CAPACITÉ DE DIEU
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CAPACITÉ DE DIEU
Nous avons tous, sans exception, une capacité de Dieu. Nous la portons en nous comme un trésor sans prix, dans un vase d’argile. Cette capacité de Dieu n’est pas qu’une qualité ou un aspect de notre être : elle nous constitue réellement. Nous sommes capacité de Dieu! Nous sommes une ouverture à Dieu. Sans Dieu, nous sommes incomplets, inachevés. Cette capacité de Dieu habite notre cœur et le rend immense – assez vaste pour contenir l’éternel.
Cette capacité de Dieu n’est pas en nous immuable et statique, sans vitalité. Elle est éminemment dynamique et vivante – une tendance vers Dieu, un élan qui nous porte au-delà de nous-mêmes, trace de transcendance inscrit dans notre être. C’est aussi un désir, une soif, une nostalgie, une aspiration qui, pénétrée par l’Esprit, s’enrichit d’instincts et d’attraits divins. L’éveil de cette capacité de Dieu, de cette tendance vers Lui, est en même temps la libération d’un mouvement spirituel intérieur. Il faut que, petit à petit, notre être ne fasse plus qu’un avec ce mouvement profond.
Par le fait même que nous soyons créés à l’image de Dieu, nous avons une capacité de Dieu et cela est un aspect très positif de notre nature humaine. Mais on peut aussi considérer et expérimenter cet état de chose sous un autre aspect que celui d’une potentialité d’épanouissement. On peut l’aborder également comme une réalité inachevée, incomplète. Nous sommes l’image de Dieu, oui. Mais nous ne sommes pas encore sa ressemblance. Nous avons une capacité de Dieu, oui. Mais elle n’est pas encore pleinement réalisée. Non seulement l’humain est capable de et faite pour une relation intime avec Dieu, mais il en a radicalement besoin pour atteindre sa perfection. Ainsi, expérimenter notre capacité pour le divin c’est, en même temps, expérimenter la grandeur et l’indigence de l’être humain – tous les deux nous poussant en avant dans notre quête de Dieu.
C’est ainsi que certaines personnes sont conduites à la vie monastique, car dans un monastère, la vie entière est orientée vers cette recherche consumante qui pénètre tout. A travers la liturgie, la lectio divina, la prière privée, l’étude, la vie communautaire et les autres observances monastiques essentielles, cette recherche de Dieu se poursuit sans répit. Toute l’ordonnance de la vie d’un monastère cistercien est orientée vers Dieu, mais chose plus importante c’est que, peu à peu, le cœur de chacune des habitantes se tourne vraiment vers Dieu. Bien sûr c’est le projet de toute une vie, car il s’agit ici d’une transformation de l’être et pas simplement de suivre une règle. La vie monastique se situe, pourrait-on dire, dans l’aspiration profonde de toute l’humanité vers Dieu. Elle est essentiellement mouvement-vers et s’inscrit au cœur même de notre nature, là où réside l’ultime et fondamentale liberté, là où l’on choisit de se tourner vers Dieu ou de s’en détourner. On voit ici l’importance et la subtilité de notre vœu d’obéissance. Ce mouvement-vers est notre chemin, est notre prière – une prière vraie qui transforme et qui divinise.
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