LA PEUR D’ ÊTRE HEUREUX (le 09 – 10 – 05 ) – -Père J-B Blondeau
http://www.philagora.fr/religion/09-10-05.htm
LA PEUR D’ ÊTRE HEUREUX (le 09 – 10 – 05 ) – -Père J-B Blondeau
La peur d’être heureux. Épousés et conviés.
« Nous le savons. Dans les Paraboles de l’Évangile, le roi, c’est Dieu. De même le Maître, le Père, !Intendant. Et ce Royaume des cieux dont il est souvent question, c’est la destinée mystérieuse de l’aventure humaine. De ce Royaume nous connaissons la loi -, ce sont les Béatitudes où convergent comme en un creuset éblouissant tout le feu de l’Évangile. Le roi a un fils. Nous savons son nom : Jésus. Il ne cesse de !appeler son Père, et même au plus fort de la déréliction.; sur la croix, comme il arrive souvent dans ces, moments, il criera « papa » ! le mot de la tendresse, de la familiarité, de la confiance,
‘Tout le Nouveau Testament parle des noces du Christ avec: l’humanité. Les plus: grands mystiques, Thérèse d’Avila en tête, le désigne comme l’époux auquel elle voue la force d’une passion amoureuse immense, portée par un désir d’autant plus ardent que son objet est absent et n’est rejoint que dans l’épreuve d’une « nuit obscure ». Pour Thérèse de Lisieux, nous savons que sur son lit d’agonie cette nuit sera totale, désert de la foi, foi désertée. Et voilà que la Parole nous dit aujourd’hui que le Roi célèbre les noces de son fils. Ce sont donc là les noces du Fils de Dieu avec l’humanité. Avec nous, Mais alors qui sont donc ces invités? ceux qui se dérobent et vont même jusqu’à la violence meurtrière en réponse à l’invitation qui leur est faite? Ceux qui, suite à cette défection, sont péchés au hasard des chemins et des carrefours, des n’importe qui, bons et mauvais, dit l’Écriture.
Et bien, c’est encore nous! Nous sommes invités à nos propres noces ! Voilà un « flou », souvent je fait de ce genre d’histoire, un flou qui nous prémunit contre les certitudes faciles, les affirmations rapides, une compréhension péremptoire du mystère de dieu, de la parole biblique qui le révèle. Il faut mêler les deux situations pour aller plus profond dans la compréhension du sens, Nous sommes à la foi épousés et conviés.
Nous sommes épousés. Chacun sait que l’aventure est le mariage. Qu’elles que soient les cohabitations antérieures, quelles que soient leurs durées, une noce est toujours une fête parce qu’elle est toujours un commencement, l’aube d’une vie nouvelle. Voilà en effet ce à quoi nous engage nos épousailles avec le Christ; devenir ce que nous n’étions pas, renaître en quelque sorte. Mais qui se laisse ainsi choisir par le Fils et répond à ce choix par un don sans retour, par la conclusion d’une Alliance comme dit la Bible, sait quelle vie nouvelle va s’ouvrir devant lui. Qui prend au sérieux, absolument, les paroles de l’Évangile qui dit à ces paroles ce oui conjugal qui engage à jamais, découvre vite tout le bouleversement inattendu que cela apporte à sa vie. Certains nouveaux mariés, même après des années et des années de vie commune, le découvrent parfois avec une telle intensité, qu’il arrive qu’ils ne le supportent pas, et ce sont ces ruptures soudaines qui ne sont incompréhensibles qu’aux regards superficiels. Nous voyons que certains épousés de l’Évangile ne résistent parfois pas longtemps aux persécutions d’un monde que cet Évangile remet en question et qui va se défendre… en attaquant! parfois jusqu’au meurtre, et nous pouvons être aussi ces invités meurtriers.
Être invités aux noces, être invités à entrer dans l`esprit de l’Évangile, n’est pas facile. La nouveauté fait peur. Les engagements nous angoissent. On préfère rester attacher à ce que !’on connaît, voir à ce que l’on possède, ou à ce que l’on possède,. Il est toujours difficile de passer de la peur à la foi. Et ceux qui viennent, nous convier à ce passage, nous ne les accueillons pas toujours avec chaleur et amitié, bien plutôt avec suspicion, ressentiment, quand ce n’est pas haine et violence meurtrière. L’Évangile est une aventure et souvent nous restons prisonniers de nos routines et de nos sécurités- Et nous pouvons devenir violents si on insiste, « empoignant, maltraitant et tuant » les serviteurs de l’appel. Nous pouvons même, et ce n’est pas mieux, avoir fait semblant de dire oui, mais n’avoir pas revêtu ce vêtement de noce qui est le signe de l’authenticité de l’adhésion intérieure, « Ceux ne sont pas ceux qui disent `Seigneur, Seigneur’ qui entrent vraiment dans la salle du banquet, mais ceux, dira Jésus, qui font la volonté du Père ». Tous cela pourrait être décourageant si nous savions, au bout du compte, que même ont part au Banquet, puisque du haut de la Croix, quand il pour devenir avec nous une seule chair, le Christ nous rejoindra dans ce péché qui le tue et nous l’entendrons pardonner le meurtre. Les choses n’en resteront pas à ces pleurs et à ces grincements de dents parce que les noces sont sources de vie et que la Résurrection fera de nous, en Jésus, des enfants de Dieu animés d’une vie nouvelle. »
Père BLONDEAU.
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