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14 MAI – SAINT MATTHIAS, APÔTRE
13 mai, 2013http://missel.free.fr/Sanctoral/05/14.php
14 MAI – SAINT MATTHIAS, APÔTRE
Fondée sur des textes apocryphes, la Tradition rapporte que Matthias, de trois plus jeune que Jésus, serait né à Bethléem d’une illustre et noble famille de la tribu de Juda ; il aurait reçu une savante éducation de Syméon qui fut grand prêtre[1]. Matthias est l’abréviation de Mattathias qui signifie don de Dieu. Invité aux noces de Cana, Matthias aurait été choisi par le Seigneur comme un des 72 disciples.
Quoi qu’il en fût, il apparaît dans les « Actes des Apôtres », entre l’Ascension et la Pentecôte, lorsqu’il s’agit de remplacer Judas (I 15-26).
Et en ces jours-là, Pierre[2], se levant au milieu des frères, dit (le nombre des personnes réunies était d’environ cent vingt[3]) : Frères[4], il fallait que s’accomplît l’Ecriture qu’a prédite l’Esprit Saint, par la bouche de David, au sujet de Judas, lequel s’est fait le guide de ceux qui ont saisi Jésus. Il était, en effet, compté parmi nous et un lot de ce service lui était échu. Cet homme donc a acquis un domaine avec le salaire de son injustice et, tombant la tête en avant, a crevé par le milieu, et toutes ses entrailles se sont répandues. Et la chose a été connue de tous les habitants de Jérusalem, en sorte que ce domaine a été appelé dans leur langue Hakeldamach, c’est-à-dire Domaine du Sang. Il est écrit en effet au livre des Psaumes : » Que son campement devienne désert et que personne n’y habite[5] » ; et : » Que sa charge, un autre la prenne[6] « . Il faut donc[7] que, parmi les hommes qui nous ont accompagnés pendant tout le temps que le Seigneur Jésus est allé et venu parmi nous, depuis le baptême de Jean jusqu’au jour où il a été enlevé d’auprès de nous, il y en ait un qui devienne avec nous témoin de sa résurrection[8]. Et ils en présentèrent deux, Joseph appelé Barsabbas, qui avait été surnommé Justus[9], et Matthias. Et ils firent cette prière : Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs, désigne lequel de ces deux-là tu as choisi pour prendre dans ce service apostolique la place dont Judas s’est retiré pour s’en aller à sa place à lui. Et on les fit tirer au sort, et le sort tomba sur Matthias, qui fut compté parmi les onze Apôtres.
Les Saintes Ecritures ne disent rien de plus à propos de saint Matthias, mais Clément d’Alexandrie (150-215) qui l’identifie à Zachée[10], le présente comme un prédicateur de la pénitence qui combattait ferme contre la chair. Il lui attribue un « Livre des Traditions », et Origène (185-253) parle d’un « Evangile » écrit par Matthias. On a perdu ces textes que le pape Innocent I° (401-417) a tous condamnés comme apocryphes.
Lorsque les apôtres se dispersèrent pour aller prêcher l’Évangile, Matthias, selon les saints Sophrone, Nicéphore et Dorothée, passa en Egypte et alla jusqu’en Ethiopie où il resta près de trente-trois ans. De retour à Jérusalem, les juifs ameutèrent contre lui les populations qui l’assommèrent par lapidation avant de le décapiter devant le Temple, vers l’an 63. D’autres dirent qu’il resta en Palestine où, en 61, à Giscala, il fut dénoncé au Grand-Prêtre Ananias qui, après l’avoir interrogé, le fit lapider et achever à la hache. Enfin, on le situa en Macédoine et dans quelques autres pays au-delà du Pont-Euxin.
Sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin, rapporta son corps à Rome, déposa une partie de ses reliques dans la basilique Sainte-Marie Majeure, et donna une bonne part du reste au saint évêque Agrice de Trêves qui les mit dans l’’glise Saint-Eucher, hors les murs de la ville, depuis nommée Saint-Matthias. Padoue, Prague et Cologne disent posséder de ses reliques. Un morceau de sa tête, vénéré à Barbezieux (Saintonge) fut brûlé par les protestants. Jean Eck, le docte adversaire de Luther, affirmait qu’une part des reliques aurait été déposée à Augsbourg.
Patron de Trêves et de Goslar (Hanovre), il est aussi, à cause de la hache de son martyre, celui des charpentiers, des taillandiers et des bouchers ; on ne sait trop pourquoi, il est encore le patron des buveurs et des viveurs repentants en même temps que des personnes atteintes de la petite vérole et de la coqueluche.
Il est assez rarement représenté car, pour compléter le collège des apôtres après la trahison de Judas, les artistes ont souvent préféré introduire saint Paul. Son attribut est la hache à laquelle on substitue parfois une hallebarde, une lance ou une épée.
[1] Le « Livre des Condamnés », traduit de l’hébreux par un moine de Trèves au XII° siècle
[2] Le rôle de saint Pierre est d’exprimer la situation, pour que tous en prennent conscience, et de faire place au rôle de la communauté qui aura à choisir celui qu’elle jugera digne de remplir les fonctions définies par Pierre d’après la volonté de Dieu ; on retrouvera le même procédé pour l’élection des premiers diacres (Actes des Apôtres VI, 3). La communauté était d’ailleurs « unanime, assidue à la prière » (Actes des Apôtres, I 14), donc prête à réussir ce choix selon Dieu. Pierre agit en chef, c’est lui qui prend l’initiative : « Le troupeau lui ayant été confié par le Christ et étant le premier du chœur, il est toujours le premier à parler » (saint Jean Chrysostome).
[3] Il ne faut pas chercher un symbole dans le mombre cent vingts, puisque le mot environ (à peu près) lui enlève tout absolu.
[4] L’appellation de « Frères », si belle en sa simplicité est, à l’époque, nouvelle de la part d’un supérieur parlant à ses inférieurs.
[5] Psaume LXVIII 26.
[6] Psaume CVIII 8.
[7] Le rôle des Ecritures est ici d’indiquer (ou de confirmer) que Dieu souhaite le remplacernent de Judas. Très clairement, on dit que c’est l’Esprit-Saint qui parle par les auteurs bibliques (pour les Psaumes on ne nommait que David). Un tel emploi théologique de l’Ecriture est légitime certes à propos de Jésus-Christ (but de l’ensemble de l’Ancien Testament) et des actions essentielles qu’il a accomplies pour L’Eglise, comme la création de la fonction d’Apôtre avec les dons spirituels préparés pour chacun d’eux. La mort de Judas a réalisé la première prophétie : « Que son campement devienne désert et que personne n’y habite » (Psaume LXVIII 26) ; il faut que la seconde s’accomplisse pareillement : « Que sa charge passe à un autre » (Psaume CVIII 8).
[8] Le rôle d’un apôtre est d’être témoin, ce qui suppose une très bonne connaissance de tout ce que Jésus a fait et a dit (I 1) durant sa vie publique, donc de son Baptéme à son Ascension. Et surtout qu’on ait alors fait partie du groupe accompagnant sans cesse Jésus, à la façon des disciples suivant leur maître. Les évangiles disent souvent les conditions requises pour « suivre » Jésus (évangile selon saint Luc, IX 23 et 57-62) et aussi les privilèges des disciples (évangile selon saint Luc, X 23 s ; XII 22-32 ; XVIII 23-30). Mais ne peuvent être apôtres que ceux qui ont été du petit nombre de ceux auxquels le Ressuscité s’est manifesté.
[9] Saint Jean Chrysostome loue l’humble douceur avec laquelle Joseph Barsabbas accepta le choix du Saint-Esprit. D’après Eusèbe de Césarée, Joseph Barsabbas aurait été un des soixante-douze disciples. Encore d’après Eusèbe de Césarée, Papias, renseigné par les filles de l’apôtre Philippe, affirmait que « Juste surnommé Barsabbas but un poison mortel et par la grâce du Seigneur n’en éprouva aucun mal » (Histoire Ecclésiastique, III 39). Adon (860) l’introduit dans les martyrologes latins au 20 juillet.
[10] Clément d’Alexandrie : « Stromates », IV 6, 35.
13 MAI 2013 – LUNDI, 7ÈME SEMAINE DU TEMPS PASCAL – CATÉCHÈSE DE SAINT CYRILLE DE JÉRUSALEM SUR LE SAINT ESPRIT
13 mai, 2013http://www.aelf.org/office-lectures
LITURGIE DES HEURES – OFFICE DES LECTURES
13 MAI 2013 – LUNDI, 7ÈME SEMAINE DU TEMPS PASCAL
LECTURE : LE PREMIER, DIEU NOUS AIME (1JN 4, 1-10)
CATÉCHÈSE DE SAINT CYRILLE DE JÉRUSALEM SUR LE SAINT ESPRIT
L’eau, symbole de l’Esprit
L’eau que je lui donnerai deviendra en lui source jaillissante pour la vie éternelle. C’est une eau toute nouvelle, vivante, et jaillissante, jaillissant pour ceux qui en sont dignes. Pour quelle raison le don de l’Esprit est-il appelé une « eau» ? C’est parce que l’eau est à la base de tout ; parce que l’eau produit la végétation et la vie ; parce que l’eau descend du ciel sous forme de pluie ; parce qu’en tombant sous une seule forme, elle opère de façon multiforme. ~ Elle est différente dans le palmier, différente dans la vigne, elle se fait toute à tous. Elle n’a qu’une seule manière d’être, et elle n’est pas différente d’elle-même. La pluie ne se transforme pas quand elle descend ici ou là, mais, en s’adaptant à la constitution des êtres qui la reçoivent, elle produit en chacun ce qui lui convient.
L’Esprit Saint agit ainsi. Il a beau être un, simple et indivisible, il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté. De même que le bois sec, associé à l’eau, produit des bourgeons, de même l’âme qui vivait dans le péché, mais que la pénitence rend capable de recevoir le Saint-Esprit, apporte des fruits de justice. Bien que l’Esprit soit simple, c’est lui, sur l’ordre de Dieu et au nom du Christ, qui anime de nombreuses vertus.
Il emploie la langue de celui-ci au service de la sagesse ; il éclaire par la prophétie l’âme de celui-là ; il donne à un prêtre le pouvoir de chasser les démons ; à un autre encore celui d’interpréter les divines Écritures. Il fortifie la chasteté de l’un, il enseigne à un autre l’art de l’aumône, il enseigne à celui-ci le jeûne et l’ascèse, à un autre il enseigne à mépriser les intérêts du corps, il prépare un autre encore au martyre. Différent chez les différents hommes, il n’est pas différent de lui-même, ainsi qu’il est écrit : Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous. ~
Son entrée en nous se fait avec douceur, on l’accueille avec joie, son joug est facile à porter. Son arrivée est annoncée par des rayons de lumière et de science. Il vient avec la tendresse d’un défenseur véritable, car il vient pour sauver, guérir, enseigner, conseiller, fortifier, réconforter, éclairer l’esprit : chez celui qui le reçoit, tout d’abord ; et ensuite, par celui-ci, chez les autres.
Un homme qui se trouvait d’abord dans l’obscurité, en voyant soudain le soleil, a le regard éclairé et voit clairement ce qu’il ne voyait pas auparavant : ainsi celui qui a l’avantage de recevoir le Saint-Esprit a l’âme illuminée, et il voit de façon surhumaine ce qu’il ne connaissait pas.
R/ Allons dans la joie puiser aux sources du salut.
Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai
n’aura plus jamais soif.
L’eau que je vous donnerai deviendra en vous
source jaillissant en vie éternelle.
DIACONIA 2013: HOMÉLIE DU CARD. VINGT-TROIS – MESSE D’ACTION DE GRÂCE ET D’ENVOI
13 mai, 2013http://www.zenit.org/fr/articles/diaconia-2013-homelie-du-card-vingt-trois
DIACONIA 2013: HOMÉLIE DU CARD. VINGT-TROIS
MESSE D’ACTION DE GRÂCE ET D’ENVOI
LOURDES, 12 MAI 2013 (ZENIT.ORG) CARDINAL ANDRÉ VINGT-TROIS
« Aimer ses ennemis, cela prend du temps, nous aimer les uns les autres, cela demande un effort et nous aimer comme Jésus lui-même nous a aimés, jusqu’au point de donner sa vie pour nous, cela demande toute une existence avant d’y arriver », fait observer le cardinal Vingt-Trois.
Samedi 11 mai 2013, l’archevêque de Paris, président de la Conférence des évêques de France, a présidé la messe d’action de grâce et d’envoi du Rassemblement Diaconia 2013 à Lourdes.
Homélie du cardinal André Vingt-Trois
- Ac 18, 23-28 ; Ps 46, 2-3 8-10 ; Jn 16, 23-28
Frères et Sœurs, par sa mort et sa résurrection, par son ascension, Jésus est passé de ce monde au Père. Et avant de quitter ses disciples, il a voulu leur donner un certain nombre d’indications sur la manière de vivre après son départ, quand il ne serait plus physiquement au milieu d’eux. C’est aussi le temps que nous vivons, nous, aujourd’hui, disciples du Seigneur, qui n’avons plus la présence visible de Jésus au milieu de nous. Nous avons célébré avant-hier la fête de son Ascension et nous attendons dans l’espérance la venue de son Esprit Saint le jour de la Pentecôte. Mais pour préparer ses disciples à ce temps nouveau qui est le dernier -il n’y aura plus d’autre étape après- Jésus leur donne une mission, il leur donne une promesse, il leur donne un chemin.
La mission : être ses témoins parmi les hommes. Être les témoins de ce qu’ils ont vu, de ce qu’ils ont vécu avec lui, ils ont été les témoins de sa mort et de sa résurrection. Et à travers ce témoignage rendu à la vie de Jésus, ils sont appelés à annoncer la nouvelle extraordinaire dont Jésus a été le messager et l’acteur : Dieu a aimé le monde, Dieu aime les hommes, Dieu est un Père.
Cette nouvelle extraordinaire consiste en ce que Dieu connaît chacun et chacune d’entre nous, il connaît non seulement nos apparences comme tout le monde, il nous voit, il nous entend, mais plus profondément il connaît le cœur de chacun d’entre nous. Il sait ce qu’il y a dans l’homme, et pas seulement dans l’homme en général, mais dans chaque homme et dans chaque femme de notre monde, Dieu connaît la liberté de son cœur et la manière dont chacun essaye de faire face aux difficultés de la vie. Et Dieu n’est pas seulement celui qui connaît notre vie, mais il est surtout celui qui accompagne notre vie, celui qui nous tient par la main et qui nous conduit avec amour et patience. C’est de cela que nous, témoins du Christ, fortifiés par l’Esprit Saint, nous sommes appelés à rendre témoignage.
Devant aucun homme, devant aucune femme, devant aucune existence, devant aucune blessure de la vie, nous n’avons le droit de détourner les yeux, nous n’avons le droit de désespérer. Nous sommes témoins de celui qui ne désespère jamais, non pas parce qu’il nous croit très fort, mais parce qu’il sait, il nous tient dans sa main et nous garde sur son cœur. Cette mission, Jésus sait bien, et les disciples savent bien eux aussi, que nous n’avons pas par nous-mêmes la force de l’assumer. C’est pourquoi cette mission est assortie d’une promesse, la promesse de l’envoi de l’Esprit Saint, cet Esprit du Christ qui vient habiter le cœur des croyants et qui fait d’eux la demeure de Dieu parmi les hommes, cet Esprit du Christ qui les conduit vers la vérité toute entière, c’est-à-dire, qui les mène au-delà des apparences, au-delà des catégories sociales, au-delà des misères de chacune de leurs vies, pour éclairer d’un jour nouveau la richesse de leur cœur.
Cet Esprit Saint, qui est la force de Dieu lui-même, est capable de reprendre notre existence au creux de sa faiblesse, capable de surmonter notre désir de ne nous occuper que de nous-mêmes, capable de briser notre indifférence et notre égoïsme, capable de construire dans notre vie une existence de frère et de sœur, capable de nous faire entrer dans la famille de Dieu. Cette promesse du Christ s’est accomplie pour les douze qu’il avait choisis et entrainés avec lui au jour de la Pentecôte. Elle s’est accomplie pour ceux qui ont reçu le baptême dans l’Eglise par le don de l’Esprit Saint, elle s’est accomplie pour ceux qui ont été confirmés et fortifiés dans ce baptême par le sacrement de la confirmation. Elle s’est accomplie pour ceux que Dieu consacre à son service dans les ordres : évêques, prêtres et diacres. Elle s’accomplit pour chacun de ceux qui essayent de suivre fidèlement le Christ parce que leur vie est consacrée par l’Esprit pour devenir signe de l’amour vivant de Dieu dans ce monde.
Une mission, une promesse, une mission confiée, une promesse accomplie et un chemin. Vous vous rappelez -comment l’oublier à Lourdes- quand l’Esprit Saint est descendu sur la Vierge Marie et que l’ange lui a dit qu’elle deviendrait la mère du Sauveur, elle a dit : « comment cela se fera-t-il ? ». Et nous, qui marchons à la suite du Christ avec nos lourdeurs, nos faiblesses, nos péchés, nos misères, nos pauvretés, nous aussi, nous nous demandons comment cela se fera-t-il ? Comment Dieu peut-il faire surgir des hommes et des femmes d’amour à partir de nos cœurs de pierre ? Quel est le chemin par lequel il peut nous conduire à devenir vraiment témoin de l’amour de Dieu pour tous les hommes ? Ce chemin Jésus nous l’a indiqué à plusieurs reprises dans son évangile : garder sa parole. Evidemment on n’a pas tous la même mémoire, il y en a qui ont plus de mémoire que d’autres et on a tous une mémoire sélective, mais Dieu ne nous demande pas d’être des encyclopédies vivantes, il ne nous demande pas d’être des bibles ambulantes, il nous demande de garder sa parole c’est-à-dire de garder vivante dans notre cœur la parole qu’il y a inscrite et qu’il y inscrit jour après jour.
Nous n’avons pas besoin d’une mémoire exceptionnelle de surhomme, nous connaissons suffisamment de paroles de l’évangile pour conduire notre vie et je dirais même que nous avons de la marge. En effet, aimer ses ennemis, cela prend du temps, nous aimer les uns les autres, cela demande un effort et nous aimer comme Jésus lui-même nous a aimés, jusqu’au point de donner sa vie pour nous, cela demande toute une existence avant d’y arriver. Mais soyez tranquilles, nous y arriverons tous. Nous arriverons tous à perdre notre vie ! Mais la question, c’est de savoir si nous arriverons à la donner. Parce que pour la perdre, cela ne dépend pas de nous ! Mais pour la donner, cela dépend de nous.
Voilà le chemin dans lequel le Christ nous appelle à marcher, et chaque fois que nous vivons un moment de communion plus intense avec lui, chaque fois que nous écoutons sa parole, que nous la méditons, que nous prions, même si notre prière est pauvre, chaque fois que nous vivons un moment de communion plus intense avec nos frères comme nous le faisons en ce moment à Lourdes, comme nous pouvons le faire et comme nous sommes invités à le faire chaque dimanche dans notre paroisse, chaque fois que l’eucharistie nous rassemble comme le corps du Christ, il nous envoie pour devenir ses témoins avec la force de l’Esprit.
Celui qui dit qu’il aime Dieu qu’il ne voit pas mais qui n’aime pas son frère qu’il voit, est un menteur dit saint Jean. Celui qui essaye de croire au Christ ressuscité, de communier à son corps et à son sang mais qui se refuse à entrer en communion avec ses frères est un menteur. Et cela ne veut pas dire qu’il faille renoncer à écouter la parole du Christ et à recevoir le corps du Christ pour nous mettre en vérité. Cela veut dire qu’il faut changer notre vie pour nous mettre en vérité et ne plus être des menteurs. Alors si nous avons vécu, et je crois que nous avons vécu ces jours-ci, ici, un temps de communion particulièrement fort, si ceux qui sont les plus faibles d’entre nous, ceux qui ont été affligés par la vie, ceux dont le corps est marqué par la souffrance, ceux dont le cœur est habité par la souffrance qui ne se voit pas, ont pu trouver leur place au milieu de nous et ouvrir leur expérience pour la partager avec tous, ce que nous avons vécu ici à Lourdes peut devenir un nouveau départ pour vivre de façon renouvelée la charité dans nos communautés.
Frères et sœurs, les Actes des apôtres nous disent que les douze étaient réunis dans la chambre haute avec Marie, la mère de Jésus, qu’ils étaient en prière quand l’Esprit Saint est venu sur eux. Alors ce matin, fermons un instant les yeux et contemplons cette Eglise rassemblée dans la prière avec Marie en son centre et qui implore la venue de l’Esprit Saint pour que toute notre vie soit renouvelée et ouverte à l’amour. Tous ensemble, du fond du cœur, nous prions les uns pour les autres, pour que nous soyons à notre tour comblés de la joie du Christ. Amen.