sont réunis il y a quelques semaines autour de notre évêque, pour s’entendre confirmer leur mission dans l’Église, porteuse d’Espérance. Église certes ministre des Sacrements du Salut et de l’annonce de la Bonne Nouvelle, mais de quelle Résurrection ces sacrements seraient-ils signes s’ils n’étaient accompagnés des signes du salut qu’ils annoncent: la paix, la justice, la solidarité, la fraternité sans frontière, comme Jésus: malades guéris et pain multiplié, l’amour en un mot. Eucharistie tronquée si elle ne renvoie pas vers l’amour des hommes, ira jusqu’à écrire Benoît XVI.
Ce que nous dit l’Évangile au lendemain de Pâque, c’est qu11 nous faut passer de la peur à la foi, et non seulement au cours de nos réconfortantes et indispensables liturgies, mais sans cesse, au fil des évènements que la vie nous fait traverser. Ce que nous avons appris à Pâque c’est ce que nous ne pourrons faire que si le Christ nous visite, il franchit les portes verrouillées de nos cœurs, lui qui vient nous apporter la paix, avec insistance. Il faut que Jésus cesse de nous demeurer « extérieur » pour nous devenir intérieur et l’ami Thomas nous montre pour cela un bon chemin ». Oui, Thomas, lui qui n’était pas, comme les autres, physiquement enfermé, mais qui, comme nous, connaissait un autre enfermement, celui du « voir pour croire ». Voir, c’est de ne faire confiance qu’à soi-même, s’appuyer sur une expérience objective. C’est sans doute de l’ordre de la science, ce n’est pas de l’ordre de l’amour. Croire c’est faire confiance à celui qui me parle. Entendrons-nous, aujourd’hui encore, la Parole qui ouvre notre cœur à la paix et à l’espérance de la victoire sur le péché et la mort, le péché étant tout comportement qui empêche les autres de vivre et qui par conséquent :1étruit l’humanité. Il n’y a qu’à voir, hélas, les incendies qui embrasent notre planète, pour se convaincre de l’urgence d’annoncer la seule Parole qui puisse les éteindre.
Alors, cette Parole, baptisés accueillons-là! Comme Thomas notre frère passons du refus de croire qui fait que la Résurrection reste extérieure à notre vie, comme lui-même était extérieur à la salle de la Manifestation, à la foi qu’il va crier soudain. Oui, lui huit jours après, nous peut-être faudra-t-il des mois, des années… Mais ne désespérons pas. Ni de nous-mêmes, ni :les autres. Il suffit comme Thomas de rejoindre malgré tout la communauté: de rejoindre la foi de ceux qui ont cru, et n’est-ce pas la mission de l’Église que d’assurer cette présence d’accueil, pour que puisse enfin jaillir ce « Mon Seigneur et mon Dieu ! » qui change tout. Et Jésus, pour finir, exprime une chaleureuse promesse de bonheur pour ceux qui auront cru sans avoir vu car c’est là notre condition actuelle, c’est la condition de a foi, c’est la condition de l’espérance, c’est la condition de l’amour. »

Père BLONDEAU.