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Annonciation du Seigneur, cette année 2013: sur 8 Avril

8 avril, 2013

Annonciation du Seigneur, cette année 2013: sur 8 Avril  dans images sacrée DSCN0376

http://echoesfromrome.blogspot.it/2010/03/annunciation-of-lord-awe-and-gratitude.html

L’ANNONCIATION DU SEIGNEUR, TEXTE DE HENRI CAFFAREL – en 2013 est célébrée le 8 Avril

8 avril, 2013

http://www.saintjosephduweb.com/L-Annonciation-du-Seigneur-texte-de-Henri-Caffarel_a201.html

L’ANNONCIATION DU SEIGNEUR, TEXTE DE HENRI CAFFAREL -  en 2013 est célébrée le 8 Avril

Nous reproduisons ce texte du fondateur des équipes Notre-Dame, magnifique texte sur l’Annoncation du Seigneur, publié dans  » Prends chez toi Marie, ton épouse », éditions du feu Nouveau, p28 à 35.

 » L’ANNONCIATION DU SEIGNEUR »
La scène qui va faire de Marie, en quelques instants, la Mère de Dieu, et la mettre ainsi au sommet de la Création et de la Rédemption, se déroule dans une simplicité absolue. Saint Luc, dans son évangile, le souligne par le contraste qu’il établit entre l’annonce à Zacharie, père de Jean-Baptiste ( 1, 5-22), et l’annonce à marie, mère de jésus ( luc, 1, 26-38). Il faut relire ces deux écrits volontairement parrallèles, pour éprouver la force de l’opposition.
Le cadre, d’abord. D’un côté, la Ville Sainte, le temple ; et dans ce temple, le sanctuaire, avec l’autl des parfums recouvert d’or, près du voile qui masque le Saint des Saints. De l’autre côté, une province reculée, à l’écart des grandes communications, à la population mélangée, que les Juifs appelaient méprisamment  » la Galilée des Gentils » ; et dans cette province, une bourgade inconnue, que l’Ancien testament ne nomme pas une seule fois, et la seule idée qu’il s’y passe quelque chose fait rire les voisins :  » De Nazareth, s’esclaffera plus tard Nathanaël, peut-il sortir quelque chose de bon ?  » ( Jn, 1, 46)
Les personnages, ensuite. D’un côté, le prêtre Zacharie qui, seul dans le Sanctuaire, accomplit un acte solennel de son sacerdoce : l’offrande de l’encens sur l’autel des parfums, tandis qu’à l’extérieur se presse une foule recueillie. De l’autre, une petite villageoise de treize ou quatorze ans, seule dans une maison quelconque, et que sa vie de prière n’empêche pas de vaquer aux soins domestiques.
L’action enfin. d’un côté, une manifestation spectaculaire, et qui va tout de suite faire du bruit. De l’autre, un colloque de quelques mots, qui restera enfoui dans un profond secret.
Et pourtant ce qui se passe à Nazareth est incommensurable avec ce qui s’est passé au Temple. Le miracle n’est pas seulement plus divin, mais absolument divin. Dieu n’agit pas seulement, Il vient. Et c’est en même temps beaucoup plus simple, comme si Dieu voulait dire que, plus ses oeuvres sont grandes, plus il tient à la modestie des choses et des êtres pour les accomplir.
 Marie est donc dans sa maison comme tous les jours. Comme tous les jours, elle range, elle nettoie, elle cuisine. Inutile d’imaginer  » Marie à son livre d’heures ». Elle s’occupe, mais son coeur est libre d’aller vers ce qu’elle aime. Et ce qu’elle aime, c’est d’abord la conversation avec Dieu ; pour la nourrrir, il lui suffit de se rappeler les grands textes de la Bible qu’elle connaît bien, les psaumes qui chantent dans sa mémoire et sur ses lèvres, les prophéties qui, de siècle en siècle, ont annoncé le Messie à venir et qui bercent Israël d’un immense espoir, que certains prennent pour un rêve. Mais elle, qui y croit passionnément, mystiquement, voudrait être pour quelque chose dans la venue du Sauveur. Comment ? Elle n’en sait rien. Les vues de Dieu sont insondables. Et il suffit d’être disponible quand il parle ;
Ce qu’elle aime, c’est donc Dieu avant tout. Mais elle aime aussi ce jeune homme beau et viril, Joseph, qui s’est déjà engagé envers elle, et envers qui elle s’est engagée. Comment ne pas penser à lui en même temps qu’à Dieu, puisque leur prochain mariage est voulu de Dieu ? A l’instant où l’Ange se manifeste, Marie a le coeur rempli de Dieu mais aussi tout donné à Joseph.
Le Messager s’approche, parle. Marie le regarde sans surprise, étant de plein pied avec les choses de Dieu ; mais comme ses paroles sont étrangement solennelles ! Chaque mot tombe sur elle, lourd de mystère :  » Réjouis-toi », c’est plus qu’un simple salut. C’est une invitation à la joie, et très particulièrement à la joie messiannique. Marie se souvient que cet impératif annonçait dans la Bible la venue de Dieu parmi son peuple :  » Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Pousse des cris d’allegresse, Israël ! Réjouis-toi et exulte à plein coeur, fille de Jérusalem ! Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi » ( So 3,14-15) se pourrait-il qu’enfin… ? mais pourquoi ces paroles lui sont-elles adressées ?
 » Toi qui as la faveur de Dieu.  » L’Ange ne dit pas  » Marie » comme c’est la coutume. Il semble lui donner un autre nom que le sien, un nom prophétique, comme chaque fois que Dieu désigne un élu pour une mission. Mais alors, Marie serait-elle l’objet de la faveur divine ? Pour quelle tâche ?
 » Le Seigneur est avec toi ». Elle sait bien que le Seigneur est avec ceux qui croient en lui. Mais là, il s’agit bien, semble-t-il, d’une présence toute particulière, en rapport avec la  » joie » et la  » prédilection » qui précèdent. Marie, la toute humble, la pauvre du Seigneur, plie sous le choc. Que lui arrive-t-il ? L’Evangile, toujours avare de mots affectifs, note qu’elle fut  » bouleversée ».
L’Ange reprend alors les mêmes formules en d’autres termes : « Ne crains point ( = réjouis- toi), Marie, ( cette fois son nom est dit), tu as trouvé faveur auprès de Dieu ( = toi qui as la faveur de Dieu) » Et d’un trait, il livre la nouvelle inouïe :  » Tu vas concevoir et tu enfanteras un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus. Il sera grand et on le tiendra pour le Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père, il règnera à jamais sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin » ( Luc, 1, 31-32)
Cette fois, plus de doute. C’est bien sur elle que déferle l’énorme vague de l’espérance messiannique, venue du fond de l’histoire humaine. Le règne du Seigneur au mileu de son peuple, la venue du Messie, fils de David, ces deux grandes promesses qui rythmaient l’Ancien Testament et qui avaient été l’âme de sa propre prière, c’est par elle, Marie, qu’ils s’accompliront.
Mais pour s’engager plus lucidement dans le plan de Dieu, pour mettre son intelligence de pair avec le consentement profond de sa volonté, elle pose une question :  » Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? « 
Il ne s’agit pas d’une objection, d’une demi-incrédulité, comme celle de Zacharie ; sinon, elle ne recevrait pas une réponse favorable de l’Ange et, plus tard, Elisabeth ne la bénirait pas pour  » avoir cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit ». Marie est tout élan vers Dieu et ne saurait rien refuser, ni rien mettre en doute. Sa question signifie :  » Si je dois être mère, comment garderai-je ma virginité ? » Car cette virginité n’est pas seulement, dans sa pensée, un état de fait provisoire, mais une volonté définitive. Entre cette virginité et la mission qui lui est proposée, elle ne voit pas la compatibilité. Et elle veut la voir, pour entrer totalement dans le dessein de Dieu.
En même temps,  » l’homme » qu’elle évoque en cet instant n’est pas simplement l’homme en général, c’est cet homme tendrement aimé, Joseph, dont son coeur de femme est rempli. L’homme  » qu’elle-ne-connaît-pas », au sens biblique et physique du mot, mais qui est pourtant celui auquel elle a noué son destin et à qui elle pense sans cesse, ne sera-t-il pour rien dans ce mystère ? A l’arrière-plan de l’interrogation de Marie, se profile son amour pour Joseph.
L’Ange ne répond qu’à la question directement posée :  » l’Esprit Saint viendra sur toi et l’ombre de la puissance du Très-Haut te couvrira ; aussi l’enfant à naître qui sera saint, sera tenu pour le Fils de Dieu ». C’est à Joseph, un peu plus tard, qu’il apportera la réponse complémentaire.
Là encore, les mots ont pour Marie une profonde résonance biblique ; l’Esprit viendra sur toi, comme sur les hommes choisis par Dieu, comme sur le Messie, l’Emmanuel annoncé, comme sur la communauté de la fin des temps. La puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre, comme la nuée qui précédait les Hébreux dans le désert, et qui enveloppait la tente de réunion où reposait l’Arche Sainte.
Marie comprend, sans aucun doute, qu’une intervention spéciale de Dieu va faire de son sein virginal une nouvelle Tente de Réunion, une nouvelle Arche d’Alliance, où naîtra le Messie, sans qu’un homme ait besoin de l’approcher. Comprend-elle aussi que le Saint qui naîtra d’elle sera le Fils de Dieu, au sens le plus absolu du terme, probablement non, car l’Ancien Testament n’a jamais dit que le Messie serait Dieu, et rien n’autorisait une hypothèse aussi audacieuse. Elle voit bien que son Fils, le Messie, sera plus proche de Dieu qu’aucun libérateur d’Israël ; mais il faudra des mois, des années, pour qu’elle découvre que sa maternité messianique est aussi une maternité divine.
Pourtant, si sa foi, comme toute foi, reste obscure, elle n’en est pas moins totale. Et elle prononce le mot que Dieu attendait d’elle, que l’univers entier attendait sans le savoir :  » Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta volonté ». La soumission est inconditionnelle. L’avenir de son enfant reste dans l’ombre, le sien également ; mais d’avance, elle souscrit à tout. Et elle y souscrit, non passivement , mais de toute l’énergie de son être ; le  » fiat » est impératif, c’est un ordre qu’elle se donne à elle-même, par lequel elle prend en main sa vie et la jette en avant. Il y a ainsi des créatures qui restent dans l’attende et qui, une fois décidées, révèlent une force extrême.
L’Ange est parti. Marie est toujours là, dans sa maison, la même que tout à l’heure en apparence. Pourtant, c’est une autre Marie. Elle médite le message, et peu à peu, il l’envahit et la transfigure. Comme toutes les femmes d’Israël, elle aura un enfant et se retrouvera sur la grand-route de la bénédiction divine traditionnelle. Mais son enfant ne ressemblera à aucun autre ; elle même ne ressemblera à aucune autre mère. et du coup, tout s’éclaire et se coordonne. Dieu lui avait inspiré de rester vierge ; Dieu lui demande aujourd’hui d’avoir un enfant ; Dieu ne se contredit pas, mais il fallait qu’en choisissant la virginité, elle renonçât à être mère pour pouvoir le devenir aujourd’hui. Elle découvre qu’on ne possède jamais ( mais alors au centuple) que ce que l’on donne. Parce qu’elle a renoncé délibérémént aux joies pures et fortes de la maternité, elle les retrouvera et les éprouvera comme jamais aucune mère ne les as connues.
Et son enfant sera le Messie. A sa joie de mère, s’ajoute celle de donner un Sauveur au monde. L’attente séculaire d’Israël, l’attente millénaire des hommes, a enfin trouvé sa réponse. Et Marie la Servante est la dépositaire de cet espoir comblé. Pour l’instant, dans la maison de Nazareth, sa joie surpasse toute expression, et Marie s’abîme dans un silence adorant.
P. Henri Caffarel, fondateur des équipes Notre-Dame )

HOMÉLIE DU DIMANCHE DE PÂQUES À JÉRUSALEM – PATRIARCHE FOUAD TWAL

8 avril, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/homelie-du-dimanche-de-paques-a-jerusalem

HOMÉLIE DU DIMANCHE DE PÂQUES À JÉRUSALEM

« UN EXCELLENT MOYEN POUR RAVIVER NOTRE FOI »

JÉRUSALEM, 31 MARS 2013 (ZENIT.ORG) PATRIARCHE FOUAD TWAL

Le patriarche latin de Jérusalem, Fouad Twal invite à fortifier sa foi par le pèlerinage aux Lieux Saints en disant: « Le pèlerinage aux Lieux Saints et aux “pierres vivantes”, est un excellent moyen pour raviver notre foi ».
La messe du Dimanche de Pâques a été célébrée ce matin le 31 mars 2013 au Saint Sépulcre – basilique de la Résurrection -, devant le Tombeau. Elle a été présidée par Sa Béatitude le Patriarche Fouad Twal, patriarche latin de Jérusalem (cf. http://fr.lpj.org/2013/03/31/messe-du-dimanche-de-paques-au-saint-sepulcre/).

Homélie du patriarche latin de Jérusalem pour la messe de Pâques

31 mars 2013

Excellences,

Chers frères dans l’épiscopat et le sacerdoce

Chers amis,

Sainte fête de Pâques à tous ! Le Christ est vraiment ressuscité ! Alléluia ! Pâques illumine ! Le ressuscité nous enveloppe de sa lumière, il donne à nos cœurs une joie immense et une grande espérance et il les remplit de son amour.
Aujourd’hui nous est relatée dans l’évangile la course haletante de Pierre et Jean qui suivent Marie-Madeleine vers le tombeau où le corps de Jésus a été déposé. Mais ils découvrent un tombeau vide avec le linceul. Pourtant, instantanément Jean vit et crût que Jésus n’a pas été enlevé mais qu’il est ressuscité. La foi est donc un don et elle est aussi personnelle. C’est pourquoi une relation intime avec Dieu est nécessaire.  Elle s’établit par la prière dans le secret des cœurs devant une “présence absente”, dont témoigne le tombeau vide.  Le tombeau vide comme on le voit aujourd’hui ici-même, est le chemin de la foi qui commence. Cette foi – notre foi – s’appuie sur le témoignage des Apôtres. Il nous est demandé de croire sans voir : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »  (Jean 20, 29).
La résurrection est au centre de la foi chrétienne : « Si le Christ n’est pas ressuscité, vaine est notre foi » (1Co 15,17). Malgré cela les catholiques, les orthodoxes et les protestants célèbrent Pâques à des dates différentes.   Nous savons que la division ne vient pas de Dieu. C’est pourquoi, nous avons décidé dans notre diocèse de Terre Sainte à l’exception de Jérusalem et de Bethléem, de caler la date de Pâques des catholiques  sur le calendrier julien  pour que les familles de confession mixte puissent fêter ce mystère ensemble. Comme c’est le cas en Jordanie, en Syrie et en Egypte. Une célébration commune solennelle et joyeuse de la Résurrection du Seigneur par tous les chrétiens à travers la Terre Sainte, peut devenir un témoignage crédible et authentique de l’appel du Christ pour plus de communion, ainsi que de notre réponse à cet appel..
Cette décision d’unifier la date Pâques n’est pas facile mais c’est un premier pas vers l’unité complète  que nous devons porter dans notre prière.  Dans cette Année de la foi, qui se prête très bien à ce défi, il nous est aussi demander de redynamiser notre foi et notre enthousiasme.  L’évangélisation, à travers notre charité, amour du prochain et simplicité,  semble être une priorité pour notre nouveau pape François. Notre pape argentin vient d’un continent qui compte 40 % des catholiques du monde, mais où la position de l’Eglise est contestée par les groupes évangéliques et où les relations avec le monde politique sont un peu tendues. L’Esprit-Saint qui a déjoué tous les pronostics, vient de nous donner un pape dont l’action depuis des années, se trouve dans la droite ligne des orientations du dernier synode qui portait sur la « nouvelle évangélisation. »
Le Saint Père a demandé dans son tout premier discours aux fidèles d’« entreprendre un chemin de fraternité, d’amour » et d’« évangélisation ».
Dans l’évangile de Saint Jean, Jésus nous dit qu’il est la lumière ; qui le suit « ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie » (Jn 8, 12). En tant que chrétiens, le Seigneur nous invite aussi à être une lumière pour le monde ; à porter la lumière de l’espérance au milieu des violences, des souffrances, des guerres, de l’injustice. Il nous invite ici à porter la lumière de la foi au milieu de notre région du Proche-Orient, là où le christianisme est né, là où l’Eglise-Mère de Jérusalem est née, là où naît tout chrétien. C’est pourquoi la nouvelle évangélisation, pour être moderne et efficace, doit repartir de Jérusalem,
- repartir de la première communauté chrétienne assidue à la lecture de la Parole de Dieu, à rompre le pain et à la solidarité.
- repartir de la première communauté, ancrée dans la personne du Christ, ayant une cause, pour laquelle elle était disposée à affronter tout sacrifice jusqu’au martyre. Ainsi, je renouvèle mon invitation à venir en Terre Sainte à tous les pèlerins du monde entier et en premier lieu à notre pape François qui sera le bienvenu.
Venez vous aussi comme Pierre et Jean voir le tombeau vide. Le pèlerinage aux Lieux Saints et aux “pierres vivantes”, est un excellent moyen pour raviver notre foi et celle des pèlerins. Il permet de mieux connaître le cadre culturel, historique et géographique, où sont nés les mystères auxquels nous croyons, et dont le plus important est fêté aujourd’hui : la résurrection.
Le pèlerinage ici est une occasion de rencontre personnelle et incarnée avec Jésus. En ce sens, les chrétiens de Terre Sainte sont la mémoire collective vivante de l’histoire de Jésus. Mais en même temps ils ont besoin des autres fidèles, de leurs prières et de leur solidarité ; la présence des pèlerins est de fait un véritable témoignage de foi et de communion avec notre Eglise du Calvaire.
Notre Eglise vit dans un Moyen-Orient de souffrance. L’Année de la foi répond donc ici à des enjeux spécifiques. D’abord, je pense à toutes les victimes et tous les réfugiés syriens qui affluent dans les pays voisins et notamment en Jordanie, mais aussi à tous les chrétiens de Terre Sainte qui sont tentés par l’émigration, je veux redire à tous que la fête de la résurrection est un motif d’espérance pour un monde affligé par de profondes tragédies souvent provoquées par la violence humaine. Les croix de nos vies ne sont pas pour autant balayées à Pâques ; Dieu ne vient pas les supprimer, mais il a ouvert un chemin d’espérance au milieu de la souffrance, et il veut l’ouvrir chaque jour pour nous.
Vivre au Moyen-Orient en tant que chrétien, n’est pas un choix mais une vocation. Il faut passer par la croix pour connaître la résurrection. « La croix nous fait souvent peur, car elle semble être la négation de la vie. En réalité, c’est le contraire ! Elle est le “oui” de Dieu à l’homme, l’expression extrême de son amour et la source d’où jaillit la vie. Car du cœur de Jésus ouvert sur la croix, a jailli cette vie divine, toujours disponible pour celui qui accepte de lever les yeux vers le crucifié. ». ( Benoît XVI lors de JMJ de Madrid.)
Depuis le matin de Pâques, l’espérance chrétienne est sans limite. Toute nuit noire peut être illuminée par le vainqueur du tombeau. Ce ne sont plus des terres qu’il faut reconquérir, mais des cœurs. Des cœurs qu’il faut convertir et éduquer à la paix. J’invite encore et encore la communauté internationale, au-delà des discours et des visites, à prendre concrètement les décisions efficaces pour trouver une solution équilibrée et juste pour la cause palestinienne qui est à l’origine de tous les troubles du Moyen-Orient.
En novembre 2010, j’ai rencontré personnellement le Pape en Argentine où nous avions pu évoquer la situation de la diaspora des chrétiens d’Orient en Amérique latine. L’Argentine a accueilli de nombreux émigrés du Moyen-Orient. Le pape François est ainsi sensibilisé à la question de l’émigration des fidèles de Terre Sainte. Il fut d’ailleurs jusqu’ici ordinaire pour les fidèles de rite oriental résidant dans son pays. Je suis convaincu que le Saint Père continuera avec force et détermination le travail de Benoît XVI pour la paix en Terre Sainte, et un rapprochement entre les peuples et les religions du monde. Ici en Terre Sainte,notre communion avec le Saint Père est profonde et notre confiance  absolue. Nous savons d’expérience tout l’intérêt et les efforts pour la paix ,que porte le Saint-Siège à notre Patriarcat et à la Terre Sainte.
Chers frères et sœurs, recevez mes meilleurs souhaits de Joyeuses Pâques ; que ce soit l’occasion d’une belle résurrection de nous-mêmes, de nos Eglises et de notre Terre Sainte. Qu’en ce matin de Pâques germe un printemps nouveau.
Que cette fête radieuse de la Résurrection du Christ vous apporte la bénédiction du Seigneur !

Amen.

+ Fouad Twal, Patriarche