Archive pour le 14 mai, 2013
DU SOUFFLE (LE 04 – 06 – 2006 ) – -PÈRE J-B BLONDEAU
14 mai, 2013http://www.philagora.fr/religion/04-06-06.htm
DU SOUFFLE (LE 04 – 06 – 2006 ) – -PÈRE J-B BLONDEAU
« L’Esprit-Saint est une voix qui parle à notre cœur. Mais nous n’entendons rien! Il Y a trop de bruit dans notre « intérieur », Mille préoccupations, matérielles, affectives. Fêter Pentecôte c’ est essayer de se désencombrer intérieurement. Faire silence en nous. Arrêter le film qui défile dans notre tête. Prendre du temps. Perdre du temps. Que faisons-nous d’ailleurs de ce temps que nous sommes si fiers d’avoir gagné ?.. Mais quand le silence se fait, où donc nous parle Dieu? Où l’Esprit fait-il entendre sa voix si discrète? Au cœur de nos désirs. Pas ailleurs qu’en nous-mêmes. Là où nous aimons, où nous cherchons, où nous attendons, où nous espérons, où nous redoutons… C’est à 11ntérieur de ce que nous vivons que parle l’Esprit pour y souffler de la nouveauté, de 11nattendu, Voilà pourquoi, sans doute, l’Écriture, dans les Actes, en parle comme d’un vent violent.
Notre désir est le moteur permanent et profond de notre existence. L’homme est un être de désir. C’est le temps du désir, disait le jésuite Denis Vasse dans un livre qui garde son actualité. Le vent, ça chasse les brumes et la poussière, le paysage soudain devient plus clair; tes faux-semblants tombent. On voit mieux la route. C’est comme un feu qui nettoie les broussailles. Ce peut être douloureux de perdre ses illusions, mais les illusions ne mènent nulle part, sinon souvent à la catastrophe. L’Esprit nous fait ‘parler un langage nouveau, d’autres langues, dit l’Écriture, toujours cette nouveauté soudain qui fait que l’on regarde sa vie d’un Œil nouveau. Prendre du recul, pour mieux avancer. Oui, le vent peut souffler si fort qu11 nous détourne d’un chemin que nous avions pris dans la brume, sans même savoir qu11 se terminait dans un gouffre mortel, pour nous transporter sur une autre route. On pourrait appeler cet heureux « détournement » la conversion.
L’Esprit au cœur de nos désirs, c’est Jésus qui nous devient enfin intérieur. Quand on connaît et que l’on aime vraiment, n’aspire-t-on pas à cette habitation par l’être aimé? Vouloir comme il veut, vouloir de sa volonté. Père, que ta volonté soit faite et non la mienne dira Jésus au temps de son agonie, ce rude combat qui le dépouille de tout sous la tempête de l’Esprit. Désirer comme tu désires et non cesser de désirer. Le chrétien n’est pas un être atone, arrêté, pétrifié. Je cours du bon combat, dira saint Paul. Oui, désirer vivre, aimer la vie, laisser se libérer en moi cette force immense capable de transporter les montagnes, force du désir, force de l’amour. Car l’Esprit est Esprit d’amour, Sous l’effet de ce vent violent, nous passons du statut de la 10i qui corsète notre désir au statut de l’amour qui est celui de La liberté. Aime et fais ce que tu veux, s’écriera saint Augustin. Si l’on aime selon l’Esprit de Jésus!
alors les pas de notre liberté nous feront courir, passionnément, vers ces rencontres généreuses qui exaltent notre vie. les amoureux n’ont pas besoin de mots pour comprendre cela. Par l’Esprit désormais, nos désirs sont portés par l’amour qui est le lien de la Trinité. Et si toute loi est faite pour grandir elle s’accomplit parfaitement seulement quand c’est au nom de l’amour qu’elle est mise en œuvre.
Le signe éminent de cette habitation par l’Esprit, c’est la joie. On ne peut pas s’y tromper. les fausses routes, sans souffle, sans feu, sans lumière, sont tristes, et les éventuels plaisirs que l’on y prend ont toujours un arrière-goût de cendre, de vide. Paul, qui s’y connaît, lui qui a vécu une véritable révolution dans ses désirs, ardent persécuteur devenu ardent apôtre, peut énumérer les fruits de l’Esprit: « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi ». Et il peut ajouter en vérité: « face à tout cela il n’y a plus de loi qui tienne », (Épître aux Galates,S).
Être chrétien, ce n’est pas s’arrêter de vivre comme pourrait parfois le laisser penser certains comportements qui se disent de piété: c’est tout au contraire vivre plus, vivre davantage. Paul dira encore: « puisque l’Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l’Esprit ». Jésus dit l’Évangile, donne du souffle à ses amis, son souffle, celui de la vie, de la liberté, de la mobilité. Oui, l’Esprit-Saint, au cœur de nos désirs, est à l’œuvre dans tous les évènements de notre vie. Il est force dans les épreuves, les tristesses, les deuils. Il est audace pour sortir de soi et aller à la rencontre des autres, pour les aimer, et nous grandir en les faisant grandir. Il est courage au cœur du témoignage de la foi, sans crainte de parler, et surtout de parler par nos actes, des actes toujours plus traversés par l’amour libérateur de Jésus-Christ. Comme le disait Jean-Paul II : « Allez! Prenez le large avec courage, toutes voiles dehors, poussés par le souffle de l’Esprit. Vous serez ainsi heureux de tout ce que le Seigneur accomplira à travers vous »
Père BLONDEAU.
LE CULTE MARIAL ET VATICAN II – L’IMPORTANCE DE « LUMEN GENTIUM »
14 mai, 2013http://www.zenit.org/fr/articles/le-culte-marial-et-vatican-ii
LE CULTE MARIAL ET VATICAN II
L’IMPORTANCE DE « LUMEN GENTIUM »
Rome, 14 mai 2013 (Zenit.org) Carmine Tabarro
La Mère de Dieu a joué un rôle clef dans l’histoire du salut de l’homme et tant de documents de l’Eglise offrent des critères de lecture pour bien comprendre ce rôle et mesurer toute son importance.
Mais aucun concile œcuménique avant Vatican II n’a produit de document doctrinal sur Marie aussi structuré que le chapitre VIII de la constitution dogmatique « Lumen Gentium », qui constitue le point d’orgue de tout le document, souligne Carmine Tabarro, de la communauté Shalom.
Dans le cadre du cinquantième anniversaire du concile, ce document, peu connu par les chrétiens de ces 60 dernières années, apporte une série d’indications importantes sur le culte marial qui, en ce mois de mai consacré à Marie, mérite une attention particulière.
Expert en doctrine sociale de l’Église, Carmine Tabarro revient pour Zenit sur deux points essentiels mis en lumière dans ce document : l’incarnation du Verbe et la maternité de Marie.
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Avant de commencer il convient de rappeler que l’on trouve d’autres indications dans la constitution sur la liturgie Sacrosanctum Concilium (103), dans le décret Presbyterorum ordinis (18), dans le décret sur l’activité missionnaire de l’Eglise Ad gentes (42), dans le décret sur la formation des prêtres et des séminaristes Optatam totius (8) et dans le décret sur le renouvellement de la vie religieuse Perfectae caritatis (25).
Mais ce qui intéresse ici c’est l’incarnation du Verbe et la maternité de Marie. Une maternité que les Saintes écritures présentent comme étant l’œuvre du Saint Esprit et qui constitue le cœur de l’enseignement conciliaire : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1,35).
Le concile reconnaît par là le cœur de la dignité de Marie. Il écrit Lumen gentium (chap. VIII, n°56): « Epousant à plein cœur, sans que nul péché ne la retienne, la volonté divine de salut, (Marie) se livra elle-même intégralement, comme la servante du Seigneur, à la personne et à l’œuvre de son Fils, pour servir, dans sa dépendance et avec lui, par la grâce du Dieu tout-puissant ».
Les pères du concile reconnaissent chez Marie l’acceptation du dessin de Dieu et sa coopération qui doit etre bien comprise : d’une part l’initiative de Dieu dépend seulement de son amour libre et absolu ; de l’autre le consentement (fides et ratio) de Marie libre et total.
Marie a-t-elle bien compris et en profondeur ce que Dieu lui demandait ? Le concile enseigne que Marie, « enrichie de dons correspondant à sa si haute fonction », a pris part à l’incarnation de manière active et responsable, sans que cela fut le fruit d’un choix ex ante de sa part. Marie est la terre qui a accueilli la Parole, la terre offerte et ouverte à l’œuvre de Dieu : « La terre a donné son fruit ; Dieu, notre Dieu, nous bénit.” (Ps 67,7).
Marie est l’icône du tout singulier, où la grâce produit la vie et lui donne forme.
Voici comment les pères du concile décrivent la présence de Marie aux côtés de Jésus-Christ : « [...] La bienheureuse Vierge avança dans son pèlerinage de foi, gardant fidèlement l’union avec son Fils jusqu’à la croix où, non sans un dessein divin, elle était debout , souffrant cruellement avec son Fils unique, associée d’un cœur maternel à son sacrifice » (Lumen gentium, chap.VIII, n° 58).
Marie, appelée par l’Histoire du Salut à participer au projet divin, nous rappelle qu’elle est la porte qui conduit au Christ; comprendre avec l’intelligence de la foi la place que le Père a attribué à Marie veut dire construire sur la roche notre foi en Jésus-Christ ; c’est pour sauver la vérité du Christ que l’Eglise a reconnu et défini le rôle de Marie.
Pour conclure, retournons aux notes du chapitre VIII de la constitution Lumen gentium; plus précisément aux numéros 55-59, présentant toute une série de notes critiques, de références bibliques et patristiques très importantes, qui aident au discernement d’un culte marial correct.
Approfondir avec fides et ratio le rôle de Marie dans la vie de l’Eglise et des fidèles est important pour savoir éviter les multiples déformations (toujours présentes dans l’histoire de l’Eglise) qui empêchent une foi mariale correcte: d’un côté la tentative généralisée de démystifier le cultute marial, de l’autre le risque de tomber dans le sentimentalisme ou dans une espèce de repli affectif ; jusqu’aux extrémistes qui arrivent à mettre le Christ en état de subordination par rapport à Marie.
Le Concile Vatican II a apporté une grande contribution au juste culte de la fille de Sion.
Italie : HYPERLINK « http://www.zenit.org/it/articles/il-culto-mariano-e-il-vaticano-ii » http://www.zenit.org/it/articles/il-culto-mariano-e-il-vaticano-ii
Traduction d’Océane Le Gall