Archive pour mars, 2013

Moses holding the 10 commandment just given to him by God. Painting by Rembrandt Harmenszoon van Rijn

21 mars, 2013

Moses holding the 10 commandment just given to him by God. Painting by Rembrandt Harmenszoon van Rijn dans images sacrée mount-sinai

http://macaulay.cuny.edu/eportfolios/friedlander12/religion-2/jewish-religion/

LES YEUX DE L’ÉTERNEL SONT SUR LES JUSTES

21 mars, 2013

http://www.bibleenligne.com/Lectures_bibliques/Mensuel/ME/03/Les%20yeux%20de%20l%20Eternel%20sont%20sur%20les%20justes.htm

LES YEUX DE L’ÉTERNEL SONT SUR LES JUSTES

Il nous paraît toujours étonnant que l’Esprit Saint se serve de notre vocabulaire et d’expressions très simples à comprendre pour nous faire connaître les «choses profondes de Dieu». Dieu se met en quelque sorte à notre portée. Il est par exemple souvent personnifié, il prend des attributs humains, alors que sa nature n’a rien de comparable à la nôtre. Dieu est infini, l’homme est un être limité. Dieu est omniscient, l’homme comprend en partie seulement, et difficilement, même les choses simples.
La Parole nous dit que Dieu entend, écoute, que ses oreilles sont ouvertes; qu’il voit, regarde, que ses yeux sont sur les justes.
À l’aide de sa Parole nous essaierons de savoir comment Dieu regarde l’homme.

LE REGARD DE DIEU SUR SA CRÉATION
Les yeux et le regard de l’Éternel sont présents dès les premières pages des Écritures. Selon le propos de son cœur, Dieu, le Dieu puissant, crée toutes choses, puis il regarde. On pense à la technique de l’artisan qui avance dans son ouvrage en s’assurant qu’il est toujours conforme à sa volonté. «Dieu vit la lumière, qu’elle était bonne» (Genèse 1: 4). «Et Dieu vit que cela était bon» (Genèse 1: 10, 12, 18, 21, 25). «Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, cela était très bon» (Genèse 1: 31).
Ce dernier regard que Dieu portait sur son œuvre créée manifestait sa satisfaction devant l’ouvrage parfait de ses mains. Cet ouvrage provoque l’admiration de quiconque observe de près les beautés de la création. «Je te célébrerai de ce que j’ai été fait d’une étrange et admirable manière — déclare David au Psaume 139 — Tes œuvres sont merveilleuses, et mon âme le sait très bien».
On ne peut qu’être frappé de cette satisfaction profonde du Dieu créateur, Dieu en trois personnes dont l’artisan est Christ lui-même, quand on pense que la créature va porter ensuite la main sur son Créateur et le clouer sur une croix.

LE REGARD DE DIEU SUR L’HOMME DÉCHU
Mais, qu’est-ce que l’homme a fait de toutes les richesses que Dieu lui avait confiées? En courbant la tête, nous devons reconnaître que c’est le gâchis le plus complet sur tous les plans.
Dieu constate le premier «que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre, et que toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que méchanceté en tout temps» (Genèse 6: 5). «Et Dieu regarda la terre, et voici, elle était corrompue» (verset 12). Si nous pouvons lui prêter nos sentiments, quelle amère déception pour celui qui avait «fait toute chose belle en son temps»! (Ecclésiaste 3: 11).
Dès lors Dieu résolut d’exterminer «de dessus la face de la terre» l’homme qu’il avait créé. Mais sa miséricorde immense fit que «Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel». C’était un «homme juste» qui «marchait avec Dieu» (Genèse 6: 7-9). Et l’Éternel donna à Noé des instructions précises pour construire l’arche par laquelle «un petit nombre, savoir huit personnes, furent sauvées à travers l’eau» (1 Pierre 3: 20).

LE REGARD DE DIEU SUR SON PEUPLE ET SUR SON PAYS
Mais bien vite chez ces huit, puis chez leurs descendants, le péché s’est développé: «tous ont péché» (Romains 3: 23). «L’Éternel est lent à la colère» dira après d’autres le prophète Nahum. C’est pourquoi Dieu se choisit un homme: Abraham, puis un peuple qui descend de celui-ci: Israël.
Ce peuple ployé sous le joug du Pharaon, maître dur, figure de Satan, crie à l’Éternel qui entend et répond: «J’ai vu, j’ai vu l’affliction de mon peuple qui est en Égypte» (Exode 3: 7).
L’Éternel choisit pour son peuple un «pays ruisselant de lait et de miel», un «pays sur lequel l’Éternel… a continuellement les yeux» (Deutéronome 11: 12) et dans lequel il l’amène après la longue traversée du désert.
Mais les Israélites «méprisèrent le pays désirable» (Psaumes 106: 24) et se livrèrent à toutes sortes d’abominations au point que l’Éternel ne put plus les reconnaître comme son peuple et qu’il dut s’écrier: «Lo-Ammi», c’est à dire: «vous n’êtes pas mon peuple».
À l’image d’Israël, l’homme s’est continuellement détourné de Dieu pour obéir à Satan et s’est ainsi constitué l’esclave de ce dernier, «car on est esclave de celui par qui on est vaincu» (2 Pierre 2: 19). Les esclaves de Satan, esclaves du péché, méritaient la mort, «car les gages du péché, c’est la mort» (Romains 6: 23).
Dieu, encore selon Nahum, ne tient «nullement le coupable pour innocent» (Nahum 1: 3), et doit juger le mal dans l’homme. Or comme «il n’y a personne qui fasse le bien, non pas même un seul» (Psaumes 14: 3), que fait Dieu dans sa grâce suprême? «Il a regardé des lieux hauts de sa sainteté; des cieux l’Éternel a considéré la terre, pour entendre le gémissement du prisonnier, et pour délier ceux qui étaient voués à la mort» (Psaumes 102: 19, 20).

LE REGARD DE DIEU SUR CHRIST
Dieu envoie le Seigneur Jésus pour sauver la race d’Adam. Devant lui, Jésus, homme parfait, recommence le chemin de l’homme et son histoire, car Adam était «la figure de celui qui devait venir» (Romains 5: 14). Jésus accomplit en tous points l’œuvre de Dieu, et chacun de ses pas, chacune de ses paroles, chacune de ses activités, glorifient Dieu. Regardant la face de son oint (Psaumes 84: 9), Dieu est entièrement satisfait; il ouvre le ciel et déclare: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir» (Matthieu 17: 5), alors qu’Israël méprise Celui qui lui était envoyé, disant au gouverneur romain: «Qu’il soit crucifié!», et «Que son sang soit sur nous et sur nos enfants!» (Matthieu 27: 24, 25). Mais le Seigneur Jésus accepte d’être «fait péché pour nous» (2 Corinthiens 5: 21); il subit toute la rigueur du jugement de Dieu contre le péché et nous ouvre les écluses de la grâce divine. Et «le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur» (Romains 6: 23). Ceux qui, ayant été mordus par un serpent au cours de la traversée du désert, regardaient au serpent d’airain, étaient sauvés. De même, tous ceux qui lèvent les yeux vers la croix et qui regardent avec foi à Jésus expiant leurs péchés, sont sauvés.

LE REGARD DE DIEU SUR LES RACHETÉS
Sur un plan personnel, le chrétien n’a point de crainte en traversant ce monde. Sa seule crainte est de déplaire à son Dieu, mais quelle assurance lui donne cette promesse que «l’œil de l’Éternel est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui s’attendent à sa bonté» (Psaumes 33: 18)! Oui, quel bonheur, pour ceux qui ont été justifiés par la grâce, de savoir que «les yeux du Seigneur sont sur les justes» (1 Pierre 3: 12) et de connaître Dieu comme un Père qui a dit: «Je t’instruirai, et je t’enseignerai le chemin où tu dois marcher; je te conseillerai, ayant mon œil sur toi» (Psaumes 32: 8)!
Mais, comme cela a été souvent répété, le croyant n’est pas appelé à demeurer isolé. Quand un homme est amené à Jésus, il devient membre du corps de Christ, de l’Assemblée, de l’Église pour laquelle Christ s’est livré lui-même.
Plusieurs images parlent de l’Église dans la Parole de Dieu. C’est un peuple, une sacrificature sainte et royale, une famille car Dieu nous a adoptés, un édifice, une race élue, une perle de très grand prix, une nation sainte… mais aussi une maison, la maison de Dieu selon 1 Timothée 3: 15. Cette maison peut bien être lézardée, là encore du fait de l’infidélité de l’homme, de son orgueil, de sa volonté propre mêlant l’humain au divin, elle peut être devenue «la grande maison» où les vases à déshonneur sont mêlés aux vases à honneur, elle demeure néanmoins la maison de Dieu. Et ce qui console l’âme affligée de tant de brèches, c’est la grâce et la fidélité de Celui qui ne peut changer. Combien il est précieux de savoir que l’Église est l’objet constant de ses plus tendres soins! La promesse qu’il a faite au sujet de sa maison terrestre n’est-elle pas valable pour sa maison spirituelle: «Mes yeux et mon cœur seront toujours là» (1 Rois 9: 3)?

O toi qui vis dans les hauts cieux,
Dieu rempli de tendresse,
Sur tes enfants, en ces bas lieux,
Ton doux regard s’abaisse.

Bernard Paquien (1993)

Chagall Crocifissione

20 mars, 2013

Chagall Crocifissione dans images sacrée chagall-crucifixion

http://vangelodelgiorno.wordpress.com/2013/03/06/mercoledi-della-iii-settimana-del-tempo-di-quaresima/

DIX CHEMINS POUR RENTRER DANS LA PRIÈRE PAR JACQUES GAUTHIER – POUR ENTRER DANS LA PRIÈRE

20 mars, 2013

http://prierecatholique.free.fr/fiches/12reveraud-8.html

DIX CHEMINS POUR RENTRER DANS LA PRIÈRE PAR JACQUES GAUTHIER

POUR ENTRER DANS LA PRIÈRE

On apprend à prier… en priant, tout simplement. L’été semble un bon moment pour en faire l’expérience mais il n’y a pas que l’été pour prier et entrer dans la prière. Ceci dit, l’été on a plus de temps pour se mettre à prier. Voici dix sentiers à explorer pour se mettre en présence de Dieu.
 On apprend à prier en priant. La prière existe dès que nous en avons le désir et que nous commençons à prier. C’est une expérience de foi et d’amour qui se vit au plus profond du cœur. Très discrète, elle frappe à la porte pour nous accompagner partout. La seule chose à faire: lui ouvrir. C’est un don de Dieu qui s’accueille dans la foi en s’y rendant disponible, là où l’on est.
Alors, comment prier ? En priant, tout simple­ment. « Il est en moi, je suis en lui, je n’ai qu’à l’aimer, qu’à me laisser aimer, et cela en tout temps, à travers toutes choses », écrivait Élisabeth de la Trinité. Tu pries comme tu es, comme tu vis, comme tu crois, comme tu aimes et comme tu parles à un ami; ce sont les cinq premiers sentiers de la prière. Les cinq suivants se présentent comme des sup­ports à la prière: tu pries avec ton désir, ton corps, la Bible, la liturgie, le silence.
PRIE COMME TU ES
La meilleure méthode pour prier est la tienne, encore faut- il la découvrir. La meilleure technique, si technique il y a, est celle qui t’aide le mieux à libérer la prière qui est en toi. Tu as une prière qui t’appartient et qui s’accorde à ton tempérament, à ton état de vie. Tu n’as pas à copier la prière des autres. Elle varie selon les jours: demande ou louange, supplication ou action de grâces, vocale ou silencieuse. Qu’importe, tu pries à partir de ce que tu es, avec l’âge que tu as, avec tes joies et tes tristesses, avec ton histoire et ton expérience de vie. Tu pries à partir d’une image de Dieu qui est la tienne et qui est appelée à changer, à mesure que tu grandis dans la foi.
Tu te présentes devant Dieu en sachant qu’il t’aime tel que tu es. Sois toi-même ! N’est-ce pas le plus beau cadeau que tu puisses faire à Dieu ? En t’accueillant et en t’aimant tel que tu es, c’est Dieu que tu accueilles et que tu aimes comme un père plein de miséricorde.
PRIE COMME TU VIS
La prière ne marche pas à côté de la vie, elle est dans la vie. Et comme la vie n’est pas parfaite, la prière ne l’est pas non plus. Si on attend les conditions idéales pour prier, on ne priera jamais. La plus belle prière est celle que tu vis aujourd’hui, dans les situations les plus diverses, parfois angoissantes: rater un examen, manquer une sortie sur l’autoroute, égarer les clés, vivre un grand stress, traverser une épreuve, accompagner un enfant malade, et que sais-je encore.
La prière s’adapte aux circonstances de ta vie: que l’on soit sur un banc d’école ou au travail, à la maison ou sur un lit d’hôpital, sur la route ou en train, couché ou en plein air, joyeux ou triste, insom­niaque ou travailleur de nuit. Elle est là dès que l’on prie. Invisible aux autres, visible en soi, elle prend ce qui fait ta vie et l’exprime au Seigneur sous forme de demandes et de louanges.
PRIE COMME TU CROIS
Dis-moi comment tu pries et je te dirai quelle est ta foi! Tu pries de la manière dont tu crois. La prière commence par un acte de foi. Elle est comme une flèche que tu lances vers le ciel; plus ta foi est vivante, plus elle vole haut. Mais chacun ne croit pas en Dieu de la même façon, ni ne le prie de la même manière. Si Dieu est au cœur de ta vie, ta prière le sera aussi.
‘idée que l’on se fait de la prière est donc subor­donnée à l’image que l’on a de Dieu. S’il est un être lointain et menaçant, la prière sera froide et crain­tive. D’ailleurs, on ne prie pas longtemps un Dieu qui semble indifférent à ce que l’on vit. Cette image d’un Dieu impassible est aux antipodes des grands textes bibliques de l’Ancien et du Nouveau Testa­ment, où Dieu est présenté comme un amoureux qui épouse sa créature. «Tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la justice et le droit, l’amour et la ten­dresse j tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la fidé­lité, et tu connaîtras le Seigneur.» (Osée 2,21-22.)
PRIE COMME TU AIMES
Le sujet de la prière, c’est toi, mais son objet est Dieu qui t’a aimé le premier. Tu pries parce que tu es aimé de Dieu et tu lui réponds par l’amour. La prière est un dialogue secret et plein d’amour qui n’appartient qu’à toi et à Dieu. Il t’offre sa présence sans que rien n’y interfère, même pas tes faiblesses; elles sont une occasion d’expérimenter sa miséricorde infinie.
Tu ne prieras pas toujours de la même manière, mais tu vas toujours prier comme tu aimes. Prier, c’est être en présence de Dieu en pensant à lui avec amour. Le bienheureux Charles de Foucauld disait souvent que plus tu aimes, mieux tu pries.
À un moment donné, on ressent dans la prière une certaine absence de l’amour de Dieu, mais cela ne signifie pas que Dieu est absent. Il nous conduit sur les chemins de la sécheresse pour nous faire croître d’une manière plus sûre dans l’amour désintéressé. Thérèse de Lisieux en est un exemple éloquent. Alors qu’elle est alitée à l’infirmerie du carmel, elle ne peut pas dormir, donc elle prie. Sœur Geneviève lui demande ce qu’elle dit à Jésus. Elle lui répond: «Je ne lui dis rien, je l’aime».
PRIE COMME TU PARLES À UN AMI
Prier, c’est s’entretenir avec Dieu, le Christ, en toute amitié. Rien ne t’empêche, en ce moment-ci par exemple, de fermer les yeux et de dire avec tes mots que tu crois en Dieu: « Seigneur, je crois en toi, apprends-moi à prier et à aimer. Tu me connais et tu m’aimes tel que je suis. Je t’offre ce que je suis et ceux qui me sont chers. Envoie ton Esprit, qu’il donne vie à ma vie. Je te loue pour ce que tu es et pour ce que je suis. Merci pour ton amour infini ».
Tu vois, c’est simple. Tiens-toi en sa présence comme un ami avec son ami. Il suffit de lui parler simplement et de l’écouter. Raconte-lui ce que tu vis ou regarde-le en silence dans la foi. La prière, n’est-ce pas écouter Dieu qui parle par nos mots et nos silences autant que par sa parole et son silence ? En nous sachant écoutés de Dieu, nous retrouvons le fil conducteur qui relie notre vie à la sienne.
PRIE AVEC TON DÉSIR
TON DÉSIR, C’EST TA PRIÈRE, DISAIT SAINT AUGUSTIN.
Tu pries en présentant à Dieu non seulement ce que tu es, mais ce que tu désires être. Tu t’ouvres au désir de Dieu en étant présent à sa présence avec tout ton désir. La prière que tu récites, tu ne la dis pas seulement du bout des lèvres. Que tu répètes intérieurement une prière que tu as apprise ou que tu pries spontanément, ce que Dieu regarde, c’est le désir et l’amour que tu mets dans ta prière.
Tu mne dis que tu arrives difficilement à te recueillir, que tu as l’impression d’être dans le vide, que ton esprit part dans toutes les directions. Tu peux t’aider d’une image ou icône, d’un verset biblique, d’une musique, du nom de Jésus que tu répètes intérieu­rement, et tu peux prier à partir de tes distractions, au lieu de vouloir les chasser sans cesse.
A toi de voir ce qui t’aide dans la prière et quel est ton désir. Tu veux peut-être trop en faire, ou bien tu vois Dieu comme quelqu’un de compliqué qu’il faut impressionner, satisfaire, amadouer. La prière est comme Dieu, tellement simple: c’est un regard d’amour, un désir d’être avec lui, un silence paisible, un doux soupir. Elle est fondamentalement repos, grâce, don.
PRIE AVEC TON CORPS
Ton corps peut être un allié qui exprime et soutient ta prière. Nourris-le bien et donne-lui le repos dont il a besoin. Un moine m’a déjà dit que prier, c’est savoir s’asseoir. Il n’avait pas tort. En étant bien assis et immobile, la colonne vertébrale droite, on prie mieux. Une bonne posture assise aide l’esprit à se recueillir et à être attentif à la présence de Dieu.
Si, dans les grandes traditions, la position assise exprime surtout l’attente, l’écoute et la méditation, la position à genoux exprime la supplication, le repentir, l’adoration. Il y a aussi la position des mains, jointes ou levées, et aussi la posture debout. Pour le chrétien, la station debout signifie qu’il est déjà ressuscité dans le Christ.
À chacun de trouver la posture qui lui convient dans la prière. Et si tu t’endors en priant, ne te scandalise pas: « Dieu comble son bien-aimé quand il dort » (Psaume 126,2).
PRIE AVEC LA BIBLE
Le chrétien ne prie jamais dans le vide, il répond à la parole de Dieu qu’il lit et entend et médite et contemple, individuellement ou en groupe. La tradition chrétienne parle de quatre exercices de l’être spirituel qui sont comme quatre degrés de la prière : lecture spirituelle, méditation, prière, contemplation. On cherche en lisant  et on trouve en méditant; on frappe en priant et p on entre en contemplant.
La méthode est simple. Tu te recueilles q quelques minutes, puis tu lis un verset ou une scène de l’Évangile. Tu lis lentement dans ton la cœur comme si tu « mâchais» le texte. Tu médites et goûtes ce que tu lis. Ce n’est plus ton activité, mais celle de Dieu. Il peut se manifester par un silence pacifiant qui envahit tout. Cela arrive assez rarement, j’en conviens, notre prière étant plus souvent au ras des pâquerettes. Mais la prière contemplative, qui est une attention amoureuse à Dieu, n’est pas pour autant l’apanage des moines et des moniales. Dieu est libre de ses dons.
PRIE AVEC LA LITURGIE
Un ami me disait l’autre jour: «Moi,je prie chez moi, je n’ai pas besoin d’aller à l’église. » Il est vrai que l’on n’est pas obligé d’être dans une église pour prier, puisque le cœur est le sanctuaire de la prière. Le starets Silouane (saint moine orthodoxe du Mont Athos) écrivait que pour celui qui prie, le monde entier devient église. Mais le Seigneur nous donne aussi de le rencontrer dans la célébration liturgique.
La liturgie et la prière personnelle ne sont pas opposées, mais s’interpénètrent comme le levain dans la pâte. La liturgie et les sacre­ments ont toujours été considérés comme des lieux privilégiés de la rencontre du Christ ressus­cité. Pourquoi n’irais-tu pas puiser à cette source qui ouvre ta prière aux autres en lui donnant des mots qui la nourrissent de l’intérieur? On passe du « je» de sa prière au « nous » de l’Église : « Prions le Seigneur ».
LA LITURGIE EST UN FAIRE QUI AIDE À ÊTRE PRIÈRE
Par ses rites, paroles, gestes, chants, musiques, la liturgie enseigne à prier tout en proposant une expérience: la rencontre du Ressuscité qui conduit au Père en donnant l’Esprit.
Diverses formes de prière communautaire peuvent irriguer la prière personnelle: célébration de la Parole, prière charismatique, pèlerinage, bénédictions quotidiennes, rosaire, liturgie des Heures, qu’on appelle aussi Office divin, et que l’on retrouve dans le livre Prière du temps présent.
PRIE AVEC LE SILENCE
C’est parce que Dieu est Parole que l’on fait silence. Le silence dont il est question ici est d’abord intérieur avant d’être extérieur. Il n’est donc pas tant l’absence de paroles qu’une présence amou­reuse au mystère, une communion à ce qu’il y a de plus sacré, de plus profond en nous.
On peut très bien goûter ce silence en plein métro à l’heure de pointe, ou être envahi par les bruits intérieurs dans un monastère éloigné du monde. La bienheureuse Marie de l’Incarnation, une mystique canadienne, disait que «le silence est un parler sacré dans lequel on goûte l’amour. »
Le silence est à la prière ce que l’eau est au poisson: un espace vital. Il éveille le cœur et met en présence du mystère de Dieu. Un silence tout d’attente, simple attention à la Présence, éveil à Dieu. Tu peux le désirer, l’accueillir, le cultiver. Ce silence habité se vit surtout dans l’oraison inté­rieure, appelée aussi prière contemplative. Le but recherché est toujours le même: l’union avec Dieu présent au centre de l’âme.
LA PRIÈRE DU SIGNE DE LA CROIX
Comment prier ? en pensant avec amour à ce que tu fais. Un exemple : le signe de la Croix ?. Certains le font comme s’ils chassaient les mouches. Mais tu peux le faire aussi en portant attention au geste et aux paroles. Tu signifies par ce rite très simple que le Dieu trois fois saint est inscrit dans ta chair.
Ta main droite se porte à ton front et tu dis « au nom du Père » ; l’amour créateur ouvre ton intelligence aux réalités spirituelles. Ta main descend au ventre, tu dis « et du Fils » ; l’amour sauveur descend sur la Terre pour te rendre plus humain. Ta main va de l’épaule gauche à l’épaule droite, tu dis « et du Saint-Esprit » ; l’amour sanctificateur te fait communier à ce que les autres vivent.
Ce geste de la croix nest pas un geste banal : il unit la Terre et le Ciel, rassemble l’humain et le divin à ce point central du cœur d’où jaillit la prière. Des chrétiens sont morts martyrs pour l’avoir fait dans des pays qui ne tolèrent pas la foi chrétienne.
En mettant tout ton désir dans cet exemple du signe de la croix, tu dis avec fierté : « au nom du Père qui me crée par amour, au nom du Fils qui me porte avec amour et au nom de l’Esprit qui m’enfante à l’amour ».

Auteur : Jacques Gauthier et paru dans la revue Famille Chrétienne numéro 1696 du 17 au 23 juillet 2010

LE SENS DE LA PRIÈRE POUR LA CRÉATION, PAR LE PATRIARCHE BARTHOLOMAIOS IER – 2012

20 mars, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/le-sens-de-la-priere-pour-la-creation-par-le-patriarche-bartholomaios-ier

LE SENS DE LA PRIÈRE POUR LA CRÉATION, PAR LE PATRIARCHE BARTHOLOMAIOS IER

MESSAGE POUR LE NOUVEL AN LITURGIQUE ORTHODOXE

31 AOÛT 2012

ANNE KURIAN

ROME, vendredi 31 août 2012 (ZENIT.org) – Le patriarche œcuménique Bartholomaios Ier, archevêque de Constantinople, revient sur le sens de la prière pour la création, dans un message à l’occasion du 1er septembre 2012, premier jour de l’année liturgique pour de nombreux orthodoxes.
Pour le patriarche Bartholomaios Ier, « l’Eglise du Christ » est « pionnière » dans « l’effort écologique pour la protection de la planète ». En effet, rappelle-t-il, dès 1990 le patriarche Dimitrios (1914-1991) avait décrété le 1er septembre comme journée de prière pour l’environnement et la sauvegarde de la création.
Benoît XVI soutient d’ailleurs l’initiative de l’Eglise catholique italienne, qui vit cette journée de prière en union avec l’Eglise orthodoxe.
En quoi consiste cette prière pour la création ? Il s’agit d’implorer Dieu de « changer la mentalité des puissants du monde », afin qu’ils ne détruisent pas l’écosystème à cause de « profits financiers ou d’intérêts éphémères », explique le patriarche Bartholomaios Ier.
Mais l’invocation de l’Eglise en faveur de la création est aussi une « démarche de repentance », où le croyant reconnaît que c’est le péché de l’homme qui « détruit le monde », alors que l’humanité devrait « travailler pour la prospérité des ressources, avec soin et raison », ajoute-t-il.
Et cette démarche « concerne chacun », dans la mesure où « chacun génère des petits dommages écologiques » dans la création, même si c’est par « ignorance ». A ce titre, souligne le patriarche, le chrétien doit lui aussi faire une « démarche de repentance personnelle pour sa contribution – petite ou grande – à la défiguration et à la destruction de la création ».
La biodiversité, qui est « le travail de la sagesse divine », n’a « pas été donnée à l’humanité pour qu’elle y fasse un contrôle indiscipliné », estime-t-il. Au contraire, la domination de l’homme sur la terre « implique une utilisation raisonnable » des bénéfices de la création, et non pas « une appropriation destructrice de ses ressources par avidité ».
Il dénonce en ce sens les « abus excessif sur les ressources naturelles », causant la « destruction de l’équilibre de l’écosystème de la planète », tandis que « les règles divines de l’existence humaine sur terre sont de plus en plus transgressées », constate-t-il.
Or, poursuit le patriarche, les causes de ces bouleversements « ne sont pas inspirées par Dieu mais occasionnées par les hommes », et chacun en fait l’expérience soit au niveau local, soit à travers les phénomènes climatiques mondiaux actuels.
Concluant son message, il souhaite donc que l’action des personnes de « bonne volonté » en faveur de la création « porte du fruit ».

The Jesus Prayer

19 mars, 2013

The Jesus Prayer  dans images sacrée
http://www.catholicstyle.net/2009/11/the-jesus-prayer-what-is-the-jesus-prayer.html

« SI JE N’AI PAS LA CHARITÉ… » : MÉDITATION DU PÈRE CANTALAMESSA – 2007

19 mars, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/si-je-n-ai-pas-la-charite-meditation-du-pere-cantalamessa

« SI JE N’AI PAS LA CHARITÉ… » : MÉDITATION DU PÈRE CANTALAMESSA

HOMÉLIE SUR LA DEUXIÈME LECTURE DU DIMANCHE 28 JANVIER

26 JANVIER 2007

ROME, Vendredi 26 janvier 2007 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de la deuxième lecture de ce dimanche proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

PREMIÈRE LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX CORINTHIENS 12,31.13,1-13
Parmi les dons de Dieu, vous cherchez à obtenir ce qu’il y a de meilleur. Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres.
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit.
Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien.
Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien.
La charité est longanime ; la charité est serviable ; elle n’est pas envieuse ; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ;
elle ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal ;
elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité.
Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.
La charité ne passe jamais. Les prophéties ? elles disparaîtront. Les langues ? elles se tairont. La science ? elle disparaîtra.
Car partielle est notre science, partielle aussi notre prophétie.
Mais quand viendra ce qui est parfait, ce qui est partiel disparaîtra.
Lorsque j’étais enfant, je parlais en enfant, je pensais en enfant, je raisonnais en enfant ; une fois devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant.
Car nous voyons, à présent, dans un miroir, en énigme, mais alors ce sera face à face. A présent, je connais d’une manière partielle ; mais alors je connaîtrai comme je suis connu.
Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d’entre elles, c’est la charité.

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« SI JE N’AI PAS LA CHARITÉ »

Nous consacrons notre réflexion à la deuxième lecture qui contient un message très important. Il s’agit du célèbre hymne de saint Paul à la charité. « Charité » est le terme religieux signifiant « amour ». Il s’agit donc d’un hymne à l’amour, peut-être le plus célèbre et le plus sublime ayant jamais été écrit.

Lorsque le christianisme apparut sur la scène du monde, divers auteurs avaient déjà chanté l’amour. Le plus célèbre était Platon qui avait écrit un traité entier sur ce thème. Le nom commun de l’amour était alors eros (d’où viennent nos termes « érotique » et « érotisme »). Le christianisme sentit que cet amour passionnel de recherche et de désir ne suffisait pas pour exprimer la nouveauté du concept biblique. Il évita donc complètement le terme eros et le remplaça par celui de agape, qui devrait se traduire par « amour spirituel » ou par « charité », si ce terme n’avait pas désormais acquis un sens trop restreint (faire la charité, œuvre de charité).

La principale différence entre les deux amours est la suivante : l’amour de désir, ou érotique, est exclusif ; il se consume entre deux personnes ; l’ingérence d’une troisième personne signifierait sa fin, la trahison. Parfois l’arrivée même d’un enfant parvient à mettre en crise ce type d’amour. L’amour de don, ou agape embrasse en revanche toute personne, il n’en exclut aucune, pas même l’ennemi. La formule classique du premier amour est celle que nous entendons sur les lèvres de Violetta dans la Traviata de Verdi : « Aime-moi Alfredo, aime-moi autant que je t’aime ». La formule classique de la charité est celle de Jésus qui dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Il s’agit d’un amour fait pour circuler, pour se diffuser.

Il existe une autre différence : l’amour érotique, dans sa forme la plus typique qui est l’état amoureux, ne dure pas, de par sa nature, ou ne dure qu’en changeant d’objet, c’est-à-dire en tombant successivement amoureux de différentes personnes. Saint Paul dit en revanche que la charité « demeure », que c’est même la seule chose qui demeure éternellement, et qui demeurera même lorsque la foi et l’espérance auront disparu.

Entre ces deux amours – celui de recherche et de don – il n’existe toutefois pas de séparation nette et d’opposition, mais plutôt un développement, une croissance. Le premier, l’eros est pour nous le point de départ, le deuxième, la charité est le point d’arrivée. Entre les deux existe tout un espace pour une éducation à l’amour et pour grandir dans l’amour. Prenons le cas le plus commun qui est l’amour du couple. Dans l’amour entre deux époux, au début dominera l’eros, l’attrait, le désir réciproque, la conquête de l’autre, et donc un certain égoïsme. Si, chemin faisant, cet amour ne s’efforce pas de s’enrichir d’une dimension nouvelle, faite de gratuité, de tendresse réciproque, de capacité à s’oublier pour l’autre et se projeter dans les enfants, nous savons tous comment il se terminera.

Le message de Paul est d’une grande actualité. L’ensemble du monde du spectacle et de la publicité semble s’être aujourd’hui engagé à enseigner aux jeunes que l’amour se réduit à l’eros et l’eros au sexe ; que la vie est une idylle permanente, dans un monde où tout est beau, jeune, sain, où la vieillesse et la maladie n’existent pas, et où tous peuvent dépenser autant qu’ils le désirent. Mais ceci est un mensonge colossal qui génère des attentes disproportionnées qui, déçues, provoquent des frustrations, des rébellions contre la famille et la société et ouvrent souvent la voie au crime. La parole de Dieu nous aide à faire en sorte que le sens critique ne s’éteigne pas complètement chez les personnes, face à ce qui leur est servi quotidiennement.

INAUGURATION DU PONTIFICAT: HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS – LA FÊTE DE SAINT JOSEPH

19 mars, 2013

http://www.zenit.org/fr/articles/inauguration-du-pontificat-homelie-du-pape-francois

INAUGURATION DU PONTIFICAT: HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

LA FÊTE DE SAINT JOSEPH

ROME, 19 MARS 2013 (ZENIT.ORG) PAPE FRANÇOIS

LE PAPE FRANÇOIS A PRONONCÉ CETTE HOMÉLIE INSPIRÉE PAR LA FIGURE DE SAINT JOSEPH, EN CE 19 MARS, POUR L’INAUGURATION DE SON PONTIFICAT.

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Chers frères et sœurs !

Je remercie le Seigneur de pouvoir célébrer cette Messe de l’inauguration de mon ministère pétrinien en la solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie et Patron de l’Église universelle : c’est une coïncidence très riche de signification, et c’est aussi la fête de mon vénéré Prédécesseur : nous lui sommes proches par la prière, pleins d’affection et de reconnaissance (applaudissements).
Je salue avec affection les Frères Cardinaux et Évêques, les prêtres, les diacres, les religieux et les religieuses et tous les fidèles laïcs. Je remercie de leur présence les représentants des autres Églises et Communautés ecclésiales, de même que les représentants de la communauté juive et d’autres communautés religieuses. J’adresse mon cordial salut aux Chefs d’État et de Gouvernement, aux Délégations officielles de nombreux pays du monde et au Corps diplomatique.
Nous avons entendu dans l’Évangile que « Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse » (Mt 1, 24). Dans ces paroles est déjà contenue la mission que Dieu confie à Joseph, celle d’être custos, gardien. Gardien de qui ? De Marie et de Jésus ; mais c’est une garde qui s’étend ensuite à l’Église, comme l’a souligné le bienheureux Jean-Paul II : « Saint Joseph a pris un soin affectueux de Marie et s’est consacré avec joie à l’éducation de Jésus Christ, de même il est le gardien et le protecteur de son Corps mystique, l’Église, dont la Vierge sainte est la figure et le modèle » (Exhort. apost. Redemptoris Custos, n. 1).
Comment Joseph exerce-t-il cette garde ? Avec discrétion, avec humilité, dans le silence, mais par une présence constante et une fidélité totale, même quand il ne comprend pas. Depuis son mariage avec Marie jusqu’à l’épisode de Jésus, enfant de douze ans, dans le Temple de Jérusalem, il accompagne chaque moment avec prévenance et avec amour. Il est auprès de Marie son épouse dans les moments sereins et dans les moments difficiles de la vie, dans le voyage à Bethléem pour le recensement et dans les heures d’anxiété et de joie de l’enfantement ; au moment dramatique de la fuite en Égypte et dans la recherche inquiète du fils au Temple ; et ensuite dans le quotidien de la maison de Nazareth, dans l’atelier où il a enseigné le métier à Jésus.
Comment Joseph vit-il sa vocation de gardien de Marie, de Jésus, de l’Église ? Dans la constante attention à Dieu, ouvert à ses signes, disponible à son projet, non pas tant au sien propre ; et c’est cela que Dieu demande à David, comme nous l’avons entendu dans la première Lecture : Dieu ne désire pas une maison construite par l’homme, mais il désire la fidélité à sa Parole, à son dessein ; c’est Dieu lui-même qui construit la maison, mais de pierres vivantes marquées de son Esprit. Et Joseph est « gardien », parce qu’il sait écouter Dieu, il se laisse guider par sa volonté, et justement pour cela il est encore plus sensible aux personnes qui lui sont confiées, il sait lire avec réalisme les événements, il est attentif à ce qui l’entoure, et il sait prendre les décisions les plus sages. En lui, chers amis, nous voyons comment on répond à la vocation de Dieu, avec disponibilité, avec promptitude, mais nous voyons aussi quel est le centre de la vocation chrétienne : le Christ ! Nous gardons le Christ dans notre vie, pour garder les autres, pour garder la création !
La vocation de garder, cependant, ne nous concerne pas seulement nous les chrétiens, elle a une dimension qui précède et qui est simplement humaine, elle concerne tout le monde. C’est le fait de garder la création tout entière, la beauté de la création, comme il nous est dit dans le Livre de la Genèse et comme nous l’a montré saint François d’Assise : c’est le fait d’avoir du respect pour toute créature de Dieu et pour l’environnement dans lequel nous vivons. C’est le fait de garder les gens, d’avoir soin de tous, de chaque personne, avec amour, spécialement des enfants, des personnes âgées, de celles qui sont plus fragiles et qui souvent sont dans la périphérie de notre cœur. C’est d’avoir soin l’un de l’autre dans la famille : les époux se gardent réciproquement, puis comme parents ils prennent soin des enfants et avec le temps aussi les enfants deviennent gardiens des parents. C’est le fait de vivre avec sincérité les amitiés, qui sont une garde réciproque dans la confiance, dans le respect et dans le bien. Au fond, tout est confié à la garde de l’homme, et c’est une responsabilité qui nous concerne tous. Soyez des gardiens des dons de Dieu !
Et quand l’homme manque à cette responsabilité, quand nous ne prenons pas soin de la création et des frères, alors la destruction trouve une place et le cœur s’endurcit. À chaque époque de l’histoire, malheureusement, il y a des « Hérode » qui trament des desseins de mort, détruisent et défigurent le visage de l’homme et de la femme.
Je voudrais demander, s’il vous plaît, à tous ceux qui occupent des rôles de responsabilité dans le domaine économique, politique ou social, à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté : nous sommes « gardiens » de la création, du dessein de Dieu inscrit dans la nature, gardiens de l’autre, de l’environnement ; ne permettons pas que des signes de destruction et de mort accompagnent la marche de notre monde ! Mais pour « garder » nous devons aussi avoir soin de nous-mêmes ! (Applaudissements) Rappelons-nous que la haine, l’envie, l’orgueil souillent la vie ! Garder veut dire alors veiller sur nos sentiments, sur notre cœur, parce que c’est de là que sortent les intentions bonnes et mauvaises : celles qui construisent et celles qui détruisent ! Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, et même pas non plus de la tendresse !

Et ici j’ajoute alors une remarque supplémentaire : le fait de prendre soin, de garder, demande bonté, demande d’être vécu avec tendresse. Dans les Évangiles, saint Joseph apparaît comme un homme fort, courageux, travailleur, mais dans son âme émerge une grande tendresse, qui n’est pas la vertu du faible, mais au contraire, dénote une force d’âme et une capacité d’attention, de compassion, de vraie ouverture à l’autre, d’amour. Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, de la tendresse ! (Applaudissements)
Aujourd’hui, en même temps que la fête de saint Joseph, nous célébrons l’inauguration du ministère du nouvel Évêque de Rome, Successeur de Pierre, qui comporte aussi un pouvoir. Certes, Jésus-Christ a donné un pouvoir à Pierre, mais de quel pouvoir s’agit-il ? À la triple question de Jésus à Pierre sur l’amour, suit une triple invitation : sois le pasteur de mes agneaux, sois le pasteur de mes brebis. N’oublions jamais que le vrai pouvoir est le service et que le Pape aussi pour exercer le pouvoir doit entrer toujours plus dans ce service (applaudissements) qui a son sommet lumineux sur la Croix ; il doit regarder vers le service humble, concret, riche de foi, de saint Joseph et comme lui, ouvrir les bras pour garder tout le Peuple de Dieu et accueillir avec affection et tendresse l’humanité tout entière, spécialement les plus pauvres, les plus faibles, les plus petits (applaudissements), ceux que Matthieu décrit dans le jugement final sur la charité : celui qui a faim, soif, est étranger, nu, malade, en prison (cf. Mt 25, 31-46). Seul celui qui sert avec amour sait garder !
Dans la deuxième Lecture, saint Paul parle d’Abraham, qui « espérant contre toute espérance, a cru » (Rm 4, 18). Espérant contre toute espérance ! Aujourd’hui encore devant tant de traits de ciel gris, nous avons besoin de voir la lumière de l’espérance et de donner nous-mêmes espérance. Garder la création, tout homme et toute femme, avec un regard de tendresse et d’amour, c’est ouvrir l’horizon de l’espérance, c’est ouvrir une trouée de lumière au milieu de tant de nuages, c’est porter la chaleur de l’espérance ! Et pour le croyant, pour nous chrétiens, comme Abraham, comme saint Joseph, l’espérance que nous portons a l’horizon de Dieu qui nous a été ouvert dans le Christ, est fondée sur le rocher qui est Dieu.
Garder Jésus et Marie, garder la création tout entière, garder chaque personne, spécialement la plus pauvre, nous garder nous-mêmes : voici un service que l’Évêque de Rome est appelé à accomplir, mais auquel nous sommes tous appelés pour faire resplendir l’étoile de l’espérance : gardons avec amour ce que Dieu nous a donné !
Je demande l’intercession de la Vierge Marie, de saint Joseph, des saints Pierre et Paul, de saint François, afin que l’Esprit Saint accompagne mon ministère et je vous dis à tous : priez pour moi ! Amen.

Saint Joseph and the Eternal Father

18 mars, 2013

Saint Joseph and the Eternal Father dans images sacrée Guerra%20St%20Joseph%20et%20la%20Trinite%201699

http://vultus.stblogs.org/2007/04/i-find-this-painting-of.html

SOLENNITÉ DE SAINT JOSEPH – HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE PAUL VI, 1969

18 mars, 2013

http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/homilies/1969/documents/hf_p-vi_hom_19690319_fr.html

SOLENNITÉ DE SAINT JOSEPH

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE PAUL VI

MERCREDI 19 MARS 1969

Saint Joseph exemple et modèle de notre vie chrétienne

La fête de ce jour nous invite à la méditation sur saint Joseph, père légal et putatif de Jésus Notre-Seigneur. En raison de sa fonction près du Verbe Incarné pendant son enfance et sa jeunesse, il fut aussi déclaré protecteur de l’Eglise, qui continue dans le temps et reflète dans l’histoire l’image et la mission du Christ.
Pour cette méditation, de prime abord la matière semble faire défaut: que savons-nous de saint Joseph, outre son nom et quelques rares épisodes de la période de l’enfance du Seigneur? L’Evangile ne rapporte de lui aucune parole. Son langage, c’est le silence; c’est l’écoute de voix angéliques qui lui parlent pendant le sommeil; c’est l’obéissance prompte et généreuse qui lui est demandée; c’est le travail manuel sous ses formes les plus modestes et les plus rudes, celles qui valurent à Jésus le qualificatif de « fils du charpentier » (Mt 13, 55). Et rien d’autre: on dirait que sa vie n’est qu’une vie obscure, celle d’un simple artisan, dépourvu de tout signe de grandeur personnelle.
Cependant cette humble figure, si proche de Jésus et de Marie, si bien insérée dans leur vie, si profondément rattachée à la généalogie messianique qu’elle représente le rejeton terminal de la descendance promise à la maison de David (Mt 1, 20), cette figure, si on l’observe avec attention, se révèle riche d’aspects et de significations. L’Eglise dans son culte et les fidèles dans leur dévotion traduisent ces aspects multiples sous forme de litanies. Et un célèbre et moderne sanctuaire érigé en l’honneur du Saint par l’initiative d’un simple religieux laïc, Frère André, de la Congrégation de Sainte-Croix de Montréal, au Canada, met ces titres en évidence dans une série de chapelles situées derrière le maître-autel, toutes dédiées à saint Joseph sous les vocables de protecteur de l’enfance, protecteur des époux, protecteur de la famille, protecteur des travailleurs, protecteur des vierges, protecteur des réfugiés, protecteur des mourants.
Si vous observez avec attention cette vie si modeste, vous la découvrirez plus grande, plus heureuse, plus audacieuse que ne le paraît à notre vue hâtive le profil ténu de sa figure biblique. L’Evangile définit saint Joseph comme « juste » (Mt 1, 19). On ne saurait louer de plus solides vertus ni des mérites plus élevés en un homme d’humble condition, qui n’a évidemment pas à accomplir d’actions éclatantes. Un homme pauvre, honnête, laborieux, timide peut-être, mais qui a une insondable vie intérieure, d’où lui viennent des ordres et des encouragements uniques, et, pareillement, comme il sied aux âmes simples et limpides, la logique et la force de grandes décision, par exemple, celle de mettre sans délai à la disposition des desseins divins sa liberté, sa légitime vocation humaine, son bonheur conjugal. De la famille il a accepté la condition, la responsabilité et le poids, mais en renonçant à l’amour naturel conjugal qui la constitue et l’alimente, en échange d’un amour virginal incomparable. Il a ainsi offert en sacrifice toute son existence aux exigences impondérables de la surprenante venue du Messie, auquel il imposera le nom à jamais béni de Jésus (Mt 1, 21); il Le reconnaîtra comme le fruit de l’Esprit-Saint et, quant aux effets juridiques et domestiques seulement, comme son fils. S. Joseph est donc un homme engagé. Engagé — et combien! —: envers Marie, l’élue entre toutes les femmes de la terre et de l’histoire, son épouse non au sens physique, mais une épouse toujours virginale; envers Jésus, son enfant non au sens naturel, mais en vertu de sa descendance légale. A lui le poids, les responsabilités, les risques, les soucis de la petite et singulière Sainte Famille. A lui le service, à lui le travail, à lui le sacrifice, dans la pénombre du tableau évangélique, où il nous plaît de le contempler et, maintenant que nous savons tout, de le proclamer heureux, bienheureux.
C’est cela, l’Evangile, dans lequel les valeurs de l’existence humaine assument une tout autre mesure que celle avec laquelle nous avons coutume de les apprécier: ici, ce qui est petit devient grand (souvenons-nous des effusions de Jésus, au chapitre XI de saint Matthieu: « Je vous bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que vous avez caché ces choses aux sages et aux simples »); ici, ce qui est misérable devient digne de la condition sociale du Fils de Dieu fait fils de l’homme; ici, ce qui est le résultat élémentaire d’un travail artisanal rudimentaire et pénible sert à initier à l’œuvre humaine l’Auteur du cosmos et du monde (cf. Jn 1, 3; 5, 17) et à fournir d’humble pain la table de celui qui se définira lui-même « le pain de vie » (Jn 6, 48); ici ce que l’on a perdu par amour du Christ est retrouvé (cf. Mt 10, 39), et celui qui sacrifie pour Lui sa vie en ce monde la conserve pour la vie éternelle (cf. Jn 12, 25). Saint Joseph est le type évangélique que Jésus, après avoir quitté l’atelier de Nazareth pour entreprendre sa mission de prophète et de maître, annoncera comme programme pour la rédemption de l’humanité. Saint Joseph est le modèle des humbles que le christianisme élève à de grands destins. Saint Joseph est la preuve que pour être bon et vrai disciple du Christ, il n’est pas nécessaire d’accomplir de grandes choses; qu’il suffit de vertus communes, humaines, simples, mais authentiques.
Et ici la méditation porte son regard de l’humble Saint au tableau de notre humaine condition personnelle, comme il advient d’habitude dans l’exercice de l’oraison mentale. Elle établit un rapprochement, une comparaison entre lui et nous: une comparaison dont nous n’avons assurément pas à nous glorifier, mais où nous pouvons puiser quelque bonne réflexion. Nous serons portés à imiter saint Joseph suivant les possibilités de nos conditions respectives; nous serons entraînés à le suivre dans l’esprit et la pratique concrète des vertus que nous trouvons en lui si vigoureusement affirmées, de la pauvreté, spécialement, dont on parle tant aujourd’hui. Et nous ne nous laisserons pas troubler par les difficultés qu’elle présente, dans un monde tourné vers la conquête de la richesse économique, comme si elle était la contradiction du progrès, comme si elle était paradoxale et irréelle dans notre société de consommation et de bien-être. Mais, avec saint Joseph pauvre et laborieux, occupé comme nous à gagner quelque chose pour vivre, nous penserons que les biens économiques aussi sont dignes de notre intérêt de chrétiens, à condition de n’être pas considérés comme fin en soi, mais comme moyens de sustenter la vie orientée vers les biens supérieurs; à condition de n’être pas l’objet d’un égoïsme avare, mais le stimulant et la source d’une charité prévoyante; à condition encore de n’être pas destinés à nous exonérer d’un travail personnel et à favoriser une facile et molle jouissance des prétendus plaisirs de la vie, mais d’être au contraire honnêtement et largement dispensés au profit de tous. La pauvreté laborieuse et digne de ce saint évangélique nous est encore aujourd’hui un guide excellent pour retrouver dans notre monde moderne la trace des pas du Christ. Elle est en même temps une maîtresse éloquente de bien-être décent qui, au sein d’une économie compliquée et vertigineuse, nous garde dans ce droit sentier, aussi loin de la poursuite ambitieuse de richesses tentatrices que de l’abus idéologique de la pauvreté comme force de haine sociale et de subversion systématique.
Saint Joseph est donc pour nous un exemple que nous chercherons à imiter; et, en tant que protecteur, nous l’invoquerons. C’est ce que l’Eglise, ces derniers temps, a coutume de faire, pour une réflexion théologique spontanée sur la coopération de l’action divine et de l’action humaine dans la grande économie de la Rédemption. Car, bien que l’action divine se suffise, l’action humaine, pour impuissante qu’elle soit en elle-même (cf. Jn 15, 5), n’est jamais dispensée d’une humble mais conditionnelle et ennoblissante collaboration. Comme protecteur encore, l’Eglise l’invoque dans un profond et très actuel désir de faire reverdir son existence séculaire par des vertus véritablement évangéliques, telles qu’elles ont resplendi en saint Joseph. Enfin l’Eglise le veut comme protecteur, dans la confiance inébranlable que celui à qui le Christ voulut confier sa fragile enfance humaine voudra continuer du ciel sa mission tutélaire de guide et de défenseur du Corps mystique du même Christ, toujours faible, toujours menacé, toujours dramatiquement en danger. Et puis nous invoquerons saint Joseph pour le monde, sûrs que dans ce cœur maintenant comblé d’une sagesse et d’une puissance incommensurables réside encore et pour toujours une particulière et précieuse sympathie pour l’humanité entière. Ainsi soit-il.

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