Archive pour le 28 mars, 2013
JE SUIS LA VIE DES MORTS (SAMEDI SAINT)
28 mars, 2013http://www.prierenfamille.com/Fiche.php?Id=269
JE SUIS LA VIE DES MORTS (SAMEDI SAINT)
Homélie ancienne pour le Grand samedi – Liturgie des heures – Lecture du Samedi saint
Éveille-toi, ô toi qui dors…
Que se passe-t-il ? Aujourd’hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s’est apaisée, parce que Dieu s’est endormi dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le séjour des morts s’est mis à trembler.
C’est le premier homme qu’il va chercher, comme la brebis perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. Oui, c’est vers Adam captif, en même temps que vers Ève, captive elle aussi, que Dieu se dirige, et son Fils avec lui, pour les délivrer de leurs douleurs.
Le Seigneur s’est avancé vers eux, muni de la croix, I’arme de sa victoire. Lorsqu’il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur, s’écria vers tous les autres: « Mon Seigneur avec nous tous! » Et le Christ répondit à Adam : « Et avec ton esprit ». Il le prend par la main et le relève en disant : Éveille-toi, ô toi qui dors, relève?toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera.
C’est Moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils; c’est Moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes : « sortez ». A ceux qui sont dans les ténèbres : « soyez illuminés ». A ceux qui sont endormis : « relevez-vous ».
Je te l’ordonne: Éveille-toi, o toi qui dors, je ne t’ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d’entre les morts: moi, je suis la vie des morts. Lève-toi, œuvre de mes mains, Iève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d’ici. Car tu es en Moi, et Moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible.
C’est pour toi que Moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils ; c’est pour toi que Moi, le Maître, j’ai pris ta forme d’esclave ; c’est pour toi que Moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre et au-dessous de la terre ; c’est pour toi, I’homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les morts ; c’est pour toi, qui es sorti du jardin, que j’ai été livré aux Juifs dans un jardin et que j’ai été crucifié dans un jardin.
Vois les crachats sur mon visage ; c’est pour toi que je les ai subis afin de te ramener à ton premier souffle de vie. Vois les soufflets sur mes joues : je les ai subis pour rétablir ta forme défigurée afin de la restaurer à mon image.
Vois la flagellation sur mon dos, que j’ai subie pour éloigner le fardeau de tes péchés qui pesait sur ton dos. Vois mes mains solidement clouées au bois, à cause de toi qui as péché en tendant la main vers le bois.
Je me suis endormi sur la croix, et la lance a pénétré dans mon côté, à cause de toi qui t’es endormi dans le paradis et, de ton côté, tu as donné naissance à Ève. Mon côté a guéri la douleur de ton côté ; mon sommeil va te tirer du sommeil des enfers. Ma lance a arrêté la lance qui se tournait vers toi.
Lève-toi, partons d’ici. L’ennemi t’a fait sortir de la terre du paradis ; moi je ne t’installerai plus dans le paradis, mais sur un trône céleste. Je t’ai écarté de l’arbre symbolique de la vie ; mais voici que moi, qui suis la vie, je ne fais qu’un avec toi. J’ai posté les chérubins pour qu’ils te gardent comme un serviteur ; je fais maintenant que les chérubins t’adorent comme un Dieu.
Le trône des chérubins est préparé, les porteurs sont alertés, le lit nuptial est dressé, les aliments sont apprêtés, les tentes et les demeures éternelles le sont aussi. Les trésors du bonheur sont ouverts et le royaume des cieux est prêt de toute éternité.
GLOIRE ET PUISSANCE DE LA CROIX – (Saint Léon le Grand, sermon pour la Passion – Liturgie des Heures, lecture du Vendredi Saint)
28 mars, 2013http://www.prierenfamille.com/Fiche.php?Id=268
GLOIRE ET PUISSANCE DE LA CROIX
(Saint Léon le Grand, sermon pour la Passion – Liturgie des Heures, lecture du Vendredi Saint)
Le Seigneur est livré à ceux qui le haïssent. Pour insulter sa dignité royale, on l’oblige à porter lui-même l’instrument de son supplice. Ainsi s’accomplissait l’oracle du prophète Isaïe : Il a reçu sur ses épaules le pouvoir.
En se chargeant ainsi du bois de la Croix, de ce bois qu’il allait transformer en sceptre de sa force, c’était certes aux yeux des impies un grand sujet de dérision mais, pour les fidèles, un mystère étonnant : le vainqueur glorieux du démon, I’adversaire tout-puissant des puissances du mal, présentait sur ses épaules, avec une patience invincible, le trophée de sa victoire, le signe du salut, à l’adoration de tous les peuples.
Comme la foule allait avec Jésus au lieu du supplice, on rencontra un certain Simon de Cyrène, et on fit passer le bois de la Croix des épaules du Seigneur sur les siennes. Ce transfert préfigurait la foi des nations, pour qui la Croix du Christ devait devenir, non un opprobre, mais une gloire.
En vérité, le Christ, notre Pâque, a été immolé. Il s’est offert au Père en sacrifice nouveau et véritable de réconciliation, non dans le Temple, dont la dignité avait déjà pris fin, mais à l’extérieur et hors du camp, pour qu’à la place des victimes anciennes dont le mystère était aboli, une nouvelle victime fût présentée sur un nouvel autel, et que la Croix du Christ fût cet autel, non plus du temple, mais du monde.
Devant le Christ élevé en Croix, il nous faut dépasser la représentation que s’en firent les impies, à qui fut destinée la parole de Moïse : Votre vie sera suspendue sous vos yeux, et vous craindrez jour et nuit, sans pouvoir croire à cette vie.
Pour nous, accueillons d’un cœur libéré la gloire de la Croix qui rayonne sur le monde. Pénétrons d’un regard éclairé par l’Esprit de vérité le sens de la parole du Seigneur annonçant l’imminence de sa Passion : C’est maintenant le jugement du monde, c’est maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors. Et moi, une fois élevé de terre, j’attirerai tout à moi.
Ô admirable puissance de la Croix ! Ô gloire inexprimable de la Passion ! En elle apparaît en pleine lumière le jugement du monde et la victoire du Crucifié ! Oui, Seigneur, Tu as tout attiré à Toi ! Alors que tu avais tendu les mains tout le jour vers un peuple rebelle, le monde entier comprit qu’il devait rendre gloire à ta majesté. Tu as tout attiré à Toi, Seigneur, puisque, le voile du temple déchiré, le saint des saints devenu béant, la figure a fait place à la réalité, la prophétie à son accomplissement, la Loi à l’Évangile. Tu as tout attiré à Toi, Seigneur, puisque la piété de toutes les nations célèbre partout, au vu et au su de tous, le mystère qui jusqu’alors était voilé sous des symboles dans un temple unique de Judée.
Ta Croix, ô Christ, est la source de toutes les bénédictions, la cause de toute grâce. Par elle, les croyants tirent de leur faiblesse la force, du mépris reçu la gloire, et de la mort la vie. Désormais, I’unique offrande de Ton corps et de Ton sang donne leur achèvement à tous les sacrifices, car Tu es, ô Christ, le véritable Agneau de Dieu, Toi qui enlèves le péché du monde.
L’ensemble des mystères trouve en Toi seul son sens plénier : au lieu d’une multitude de victimes, il n’y a plus qu’un unique sacrifice.
PRÊTRES, SOYEZ DES PASTEURS QUI PORTENT « L’ODEUR DES BREBIS »
28 mars, 2013http://www.zenit.org/fr/articles/pretres-soyez-des-pasteurs-qui-portent-l-odeur-des-brebis
PRÊTRES, SOYEZ DES PASTEURS QUI PORTENT « L’ODEUR DES BREBIS »
PAPE FRANÇOIS, MESSE CHRISMALE
ROME, 28 MARS 2013 (ZENIT.ORG) ANNE KURIAN
Le pape invite les prêtres à être « des pasteurs pénétrés de ‘l’odeur de leurs brebis’ » c’est-à-dire « au milieu de leur propre troupeau », qui rejoignent les hommes dans « leur vie quotidienne » et jusqu’aux « périphéries » de leur existence.
Le pape François a présidé la messe chrismale, ce Jeudi Saint, 28 mars 2013, à 9h30, en la basilique Saint-Pierre. Au cours de cette célébration, le pape a béni le « Saint Chrême », et les autres huiles utilisées pour les sacrements.
Durant la messe, les cardinaux, les patriarches, les archevêques, les évêques et les prêtres diocésains et religieux présents à Rome ont renouvelé leurs promesses sacerdotales.
Au cours d’une homélie applaudie par l’assemblée, le pape les a invités à « sortir » d’eux-même pour rejoindre la « vie quotidienne » des personnes qu’ils rencontrent et « illuminer les ‘périphéries’ » (cf. documents ci-dessous pour le texte intégral).
Le pape s’est arrêté sur le sens de l’onction reçue par le prêtre, onction qui n’est pas pour « parfumer sa personne » ni pour être « conservée dans un vase », mais pour « oindre le peuple des fidèles de Dieu dont ils sont les serviteurs ».
Cette onction, qui doit atteindre « jusqu’aux confins de l’univers », est « pour les pauvres, pour les prisonniers, pour les opprimés … pour les malades, pour ceux qui sont tristes et seuls », a-t-il ajouté.
En ce sens, a estimé le pape, « on reconnaît un bon prêtre à sa façon d’oindre son peuple » : l’Evangile prêché par le prêtre doit parvenir « jusqu’à la vie quotidienne » de l’homme, il doit « toucher aux extrémités de la réalité… illuminer les situations limites, les ‘périphéries’ où le peuple fidèle est exposé à l’invasion de ceux qui veulent saccager sa foi ».
« Je vous demande d’être des pasteurs qui portent l’odeur des brebis », a insisté le pape, des « pasteurs au milieu de leur propre troupeau, et pêcheurs d’hommes ».
Il s’agit, a poursuivi le pape, de « prier avec les réalités de leur vie quotidienne, leurs peines et leurs joies, leurs peurs et leurs espérances ». C’est d’ailleurs ce que symbolise la chasuble du prêtre : « le prêtre célèbre en chargeant sur ses épaules le peuple qui lui est confié, et en portant leurs noms gravés en son cœur ».
Pour cela, le prêtre est invité à aller au-delà des apparences : même si les demandes des hommes semblent parfois « inopportunes » ou « seulement matérielles », il s’agit d’y discerner « le désir de nos fidèles de recevoir l’onction par l’huile parfumée car ils savent que nous la détenons », a fait observer le pape François soulignant qu’« aux ‘périphéries’ où se trouve la souffrance, il y a un aveuglement qui désire voir ».
Au contraire, a mis en garde le pape, « le prêtre qui sort peu de lui-même, qui oint avec parcimonie perd le meilleur de notre peuple », il se convertit « en gestionnaire » et aura « le coeur amère », il sera « triste ».
Le pape a également invité à plusieurs reprises les croyants, dans l’homélie et lors du renouvellement des promesses sacerdotales, à être « proches » des prêtres « par l’affection et par la prière afin qu’ils soient toujours des pasteurs selon le coeur de Dieu ».